mercredi 11 avril 2018

STRANGE VOMIT DOLLS, CINE, BIS ET PASSION par Jean-Marc Micciche.






Comme vous le savez, le blog EXPLORER s'intéresse depuis ses débuts à la transmissions de la culture cinéma sous toutes ses formes. La question de la réception des œuvres et l'expertise est au centre de ma propre réflexion de cinéma. Depuis ses origines, ce qu'on appelle communément de manières naturelles comme 'l'amour du cinéma' s'est distingué de différentes manières, ciné-clubs, festivals étaient pendant longtemps le centre d'échanges et de partage de cet passion commune. A partir de la fin des années 60, le fanzinat a été à son tour un relayeur certain entre les œuvres et le public (et certains de ses passionnés ont d'ailleurs souvent fait la jonction entre une pratique amateur et le milieu professionnel de la critique). 

Picque Nique à Hangin Rock

Dans les années 80, le phénomène a pris de l'ampleur, passant aussi bien du simple videoclub de quartier en passant des figures aussi charismatique que déterminante.....Le phénomène internet a été la dernière pièce de l'édifice et elle a coïncidé avec l'émergence d'une masse de cinéphiles dont la connaissance précise de l'histoire du cinéma n'avait plus rien à envier avec l'érudition intellectuelle classique (critiques / universitaires). Désormais la frontière sociale entre amateur / professionnel étaient naturellement flou. C'est dans ce moule, dans ce contexte bouillonnant que le courant bloggeurs ciné est apparu....J'ai découvert le phénomène à la fin des années 2000 et parmi eux, une personne à la fois timide et charmante, m'a tout de suite séduit à la fois sa générosité mais aussi par une réelle empathie pour le même cinéma : celui de l'antre des vidéoclubs et du cinéma bis....un vrai jumeau cinéphile quoi ! Connu sous le pseudo Bruno Mattei, Strange Vomit Doll est sans aucun doute un de site les plus complet sur le cinéma de genre et lorsque j'ai envisagé de rouvrir EXPLORERS, il m'a semblé naturel de commencer par une interview de ce passionné émérite, histoire de rappeler que c'est aussi avec ses petites 'mains du cinéma qu'on participe à la grande histoire du cinéma.

Avant de débuter la lecture de l'interview, je vous recommande de lancer la lecture audio d'une de ses soundtrack préférés, histoire de rentrer un peu plus dans la psyché d'un authentique amoureux du cinéma. Vous avez le choix des titres !




1)- Alors tout d’abord peux tu nous dire comment t’es venu l’idée de créer ton blog et pourquoi as-tu choisi ce nom ? Strange Vomit Doll….

1/ L'idée m'est venu grâce à un ami qui lisait de temps à autre mes p'tites critiques de films que je postais sur Facebook. Il me complimentait constamment, notamment  dans ma sincérité de retranscrire mes opinions subjectives avec pas mal de passion. Et donc un jour je me suis dit que j'allais créer un blog, non seulement pour moi, mais autant pour les fans de cinéma qui comme moi vouent un amour indéfectible pour le cinéma de genre, en priorité le Fantastique. Ensuite, l'idée du titre "Strange Vomit Dolls" émane en priorité d'un film indépendant que je n'ai jamais eu la chance de découvrir et qui s'intitule : Slaughtered Vomit Dolls. Une œuvre assez trash et scato parait-il.  Et donc le terme "strange" affilié à "vomit dolls" je trouvais que ça sonnait bien et que ça correspondait également à ma personnalité. La traduction du titre étant "les poupées vomissent étrangement" signifie pour moi une métaphore. A savoir que "les poupées" (symbolisées par l'enfance) vomit le monde des adultes ou ne parviennent pas à s'y acclimater. Et donc à travers ce titre singulier je voulais aussi évoquer l'étrangeté du cinéma fantastique et sa marginalité. Le genre est si souvent mal perçu et discrédité par les critiques dites "bien pensantes".

2)- Que cherches-tu à transmettre à travers tes critiques ?

