vendredi 24 février 2012

MES 150 FILMS PREFERES (Fantastique/Horreur/Science-Fiction)

Précision: en dehors des 2 premiers films, la sélection est dans le désordre.


  


































  

     










           











































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































jeudi 23 février 2012

GUERRE

1917: http://brunomatei.blogspot.com/2020/03/1917.html
1941: http://brunomatei.blogspot.com/2020/12/1941.html

A l'Ouest rien de nouveau: https://brunomatei.blogspot.com/.../a-louest-rien-de...
American Sniper: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/02/american-sniper.html
Apocalypse Now: http://brunomatei.blogspot.com/…/apocalypse-now-palme-dor-c…

Beasts of no nation: http://brunomatei.blogspot.fr/20…/…/beasts-of-no-nation.html
Bête de Guerre (la): http://brunomatei.blogspot.fr/2013/08/la-bete-de-guerre-beast-of-war.html

Canons de Navarone (les): https://brunomatei.blogspot.com/2023/11/les-canons-de-navarone-guns-of.html
Croix de Fer: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/07/croix-de-fer-cross-of-iron.html

Du sang et des larmes: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/01/du-sang-et-des-larmes-lone-survivor.html
Dunkerque: http://brunomatei.blogspot.fr/2017/12/dunkerque.html

Full Metal Jacket: https://brunomatei.blogspot.com/2023/01/full-metal-jacket.html
Fury: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/12/fury.html

Héros d'Apocalypse: https://brunomatei.blogspot.com/2019/06/heros-dapocalypse.html

John Rambo: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/04/john-rambo-rambo.html

Rambo: http://brunomatei.blogspot.com/2011/08/rambo-first-blood.html
Rambo 2: http://brunomatei.blogspot.com/2011/12/rambo-2-la-mission-rambo-first-blood.html
Rescue Dawn: http://brunomatei.blogspot.com/2011/08/rescue-dawn.html
Retour vers l'Enfer: https://brunomatei.blogspot.com/2023/05/retour-vers-lenfer-uncommon-valor.html

Tu ne tueras point: http://brunomatei.blogspot.fr/2017/…/tu-ne-tueras-point.html

LES GUERRIERS DE L'APOCALYPSE (SENGOKU JIEITAI)


de Kosei Saito. 1979. Japon. 2h18. Avec Sonny Chiba, Jun Eto, Shin Ichiro, Masashi Ishibashi, Haruki Kadokawa, Hiroyuki Sanada.

FILMOGRAPHIE: Kosei Saito est un réalisateur japonais né le 15 Juillet 1932.
1967: Shayo no omokage. 1971: Yoru no cho. 1979: Akuma ga Kitarite fue o fuku. 1979: Les Guerriers de l'Apocalypse. 1980: Keiji Chindôchû. 1982: Ninja Wars. 1983: Tsumiki Kuzushi. 1986: Kizudarake no Kunshô. 1987: Kôsui shinjû: yokomizo seishi supesharu (télé-film). 1993: Ihen Kaidô (télé-film). 2001: Yottsu no Shûshifu.







Au Japon, une escouade de la force de défense du territoire traverse un étrange phénomène qui les transporte plusieurs centaines d’années en arrière en plein milieu des guerres féodales. Avec peu de chances pour qu’ils soient ramenés à leur époque, ils doivent prendre la décision de prendre parti ou non dans les conflits qui les entourent.




mardi 21 février 2012

Cheval de Guerre / War horse


de Steven Spielberg. 2011. U.S.A. 2h27. Avec Jeremy Irvine, Peter Mullan, Emily Watson, Niels Arestrup, David Thewlis, Tom Hiddleston, Benedict Cumberbatch, Celine Buckens, Toby Kebbell, Patrick Kennedy.

Sortie salles France: 22 Février 2012. U.S: 25 Décembre 2011.

