vendredi 16 septembre 2016

LE PONT DE CASSANDRA

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

"The Cassandra Crossing" de George Pan Cosmatos. 1977. Italie/Angleterre/France/allemagne. 2h04. Avec Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner, O.J. Simpson, Ingrid Thulin.

Sortie salles France: 15 Juin 1977. U.S: 9 Février 1977

FILMOGRAPHIE: George Pan Cosmatos était un réalisateur et scénariste grec né le 4 janvier 1941 à Florence (Toscane, Italie), mort le 19 Avril 2005 à Victoria (Colombie-Britannique, Canada) d'un cancer du poumon.1973 : SS Représailles. 1971 : The Beloved. 1977: Le Pont de Cassandra. 1979: Bons Baisers d'Athènes. 1983: Terreur à Domicile. 1985: Rambo 2, la Mission. 1986: Cobra. 1989: Leviathan. 1993: Tombstone. 1997: Haute Trahison.


Sorti en pleine mouvance du genre catastrophe, le Pont de Cassandra porte la signature de George Pan Cosmatos, habile artisan de série B si je me réfère aux célèbres Rambo 2, Cobra et à moindre échelle, Haute Trahison. Mais bien avant ces classiques bourrins, le réalisateur d'origine grec nous avait déjà offert deux de ses meilleurs métrages, Terreur à Domicile et ce Pont de Cassandra. Fort d'une distribution prestigieuse réunissant selon la tradition du genre d'illustres stars tels que Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner et O.J. Simpson, le Pont de Cassandra ne s'embarrasse pas trop de clichés éculés si bien que chaque comédien donne chair à leur personnage avec une humble sobriété. Et si les amourettes futiles échangées entre deux couples n'évitent pas le stéréotype, les acteurs engagés parviennent tout de même à nous impliquer dans leur discorde et/ou réconciliation conjugales avec une certaine densité caractérielle. Par le principe du survival mené sur rythme haletant sous le pilier d'un suspense tendu, George Pan Cosmatos parvient à dépoussiérer le genre grâce à son concept inédit de décor ferroviaire et à son sujet alarmiste (le danger bactériologique) aux cimes du genre horrifique. A la suite d'un cambriolage dans un laboratoire médical, l'un des malfrats contaminés par un produit toxique parvient à s'évader pour se confiner à l'intérieur d'un train. Rapidement, il est localisé grâce aux services secrets de l'armée. Ces derniers ordonnant aux 1000 passagers de rester cloîtrés en interne du wagon pour être prochainement placés en quarantaine vers un village polonais. Mais sur leur chemin ferroviaire, ils doivent emprunter le pont de Cassandra, un viaduc fermé depuis 1948. Une course contre la montre s'engage alors entre les passagers et les services d'ordre afin d'empêcher le train de traverser le pont. 


Ce pitch original semé de rebondissements (Spoil ! l'intrusion des militaires en combinaison afin de faire régner l'ordre, le trafiquant de drogue semant la zizanie jusqu'à détruire l'émetteur radio fin du Spoil) et revirements épiques (Spoil ! sa dernière demi-heure multipliant les confrontations musclées d'échanges de tir entre passagers rebelles et assaillants militaires ! fin du Spoil) gagne en vigueur au fil d'un cheminement dramatique présageant un éventuel crash ferroviaire ! Mais bien avant l'appréhension d'arpenter ce fameux pont que Cosmatos filme à la manière d'un spectre d'acier chargé de silence, nos passagers embrigadés de force dans leur compartiment ont fort affaire avec l'hostilité de militaires affublés de combinaisons blanches. Baignant dans un climat de claustration irrespirable, le Pont de Cassandra parvient à nous immerger dans une épreuve de force morale que les passagers du train doivent transcender afin de rester en vie. Qui plus est, parmi l'apparition progressive de victimes contaminées par la peste pneumonique, une angoisse viscérale s'empare de notre psyché depuis que ces dernières affaiblies par le virus sombrent dans une déchéance physique fébrile. Pour accentuer l'intensité des enjeux humains et y dénoncer les méthodes expéditives d'une armée sans vergogne, l'intrusion d'un colonel opiniâtre (remarquablement campé par l'inflexible Burt Lancaster !) provoque l'ambiguïté quant à connaître sa véritable déontologie à préserver ou à sacrifier 1000 vies innocentes ! Ce dernier surveillant sur son écran radar l'itinéraire du train tout en correspondant par émetteur radio ses consignes drastiques auprès d'un médecin charitable. La peur viscérale de la maladie progressive et l'intuition de redouter une destination mortelle doublant donc la mise d'une terreur psychologique à double visage !


Dernier train pour Cassandra
Empruntant la démarche du genre catastrophe sous un aspect novateur de survival horrifique fustigeant les expérimentations bactériologiques, Le Pont de Cassandra captive sans relâche le spectateur embarqué dans une descente aux enfers ferroviaire aussi anxiogène qu'oppressante. Le spectacle brillamment rodé et interprété culminant vers un point d'orgue cauchemardesque parmi le réalisme d'FX artisanaux en maquettes aux antipodes d'une production Toho

B.M. 4èx
16.09.2016
02.03.11. (179 vues)

mercredi 14 septembre 2016

LES YEUX SANS VISAGE

                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de George Franju. 1960. France. 1h28. Avec Pierre Brasseur, Alida Valli, Juliette Mayniel, Édith Scob, François Guérin, Alexandre Rignault, Béatrice Altariba, Charles Blavette, Claude Brasseur.

Sortie salles France: 11 janvier 1960.

FILMOGRAPHIEGeorges Franju est un réalisateur français, né le 12 avril 1912 à Fougères (Ille-et-Vilaine) et mort le 5 novembre 1987 (à 75 ans) à Paris. 1958 : La Tête contre les murs
1960 : Les Yeux sans visage. 1961 : Pleins feux sur l'assassin. 1962 : Thérèse Desqueyroux. 1963 : Judex. 1965 : Thomas l'imposteur. 1970 : La Faute de l'abbé Mouret. 1974 : Nuits rouges.


"L'apparence est le vêtement de la personnalité." 
Grand classique horrifique du cinéma Français, Les Yeux sans Visage est l'adaptation d'un roman de Jean Redon publié en 1959. Aussi notoire que La Belle et la Bête, les Yeux sans visage emprunte les thématiques de la beauté, de la laideur et de l'amour de manière singulière si bien que sa poésie qui en émane alterne des séquences surréalistes où le morbide se dispute à une étrange mélancolie. L'héroïne, défigurée à la suite d'un accident, promenant sa fragile dégaine à l'instar d'une fantomette errante, car plongée dans une désillusion en perdition. Responsable de sa difformité corporelle, son père, éminent chirurgien, s'empresse de kidnapper des jeunes filles pour des greffes de visage afin de rendre la beauté juvénile de sa fille. 


