mardi 9 août 2016

PSYCHOSE 3

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

"Psycho 3" de Anthony Perkins. 1986. U.S.A. 1h30. Avec Anthony Perkins, Diana Scarwid, Jeff Fahey, Roberta Maxwell, Hugh Gillin, Lee Garlington, Robert Alan Browne, Gary Bayer, Patience Cleveland, Juliette Cummins.

Sortie salles France: 6 Aout 1986. U.S: 2 Juillet 1986.

FILMOGRAPHIE: Anthony Perkins est un acteur et réalisateur américain né le 4 avril 1932 à New-York, mort le 12 Septembre 1992, à Hollywood, Californie.
1985: Psychose 3. 1988: Le Dindon de la Farce.


Echec critique et public en salles, même si en France il engrange tout de même 1 294 469 entrées, Psychose 3 constitue un nouveau cas de film maudit depuis sa réputation timorée. Car si Richard Franklin avait su brillamment rendre hommage au maître du suspense avec l'excellent Psychose 2, Anthony Perkins, acteur et réalisateur, nous offre ici une amusante relecture du cas Norman Bates avec un goût prononcé pour la dérision macabre (tant par l'inventivité des meurtres référentiels que de son final tragique plutôt sarcastique !). Après avoir assassiné Mme Spool dans le précédent volet (sa véritable mère préconisera Richard Franklin !), Norman continue d'exercer au sein de son motel en l'attente d'une nouvelle clientèle. Mais depuis l'arrivée d'une jeune religieuse mécréante, le fantôme de Mme Spool refait surface afin d'influencer son rejeton au châtiment criminel. Dans son format clinquant de série B formellement stylisée (photo flamboyante à l'appui) et maîtrisé (cadrages alambiqués, montage retors truffé de clins d'oeil à Psycho), Psychose 3 fignole le cadre gothique du Motel sous l'impulsion schizophrène d'un Norman sur la corde raide.


Epaulé d'un scénario aussi efficace que surprenant, l'intrigue alterne les ruptures de ton (slasher ludique / drame psychologique / réflexion spirituelle) face au témoignage aigri d'une religieuse en quête de rédemption. Après deux tentatives ratés de suicide, Maureen Coyle croit voir en Norman Bates son sauveur spirituel depuis que ce dernier est venu à son secours. Pied de nez à la religion (rien que le hors-champ sonore introductif - "il n'y a pas de Dieu !" - annonce immédiatement la couleur !), Anthony Perkins malmène sévèrement son héroïne depuis son nouvel espoir de se rattacher à la cause divine. Fragilisée par sa culpabilité et ses remords (celle d'avoir incidemment causé la mort d'une bonne soeur) et aveuglée par son idéologie christique, Maureen Coyle croit trouver refuge dans les bras de Norman en espérant aussi déflorer sa virginité (ils ont comme point commun ce même refoulement sexuel). Cette douce romance impossible entre elle et Norman est contrebalancée d'une ambiance trouble et suspicieuse depuis la reconversion criminelle de ce dernier. Sous le témoignage trivial de seconds-rôles dépravés (formidable Jeff Fahey dans celui du dragueur sans vergogne !), Anthony Perkins se raille d'un des préceptes religieux fondés sur le pêcher capital de la luxure. Paradoxalement, et pour aviver une aura vénéneuse hybride, Anthony Perkins amorce efficacement des séquences-chocs davantage réalistes si bien que le climat pesant de sa dernière partie adopte une tournure dramatique escarpée.


Flirtant subtilement la parodie auprès de la caractérisation versatile d'un Norman toujours aussi perturbé dans sa sexualité refoulée, Psychose 3 oscille brillamment les genres (romance, drame, horreur) avec une dérision goguenarde (le corps religieux complexé par l'émancipation sexuelle). Scandé par le magnifique score élégiaque de Carter Burwell planant sur le récit à l'instar d'une tragédie humaine, Psychose 3 constitue un savoureux cocktail de farce macabre au vitriol ! (réparties ciselées à l'appui !).

Psychose: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/06/psychose.html
Psychose 2: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/05/psychose-2-psycho-2.html

B.M. 5èx (02.09.11)

lundi 8 août 2016

L'ARME FATALE

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site fanforum.com   

de Richard Donner. 1987. U.S.A. 1h50. Avec Mel Gibson, Danny Glover, Gary Busey, Mitch Ryan, Tom Atkins, Darlene Love, Traci Wolfe.