FILMOGRAPHIE: Steven Allan Spielberg, Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur est un réalisateur, producteur, scénariste, producteur exécutif, producteur délégué et créateur américain, né le 18 décembre 1946 à Cincinnati (Ohio, États-Unis). 1971: Duel , 1974: Sugarland Express, 1975: Les Dents de la mer, 1977: Rencontres du troisième type, 1979: 1941, 1981: les Aventuriers de l'Arche Perdue, 1982: E.T. l'extra-terrestre , 1983: La Quatrième Dimension (2è épisode),1984: Indiana Jones et le Temple maudit, 1985: La Couleur pourpre, 1987: Empire du soleil, 1989: Indiana Jones et la Dernière Croisade, Always, 1991: Hook, 1993: Jurassic Park, La Liste de Schindler, 1997: Le Monde Perdu, Amistad,1998: Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan, 2001: A.I., 2002: Minority Report, Arrête-moi si tu peux, 2004:Le Terminal , 2005: La Guerre des Mondes, 2006: Munich, 2008: Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal,2011: Les Aventures de Tintin, cheval de guerre. 2012: Lincoln.


En 2011, Steven Spielberg enchaîna coup sur coup deux métrages au budget faramineux, 135 000 000 dollars pour Le secret de la licorne vs 66 000 000 dollars pour Cheval de Guerre. Adapté de la pièce de théâtre War Horse de Michael Morpurgo et basé sur son propre livre publié en 1982 en Grande Bretagne, Steven Spielberg tomba sous le charme de ce conte familial illustrant l'amitié singulière entre un jeune garçon et son cheval. C'est préalablement sa productrice fétiche Kathleen Kennedy, grande fan de la pièce, qui l'aura conseillé de se déplacer pour assister à l'une de ces représentations. Le PitchDurant la première guerre mondiale, un jeune garçon, Albert, se lie d'amitié avec un cheval acheté par son père aux enchères. Contraint de s'en débarrasser pour subvenir à ses besoins financiers, le paternel revend l'animal à un soldat anglais. Albert décide de partir au front dans une mission de secours pour retrouver son cheval exploité par l'armée britannique et allemande. 


Après avoir été conquis par la pièce de théâtre du britannique Michael Morpurgo, Steven Spielberg s'empresse de porter le scénario à l'écran avec un budget à la hauteur des moyens considérables déployant moult figurants. Mis en scène avec lyrisme et souffle épique pour dépeindre avec souci de réalisme d'immenses affrontements belliqueux de la 1ère guerre mondiale, le maître du "blockbuster intelligent" nous illustre une magnifique histoire d'amitié entre un jeune garçon et son cheval.
Parmi des personnages profondément attachants évoluant dans un monde en guerre où les victimes se comptent par millions, Cheval de Guerre nous embarque dans une aventure échevelée auquel deux héros devront se désunir puis tenter de se retrouver plus tard dans le chaos le plus désordonné. Marqués par un destin insensé, Albert et Joey étaient communément destinés à vivre une existence périlleuse émaillée de rencontres et péripéties impondérables. Mais dans ce genre de récit intense et exaltant, il vaut mieux éluder d'y dévoiler son cheminement narratif privilégiant en amont l'humanité meurtrie de ces belligérants combatifs.


Baignant dans une photo flamboyante et rehaussé de décors naturels d'une beauté incandescente (l'épilogue rutilant ornant les silhouettes humaines sous un ciel crépusculaire rappellera aux nostalgiques la flamboyance légendaire d'Autant en Emporte le vent !), le réalisateur renoue avec sa maestria traditionnelle et déploie son sens inné de la fantasmagorie afin de décrire avec émotion un conte marqué par la grâce. Une épopée passionnelle inscrite dans les tourments des héros agissant avec bravoure et honneur pour tenter de survivre dans la barbarie d'une guerre interminable. En l'occurrence, l'armée du pays britannique contrainte de lutter contre l'invasion allemande. Et à ce sujet, Steven Spielberg réalise une fois de plus des prouesses techniques pour mettre en scène (sans rajout d'effet numérique) des instants de bravoure où l'affres de la mort suinte sur les visages blêmes de chaque combattant. Des soldats audacieux parfois envahis par l'emprise d'une peur paranoïde mais néanmoins acculés d'avancer au front pour affronter avec audace suicidaire l'antagoniste reclus dans ses tranchées. Au milieu de ces champs de ruines jalonnés de cadavres d'animaux et de soldats estropiés, un jeune garçon légitime et son cheval intrépide useront de persévérance et d'espoir pour peut-être se retrouver après de longs moments de labeur. En résulte une histoire simple, bouleversante, captivante, traitée avec humilité et refus de mièvrerie (n'en déplaise à ces détracteurs de toujours). Une fresque initiatique traversé de moments homériques (l'échappée nocturne de Joey s'élançant à travers les tranchées sous le fracas des bombes) ou dramatiques (le sacrifice inéquitable des chevaux blessés) d'une force émotionnelle imparable.