2/ Ce que je cherche à transmettre à travers mes critiques, c'est l'amour, la passion du genre. Eveiller la curiosité des spectateurs néophytes, leur donner l'envie de découvrir des perles dont ils n'ont jamais entendu parler aussi. Leur donner envie de redécouvrir un film qu'ils ont adoré. Je suis quelqu'un d'assez nostalgique/mélancolique et donc j'aime autant répertorier sur un blog les films qui ont marqué/bercé ma fabuleuse jeunesse durant les années 80. Donc ce blog est destiné autant pour moi que pour le lectorat avide de redécouvrir leurs sensations d'antan à travers mes écrits. C'est donc autant un témoignage qu'une déclaration d'amour aux classiques du genre et mon but est d'y répertorier l'essentiel de sa filmographie, en particulier auprès du Fantastique, de l'Horreur et de la Science-fiction. Pour conclure, je veux transmettre au lectorat la passion et l'amour qu'on peut ressentir pour une œuvre de fiction. J'ai toujours privilégié le cœur, l'émotif, l'affect plutôt qu'une réflexion approfondie et détaillée lorsque je  chronique un film.

3)- Quel souvenir gardes-tu de ta jeune cinéphilie ?

3)- J'en garde un souvenir tout simplement inaltérable puisque les plus beaux moments de ma vie s'y retrouvent. Précisément lors de cette période néophyte , celle où l'on ne faisait que découvrir et que d'apprendre avec des yeux émerveillés si j'ose dire. Mon 1er Dracula découvert un vendredi soir sur Ciné-club m'avait d'ailleurs complètement fasciné. C'est avec ce film de 1933 (celui de Tod Browning avec l'immense Bela Lugosi) que tout à basculé. Il me semble que c'est cette œuvre qui a éveillé ma passion pour le genre.



Me souviens notamment d'une affiche dans la voix du nord qui faisait la promo du magnifique Wolfen de Wadleigh. J'ai découpé l'affiche et je l'ai fantasmé durant des mois avant de le découvrir à la TV, une ou deux années plus tard sur Antenne 2. Un de mes films de chevet que je ne me lasserai jamais de revoir. Bref, ma vie de jeune cinéphile était édénique, foisonnante, très riche d'émotions fortes, troubles, dramatiques. Même à l'heure d'aujourd'hui, je préserve encore une âme d'enfant et je parviens souvent à retrouver mes émotions d'antan d'une certaine manière, surtout lorsque je revois un authentique chef-d'œuvre.



4)- Fais tu partie de cette nouvelle cinéphilie apparue qui faisait le tour des vidéoclubs et qui achetaient les revues de cinéma ?

 Oui, j'étais évidemment "un rat" des vidéos. Je louais toutes les nouveautés de l'époque si bien que je ne loupais jamais rien à peu de choses près. Pour les revues, j'ai d'abord connu l'Ecran fantastique (celle avec la couverture d'E.T) grâce à mon oncle qui me l'a offert le jour de mon anniversaire.


Lorsque j'ai feuilleté le mag, j'étais aux anges complètement fasciné par les images, j'étais comme un gosse à qui on venait d'offrir le saint-graal. Puis ensuite, j'ai connu assez rapidement et en toute
logique Mad Movie et Starfix qui ne m'ont plus jamais quitté durant toute mon adolescence. Je possède d'ailleurs les collections intégrales de ces 2 dernières revues (même si depuis 3 ans je n'achète plus Mad Movies). Mais pour en revenir aux vidéo-clubs, je garde d'immenses souvenirs de cinéphiles. Imaginez l'époque incroyable ! Découvrir pour la 1ère fois chez soi des films aussi âpres et durs comme Suspiria, Carnage, Cauchemars à Daytona Beach ou encore Maniac.



5)- Que penses-tu la vague actuelle des youtubeurs ciné ? Tu n’es pas tenté par l’expérience ?

On me l'a justement proposé, il y a quelques mois mais j'ai refusé. Je préfère rester discret, peut-être aussi à cause de ma timidité; et donc je préfère plutôt dévoiler mes sentiments à l'écrit. Quant à la prolifération des youtubeurs cinéphiles, il y en a trop et j'avoue que j'écoute rarement les plus connus. Après je n'ai rien contre tant que ces derniers sont d'authentiques passionnés amoureux et qu'ils désirent à leurs tours transmettre leur passions. 

6)- On te connais sous ton pseudo Bruno Mattei….pourquoi avoir choisi celui-ci en particulier ?

J'adore cette question finale. C'est évidemment un hommage au fameux Bruno Mattei (d'où ma nuance orthographique !) et à tous ces artisans sans le sou ayant réalisé parfois des ovnis Z terriblement attachants, à la fois drôles et ludiques, mais aussi précaires de par leurs manques de moyens. C'est aussi une manière de ne surtout pas me prendre au sérieux et d'interpeller les autres de mon affection particulières pour le rayon Z de la belle époque (je ne parle pas des productions numériques actuelles dénuées de charme et d'âme et auquel je ne parviens pas à rêver dans la majorité des cas). Et puis, faut aussi dire que si j'ai choisi ce sobriquet, c'est aussi parce que je possède le même prénom que lui...

