vendredi 12 août 2016

La Louve Sanguinaire / la louve se déchaîne / La Lupa Mannara

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site todoelterrordelmundo.blogspot.com

de  Rino Di Silvestro. 1976. Italie. 1h39. Avec Annick Borel, Frederick Stafford, Howard Ross, Tino Carraro, Andrea Scotti, Elio Zamuto, Dagmar Lassander, Ollie Reynolds, Karen Carter.

Sortie salles France: 1982 (Int - 18 ans). Italie: 18 Mars 1976

FILMOGRAPHIE: Rino Di Silvestro (1932-2009) est un réalisateur, scénariste et acteur italien. 1985: Les nuits chaudes de Cléopâtre. 1984 À seize ans dans l'enfer d'Amsterdam. 1980 Bello di mamma. 1979 Baby Love. 1976 Les déportées de la section spéciale SS. 1976 La louve sanguinaire. 1974 Prostituzione. 1973 La vie sexuelle dans une prison de femmes.


Plus connu auprès des fantasticophiles lors de son exploitation en Vhs sous la bannière Super Video Production, la Louve Sanguinaire fait office d'ovni dans son alliage d'horreur gothique, d'érotisme racoleur et de Rape and Revenge. Typiquement transalpin de par l'illustration des meurtres graphiques, La Louve Sanguinaire baigne dans une ambiance macabre aussi trouble que malsaine, et ce, en dépit d'un scénario itératif plutôt prévisible mais jamais ennuyeux. Le PitchHantée par des cauchemars nocturnes horrifiants, Daniella s'imagine lycanthrope les soirs de pleine lune à moins qu'elle ne soit la véritable réincarnation d'une ancêtre sacrifiée sur le bûcher il y a de cela 200 ans. Depuis l'arrivée de sa soeur et de son nouvel amant au domicile paternel, Daniella épie jalousement leurs ébats sexuels nocturnes. Souffrant de sexophobie depuis son agression brutale à l'âge de 15 ans, elle finit par se laisser influencer par des pulsions meurtrières incontrôlées. 


Empruntant la thématique du loup-garou chez un sujet féminin (un parti-pris identitaire rarement abordé dans le genre), la Louve Sanguinaire s'imprègne d'un climat onirico-macabre singulier si bien que le réalisateur issu de l'écurie Bis accumule sans relâche des séquences d'érotisme polisson et de gore outrancier (zoom grossier à l'appui façon Fulci !). L'ambiance d'étrangeté qui en émane (à l'instar du climat blafard et feutré régi en interne de l'hôpital parmi le témoignage d'une patiente nympho), sa partition musicale quelque peu envoûtée et surtout le jeu inquiétant de l'actrice Annick Borel, gesticulant et vociférant des insanités telle une possédée, instaurent une aura quasi ineffable au fil d'une narration fustigeant la gente masculine. Les mâles étant pour la plupart réduits ici à des phallocrates férus de luxure lorsque Daniella les séduit dans son plus simple appareil. Physiquement molestée après s'être laissée aguichée, celle-ci finit par s'adonner à une riposte primitive depuis la hantise de son agression infantile et de ses visions de sorcière lycanthrope. Seul, un cascadeur philanthrope lui invoquera amour et déférence lors d'un dernier acte encore plus baroque et déroutant qu'au préalable. Car empruntant la démarche du Rape and Revenge au sein du cadre fictif d'un décor de cinéma (un village western), La louve Sanguinaire renchérit dans la violence crue (la séquence scabreuse du viol et le meurtre qui s'ensuit) après nous avoir dupé avec la passion des sentiments et avant de nous dérouter lors d'un épilogue aussi banal qu'à nouveau insolite.


Série B d'exploitation surlignant sans modération la dérive schizophrène d'une féministe sexuellement refoulée car traumatisée par un viol, La Louve Sanguinaire cultive un jeu de provocations putassières comme seuls les italiens ont le secret. A mi-chemin entre l'érotisme et l'épouvante ostentatoires, cette curiosité émaillée de détails saugrenus est à prescrire aux inconditionnels si bien que son ambiance baroque parvient fréquemment à nous ensorceler sous l'impulsion névralgique de l'étonnante Annick Borel habitée par ses pulsions désaxées. A découvrir. 

*Bruno. 4èx
03.11.23. Version Italienne stfr

jeudi 11 août 2016

Predator 2

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Stephen Hopkins. 1990. U.S.A. 1h48. Avec Danny Glover, Gary Busey, Rubén Blades, María Conchita Alonso, Bill Paxton, Kevin Peter Hall, Adam Baldwin, Robert Davi.

Sortie salles France: 30 Avril 1991. U.S: 21 Novembre 1990.

FILMOGRAPHIE: Stephen Hopkins est un réalisateur américain né en 1958 en Jamaïque.
1987: Dangerous Game. 1989: Freddy 5. 1990: Predator 2. 1993: La Nuit du Jugement. 1994: Blown Away. 1996: L'Ombre et la Proie. 1998: Perdus dans l'Espace. 2000: Suspicion. 2004: Moi, Peter Sellers. 2007: Les Châtiments. 2016: La Couleur de la Victoire.


Réalisateur prometteur ayant fait ses preuves avec Dangerous Game et surtout Freddy 5, Stephen Hopkins succède à John Mc Tiernan pour donner suite au chef-d'oeuvre Predator. Délocalisant l'action des confrontations en pleine jungle urbaine, le cinéaste joue à fond la carte de la série B décomplexée si bien que Predator 2 est à juger au second degré pour en apprécier sa pleine saveur. A l'instar des touches de cocasserie insérées entre deux actions pétaradantes et de la cool attitude de flics réactionnaires sévèrement contrariés ! Mais faute du désistement de la montagne de muscle Schwarzy, Stephen Hopkins recrute donc l'étoile montante Danny Glover récemment célébré dans les 2 premiers opus de l'Arme Fatale. Bien que l'acteur black fait preuve d'un jeu expressif plutôt timoré dans sa fonction pugnace de redresseur de tort, il parvient tout de même à nous attacher par sa volonté teigneuse à pourchasser fébrilement le predator.