Sortie salles France: 5 Août 1987. U.S: 6 Mars 1987

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Gros succès commercial à travers le monde même si en France on aurait pu espérer quelques millions d'entrées en sus (on en comptabilise 1 857 521), l'Arme Fatale est le premier volet d'une série de films d'actions ludiques reposant sur la complémentarité (très) attachante d'un duo légendaire, Mel Gibson / Danny Glover. Et sur ce point, le film s'avère éminemment jouissif de par leur initiation amicale tant ces derniers se disputent leur contradiction avec une verve bonnard. Mel Gibson endossant la carrure d'un jeune flic stoïque et suicidaire depuis la mort accidentelle de sa femme, et donc constamment sur le fil du rasoir à se laisser gagner par le désespoir. Mais sa nouvelle relation professionnelle entamée avec Roger lui permettra de reprendre goût à la vie depuis leur sens fraternel et leur concertation à démasquer pugnacement les coupables d'une enquête rigoureuse ! En père de famille et sergent émérite beaucoup plus cérébral et prudent, Danny Glover lui prête la vedette en posture paternelle depuis que son partenaire multiplie les bravoures avec un héroïsme finalement payant. Si l'intrigue canonique reposant sur l'éminent réseau d'un trafic de drogue nous offre le minimum syndical, le réalisateur possède suffisamment de métier pour insuffler une incroyable efficacité au fil conducteur, notamment à travers sa construction narrative et son lot d'action et de poursuites en règle sobrement dosées. Parmi la vigueur de ses scènes les plus homériques (le point d'orgue explosif et le combat au corps à corps qui s'ensuit entre Riggs et Joshua !) et les tempéraments irrésistibles des deux acteurs, l'Arme Fatale s'accompagne d'une orchestration musicale d'Eric Clapton, Michael Kamen et David Sanborn ! Des sonorités épiques ou jazzy exacerbant un dynamisme acerbe à l'ensemble du récit.
 

En tant que film d'action moderne tributaire du Buddy Movie, l'Arme Fatale constitue sans doute l'un des meilleurs archétypes du divertissement commercial de par son efficacité haletante et l'extrême sympathie que sacralisent communément Mel Gibson / Danny Glover. Assurément l'un des tandems les plus amiteux et expansifs du genre !

B-M. 3èx

vendredi 5 août 2016

LES SOUS DOUES (passent le bac).

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site watch.i-fix.co

de Claude Zidi. 1980. France. 1h32. Avec Daniel Auteuil, Philippe Taccini, Françoise Michaud, Gaëtan Bloom, Patrick Laurent, Maria Pacome, Michel Galabru, Tonie Marshall, Richard Bohringer

Sortie salles France: 30 Avril 1980

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris.
1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011 : Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.


Comédie culte des années 80 auréolée d'un énorme succès, tant en salles (3 985 214 en 13 semaines d'exploitation) qu'à la TV (plus de 13,46 millions de téléspectateurs le 10 Avril 1990 !), les Sous-doués a même engendré 2 ans plus tard une suite beaucoup moins réussie: Les Sous-doués en Vacances. Réalisé par Claude Zidi, un des maîtres de la comédie à la filmographie florissante (Les Bidasses en folie, Les Fous du stade, Le Grand Bazar, La moutarde me monte au nez, Les Bidasses s'en vont en guerre, La Course à l'échalote, L'Aile ou la Cuisse, L'Animal, Inspecteur la Bavure, Banzaï, Les Ripoux), les Sous-doués fait office de Teen Movie franchouillard. Une classe de cancres a décidé de mener la vie dure auprès de leur professeur en rivalisant de farces et brimades avec une insolence impudente. Mais depuis la réputation risible de l'établissement scolaire, la directrice s'est investie cette année d'une mission ardue ! Parvenir à les faire étudier pour qu'à la fin de l'année ils puissent empocher leur bac et que le cours Louis XIV remonte dans les sondages. Mais ces derniers indisciplinés n'ont comme seule ambition de provoquer le chaos en s'autorisant tous les excès.  


