jeudi 7 février 2013

FARGO. Prix de la mise en scène, Cannes 1996

                          Photo emprunté sur Google, appartenant au site blogaudessusducinema.over-blog.fr

de Joel et Ethan Cohen. 1996. U.S.A/Angleterre. 1h38. Avec Frances McDormand, William H. Macy, Steve Buscemi, Peter Stormare, Harve Presnell, John Carroll Lynch.

Sortie salles France: 4 Septembre 1996. U.S: 8 Mars 1996

Récompenses: Prix de la mise en scène, Cannes 1996
Meilleure Actrice (Frances McDormand) et Meilleur Scénario Original (Ethan et Joel Cohen) aux Oscars en 1997.
Meilleur Film Etranger: Australian Film Institute Awards 1996

FILMOGRAPHIEJoel Coen (né le 29 novembre 1954) et Ethan Coen (né le 21 Septembre 1957) sont deux frères réalisateurs, scénaristes, monteurs, acteurs et producteurs américains.
1984: Sang pour Sang, 1987: Arizona Junior, 1990: Miller's Crossing, 1991: Barton Fink, 1994: Le Grand Saut, 1996: Fargo, 1998: The Big Lebowski, 2000: O'Brother, 2001: The Barber, 2003: Intolérable Cruauté, 2004: Ladykillers, 2006: Paris, je t'aime (tuileries), 2007: No country for old men, Chacun son cinéma (sktech: world cinema), 2008: Burn After Reading, 2009: A Serious Man, 2010: True Grit.


                                                    CECI EST UNE HISTOIRE VRAIE
Elle s'est déroulée dans le Minnesota en 1987.
A la demande des survivants, les noms ont été changés.
Par respect pour les morts, tout le reste a été conservé.

Glaçant de savoir que cette histoire d'enlèvement relève d'un fait divers macabre, rehaussé en l'occurrence d'un humour noir grinçant sous la houlette des frères Cohen ! Polar noir illustrant l'équipée risible d'une bande de pieds nickelés appâtés par le gain, Fargo est une peinture acide de la médiocrité humaine. Un vendeur de voitures endetté décide de faire enlever sa femme par deux malfrats pour la somme de 80 000 dollars qu'ils se partageront à part égale ! Ce compromis perfide négocié avec deux nigauds incultes va déboucher sur une sordide hécatombe meurtrière !



Sous le climat enneigé d'une paisible bourgade du Minnesota, les frères Cohen redoublent de sagacité pour nous élaborer un scénario machiavélique au cynisme décapant ! La manigance maladroite impartie à un entrepreneur raté, affilié à deux malfrats rétrogrades, débouche sur une succession de bévues irréversibles ! Sous l'égide d'une chef de police sereine menant son enquête avec aplomb, Fargo dépeint son portrait avec un humanisme payant, en totale décalage avec l'irresponsabilité d'individus cupides englués dans leur paresse. Sous l'oeil finaud de cette policière, les frères Cohen nous illustrent une descente aux enfers implacable où tous les antagonistes se vautrent dans une indolence régressive alors que les témoins innocents périront de leur lâcheté impudente. Si l'étonnante Frances McDormand insuffle une aisance naturelle pour interpréter le rôle flegmatique d'une femme flic intègre, William H. Macy impose un jeu insidieux pour endosser celui d'un père de famille de classe moyenne progressivement avili par sa cupidité. Sans doute le personnage le plus dérisoire, couard et négligent du film, ultime responsable de cette déchéance meurtrière. Enfin, Steve Buscemi et Peter Stormare forment l'improbable tandem de pieds nickelés lunatiques, abêtis par la pop-culture ricaine des soap-opera et de la malbouffe standard.


Bénéficiant d'un scénario charpenté complètement imprévisible et d'une mise en scène formelle fignolant sa nature réfrigérante, Fargo est une perle noire d'une drôlerie macabre particulièrement tragique. Sa peinture peu reluisante d'une Amérique profonde déshumanisée par son inculture laisse en exergue une satire au vitriol de la bassesse humaine. 