Autour de lui, Bill Paxton et Maria Conchita Alonso lui prêtent main forte avec une spontanéité plus convaincante, notamment sous l'impulsion de réparties salaces que se disputent le couple. En dépit d'un schéma narratif malingre digne d'une série B lambda, Stephen Hopkins imprime sur pellicule une énergie insolente pour laisser libre court à des séquences d'actions aussi spectaculaires que violentes (effusions de sang à l'appui par l'entremise de règlements de compte primitifs !). Le predator se réjouissant d'y perdurer sa chasse à l'homme au sein d'un Los Angeles laminé par la criminalité de trafiquants basanés (colombiens et jamaïcains s'exterminant pour un enjeu de pouvoir dans une confusion totale !). D'ailleurs, sa séquence d'ouverture fait office de morceau de bravoure jouissif lorsque, sous un soleil écrasant, une guerre de gangs éclate en plein centre urbain face au témoignage d'une police stérile (du moins avant que n'intervienne stoïquement le lieutenant Harrigan !). Epaulé d'un montage aussi nerveux que maîtrisé, les échanges de fusillades se succèdent sans répit jusqu'au bain de sang que le predator renchérit avec sa traditionnelle lâcheté (son fameux camouflage invisible établi en vision thermique). Exploitant efficacement la diversité de ses décors urbains (métro, toits d'immeuble, abattoir, grotte souterraine), le cinéaste relance l'action des enjeux par le biais d'une traque inlassable entre Harrigan et le predator, quand bien même des agents spéciaux sont sur le point de démasquer la créature avec l'appui d'un stratagème technologique.


Pure série B aux allures de bande-dessinée sensiblement baroque (notamment l'intervention du vaudou que les jamaïcains pratiquent afin de terroriser l'ennemi), Predator 2 parvient miraculeusement à s'extraire de la routine dans un esprit bis de divertissement très musclé. Stephen Hopkins culminant la traque sanglante vers une ultime demi-heure généreusement épique ! Bougrement sympa donc même si on est à 100 lieux du chef-d'oeuvre initial estampillé Tiernan.

La Chronique de Prédator: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/04/predator.html

B-M. 4èx

mercredi 10 août 2016

DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site horreur-web.com

"Them !" de Gordon Douglas. 1954. U.S.A. 1h34. Avec James Whitmore, Edmund Gwenn, Joan Weldon, James Arness, Onslow Stevens, Sean McClory.

Sortie salles France: 3 Juin 1955. U.S: 19 Juin 1954

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Gordon Douglas est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain né le 15 décembre 1907 à New York (États-Unis), et décédé le 29 septembre 1993 à Los Angeles (Californie) d'un cancer. 1935 : Lucky Beginners. 1935: The Infernal Triangle. 1950 : Les Nouvelles Aventures du capitaine Blood (Fortunes of Captain Blood). 1953 : La Charge sur la rivière rouge (The Charge at Feather River). 1954: Des monstres attaquent la ville (Them!). 1959 : Quand la terre brûle (The Miracle) coréalisé avec Irving Rapper. 1967 : Tony Rome est dangereux. 1968 : Le Détective. 1968 : La Femme en ciment. 1975 : Nevada Smith (TV). 1977 : Le Casse-cou (Viva Knievel !).


Classique du Monster Movie des fifties, Des monstres attaquent la ville explore la thématique de l'insecte mutant depuis les effets radioactifs d'essais nucléaires causés par l'homme en 1945. Manifeste contre le péril atomique (comme l'avait déjà traité la même année Hinoshiro Honda avec le bouleversant Godzilla ou encore un an au préalable Eugène Lourie avec Le Monstre des temps perdus), Gordon Douglas cultive sa métaphore avec réalisme documenté si bien que l'intrigue rigoureusement efficace parvient à nous convaincre de sa menace improbable.


Celle de fourmis géantes retranchées dans des nids du désert du Nouveau-Mexique quand bien même une fillette rescapée parvient à se blottir dans sa maison en attendant les secours d'un duo de policiers. Inévitablement, les effets mécaniques des fourmis grossièrement articulées par des câbles suscitent aujourd'hui le sourire lorsque ces dernières tentent de nous terroriser par le biais d'une démarche trop hachée pour impressionner. Sur ce point, des trucages en Stop Motion auraient été une plus-value pour rendre un peu plus agiles la maniabilité de ces fourmis atteintes de gigantisme. Pourtant, en nous documentant avec souci du détail sur les us et coutumes de leur coexistence coloniale, Gordon Douglas parvient à nous convaincre de leur prochaine invasion lorsque deux reines sont parvenues à se délocaliser vers les canalisations souterraines de la ville adjacente. Mais bien avant ce suspense haletant présageant une invasion d'un genre singulier, le cinéaste aura pris soin de nous caractériser une foule d'investigateurs s'efforçant de géolocaliser les dernières reines (scientifiques, médecins et militaires se concertant avec un sérieux imperturbable !).


Grâce à la maîtrise de sa réalisation imprimant un réalisme documentaire (à l'instar du génial La Chose d'un autre monde !) et à l'aplomb des comédiens, Des monstres attaquent la ville renforce l'authenticité de cette invasion animale en dépit de ses trucages obsolètes. Pour parachever de la manière la plus haletante et spectaculaire, il clôture sa dernière partie avec la montée en puissance d'un suspense quant à la survie de deux bambins que l'armée tente d'extraire des égouts !  

B-M. 3èx

mardi 9 août 2016

PSYCHOSE 3

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

"Psycho 3" de Anthony Perkins. 1986. U.S.A. 1h30. Avec Anthony Perkins, Diana Scarwid, Jeff Fahey, Roberta Maxwell, Hugh Gillin, Lee Garlington, Robert Alan Browne, Gary Bayer, Patience Cleveland, Juliette Cummins.

Sortie salles France: 6 Aout 1986. U.S: 2 Juillet 1986.

FILMOGRAPHIE: Anthony Perkins est un acteur et réalisateur américain né le 4 avril 1932 à New-York, mort le 12 Septembre 1992, à Hollywood, Californie.
1985: Psychose 3. 1988: Le Dindon de la Farce.


Echec critique et public en salles, même si en France il engrange tout de même 1 294 469 entrées, Psychose 3 constitue un nouveau cas de film maudit depuis sa réputation timorée. Car si Richard Franklin avait su brillamment rendre hommage au maître du suspense avec l'excellent Psychose 2, Anthony Perkins, acteur et réalisateur, nous offre ici une amusante relecture du cas Norman Bates avec un goût prononcé pour la dérision macabre (tant par l'inventivité des meurtres référentiels que de son final tragique plutôt sarcastique !). Après avoir assassiné Mme Spool dans le précédent volet (sa véritable mère préconisera Richard Franklin !), Norman continue d'exercer au sein de son motel en l'attente d'une nouvelle clientèle. Mais depuis l'arrivée d'une jeune religieuse mécréante, le fantôme de Mme Spool refait surface afin d'influencer son rejeton au châtiment criminel. Dans son format clinquant de série B formellement stylisée (photo flamboyante à l'appui) et maîtrisé (cadrages alambiqués, montage retors truffé de clins d'oeil à Psycho), Psychose 3 fignole le cadre gothique du Motel sous l'impulsion schizophrène d'un Norman sur la corde raide.