Dans un climat de douce folie quasi surréaliste (à l'instar des innombrables tricheries du bac !), Claude Zidi compile une succession ininterrompue de gags potaches avec une générosité insatiable ! Ce dernier ne se souciant d'aucune cohérence et de vraisemblance pour provoquer l'hilarité par le biais de blagues aussi grotesques que démesurées. Que ce soit du point de vue stratège des étudiants que de leurs professeurs délibérés eux aussi à les défier dans un inépuisable concours de règlements de compte ! (qui peut oublier la trouvaille improbable de la "machine à apprendre" !). Cette ambiance survoltée de ripostes entre élèves et professeurs est également rehaussée de la complicité avenante de comédiens s'en donnant à coeur joie dans la bonne humeur et l'exubérance déloyale (le dealer de mobylette arnaquant son propre camarade de classe !). Outre la vitalité en roue libre de chacun d'eux (Daniel Auteuil en tête car menant la bande avec une décontraction goguenarde !), on peut autant prôner les seconds rôles pédagogues que forment communément Maria Pacome en directrice castratrice (sans doute le personnage le plus drôle par son "sérieux" imperturbable !), Tonie Marshall en prof d'Histoire coquette, Hubert Deschamps en enseignant de science atteint de surdité (un personnage sclérosé franchement irrésistible !) et Dominique Hulin en professeur de gym d'une corpulence gargantuesque. Pour parachever, comment occulter les humeurs tempétueuses du regretté Michel Galabru en commissaire de police acariâtre régulièrement brimé par notre cohorte lycéenne. 


Sous l'impulsion énergisante d'une avalanche de gags souvent désopilants, Claude Zidi a engendré avec une générosité immodérée une comédie potache aussi décomplexée que débridée. En dépit de la facilité de certains gags grossiers et de situations totalement incohérentes, les Sous-doués ne cesse de nous arracher les éclats de rire avec une sincérité qu'on ne retrouve plus aujourd'hui (à 2/3 exceptions).  

B.M. 4èx

jeudi 4 août 2016

Flashdance

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

d'Adryan Line. 1983. U.S.A. 1h34. Avec Jennifer Beals, Michael Nouri, Lilia Skala, Sunny Johnson,
Kyle T. Heffner, Lee Ving, Ron Karabatsos, Belinda Bauer.

Sortie salles France: 14 Septembre 1983. U.S: 15 Avril 1983

FILMOGRAPHIE: Adrian Lyne est un réalisateur et producteur britannique, né le 4 Mars 1941 à Peterborough (Grande Bretagne). 1980: Ca plane les filles. 1983: Flashdance. 1986: 9 semaines et demi. 1987: Liaison Fatale. 1990: L'Echelle de Jacob. 1993: Proposition Indécente. 1997: Lolita. 2002: Infidèle. Prochainement: Back Roads.


Classique de la comédie musicale auréolée par la génération 80, Flashdance fut un énorme succès commercial en salles (4 137 540 entrées rien qu'en France !), à l'instar de sa bande originale vendue à plus de 20 millions d'exemplaires (un des records dans le milieu musical !). Outre ses nombreux numéros musicaux toujours aussi (étonnamment) entêtants, on retiendra surtout les tubes planétaires "What a feeling" chanté par Irene Cara et "Maniac" par Michael Sembello que Jennifer Beals exécute en pas de danse lors du prologue et de l'ultime séance d'audition (une séquence anthologique d'une émotion lyrique bien que celle-ci fut hélas doublée). Ainsi, trois avant 9 semaines et demi, Adryan Lyne se fit donc connaître auprès du public avec cette nouvelle Succes Story. Sorte de rêve américain établi d'un point de vue féminin que n'aurait renié notre mentor Rocky. Le pitchA Pittsburgh, Alex Owens tente de survivre en occupant un poste de soudeuse le jour. Pour arrondir ses fins de mois, elle devient danseuse de cabaret la nuit. Au moment même de rencontrer l'amour avec son contremaître, elle songe accomplir son rêve ! Postuler au conservatoire de danse afin de devenir danseuse étoile. Comédie romantique rythmée par les chorégraphies de show musicaux, Flashdance cultive par miracle un charme irrésistible en la présence de son archétype féminin: Jennifer Beals ! Crevant l'écran à chacune de ses apparitions, l'actrice filiforme insuffle une érotisme torride pour flatter avec "grâce" et candeur la gente masculine. 