“La beauté de l’apparence est seulement un charme de l’instant ; l’apparence du corps n’est pas toujours le reflet de l’âme.”
Conte d'épouvante d'un humanisme aussi douloureux que désespéré parmi les thèmes du sacrifice, de la jeunesse (éternelle) et de la dissection, Les Yeux sans visage est transcendé par l'esthétisme onirique de sa photo noir et blanc. Tant par le contraste saisissant alloué à sa nature crépusculaire qu'aux intérieurs cliniques de la bâtisse, lieu d'expérimentations en tous genres comme le souligne la vivisection imposée sur les chiens. Par le biais d'une mise en scène méticuleuse prenant soin de charpenter une intrigue aussi tordue que malsaine, Georges Franju se surpasse à imposer son style documenté sous le pilier d'un onirisme épuré parfois enchanteur (Spoil ! à l'instar de son final rédempteur, Christiane s'évaporant dans la nuit en compagnie de colombes fin du Spoil). Outre sa densité narrative allouée à la corruption de personnages aveuglés par l'égoïsme de leur intérêt personnel, le jeu sobre des comédiens insuffle une dimension réaliste particulière, notamment sous une élocution théâtrale chère au cinéma Français. Mais si Les Yeux sans Visage s'avère aussi fascinant qu'impénétrable dans ses recherches formelles et dans sa réflexion sur l'identité tant morale que corporelle (Christiane ne reconnaissant plus son âme depuis la greffe de son nouveau visage !), il le doit beaucoup à la présence incandescente d'Édith Scob ! Affublé d'un masque exsangue durant la quasi totalité du métrage, l'actrice compte sur l'acuité de son regard élégiaque et la sensualité de son corps longiligne pour susciter une amère empathie depuis sa condition torturée de victime complice chagrinée de remord. 


Les Voleurs de corps. 
Récit horrifique déviant où se télescopent beauté de l'apparence et monstruosité de l'acte immoral, les Yeux sans Visage impose un style auteurisant au sein d'une ambiance débridée de conte d'épouvante aussi cruel que déshumanisé. En dépit d'un rythme languissant qu'il faut savoir adopter, cette tragédie familiale se disputant les sentiments contradictoires de remord, d'amour et d'orgueil magnétise nos sens de manière si éthérée qu'un second visionnage en serait même profitable pour en saisir toutes ses nuances. 

E-B. 3èx

mardi 13 septembre 2016

Emilie, l'Enfant des Ténèbres / Il medaglione insanguinato


de Massimo Dallamano. 1975. Italie/Royaume-Uni. 1h30. Avec Richard Johnson, Joanna Cassidy, Ida Galli, Nicoletta Elmi, Edmund Purdom.

Sortie en salles en France le 21 mars 1979.  Sortie U.S.A: Mars 1976.

FILMOGRAPHIEMassimo Dallamano est un directeur de la photographie et un réalisateur italien né le 17 avril 1917, décédé le 4 Novembre 1976. 1968: Le tueur frappe trois fois. 1972: Mais qu'avez vous faits à Solange ? 1973: Piège pour un tueur. 1974: La Lame Infernale. 1975: Emilie, l'enfant des Ténèbres.
                                         

"..... Le Diable est à l'origine des premiers malheurs de l'humanité...... Il est l'ennemi secret qui a semé erreurs et calamités dans l'histoire de l'homme."
Sa sainteté. Le Pape Paul VI.

Illustre auteur des classiques du Giallo, Mais qu'avez vous faits à Solange et La Lame Infernale, Massimo Dallamano réalise en 1975 son dernier testament (il mourut quelques mois après la fin du tournage), Emilie, l'enfant des ténèbres. Surfant sur la vague de l'Exorciste sorti 2 ans au préalable, le film emprunte le thème sataniste parmi la possession d'une jeune fillette traumatisée par la mort de sa mère, brûlée vive sous ses yeux. Le pitchMichael vient de perdre sa femme dans un tragique incendie alors que sa fille Emilie est durement éprouvée par cette perte maternelle. Pour faire le deuil, il décide de rejoindre l'Italie afin de réaliser un reportage sur les fresques incarnant le Diable. Irrémédiablement, il est attiré par un tableau étrange auquel une petite fille semble effrayée par l'apparence spectrale d'une dame vêtue de blanc. Quelques instants plus tard, Michael achète dans une antiquité un médaillon qu'il offre à Emilie. Depuis, elle semble changer de comportement pour devenir de plus en plus irascible. Avec cet ultime long-métrage, Massimo Dallamano délaisse le Giallo pour s'aventurer dans le genre horrifique en vogue depuis le succès phare de l'Exorciste si bien qu'il s'inspire ici d'un nouveau cas de possession sur fond de réincarnation et de complexe d'Oedipe. Dédié à son atmosphère d'étrangeté, tant par le climat onirique d'une nature crépusculaire magnifiquement éclairée que des villas provinciales chargées de silence, Emilie, l'enfant des Ténèbres joue la carte de la suggestion pour nous narrer une intrigue à suspense doucereusement envoûtante.


Ainsi, sans surenchère d'effusions sanglantes, et même si certaines courtes séquences chocs suscitent un effroi palpable (visions horrifiées de villageois hostiles, objets domestiques en lévitation par une force surnaturelle, expression infantile horrifiée en plan serré !), Massimo Dallamano préconise la sobriété en privilégiant scrupuleusement une ambiance opaque, avec comme principale source, une fresque gothique d'une beauté funèbre hermétique. Nos protagonistes se rassemblant fréquemment au sein d'une ancienne bâtisse afin d'y observer et d'y comprendre les détails d'un tableau macabre dessiné 200 ans auparavant par un peintre inconnu. On imagine alors rapidement qu'Emilie pourrait être la réincarnation de la défunte fille, le scénario se répétant à nouveau aujourd'hui sous l'impulsion de la fresque (représentant en toile de fond un démon cornu !) et du médaillon maudit. La présence supplémentaire d'une comtesse sexagénaire très portée sur l'irrationnel ajoute de surcroît ce sentiment lattent de mystère insondable lorsque le père d'Emilie s'efforce d'écouter ses conseils avec perplexité, quand bien même sa nouvelle maîtresse préfère se réconforter dans ses bras. Richard Johnson (l'inoubliable médecin de l'île maudite de l'Enfer des Zombies) et Joanna Cassidy forment ce duo d'amants en herbe un brin équivoques si je me réfère à leur posture frigide pour une certaine disparition. Quand à la prestation écorchée de Nicoletta Elmi (la Baie Sanglante, Chair pour Frankenstein, les Frissons de l'angoisse), l'actrice infantile tire son épingle du jeu par sa spontanéité viscérale à se fondre dans le corps d'une fillette névrosée hantée de réminiscences traumatiques (les flash-back moyenâgeux ainsi que les visions morbides de sa mère immolée). Son regard inscrit dans le vide, la beauté insolite de ses tâches de rousseur et la douceur de sa chevelure renforçant un charme vénéneux particulièrement hypnotique, indicible, inquiétant. Outre les plages d'accalmie imparties aux investigations de nos protagonistes, la réussite du métrage émane notamment de sa simplicité à nous narrer une tragédie familiale où se télescopent l'inceste, le sacrifice et le complexe d'Oedipe. Spoil ! Du moins c'est ce que nous déclare sa passionnante dernière partie élégiaque lorsque l'on connaît l'issue du destin infortuné d'Emilie confinée dans une morale désespérément rédemptrice. Fin du Spoil.
                                 

