Photo empruntée sur Google, appartenant au site thelightningbugslair.com
de Stuart Gordon. 1987. U.S.A. 1h17. Avec Carolyn Purdy-Gordon, Patrick Williams Ian, Carrie Lorraine, Guy Rolfe, Hilary Mason, Bunty Bailey, Cassie Stuart, Stephen Lee.
Sortie salles U.S: Mars 1987
FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago (Illinois). 1979: Bleacher Bums (télé-film). 1985: Ré-Animator. 1986: Aux portes de l'au-delà. 1987: Dolls. 1988: Kid Safe (télé-film). 1990: Le Puits et le Pendule. 1990: La Fille des Ténèbres. 1990: Robojox. 1993: Fortress. 1995: Castle Freak. 1996: Space Truckers. 1998: The Wonderful ice cream suit. 2001: Dagon. 2003: King of the Ants. 2005: Edmond. 2005: Masters of Horro (le cauchemar de la sorcière - Le Chat Noir). 2007: Stuck. 2008: Fear Itself.
Le pitch: Sur la route d'une campagne isolée, une fillette, son père et sa maîtresse se réfugient dans un manoir pour s'abriter de l'orage. Chaudement recueillis par le couple de propriétaires, ils sont bientôt rejoints par un routier accompagné de deux punkettes. La nuit, d'étranges évènements vont importuner la tranquillité de ces hôtes !
Après la révélation Ré-Animator et le non moins excellent From Beyond, Stuart Gordon s'attelle au conte de fée pour adultes avec Dolls. Une petite production soigneusement fignolée, de par la manière limpide et inspirée dont l'auteur nous narre son histoire, le charisme des comédiens en roue libre et surtout l'apparence infantile des poupées douées de vie. Réalisées la plupart du temps en stop-motion, ces jouets minimalistes insufflent une aura aussi machiavélique qu'onirique à travers leur fausse candeur où leur déplacement de masse y engage une violence sardonique chez les victimes démunies.
Après la révélation Ré-Animator et le non moins excellent From Beyond, Stuart Gordon s'attelle au conte de fée pour adultes avec Dolls. Une petite production soigneusement fignolée, de par la manière limpide et inspirée dont l'auteur nous narre son histoire, le charisme des comédiens en roue libre et surtout l'apparence infantile des poupées douées de vie. Réalisées la plupart du temps en stop-motion, ces jouets minimalistes insufflent une aura aussi machiavélique qu'onirique à travers leur fausse candeur où leur déplacement de masse y engage une violence sardonique chez les victimes démunies.
Qui plus est, avec l'autorité d'un confectionneur de jouets particulièrement puriste, le cinéaste prend soin de les caractériser dans un apparat artisanal provenant d'un patrimoine séculaire. A travers cette fable militant pour le droit au rêve et à la part d'enfance enfouie en chacun de nous, Stuart Gordon rend hommage à la magie des jouets parmi l'occultisme de vieillards propriétaires d'un manoir gothique. Si le scénario linéaire s'articule autour des exactions des poupées vindicatives fustigeant la méchanceté des adultes, la manière efficace dont il est conté nous captive parmi la dérision macabre du cinéaste à détourner le conte de fée. En prime, le caractère attachant des personnages (la bouille candide de Judy épaulée de son nouvel ami, Ralph; l'ambivalence du vieux couple insidieux) provoque une indéniable empathie auprès de leur amabilité, voir leur bonhomie naïve à se laisser attendrir par l'alchimie des jouets après en avoir été apeurés !
La Plus longue nuit du Monde !
Eloge à l'amour des jouets et à la magie de l'enfance imprimés en chacun de nous (du moins, pour ceux ayant su la préserver !), Dolls renoue avec l'épouvante archaïque dans un contexte moderne d'horreur gore et d'humour noir. Il y émane un pouvoir de fascination prégnant auprès du cheminement inquiétant de nos héros confrontés à la vendetta des poupées, quand bien même la qualité des trucages renforce l'aspect diabolique de leur autonomie. Conte gothico-surnaturel, Dolls transcende l'amour de la série B avec charme, frissons et tendresse autour d'une plaidoirie dédiée à l'éducation des enfants et parmi l'apprentissage de leur peur juvénile !
Bruno Matéï
4èx
10.11.14
24.06.10
24.06.10