mercredi 14 octobre 2020

Mort un Dimanche de pluie

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Joël Santoni. 1986. France. 1h50. Avec Nicole Garcia, Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Bisson, Dominique Lavanant, Cerise Leclerc.

Sortie salles France: 10 Septembre 1986

FILMOGRAPHIEJoël Santoni est un réalisateur et scénariste français, né le 5 novembre 1943 à Fès (Maroc) et mort le 18 avril 2018. 1974 : Les Yeux fermés. 1974 : La Course en tête. 1976 : Les Œufs brouillés. 1979 : Ils sont grands, ces petits. 1986 : Mort un dimanche de pluie.


"Parfois les gens prétendent que vous êtes une mauvaise personne pour ne pas se sentir coupable de ce qu'ils vous ont fait." 
Réalisé par le méconnu Joël Santoni (les Oeufs brouillés, Ils sont grands ces petits), Mort un Dimanche de pluie fait office de vilain petit canard dans le paysage du thriller français. Car étonnamment malsain et même poisseux et malaisant dès le prémices de l'intrigue (fustigeant de manière à la fois démonstrative et récursive la maltraitance infantile), l'ultime demi-heure se permet carrément de virer à l'horreur pure au sein du psycho-killer à la fois sanglant et oppressant. Nanti d'un cast très convaincant (même si Nicole Garcia manque de spontanéité et de conviction lors de son tête à tête avec le tueur), on est surtout bluffé par la présence à contre-emploi de Dominique Lavanant en mégère tyrannique fêlée du bulbe, qui plus est épaulée de Jean-Pierre Bisson en époux revanchard habité part la psychopathie. Et ce même s'il cède un peu à la caricature outrée lors du règlement de compte final. Quant à Jean-Pierre Bacri, il possède toujours cette force tranquille et de sûreté en bon père de famille ici condescendant auprès d'une classe moyenne mais peu à peu gagné par le remord, faute de se sentir coupable d'un accident de chantier ayant couté la vie à 7 ouvriers. 

Mais un survivant estropié est aujourd'hui délibéré à  planifier un stratagème meurtrier parmi la complicité de son épouse et de sa petite fille afin de se venger du responsable de ce carnage. Jeu vicié d'autorité, de soumission et de manipulation lors de sa 1ère partie nous illustrant le cas de maltraitance de la fille des Briand sévèrement molestée par l'épouse du psychopathe, Mort un Dimanche de pluie surprend par le vérisme de ces exactions punitives, et ce jusqu'au franchissement de l'insupportable. En témoigne cette insupportable vision d'une fillette entièrement nue et ligotée sur une chaise, le visage en berne ! Une séquence résolument malaisante que Dame Censure abdiquerait aujourd'hui fissa de nos écrans en cette période rigoriste dénuée d'indulgence. On peut d'ailleurs prôner le jeu criant de vérité de la candide Cerise Leclerc absolument poignante puis bouleversante en victime martyre confinée dans le mutisme, faute de sa déchéance morale dénuée d'amour, de compassion et de protection.

Thriller horrifique rondement mené et efficacement structuré à travers sa descente aux enfers familiale brute de décoffrage, Mort un Dimanche de pluie détonne par son réalisme rigoureux en dépit de quelques couacs lors du final expéditif (jeu de cache-cache éculé entre la victime et le tueur). Pour autant, sa conclusion tendue demeure cohérente quant à l'idée retorse de se débarrasser de l'ultime bourreau par le biais d'une main innocente révélée par l'empathie amicale. Irréalisable de nos jours, cet excellent divertissement pour adulte demeure étonnamment burné et escarpé, tant auprès de son déchaînement de violence morbide que de son manifeste contre la maltraitance infantile.   

*Bruno
3èx

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