Les Amants d'Outre-Tombe
Bien que passée inaperçue à sa sortie et encore ignorée de nos jours (en dépit d'une poignée de cinéphiles), la dernière oeuvre de Massimo Dallamano scande le film d'ambiance gothique avec un esthétisme aussi stylisé que les éminents travaux de Bava. Ne boudons pas la simplicité de son scénario privilégiant suspense lattent et mystère diffus pour se laisser avant tout bercer par ces images baroques d'une poésie limpide (Emilie, le teint blême, entièrement vêtue de blanc, pianotant dans une chambre jalonnée de tableaux). Soutenu de l'inoubliable mélodie lancinante de Stelvio CiprianiEmilie, l'enfant des Ténèbres honore la série B d'épouvante avec intelligence et humilité, à l'instar de son point d'orgue poignant engendrant au final une réflexion sur l'amour le plus interdit et le pouvoir du Mal par le biais d'une postérité maudite.

*Bruno

12.01.23. 4èx
13.09.16. 
25.05.11. (422)

vendredi 9 septembre 2016

LA SECTE

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdclassik.com

"La Setta" de Michel Soavi. 1991. Italie. 1h56. Avec  Kelly Curtis, Herbert Lom, Mariangela Giordano, Michel Adatte, Tomas Arana, Donald O'Brien.

Inédit en salles en France. Sortie Italie: 1er Mars 1991

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Deux après le Sanctuaire, l'étoile montante Michele Soavi continue de progresser avec la La Secte si bien qu'il s'avère même supérieur à son 1er coup d'essai que les fans avaient chaleureusement acclamé: le slasher (/giallo) onirique Bloody Bird. Inédit en salles en France et à nouveau co-produit par son pair Dario Argento, la Secte s'inspire du schéma narratif de Rosemary's Baby avec une inventivité en roue libre. Véritable cauchemar éveillé d'un onirisme macabre vénéneux, Michele Soavi renouvelle les codes de l'horreur sataniste par le biais d'un scénario incongru bourré de revirements cauchemardesques et de situations insolentes. Miriam, jeune femme célibataire, se retrouve prise au piège d'une diabolique conjuration après avoir hébergé au sein de son foyer un vieillard accidentellement blessé. Les éléments inquiétants s'enchaînant sans faiblir depuis que ce dernier inocula un insecte dans la narine de l'inconnue avant de trépasser de cause inexpliquée !


Soignant sa mise en scène sous le pivot d'une caméra véloce oscillant travellings et angles tarabiscotés, le cinéaste fignole d'autant plus la forme en confondant le cadre d'une nature champêtre avec une scénographie féerique. Emaillé d'une foule d'éléments d'apparence anodine et d'objets intrigants (agenda, ustensiles incantatoires, seringue, drap, chiffon, journal, cercueil, eau) au sein d'un champ d'action richement détaillé (tant au chalet domestique qu'auprès des extérieurs bucoliques ou urbains !), l'intrusion hostile d'insectes et de mammifères (à l'instar de la symbolique récurrente du "lapin" ou du "marabout" !) renforce le malaise du déambulement de l'héroïne en perte de repères. Prenant son temps à narrer son histoire par le biais d'incidents en chaîne parfois intentés sur ses proches connaissances, Soavi parvient à impliquer le spectateur dans une descente aux enfers vertigineuse vouée à l'initiation maléfique. A l'instar du refuge imposé dans la cave domestique auquel un puits abyssal semble être l'aboutissant d'une stratégie sataniste ! Si La Secte façonne de prime abord une intrigue un peu décousue, elle se révèle petit à petit plus limpide, voire payante lors des révélations de son dernier acte. Parmi son climat réaliste tangible (superbement éclairé !) où l'aura ombrageuse ne lâche jamais prise, le cinéaste introduit également en intermittence des séquences chocs typiquement latines car provoquant chez nous une répulsion morbide viscérale avec l'appui d'FX artisanaux convaincants. A l'instar du rituel sataniste convoqué sur une jeune femme lors d'une nuit sépulcrale de pleine lune !


Ambitieux, méticuleux et avisé, Michele Soavi rend ses lettres de noblesses au cinéma d'horreur transalpin avec un esprit premier degré et une modernité inespérés ! Version latine de Rosemary's Baby, La Secte ne cesse d'interpeller et de nous surprendre auprès de la quotidienneté malléable d'une élue partagée entre sa foi morale de rejeter les fondements du Bien ou du Mal. 

P.S: A éviter comme la peste l'horripilante version française issue du Dvd franchouillard contrefait auprès de quelques discounts !

E-B

jeudi 8 septembre 2016

OSLO, 31 AOUT. Grand prix du jury long-métrage européen.

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemapassion.com

"Oslo, 31. august" de Joachim Trier. 2011. Norvège. 1h35. Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Petter With, Malin Crépin, Tone Beate Mostraum

Sortie salles France: 29 Février 2012. Norvège: 31 Août 2011

FILMOGRAPHIEJoachim Trier est un réalisateur et scénariste norvégien, né à Copenhague en 1974. 2006: Reprise. 2011: Oslo, 31 août. 2015: Back Home.


Drame psychologique relatant avec réalisme documenté la réinsertion sociale d'un jeune toxico de retour dans sa ville natale, Oslo, 31 Août doit beaucoup de sa vigueur émotive à la maîtrise de sa mise en scène rigoureusement personnelle et au talent criant de vérité du jeune Anbders Danielsen Lie. Ce dernier se livrant corps et âme face caméra avec un humanisme à bout de souffle. Accablé par le poids de sa solitude, l'aigreur, le désespoir, la susceptibilité, Anders tente timidement de se raccrocher à la réconciliation de son ex amie avant de contacter en dernier ressort ces anciennes fréquentations.


Introverti, timoré, placide, Anders déambule tel un fantôme errant au sein d'une cité urbaine où citadins expansifs et couples amoureux semblent en harmonie existentielle. Du moins en apparence si bien que chacun de nous dépendons d'un jardin secret de notre propre personnalité. Sans verser dans une sinistrose complaisante (le film baignant dans un climat austère perpétuellement anxiogène), Joachim Trier s'efforce d'illustrer avec souci de vérité l'introspection cafardeuse de ce jeune repenti à deux doigts de chavirer vers le néant. C'est d'ailleurs ce que nous dévoile ouvertement son prologue pessimiste avant qu'Anders ne se ravise de se noyer dans un lac. Durant son cheminement itinérant, nous poursuivons ses errances urbaines avec l'appui d'anciens collègues et d'une nouvelle partenaire finalement peu attentifs à son désarroi affectif et à sa désillusion d'un avenir sans lendemain. Au-delà de traiter de la difficulté de s'extraire de la drogue dure, le réalisateur s'attarde surtout à relever les conséquences tragiques du poids (écrasant) de la solitude lorsqu'un jeune toxico en voie de convalescence tente vainement de se raccrocher au fil de l'espoir. Celui de l'amour d'une ex auquel il songeait renouer quand bien même cette dernière hésite à lui tendre la main, faute d'un passé trop lourd à porter. Avec une attention toute particulière, Joachim Trier filme les témoignage amicaux partagés entre vivacité et allégresse tout en scrutant ostensiblement le regard meurtri d'Anders, victime malgré lui de son isolement inconsolable, entre non-dits et causettes futiles.


