vendredi 8 septembre 2017

LEGEND

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Ridley Scott. 1985. Angeterre/U.S.A. 1h53. Avec Tom Cruise, Mia Sara, Tim Curry, David Bennent, Alice Playten, Billy Barty, Cork Hubbert, Peter O'Farrell, Kiran Shah, Annabelle Lanyon, Robert Picardo.

Sortie salles en France: 28 Août 1985. U.S: 18 Avril 1986
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FILMOGRAPHIERidley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields. 1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus.
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Quatre ans après l'anticipation visionnaire Blade Runner, Ridley Scott aborde la Fantasy et le merveilleux avec Legend sorti en 1985. Entièrement tourné en studio, le tournage est pour autant entaché de divers incidents comme celui de l'incendie du plateau 007 de Pinewood (le décor de la forêt !). Le réalisateur est alors contraint de modifier certaines séquences. Au final, après des projections tests péjoratives, il raccourcit son oeuvre de 20 bonnes minutes et remplace le score de Goldsmith par celui de Tangerine Dream. Comme pour son précédent métrage, Legend se solde alors par un sévère échec public et une critique mitigée, et ce en dépit d'une poignée d'aficionados éblouis par son esthétisme formel. Trois montages distincts auront vu le jour depuis et ce n'est qu'au prémices des années 2000 qu'un fameux Director's cut pu enfin aboutir (copie zéro original) pour être commercialisé en Dvd aux States. Aujourd'hui, grâce au support HD du Blu-ray, cette version intégrale tant escomptée est enfin disponible sur notre territoire ! Au royaume des ténèbres, Darkness envisage de s'emparer de deux licornes, symboles de pureté régnant en harmonie dans une forêt enchantée. Au sein de cette contrée féerique, Lily est une jeune princesse éprise d'amour pour Jack. Alors qu'elle tente d'approcher une licorne pour la caresser, les gobelins, sbires du prince des ténèbres, lancent une flèche empoisonnée vers l'animal pour s'emparer de sa corne. Alors que Lily est retenue prisonnière dans l'antre du prince des Ténèbres, Jack et ses acolytes vont tenter de la délivrer, tuer le démon et récupérer la corne d'argent. 
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Stylisé dans sa fulgurance féerique à damner un saint (un paradoxe quand on apprend que la nature exaltante et sa flore si détaillée ont été soigneusement reconstituées en studio !), Legend est une splendeur visuelle restée inégalée pour le genre, et ce en dépit du classicisme d'un scénario rachitique il faut avouer et de personnages dénués de profondeur ! Le cheminement héroïque de Jack et de ses compagnons (de sympathiques elfes accompagnés d'une petite fée envieuse !) pâtissant d'un manque de conviction et d'émotions dans leur tentative (trop) timorée de secourir Lily et la licorne. A la fois baroques et flamboyantes, leurs aventures nous transportent néanmoins dans un conte fantastique tantôt vertigineux si je me réfère à quelques morceaux d'anthologie vus nulle part ailleurs ! A l'instar de la scénographie ténébreuse du palais de Darkness aménagé de vastes sculptures historiques, ou encore de la danse des ombres lorsque Lily se laisse enivrer par le charme sépulcral d'une silhouette sans visage. Alors que quelques instants plus tard, le prince des ténèbres nous révélera enfin son vrai profil démoniaque par le truchement d'une glace déformante. Sachant que toutes ses interventions emphatiques nous transi de stupeur et de fascination, de par la qualité minutieuse des maquillages artisanaux et de l'expressivité émotionnelle que dégage Tim Curry littéralement méconnaissable dans son costume flamboyant. Et a cet égard, on peut franchement saluer une vraie performance d'acteur ! D'une beauté aussi gracile qu'opaque, ces morceaux de bravoure confinent au sublime en dépit de l'aspect languissant d'une aventure peu intense, notamment par son absence de rebondissements et de dimension épique. Outre la présence iconique du plus beaux prince des ténèbres jamais vu sur un écran, le néophyte Tom Cruise s'en sort assez bien dans la peau du prince charmant pétri d'innocence et de pureté, et ce en dépit de sa fonction héroïque perfectible car pas si véloce que prévu lors de ses prises de risque inconsidérées. On pardonne toutefois son jeu en demi-teinte et on se réconforte auprès de la suave et sensuelle Mia Sara lui partageant la vedette en jeune princesse avec une fraîcheur candide pleine d'onirisme.