Epaulé d'un scénario aussi efficace que surprenant, l'intrigue alterne les ruptures de ton (slasher ludique / drame psychologique / réflexion spirituelle) face au témoignage aigri d'une religieuse en quête de rédemption. Après deux tentatives ratés de suicide, Maureen Coyle croit voir en Norman Bates son sauveur spirituel depuis que ce dernier est venu à son secours. Pied de nez à la religion (rien que le hors-champ sonore introductif - "il n'y a pas de Dieu !" - annonce immédiatement la couleur !), Anthony Perkins malmène sévèrement son héroïne depuis son nouvel espoir de se rattacher à la cause divine. Fragilisée par sa culpabilité et ses remords (celle d'avoir incidemment causé la mort d'une bonne soeur) et aveuglée par son idéologie christique, Maureen Coyle croit trouver refuge dans les bras de Norman en espérant aussi déflorer sa virginité (ils ont comme point commun ce même refoulement sexuel). Cette douce romance impossible entre elle et Norman est contrebalancée d'une ambiance trouble et suspicieuse depuis la reconversion criminelle de ce dernier. Sous le témoignage trivial de seconds-rôles dépravés (formidable Jeff Fahey dans celui du dragueur sans vergogne !), Anthony Perkins se raille d'un des préceptes religieux fondés sur le pêcher capital de la luxure. Paradoxalement, et pour aviver une aura vénéneuse hybride, Anthony Perkins amorce efficacement des séquences-chocs davantage réalistes si bien que le climat pesant de sa dernière partie adopte une tournure dramatique escarpée.


Flirtant subtilement la parodie auprès de la caractérisation versatile d'un Norman toujours aussi perturbé dans sa sexualité refoulée, Psychose 3 oscille brillamment les genres (romance, drame, horreur) avec une dérision goguenarde (le corps religieux complexé par l'émancipation sexuelle). Scandé par le magnifique score élégiaque de Carter Burwell planant sur le récit à l'instar d'une tragédie humaine, Psychose 3 constitue un savoureux cocktail de farce macabre au vitriol ! (réparties ciselées à l'appui !).

Psychose: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/06/psychose.html
Psychose 2: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/05/psychose-2-psycho-2.html

B.M. 5èx (02.09.11)

lundi 8 août 2016

L'ARME FATALE

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site fanforum.com   

de Richard Donner. 1987. U.S.A. 1h50. Avec Mel Gibson, Danny Glover, Gary Busey, Mitch Ryan, Tom Atkins, Darlene Love, Traci Wolfe.

Sortie salles France: 5 Août 1987. U.S: 6 Mars 1987

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Gros succès commercial à travers le monde même si en France on aurait pu espérer quelques millions d'entrées en sus (on en comptabilise 1 857 521), l'Arme Fatale est le premier volet d'une série de films d'actions ludiques reposant sur la complémentarité (très) attachante d'un duo légendaire, Mel Gibson / Danny Glover. Et sur ce point, le film s'avère éminemment jouissif de par leur initiation amicale tant ces derniers se disputent leur contradiction avec une verve bonnard. Mel Gibson endossant la carrure d'un jeune flic stoïque et suicidaire depuis la mort accidentelle de sa femme, et donc constamment sur le fil du rasoir à se laisser gagner par le désespoir. Mais sa nouvelle relation professionnelle entamée avec Roger lui permettra de reprendre goût à la vie depuis leur sens fraternel et leur concertation à démasquer pugnacement les coupables d'une enquête rigoureuse ! En père de famille et sergent émérite beaucoup plus cérébral et prudent, Danny Glover lui prête la vedette en posture paternelle depuis que son partenaire multiplie les bravoures avec un héroïsme finalement payant. Si l'intrigue canonique reposant sur l'éminent réseau d'un trafic de drogue nous offre le minimum syndical, le réalisateur possède suffisamment de métier pour insuffler une incroyable efficacité au fil conducteur, notamment à travers sa construction narrative et son lot d'action et de poursuites en règle sobrement dosées. Parmi la vigueur de ses scènes les plus homériques (le point d'orgue explosif et le combat au corps à corps qui s'ensuit entre Riggs et Joshua !) et les tempéraments irrésistibles des deux acteurs, l'Arme Fatale s'accompagne d'une orchestration musicale d'Eric Clapton, Michael Kamen et David Sanborn ! Des sonorités épiques ou jazzy exacerbant un dynamisme acerbe à l'ensemble du récit.
 

En tant que film d'action moderne tributaire du Buddy Movie, l'Arme Fatale constitue sans doute l'un des meilleurs archétypes du divertissement commercial de par son efficacité haletante et l'extrême sympathie que sacralisent communément Mel Gibson / Danny Glover. Assurément l'un des tandems les plus amiteux et expansifs du genre !

B-M. 3èx

vendredi 5 août 2016

LES SOUS DOUES (passent le bac).

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site watch.i-fix.co

de Claude Zidi. 1980. France. 1h32. Avec Daniel Auteuil, Philippe Taccini, Françoise Michaud, Gaëtan Bloom, Patrick Laurent, Maria Pacome, Michel Galabru, Tonie Marshall, Richard Bohringer

Sortie salles France: 30 Avril 1980

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris.
1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011 : Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.


Comédie culte des années 80 auréolée d'un énorme succès, tant en salles (3 985 214 en 13 semaines d'exploitation) qu'à la TV (plus de 13,46 millions de téléspectateurs le 10 Avril 1990 !), les Sous-doués a même engendré 2 ans plus tard une suite beaucoup moins réussie: Les Sous-doués en Vacances. Réalisé par Claude Zidi, un des maîtres de la comédie à la filmographie florissante (Les Bidasses en folie, Les Fous du stade, Le Grand Bazar, La moutarde me monte au nez, Les Bidasses s'en vont en guerre, La Course à l'échalote, L'Aile ou la Cuisse, L'Animal, Inspecteur la Bavure, Banzaï, Les Ripoux), les Sous-doués fait office de Teen Movie franchouillard. Une classe de cancres a décidé de mener la vie dure auprès de leur professeur en rivalisant de farces et brimades avec une insolence impudente. Mais depuis la réputation risible de l'établissement scolaire, la directrice s'est investie cette année d'une mission ardue ! Parvenir à les faire étudier pour qu'à la fin de l'année ils puissent empocher leur bac et que le cours Louis XIV remonte dans les sondages. Mais ces derniers indisciplinés n'ont comme seule ambition de provoquer le chaos en s'autorisant tous les excès.  


