samedi 12 novembre 2016

CHARLIE ET SES DROLES DE DAMES


de Mc G. 2000. 1h38. Avec Cameron Diaz, Drew Barrymore, Lucy Liu, Bill Murray, Sam Rockwell,
Kelly Lynch, Crispin Glover, Tim Curry.

Sortie salles France: 22 Novembre 2000

FILMOGRAPHIE: Joseph McGinty Nichol, dit McG, est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 9 août 1968 à Kalamazoo (Michigan). 2000 : Charlie et ses drôles de dames (Charlie's Angels). 2003 : Charlie's Angels 2. 2006 : We Are Marshall. 2009 : Terminator Renaissance. 2012 : Target. 2014 : 3 Days to Kill. 2016 : The Babysitting.


Chronique express.

Blockbuster estampillé tous publics, Charlie et ses drôles de dames constitue un divertissement gogo 100% fun et jouissif dans son panel de bastons martiales et cascades chorégraphiques étonnement LISIBLES (à contre emploi des prods actuelles donc) au sein d'un cadre esthétique rutilant oscillant décors exotiques, boites de nuits et luxueuses villas. L'intrigue frivole (non exempt de rebondissements certes convenus) n'étant qu'un prétexte pour aligner sans modération un enchaînement de rixes endiablés sous l'impulsion pétulante de 3 sexy girls ivres d'aventures et de romance (mention spéciale au tempérament impétueux de la bombasse Cameron Diaz !) et sous la contribution musicale d'une BO survoltée !

Si on s'amuse autant comme des gosses durant leur cheminement fantasque c'est grâce à l'approche décomplexée d'un cinéaste ne prenant jamais au sérieux son intrigue débridée et parvenant même à transcender l'improbabilité de l'action dans le domaine du crédible.


Bref, un pop-corn movie (plaisir coupable ou nanar de luxe c'est selon !) plein de charme et d'adrénaline au point de nous donner la pêche avec un sourire de bambin extatique ! Vite la suite !

B-M

On prend les mêmes et on recommence, avec trois fois plus de super méchants (dont l'entrée en scène de la tigresse Demi Moore !) et de bravoures homériques siphonnées du bulbe !

Reprenant à peu de choses près le même schéma narratif, une séquelle aussi réussie que son homologue misant l'accent sur la semi-parodie dans son brassage de cocasserie, d'érotisme infantile, d'action déjantée et de références cinégéniques. Crevant l'écran à chacune de leurs apparitions (prédilection pour le tempérament impétueux de Cameron Diaz), nos 3 wonder womens au sourire ultra bright perdurent dans l'affrontement avec un héroïsme oriental aussi dégénéré qu'improbable. Comme pour son précédent modèle, et pour faire passer la pilule de la surenchère (on se rapproche clairement d'un film de super-héros !), le réalisateur mise sur le second degré afin de justifier sa débauche pyrotechnique ! Et ça fonctionne du tonnerre dans la majorité des situations toutes plus folingues !  


Un second plaisir coupable donc beaucoup plus impressionnant en terme d'action (numérique) calibrée, rehaussé d'un grain de folie que sa galerie effrontée de personnages excentriques traduit avec une dérision irrésistiblement cartoonesque.  

B-M

vendredi 11 novembre 2016

AVATAR

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site yourentertainmentnow.com

de James Cameron. 2009. U.S.A. 2h42. Avec Sam Worthington, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodríguez, Zoe Saldana, Wes Studi, CCH Pounder, Laz Alonso.

Sortie salles France: 16 Décembre 2009. U.S: 18 Décembre 2009

FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada)
1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.


Succès planétaire public et critique au profit d'un budget pharaonique, Avatar prône le Blockbuster familial sous l'effigie d'une 3D révolutionnaire ! Outre l'expérience sensitive qu'il suscite avec ce relief immersif, Avatar peut autant se savourer en version plate si bien que le sentiment d'évasion que Cameron parvient à nous procurer nous laisse béa d'admiration. De par la perfection d'effets-spéciaux numériques à la pointe de la technologie et du réalisme conféré à ses décors naturels artificiels. La planète bucolique Pandora se dévoilant sous nos yeux avec une harmonie lyrique ! La tribu aborigène des Na'vy doit bientôt se confronter à l'hostilité d'une armée américaine désireuse de leur dérober un minerai qui pourrait résoudre la crise énergétique sur Terre. Avec le subterfuge d'un clonage de Na'vy combiné à des gènes humains, Jake Sully infiltre leur tribu afin de gagner leur confiance et les inciter à quitter les lieux. En plein apprentissage de leur coutume guerrière et écolo, il finit par s'attacher à leurs liens familiaux au moment même ou il s'éprend d'amour pour Neytiri.