Formellement épuré et immaculé au sein d'une fantasmagorie binaire, entre féerie et dark fantasy, Legend se permet en prime de parfaire des morceaux de bravoure très impressionnants lorsque Darkness entre en scène dans l'intimité de son royaume domestique. Inachevé, bancal et dénué de tension dramatique, Legend n'en demeure pas moins un fabuleux livret d'images émaillé d'instants de grâce et de rencontres inoubliables (la rencontre de Jack parmi les elfes, l'apparition blafarde de la sorcière des marais, la mélopée que Lily fredonne à la licorne, la bague que Jack parvient enfin à extraire de la rivière pour l'offrir à celle-ci, Darkness déclarant sa flamme à Lily dans une posture aussi vaniteuse que phallocrate).  

Bruno Matéï
08/09/17. 5èx
15.02.12

jeudi 7 septembre 2017

CANNONBALL 2

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Hal Needham. 1984. U.S.A./Hong-Kong. 1h49. Avec Burt Reynolds, Dom DeLuise, Dean Martin, Sammy Davis, Jr., Shirley MacLaine, Marilu Henner, Jamie Farr, Telly Savalas, Jack Elam, Richard Kiel, Charles Nelson Reilly, Alex Rocco, Henry Silva, Susan Anton, Catherine Bach, Abe Vigoda, Jackie Chan, Tony Danza, Doug McClure, Mel Tillis, Ricardo Montalbán, Frank Sinatra.

Sortie salles France: 4 Juillet 1984. U.S: 29 Juin 1984

FILMOGRAPHIE: Hal Needham est un cascadeur, acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 6 mars 1931 à Memphis dans le Tennessee (États-Unis) et mort le 25 octobre 2013. 1977 : Cours après moi shériff. 1978 : La Fureur du danger. 1979 : Cactus Jack. 1979 : Autoroute pour la mort. 1980 : Stunts Unlimited (TV). 1980 : Tu fais pas le poids, shérif! 1981 : L'Équipée du Cannonball. 1981 : The Stockers (TV). 1982 : Megaforce. 1983 : Stroker Ace (en). 1984 : Cannon Ball 2. 1986 : Rad. 1987 : Body Slam. 1994 : L'As des aventuriers: Bandit au Far West. 1994 : Bandit: Bandit Bandit (TV). 1994 : Bandit: Beauty and the Bandit (TV). 1994 : Bandit: Bandit's Silver Angel (TV). 1996 : Street Luge.


On prend les mêmes et on recommence ! Trois ans après l'énorme succès de l'Equipée du Cannonball, Han Needham reprend les commandes pour remaker son propre modèle avec Cannonball 2. Pourvu d'une distribution hétéroclite encore plus impressionnante (stars notoires et guest stars sont toujours à la fête !), Cannonball 2 récupère en prime ses acteurs du 1er opus à l'exception de Roger Moore. Pour les nouvelles têtes d'affiches aussi fougueuses de participer à la seconde compétition, nous sommes ravis de retrouver (avec un brin de nostalgie) Shirley MacLaine, Marilu Henner, Jamie Farr, Telly Savalas, Jack Elam, Richard Kiel, Charles Nelson Reilly, Alex Rocco, Henry Silva, Susan Anton, Catherine Bach, Abe Vigoda, Tony Danza, Doug McClure, Mel Tillis, Ricardo Montalbán et même Frank Sinatra ! Bref, un festival d'illustres trognes issues des seventies et des eighties qui fait franchement plaisir à voir par leur charisme à l'ancienne, leur spontanéité et leur bagou impayable.