 






TOP CINEMA BRUNO MATEI

PICNIC A HANGING ROCK,
LE CERCLE INFERNAL,
TRAUMA de Dan Curtis,
SUSPIRIA,
LA FORTERESSE NOIRE,
CHAQUE SOIR A 9 HEURES,
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FONDU AU NOIR,
LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS,
VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER


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LE CERCLE INFERNAL
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SUSPIRIA
CHRISTINE
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L'AUDELA
L'ENFER DES ZOMBIES


mardi 10 avril 2018

Le Prix du Danger

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

d'Yves Boisset. 1983. France/Yougoslavie. 1h40. Avec Gérard Lanvin, Marie France Pisier, Michel Piccoli, Bruno Cremer, Andréa Ferréol, Jean-Claude Dreyfus, Gabrielle Lazure, Catherine Lachens.

Sortie salles France: 26 Janvier 1983

FILMOGRAPHIE: Yves Boisset est un réalisateur français, né le 14 Mars 1939 à Paris. 1968: Coplan sauve sa peau. 1970: Cran d'arrêt. 1970: Un Condé. 1971: Le Saut de l'ange. 1972: l'Attentat. 1973: R.A.S. 1975: Folle à tuer. 1975: Dupont Lajoie. 1977: Un Taxi Mauve. 1977: Le Juge Fayard dit Le Shériff. 1978: La Clé sur la porte. 1980: Le Femme flic. 1981: Allons z'enfants. 1982: Espion, lève-toi. 1983: Le Prix du Danger. 1984: Canicule. 1986: Bleu comme l'Enfer. 1988: La Travestie. 1989: Radio Corbeau. 1991: La Tribu.


              Une série B complètement allumée et inquiétante sur notre voyeurisme pervers.

Flingué par les critiques à sa sortie alors que 1 388 000 spectateurs s'étaient rués dans nos salles, Le Prix du Danger fait office d'immense farce vitriolée afin de dénoncer la corruption vénale de la télé-réalité réduisant le spectateur et ses participants à de vulgaires pantins lobotomisés par une société consumériste où tout est devenu spectacle. Et donc, par le biais d'un jeu TV révolutionnaire d'une originalité improbable et d'une audace immorale (une chasse à l'homme en plein Paris que 5 tueurs prolos se résignent à éliminer si leur proie parvenait à survivre à l'issue de 4 heures de marathon pour l'enjeu d'un magot !), les spectateurs complices de cette mascarade meurtrière assouvissent, via le tube cathodique, leurs bas instincts dans une débauche de sang et de violence.


C'est dire si les règles cyniques du jeu déloyal (5 hommes armés grisés à l'idée de courser et assassiner une proie sans défense) s'avèrent ubuesques (notamment cette suicidaire probation "aérienne" afin de gagner la candidature !), quand bien même en cours de route effrénée on apprendra que le show (commenté avec emphase par un Piccoli outrancièrement extravagant !) est finalement truqué afin de préserver leur dû monétaire puis maintenir le public dans l'expectative d'une course-poursuite irresponsable. Tueurs, cameramans et traqué se fondant stoïquement au sein d'une population tantôt inconsciente du danger (celle de se risquer à une balle perdue), tantôt complice d'y compromettre la survie du participant avec une éloquence perverse. Outre le caractère spectaculaire de cette folle escapade nocturne solidement menée par Yves Boisset (notamment en exploitant assez habilement la disparité de décors urbains parfois menaçants), on peut autant prôner le jeu viscéral, tout en agressivité de Gérard Lanvin littéralement emporté par ses pulsions de haine, de vaillance et de résilience. Notamment à travers sa rage et son désespoir de dénoncer la dictature médiatique ne reculant devant rien pour préserver leur audimat et maintenir le spectateur dans un voyeurisme putassier. Quand bien même Marie France Pisier se prête au rôle secondaire d'une productrice hautaine, équivoque et fourbe, notamment lors de son parti-pris à trahir la cause du rescapé pour une motivation purement cupide.