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Superbement interprété (le jeune Jeremy Irvine est parfait de sobriété candide) et soutenu du score majestueux de John Williams, Cheval de Guerre est un magnifique témoignage de fraternité entre l'homme et l'animal alors que huit millions de chevaux furent sacrifiés durant la Première Guerre Mondiale. Sans pathos ni discours grandiloquent, Steven Spielberg rend humble hommage à cette cause animale tout en valorisant les notions de bravoure, d'honneur mais aussi d'espoir pour tous ces hommes qui eurent sacrifiés leur vie afin de glorifier leur patrie. Grandiose et profondément émouvant j'vous dis.

Dédicace à Isabelle Rocton
21.02.12
Bruno Matéï

La critique de Gilles Rollandhttp://www.onrembobine.fr/critiques/critique-cheval-de-guerre


 

lundi 20 février 2012

Strange Days

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kathryn Bigelow. 1995. U.S.A. 2h25. Avec Ralph Fiennes, Angela Bassett, Juliette Lewis, Tom Sizemore, Michael Wincott, Vincent d'Onofrio, Glenn Plummer, Brigitte Bako, Richard Edson, William Fichtner.

Sortie salles France: 7 Février 1996 (Int - 16 ans). U.S: 13 Octobre 1995.

FILMOGRAPHIE: Kathryn Bigelow est une réalisatrice et scénariste américaine, née le 27 Novembre 1951 à San Carlos, Californie (Etats-Unis). 1982: The Loveless (co-réalisé avec Monty Montgomery).  1987: Aux Frontières de l'Aube. 1990: Blue Steel. 1991: Point Break. 1995: Strange Days. 2000: Le Poids de l'eau. 2002: K19. 2009: Démineurs. 2012 : Zero Dark Thirty. 2017 : Detroit. 