D'une crétinerie en roue libre aussi assumée que son modèle, ce plaisir coupable toutefois moins attachant (effet de surprise en déclin !) reprend précisément le même schéma narratif qu'au préalable si bien que sa première partie langoureuse nous expose à nouveau sa galerie de participants au Cannonball par le biais de situations cocasses dont on éprouve assez peu d'attention. Ce n'est donc qu'à partir du départ de la course que Cannonball 2 prend enfin son envol avec un dynamisme assez enthousiasmant. On retrouve donc avec un bonheur plus ou moins égal poursuites sur bitume un peu plus nerveuses, bagarres de rue (façon Laurel et Hardy), gags visuels et verbaux bas de plafond et extravagance comportementale de pilotes affublés de déguisements toujours aussi déjantés ! Ajouter notamment à cet arc en ciel cartoonesque quelques gadgets surréalistes (l'hélicoptère accolé sur le toit d'un véhicule, la voiture accoutrée de pinces à crabe sur son pare choc, celle supersonique aussi bien apte à circuler sur l'asphalte et dans l'air que sous l'eau !) puis l'intrusion d'un orang-outang discourtois, de la mafia et de deux bonnes soeurs sournoises afin de renchérir le nanar décérébré.


Moins convaincant, fun et surprenant que son modèle, faute d'un scénario épigone reprenant exactement la même ligne de conduite, Cannonball 2 n'en demeure pas moins distrayant, généreux et aussi décomplexé dans son florilège de gags et torgnoles, symbole impayable de la génération Bud Spencer / Terence Hill

Bruno Dussart.
2èx

mercredi 6 septembre 2017

EMBRASSE MOI VAMPIRE

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site ebay.fr

"Vampire's Kiss" de Robert Bierman. 1989. U.S.A. 1h43. Avec Nicolas Cage, Maria Conchita Alonso, Jennifer Beals, Elizabeth Ashley, Kasi Lemmons, Bob Lujan.

Sortie salles France: 17 Janvier 1990. U.S:  2 Juin 1989

FILMOGRAPHIE: Robert Bierman est un réalisateur, producteur et scénariste américain. 1986: Apologie (télé-film). 1988: Embrasse moi Vampire. 1994: Suicides sous influence (télé-film). 1997: The Moonstone (TV Movie). 1997: Keep the Aspidistra Flying


Comédie hilarante menée tambour battant de par l'abattage d'un Nicolas Cage résolument erratique dans celui d'un (faux) vampire moderne, Embrasse moi Vampire enchaîne les situations délirantes sous couvert d'une cruelle satire sur la solitude et le burn-out. Agent littéraire, Peter Loew cumule les conquêtes féminines d'un soir si bien que sa réputation dans les soirées mondaines le discrédite davantage. Consultant auprès d'une éminente psychiatre afin de canaliser ses tensions et pulsions sexuelles, il tente de rencontrer le véritable amour en se prenant pour un véritable vampire. Récompensé du Prix du Meilleur Acteur à Sitges, Nicolas Cage n'a pas volé son trophée pour se glisser dans la peau d'un patron abusif (il martyrise moralement et physiquement durant les 3/4 quarts du récit sa secrétaire - remarquablement campée avec fragilité par Maria Conchita Alonso - depuis l'égarement d'un contrat !) peu à peu hanté par une schizophrénie galopante depuis son échec sentimental.