Série B d'anticipation hallucinée et prophétique autour d'un show médiatique hyperbolique, Le Prix du Danger fait grincer des dents en pamphlet brutal alertant des dérives d'une TV corporative où spectateurs et participants sont réduits à de simples objets de consommation. Si on peut accuser le trait caricatural de certains protagonistes, leur posture décervelée, déjantée et irresponsable à céder à leur fantasme le plus déviant face caméra (celle du plaisir de traquer et tuer leur proie, tel le chasseur rural !) renforce l'attrait follement débridé de cette TV réalité de proche actualité. Un survival coup de poing d'autant plus nerveux et haletant, à redécouvrir ! 

* Bruno
4èx

lundi 9 avril 2018

ATTENTION LES DEGATS

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site boxofficestory.com

"Non c'è due senza quattro" de Enzo Barboni. 1984. Italie. 1h39. Avec Terence Hill, Bud Spencer, April Clough, Harold Bergman, C.V. Wood Jr , Dary Reis, Nello Pazzafini.

Sortie salles France: ?. U.S: 16 Novembre 1984. Italie: 21 Octobre 1984

FILMOGRAPHIE: Enzo Barboni (E.B. Clucher) est un directeur de la photographie et réalisateur italien né le 10 juillet 1922 à Rome et mort le 23 mars 2002. 1970 : Ciak Mull. 1970 : On l'appelle Trinita. 1971 : On continue à l'appeler Trinita. 1972 : Et maintenant, on l'appelle El Magnifico. 1973 : Les Anges mangent aussi des fayots. 1974 : Même les anges tirent à droite. 1976 : Deux super flics. 1982 : Ciao nemico. 1983 : Quand faut y aller, faut y aller. 1984 : Attention les dégâts. 1987 : Renegade. 1991 : Ange ou Démon. 1995 : Trinità & Bambino... e adesso tocca a noi.


Se faisant passer pour des sosies à la suite d'une transaction avec deux cousins milliardaires, Bud Spencer et Terence Hill joue les pachas dévergondés au moment même de s'opposer à des mafieux dirigés par une mystérieuse matriarche. Clucher / Spencer / Hill ! On ne change pas une équipe qui gagne si bien que la recette bonne humeur / gags / baffes dans la gueule reste inchangée sur fond de carte postale tropicale ! Tourné un an après Quand faut y aller, faut y aller; Attention les Dégâts reste une comédie familiale bonnard toujours aussi plaisante et cocasse grâce à la complicité jouasse de nos "Laurel et Hardy" dédoublés ici pour s'auto-parodier (les 2 milliardaires étant des froussards minaudiers victimes de leur confort). 

Box Office France: 1 274 468 entrées (classé 31è)
Version longue dispo en Dvd chez Seven Sept

* Bruno

vendredi 6 avril 2018

Roadhouse

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Rowdy Herrington. 1989. U.S.A. 1h54. Patrick Swayze, Kelly Lynch, Sam Elliott, Ben Gazzara, Kevin Tighe, Red West

Sortie salles France : 3 janvier 1990. U.S: 19 Mai 1989

FILMOGRAPHIE: Rowdy Herrington (né en 1951 à Pittsburgh, Pennsylvanie) est un réalisateur et scénariste américain. 1988 : Jack's Back. 1989: Road House. 1992: Gladiator. 1993 : Piège en eaux troubles. 1999 : Murder of Crows (vidéo). 2001: Présumé Coupable. 2003 : I Witness. 2004 : Bobby Jones, naissance d'une légende.


Videur: Personne qui a la mission de repousser des personnes indésirables à l'entrée d'un établissement public.

Si en 1989 le succès ne fut pas au rendez-vous lors de sa sortie internationale (chez nous il cumule 639 139 entrées et se classe 45è au Box-Office), Roadhouse a gagné au fil des ans une réputation de série B culte (on va éviter d'emprunter le terme "nanar" pour ne pas froisser les fans puristes), de par ses multiples rediffusions à la TV et de son exploitation en Vhs, Dvd et Blu-ray. On ne va pas se leurrer, Roadhouse fait clairement office de plaisir "innocent" (non je ne suis pas coupable !) au sein du moule d'une action décérébrée en roue libre, faute à une intrigue aussi limpide que prévisible (un videur réputé pour son autorité est recruté chez un autre taulier afin de faire régner l'ordre dans sa boite à triste renommée) et de situations parfois hilarantes à force de surenchère musclée et de cabotinage chez les comédiens prenant très au sérieux leur posture martiale. Pour autant, par je ne sais quelle alchimie (spirituelle peut-être), Roadhouse fonctionne de la 1ère à la dernière seconde si bien qu'il s'avère constamment jouissif à travers sa conjugaison d'action, de romance et de chouilla d'érotisme ! De par son rythme homérique fertile en bastonnades (de saloon) et gunfights; Rowdy Herrington ne lésine pas non plus sur la surenchère, notamment si je me réfère à son final barbare d'une violence étonnamment gratuite.