D'un pessimisme plombant, Joachim trier dresse le portrait infortuné d'un jeune toxico trop fragile à pouvoir survivre dans une société en perpétuel mouvement où chacun des témoins ne songe finalement qu'à son propre intérêt. Constat monocorde sur l'hypocrisie de l'amitié et la cruauté de l'amour, Oslo, 31 Août jette un pavé dans la marre sur l'individualisme de nos civilisations contemporaines. 

Dédicace à Franck Gossard.

Récompenses
24e festival Premiers Plans d'Angers : Grand prix du jury long-métrage européen et prix Jean-Carmet d'interprétation masculine pour Anders Danielsen Lie.
Cheval de bronze au Festival international du film de Stockholm de 2011

mardi 6 septembre 2016

WARGAMES

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemateaser.com

de John Badham. 1983. U.S.A. 1h55. Avec Matthew Broderick, Ally Sheedy, Dabney Coleman, Barry Corbin, John Wood.

Sortie salles France: 14 Décembre 1983. U.S: 3 Juin 1983

FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.


Gros succès en salles (79 567 667 dollars de recette contre un budget de 12 000 000), Wargames est l'oeuvre de John Badham, maître du divertissement à qui l'on doit le somptueux Dracula (beaucoup plus classieux à mon sens que la flamboyante relecture de Coppola), le bouleversant C'est ma vie après tout (drame sur l'euthanasie), le tonitruant Tonnerre de Feu (actionner militant contre les nouvelles technologie de l'armée aérienne et de l'espionnage industriel) et le classique musical La Fièvre du samedi soir (témoignage naïf de la vogue du Disco à la fin des Seventies). Tourné en 1983, Wargames est mon sens sa dernière grande réussite même si la suite de sa filmographie enchaîne une poignée d'autres excellents métrages aussi carrés dans l'art du savoir-faire ludique. Par le biais d'un concept aussi singulier qu'improbable (un ordinateur optimal capable de provoquer la 3è guerre mondiale en moins de 52 heures !), John Badham parvient aisément à crédibiliser pareille utopie dans l'art de conter, dans la complicité fougueuse des comédiens et dans le savoir-faire technique d'une réalisation scrupuleuse s'efforçant de documenter le corps informatique ! Haletant et passionnant dans son lot de rebondissements et poursuites que notre héros juvénile doit déjouer afin de prémunir l'humanité, l'intrigue se focalise sur sa condition de victime héroïque.


David étant un génie informaticien ayant parvenu avec l'aide de son ordinateur à infiltrer un système informatique au sein du réseau de défense militaire. Croyant échanger une partie de jeu video avec NORAD (un ordinateur conçu pour la surveillance de l'espace aérien et prédire les pertes humaines en cas de guerre nucléaire, nouveau substitut de l'homme trop faillible à impulser le bouton rouge ! ), David Lightman déclenche sans le savoir une guerre thermonucléaire globale contre l'URSS. Dès lors, persuadés qu'ils ont affaire à un espion pro-russe sur leur sol américain, des agents se lancent à ses trousses. Avec l'aide de son amie Jennifer, David va notamment tenter d'entrer en contact avec le créateur de l'ordinateur, le professeur Falken afin d'obstruer les prédictions mortuaires de NORAD. D'une efficacité à toutes épreuves, Wargames s'avère si remarquablement coordonné dans sa gestion du suspense exponentiel qu'on a beau connaître l'issue de son enjeu catastrophiste, le caractère haletant puis affolant de la situation (rendue ingérable !) insuffle une vigueur jubilatoire ! Car sous l'autorité faillible du témoignage militaire et du duo juvénile en quête de soutien, nous restons fascinés car accrochés à notre siège à observer leurs ultimes recours de contrecarrer le projet belliciste d'une machine échappant au contrôle de son créateur ! Diatribe contre le péril nucléaire à renfort d'humour caustique, le réalisateur en profite sous couvert de divertissement de nous alerter des dangers du progrès informatique si l'homme décidait un jour de nous substituer d'une responsabilité cruciale ! (l'ordinateur impassible n'accordant aucune clémence ni empathie pour l'éventuel sort de millions de pertes humaines en cas de conflit atomique).


D'une incroyable frénésie pour l'intensité des enjeux humains à grande échelle et d'une folle originalité pour son concept catastrophiste en chute libre, Wargames captive et passionne avec un brio technique jubilatoire. Pour clore avec une pincée de nostalgie, on peut également prôner les prestations attachantes de Matthew Broderick en informaticien facétieux et d'Ally Sheedy lui partageant tendrement la vedette en petite amie avenante. Un p'tit chef-d'oeuvre d'humour au vitriol (Spoil !!! si bien qu'il s'agit au final d'une immense farce sarcastique ! fin du Spoil) doublé d'un modèle de suspense à redécouvrir d'urgence ! 

E-B

lundi 5 septembre 2016

LES AILES DE L'ENFER

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"Con Air" de Simon West. 1997. U.S.A. 1h55. Avec Nicolas Cage, John Malkovich, John Cusack, Steve Buscemi, Ving Rhames, Colm Meaney, Nick Chinlund.

Sortie salles France: 6 Juin 1997. U.S: 20 Août 1997

FILMOGRAPHIE: Simon West est un réalisateur, producteur et scénariste britannique né en 1961 à Letchworth (Royaume-Uni). 1997 : Les Ailes de l'enfer. 1999 : Le Déshonneur d'Elisabeth Campbell. 2001 : Lara Croft : Tomb Raider. 2006 : Terreur sur la ligne. 2011 : Le Flingueur. 2012 : Expendables 2 : Unité spéciale. 2012 : 12 heures. 2015 : Joker. 2016 : Stratton. 2017: Salty.


Blockbuster des années 90 ayant remporté un succès considérable, Les Ailes de l'Enfer fait parti de ses réussites du genre ayant sur exploiter avec beaucoup d'efficacité une action homérique sous l'effigie d'un pitch assez délirant. Cameron Poe vient de purger une peine de 8 ans de prison pour homicide alors qu'il venait de secourir sa femme lors d'une rixe. Avant de retrouver sa liberté, il doit embarqué à bord d'un avion pénitenciaire avec à son bord une communauté de criminels extrêmement dangereux. Ayant pris le contrôle de l'appareil lors d'une stratégie préalablement planifiée par leur leader Cyrus, ces derniers décident de prendre en otage l'appareil afin de rejoindre Las Vegas. Epaulé d'un Marshall resté au sol, Cameron va tenter d'empêcher leur plan d'action. Un script linéaire sans surprise que Simon West parvient pourtant à transcender grâce au soin de sa mise en scène nerveuse (vélocité du montage à l'appui !) et de la complicité attractive des comédiens s'en donnant à coeur joie dans leur archétype criminel. Mention spéciale au charismatique John Malkovich endossant avec une spontanéité placide un leader aussi finaud que sans pitié.


