mercredi 11 janvier 2017

THE GIRL WITH ALL THE GIFTS

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site IMDB

de Colm McCarthy. 2016. Angleterre/U.S.A. 1h51. Avec Gemma Arterton, Sennia Nanua, Glenn Close, Paddy Considine, Anamaria Marinca, Dominique Tipper.

Sortie salles Angleterre: 23 Septembre 2016

FILMOGRAPHIEColm McCarthy est un réalisateur et scénariste anglais né le 16 Février 1973 à Edinburgh. Scotland, UK. 2004: Baldy McBain (télé-film). 2010: Outcast. 2016: The Girl with All the Gifts.


Réalisateur néophyte signataire d'un télé-film et d'un long-métrage relativement passé inaperçu (Outcast), Colm McCarthy surprend agréablement avec The Girl With all the Gifts en empruntant brillamment le thème éculé des infectés. Dans un monde dystopique, les membres d'une base militaire tentent de se prémunir contre la menace d'infectés affamés de chair humaine. Dirigeant une petite classe d'enfants contaminés mais doués de conscience et de sensibilité, l'institutrice Miss Justiniau essaie de les éduquer avec l'espoir de les humaniser, quand bien même le docteur Caldwell ne songe qu'à les expérimenter afin de trouver un vaccin qui pourrait sauver l'humanité. Mais l'assaut impromptu d'une armée d'infectés contraignent quelques survivants ainsi que le sujet Mélanie à s'échapper de la base pour sillonner les vestiges du centre urbain. 


Récit d'anticipation horrifique inspirée de 28 jours (et semaines) plus tard, The Girl with all the gifts renoue avec un Fantastique adulte et ambitieux comme on en voit peu dans le paysage conventionnel. Colm McCarthy s'efforçant d'authentifier son contexte post-apo par le biais d'une atmosphère de désolation, quand bien même la ténuité de sa partition envoûtante insuffle une aura poétique assez capiteuse sous l'impulsion d'une héroïne juvénile complexe. Immersif donc pour l'esthétisme blafard de son climat feutré et captivant quant au cheminement de survie que nos héros arpentent fiévreusement, The Girl with all the gifts parvient à renouveler les codes du film d'infectés grâce à des rebondissements habiles ! Telle cette menace inédite d'infection fongique en instance de mutation (une bactérie provenant d'un champignon) puis celle d'une nouvelle génération d'enfants livrés à l'état primitif mais potentiellement aptes à une nouvelle postérité. On est d'autant plus fasciné par la morphologie inhabituelle des infectés, tantôt hiératiques lorsqu'ils sont privés d'odeur humaine, tantôt erratiques lorsqu'une victime s'y trouve à proximité. On est notamment impressionné par le charisme inédit de leur rictus carnassier mimant leur insatiabilité avec une émotion animale ! Outre la vigueur de quelques séquences d'angoisses parfaitement maîtrisées (le soldat dans l'épicerie), The Girl with all the gifts privilégie intelligemment l'étude caractérielle de ses personnages en divergence morale (principalement la biologiste et l'institutrice) sous le témoignage amiteux d'une adolescente futée que Sennia Nanua endosse avec une constance dépouillée (prix d'interprétation féminine à Catalogne !).


Sans jamais se laisser tenter par l'actionner bourrin que nombre de prods horrifiques se sont vulgairement fourvoyées (si on élude ses 20 premières minutes échevelées), The Girl with all the gifts renoue avec un cinéma à l'ancienne (identitaire/intimiste/novateur/climatique) par son parti-pris d'immerger le spectateur dans une aventure humaine aussi pessimiste qu'en demi-teinte. A l'instar de de son épilogue binaire littéralement bipolaire ! Une oeuvre marquante et sensible pour le traitement infligé aux enfants, la plus originale jamais traitée sur le thème rebattu des infectés ! 

B-D

mardi 10 janvier 2017

BLASTFIGHTER, L'EXECUTEUR

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site nanarland.com

de Lamberto Bava. 1984. Italie. 1h29. Avec Mike Miller, Patrick O'Neil Jr, Michael Sopkiw, Valentina Forte, George Eastman, Stefano Mingardo, Ottaviano Dell'Acqua, Michele Soavi.