En créateur d'univers chimérique et de créatures humanoïdes jamais vus au préalable, James Cameron nous offre un spectacle à la fois épique et onirique au travers d'une intrigue truffée de thèmes tristement actuels. Manifeste contre le militarisme, l'impérialisme, le capitalisme, le racisme et la deforestation (on songe à la condition amazonienne), Avatar constitue une leçon d'enseignement pour les générations futures sous couvert d'une préservation écolo (la faune et la flore bafouées par l'homme constituant l'épice des enjeux bellicistes !). Science-fiction, fantastique, guerre, romance se chevauchant habilement sous l'impulsion d'une dimension humaniste si bien que James Cameron parvient à donner chair à ces humanoïdes avec une candeur souvent poignante. C'est dire l'exploit technique qu'il est parvenu à transfigurer en donnant vie à ces E.T d'un genre nouveau (leur corps longiligne contrastant avec leur épiderme d'une teinte azur !). Par ailleurs, en réinterprétant l’histoire coloniale de l’Amérique contre les amérindiens, Cameron exploite intelligemment le Blockbuster homérique par la noble cause d'une ethnie démunie mais pétrie d'espoir, de bravoure et de dignité afin de ne pas céder au chantage impérieux.


Le Blockbuster dans son apparat novateur !
Leçon d'apprentissage et de tolérance auprès des ethnies étrangères, respect pour l'environnement naturel mais aussi pour le sacre des sépultures (réflexion spirituelle en sus !), Avatar constitue un magnifique récit initiatique sous le pilier d'un transfuge en rédemption romantique. Nanti d'un souffle épique vertigineux et d'un lyrisme capiteux par le biais de décors édéniques, Avatar envoûte notre sentiment d'évasion avec une acuité humaine bouleversante.

B-M. 2èx

jeudi 10 novembre 2016

LE FABULEUX DESTIN D'AMELIE POULAIN. César du Meilleur Film, 2002.

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Jean Pierre Jeunet. 2001. France. 2h02. Avec Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Lorella Cravotta, Serge Merlin, Jamel Debbouze, Clotilde Mollet, Claire Maurier, Isabelle Nanty, Dominique Pinon, Artus de Penguern, Yolande Moreau, Urbain Cancelier, Maurice Bénichou, Michel Robin, Andrée Damant, Armelle, Claude Perron, André Dussollier, Flora Guiet .

Sortie salles France: 25 Avril 2001. U.S: 2 Novembre 2001

FILMOGRAPHIE: Jean Pierre Jeunet est un réalisateur et scénariste français né le 3 Septembre 1953 à Roanne, Loire.
1978: l'Evasion (court), 1980: Le Manège (animation de marionnettes), 1981: Le Bunker de la dernière rafalle (court 26 mns coréalisé avec Marc Caro), 1984: Pas de repos pour Billy Brakko (court), 1989: Foutaises, 1991: Delicatessen (coréalisé avec Marc Caro), 1995: La Cité des Enfants perdues (coréalisé avec Marc Caro), 1997: Alien, la Résurrection, 2001: Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, 2004: Un Long Dimanche de Fiançailles, 2009: Micmacs à Tire-larigot. 2013: L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spive.


"Il n’y a que deux façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle."

8 636 041 entrées lors de sa sortie rien qu'en France (aujourd'hui, il cumule 32 405 858 entrée à travers le monde !), une vingtaine de récompenses internationales, une contribution musicale proverbiale de Yann Tiersen (BO écoulée à plus d'1 million d'exemplaires, César de la meilleure bande originale), Le Fabuleux Destin d'Amélie poulain déchaîna les passions d'un public galvanisé par ces bulles d'allégresse ! Hymne existentiel, message d'espoir et d'optimisme pour la conquête des coeurs, cantique au charme discret des petites choses de la vie par le biais des tocs et des saveurs culinaires, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain exalte le rêve sous l'impulsion d'une (fée) philanthrope avide de bouleverser l'existence de son entourage. Car fuyant l'ennui et la solitude depuis sa difficile enfance sans affection parentale, Amélie s'empresse de se soucier des autres en leur élaborant des stratégies fructueuses afin de semer le bonheur sur leur chemin.