Dans un climat de douce folie quasi surréaliste (à l'instar des innombrables tricheries du bac !), Claude Zidi compile une succession ininterrompue de gags potaches avec une générosité insatiable ! Ce dernier ne se souciant d'aucune cohérence et de vraisemblance pour provoquer l'hilarité par le biais de blagues aussi grotesques que démesurées. Que ce soit du point de vue stratège des étudiants que de leurs professeurs délibérés eux aussi à les défier dans un inépuisable concours de règlements de compte ! (qui peut oublier la trouvaille improbable de la "machine à apprendre" !). Cette ambiance survoltée de ripostes entre élèves et professeurs est également rehaussée de la complicité avenante de comédiens s'en donnant à coeur joie dans la bonne humeur et l'exubérance déloyale (le dealer de mobylette arnaquant son propre camarade de classe !). Outre la vitalité en roue libre de chacun d'eux (Daniel Auteuil en tête car menant la bande avec une décontraction goguenarde !), on peut autant prôner les seconds rôles pédagogues que forment communément Maria Pacome en directrice castratrice (sans doute le personnage le plus drôle par son "sérieux" imperturbable !), Tonie Marshall en prof d'Histoire coquette, Hubert Deschamps en enseignant de science atteint de surdité (un personnage sclérosé franchement irrésistible !) et Dominique Hulin en professeur de gym d'une corpulence gargantuesque. Pour parachever, comment occulter les humeurs tempétueuses du regretté Michel Galabru en commissaire de police acariâtre régulièrement brimé par notre cohorte lycéenne. 


Sous l'impulsion énergisante d'une avalanche de gags souvent désopilants, Claude Zidi a engendré avec une générosité immodérée une comédie potache aussi décomplexée que débridée. En dépit de la facilité de certains gags grossiers et de situations totalement incohérentes, les Sous-doués ne cesse de nous arracher les éclats de rire avec une sincérité qu'on ne retrouve plus aujourd'hui (à 2/3 exceptions).  

B.M. 4èx

jeudi 4 août 2016

Flashdance

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

d'Adryan Line. 1983. U.S.A. 1h34. Avec Jennifer Beals, Michael Nouri, Lilia Skala, Sunny Johnson,
Kyle T. Heffner, Lee Ving, Ron Karabatsos, Belinda Bauer.

Sortie salles France: 14 Septembre 1983. U.S: 15 Avril 1983

FILMOGRAPHIE: Adrian Lyne est un réalisateur et producteur britannique, né le 4 Mars 1941 à Peterborough (Grande Bretagne). 1980: Ca plane les filles. 1983: Flashdance. 1986: 9 semaines et demi. 1987: Liaison Fatale. 1990: L'Echelle de Jacob. 1993: Proposition Indécente. 1997: Lolita. 2002: Infidèle. Prochainement: Back Roads.


Classique de la comédie musicale auréolée par la génération 80, Flashdance fut un énorme succès commercial en salles (4 137 540 entrées rien qu'en France !), à l'instar de sa bande originale vendue à plus de 20 millions d'exemplaires (un des records dans le milieu musical !). Outre ses nombreux numéros musicaux toujours aussi (étonnamment) entêtants, on retiendra surtout les tubes planétaires "What a feeling" chanté par Irene Cara et "Maniac" par Michael Sembello que Jennifer Beals exécute en pas de danse lors du prologue et de l'ultime séance d'audition (une séquence anthologique d'une émotion lyrique bien que celle-ci fut hélas doublée). Ainsi, trois avant 9 semaines et demi, Adryan Lyne se fit donc connaître auprès du public avec cette nouvelle Succes Story. Sorte de rêve américain établi d'un point de vue féminin que n'aurait renié notre mentor Rocky. Le pitchA Pittsburgh, Alex Owens tente de survivre en occupant un poste de soudeuse le jour. Pour arrondir ses fins de mois, elle devient danseuse de cabaret la nuit. Au moment même de rencontrer l'amour avec son contremaître, elle songe accomplir son rêve ! Postuler au conservatoire de danse afin de devenir danseuse étoile. Comédie romantique rythmée par les chorégraphies de show musicaux, Flashdance cultive par miracle un charme irrésistible en la présence de son archétype féminin: Jennifer Beals ! Crevant l'écran à chacune de ses apparitions, l'actrice filiforme insuffle une érotisme torride pour flatter avec "grâce" et candeur la gente masculine. 


Ses numéros de danse fulgurants (éclairages stylisés et couleurs tantôt baroques à l'appui !) s'avérant spectaculaires même si cette dernière fut à chaque fois doublée par 3 professionnels (dont une danseuse française). Tiré d'un scénario de Tom Hedley et Joe Eszterhas (futur auteur de Basic Instinct), Flashdance ne brille pas par sa subtilité à exploiter clichés et bons sentiments par l'entremise d'une romance plutôt sirupeuse. Cependant, par je ne sais quelle alchimie, et grâce à la modestie du réalisateur à conter en toute simplicité sa Success Story, le charme opère constamment au fil de séquences tantôt légères ou pittoresques (Richie, l'humoriste raté papotant au public ses blagues de comptoir, son idylle avec une danseuse, son amitié avec Alex), tantôt romantiques où l'exaltation des sentiments laisse jaillir une tendresse prégnante symptomatique des Eighties. Grâce à la caractérisation attachante de ses personnages aussi modestes qu'intègres et à la douceur fragile de l'héroïne, nous nous identifions facilement à ses espoirs, ses craintes, ses peurs et ses doutes d'y parfaire son dessein. Bien évidemment, les réfractaires de romances à l'eau de rose continueront de s'en railler quand bien même Adryan Line exploite cette notion sentimentale avec une efficacité justifiée si bien que l'héroïne parvient grâce à l'amour à nourrir sa confiance et sa persévérance en dépit de sa frayeur de l'échec ("si tu n'accomplis pas ton rêve, tu seras morte", rétorquera son amant !).


Tendre et sentimental sous l'impulsion vertigineuse de chorégraphies musicales savamment compilées, Flashdance doit énormément de son attrait émotif en la présence amicale des seconds-rôles et surtout en l'icône gracile Jennifer Beals, littéralement envoûtante dans sa fonction de danseuse en herbe tourmentée par la gagne. Un joli conte de fée étonnamment émouvant, plein de charme, voir même capiteux en dépit de la naïveté des échanges romantiques pour autant exaltants, pour ne pas dire irrésistibles de par la complémentarité du couple en émoi auquel on s'identifie sans rougir.  

A Sunny Johnson (Jeanie Szabo, soeur d'Alex), décédée d'une rupture d'anévrisme à l'âge de 30 ans, un an après la sortie du film.

*Bruno
07.01.23. 3èx (4k)

Ci-joint le p'tit mot de Jérome André Tranchant:

Il y a un temps où au États-Unis, une ouvrière pouvait être l'héroïne d'un film hollywoodien. Produit par une grosse major, par deux gros producteurs dans le vent, Flashdance a rencontré son public. Pourquoi Hollywood ne produit plus ce genre de film ???
Flashdance est un morceau de rêve américain. L'histoire d'une femme qui veut accéder à son rêve par ses propres moyens. On peut voir ce film comme un manifeste féministe. Car Alexandra est une femme libre. Elle choisit ses mecs. Elle n'a pas sa langue dans sa poches. Elle n'a besoin de personne. Jennifer Beals restera toute sa vie l'actrice de ce rôle. Elle est à la fois naturelle et terriblement volontaire.
La musique fait partie intégrante de l'univers du long métrage. Évidemment, elle a contribué au succès du film. La bande originale est signée par Giorgio Moroder.
Flashdance est réalisé par Adrian Lyne, réalisateur anglais connu pour son esthétique particulier. Avec ses lumières très années 80, son visuel va influencé toute la décennies.
À notre époque, ce genre de long métrage manque cruellement.

mercredi 3 août 2016

L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

"Invasion of the Body Snatchers" de Don Siegel. 1956. U.S.A. 1h20. Avec Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates, King Donovan, Carolyn Jones, Jean Willes, Ralph Dumke.