Sortie salles France: 14 Novembre 1984. Italie: 25 Juillet 1984

FILMOGRAPHIE: Lamberto Bava est un réalisateur et un scénariste italien né le 3 avril 1944 à Rome. Il est le fils de Mario Bava. 1980 : Baiser macabre (+ scénariste) , 1983 : La Maison de la terreur, 1984 : Apocalypse dans l'océan rouge, 1985 : Demons (+ scénariste),1986 : Demons 2 (+ scénariste),1991 : Body puzzle, 1991 : La Caverne de la Rose d'Or : La Princesse Rebelle, 1992 : La Caverne de la Rose d'Or : La Sorcière Noire, 1993 : La Caverne de la Rose d'Or : La Reine des Ténèbres, 1994 : La Caverne de la Rose d'Or : L'Empereur du Mal, 1994 : Desideria et le prince rebelle, 1996 : La Caverne de la Rose d'Or : Le Retour de Fantaghirò, 1996 : La Légende d'Alisea, 1997: La Princesse et le Pauvre, 1998 : Caraibi, 2001 : L'impero, 2006 : Ghost son.


Surfant sur le succès notoire de Rambo, Lamberto Bava nous livre avec Blastfighter sa version transalpine sous couvert de manifeste écolo anti chasse. Après avoir purgé une peine de 10 ans de prison pour s'être fait justice auprès de l'assassin de sa femme, Tiger Sharp retourne dans sa ville natale. Confronté à la provocation de chasseurs sans vergogne, il finit par les brimer lors d'une partie de chasse. Alors que sa fille vient lui régler des comptes pour l'avoir lâchement abandonné après la mort de sa mère, Tiger est contraint de la protéger depuis la rancoeur des braconniers. Ce pitch canonique surfant sur Délivrance et Rambo compile à rythme métronomique un florilège de situations prévisibles entre un héros invincible (Mike Miller, plutôt inexpressif dans son regard azur) et des méchants décervelés ultra caricaturaux.


Adoptant son sujet au sérieux, Lamberto Bava nous livre donc une série Z truffée de maladresses et de clichés par le biais d'un survival haletant. Sur ce dernier point, Blasfighter s'avère plutôt généreux puisqu'il enchaîne sans répit des bravoures homériques fondées sur le principe payant de Rambo. A savoir une chasse à l'homme de longue haleine inscrite dans la déloyauté si bien que notre héros seul contre tous usera de subterfuges pour tenter de s'en sortir vivant. Et pour perdurer dans l'inspiration de Rambo, le cadre forestier des règlements de compte est efficacement exploitée par l'entremise d'un panorama montagneux. Seulement, si la plupart des épigones transalpins du même tonneau continuent de nous amuser et de nous faire vibrer par leur aspect irrésistiblement ringard (humour involontaire en sus), Blasfighter ne possède pas cette même aura, cette même innocence, faute d'une dramaturgie trop appuyée que l'on voit venir à des kilomètres, et d'un manque flagrant d'intensité pour les enjeux de survie (notamment ces rapports sirupeux entre Tiger et sa fille). Néanmoins, les inconditionnels de bisserie d'exploitation devraient sans doute y trouver leur compte grâce à son action en roue libre culminant vers une dernière partie gentiment débridée (l'usage escompté de la fameuse arme révolutionnaire du héros).


Sympathique par son esprit Bis typiquement transalpin (à l'instar de son score entraînant concocté par Tommie Baby) mais beaucoup trop naïf, contracté et prévisible pour combler nos attentes.

B-M

lundi 9 janvier 2017

THE AUTOPSY OF JANE DOE

                                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site IMDB. 

de André Øvredal. 2016. Angleterre/U.S.A. 1h31. Avec Emile Hirsch, Brian Cox, Ophelia Lovibond, Michael McElhatton, Olwen Kelly, Parker Sawyers.

Sortie salles U.S: 21 Décembre 2016

FILMOGRAPHIE: André Øvredal est un scénariste, producteur et réalisateur norvégien né en 1973. 2000: Future Murder. 2004: Bushmann. 2010: The Troll Hunter. 2016: The Autopsy of Jane Doe. 2017: Mortal (en projet).