Ses numéros de danse fulgurants (éclairages stylisés et couleurs tantôt baroques à l'appui !) s'avérant spectaculaires même si cette dernière fut à chaque fois doublée par 3 professionnels (dont une danseuse française). Tiré d'un scénario de Tom Hedley et Joe Eszterhas (futur auteur de Basic Instinct), Flashdance ne brille pas par sa subtilité à exploiter clichés et bons sentiments par l'entremise d'une romance plutôt sirupeuse. Cependant, par je ne sais quelle alchimie, et grâce à la modestie du réalisateur à conter en toute simplicité sa Success Story, le charme opère constamment au fil de séquences tantôt légères ou pittoresques (Richie, l'humoriste raté papotant au public ses blagues de comptoir, son idylle avec une danseuse, son amitié avec Alex), tantôt romantiques où l'exaltation des sentiments laisse jaillir une tendresse prégnante symptomatique des Eighties. Grâce à la caractérisation attachante de ses personnages aussi modestes qu'intègres et à la douceur fragile de l'héroïne, nous nous identifions facilement à ses espoirs, ses craintes, ses peurs et ses doutes d'y parfaire son dessein. Bien évidemment, les réfractaires de romances à l'eau de rose continueront de s'en railler quand bien même Adryan Line exploite cette notion sentimentale avec une efficacité justifiée si bien que l'héroïne parvient grâce à l'amour à nourrir sa confiance et sa persévérance en dépit de sa frayeur de l'échec ("si tu n'accomplis pas ton rêve, tu seras morte", rétorquera son amant !).


Tendre et sentimental sous l'impulsion vertigineuse de chorégraphies musicales savamment compilées, Flashdance doit énormément de son attrait émotif en la présence amicale des seconds-rôles et surtout en l'icône gracile Jennifer Beals, littéralement envoûtante dans sa fonction de danseuse en herbe tourmentée par la gagne. Un joli conte de fée étonnamment émouvant, plein de charme, voir même capiteux en dépit de la naïveté des échanges romantiques pour autant exaltants, pour ne pas dire irrésistibles de par la complémentarité du couple en émoi auquel on s'identifie sans rougir.  

A Sunny Johnson (Jeanie Szabo, soeur d'Alex), décédée d'une rupture d'anévrisme à l'âge de 30 ans, un an après la sortie du film.

*Bruno
07.01.23. 3èx (4k)

Ci-joint le p'tit mot de Jérome André Tranchant:

Il y a un temps où au États-Unis, une ouvrière pouvait être l'héroïne d'un film hollywoodien. Produit par une grosse major, par deux gros producteurs dans le vent, Flashdance a rencontré son public. Pourquoi Hollywood ne produit plus ce genre de film ???
Flashdance est un morceau de rêve américain. L'histoire d'une femme qui veut accéder à son rêve par ses propres moyens. On peut voir ce film comme un manifeste féministe. Car Alexandra est une femme libre. Elle choisit ses mecs. Elle n'a pas sa langue dans sa poches. Elle n'a besoin de personne. Jennifer Beals restera toute sa vie l'actrice de ce rôle. Elle est à la fois naturelle et terriblement volontaire.
La musique fait partie intégrante de l'univers du long métrage. Évidemment, elle a contribué au succès du film. La bande originale est signée par Giorgio Moroder.
Flashdance est réalisé par Adrian Lyne, réalisateur anglais connu pour son esthétique particulier. Avec ses lumières très années 80, son visuel va influencé toute la décennies.
À notre époque, ce genre de long métrage manque cruellement.

mercredi 3 août 2016

L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

"Invasion of the Body Snatchers" de Don Siegel. 1956. U.S.A. 1h20. Avec Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates, King Donovan, Carolyn Jones, Jean Willes, Ralph Dumke.

Sortie salles France: 8 Novembre 1967. U.S: 5 Février 1956

FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie.
1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.


Classique séminal des années 50 si bien qu'il engendre au fil des décennies 3 autres remakes (et qu'il a peut-être inspiré Wes Craven avec les Griffes de la Nuit - les victimes refusant de dormir pour éviter de mourir - !), l'Invasion des Profanateurs de sépultures puise son pouvoir de fascination grâce à la singularité de son scénario inspiré du roman de Jack Finney (The Body Snatchers publié en 1955). A partir du thème classique d'une invasion extra-terrestre, Don Siegel en extirpe un modèle d'efficacité par son contexte paranoïde d'une course pour la survie qu'un couple doit endurer afin de préserver leur propre identité. Venues de l'espace, des semences extraterrestres parviennent à germer à l'intérieur de cosses pour enfanter des êtres d'apparence humaine. Reproduisant à l'identique notre enveloppe corporelle durant notre sommeil, ces derniers tentent d'envahir notre planète de la manière la plus sournoise. Destitués de personnalité, d'amour, de sentiments, de joie et de passion, ces envahisseurs ressemblent à s'y méprendre à des zombies apathiques prônant une idéologie pacifiste dans leur société aseptique. 