Illuminé par la présence candide d'Audrey Tautou, celle-ci transfigure son portrait altruiste avec une fantaisie démiurge ! Discrètement gadin, introvertie et redoutablement timorée lorsqu'il s'agit de conquérir le coeur d'un inconnu, Amélie doit affronter l'épreuve du dépassement de soi, l'audace de transgresser ses peurs afin d'extérioriser ses sentiments ! D'une inventivité endémique dans son lot de détails déjantés à la poésie évocatrice (notamment celle en rapport à l'enfance) et de situations cocasses où le baroque se disputent à l'effronterie, le destin singulier d'Amélie converge à l'endurence du jeu de piste romantique depuis sa remise en question de préfigurer son propre bonheur. Avec sa scénographie chaleureuse d'un paris provincial où cohabitent les petites gens, Jean Pierre Jeunet esthétise son cadre de carte postale parmi les teintes criardes du rouge, du vert et du jaune. Sous l'impulsion de ces citadins loufoques, caractériels, aigris, provocateurs, névrosés, voirs désespérément esseulés, Jeunet leur rend hommage avec un humanisme pétri de tendresse. Par l'entremise de notre héroïne redresseuse de tort, telle une Zorro en juppe courte, le fabuleux destin d'Amélie Poulain ne cesse de prodiguer l'intensité du moment présent par la simplicité de notre quotidienneté, quand bien même d'autres se morfondent dans le regrêt de n'avoir pu saisir leur chance.


La vie est un miracle
Instant d'émotions candides où l'onirisme enchanteur, l'humour coquin et le vertige amoureux se renouvellent sans cesse sous le tempérament pétulant de comédiens fantasques, le Fabuleux destin d'Amélie Poulain scande la festivité existentielle. Celle d'y dévorer sans complexe l'instant présent à l'instar d'une aventure riche en surprises et expériences humaines quand on s'y donne les moyens de les provoquer ! Une fulgurance féérique de tous les instants qu'Amélie nous prodigue généreusement avec une grâce scintillante ! En d'autres termes, offrez le bonheur à votre entourage, ils vous le rendront !

B-M. 3èx

Récompenses:
Festival international du film de Karlovy Vary 2001 : Globe de cristal
Festival international du film de Toronto 2001 : People's Choice Award
Festival international du film de Chicago 2001 : Prix du public
Festival international du film d'Édimbourg 2001 : Prix du public
Festival du film de Cabourg 2001 : Prix du meilleur acteur pour Mathieu Kassovitz
Prix du cinéma européen 2001 :
People's Choice Award du meilleur film européen
Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
Meilleure photographie
César 2002 :
Meilleur film
Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
Meilleure musique originale pour Yann Tiersen
Meilleurs décors pour Aline Bonetto
Critics Choice Awards 2002 : meilleur film en langue étrangère
BAFTA Awards 2002 :
Meilleur scénario original pour Guillaume Laurant et Jean-Pierre Jeunet
Meilleure direction artistique pour Aline Bonetto
Prix Amanda 2002 : meilleur film étranger
Prix Goya 2002 : meilleur film européen
Prix Lumières 2002 :
Meilleur film
Meilleure actrice pour Audrey Tautou
Meilleur scénario
Lions tchèques 2002 : meilleur film étranger
Guldbagge Awards 2002 : meilleur film étranger
Independent Spirit Awards 2002 : meilleur film étranger
Prix Sant Jordi du cinéma 2002 : meilleure actrice étrangère pour Audrey Tautou
London's Favourite French Film 2004 : prix des internautes

mercredi 9 novembre 2016

ALICE OU LA DERNIERE FUGUE

                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site festival-gerardmer.com

de Claude Chabrol. 1977. France. 1h33. Avec Sylvia Kristel, Charles Vanel, André Dussollier, Bernard Rousselet, Fernand Ledoux, Jean Carmet, François Perrot.

Sortie salles France: 19 Janvier 1977.