Révélé par le réjouissant food fountage Troll HunterAndré Øvredal nous revient 6 ans plus tard avec The Autopsy of Jane Doe. Un thriller fantastique d'une belle efficacité, de par son cheminement narratif façonnant un suspense assez tendu et la sobriété de comédiens particulièrement cohérents dans leur perplexité à se livrer aux phénomèmes (potentiellement) surnaturels. Exit donc les personnages stéréotypés vulgairement exhibés dans les produits lambdas quand bien même le réalisateur parvient à maintenir l'attention sous l'autorité de deux uniques acteurs. Renouant avec un Fantastique adulte autour d'un unité de lieu que n'aurait pas renié Carpenter (format scope à l'appui), André Øvredal privilégie lestement la suggestion afin d'attiser notre curiosité témoin des interrogations récursives d'employés d'une morgue.


Alors que de nouveaux cadavres viennent de débarquer dans leur établissement, Tommy et son fils Austin vont de surprises en découvertes lors de l'autopsie d'une jeune femme à la langue coupée. Peu à peu, durant une nuit diluvienne, d'étranges évènements intentent à leur tranquillité au point que ces derniers ne parviennent pas à s'extraire de leur enceinte. Sous couvert de thriller à suspense distillant au compte-goutte des indices dénués de raison, André Øvredal parvient à semer inquiétude et doute dans l'esprit du spectateur autour d'une scénographie malsaine impartie aux autopsies de cadavre. Ce dernier ne lésinant par sur les zooms de chairs et organes dépecés en éludant miraculeusement tout effet de complaisance. La grande force de The Autopsy of Jane Doe résidant dans sa manière de distiller l'angoisse sans fantaisie grand-guignolesque et par le biais de petits détails bougrement intrigants (le son d'une clochette, le tube d'une radio, une porte qui s'ouvre lentement sans raison, des visions anxiogènes de silhouettes humaines et ce fameux cadavre sans identité). Si bien que la première heure impeccablement ossaturée s'avère un modèle de suggestion, et ce jusqu'à ses confrontations les plus violentes culminant parfois à une dramaturgie aussi rude qu'inique. Sans révéler le fameux thème du film que le réalisateur exploite avec une évidente originalité, The Autopsy of Jane Doe n'a pas pour prétention de révolutionner le genre mais simplement de nous tailler un moment d'angoisse assez séduisant au sein d'un huis-clos tributaire de l'inexplicable.


Esthétiquement soigné par le biais d'une photo somptueuse et nanti d'un savoir-faire technique plutôt maîtrisé, André Øvredal étonne une fois de plus à considérer le genre avec respect et humilité sous l'impulsion spontanée de deux comédiens en cohésion parentale. Une belle petite surprise tirant parti de sa réussite par sa simplicité à retravailler les codes avec des bouts de ficelle retors.  

B-M

vendredi 6 janvier 2017

THE DARK

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site mavideotek.fr

de John Fawcett. 2005. Angleterre/Allemagne. 1h33. Avec Sean Bean, Maria Bello, Richard Elfyn, Maurice Roëves, Abigail Stone, Sophie Stuckey.

Sortie salles France: 26 Octobre 2005

FILMOGRAPHIE: John Fawcett est un réalisateur américain, né le 5 Mars 1968 à Edmonton, Alberta, Canada. 1997: The Boys Club. 2000: Ginger Snaps. 2001: Lucky Girl (télé-film). 2005: The Dark. 2008: The quality of life. 2006: Issue Fatale.


Passé inaperçu, The Dark porte la signature de John Fawcett, réalisateur de l'excellent Ginger Snaps, film de loup-garou remis au goût du jour. Echec commercial à sa sortie et relativement peu sollicité par la critique, The Dark ne méritait pas un tel desavouement même si de mon point de vue sa dernière partie confuse, voire incohérente, nous laisse sur notre faim avec un sentiment d'inachevé. Adelle part séjourner dans la maison côtière de son ex mari en compagnie de sa fille Sarah. Mais à proximité d'une falaise, un incident grave intente à la vie de cette dernière. Accablés de chagrin et de questionnement, le couple part à sa recherche, Spoil ! quand bien même le fantôme d'une petite fille vient perturber leur investigation Fin du Spoil