Sortie salles France: 8 Novembre 1967. U.S: 5 Février 1956

FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie.
1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.


Classique séminal des années 50 si bien qu'il engendre au fil des décennies 3 autres remakes (et qu'il a peut-être inspiré Wes Craven avec les Griffes de la Nuit - les victimes refusant de dormir pour éviter de mourir - !), l'Invasion des Profanateurs de sépultures puise son pouvoir de fascination grâce à la singularité de son scénario inspiré du roman de Jack Finney (The Body Snatchers publié en 1955). A partir du thème classique d'une invasion extra-terrestre, Don Siegel en extirpe un modèle d'efficacité par son contexte paranoïde d'une course pour la survie qu'un couple doit endurer afin de préserver leur propre identité. Venues de l'espace, des semences extraterrestres parviennent à germer à l'intérieur de cosses pour enfanter des êtres d'apparence humaine. Reproduisant à l'identique notre enveloppe corporelle durant notre sommeil, ces derniers tentent d'envahir notre planète de la manière la plus sournoise. Destitués de personnalité, d'amour, de sentiments, de joie et de passion, ces envahisseurs ressemblent à s'y méprendre à des zombies apathiques prônant une idéologie pacifiste dans leur société aseptique. 


Métaphorique à plus d'un titre (son analogie avec la Guerre Froide, les effets impassibles de la toxicomanie, le despotisme ou encore l'emprise des sectes comme le symbolise aujourd'hui Daesh), cette série B percutante sous-tend les vertus bénéfiques et salvatrices de l'empathie conférée à notre nature humaine. Nanti d'un montage nerveux et du jeu viscéral de comédiens habités par la paranoïa (Kevin McCarthy dominant la distribution avec un charisme neurotique !), l'Invasion des profanateurs de sépultures conjugue science-fiction et épouvante avec dextérité si bien que la menace se fond derrière notre apparence humaine ! Don Siegel misant sur une terreur psychologique plutôt qu'un racolage horrifique lorsque les habitants d'une bourgade rurale se retrouvent possédés un à un par l'entité d'une dictature extra-terrestre. Chacune des victimes adoptant une posture de fantôme déshumanisée dont l'unique ambition sera de contaminer son voisin. Insufflant au compte goutte un climat d'inquiétude de plus en plus étouffant, le cinéaste privilégie la caractérisation angoissée de nos deux couples d'amants en investigation. La première partie prodiguant des trouvailles horrifiques dérangeantes lorsque ces derniers découvrent avec stupeur le premier cadavre en phase d'incubation avant de démasquer l'implication végétale des cocons. Epousant ensuite la carte du survival sous l'impulsion d'un duo d'amants à bout de souffle, l'Invasion des profanateurs... avive son sentiment d'insécurité en dressant notamment un tableau effrayant sur une population de masse destituée d'expression émotive.


Les envahisseurs sont parmi nous !
Si à mon sens le remake colorisé de Philip Kaufman façonné en 1978 s'avère encore plus trouble et glaçant que ce modèle monochrome, Don Siegel est toutefois parvenu avec beaucoup d'efficacité, d'originalité et de brio à iconiser une angoisse paranoïaque subtilement malsaine, comme le souligne sa vénéneuse première partie. 

La chronique de l'Invasion des profanateurs (l'): http://brunomatei.blogspot.fr/2013/11/linvasion-des-profanateurs-invasion-of.html

B.M. 4èx

mardi 2 août 2016

KEEPER. Grand prix du Jury au Festival Premiers Plans d'Angers.

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Guillaume Senez. 2015. France/Belgique. 1h34. Avec Kacey Mottet Klein, Galatéa Bellugi, Catherine Salée, Sam Louwyck, Laetitia Dosch.

Sortie salles France: 16 Mars 2016. Belgique: 9 Mars 2016

FILMOGRAPHIE: Guillaume Senez est un réalisateur et scénariste de double nationalité belge et française, né à Uccle (Belgique) en 1978. 2015: Keeper.


Drame social abordant le thème de la maternité pubère sans effet de pathos, Keeper fait l'effet d'un électrochoc si bien que son réalisateur en herbe (d'origine franco-belge) capte les émotions de ses jeunes acteurs avec une vérité humaine proche du cinéma de Cassavetes et de Pialat ! Multi récompensé dans divers festivals, Keeper nous immerge de plein fouet dans l'univers adolescent d'un couple en perdition morale vis à vis de leur prochaine responsabilité parentale. Maxime et Mélanie filent le grand amour du haut de leurs 15 ans, au moment même où cette dernière lui annonce qu'elle est enceinte. Perplexe mais attiré à l'idée de devenir père, Maxime lui propose de garder l'enfant malgré la tare de leur situation scolaire et la crainte d'affronter l'autorité parentale. Constamment tiraillés entre l'envie d'abandonner et de préméditer leur destin conjugal, ils s'efforcent maladroitement de s'épauler jusqu'au moment propice de l'accouchement.


A la manière d'un docu-vérité, Guillaume Senez inscrit sur pellicule un drame psychologique d'une rare justesse de ton, de par sa direction d'acteurs plus vrais que nature insufflant une pudeur bouleversante et la maîtrise sidérante d'une réalisation au plus près des tourments intrinsèques des personnages. Kacey Mottet Klein endossant avec une spontanéité naïve un ado dubitatif rapidement influencé par l'espoir d'un avenir professionnel payant (celui de devenir gardien de foot) et l'optimisme d'une paternité en apprentissage. Epoustouflante de naturel vertueux et pétillante de fraîcheur, Galatéa Bellugi crève l'écran pour s'imposer une toute première fois devant la caméra de Guillaume Senez ! Celle d'instaurer la fragilité d'une adolescente timorée extrêmement lunatique quant à son futur statut maternel et ses décisions de dernier ressort. Outre la posture réaliste de ses acteurs juvéniles se disputant la mise de leur futur bambin avec une émotivité malingre, les seconds-rôles pédagogues et ceux exerçant l'autorité parentale suscitent avec autant de rigueur leur fonction de mentor parmi l'influence d'une mégère habitée par l'échec conjugal (la maman défaitiste de Mélanie !).