Truffé de gags absolument désopilants grâce à sa posture excentrique à la fois ubuesque et pathétique, Embrasse moi Vampire est un festival "Nicolas Cage" comme on ne l'a jamais vu au préalable. Frénétique, insolent, rustre, harceleur, arrogant et cabotin en diable car totalement habité par son personnage psychotique, l'acteur nous offre sans doute l'une de ses meilleures performances, quand bien même lors d'une dernière partie aussi terrifiante que véritablement tragique il parvient également à susciter une émotion poignante avec un réalisme rigoureux. On est d'autant plus surpris de cette rupture de ton que le récit, limite parodique, parvient encore en intermittence à cultiver l'humour caustique lors de sa dégénérescence mentale accablée par sa condition d'immortel ! Car il faut le voir déambuler dans les rues nocturnes affublé de canines en plastique puis se calfeutrer chez lui le jour, colmater les fenêtres de son appartement du rayon solaire et enfin transformer son fauteuil en cercueil afin de vivre tel le prince des ténèbres. Jouant notamment la carte du fantastique parmi la présence de l'envoûtante Jennifer Beals en reine de la nuit par qui la morsure arriva, Embrasse moi Vampire se permet aussi de laisser planer une certaine ambiguïté jusqu'à mi-parcours narratif quant à la situation occulte et démunie de Peter plongé dans un dédale de visions horrifico-érotiques. Ce dernier harassé par sa responsabilité professionnelle et sa déroute sentimentale finissant par perdre pied avec la réalité au point de muter en véritable meurtrier.


Déjanté et désopilant au travers de gags verbaux et du mimétisme (clownesque) d'un Nicolas Cage transi d'émoi, mais aussi sentencieux lors de sa dernière demi-heure d'une épouvantable noirceur, Embrasse moi Vampire conjugue la comédie, le drame social et le fantastique auprès d'un duo fantasmatique se disputant l'(impossible) amour absolu. Un thème tristement actuel faisant écho à la croissance de la solitude et du célibat sur notre territoire (nous sommes plus de 18 millions d'après l'Insee) et ailleurs.

Eric Binford
4èx

La critique de Gilles Rolland: http://www.onrembobine.fr/star-video-club/critique-embrasse-moi-vampire/

Récompense:
Prix du Meilleur acteur, Nicolas Cage, Festival International du film fantastique de Sitges 89.

mardi 5 septembre 2017

L'EQUIPEE DU CANNONBALL

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"The Cannonball Run" de Hal Needham. 1981. U.S.A/Hong-Kong. 1h35 (Version Uncut). Avec Burt Reynolds, Dom DeLuise, Farrah Fawcett, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Roger Moore, Jack Elam, George Furth, Adrienne Barbeau, Tara Buckman, Jamie Farr, Jackie Chan, Bert Convy, Michael Hui, Terry Bradshaw, Mel Tillis, Rick Aviles, Alfie Wise, Warren Berlinger, Peter Fonda, Molly Picon, Jimmy 'The Greek' Snyder, Bianca Jagger, Robert Tessier, Johnny Yune, Valerie Perrine.

Sortie salles France: 8 Juillet 1981. U.S: 19 Juin 1981

FILMOGRAPHIEHal Needham est un cascadeur, acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 6 mars 1931 à Memphis dans le Tennessee (États-Unis) et mort le 25 octobre 2013. 1977 : Cours après moi shériff. 1978 : La Fureur du danger. 1979 : Cactus Jack. 1979 : Autoroute pour la mort. 1980 : Stunts Unlimited (TV). 1980 : Tu fais pas le poids, shérif! 1981 : L'Équipée du Cannonball. 1981 : The Stockers (TV). 1982 : Megaforce. 1983 : Stroker Ace (en). 1984 : Cannon Ball 2. 1986 : Rad. 1987 : Body Slam. 1994 : L'As des aventuriers: Bandit au Far West. 1994 : Bandit: Bandit Bandit (TV). 1994 : Bandit: Beauty and the Bandit (TV). 1994 : Bandit: Bandit's Silver Angel (TV). 1996 : Street Luge.