07.02.13
Bruno Matéï

mercredi 6 février 2013

JACK LE TUEUR DE GEANTS (Jack the Giant Killer)

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinefantastiqueonline.com

de Nathan Juran. 1961. U.S.A. 1h34. Avec Kerwin Mathews, Judi Meredith, Torin Thatcher, Walter Burke, Don Beddoe, Barry Kelley.

Sortie salles U.S: 13 Juin 1962

FILMOGRAPHIE: Nathan Juran est un réalisateur, scénariste et directeur artistique américain, né le 1er Septembre 1907 à Bucovine (Roumanie), décédé de mort naturelle le 23 Octobre 2002 à Paolos Verdes Estates (Etats-Unis). 1953: La Légende de l'Epée Magique. 1957: La Chose surgie des Ténèbres. A des Millions de kms de la Terre. Le Cerveau de la Planère Arous. 1958: L'Attaque de la Femme à 50 Pieds. Le 7è Voyage de Sinbad. 1961: Jack, le Tueur de Géants. 1964: Les premiers Hommes dans la lune. 1966: The Deadly Mantis. 1967: Billy the Kid. Les Trompettes de Jéricho. Les Aventuriers de l'Espace. 1969: Land Raiders. 1973: The Boy who Cried Werewolf.


Trois ans après l'immense succès du 7è Voyage de Sinbad, Nathan Juran est à nouveau recruté par le  producteur Edward Small pour entreprendre un conte fantastique dans la plus pure tradition féerique ! D'après un roman d'Orville H. Hampton, Jack le tueur de géants est un film d'aventures haut en couleurs parmi ses traditionnelles créatures monstrueuses uniquement animées en stop motion ! A l'instar de Ray Harryhausen, les responsables des effets spéciaux Howard A. Anderson et Jim Danforth s'inspirent ici de son talent inimitable pour nous façonner une palette de monstres exubérants (un cyclope, un géant à deux têtes, un serpent de mer et un dragon hybride !). L'histoire intelligible est un prétexte pour nous confiner dans un univers de magie et d'aventures. Celle de Jack, modeste fermier, qui réussit in extremis à sauver la princesse Elaine des griffes du sorcier Pendragon et de son monstre géant. Seulement, l'alchimiste doué de pouvoirs maléfiques réussit à nouveau à enlever la jeune femme afin de l'embrigader au sein de son château. Déterminé à la libérer, Jack va user de vaillance et bravoure pour s'opposer à Pendragon épaulé de ses sbires diaboliques ! Sur sa route, notre aventurier rencontrera un viking et un garçonnet, mais aussi un gnome enfermé dans une bouteille. C'est grâce aux prestiges magiques du lutin que Jack va ainsi pouvoir déjouer les maléfices du sorcier lors d'un florilège de revirements rocambolesques.


Si Jack, le tueur de Géants accuse le poids des années par ses effets spéciaux archaïques moins perfectionnistes que ceux de Ray Harryhausen, il n'en demeure pas moins un spectacle aussi exaltant qu'enchanteur propre à émerveiller son public de 7 à 77 ans. Le caractère attachant des personnages, la mesquinerie perfide de Pendragon, sa fantasmagorie attractive (l'apparition du petit monstre dans la boite à musique et la danse qui s'ensuit, le premier combat de Jack contre le Cyclope, les facéties du génie) et son rythme haletant continuent de nous enthousiasmer avec une naïveté attendrissante. A titre nostalgique, l'ancienne génération n'oubliera pas de se remémorer sa toute première projection TV diffusée un mardi soir dans le cadre de l'émission d'Eddie Mitchel: la Dernière séance !


A noter que le film est ressorti plus tard dans une version musicale et qu'il fut interdit de projection en Angleterre durant 7 ans, faute de certaines séquences jugées impressionnantes ! En prime, il écopa à travers le monde d'une interdiction au moins de 13 ans !

06.02.13. 3èx
Bruno Matéï

mardi 5 février 2013

The Bay


                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site cineheroes.net

de Barry Levinson. 2012. 1h24. Avec Will Rogers, Kristen Connoly, Kether Donohue, Frank Deal, Stephen Kunken, Christopher Denham.