Unique incursion dans le Fantastique chez Claude Chabrol, Alice ou la dernière fugue est une invitation au rêve parmi l'errance d'une jeune itinérante piégée dans un environnement sans repères. Lassée de sa vie conjugale avec son amant, Alice décide de quitter le foyer pour s'aventurer vers une contrée inconnue. Sous une pluie battante, elle fait escale chez le propriétaire d'une vaste bâtisse à proximité d'un bois. Chaudement accueillie par le domestique, Alice sympathise avec l'occupant si bien qu'elle décide d'accepter de passer la nuit parmi leur compagnie. Mais le lendemain, interloquée de l'absence de ces derniers, elle quitte le domicile avant de se rendre compte qu'elle reste prisonnière de cet endroit reculé.


Etrange, insolite, nonsensique, Alice ou la dernière fugue constitue une expérience fantasmagorique avec l'irrationnel ! L'héroïne côtoyant des personnages tantôt excentriques, tantôt interlopes au fil de son cheminement circonvolutionnaire. Plongé dans un univers naturel où viennent s'y greffer des phénomènes singuliers (notamment cette rupture temporelle), Alice se laisse guider par son instinct aventureux avant de se laisser gagner par la lassitude de quidams volontiers provocateurs (il est interdit de leur poser des questions !). Scandé par la beauté naturelle de Sylvia Kristel, inoubliable interprète d'Emmanuelle, cette dernière insuffle une présence lascive toute en pudeur et sagesse même si Chabrol décide de nous dévoiler l'espace d'un instant sa plus simple anatomie en guise d'érotisme suave. Curieuse, fragile et placide à tenter de percer les mystères qui entourent la demeure gothique, Sylvia Kristel exprime ses émotions avec une douce inquiétude au fil d'un cheminement routinier (les évènements semblent se répéter, tant au niveau des rencontres impromptues avec des personnages badins que des phénomènes frivolement inquiétants qu'instaure la demeure !). Par le biais de sa présence fantasmatique et du brio avisé de Chabrol à crédibiliser le cadre gothique (la demeure sombre et vétuste) et naturel (son magnifique jardin solaire) d'un univers hermétique, Alice ou la dernière fugue est une immersion envoûtante dans le psyché torturé d'une victime en quête de discernement.


La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille. 
Réflexion métaphysique sur notre perception de la réalité, catharsis sur l'acceptation de la mort, Alice ou la dernière fugue peut se targuer d'être une des rares réussites du Fantastique français dans sa faculté à nous immerger dans un rêve abscons finalement identifiable (la révélation inévitablement prévisible de son épilogue). Une véritable perle d'onirisme sensiblement ensorcelant et réconfortant que Chabrol et la divine Sylvia Kristel transfigurent avec stylisme épuré. Pour parachever, pardon d'avoir omis la complémentarité des excellents seconds-rôles impartis à Jean Carmet, André Dussollier et surtout Charles Vanel !

Dédicace à Philippe Beun-Garbe
B-M

FILMOGRAPHIE: Claude Chabrol est un réalisateur français, producteur, acteur, scénariste et dialoguiste, né le 24 juin 1930, décédé le 12 septembre 2010.
1959 : Le Beau Serge. 1959 : Les Cousins. 1959 : À double tour. 1960 : Les Bonnes Femmes. 1961 : Les Godelureaux. 1962 : Les Sept Péchés capitaux (segment L'Avarice avec J.-C. Brialy). 1962 : L'Œil du Malin. 1963 : Ophélia. 1963 : Landru. 1964 : L'Homme qui vendit la tour Eiffel
(segment dans Les Plus Belles Escroqueries du monde). 1964 : Le Tigre aime la chair fraîche. 1965 : Paris vu par... (segment La Muette). 1965 : Marie-Chantal contre docteur Kha. 1965 : Le Tigre se parfume à la dynamite. 1966 : La Ligne de démarcation. 1967 : Le Scandale. 1967 : La Route de Corinthe. 1968 : Les Biches. 1969 : La Femme infidèle. 1969 : Que la bête meure. 1970 : Le Boucher
1970 : La Rupture. 1971 : Juste avant la nuit. 1971 : La Décade prodigieuse. 1972 : Docteur Popaul
1973 : Les Noces rouges. 1974 : Nada. 1975 : Une partie de plaisir. 1975 : Les Innocents aux mains sales. 1976 : De Grey, un récit romanesque Téléfilm. 1976 : Les Magiciens. 1976 : Folies bourgeoises
1977 : Alice ou la Dernière Fugue. 1978 : Les Liens de sang. 1978 : Violette Nozière. 1980 : Le Cheval d'orgueil. 1982 : Les Fantômes du chapelier. 1984 : Le Sang des autres. 1985 : Poulet au vinaigre. 1986 : Inspecteur Lavardin. 1987 : Masques. 1988 : Le Cri du hibou. 1989 : Une affaire de femmes. 1990 : Jours tranquilles à Clichy. 1990 : Docteur M.1991 : Madame Bovary. 1992 : Betty
1993 : L'Œil de Vichy. (une sélection des actualités du régime de Vichy). 1994 : L'Enfer. 1995 : La Cérémonie. 1997 : Rien ne va plus. 1999 : Au cœur du mensonge. 2000 : Merci pour le chocolat (prix Louis-Delluc). 2002 : La Fleur du mal. 2004 : La Demoiselle d'honneur. 2006 : L'Ivresse du pouvoir
2007 : La Fille coupée en deux. 2008 : Bellamy