Enorme succès à sa sortie en salles en 81, L'Equipée du Cannonball s'attira tant les faveurs du public que deux autres suites furent rapidement mises en chantier en 84 et 89. A titre anecdotique, et pour éviter le malentendu, une autre production intitulée Cannonball était déjà entreprise en 76 sous la houlette de Paul Bartel. Inspiré d'une véritable course clandestine perpétrée en Amérique entre 1973 et 1978 et exploité par le cinéaste Hal Needham cascadeur himself, l'Equipée du Cannonball est une immense déconnade que se partagent fougueusement stars notoires (Burt Reynolds, Dom DeLuise, Farrah Fawcett, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Roger Moore) et guest stars (Peter Fonda, Adrienne Barbeau, Jackie Chan), pour le meilleur et pour le pire. Le pire amorçant son chemin de routine durant ses trente-cinq premières minutes d'exposition foutraque (montage épars à l'appui !) si bien que les spectateurs les moins patients risquent de rapidement décrocher à reluquer des situations nonsensique de crash automobiles sur fond de gags décalés.


Mais fort heureusement, et par on ne sait quel miracle, le meilleur intervient sitôt la course improbable amorcée entre fous du volant. Car tirant parti d'un esprit cartoonesque souvent irrésistible sous l'impulsion décomplexée d'une pléiade de protagonistes échappés d'un asile (les impayables Burt Reynolds et Dom DeLuise en fringants ambulanciers épaulés de la folingue Farrah Fawcett en cruche inconséquente, Jack Elam et son incroyable trogne d'ahuri en Dr Frankenstein siphonné du bulbe, Roger Moore dans son propre rôle auto-parodique et enfin le duo Dean Martin, Sammy Davis Jr. en faux prêtres obséquieux !). Cette distribution impromptue se glissant dans la peau de pilotes irresponsables avec une excentricité et bonne humeur galvanisantes (jetez aussi un coup d'oeil sur son hilarant bêtisier lors du générique final !). Et ce en dépit de l'inégalité de gags souvent crétins il faut avouer (pour ne pas dire ineptes !) car d'une loufoquerie infantile au ras du bitume !


Débordant de charme, d'entrain et de fantaisies en roue libre entre deux/trois cascades et une bagarre de masse que n'auraient pas renié Terence Hill / Bud Spencer, l'Equipée du Cannonball parvient miraculeusement à élever le nanar à sa forme la plus expansive. Et ce grâce en priorité à son rythme effréné qu'une pléiade d'acteurs politiquement incorrects enchaîne durant leur compétition sous l'impuissance d'une police nigaude. Un excellent divertissement aussi hébété que débridé ! 

Bruno Dussart

samedi 2 septembre 2017

KARATE KID, LE MOMENT DE VERITE 2

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Karate Kid, Part II" de John G. Alvidsen. 1986. U.S.A. 1h53. Avec Ralph Macchio, Pat Morita, Danny Kamekona, Tamlyn Tomita, Nobu McCarthy, Yuji Okumoto.

Sortie salles France: 6 Août 1986. U.S: 20 Juillet 1986

FILMOGRAPHIE: John Guilbert Avildsen est un réalisateur américain né le 21 décembre 1935 à Oak Park, en banlieue de Chicago dans l'Illinois. 1969 : Turn on to Love (en). 1970 : Guess What We Learned in School Today? 1970 : Joe, c'est aussi l'Amérique. 1971 : Cry Uncle! 1972 : Okay Bill. 1972 : Sauvez le tigre. 1975 : W.W. and the Dixie Dancekings. 1976 : Rocky. 1978 : Slow Dancing in the Big City. 1980 : La Formule. 1981 : Les Voisins. 1984 : Karaté Kid. 1986 : Karaté Kid : Le Moment de vérité 2. 1987: Happy New Year. 1988 : Et si on le gardait ? 1989 : Karaté Kid 3 (The Karate Kid, Part III). 1989 : Lean on Me. 1990 : Rocky 5. 1992 : La Puissance de l'ange. 1994 : 8 secondes. 1999 : Inferno.