Sortie salles U.S: 2 Novembre 2012. Belgique: 21 Novembre 2012

FILMOGRAPHIEBarry Levinson est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 6 Avril 1942 à Baltimore. 1982: Diner. 1984: Le Meilleur. 1985: Le secret de la Pyramide. 1987: Les Filous. 1987: Good morning Vietnam. 1988: Rain Man. 1990: Avalon. 1991: Bugsy. 1992: Toys. 1994: Jimmy Hollywood. 1994: Harcèlement. 1996: Sleepers. 1997: Des Hommes d'influence. 1998: Sphère. 1999: Liberty Heights. 2000: An Everlasting Piece. 2001: Bandits. 2004: Envy. 2006: Man of the Year. 2008: Panique à Hollywood. 2009: PoliWood (documentaire). 2012: The Bay. Prochainement: Gotti: in the shadow of my father.


Et un de plus ! Profitant du filon éculé du found footage, le réalisateur Barry Levinson s'essaie au concept documenteur avec une efficacité inespérée. Car illustrant avec souci d'authenticité la lente propagation d'un parasite chez les citadins d'une côte balnéaire, The Bay adopte l'unité de temps réel pour mieux nous convaincre du péril progressif. Avec l'appui de données scientifiques énoncés par des chercheurs indécis et l'impuissance des médecins de pouvoir dénicher un vaccin afin de déjouer la pandémie, The Bay provoque fatalement une anxiété extensive chez le spectateur. Sans faire preuve de complaisance, Barry Levinson réussit à provoquer une terreur viscérale par le biais des plaies purulentes figurants sur la peau des victimes contaminées (gestation de pustules, cloques et furoncles nauséeux).  L'aspect gluant du parasite, ressemblant au départ à une larve stéroïde, éclot de prime abord dans le ventre des poissons puis grossit rapidement pour muter en une forme de crustacé isopode (à l'instar de Frissons de Cronenberg !). 


C'est donc par l'eau salée de la baie empoisonnée par les ruissellements agricoles et les excréments de poulet, que les baigneurs vont se transmettre communément la bactérie à une vitesse grand V ! Un parasite se nourrissant d'abord de la langue de ces victimes avant de s'empresser de dévorer la chair humaine de l'intérieur du corps (on peut aussi suggérer les effets carnassiers du virus évoqué dans Cabin Fever). Avec une profusion d'images d'archives plutôt glauques et de reportages chocs retransmis par une journaliste scrupuleuse, The Bay nous entraîne dans un cauchemar catastrophiste dont l'homme impuissant ne peut avoir aucun recours pour enrayer la menace. C'est ce sentiment prégnant de réalisme docu illustrant avec une certaine verdeur l'affluence dégénérative des victimes infectées, agonisants dans d'horribles souffrances, qui nous suscite désarroi mais aussi malaise palpable face à l'imagerie gore déployée, même si la dernière demi-heure s'essouffle un tantinet.


Film d'horreur écolo dénonçant les méfaits pernicieux de la pollution et du nucléaire, tout en suggérant ironiquement le terrorisme biologique, The Bay aurait été une banale série B d'horreur s'il n'eut été conçu sous le principe du Found Footage. S'il se révèle sans surprise et inévitablement répétitif, son efficacité émane de la véracité des faits exposés face à une menace bactériologique épouvantablement délétère. Là où Soderbergh échoua de manière pompeuse à daigner nous terrifier avec son virus MEV-1 dans ContagionBarry Levinson s'en tire honorablement en jouant sans compromis la carte du démonstratif épidermique. Et cela fonctionne plutôt efficacement durant une bonne heure de métrage. 

Dédicace à François Most

*Bruno
16.07.22
05.02.13

GRABBERS. Prix du Public au Festival de Neuchâtel.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site tumblr.com

de John Wright. 2012. Angleterre/Irlande. 1h34. Avec Richard Coyle, Ruth Bradley, Russell Tovey, Lalor Roddy, David Pearse, Bronagh Gallagher

Sortie salles U.S: 23 Janvier 2012. Irlande: 10 Août 2012

Récompense: Prix du Public au Festival du film Fantastique de Neuchatel.