mardi 8 novembre 2016

DEATH WARMED UP. Licorne d'Or au rex de Paris, 1984.

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemascream.com

de David Blyth. 1984. Nouvelle-Zélande. 1h23. Avec Norelle Scott, William Upjohn, Margaret Umbers, Michael Hurst, David Letch.

Sortie salles Nouvelle-Zélande: 25 Avril 1985

FILMOGRAPHIE: David Blyth est un réalisateur, scénariste et producteur néo-zélandais né 1956 à Auckland. 2013: Ghost Bride. 2010 Wound. 2004 Bound for Pleasure (Video documentary). 2001 Exposure (Video). 1997 Rouge sang. 1995 The Call Up. 1994: Kahu & Maia. 1992: My Grandpa Is a Vampire. 1990 Virus vampire. 1989 House III (non crédité). 1984 Death Warmed Up. 1983 It's Lizzie to Those Close (télé-film). 1980 A Woman of Good Character. 1978 Angel Mine.


Expérience de cinéma extrême inédite en salles dans l'hexagone mais bien connue des vidéophiles lors de sa location Vhs éditée par René Chateau, Death Warmed Up est une production néo-zélandaise façonnée par un esprit dégénéré ! David Blyth nous entraînant dans une sarabande infernale jusqu'au-boutiste dans son maelstrom d'images frénétiques où se disputent gore craspec et excentricité comportementale inscrite dans la démence ! Trip expérimental dégingandé, notamment au niveau des cadrages obliques et d'une caméra à l'épaule constamment agressive (et tantôt rotative !), Death warmed-up fait office d'ovni vitriolé si bien que son scénario à la fois foutraque et improbable n'est qu'un prétexte pour cristalliser un univers déluré afin de perdre les repères du spectateur médusé de son climat d'hystérie collective !


Après avoir purgé 7 ans en psychiatrie, faute d'avoir assassiné ses parents, Michael est déterminé à retrouver le responsable de son internement. Un savant fou perfide ayant comme unique dessein de découvrir le secret de l'immortalité en pratiquant d'horribles expériences sur des cobayes humains. Avec sa compagne et un couple, Michael parvient à retrouver sa trace au sein d'une archipel reculée. Mais sur place, ils sont rapidement agressés par des marginaux motorisés avant d'être poursuivis par des zombies et des infirmiers persifleurs ! Un pitch incongru digne d'une série Z que David Blyth parvient à transcender par une inventivité formelle (même si les décors standards sont réduits au minimum) et une avalanche de situations horrifiques d'une vigueur dérangeante ! Le cinéaste insistant abusivement de plans serrés sur l'expression déjantée des comédiens avant d'exacerber la violence des corps à corps entre survivants et agresseurs ! Parmi l'impulsion névrosée de ces interprètes amateurs inconnus du public français, leur surjeu se prête harmonieusement au climat bisseux de cette production indépendante de souche néo-zélandaise. Sous le faisceau de spots de lumières criards, d'une partition dissonante et d'une scénographie fétide érigée autour d'une clinique chirurgicale (dissection en gros plan de boites crâniennes !), Death warmed-up nous confine dans un dédale malsain en chute libre. A l'instar de sa dernière demi-heure apocalyptique aussi explosive et méchamment sanglante que tragique et vertigineuse (notamment ce plan final d'une vigueur émotionnelle en berne !).