Deux ans après l'immense succès de son modèle, John G. Alvidsen entreprend une séquelle pour tenter de rameuter à nouveau les fans sans pour autant céder à la redite. Car si Karaté Kid 2 s'avère beaucoup moins émotif et passionnant que son modèle, le cinéaste parvient à se démarquer de la routine grâce à l'intelligence d'un scénario traitant principalement du sens de l'honneur sous l'impulsion une vendetta de longue haleine que maître Miyagi doit aujourd'hui affronter au coeur de son pays d'origine. Délocalisation l'action au Japon, plus précisément sur l'île d'Okinawa, Karaté Kid 2 affiche une scénographie exotique exaltante si bien que le cinéaste nous propose en filigrane une visite touristique en s'attardant sur les us et coutumes de la culture nippone. Se focalisant ensuite sur la loyauté infaillible de Miyagi constamment menacé par son ancien meilleur ami Sato (faute d'une adultère durant leur jeunesse), le récit traite des thèmes de la vengeance et de l'honneur avec autant d'efficacité que le premier volet.


A savoir que John Alvidsen dresse scrupuleusement (et non sans cabotinage volontaire !) les portraits dérisoires de deux mauvais perdants (Sato et son jeune neveu Chozen) avides de rancoeur, de fiel et d'orgueil depuis leur complexe d'infériorité. Miyagi s'efforçant pour autant à pacifier les remontrances de Sato quand bien même Daniel doit endurer les récurrentes intimidations de Chozen pétri d'arrogance et de lâcheté. On notera au moment propice d'une confrontation martiale la tournure subtile d'un évènement dramatique (une catastrophe naturelle) permettant in extremis d'y apaiser les tensions que s'échangeaient vulgairement Sato et Miyagi. Et ce grâce aux bravoures que ce dernier et Daniel vont indépendamment amorcer dans leur instinct aussi bien solidaire que preux. Ce qui entraînera une jolie réflexion sur le pardon lorsque la victime confrontée à la peur du trépas finit par céder à une main charitable. Au-delà de ses confrontations machistes outrancières, l'intrigue lénifie en alternance les tensions auprès des romances que se partagent Miyagi et son ancienne maîtresse Yukie, ainsi que Daniel avec la fille de celle-ci, Kumiko. Et ce sans pour autant céder à une mièvrerie programmée. Les sentiments de nos protagonistes faisant preuve d'humilité, de maturité et de pudeur afin de mettre en valeur la mansuétude de l'amour dans sa forme la plus épurée.


Toujours aussi attachant auprès du duo gagnant Macchio/Morita rattaché aux valeurs humaines parmi lesquelles l'amour, le pardon, l'amitié et les traditions, Karaté Kid 2 affiche une sincérité indéfectible pour séduire à nouveau le spectateur sous le pilier d'une solide narration entièrement dédiée à l'évolution de ces personnages. Et d'y parachever encore dans le spectacle émotif avec un clou final chorégraphique aussi intense qu'homérique ! 

La chronique du 1er opus: http://brunomatei.blogspot.com/…/karate-kid-le-moment-de-ve…

Dédicace à Jean-Marc Micciche et Patrice Rozet 
Bruno Matéï
2èx

vendredi 1 septembre 2017

KARATE KID, LE MOMENT DE VERITE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"The Karate Kid" de John G. Alvidsen. 1984. U.S.A. 2h07. Avec Ralph Macchio, Pat Morita, Elisabeth Shue, Martin Kove, Randee Heller, William Zabka, Ron Thomas.

Sortie salles France: 26 septembre 1984. U.S: 22 Juin 1984.