FILMOGRAPHIE: John Wright est un réalisateur et scénariste né le 2 mars 1971 à Belfast, en Irlande du Nord.
2009: Tormented. 2012: Grabbers



Récompensé du Prix du Public à Neuchatel et présenté hors compétition à Gérardmer, le second long métrage de l'irlandais John Wright est une comédie burlesque alliée au monster movie trépidant !
Sur une île côtière de l'Irlande, un poulpe géant et ses nouveaux-nés sèment la terreur parmi les citadins réfugiés à l'intérieur d'un pub. 


A partir d'un argument simpliste particulièrement éculé, le réalisateur novice John Wright réussit à tirer son épingle du jeu par un adroit sens de la dérision et du délire borderline ! L'idée majeure de cette fantaisie bougrement sympathique résulte de la manière dont les citadins vont devoir se prémunir de l'hostilité des poulpes extra-terrestres ! Se nourrissant d'eau et de sang humain, ces créatures venues d'une météorite ont la particularité de régurgiter l'alcool des clients éméchées ! Connaissant cette faille, un flic solitaire et une jeune recrue fraîchement débarquée sur l'île décident d'inviter toute la population au pub du coin afin de les inciter à participer à une beuverie improvisée !  Au départ réticents mais rapidement convaincus que l'alcool coulera gratuitement à volonté, les habitants s'empressent d'accourir vers l'établissement. Seulement, à l'extérieur, les créatures belliqueuses décident d'encercler l'open bar pour s'approvisionner en sang humain ! S'ensuit une multitude de quiproquos pittoresques où les clients atteints d'ébriété vont devoir se défendre d'une manière tantôt vaillante, tantôt erratique, faute du whisky ingurgité ! En dépit de son caractère débridé particulièrement cocasse, cette comédie insuffle notamment une sensibilité candide dans la personnalité affable des habitants irlandais ainsi que dans la romance impartie aux deux policiers, O'Shea et Lisa. Dans celui du flic dépité d'une rupture conjugale, Richard Coyle dégage avec une sympathique bonhomie un tempérament loyal de héros malgré lui. Sa collègue Lisa Nolan, incarnée par la pétillante  Ruth Bradley, véhicule de prime abord un charme innocent pour ensuite imposer une extravagance irrésistible quand la jeune fille se voit contrainte de supporter un taux d'alcool disproportionné ! Son aisance naturelle à se comporter comme une héroïne fantasque provoquant divers risques et catastrophes renforce le côté décalé de l'ambiance alarmiste.


Outre l'efficacité du récit mené sur un rythme soutenu, le soin apporté aux FX numériques, la verve des dialogues et la bonne humeur impartie à chaque protagoniste, John Wright se permet notamment de soigner son décor d'archipel en surplombant la splendeur de sa nature irlandaise ! En résulte une excellente comédie fantaisiste tirant justement son charme attractif par sa simplicité candide !

05.02.13
Bruno Matéï

lundi 4 février 2013

Universal Soldier: Le Jour du Jugement / Universal Soldier: Day of Reckoning

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site partage-ddl.com

de John Hyams. 2012. U.S.A. 1h55. Avec Scott Adkins, Jean Claude Van Damme, Dolph Lundgren, Kristopher Van Varenberg, Andrei Arlovski, Mariah Bonner.

Sortie DTV France: 23 Janvier 2013. Sortie salles U.S: 30 Novembre 2012. Russie et Malaisie: 4 Octobre 2012

FILMOGRAPHIE: John Hyams est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
1997: One dog Day. 2002: The Smashing Machine. 2003: Fight Day (télé-film). 2006: Rank. 2006: Bull Sessions: The Making of Rank. 2009: The Razzle Dazzle. 2009: Universal Soldier: régénération. 2012: Universal Soldier: le jour du jugement. 2012: Dragon Eyes.