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Après Blue Steel et Point Break, Kathryn Bigelow retourne au cinéma d'action avec Strange Daystechno thriller visionnaire à l'ambiance survoltée à marquer d'une pierre blanche. Une expérience de cinéma sensorielle faisant véritablement office d'oeuvre culte au sens étymologique. Ainsi, malgré son flop en salles et sa durée inhabituelle, ce divertissement flamboyant s'interroge sur les nouvelles addictions de demain via l'entremise d'une nouvelle technologie virtuelle et le pouvoir de l'image qui en émane. Kathryn Bigelow nous illustrant également la vision désenchantée d'une société despotique en déclin auquel les forces de l'ordre profitent de leur autorité pour déprécier une population afro soumise à la haine raciale. Le pitchLe 30 Décembre 1999, à Los Angeles. Lenny Nero est un ancien flic reconverti dans la revente illégale d'un produit technologique révolutionnaire, le SQUID. Avec l'entremise d'un casque posé sur le crane, ce procédé virtuel vendu sous le manteau consiste à faire visionner au client un clip vidéo sensoriel pour lui faire ressentir en temps réel des expériences d'adrénaline. Mais la veille du nouvel an, Lenny découvre à travers une nouvelle disquette le meurtre en direct d'une de ses proches amies. 
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A travers une ambiance crépusculaire en déliquescence, Kathryn Bigelow nous dévoile un Los Angeles d'apocalypse auquel les citoyens sont asservis par un régime totalitaire érigé sous l'administration sécuritaire de la police, mais aussi celle de l'armée déployée en masse dans la métropole. Par l'intermédiaire d'un loser en voie de mutation morale (excellemment campé par Ralph Fiennes), nous subissons un florilège d'expériences virtuelles avec l'intervention d'une technologie futuriste au pouvoir sensoriel transcendant. Ce gadget ludique inévitablement addictif pour sa requête de sensations fortes auprès du sujet transi consistant à lui faire vivre en temps réel, et de manière subjective, une situation sulfureuse lui permettant de se retrouver à la place d'un héros perpétrant une action interdite ou un fantasme lubrique. Renforcé d'une caméra subjective, la réalisatrice nous fait profiter de ces expériences hallucinées où le sujet fébrile est éprouvé par ces émotions aussi cinglantes que diaphanes. Comme par exemple le fait de chuter dans le vide du haut d'un immeuble après avoir échapper aux forces de l'ordre à la suite d'un braquage. Ou celui de faire l'amour avec une partenaire lambda sans avoir à se reprocher une éventuelle culpabilité d'adultère. Ou encore l'idée incongrue pour un quidam masculin de se retrouver dans la peau d'une femme nue se caressant langoureusement sous une douche !
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Par conséquent, sur fond de BO rock endiablée (dont un tube interprété par Juliette Lewis), Kathryn Bigelow affilie à son concept virtuel une intrigue policière où le suspense est assez bien entretenu (à deux, trois facilités tirées par les cheveux et quelques personnages stéréotypés, tels ses 2 agents de police outrés à travers leur haine meurtrière de dernier ressort). L'épatant Ralph Fiennes endosse de manière fiévreuse un marginal dépité par une société corruptrice en chute libre. En menant son enquête avec une fougue teintée de désespoir, sachant que son ex amie est à deux doigts de trépasser sous l'intimidation d'un tueur odieusement pervers. Angela Basset lui volerait presque la vedette tant elle se révèle rigoureusement intense de dévouement et de pugnacité de par sa posture virile en voie de rébellion. Une combattante aguerrie délibérée à faire éclater au grand jour un complot politique de grande envergure fustigeant la haine raciale. Quand à Juliette Lewis, elle incarne avec un naturel dévergondé le rôle d'une chanteuse paumée, scindée entre l'empathie de son ancien amant et la cupidité de son producteur enjôleur vautré dans son confort et sa mégalomanie.

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Nanti d'une mise en scène ambitieuse à la hauteur des moyens déployés (l'embrasement final établi sous les feux de projecteurs du centre urbain de Los Angeles auquel une participation exceptionnelle de figurants sont déployés par milliers donne le  vertige !), Strange Days s'édifie en spectacle visionnaire pour l'anarchie d'un avenir pessimiste à deux doigts d'embraser la révolution. Reflet d'une époque en perte de repères auquel le citoyen capricieux semble lassé de ces loisirs et de sa routine existentielle, la réalisatrice y cristallise un procédé virtuel révolutionnaire afin de satisfaire ce public toujours plus avide par la nouveauté d'expériences émotionnelles en guise d'échappatoire. Et de nous mettre en garde sur certaines transactions mercantiles de commerçants sans vergogne commercialisant des vidéos crapuleuses pratiquant le meurtre du direct et le viol misogyne. Au rythme d'une partition rock endiablé, Strange Days dépeint avec force et fracas un réquisitoire alarmiste sur le danger des technologies futuristes et sur notre rapport intime, viscéral au pouvoir de l'image. Pour parachever, et en faisant référence au passage à tabac de l'afro américain Rodney King par des agents de police et des émeutes qui s'ensuivirent après le procès, la réalisatrice dénonce dans une mise en scène virtuose les débordements racistes d'une police expéditive davantage compromise par un état totalitaire. Flamboyant, frénétique, électrisant, vertigineux, beau, poignant et surtout visuellement ensorcelant à travers sa scénographie nocturne illuminée de néons, fumigènes et paillettes, Strange Days est une étourdissante expérience émotionnelle où nos sens manipulés semblent en ébullition. En somme, gros moment de cinéma autour de ces morceaux de bravoure à la fois déchainés et décomplexés. 

*Bruno Matéï
27.05.22
20.02.12


vendredi 17 février 2012

Le Gladiateur du Futur / Endgame - Bronx lotta finale


de Joe D'Amato (Steven Benson). 1983. Italie. 1h36. Avec Al Cliver, Laura Gemser, George Eastman, Jack Davis, Al Yamanouchi, Edmund Purdom, Bobby Rhodes.