FILMOGRAPHIE: John Guilbert Avildsen est un réalisateur américain né le 21 décembre 1935 à Oak Park, en banlieue de Chicago dans l'Illinois. 1969 : Turn on to Love (en). 1970 : Guess What We Learned in School Today? 1970 : Joe, c'est aussi l'Amérique. 1971 : Cry Uncle! 1972 : Okay Bill. 1972 : Sauvez le tigre. 1975 : W.W. and the Dixie Dancekings. 1976 : Rocky. 1978 : Slow Dancing in the Big City. 1980 : La Formule. 1981 : Les Voisins. 1984 : Karaté Kid. 1986 : Karaté Kid : Le Moment de vérité 2. 1987: Happy New Year. 1988 : Et si on le gardait ? 1989 : Karaté Kid 3 (The Karate Kid, Part III). 1989 : Lean on Me. 1990 : Rocky 5. 1992 : La Puissance de l'ange. 1994 : 8 secondes. 1999 : Inferno.


Il lui enseignait que le secret de la puissance est dans l'esprit et le coeur. Non dans les mains.
Immense succès commercial à sa sortie, au même titre que son congénère Rocky, Karaté kid est le divertissement sportif par excellence si bien que John Alvidsen s'y emploie avec la même habileté infaillible pour chavirer le spectateur dans un tourbillon d'émotions aussi immaculées que candides. Film culte auprès de la génération 80 ayant révélé le néophyte Ralph Macchio (il crève l'écran avec un naturel et une innocence désarmants de par ses émotions à fleur de peau !) ainsi que la craquante et sémillante Elisabeth Shue (sa toute première apparition à l'écran !), Karaté Kid n'a rien perdu de son pouvoir attractif pour son institution à l'amitié et l'amour, la tolérance, l'équilibre et la sagesse. A peine emménagé avec sa mère dans un quartier Californien, le jeune Daniel Larusso est victime des provocations de délinquants experts en karaté au point d'en devenir leur souffre douleur. Exténué des brimades quotidiennes, Daniel se résigne à apprendre le karaté avec l'appui de son voisin japonais, Miyagi. Au fil d'un entraînement ardu peu commun, Daniel se lie peu à peu d'amitié avec ce dernier avant d'oser participer au fameux championnat de karaté. 


Comédie familiale vibrante d'émotions humaines et de leçons de savoir-vivre autour d'un duo irrésistible de complicité amicale, Karaté Kid prône avec une sensibilité fragile les valeurs du respect d'autrui et de l'équilibre mental à travers l'art martial conçu ici pour s'y défendre (et non pour attaquer comme on en voit souvent dans les séries B ludiques !). A contre courant des films d'action de Bruce Lee spécialement édifiés autour de prouesses chorégraphiques, Karaté Kid distille une aura flegmatique sereine quant à l'apprentissage existentiel d'un ado rebelle. De prime abord colérique et jaloux, puis finalement pleutre et couard de par son manque de confiance et son inexpérience du combat, Daniel va peu à peu éveiller des dons insoupçonnés en usant d'efforts cérébraux et corporels puis s'affirmer auprès de son puriste enseignant adepte du travail et de la patience. Emaillé de séquences pittoresques lorsque Daniel se voit contraint d'exécuter des corvées domestiques quotidiennes, l'intrigue dévoile peu à peu ses intentions payantes par la motricité du corps en instance d'agilité. Outre l'aspect singulier et amusant de cette pédagogie ancestrale inscrite dans la tradition, l'intrigue renforce toujours un peu plus les rapports amicaux que Daniel et Miyagi entretiennent grâce au bilan de l'effort, l'entraide et les confidences personnelles d'un passé parfois douloureux (le sort tragique de l'épouse et du fils du professeur, l'absence d'un père pour Daniel). A travers leur complémentarité d'une fragile émotion émane notamment un rapport parental que Miyagi construit au final auprès de son élève sans s'y prédisposer et avec une humilité poignante.