Après une sympathique série B matricielle initiée par Roland Emmerich et deux suites mercantiles en demi-teinte (le 3è épisode plus sombre et violent se révélait plus ambitieux que l'antécédent), Universial Soldier: le jour du jugement continue de s'opposer au caractère docile et pittoresque de son modèle. Déjà responsable du 3è volet, John Hyams nous livre ici un film d'action aussi étrange que furibond, déployant à intervalle régulier des séquences homériques d'une barbarie jusqu'au- boutiste ! Ca démarre sec avec un prologue meurtrier d'une rare brutalité pour le massacre d'une famille prise en otage par une bande de malfrats encagoulés. Passage à tabac du père de famille avec le fer d'un tisonnier puis exécutions de la mère et sa fille, sommairement assassinées d'une balle dans la tête ! Passé cette séquence choc particulièrement crapuleuse, on continue dans la même veine cinglante avec l'entrée en scène d'un barbu renfrogné au sein d'un hôtel de passe en rut ! Coups de chevrotine fugaces envoyés sur chacun des clients alors que certaines de leur partenaire vont se retrouver projetées contre les murs par l'impact des balles assénées.


D'une sauvagerie inouïe dans son ultra-violence pourfendeuse et extrêmement spectaculaire dans ses combats chorégraphiés, le long métrage de John Hyams est une série B d'une audace subversive pour illustrer sans concession la quête identitaire d'une ancienne machine à tuer, délibéré à retrouver ses assaillants. Sans faire preuve d'originalité pour son scénario quelque peu décousu (voir parfois aussi expérimental dans les liens télépathiques qu'entretiennent les UniSol), Universal Soldier: le jour du jugement est suffisamment bien troussé et efficace pour prémunir l'intérêt du spectateur, constamment ébranlé par sa puissance épique ! Course poursuite endiablée contre véhicules, baston interminable entre deux antagonistes au sein d'un foyer délabré ou dans l'enceinte d'un commerce sportif et échanges de tirs méthodiques contre un groupe de mercenaires centralisés en camp militaire. Si l'interprétation reste tout juste honorable et que Scott Adkins tente comme il peut d'insuffler une certaine densité dans sa rancune vindicative, Jean Claude Vandamme véhicule une présence glaçante pour endosser l'icone mystique d'un leader aussi mutique qu'impassible. Alors que son fidèle allié campé par le vétéran Dolph Lundgren fait preuve d'un sarcasme mêlé de mépris afin d'intimider ses adversaires.


D'une férocité aussi incongrue que rigoureuse, Universal Soldier: le jour du jugement est une série B effrontée déployant sans répit des séquences homériques à l'impact foudroyant ! Si son scénario indécis et mal structuré l'empêche de dépasser le stade conventionnel du film d'action, son caractère trouble lié à la quête identitaire et au rapport émotif de nos réminiscences survole notamment une certaine réflexion existentielle. A découvrir sans préjugés pour les amateurs  d'action frontale !

04.02.13
Bruno Matéï

mardi 29 janvier 2013

LA CHOSE D'UN AUTRE MONDE (The Thing from another world)

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

de Christian Nyby et Howard Hawks. 1951. U.S.A. 1h27. Avec Margaret Sheridan, Kenneth Tobey, Robert Cornthwaite, Douglas Spencer, James R. Young, Robert Nichols.

Sortie salles France: 14 Décembre 1951. U.S: 6 Avril 1951 / 29 Avril 1951

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Christian Nyby est un monteur et réalisateur américain, né le 1er Septembre 1913 à Los Angeles (Californie), décédé le 17 Septembre 1993 à Temecula.
1951: La Chose d'un autre Monde. 1957: Hell on Devil's Island. 1962: Elfego Baca: Six gun Law. 1965: Furie sur le Nouveau-Mexique. 1965: Operation C.I.A. 1967: First to fight.
Howard Hawks est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 30 Mai 1896 à Goshen dans l'Indiana, décédé le 26 Décembre 1977 à Palm Springs en Californie.
1930: La Patrouille de l'aube. 1932: Scarface. 1933: Après nous le déluge. 1936: Brumes. 1936: Les Chemins de la Gloire. 1938: l'Impossible Monsieur Bébé. 1939: Seuls les anges ont des ailes. 1941: Sergent York. 1944: Le Port de l'Angoisse. 1946: Le Grand Sommeil. 1948: La Rivière Rouge. 1951: La Chose d'un autre Monde. 1952: La Captive aux Yeux clairs. 1952: Chéri, je me sens rajeunir. 1953: Les Hommes préfèrent les Blondes. 1955: La Terre des Pharaons. 1959: Rio Bravo. 1962: Hatari. 1966: El Dorado. 1970: Rio Lobo.