Empruntant les thèmes de la hantise, du sacrifice, de la religion et du rituel occulte, The Dark distille une atmosphère de mystère assez vénéneuse sous l'éclairage d'une photo crépusculaire envoûtante et le cadre naturel de vastes paysages côtiers. Nanti d'un suspense latent au fil d'une investigation émaillée d'indices au compte-goutte, The Dark sème le trouble lorsqu'un couple en berne tente de décoder le mystère qui entoure la disparition de leur fille, notamment en apprenant le passé obscur de l'ancien résident de la maison. Spoil ! Un berger obscurantiste en concertation avec les forces de l'au-delà afin d'inciter sa confrérie d'adeptes au suicide collectif. Fin du Spoil. Jalonné de séquences angoissantes et de quelques éclairs de violence intentées sur une âme candide, l'intrigue captive sobrement sous l'autorité de Sean Bean et de Maria Bello, communément convaincants dans leur fonction parentale avide de rédemption. Mais si l'histoire aussi douloureuse que fragile ne manque pas d'intérêt en exploitant un surnaturel écolo, sa dernière partie jonglant entre rebondissements et revirements finit par s'emmêler les pinceaux à force de vouloir nous surprendre. Quand bien même sa conclusion déroutante se clôt sur une note d'amertume qui à mon sens n'avait pas lieu d'être ! Ce qui est donc dommageable car The Dark ne manquait pas de sincérité et d'application à exploiter sans fard le thème de la hantise du point de vue d'un enfant martyr.


Aussi imparfait et inachevé soit son obscur récit, The Dark mérite tout de même le coup d'oeil si bien que cette série B formellement envoûtante ne manque pas d'intensité et d'une certaine originalité (son monde parallèle indicible et le lien morbide conféré aux moutons) pour provoquer inquiétude et angoisse. 

B-M. 2èx

jeudi 5 janvier 2017

TED BUNDY

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site emaze.com

de Matthew Bright. 2002. 1h39. Avec Michael Reilly Burke, Boti Bliss, Steffani Brass, Eric DaRe, Tricia Dickson, Matt Hoffman, Tracey Walter.

Inédit en salles en France.

FILMOGRAPHIE: Matthew Bright est un réalisateur et scénariste américain, né le 8 Juin 1952
2003: Tiny Tiptoes. 2002 Ted Bundy. 1999 Freeway II: Confessions of a Trickbaby. 1996: Freeway.


L'expression "tueur en série" est née avec Ted Bundy. Dans les mois précédents son exécution, il recevait plus de 200 lettres par jour de femmes amoureuses de lui. 

Dtv discrètement sorti chez nous en dvd, Ted Bundy est une descente aux enfers que Matthew Bright (auteur du génialement barré Freeway !) retrace avec un souci de réalisme assez rigoureux (images d'archive à l'appui). Epaulé de son acteur Michael Reilly Burke, ce dernier hypnotise l'écran avec une vigueur viscérale dans sa posture sournoise (rictus décontractée en sus !) d'étudiant en droit se complaisant librement aux viols, meurtres en série et rituels macabres (il est nécrophile et décapite parfois ses victimes) ! S'autorisant sans complexe d'observer une fille dévêtue en se masturbant derrière un bosquet ou de grimacer tel un demeuré face au miroir de sa salle de bain, Ted Bundy nous est immédiatement décrit comme un érotomane pathologique, un pervers erratique en dépit de sa romance partagée avec Lee, maman godiche d'une petite fille. Relatant scrupuleusement sur une période de 5 années (1974-1978) ses crimes en série perpétrés à travers 7 états avant son arrestation, son soutien en prison avec une de ses fans, ses 2 évasions et son exécution sur la chaise électrique, Matthew Bright nous glace d'effroi (moral) dans son souci chronologique de répertorier ses exactions crapuleuses sans effets de manche. Avouant finalement à la justice 30 homicides, Ted Bundy aurait été potentiellement signataire de plus de 150 victimes !