Une expérience schizophrène en roue libre animée par une démence contagieuse !
Totalement fou, saugrenu et nonsensique (ou alors si peu !), Death warmed-up transcende l'expérience atypique d'un cauchemar sur pellicule aussi glauque que bigarré. Un authentique film culte justement récompensé de la Licorne d'Or à Paris prouvant en l'occurrence que son impact visuel reste toujours aussi probant que dépaysant ! (on peut d'ailleurs aussi relever en arrière plan - et en guise d'ironie - l'environnement contrairement rassurant de ces vastes plaines verdoyantes). 

B-M. 4èx
08.11.16
08.03.11. (161)

Récompense: Licorne d'Or au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1984.

lundi 7 novembre 2016

LES CONTES DE LA NUIT NOIRE. Grand Prix, Avoriaz 91.

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site luv-movies.com

"Tales from the Darkside: The Movie" de John Harrison. 1990. U.S.A. 1h37. Avec Deborah Harry, David Forrester, Matthew Lawrence, Christian Slater, Steve Buscemi, Julianne Moore, James Remar, Rae Dawn Chong.

Sortie salls France: 15 Mai 1991.

FILMOGRAPHIEJohn Harrison est un réalisateur américain et compositeur de musique de films né en 1948. Au cinéma: 1979 : Effects. 1990 : Darkside, les contes de la nuit noire. 2009: Livres de sang. A la télévision: 1995 : Donneur inconnu. 1996 : The Assassination File. 2000 : Dune (mini-série). 2005 : Supernova (téléfilm). 2008: Blank Slate. Discographie: 1983 : Creepshow. 1986 : Le Jour des morts-vivants. 1990 : Tales from the dark Side, the Movie. 2007 : Effects (B.O. du film de 1979).


N'y allons pas par quatre chemins, Les Contes de la Nuit constitue un film à sketchs (déclinaison de la série TV Histoires de l'autre monde) de ce qu'il y a de plus élémentaire, faute à des scénarios peu surprenants et d'une carence de suspense et de tension. A titre de comparaison, n'importe quel épisode des Contes de la Crypte s'avère largement plus fréquentable ! Je me demande alors comment une oeuvre aussi mineure ait pu autant convaincre le jury d'Avoriaz au point de lui décerner le fameux Grand Prix malgré ses qualités techniques ? Outre le plaisir de retrouver à l'écran Christian Slater, Steve Buscemi et Julianne Moore et de s'impressionner de la cruauté de certaines mises à morts, le 1er sketch concernant la résurrection d'une momie par des étudiants peine à captiver, faute d'un cheminement meurtrier routinier.


Si le second segment bénéficie d'un montage inventif, d'un pitch un peu plus original (la vengeance d'un chat noir et les morts qu'il accumule malgré le recrutement d'un tueur à gage) et une fois encore d'effets spéciaux convaincants (l'incroyable séquence du félin pénétrant à l'intérieur de la gorge d'une victime !), son manque de rebondissements et la monotonie des situations d'appréhension peinent à surprendre. Pour clore, on se console un peu avec sa dernière histoire dépeignant sous l'impulsion d'un score envoûtant l'histoire d'amour impossible entre un peintre et une jeune inconnue. Ce dernier ayant préalablement conclu un étrange pacte avec une créature ailée ! Celui de lui promettre de garder à jamais le silence sur sa sauvage agression en guise de clémence. Bien que son cheminement narratif ne cultive pas non plus de surprises, il s'avère un peu mieux conté et étoffé au niveau de la caractérisation du couple en étreinte amoureuse, notamment grâce aux attachantes prestances de James Remar et Rae Dawn Chong. Sa conclusion épouvantable et ses séquences impressionnantes sublimant l'iconographie d'une créature mythologique rehaussant l'aspect tragique de ce conte horrifique émotionnellement empathique.


Si Les Contes de la nuit noire se laisse suivre sans ennui avec une éventuelle indulgence, il s'avère aussitôt oublié sitôt le générique bouclé, et ce en dépit de la présence sarcastique de la chanteuse Deborah Harry entrevue lors des interludes ludiques. 