Bien avant The Thing de Carpenter, deux réalisateurs s'étaient appropriés du roman de John W. Campbell, Who Goes There ?, afin d'innover dans l'anticipation alarmiste. Car même si Howard Hawks est crédité au poste de producteur, il aurait été en partie responsable de la réalisation prodiguée à Christian Nyby.

Dans une région polaire de l'arctique, des chercheurs vont établir la stupéfiante découverte d'un vaisseau spatiale échoué sur la banquise. Après l'avoir fait explosé, les hommes ramènent à leur base militaire le corps congelé d'un extra-terrestre. Rapidement, la créature en éveil s'échappe et sème la terreur parmi le groupe. 


Ce qui frappe d'emblée en revoyant ce classique de la science-fiction mâtinée d'épouvante, c'est la modernité de sa mise en scène rigoureuse, filmée à la manière d'un reportage pris sur le vif. D'ailleurs, d'illustres réalisateurs comme Ridley Scott et John Carpenter appliqueront plus tard la même recette pour façonner avec véracité leur terreur diffuse d'une menace extra-terrestre (Alien et bien entendu le démarquage The Thing).
Avec un sens habile du suspense sous-jacent, la Chose d'un autre monde est une formidable machine anxiogène privilégiant l'effet de suggestion avec une belle efficacité. L'originalité de son récit confiné au sein d'un décor hivernal réfrigérant et l'aspect hybride de sa créature végétale (en gros, une carotte vivante se régénérant grâce au sang humain), confronte le spectateur à une menace inédite irrémédiablement fascinante. En prime, la dextérité à laquelle les réalisateurs retardent ses furtives apparitions afin de véhiculer l'angoisse, déploie par intermittence des séquences d'agressions particulièrement cinglantes ! Pour preuve, l'altercation avec la chose prise dans les mailles d'un grand incendie se révèle bougrement impressionnante lorsque le feu a décidé de se propager aux alentours de la pièce cloisonnée, pour intenter notamment à la vie de nos équipiers.
La sobriété d'interprétation allouée à chacun des comédiens renforce largement son aspect documenté auquel l'esprit de cohésion va leur permettre avec courage de se mesurer à la menace singulière. Et pour renforcer le caractère épineux de l'enjeu de survie, un scientifique renfrogné a décidé de bafouer sa discipline hiérarchique pour préserver la survie d'une race inconnue !


Irrésistiblement fascinant et inquiétant, La Chose d'un autre monde n'a en l'occurrence rien perdu de sa rigueur technique d'une réalisation novatrice privilégiant un suspense méthodique. Un modèle du genre étonnamment pragmatique et stimulant ! 

29.01.13. 3èx
Bruno Matéï 


lundi 28 janvier 2013

THE COLLECTION

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site geektyrant.com

de Marcus Dunstan. 2012. U.S.A. 1h22. Avec Josh Stewart, Lee Tergesen, Christopher McDonald, Emma Fitzpatrick, Courtney Lauren Cumming.

Inédit en salles en France. Sortie salles U.S: 30 Novembre 2012

FILMOGRAPHIE: Marcus Dunstan est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 9 Septembre 1975 à Macomb dans l'Illinois.
2009: The Collector
2011: The Collection

Une déclinaison inutile de son modèle. A force de tout miser sur l'efficacité de l'action à grosse dose de surenchère et d'esbroufe, on finit par en être lasser. La faute en incombe un peu aussi au scénario éculé multipliant (comme dans le précédent) les invraisemblances. Quand au final vindicatif, il sombre dans le ridicule, comme la  plupart des vicissitudes allouées aux protagonistes. 

Distrayant au second degré pour les indulgents alors que la nouvelle génération sevrée à Saw applaudira une fois de plus !

P.S: le film ne dure qu'1H10 (non générique compris) !