Métaphorique à plus d'un titre (son analogie avec la Guerre Froide, les effets impassibles de la toxicomanie, le despotisme ou encore l'emprise des sectes comme le symbolise aujourd'hui Daesh), cette série B percutante sous-tend les vertus bénéfiques et salvatrices de l'empathie conférée à notre nature humaine. Nanti d'un montage nerveux et du jeu viscéral de comédiens habités par la paranoïa (Kevin McCarthy dominant la distribution avec un charisme neurotique !), l'Invasion des profanateurs de sépultures conjugue science-fiction et épouvante avec dextérité si bien que la menace se fond derrière notre apparence humaine ! Don Siegel misant sur une terreur psychologique plutôt qu'un racolage horrifique lorsque les habitants d'une bourgade rurale se retrouvent possédés un à un par l'entité d'une dictature extra-terrestre. Chacune des victimes adoptant une posture de fantôme déshumanisée dont l'unique ambition sera de contaminer son voisin. Insufflant au compte goutte un climat d'inquiétude de plus en plus étouffant, le cinéaste privilégie la caractérisation angoissée de nos deux couples d'amants en investigation. La première partie prodiguant des trouvailles horrifiques dérangeantes lorsque ces derniers découvrent avec stupeur le premier cadavre en phase d'incubation avant de démasquer l'implication végétale des cocons. Epousant ensuite la carte du survival sous l'impulsion d'un duo d'amants à bout de souffle, l'Invasion des profanateurs... avive son sentiment d'insécurité en dressant notamment un tableau effrayant sur une population de masse destituée d'expression émotive.


Les envahisseurs sont parmi nous !
Si à mon sens le remake colorisé de Philip Kaufman façonné en 1978 s'avère encore plus trouble et glaçant que ce modèle monochrome, Don Siegel est toutefois parvenu avec beaucoup d'efficacité, d'originalité et de brio à iconiser une angoisse paranoïaque subtilement malsaine, comme le souligne sa vénéneuse première partie. 

La chronique de l'Invasion des profanateurs (l'): http://brunomatei.blogspot.fr/2013/11/linvasion-des-profanateurs-invasion-of.html

B.M. 4èx

mardi 2 août 2016

KEEPER. Grand prix du Jury au Festival Premiers Plans d'Angers.

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Guillaume Senez. 2015. France/Belgique. 1h34. Avec Kacey Mottet Klein, Galatéa Bellugi, Catherine Salée, Sam Louwyck, Laetitia Dosch.

Sortie salles France: 16 Mars 2016. Belgique: 9 Mars 2016

FILMOGRAPHIE: Guillaume Senez est un réalisateur et scénariste de double nationalité belge et française, né à Uccle (Belgique) en 1978. 2015: Keeper.


Drame social abordant le thème de la maternité pubère sans effet de pathos, Keeper fait l'effet d'un électrochoc si bien que son réalisateur en herbe (d'origine franco-belge) capte les émotions de ses jeunes acteurs avec une vérité humaine proche du cinéma de Cassavetes et de Pialat ! Multi récompensé dans divers festivals, Keeper nous immerge de plein fouet dans l'univers adolescent d'un couple en perdition morale vis à vis de leur prochaine responsabilité parentale. Maxime et Mélanie filent le grand amour du haut de leurs 15 ans, au moment même où cette dernière lui annonce qu'elle est enceinte. Perplexe mais attiré à l'idée de devenir père, Maxime lui propose de garder l'enfant malgré la tare de leur situation scolaire et la crainte d'affronter l'autorité parentale. Constamment tiraillés entre l'envie d'abandonner et de préméditer leur destin conjugal, ils s'efforcent maladroitement de s'épauler jusqu'au moment propice de l'accouchement.


A la manière d'un docu-vérité, Guillaume Senez inscrit sur pellicule un drame psychologique d'une rare justesse de ton, de par sa direction d'acteurs plus vrais que nature insufflant une pudeur bouleversante et la maîtrise sidérante d'une réalisation au plus près des tourments intrinsèques des personnages. Kacey Mottet Klein endossant avec une spontanéité naïve un ado dubitatif rapidement influencé par l'espoir d'un avenir professionnel payant (celui de devenir gardien de foot) et l'optimisme d'une paternité en apprentissage. Epoustouflante de naturel vertueux et pétillante de fraîcheur, Galatéa Bellugi crève l'écran pour s'imposer une toute première fois devant la caméra de Guillaume Senez ! Celle d'instaurer la fragilité d'une adolescente timorée extrêmement lunatique quant à son futur statut maternel et ses décisions de dernier ressort. Outre la posture réaliste de ses acteurs juvéniles se disputant la mise de leur futur bambin avec une émotivité malingre, les seconds-rôles pédagogues et ceux exerçant l'autorité parentale suscitent avec autant de rigueur leur fonction de mentor parmi l'influence d'une mégère habitée par l'échec conjugal (la maman défaitiste de Mélanie !).