Dérangeant et profondément malsain, de par la récurrence des homicides sexuels perpétrés avec une violence bestiale (coups de poing et de matraque assénés en pleine tête !) et de l'aspect macabre des déviances nécrophiles, l'intrigue s'irrigue d'une atmosphère fétide, pour ne pas dire irrespirable sous l'impulsion d'un acteur littéralement possédé par son rôle vicié ! On peut également souligner l'audace du sociopathe séducteur lorsque celui-ci parvient à s'évader sous les yeux de ses geôliers afin de perdurer une nouvelle série de meurtres aussi lâches qu'innommables. Quant au final à la fois dérangeant et inopinément poignant (on s'étonne d'éprouver une réelle compassion face à l'intolérable supplice du condamné !), Matthew Bright nous percute de plein fouet à instaurer une vraie réflexion sur la peine de mort lors des préparatifs du détenu humilié et torturé par les gardiens (ces derniers étant contraints d'obstruer son anus avec du coton pour éviter le flux de selle au moment de la sentence) puis transi de terreur à l'idée de trépasser l'instant d'après sur la chaise. Le réalisateur s'efforçant de dépeindre son chemin de croix avec une intensité émotionnelle à la limite du supportable (la posture infantile d'un Bundy au regard vague !), notamment lorsqu'une assemblée de spectateurs voyeurs osent lui faire face pour contempler avec frigidité son exécution.


Film choc en roue libre soutenu par la sobriété d'un score dramatique poignant, Ted Bundy constitue à mon sens l'un des portraits les plus durs et viscéraux que j'ai pu voir sur pellicule si on occulte les mastodontes inégalés Henry, Maniac et Schizophrenia. Une douloureuse épreuve de perversion morbide aussi fascinante que dérangeante si bien que l'on ne sort pas indemne, notamment pour son sous-texte conféré au réquisitoire anti peine de mort ! (en l'occurrence, l'approche barbare de la chaise électrique). 
Pour public averti

mercredi 4 janvier 2017

ATOMIC CYBORG

                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

"Vendetta dal futuro" de Sergio Martino. 1986. Italie. 1h34. Avec Daniel Greene, Janet Ågren, Claudio Cassinelli, George Eastman, Roberto Bisacco, Andrea Coppola, Donald O'Brien

Sortie salles France: 26 Mars 1986

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie).
1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.


Spécialiste de séries B et Z en tous genres, Sergio Martino exploite en 86 le filon en vogue du Post-nuke, du cyber punk et de la science-fiction bourine qu'iconisent respectivement Mad-max 2, Robocop et Terminator. Nanar Z typiquement transalpin par son action de pacotille et son casting irrésistible de trognes inexpressives (Daniel Green éclabousse l'écran en mastard impassible mais noble en coeur quand bien même Georges Eastman lui dispute méchamment la vedette avec un cabotinage outrancièrement mesquin !), Atomic Cyborg exploite ses références ricaines avec un savoir-faire non négligeable (principalement sa dernière demi-heure multipliant efficacement ces bravoures improbables !). Par l'entremise d'un récit profondément naïf, Sergio Martino enchaîne les situations ubuesques et extravagantes au travers d'un esprit Bis aujourd'hui révolu.


En sédition contre ses créateurs après avoir volontairement saboté sa mission, le cyborg Paco Queruak s'enfuit en Arizona et trouve refuge chez la taulière d'un motel. Pendant ce temps, les sbires de l'industriel Turner se lancent à ses trousses pour l'exécuter. Cette trame niaise aux références assumées n'est évidemment qu'un prétexte pour mettre en exergue une série d'épreuves physiques et explosives que Paco va amorcer durant 1h30. A savoir, épreuves de bras de fer et pugilats de saloon avec deux molosses vaniteux, courses-poursuites sur bitume en camion et hélico, rixe saugrenue avec une androïde de carnaval et enfin moult gunfights avec des tueurs en costard affublés de lunettes noires. Ces situations puériles tributaires du western futuriste et d'une action parfois gore s'avèrent si attractives sous l'impulsion risible d'une distribution bovine au sérieux inébranlable ! Martino usant des provocations machistes de ces portraits vantards par le biais de confrontations musclées entre routiers décervelés et margoulins déterminés. Pour parachever, on peut compter sur la contribution musicale de Claudio Simonetti pour provoquer l'émotion à travers une mélodie tantôt élégiaque (les étreintes du couple), tantôt entraînante (les règlements de compte virils).


Ludique en diable grâce à l'énergie de sa mise en scène, à la posture grotesque de ses seconds-couteaux impayables, à la variété des costumes ringards, des décors de carton pâte et du cadre naturel photogénique (les plaines de l'Arizona), Atomic Cyborg risque de faire vibrer la corde sensible du cinéphile nostalgique si bien qu'aujourd'hui cette fantaisie folingue semble encore plus cocasse et poignante par son aspect obsolète. 