Sans jamais juger ses ados immatures hantés par le doute et la crainte de l'échec, le remord, la colère puis la tristesse de la félonie, Guillaume Senez saisit leurs expressions intimistes sans céder aux clichés du misérabilisme. Abordant les thèmes de la maternité et de l'avortement de leur point de vue irresponsable, Keeper extériorise une palette d'émotions écorchées vives comme le souligne les déchirantes confrontations humaines (celle du couple mais aussi des parents) où les nerfs sont mis à rude épreuve. Spoiler ! A l'instar de l'amertume de sa conclusion pessimiste littéralement inconsolable Fin du Spoiler engendrant au final une leçon de vie que bien des ados devraient sagement méditer... 

B.M

Récompenses:
    Grand prix du Jury au Festival Premiers Plans d'Angers
    Prix d'interprétation féminine et prix du Jury au Festival international du film de Marrakech
    Label Europa Cinemas au Festival international du film de Locarno
    Prix du Jury Jeunes au Festival du film français d'Helvétie
    Prix de la critique au Festival international du film francophone de Namur
    Mention spéciale du Jury au Festival du film de Varsovie
    Young Talent Award au FilmFest Hamburg
    Prix spécial du jury au Festival international du premier film d'Annonay

lundi 1 août 2016

Mimic

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Guillermo Del Toro. 1997. U.S.A. 1h45. Avec Mira Sorvino, Jeremy Northam, Alexander Goodwin, Giancarlo Giannini, Charles S. Dutton, Josh Brolin, Alix Koromzay.

Sortie salles France: 24 Septembre 1997. U.S: 22 Août 1997.

FILMOGRAPHIE: Guillermo Del Toro est un réalisateur, scénariste, romancier et producteur américain, né le 9 Octobre 1964 à Guadalajara (Jalisco, Mexique). 1993: Cronos. 1997: Mimic. 2001: l'Echine du Diable. 2002: Blade 2. 2004: Hellboy. 2006: Le Labyrinthe de Pan. 2008: Hellboy 2. 2013: Pacific Rim. 2015: Crimson Peak.


SYNOPSIS (Wikipedia): Une terrible épidémie transmise par des cafards ravage Manhattan, plusieurs milliers d'enfants sont contaminés et condamnés. Une action chimique étant impossible à cause de la résistance de ces insectes, le seul moyen est alors de trouver une arme biologique. Le seul espoir pour New York est de faire appel à une brillante entomologiste et généticienne : le Docteur Susan Tyler. Grâce à ses « judas » (insectes génétiquement modifiés), elle va pouvoir combattre et éradiquer ces cafards porteurs de la maladie. Trois ans passent et plus de maladie. Mais quelque chose de bien pire attend New-York. Un remède bien plus dévastateur que le mal.


Une excellente série B de film de monstre dont on reconnait bien là la pate gothique de Guillermo Del Toro auprès de savoir-faire technique, narratif, formel. On est surpris du jeu convaincant de Mira Sorvino avec sa bouille gentiment timorée, surtout lorsque celle-ci joue à contre-emploi une posture autrement héroïque lors de la seconde partie "survival". Photo et décors caverneux splendides, suspense bien géré, action homérique matinée de frissons, violence escarpée (n'importe qui peut trépasser, même auprès de bambins) et surtout des créatures cafardeuses absolument fascinantes dans leur condition génétiquement modifiée. 

Les +: Son thème écolo fustigeant les mutations génétiques.
           L'implication spontanée des comédiens soutenue par le minois candide de Mira Sorvino.
           La physionomie humaine des cafards mutants.
           Le sort dramatique de certains protagonistes
           Un rythme soutenu au gré d'une action horrifique émaillée d'agressions animales.

Les -: Des FX numériques parfois ratés mais dans l'ensemble rien de franchement répréhensible. 
           
*Bruno
23.10.23. 4èx

vendredi 29 juillet 2016

La Grande Vadrouille

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

de Gérard Oury. 1966. France/Angleterre. 2h05. Avec Louis de Funes, Bourvil, Terry-Thomas, Claudio Brook, Mike Marshall, Marie Dubois, Pierre Bertin, Andréa Parisy, Mary Marquet, Benno Sterzenbach, Paul Préboist, Henri Génès, Colette Brosset.

Sortie salles France: 8 Décembre 1966

FILMOGRAPHIE: Gérard Oury (Max-Gérard Houry Tannenbaum) est un réalisateur, acteur et scénariste français né le 29 avril 1919 à Paris, décédé le 20 Juillet 2006 à Saint-Tropez.
1960: La Main Chaude. La Menace. 1962: Le Crime ne paie pas. 1965: Le Corniaud. 1966: La Grande Vadrouille. 1969: Le Cerveau. 1971: La Folie des Grandeurs. 1973: Les Aventures de Rabbi Jacob. 1978: La Carapate. 1980: Le Coup du Parapluie. 1982: L'As des As. 1984: La Vengeance du Serpent à Plumes. La Joncque (inachevé). 1987: Levy et Goliath. 1989: Vanille Fraise. 1993: La Soif de l'or. 1996: Fantôme avec chauffeur. 1999: Le Schpountz.


Multi diffusé à la TV depuis sa sortie triomphante en salles si bien qu'il engrangea 17 millions de spectateurs, La Grande Vadrouille perdure son pouvoir de séduction 50 ans après sa confection. Réalisé par le maître du genre Gérard Oury, ce dernier continue de se surpasser après nous avoir comblé avec sa comédie rocambolesque, Le Corniaud, réalisé un an plus tôt. Recrutant à nouveaux ses deux acteurs fétiches, De Funès et Bourvil, la Grande Vadrouille allie avec une générosité sans égale aventures et comédie sous un sombre contexte de l'occupation en 1942. On peut d'ailleurs constater une certaine audace de la part de son auteur à se prêter au jeu de la dérision afin de dédramatiser le conflit meurtrier de la seconde guerre mondiale. Le PitchA Paris, trois aviateurs anglais rescapés d'un bombardement allemand vont tenter d'accéder à la zone libre avec l'appui d'un peintre en bâtiment (Bourvil) et d'un chef d'orchestre (De Funes). Incessamment pourchassés par les troupes allemandes et le major Achbach durant un périple jonché d'imprévus, ils vont user de subterfuges et bravoures pour s'y planquer avant d'accéder à la liberté.  