Sans jamais juger ses ados immatures hantés par le doute et la crainte de l'échec, le remord, la colère puis la tristesse de la félonie, Guillaume Senez saisit leurs expressions intimistes sans céder aux clichés du misérabilisme. Abordant les thèmes de la maternité et de l'avortement de leur point de vue irresponsable, Keeper extériorise une palette d'émotions écorchées vives comme le souligne les déchirantes confrontations humaines (celle du couple mais aussi des parents) où les nerfs sont mis à rude épreuve. Spoiler ! A l'instar de l'amertume de sa conclusion pessimiste littéralement inconsolable Fin du Spoiler engendrant au final une leçon de vie que bien des ados devraient sagement méditer... 

B.M

Récompenses:
    Grand prix du Jury au Festival Premiers Plans d'Angers
    Prix d'interprétation féminine et prix du Jury au Festival international du film de Marrakech
    Label Europa Cinemas au Festival international du film de Locarno
    Prix du Jury Jeunes au Festival du film français d'Helvétie
    Prix de la critique au Festival international du film francophone de Namur
    Mention spéciale du Jury au Festival du film de Varsovie
    Young Talent Award au FilmFest Hamburg
    Prix spécial du jury au Festival international du premier film d'Annonay

lundi 1 août 2016

Mimic

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Guillermo Del Toro. 1997. U.S.A. 1h45. Avec Mira Sorvino, Jeremy Northam, Alexander Goodwin, Giancarlo Giannini, Charles S. Dutton, Josh Brolin, Alix Koromzay.

Sortie salles France: 24 Septembre 1997. U.S: 22 Août 1997.

FILMOGRAPHIE: Guillermo Del Toro est un réalisateur, scénariste, romancier et producteur américain, né le 9 Octobre 1964 à Guadalajara (Jalisco, Mexique). 1993: Cronos. 1997: Mimic. 2001: l'Echine du Diable. 2002: Blade 2. 2004: Hellboy. 2006: Le Labyrinthe de Pan. 2008: Hellboy 2. 2013: Pacific Rim. 2015: Crimson Peak.


SYNOPSIS (Wikipedia): Une terrible épidémie transmise par des cafards ravage Manhattan, plusieurs milliers d'enfants sont contaminés et condamnés. Une action chimique étant impossible à cause de la résistance de ces insectes, le seul moyen est alors de trouver une arme biologique. Le seul espoir pour New York est de faire appel à une brillante entomologiste et généticienne : le Docteur Susan Tyler. Grâce à ses « judas » (insectes génétiquement modifiés), elle va pouvoir combattre et éradiquer ces cafards porteurs de la maladie. Trois ans passent et plus de maladie. Mais quelque chose de bien pire attend New-York. Un remède bien plus dévastateur que le mal.


Une excellente série B de film de monstre dont on reconnait bien là la pate gothique de Guillermo Del Toro auprès de savoir-faire technique, narratif, formel. On est surpris du jeu convaincant de Mira Sorvino avec sa bouille gentiment timorée, surtout lorsque celle-ci joue à contre-emploi une posture autrement héroïque lors de la seconde partie "survival". Photo et décors caverneux splendides, suspense bien géré, action homérique matinée de frissons, violence escarpée (n'importe qui peut trépasser, même auprès de bambins) et surtout des créatures cafardeuses absolument fascinantes dans leur condition génétiquement modifiée. 

Les +: Son thème écolo fustigeant les mutations génétiques.
           L'implication spontanée des comédiens soutenue par le minois candide de Mira Sorvino.
           La physionomie humaine des cafards mutants.
           Le sort dramatique de certains protagonistes
           Un rythme soutenu au gré d'une action horrifique émaillée d'agressions animales.

Les -: Des FX numériques parfois ratés mais dans l'ensemble rien de franchement répréhensible. 
           
*Bruno
23.10.23. 4èx