Spectacle familial d'une acuité émotionnelle et d'une intelligence rares sous l'impulsion de comédiens criants de naturel et de vérité (Pat Morita transmet sa sagesse avec force d'âme et modestie), Karaté Kid fait aujourd'hui office de grand classique comme le prouve notamment son point d'orgue anthologique aussi homérique et frémissant que le dernier round de Rocky. Un précepte magnifique et bouleversant inscrit dans la pureté des sentiments

La chronique de Karaté Kid 2: http://brunomatei.blogspot.com/…/karate-kid-le-moment-de-ve…

Bruno Matéï
4èx
01.09.17
09.08.10

jeudi 31 août 2017

IT COMES AT NIGHT

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site uae.voxcinemas.com

de Trey Edward Shults. 2017. U.S.A. 1h38. Avec Joel Edgerton, Christopher Abbott, Carmen Ejogo, Kelvin Harrison Jr., Riley Keough

Sortie salles France: 21 Juin 2017. U.S: 9 Juin 2017

FILMOGRAPHIETrey Edward Shults est un réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1988 à Houston, aux États-Unis. 2016 : Krisha. 2017 : It Comes at Night.


Vendu comme un film d'horreur alors qu'il s'agit à mon sens d'un authentique drame psychologique, It coms at night divisera assurément le public. Car outre l'aspect plutôt fallacieux de son marketting, cette oeuvre modeste pâtie d'un rythme latent il faut avouer, d'un climat austère pesant et de personnages (volontairement) peu attachants dans leur démarche solitaire aussi bien parano qu'équivoque. Au fin fond d'une forêt, un couple est leur fils sont retranchés dans leur cabane afin de se préserver d'une grave pandémie. Une nuit, un inconnu tente de forcer leur entrée car suspectant la maison vide d'habitants. Après un compromis et en guise de confiance, Paul décide de prêter main forte à celui-ci en allant chercher sa femme et son fils à quelques kilomètres de là. De retour au bercail, les deux couples tentent de survivre à l'intérieur du foyer sous certaines conditions drastiques. Principalement celle de ne jamais sortir la nuit... Déroutant et monotone, It comes at night sollicite un effort considérable auprès du spectateur impliqué dans une situation de survie chargée de non-dits au sein d'une banalité quotidienne à la fois anxiogène et déprimante.


Peu ludique donc quant à son cheminement routinier dénué de surprise (ou alors si peu si je me réfère à la fugue du chien), It comes at night insuffle une étrange atmosphère de silence ouaté et d'angoisse sous-jacente au coeur d'une forêt mutique. Quand bien même la nuit est l'objet de toutes les contrariétés chez nos occupants lorsque le moindre bruit y résonne de l'extérieur de la porte de sortie (la seule issue de secours pour s'échapper de la bâtisse !). On se demande dès lors où Trey Shults souhaite nous mener à travers son huis-clos principalement centré sur les thèmes de la dynamique de groupe, de l'épidémie virale et de la mysophobie (crainte exagérée de la contamination) ! Louablement, et par le biais d'un rebondissement aussi retors qu'inopiné, la dernière partie, cruelle et intensément tragique crève l'abcès afin de dénoncer les conséquences de la panique chez l'homme confronté à une situation de crise sanitaire au sein de la cellule familiale. Le réalisateur prenant soin d'y dénoncer par le biais de cet évènement notre égoïsme et notre lâcheté face à la crainte viscérale du virus mortel. Dur et sans concession de par sa grande violence aussi bien gratuite que dérisoire, ce point d'orgue morbide nous suscite un amère sentiment d'amertume d'autant plus poignant lorsque l'homme de prime abord solidaire et empathique auprès de son prochain finit par succomber à ses pulsions d'auto-défense lors d'une situation parano découlant sur la méfiance ! Seul compte alors l'esprit d'individualité avec comme conséquence désastreuse un déchaînement de haine et de violence !


Déconcertant à plus d'un titre par son atmosphère hermétique de déréliction et son suspense sous-jacent retardant au possible son dénouement renversant, It comes at night risque de perdre en route une partie du public quand bien même d'autres plus réceptifs et patients ne resteront pas insensibles à son intensité dramatique finalement démoralisante au travers d'une réflexion sur l'instinct de survie que l'homme amorce individuellement. Difficile de sortir indemne d'une telle déroute...

Bruno Dussart