Nanti d'un scénario charpenté aussi inventif que débridé, la Grande Vadrouille multiplie à un rythme effréné gags, rebondissements, péripéties et quiproquos sous l'impulsion d'un duo antinomique aussi empoté que vaillant. Louis De Funes endossant avec son humeur capricieuse un héros vaniteux particulièrement égotiste même s'il perdure sa mission avec un courage insoupçonné. Beaucoup plus sobre dans sa fonction humaniste de faire-valoir, Bourvil insuffle une bonhomie fragile comme le démontre ses sentiments pour Juliette. Durant son cheminement infortuné avec Stanislas, il usera aussi de découragement et d'insoumission face à l'orgueil incorrigible de ce dernier. Autour de leurs tribulations improbables, les seconds-rôles féminins (Juliette, sœur Marie-Odile et Germaine) leur prêtent main forte avec une complicité finaude quand bien même les antagonistes (quelques officiers de passage, le soldat loucheur et surtout le ventripotent major Achbach) déambulent tous azimuts avec une autorité infructueuse. Enfin, nos trois fugitifs brittish s'investissent aussi fougueusement dans la partie de cache-cache en se raillant parfois de l'attitude hébété de nos héros franchouillards. Outre les morceaux d'anthologie hilarants que Gérard Oury transcende avec une originalité sans cesse renouvelée (le numéro inversé de la chambre d'hôtel semant la confusion chez les locataires, la scène du ronflement qui s'ensuit), les multiples itinéraires qu'arpentent nos héros sont valorisés de décors naturels à la beauté champêtre (photo flamboyante à l'appui). Ajouter à cela un thème musical aussi triomphal que gracieux et vous obtenez la recette miracle d'une comédie d'aventures aussi exaltantes qu'endiablées qu'il est impossible de récuser.


B.M. 3èx

NOTE WIKIPEDIA:
Avec plus de 17 millions de spectateurs lors de son exploitation en salles, le film a été pendant plus de trente ans le plus grand succès cinématographique sur le territoire français, toutes nationalités confondues (avant d'être dépassé par Titanic en 1998), et pendant plus de quarante ans le plus grand succès d'un film français sur le territoire français, avant d'être dépassé par Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon en avril 2008. Cependant, en proportion de la population française de l'époque, La Grande Vadrouille reste devant tous les autres films français avec 34 % des Français qui sont allés voir ce film, contre 31 % pour Bienvenue chez les Ch'tis.

Récompenses: Italie
        1966 : Prix du meilleur film étranger au festival du film de Taormina
        1967 : David di Donatello du meilleur producteur étranger pour Robert Dorfmann, décerné par                      l'Académie du cinéma italien
         Allemagne de l'Ouest:
        1977 : Golden Screen du meilleur film étranger

jeudi 28 juillet 2016

LE PETIT MONDE DE DON CAMILLO

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site kebekmac.blogspot.com

de Julien Duvivier. 1952. France/Italie. 1h45. Fernandel, Jean Debucourt, Gino Cervi, Sylvie, Vera Talchi, Franco Interlenghi.

Sortie salles France: 4 Juin 1952. Italie: 28 Mars 1952


                    "Il y a des personnes qui marquent nos vies, même si cela ne dure qu'un moment.
                     Et nous ne sommes plus les mêmes.
                     Le temps n'a pas d'importance mais certains moments en ont pour toujours."

Gros succès commercial en France si bien que Julien Duvivier envisagea la même année d'y tourner une suite, Le Petit monde de Don Camillo oppose la réunion fulminante de deux acteurs en acmé: Fernandel et le comédien italien Gino cervi. D'après un roman de Giovanni Guareschi, l'intrigue puise son ressort burlesque dans l'inimitié intarissable que se disputent un curé de campagne, Don Camillo, et un maire en herbe, Peppone, au sein de leur village Brescello. Communément obtus, arrogants, provocateurs et insolents au point d'en venir parfois aux mains, ces derniers se chamaillent quotidiennement au mépris de leur divergence politique. Peppone symbolisant un communiste martial ayant comme ambition l'inauguration d'une "maison du peuple" (une bibliothèque, une salle des fêtes, une salle de cinéma, une salle de repos, etc...) quand bien même Don Camillo tente de lui négocier une transaction afin de se partager un "jardin d'enfants". Au coeur de leur discorde, un couple d'amoureux versatiles finit par leur conjurer de les marier depuis l'opposition de leur famille (faute de leur statut social incompatible).


Comédie pittoresque menée tambour battant sous l'impulsion de deux tempéraments vantards, le Petit monde de Don Camillo constitue de prime abord un fabuleux numéro de "grandes gueules". Sans désir de provoquer un rire hilarant traditionnellement fondé sur les gags à répétition, Julien Duvivier compte plutôt sur la scrupuleuse description d'un village en ébullition sociale et sur la verve fantaisiste de Don Camillo aussi étroitement fidèle à la parole du Christ qu'à l'adversité amicale de son acolyte Peppone pour susciter l'amusement. Si Gino Cervi se prête spontanément au jeu machiste du maire communiste avec un bagout goguenard, Fernandel lui dispute la vedette avec un peu plus d'exubérance dans sa fonction ecclésiastique de prêtre caractériel. Incapable de réprimer ses nerfs et ses émotions face à un rival redoublant de sournoiserie et subterfuge pour emporter la mise, Don Camillo brave sa déontologie chrétienne avec un aimable anticonformisme ! (Jésus se résout d'ailleurs à lui pardonner chacune de ses impertinences !). Outre cette complicité d'acteurs impayables fondés sur un rapport de force orgueilleux, le Petit monde de Don Camillo n'est pas qu'une simple lutte des classes et un pied de nez au conservatisme. Il est également l'occasion pour son réalisateur de créer un univers champêtre digne de la Province de Pagnol ! Ce climat ensoleillé inscrit dans un noir et blanc limpide nous remémore nos vacances estivales sous l'impulsion pétulante de seconds-rôles aussi chaleureux qu'acariâtres (comme le souligne le couple orageux Gina/Mariolino). Si certains gags insufflent tout de même une drôlerie expansive, c'est l'omniprésence d'un "sourire convivial" qui domine nos émotions avant de se laisser chavirer par l'instant de tendresse particulièrement émouvant d'un "au-revoir" amiteux !


Une fable sur le sens de l'amitié et le progressisme. 
Bijou de cocasserie, d'émotions et de tendresse fondés sur l'espièglerie d'un duo de brimeurs susceptibles, le Petit monde de Don Camillo renoue également avec nos émotions d'enfance lorsque Julien Duvivier s'attarde avisamment à décrire la cohésion cordiale d'une démographie rurale en mutation sociale.  