Si Nicolas Cage joue les redresseurs de tort avec une prétention modeste (si bien que l'on s'amuse parfois de ses acrobaties outrées sous l'autorité de son regard inflexible), il parvient à rendre attachant son personnage héroïque multipliant risques et subterfuges contre l'autorité de ses alliées, tout en insufflant au final bouffée de tendresse dans sa fonction paternelle en requête d'amour. Si sa bluette sentimentale impartie avec sa compagne n'épargne pas les clichés et la mièvrerie, on se prend tout de même d'empathie pour leurs retrouvailles escomptées lorsque sa fille le repousse timidement avant de se réconforter dans ses bras. Grâce à son contexte débridé de huis-clos aérien et à un schéma narratif plutôt bien ficelé, les Ailes de l'Enfer réussit pleinement son contrat de divertissement jouissif. Tant par le souffle spectaculaire des scènes d'action (au service narratif !) que de l'exploitation des décors (comme ceux décharnés d'un cimetière d'avion que les criminels empruntent pour une escale en plein désert). Cette nouvelle situation de trêve permettra ensuite de renouveler l'action des enjeux sous l'impulsion de Cameron et du Marschall secrètement en concertation afin de déjouer l'évasion des criminels. Les fédéraux en retrait participant également au conflit sur terre et dans les airs ! Et pour parachever de la manière la plus cinglante, Simon West surenchérit l'action vertigineuse lors d'un point d'orgue catastrophiste sans doute inspiré du procédé généreux de Speed de Jan De Bont (offrir une dernière gerbe de pyrotechnie alors que l'on pensait l'action achevée !).


Hormis ses instants d'intimité naïve (les rapports cucul la praline du couple) et une violence racoleuse souvent gratuite (héritiaire d'"Hollywood Night"), les Ailes de l'Enfer affiche une énergie galvanisante dans son concentré d'actions explosives et d'humour noir exprimé par des taulards cabotins hauts en couleur ! (les seconds-rôles s'en donnant à coeur joie dans leur vanité cynique). Un excellent spectacle donc, aussi fun que décomplexé, si bien que les 1h55 s'écoulent comme une lettre à la poste ! 

E-B

jeudi 1 septembre 2016

Six Feet Under

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.sixfeetunder-france.com

Créé par Alan Ball. 2001/2005. U.S.A. Avec  Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy, Lauren Ambrose, Rachel Griffiths, Jeremy Sisto, Freddy Rodríguez, Justina Machado, Mathew St. Patrick,
Richard Jenkins, Lili Taylor, Brenna et Bronwyn Tosh, James Cromwell, Tina Holmes.

Diffusion TV:  3 juin 200121 août 2005


Avant-propos: "Lorsque j'ai regardé (avec beaucoup de craintes, de tension et d'appréhension) le dernier épisode, je me suis vu au final vieillir et Mourir. En l'occurrence, il ne me reste plus qu'à Vivre".

"Le chemin qui mène à la sagesse et au bonheur est long, tortueux et semé d'obstacles"
5 semaines ! C'est le temps qu'il m'aura fallu pour dévorer les 5 saisons de Six Feet Under réunissant 63 épisodes ! Une série inoxydable d'une vigueur dramatique vertigineuse (particulièrement l'ultime saison ! ) sachant que les thèmes universels brillamment autopsiés sont traités sans pathos ni fioriture. A savoir la Vie, l'Amour, la Mort que la famille Fisher côtoie quotidiennement avec un humanisme aussi pugnace que fragile et torturé. Comment s'extirper d'une série dramatique aussi réaliste dans la ferveur des sentiments après avoir vécu aussi intimement les vicissitudes de Nathaniel (père), Ruth, David, Keith, Claire, George, Rico, Vanessa, Lisa, Olivier, Maggie, Billy, Brenda et Nathaniel (Junior - mon personnage fétiche - !) ! ? Ces derniers s'efforçant communément de cristalliser leur destin avec une ambition partagés entre désespoir et fureur de s'affirmer ! Car outre sa leçon de vie et l'hymne à l'amour conjugal que les créateurs nous inculquent sans mièvrerie, la série baigne subtilement dans un anticonformisme caustique sous l'impulsion des témoins familiaux et amicaux (drogue, homosexualité, bisexualité, saphisme, échangisme, inceste, schizophrénie, pédophilie, sadomasochisme, adultère sont traités sans concession ni voyeurisme).


"La vie est simple mais nous insistons à la rendre compliquée". 
Car aussi imparfaite soit-elle, la Famille Fisher incarne avec une sensibilité digne la complexité de notre nature humaine incessamment ballottée entre l'optimisme (nos désirs, nos sentiments amoureux) et le pessimisme (l'angoisse de l'abandon et notre crainte de la mort). La peur de clore ses jours sous le poids de la solitude, sans amour, ni soutien, ni amant. La peur de rater sa vie (sentimentale et professionnelle), la peur de ne plus aimer, la peur de mourir brièvement sans avoir pu concrétiser nos espoirs et nos rêves ! Les créateurs de la série nous plongeant également dans les pensées intimes les plus anxiogènes et malsaines des personnages depuis leur remise en question et leur crainte de l'échec. Par le biais des rapports conjugaux en perpétuel discorde, Six Feet Under tend à souligner qu'au sein de notre société contemporaine nous nous sommes égarés dans l'instabilité, l'égoïsme et la névrose (aussi intelligents et érudits que nous puissions l'être), la lâcheté, le mensonge, le simulacre, car trop individualistes (et donc pas assez à l'écoute de l'autre) quant à notre quête idéale d'amour absolu. Comme il est difficile d'aimer avec sincérité infaillible et d'être autant aimé en retour, comme il est difficile de fonder une famille lorsque l'on enchaîne les erreurs et les échecs et que le manque de confiance en soi tend à nous fragiliser toujours un peu plus au fil de notre cheminement identitaire. La peur, toujours cette peur viscérale, sensorielle ! De vivre, d'aimer, de mourir, de s'affirmer, de s'accomplir, de risquer les défis ! La fougue, l'exaltation amoureuse, ce besoin de tendresse immodérée, la famille Fisher s'y plonge trop vite au fil de rencontres passionnelles où chacun des nouveaux compagnons extériorise ce même sentiment d'indécision, d'égoïsme, de jalousie et de peur de l'échec. Portrait craché de l'être humain tributaire de sa complexité et ses contradictions, de ses défauts et de ses qualités !