Sortie salles France: 9 mai 1984. Italie: 5 Novembre 1983

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980:Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur, 1991: Frankenstein 2000


En 1981 sort sur nos écrans deux oeuvres charnières de la science-fiction post-apo, Mad-Mad 2 / New-York 1997. Une véritable mode est alors lancée pour le genre ludique de la série B d'action futuriste plus communément appelé "post-nuke". C'est surtout nos voisins transalpins qui s'empresseront d'exploiter le filon pour mettre en amont nombre de péripéties frénétiques inspirées de la bande dessinée et du western spaghetti. Ainsi donc, la même année que le fleuron Z du genre 2019 après la chute de New-York, Joe d'Amato nous livre sa version avec le Gladiateur du futur. Un délire tout aussi improbable et crétin mais suffisamment drôle, charmant, attachant, dépaysant, fertile en action pour passer un moment (souvent) hilarant entre amis du samedi soir. Que le jeu de la mort commence ! Le pitchEn 2029, après une guerre nucléaire, le monde est devenu une terre polluée par la radioactivité alors que des mutants tentent d'y survivre sous la dictature fasciste d'un gouvernement corrompu. Participant une fois de plus à un célèbre jeu télévisé où chaque participant risque la mort au prix d'un gain faramineux, Shanon est un guerrier solitaire usant de bravoure pour combattre ces nouveaux gladiateurs du futur. En l'occurrence, le "jeu de la mort" se révèle truqué et Lilith, une mutante de classe B, va épauler Shanon pour lui éviter de tomber dans un traquenard. En échange, la jeune femme lui propose un marché pour l'aider à fuir la ville contaminée et s'expatrier dans une contrée paisible en compagnie de ses acolytes. Shanon accepte la transaction et commence à recruter une équipe de baroudeurs intrépides afin de mieux repousser l'antagoniste.   
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Avec l'entrée en matière d'un préambule aussi farfelu qu'inutile mais tout à fait ludique (la retransmission en direct live du fameux jeu de la mort auquel nos participants armés s'affrontent impitoyablement dans des sous-sols décrépits), Joe d'Amato et son collaborateur Georges Eastman (acteur mais aussi scénariste) nous érigent une énième bisserie Z à la hauteur des moyens précaires. Il faut d'abord souligner le plaisir immodéré de voir réunir à l'écran une galerie de trognes de seconde zone bien connues des amateurs. Participent donc à l'aventure pour notre plus plaisir coupable, Al Cliver (l'Enfer des Zombies, le Chat Noir, l'Au-dela), Al Yamanouchi (2019, après la chute de New-York... 2020, Texas Gladiateur), Edmund Purdom (l'Avion de l'apocalypse, Emilie, l'enfant des Ténèbres, 2019...), Bobby Rhodes (Démons 1 et 2, Héros d'Apocalypse), Georges Eastman (Horrible, Anthropophagous) et enfin notre vénus des îles, Laura gemser (la série des Black Emanuelle). Ainsi, avec ces comédiens aussi aimables et inexpressifs de par leur jeu cabotin fort en diable, difficile de ne pas éprouver une sympathie attendrie face à leurs élucubrations verbales et péripéties échevelées qu'on ne se lasse jamais de contempler, tel un bambin ébaubi.


Avec une trame aussi puérile (notre valeureux Shanon doit sauvegarder une bande de mutants pour les évacuer du centre-ville irradié au prix de moults risques), nous allons donc suivre leurs vicissitudes auquel nombres d'antagonistes vont tenter de leur barrer chemin. Et pour épicer l'intrigue, un officier fasciste et son armée de nazis feront aussi partie de l'aventure pour tenter de retrouver et ravir un garçonnet doué de pouvoirs surnaturels ! Ainsi, durant ces tribulations futuriste post mad-max, vous ferez la connaissance de notre héros pugnace à la barbe impassible, d'un chinois taciturne sans pitié, d'un chef de gang grassouillet fort en gueule, d'un neurologue pacifiste bienveillant, d'un bad-guy obtus et increvable ou encore d'un colonel fasciste à la mine renfrognée. Mais vous partagerez également l'aventure avec des mutants de Classe B (des contaminés à la physionomie vertueuse) et des mutants régressifs (des affreux jojos à la morphologie néandertalienne), une communauté d'aveugles clairvoyants (toujours plus nombreux quand leur confrère trépasse sous les balles de l'adversaire), une télépathe méditerranéenne et enfin un enfant prodige doué de télékinésie (il soulève des pierres et un véhicule militaire par la simple force de sa pensée !). Autant vous dire qu'aussi vide qu'une coquille d'oeuf soit la narration, le rythme vigoureux des scènes d'action, la verve des dialogues hilarants, la ringardise des mines désaffectées et sous-sols industriels et le faciès de nos protagonistes ahuris compensent allègrement la médiocrité de l'entreprise semblable à une attraction de cirque. Surtout lorsque tout ce beau monde se prend au sérieux avec une sobriété génialement maladroite. 