B.M

FILMOGRAPHIE: Julien Duvivier est un réalisateur français, né le 8 octobre 1896 à Lille et mort le 29 octobre 1967 à Paris.
1967: Diaboliquement vôtre.  1963 Chair de poule. 1962 Le diable et les 10 commandements. 1962 La chambre ardente. 1960 Boulevard. 1960 La grande vie. 1959 Marie-Octobre. 1959 La femme et le pantin. 1957 Pot Bouille. 1957 L'homme à l'imperméable. 1956 Voici le temps des assassins... 1955 Marianne de ma jeunesse. 1954 L'affaire Maurizius. 1953 Le retour de Don Camillo. 1952 La fête à Henriette. 1952 Le petit monde de Don Camillo. 1951 Sous le ciel de Paris. 1950 Dernier témoin. 1949 Au royaume des cieux. 1948 Anna Karénine. 1946 Panique. 1944 Destiny (uncredited). 1944 L'imposteur. 1943 Untel père et fils. 1943 Obsessions. 1942 Six destins. 1941 Lydia. 1939 La charrette fantôme. 1939 La fin du jour. 1938 Toute la ville danse. 1938 Marie-Antoinette (uncredited)
1937 Un carnet de bal. 1937 Pépé le Moko (a film by). 1937 L'homme du jour. 1936 La belle équipe
1936 Le golem. 1935 La bandera. 1935 Golgotha. 1934 Maria Chapdelaine. 1934 Le paquebot Tenacity. 1933 La machine à refaire la vie. 1933 Le petit roi. 1933 La tête d'un homme. 1932 La Vénus du collège. 1932 Poil de carotte. 1932 Die fünf verfluchten Gentlemen. 1932 Allo Berlin? Ici Paris ! 1931 Les cinq gentlemen maudits. 1931 David Golder. 1930 Au bonheur des dames. 1930 La vie miraculeuse de Thérèse Martin. 1929 Maman Colibri. 1929 Le miracle de la mer. 1928 Le tourbillon de Paris. 1927 L'homme à l'Hispano. 1927 Le mystère de la tour Eiffel. 1927 Le mariage de Mademoiselle Beulemans. 1927 Révélation. 1925 Poil de carotte. 1925 L'abbé Constantin. 1924 L'oeuvre immortelle. 1924 Coeurs farouches. 1924 Credo ou la tragédie de Lourdes. 1924 La machine à refaire la vie. 1923 Le reflet de Claude Mercoeur. 1922 Der unheimliche Gast. 1922 L'ouragan sur la montagne. 1922 Les Roquevillard. 1922 L'agonie des aigles (co-director). 1921 Le logis de l'horreur. 1920 La reincarnation de Serge Renaudier. 1919: Le Prix du sang

mardi 26 juillet 2016

COLONIA. Prix du Public, Valenciennes 2016.

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Florian Gallenberger. 2015. Allemagne. 1h50. Avec Emma Watson, Daniel Brühl, Michael Nyqvist, Julian Ovenden.

Sortie salles France: 20 Juillet 2016. Allemagne: 18 Février 2016. 

FILMOGRAPHIEFlorian Gallenberger est un réalisateur allemand né le 23 Février 1972 à Munich. 2001: Honolulu. 2004: Schatten der Zeit. 2009: John Rabe, le juste de Nankin (John Rabe). 2015: Colonia.


Prenant pour contexte historique les conditions de vie inhumaines d'un camp de prisonnier sous le régime de Pinochet, Colonia emprunte le schéma du thriller pour mieux contourner les clichés usuels du film de prison. 1973. Lena, hôtesse de l'air, vit le grand amour avec Daniel, un activiste politique allemand engagé contre la dictature de Pinochet. Au moment d'un coup d'état perpétré par les sbires chiliens du général, Daniel est embrigadé dans la Colonia Dignidad pour cause d'espionnage. Ce camp de prisonniers tenu secret par la police locale est dirigé par Paul Schäfer, un prédicateur pervers adepte des tortures et sévices sexuels. Depuis que les comparses de Daniel refusent de lui porter assistance, et pour tenter de le sauver, Lena s'engage à infiltrer la colonie en se faisant passer pour une religieuse. 


Sous le pilier de la force des sentiments, Florian Gallenberger exploite assez efficacement une romance passionnelle afin de justifier l'épreuve de force d'une héroïne juvénile confinée dans une secte religieuse. En évitant judicieusement la violence racoleuse de scènes de torture souvent tributaires du drame carcéral, le réalisateur préconise la mise en place d'un suspense latent quant aux tentatives désespérées des amants de se reconnaître (hommes et femmes sont départagés en deux camps) avant leur espoir d'évasion. Baignant dans une ambiance malsaine méphitique sous l'autorité d'une doctrine religieuse sans vergogne, Colonia traduit un climat d'insécurité à la lisière de la folie comme le souligne le comportement laxiste des prisonniers lobotomisés par leur gourou. Par le biais du jeu machiavélique de ce dernier, l'acteur Michael Nyqvist se glisse dans la peau du tortionnaire avec sa trogne vérolée. Au jeu de regard vicié se dispute une animosité bestiale lorsqu'il exerce de lui même une violence punitive sur femmes et enfants, ou lorsqu'il ordonne à ses disciples de leur perpétrer humiliations verbales et châtiments corporels en guise d'expiation. Ce personnage vil, couard et sournois parvient à provoquer le malaise par son autorité castratrice et la mesquinerie de ses pulsions déviantes. Quant à nos amants en perdition s'efforçant de se retrouver et de dépasser leur peur par un jeu de stratège perfide, ils se partagent la vedette avec une sobriété assez poignante. Emma Watson provoquant sans complaisance émotion empathique et force morale dans sa condition soumise quand bien même Daniel brühl insuffle un autoritaire jeu de simulacre en se fondant dans la peau d'un benêt décérébré. 


Sans laisser de souvenir impérissable, Colonia structure par le principe du survival un efficace suspense qui ira crescendo jusqu'au final d'une intensité haletante. Parvenant à s'extraire de la redite du drame carcéral sous l'appui d'une mise en scène et d'une distribution solides, Florian Gallenberger exploite certaines facilités et clichés en s'appuyant sur le mode ludique du thriller et la véracité du fait-divers. Un parti-pris à résonance universelle lorsqu'il s'agit de dénoncer inlassablement barbarie et corruption politique sous l'autocratie d'un général chilien tristement célèbre. 

A la mémoire des victimes de Colonia Dignidad.

Dédicace à Frederic Serbource

B.M

LA REALITE HISTORIQUE
Spoiler ! Colonia Dignidad était un camp de torture de la police secrète chilienne. Des centaines de détenus y furent interrogés, tués et enterrés. En presque 40 ans, seulement 5 personnes de cette secte ont réussi à s'échapper. Les photos sorties clandestinement de Colonia Dignidad ont été publiées mondialement créant un énorme scandale. Cependant, rien ne changea au Chili. Paul Schäfer ne fut mis en accusation qu'à la fin du régime de Pinochet pour être finalement arrêté en Argentine en 2004. Ni le général Pinochet, ni les employés de l'ambassade d'Allemagne ne furent tenu responsables de leur collaboration avec Paul Schäfer. Paul Schäfer fut condamné à 33 ans de prison pour des milliers d'actes d'abus sexuels sur enfants ainsi que pour d'autres crimes. Il est mort en prison à Santiago en 2010. Fin du Spoiler.