B-M. 3èx

Info subsidiaire (Wikipedia): Claudio Cassinelli est décédé au cours du tournage du film alors que celui-ci était achevé aux trois-quarts. L'acteur s'est tué en hélicoptère en passant en dessous du Navajo Bridge, dans l'Arizona. Sergio Martino a dû modifier le scénario en urgence puisque Cassinelli devait figurer dans l'affrontement final contre Paco.

mardi 3 janvier 2017

LE CAUCHEMAR DE FREDDY

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site films-horreur.com

"A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master" de Renny Harlin. 1988. U.S.A. 1h39. Avec Lisa Wilcox, Robert Englund, Andras Jones, Tuesday Knight, Danny Hassel, Brooke Theiss.

Sortie salles France: 4 Janvier 1989. U.S: 19 Août 1988

FILMOGRAPHIE: Renny Harlin (Renny Lauri Mauritz Harjola), est un réalisateur et producteur américain d'origine finlandaise, né le 15 mars 1959 à Riihimäki (Finlande).
1986 : Born American. 1987 : Prison. 1988 : Le Cauchemar de Freddy. 1990 : 58 Minutes pour vivre (Die Hard 2). 1990 : The Adventures of Ford Fairlane. 1993 : Cliffhanger. 1995 : L'Île aux pirates. 1996 : Au revoir à jamais. 1999 : Peur Bleue. 2001 : Driven. 2004 : Profession profiler. 2004 : L'Exorciste, au commencement. 2006 : Le Pacte du sang. 2008 : Cleaner. 2009 : 12 Rounds. 2011 : Etat de guerre. 2013 : Dyatlov Pass Incident. 2014 : La Légende d'Hercule. 2015 : Skiptrace.


4è volet d'une franchise aussi lucrative qu'Halloween et Vendredi 13, Le Cauchemar de Freddy 
s'avère d'ailleurs le plus gros succès de la saga sous l'égide du réalisateur en herbe Renny Harlin. Si ce dernier était parvenu à nous impressionner un an au préalable avec l'excellent Prison, ce 4è opus des aventures de Freddy se complait dans la trivialité. Faute à un scénario aseptique dénué d'originalité et d'une galerie de personnages stéréotypés dont on éprouve aucune (ou si peu d')empathie. En gros, durant leur sommeil, une bande d'ados se font exterminer un à un par le croquemitaine au griffes d'acier quand bien même Alice tente désespérément de les sauver par le biais de pouvoirs télékinésiques. Une lutte à mort s'engage entre eux et Freddy. 


Si l'intrigue inepte ressemble à s'y méprendre au cheminement criminel d'un certain Jason Voorhees (la recette rébarbative du meurtre tous les quarts d'heure afin de pallier les carences narratives et maintenir en éveil un spectateur amusé !), le Cauchemar de Freddy parvient tout de même à divertir par le biais de séquences chocs souvent inventives, voires parfois même impressionnantes (Freddy aspirant l'oxygène de Sheila par sa bouche, la métamorphose de Debby en cafard humain, la pizza garnie de mini têtes humaines, l'affrontement final entre Alice et Freddy culminant à une surprenante dégénérescence corporelle de ce dernier). Spectaculaire et parfois intense pour les séquences susnommées, le Cauchemar de Freddy soigne d'autant plus le cadre excentrique de sa scénographie macabre avec l'appui d'une photo flamboyante et le souci technique d'effets spéciaux artisanaux. Sur ce dernier point, on reste la plupart du temps fasciné par ses trucages vétustes si bien que le Festival de Catalogne ne resta pas indifférent pour lui décerner le Prix des meilleurs effets spéciaux. Pour terminer sur une note subsidiaire, on peut également louer le jeu frugalement convaincant de Lisa Wilcox dans sa fonction d'étudiante philanthrope tentant de prémunir les siens en ingérant leurs facultés sportives en interne des rêves.


Ersatz inutile des Griffes de la Nuit, le Cauchemar de Freddy peut toutefois susciter la sympathie auprès de son lot récurrent de séquences-chocs onirico-morbides à condition de faire preuve d'une certaine indulgence. 

Bruno Dussart. 3èx

Récompense: Prix des meilleurs effets spéciaux lors du Festival international du film de Catalogne 1988. Ils sont dus à Steve Johnson.