"Parfois il suffit d'une série pour atteindre la perfection".
Quant à la mort omniprésente que soulèvent les prologues de chaque épisode (afin de mieux nous interroger sur son absurdité et le sens d'une hérédité aussi fatale !), Six Feet Under l'aborde avec autant de gravité et de poésie que d'humour noir si bien que la peur de trépasser et de perdre l'être cher parviennent constamment à nous rappeler à la raison d'une valeur essentielle ! Celle de chérir l'instant présent au lieu de s'apitoyer sur son sort existentiel. Le fait de côtoyer la mort à chaque épisode nous amène à nous réconcilier avec cette injustice puisque nous ne tenons qu'à un fil et qu'il est donc urgent d'aimer ceux qui nous sont proches et encore en vie. Outre son exutoire mortifère et sa réflexion fructueuse sur la spiritualité et l'athéisme, Six Feet Under constitue également un hymne à la fidélité amicale à travers l'esprit de famille que nous caractérisent fébrilement les Fisher. Car devenant au fil progressif des épisodes des personnages intimes de notre quotidienneté en constante évolution comme s'ils s'agissaient de nouveaux membres de notre famille. Sur ce point, là encore la série frappe TRES fort (et s'avère même sa plus grande réussite !) sachant que TOUS les comédiens criants de spontanéité et de véhémence nous émeuvent et nous bouleversent avec une acuité viscérale parfois inconsolable. Les Fisher devenant de véritables amis, de nouveaux parents qu'on ne demande qu'à daigner protéger au-delà de notre lucarne TV ! Ce qui m'amène à vous souffler un petit mot sur le dernier épisode de la saison 5. Le moment émotionnel le plus ardu (et rédempteur !) que je n'ai jamais subi de mémoire de cinéphile ! Une conclusion déchirante, "dévastatrice" (pour reprendre un terme que j'ai osé "piller" dans une critique), d'une poésie limpide proche de l'enchantement (alors qu'elle ne cesse de cumuler la résultante de destins morbides !). Un cadeau d'adieux pour une famille infortunée unie par les liens du bonheur et du malheur alors qu'elle puise son attachement dans sa facture la plus ordinaire ! On en sort évidemment ébranlé à jamais, aussi bouleversé que grandi (notre perception de la vie et de la mort ayant évolué au fil des saisons !) car il est si bon de vivre et d'aimer notre entourage le plus proche, de s'enthousiasmer pour son prochain avant de s'exiler inévitablement six pieds sous terre ! Car malgré sa cruauté et son injustice, la vie reste belle et si fragile. Répétez-le vous chaque matin car tout a une fin si bien que nous ne savons pas quand l'horloge s'arrêtera...

A Pascal...
Dédicace à Isabelle Rocton et à mon entourage.

J'ai tant reçu de la vie, de joie, de tendresse, de plaisir, d'amitié, de bonheur, de savoir, que ma seule angoisse est de n'avoir pas su donner assez avant de m'endormir...
Jean Marais


Récompenses
Emmy Award 2002 : Meilleur réalisateur de série dramatique pour Alan Ball
Emmy Award 2002 : Meilleur casting pour une série dramatique
Emmy Award 2002 : Meilleurs maquillages pour l’épisode Intimité (A Private Life)
Emmy Award 2002 : Meilleur thème musical pour Thomas Newman
Emmy Award 2002 : Meilleur générique
Emmy Award 2002 : Meilleure participation d’actrice pour Patricia Clarkson
Golden Globe 2002 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Rachel Griffiths
Golden Globe 2002 : Meilleure Série Dramatique
Emmy Award 2003 : Meilleur casting pour une série dramatique
Golden Globe 2004 : Meilleure actrice dans une série dramatique pour Frances Conroy

TANK GIRL

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Rachel Talalay. 1995. U.S.A. 1h44. Avec Lori Petty, Ice-T, Naomi Watts, Don Harvey, Jeff Kober, Reg E. Cathey, Malcolm Mc Dowel.

Sortie salles U.S: 31 mars 1995. France: 12 juillet 1995

FILMOGRAPHIE: Rachel Talalay est une productrice et réalisatrice américaine née à Chicago dans l'Illinois. 1991 : La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar. 1993: Le Tueur du futur. 1995: Tank Girl


Echec commercial et critique si je ne m'abuse, Tank Girl est la dernière réalisation de Rachel Talalay, cinéaste à qui l'on doit le médiocre 6è volet de la Fin de Freddy et le non moins sympathique Ghost Machine (Le Tueur du Futur). Librement inspiré du comics éponyme d'Alan Martin et Jamie Hewlett publié en 88, Tank Girl s'affiche en série B décomplexée sous l'impulsion d'une héroïne effrontée évoluant au sein d'un univers post-apo. En 2022, après l'explosion d'une comète sur la terre, une sécheresse s'étale sur une durée de 11 ans. Rebecca Buck, résistante impavide, tente de s'approprier l'eau du dictateur Kesslee au sein de son entreprise hydraulique. Mais lors d'une offensive avec les "éventreurs", Rebecca est retenue prisonnière par les sbires de Kesslee. Soumise à l'esclavage dans une mine, elle tente de s'échapper en dérobant un tank avec l'aide de la prisonnière, Jet Girl (Naomi Watts, étonnamment à l'aise dans un rôle à contre-emploi !).


Spectacle d'action et de fantaisies en roue libre fonctionnant sur l'abattage d'une punk haute en couleurs, Tank Girl insuffle une bonne humeur communicative en la présence de la survoltée Lori Petty (Point Break). Cette dernière endossant la cool attitude d'une militante avec une répartie expansive et un charme sexy gentiment provocant ! Insouciante et stoïque à toutes épreuves de force, Lori Petty exprime une dérision irrésistible dans sa fonction de détenue sans peur ni reproche puis dans son cheminement homérique après s'être libérée de ses chaines. Autour d'elle et au fil de ses rencontres dans un crépuscule aride, des personnages hybrides (les hommes kangourous) vont lui prêter main forte afin de combattre le tyran Kessler. Malcolm McDowell endossant avec un naturel aussi décomplexé l'archétype du dictateur aussi pervers que cruel. Emaillé de séquences d'actions explosives particulièrement réjouissantes et d'idées folingues (à l'instar des gadgets visuels impartis à certaines armes), Tank Girl parvient à amuser le spectateur par son esprit post-nuke cartoonesque où humour potache et violence inoffensive font bon ménage. Rachel Talalay tablant notamment sur le rythme d'une bande-son rock fulgurante (on y croise Portishead, Busch, Hole, Bjork, L7, Devo, Ice-T, etc) et sur des planches animées particulièrement expressives.


"On sauve le monde ... Mais d'abord on boit une bière "
Fun et jouissif, drôle, un brin vulgaire et grotesque, Tank Girl parvient facilement à transcender son schéma narratif classique par le biais de situations pittoresques surgies de nulle part (notamment cette séquence improvisée de music-hall !), de stratégies guerrières planifiées, d'une action étonnamment épique et de la bonne humeur de personnages extravagants assumant pleinement leur fonction clownesque (les hommes kangourous plutôt décérébrés !). Inscrit dans un esprit Bis décomplexé, Tank Girl fait office de série B culte (maudite !) sous le ressort d'un enthousiasme exaltant ! 