De la part d'un habile faiseur de Z (et du porno rentable), notre regretté Joe d'Amato nous a une fois de plus conçu un divertissement constamment plaisant parce que façonné avec une foi inébranlable en dépit des moyens miséreux alloués. A peu de choses près du niveau du fleuron du genre initié par Sergio Martino (2019, Après la chute de New-York), le Gladiateur du Futur peut se targuer d'être l'une des réussites du genre post-nuke au même titre que le diptyque Les Guerriers du BronxDifficile donc de faire la fine bouche devant tant de fantaisie risible quand on est inconditionnel de bisserie transalpine à la patine spécialement eightie. A revoir d'urgence. 

*Bruno 
08.05.23. 
17.02.12


mercredi 15 février 2012

LA NUIT DES MORTS-VIVANTS (Night of the Living Dead)


de Georges A. Romero. 1968. 1h36. Avec Duane Jones, Judith O'Dea, Karl Hardman, Marilyn Eastman, Keith Wayne, Judith Ridley, Kyra Schon, Charles Craig, S. William Hinzman, George Kosana, Frank Doak.

Sortie salles France: 21 Janvier 1970. U.S: 1 Octobre 1968

FILMOGRAPHIE: Georges Andrew Romero est un réalisateur, scénariste, acteur, auteur américain, né le 4 Février 1940 à New-York.
1968: La Nuit des Morts-vivants. 1971: There's Always Vanilla. 1972: Season of the Witch. 1973: The Crazies. 1977: Martin. 1978: Zombie. 1981: Knightriders. 1982: Creepshow. 1985: Le Jour des Morts-vivants. 1988: Incidents de parcours. 1990: Deux Yeux Maléfiques. 1992: La Part des Ténèbres. 2000: Bruiser. 2005: Land of the Dead. 2008: Diary of the Dead. 2009: Survival of the Dead. 2011: Deep Red.


Dans le "fantastique", jamais le cinéma n'avait été aussi loin... Il ne pourra jamais faire mieux...