B-M. 3èx

Récompense: Grand Prix au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1991

vendredi 4 novembre 2016

LA MAIN SUR LE BERCEAU. Grand Prix, Cognac 92.

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site subscene.com

"The Hand That Rocks the Cradle" de Curtis Hanson. 1992. 1h50. Avec Annabella Sciorra, Rebecca De Mornay, Matt McCoy, Ernie Hudson, Julianne Moore, Madeline Zima, John de Lancie

Sortie salles France: 9 Septembre 1992. U.S: 10 Janvier 1992

FILMOGRAPHIE: Curtis Hanson, né le 24 mars 1945 à Reno (Nevada) et mort le 20 septembre 2016 à Los Angeles (Californie), est un réalisateur, producteur et scénariste américain. 1973 : Sweet Kill. 1980 : The Little Dragons. 1983 : American Teenagers. 1987 : Faux témoin. 1990 : Bad Influence. 1992 : La Main sur le berceau. 1994 : La Rivière sauvage. 1997 : L.A. Confidential. 2000 : Wonder Boys. 2002 : 8 Mile. 2005 : In Her Shoes. 2007 : Lucky You. 2012 : Chasing Mavericks (coréalisé avec Michael Apted).


En pleine vogue du thriller érotico-horrifique initié par Liaison fatale et Basic Instinct, La Main sur le Berceau fit sensation au festival de Cognac si bien qu'il remporte le Grand Prix, le Prix d'interprétation Féminine pour Rebecca De Mornay et le Prix du Public durant l'année de sa sortie. A la suite du suicide de son époux gynéco dénoncé par une de ses patientes pour attouchements sexuels, sa défunte épouse décide de se faire passer pour une nourrice auprès de cette dernière afin de se venger. A partir de ce pitch limpide préfigurant un divertissement formaté bâti sur l'efficacité de confrontations tendues entre une nurse psychotique et une famille prévenante, Curtis Hanson élude adroitement les conventions dans sa faculté d'instaurer un suspense latent au fil progressif d'une vengeance circonspecte. Epaulé de la prestance désarmante de naturel de Rebecca De Mornay littéralement habitée par sa fonction sournoise et par sa haine contenue (si on élude son accès de fureur extériorisée dans les toilettes et sa punition expéditive finale !), La Main sur le Berceau cultive des situations particulièrement cohérentes.


De par la perversité de cette mégère experte en art de la manipulation, de l'humiliation (la scène de la surprise-party) et du chantage jusqu'aux stratégies meurtrières (le piège à verre dans la serre, les inhalateurs d'asthme vidés de leur gaz). Tant auprès du domestique déficient (la proie la plus facile à incriminer) que du couple Bartel et de leurs enfants inévitablement naïfs d'apprivoiser sa fausse bonhomie. Cette dernière usant notamment de son charme raffiné et de son regard azur pour endormir ses victimes dans un jeu tacite de séduction. Grâce à la sobriété des seconds-rôles se partageant la sérénité dans la cohésion familiale, Curtis Hanson fait naître une tension en ascension depuis leur dégénérescence morale à s'opposer au simulacre de la félonie. Au travers de cette cellule conjugale en implosion, le réalisateur insiste surtout sur le témoignage démuni de l'épouse Bartel brillamment manipulée par la nourrice si bien qu'elle finit par y délaisser son époux et ses enfants. Dans ce jeu roublard de manipulation, la tournure cauchemardesque des évènements va monter d'un échelon lorsque la mort viendra frapper à leur porte. Curtis Hanson culminant cette déchéance vindicative vers un point d'orgue terrifiant dans son jeu de cache-cache rigoureusement charpenté ! (et ce en dépit de clichés usuels du genre).


Thriller à suspense mené avec savoir-faire et rehaussé d'une efficacité ciselée dans sa tension subtilement oppressante (l'incroyable séquence claustro d'une asphyxie asthmatique !), La Main sur le berceau bénéficie en outre d'un casting convaincant afin de crédibiliser les enjeux humains sévèrement molestés par une psychopathe maternelle (son unique dessein n'étant que de fonder une nouvelle famille, à l'instar du Beau-Père de Joseph Ruben !). Une mécanique frissonnante redoutablement pernicieuse et viciée ! 

3èx

Récompenses: Grand Prix, Prix du public et Prix de la meilleure actrice (Rebecca De Mornay), lors du Festival du film policier de Cognac 1992.