E-B

mercredi 31 août 2016

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site traileraddict.com

"The Day the Earth Stood Still" de Robert Wise. 1951. U.S.A. 1h32. Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe, Billy Gray, Frances Bavier.

Sortie salles France: 18 Septembre 1952. U.S: 28 Septembre 1951

FILMOGRAPHIE: Robert Wise est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur né le 10 Septembre 1914, décédé le 14 Septembre 2005 à Winchester (Indiana).
1944: La Malédiction des Hommes Chats, 1945: Le Récupérateur de cadavres, 1948: Ciel Rouge. Né pour Tuer. 1949: Nous avons gagné ce soir. 1952: La Ville Captive. 1952: Le Jour où la terre s'arrêta. 1954: Les Rats du Désert. 1957: Marqué par la Haine. 1958: l'Odyssée du sous-marin Nerka. 1962: West Side Story. 1964: La Maison du Diable. 1966: La Mélodie du Bonheur. 1967: La Canonnière du Yang-Tsé. 1972: Le Mystère Andromède. 1975: L'Odyssée du Hindenburg. 1977: Audrey Rose. 1980: Star Trek. 1989: Les Toits. 2000: Une Tempête en été (télé-film)


Grand classique des années 50, le Jour où la terre s'arrêta aborde la science-fiction intimiste pour mettre en garde notre rapport belliqueux avec l'arme nucléaire. Robert Wise imaginant sans esbroufe l'arrivée sur terre d'un extra-terrestre messianique et d'un robot indestructible afin de nous avertir des dangers de nos nouvelles technologies (fusée, bombe atomique) pouvant nuire aux autres planètes. Ces E.T coexistant dans leur galaxie en harmonie pacifiste grâce à une société épargnée de police (substituée par des robots !), d'armes et de guerre. Métaphore sur le péril atomique et le racisme sous l'apparence hostile d'un étranger d'origine inconnue, La Jour où la terre s'arrêta repose sur une mise en scène et une distribution solides pour crédibiliser son contexte alarmiste. Et ce, en dépit de la tenue vestimentaire ringarde des extra-terrestres prêtant aujourd'hui à sourire mais toutefois emprunte de poésie ! Sous l'autorité de son inquiétant regard placide, Michael Rennie soutient le film de sa stature longiligne en porte-parole délibéré à rassembler nos dirigeants afin de leur émettre un ultimatum pour le sort de la Terre. Mais l'homme instinctivement méfiant, parano, farouche et orgueilleux endosse la défensive afin de se prémunir du danger dont il ignore les tenants et aboutissants ! Wise caricaturant nos comportements pleutres et outranciers par le biais du corps militaire et policier ainsi que la meute des journalistes et badauds en mal de sensations. Pendant ce temps, notre extra-terrestre surpris de notre comportement sournois trouve refuge chez une veuve et son fils afin de se prémunir d'un éventuel lynchage et avant d'entrer en contact avec un éminent scientifique.


Réquisitoire contre l'instinct destructeur de l'homme et les dangers de nos technologies avancées, le Jour où la Terre s'arrêta distille un climat trouble d'inquiétude et de suspense sous-jacent pour mettre en garde le destin de notre planète qu'un messie extra-terrestre tente péniblement de sauvegarder. Un film fort et intelligent d'une surprenante audace dans son refus du spectaculaire et dans son interrogation finale dénuée de réponse. C'est dire si Wise doute du bon sens de l'homme ! 

E-B

mardi 30 août 2016

BLOOD FATHER

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de Jean-François Richet. 2016. U.S.A. 1h28. Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, William H. Macy
Diego Luna, Elisabeth Röhm, Thomas Mann, Dale Dickey.

Sortie salles France: 31 Août 2016. U.S: 26 Août 2016

FILMOGRAPHIE: Jean-François Richet, né le 2 juillet 1966 à Paris, est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et monteur français. 1995: État des lieux. 1997: Ma 6-T va crack-er. 2001: De l'amour. 2005: Assaut sur le central 13. 2008: L'Instinct de mort. 2008: L'Ennemi public n° 1
2015: Un moment d'égarement. 2016: Blood Father. 2017: Twice.


Vendu comme le grand retour de Mel Gibson dixit "Premiere" du haut de l'affiche hexagonale, ou lorsque la montagne accouche d'une souris répondit l'écho ! Série B d'action moulée à l'ancienne si j'ose dire, Blood Father constitue un très mauvais divertissement bourrin. Faute à une intrigue aseptique dénuée de toute vigueur dramatique (Spoil ! à l'instar de son épilogue tragique dont on éprouve aucune compassion ! fin du Spoil), à des antagonistes primaires sans charisme animal et surtout au portrait apathique imparti au père et à sa fille buissonnière. Pourchassée par des tueurs du Cartel depuis qu'elle eut incidemment assassinée leur leader (son petit ami !), Lydia, 17 ans, décide de renouer contact avec son père pour lui invoquer de l'aide. Persécutés et menacés, ils n'ont comme seul recourt de s'échapper du cocon domestique pour sillonner les contrées mexicaines entre deux escales dans des chambres d'hôtels. Mais les tueurs sans pitié restent à l'affût de leurs moindres déplacements. 


D'une platitude exaspérante dans son cheminement narratif poussif et d'un rythme langoureux même si quelques affrontements sanglants avivent timidement notre attention (notamment cet incroyable clash automobile auquel un poids lourds viendra percuter de plein fouet un motard !), Blood Father fait pâle figure pour renouer avec les plaisirs coupables des actionner 80. Le plaisir de retrouver le monstre sacré Mel Gibson dans un genre qui le rendit célèbre s'estompe donc rapidement si bien que l'acteur peine à insuffler une quelconque émotion dans sa fonction paternelle en rédemption. Même si sa carrure héroïque titille notre nostalgie et que la virilité de son charisme buriné impressionne encore du haut de ses 60 ans, l'acteur semble peu à l'aise pour s'iconiser en redresseur de tort par le biais de répliques approximatives. Entouré de la présence juvénile de Erin Moriarty en ado instable et décérébrée, cette dernière ne parvient jamais à densifier une fragilité humaniste dans sa personnalité lambda si bien que son amitié évoquée avec son paternel n'apporte aucune empathie à leur réconciliation.


Peu inspiré et d'une étonnante maladresse dans le fond et la forme (même si sa photo ocre esthétise parfois une nature crépusculaire), Jean François Richet vient de commettre avec Blood Father le plus mauvais film de sa carrière entraînant notamment dans sa chute l'acteur emblématique des années 80 même si Mel Gibson tente de sauver les meubles avec un minimum de dignité.  

E-B

Le p'tit mot de Jean-Marc Micciche:
Séance découverte avec le film attendue Blood Father, du frenchie Richet. Au delà du plaisir de retrouver Mel Gibson et de la bonne facture de l'ensemble, j'avoue avoir été déçus par cette série B un peu molle et bavarde...je trouve qu'avec ce type de sujet, deux perso que tout le monde veut gicler, j'ai malheureusement vue trop de bon films dans les années 70 et 80 pour mouiller mon slip. on attendait un film haletant, bourré de temps fort et bourré d'adrénaline, et au final tout ça tire en longueur.

lundi 29 août 2016

CONJURING 2: LE CAS ENFIELD

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"The Conjuring 2" de James Wan. 2016. U.S.A. 2h14. Avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, Sterling Jerins, Frances O'Connor, Madison Wolfe, Lauren Esposito, Patrick McAuley.