Inspiré d'une nouvelle de Richard Matheson (Je suis une Légende), Georges Romero, néophyte, réalise en 1968 un petit métrage tourné en noir et blanc, faute de budget restreint, avec en tête d'affiche un acteur de couleur noir (une première dans le cinéma américain !). A sa sortie, le succès est immédiat, l'horreur (sociale) se révèle si réaliste et jusqu'au-boutiste qu'il traumatise nombre de spectateurs peu habitués au caractère sanglant des scènes-chocs. D'autant plus que le mythe du zombie n'avait alors jamais été retranscrit avec autant de réalisme sous la caméra d'un nouveau pionnier de l'horreur. Privilégié par sa renommée commerciale, La nuit des Morts-vivants deviendra l'un des films les plus rentables du cinéma indépendant et reste à ce jour un chef-d'oeuvre subversif d'un pessimisme alarmant ! Dans un cimetière, Johnny et Barbara se rendent sur la tombe de leur père lorsqu'un individu à la démarche chancelante les agresse sommairement ! Durant l'agression, le frère de Barbara succombe après s'être trébuché la tête contre une stèle. Prise de panique, la jeune fille s'enfuit à travers la campagne jusqu'à l'approche d'une ferme abandonnée. Rapidement, un étranger entre par surprise dans la maison pour s'y réfugier alors que d'autres créatures hostiles vont encercler la demeure.
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Avec un préambule aussi percutant, Georges Romero cultive dès le départ une lourde atmosphère anxiogène qui ne va pas lâcher d'une seconde le spectateur ébranlé par une situation improbable. Suite aux radiations d'une météorite écrasée sur terre, les morts se relèvent de leur tombe et agressent les vivants en pratiquant des actes barbares de cannibalisme ! Avec un souci de vérité proche du reportage, exacerbé d'un noir et blanc crépusculaire et de la sobre prestance de comédiens amateurs, cette Nuit des Morts-Vivants s'avère un modèle d'efficacité. Une intrigue empruntant le mode du huis-clos si bien qu'une poignée de personnages contrariés vont se mesurer à leur dissension morale pour tenter de survivre dans leur nouveau foyer précaire. Avec des personnages aussi austères, antipathiques, névrosés et tendus, George Romero nous dépeint leur désarroi, leur incapacité à faire face à une situation qui les dépasse. En traitant notamment avec lucidité de nos rapports inhospitaliers envers l'étranger, de notre orgueil et arrogance à daigner imposer nos idées au mépris de l'autre lorsqu'une situation de crise intente à notre survie. C'est ce qui est illustré sans concession envers nos deux hommes de main de nationalité distincte (un blanc et un noir) s'efforçant communément d'imposer avec contradiction leur code de conduite. A savoir, se barricader contre les créatures en s'installant dans l'habitacle de la ferme ou partir se blottir sous la cave auquel une seule entrée pourrait y laisser pénétrer l'assaillant.


Avec perspicacité, Ben, l'étranger noir au tempérament spontané, va donc tenter d'inciter son entourage à préconiser le rez-de-chaussée parmi le soutien du jeune Tom. Au moment même où ce dernier était préalablement contraint de se cloisonner dans la cave avec sa concubine sous l'influence autoritaire du patriarche Harry Cooper. Mais la peur et la lâcheté émanant de la paranoïa des protagonistes vont être les éléments déclencheurs de leur défaite, faute de leur rivalité caractérielle à réfuter la cohésion pour l'enjeu de survie. Spoiler ! Le climax inopiné se révèle d'autant plus caustique tant et si bien que le réactionnaire quinquagénaire avait finalement prédit la meilleure solution pour se prémunir des offensives des zombies regroupés en masse autour de la ferme. Alors que plus tard, notre unique survivant de couleur noire ira finalement se réfugier en désespoir de cause au sein de ce petit abri pour être innocemment exécuté d'une balle dans la tête par un membre d'une milice organisée ! Fin du Spoil. Dans un climat de tension omniprésent et d'insécurité palpable, la Nuit des Morts-vivants souhaite aussi nous convaincre avec véracité (journaux télévisés en direct à l'appui !) que nos défunts damnés sont condamnés à errer sur terre et nous persécuter pour nous dévorer ! Et en terme d'imagerie gore, George Romero ose franchir les barrières de la transgression avec quelques séquences chocs restées dans les annales. A l'instar de cette orgie fétide auquel des cadavres accroupis dans l'herbe éventrent et dévorent communément les organes de deux victimes immolées. Spoiler ! Ou encore le meurtre paroxystique (bien que suggéré) d'Helen Cooper auquel une bande-son stridente va venir exacerber ces beuglements d'agonie ! Réfugiée dans l'obscurité de la cave, cette dernière éprise d'effroi sera trucider à coups de truelle par sa propre fille ! Fin du Spoil.


Terrifiant de réalisme et jusqu'au-boutiste pour la caricature imputée à notre animosité, Georges Romero nous illustre, non sans cruauté, que l'homme reste un animal pour l'homme puisqu'il est destiné à s'estropier par arrogance et instinct de supériorité. Métaphore sur l'absurdité du conflit Vietnamien, réflexion sur la hiérarchie solidaire, mais aussi réquisitoire contre les dangers du nucléaire, La Nuit des Morts-Vivants nous dresse un implacable constat d'échec quant au devenir de notre civilisation, faute de notre ingratitude et de notre lâcheté. Près de 50 ans plus tard, ce mastodonte de l'horreur n'a rien perdu de son impact social et de sa radicalité à dénoncer l'incommunicabilité entres les hommes. 

16.02.12
Bruno Matéï