Sortie salles France: 29 Juin 2016. U.S: 10 Juin 2016.

FILMOGRAPHIE: James Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie).
2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013: Insidious 2. 2016: The Conjuring 2.


Après le succès international de The Conjuring, James Wan rempile trois ans plus tard pour nous offrir une suite à la mesure de son talent. S'inspirant du cas Enfield auquel une famille anglaise fut persécutée par le fantôme d'un vieillard au milieu des années 70, Conjuring 2 préserve la même recette que son prédécesseur (jump-scare, suspense oppressant, rebondissements, effets-chocs en roue libre) avec une efficacité probablement plus convaincante ! De par la structure de son récit un peu plus subtil et substantiel que son modèle si bien que les situations homériques qui émaillent l'intrigue permettent de se renouveler sans lassitude. James Wan s'appuyant sur l'épreuve professionnelle des Warren à daigner une ultime fois (faute d'instance de retraite) superviser un nouveau cas de demeure hantée ! Dans leur jeu de questionnement spirituel à démêler le vrai du faux émane également une quête identitaire à savoir qui se planque derrière l'esprit démoniaque. Là encore, James Wan parvient à nous surprendre dans un habile jeu de simulacre que constituent la fille aînée, Janet Hodgson (en proie à toutes les suspicions de l'entourage professionnel !) et le fantôme sclérosé !


Hormis ces situations de déjà vu recyclées autour des thèmes de la demeure hantée et de la possession démoniaque, James Wan continue donc d'imprimer un indéniable savoir-faire technique, tant par sa mise en scène incisive que de la rigueur du montage et du cadrage. Et afin de rendre plausible cette nouvelle histoire de fantôme fertile en agressions surnaturelles, le cinéaste compte également sur sa solide direction d'acteurs, particulièrement les seconds-rôles infantiles d'une étonnante sobriété dans leur fonction molestée ! (mention spéciale à la néophyte Madison Wolfe). Quant au duo conjugal formé par Patrick Wilson et Vera Farmiga, ces derniers continuent d'afficher le même aplomb dans leur posture notoire de chasseurs de poltergeists avec une cohésion conjugale assez poignante (notamment leur valeur du mariage invoqué auprès de la jeune Janet). Ed Warren étant cette fois-ci sévèrement mis à mal pour sa destinée depuis que son épouse fut préalablement témoin d'une sombre prémonition. Outre l'angoisse savamment entretenue autour de situations mutiques redoutant un terrible danger, l'utilisation du hors-champ sonore est savamment exploité afin de nous faire bondir de notre siège au moment le plus fortuit !


Angoissant, parfois terrifiant (les apparitions de "l'homme tordu" !) et captivant grâce à la structure d'un récit plus étoffé que son modèle et grâce au savoir-faire factuel de son auteur, Conjuring 2 renchérit le "ouh fait moi peur" avec une efficacité optimale si bien qu'il aurait tendance à surpasser la première affaire des Warren ! Ajoutez à cela une splendide photographie contrastant à merveille avec sa scénographie nocturne ainsi qu'une bande-son percutante (entre deux hommages nostalgiques aux Beatles et à Elvis !) et vous obtenez un tour de montagne russe où l'émotion forte laisse finalement transparaître une éloge à l'union conjugale. 

La Chronique de The Conjuringhttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/08/the-conjuring.html

E-B

Le p'tit mot de Jean Marc Micciche:
Cycle 'foutre la trouille 1' avec The conjuring 2. On le sait, s'il y a bien un genre où James Wan est vraiment à l'aise c'est avec le fantastique traditionnel, du curieux Dead silence, en passant par l'inégale mais passionnante saga des Insidious, sans oublier le premier The conjuring n'a cessé de retrouver la substantielle moelle de de la peur au cinéma...tous les vieux trucs du cinéma old school mais aussi de vraie tentatives de renouvellement des thèmes tout comme le travail sur le son et le cadre. La grande question que l'on pouvait se poser c'était de quel manière l'expérience du blockbuster Fast and furious 7 allait d'une certaine manière influencé le cinéma d'épouvante. Et force et de reconnaître que James Wan tente une greffe aussi étonnante qu'originale, tenter de faire un film d'action horrifique. La terminologie peut sembler poussive mais force et de reconnaître que Wan sur de ses moyens propose une mise en scène dynamique que seul Raimi (Evil Dead 1 et 2, Jusqu'en en enfer) ou Jackson (Fantômes contre fantômes) avaient réussi. En utilisant les thèmes les plus usités du cinéma d'épouvante, Wan parvient à créer grâce à une mise en scène et un découpage étonnant à créer d'authentiques moments de terreur primitives. Fondu et raccord étonnant, mouvement amples, direction artistiques tout dévoyés à une creer une ambiance de danger et de chaos palpable, James Wan éléve le cinéma de terreur et sa saga The Conjuring à un niveau étonnant. D'autant plus étonnant que sa sortie n'a pas fait dans le vague alors que le challenge a de grande chance de marquer durablement les esprits. Que dire d'autres ? le prologue sur Amytiville et sur Amythiville 2 est déjà en soi un moment de terreur unique, les cinéphiles apprécieront sans aucun doute la subtile citation à Audrey Rose de Robert Wise. Que le film est puritain ? mais étant donné l'angle narratif, on s'en fout un peu. Que le film a beau jouait la carte de l'épouvante, le film n'oublie jamais ses acteurs et que le film reste aussi un beau film d'amour sur un couple....

Le point de vue de Seb Lake:
Trois ans d'attente pour enfin voir la suite du meilleur film d'horreur de ces vingt dernières années,ce Conjuring 2 est construit de la même manière que son prédécesseur, petit prologue d'une de leur affaire (en l'occurrence ici celle d'Amityville),présentation de la famille concernée par leur future enquête puis les événements paranormaux qui s'en suivent,les deux films sont très proches dans leur concept à faire monter la tension en crescendo et une fois de plus James Wan réussi son pari,le film est mené de main de maître, ce qui est encore plus fort de la part du jeune cinéaste c'est que tous les clichés des films de maison hantée sont présents (porte qui claque,jouet démoniaque, jumpscare, possession, voix suspectes etc etc) malgré ça le film est étrangement innovant et se suit avec un grand plaisir. Venons en au bémol du film et il est de taille, ce qui faisait le charme et l'angoisse omniprésente du premier Conjuring c'était la peur ,la vraie peur viscérale, autant vous le dire tout de suite je n'ai pas fait un seul sursaut et à aucun moment j'ai senti la trouille m'envahir,c'est ma seule déception mais qui au final lui fait baisser sa note. En conclusion Conjuring 2 est un bon film d'horreur mais qui n'égale pas le premier opus. 4/6