Et ce pour le plus grand fantasme du spectateur ravi, tel un bambin jovial, d'assister à l'opiniâtre vendetta d'un portier travesti en tueur sans vergogne ! (même s'il s'agit d'une seconde posture de par son sombre passé rongé d'une certaine culpabilité). Au-delà du plaisir d'assister au spectacle de bastons rondement exécutées à rythme cadencé, Roadhouse renforce son ressort ludique auprès de la présence d'une des stars de l'époque, Patrick Swayze révélé plus tôt par le classique "rose bonbon" Dirty Dancing. Ce dernier parvenant à se glisser dans le corps (huilé) de Dalton, héros impassible à la fois flegme et studieux, tout en force tranquille, notamment par son esprit philosophe hérité de l'art martial. En doctoresse fringante, Kelly Lynch lui partage la vedette avec charme et sensibilité afin d'incarner sa muse éprise de sentiments mais peu à peu gagnée par l'appréhension d'un dénouement dramatique. En faire-valoir plein de charme viril, le charismatique (et beaucoup trop rare !) Sam Elliot endosse le fidèle acolyte de Dalton avec un sens de l'amitié indéfectible et une démarche de cow-boy infaillible (bordel quel putain d'acteur ultra charismatique !). Quand bien même Ben Gazzara cabotine sensiblement avec amiteuse dérision dans celui du mafieux mégalo se complaisant dans les provocations verbales et menaces meurtrières avec une mine jouasse. Tous ces personnages hauts en couleur parvenant efficacement à se prêter au jeu des règlements de compte et intimidations machistes, à savoir qui emportera la mise afin de régenter une paisible bourgade rurale.


Western moderne fort en gueule à travers son esprit Rock and roll / Country où la bière coule à flot entre moult bastonnades que s'échange un casting aguerri, Roadhouse fait office de must bourrin sous l'influence stoïque d'un Patrick Swayze étonnamment charmeur, décontracté mais aussi schizo en redresseur de tort réac. A redécouvrir fissa si bien que le divertissement constamment trippant (notamment à travers ses séquences hilarantes et ses bons sentiments tantôt solidaires, tantôt romantiques) n'a pas pris une ride (bien au contraire il est même encore plus drôle aujourd'hui auprès de sa cocasserie rétro). 

* Bruno 
Ci-joint chronique de la version 2024: https://brunomatei.blogspot.com/2024/03/road-house.html

jeudi 5 avril 2018

GOTHIC

                                                 Photo empruntée sur google, appartenant au site Imdb.com

de Ken Russel. 1986. Angleterre. 1h27. Avec Gabriel Byrne, Julian Sands, Natasha Richardson, Timothy Spall, Myriam Cyr.

Sortie salles France: 4 Février 1987

FILMOGRAPHIE: Ken Russell est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur, monteur et directeur de la photographie britannique né le 3 juillet 1927 à Southampton. 1967 : Un cerveau d'un milliard de dollars, 1969 : Love , 1970 : The Music Lovers, 1971 : Les Diables, 1971 : The Boy Friend, 1972 : Savage Messiah, 1974 : Mahler, 1975 : Tommy, 1975 : Lisztomania, 1977 : Valentino, 1980 : Au-delà du réel, 1984 : Les Jours et les nuits de China Blue,1986 : Gothic, 1988 : Salome's Last Dance , 1988 : Le Repaire du ver blanc ,1989 : The Rainbow ,1991 : La Putain, 2002 : The Fall of the Louse of Usher, 2006 : Trapped Ashes segment "The Girl with Golden Breasts".


Un trip halluciné à l'hystérie collective nonsensique, tantôt fascinant (formellement poétique et alambiqué), souvent irritable.
A revoir pour me faire une opinion objective.

* Bruno

mercredi 4 avril 2018

LOVE STORY. Golden Globe Meilleur Film Dramatique, 1971.

                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmfracas.files.wordpress.com

de Arthur Hiller. 1970. U.S.A. 1h39. Avec Ali MacGraw, Ryan O'Neal, John Marley, Ray Milland, Tommy Lee Jones.

Sortie salles France: 5 Mai 1971. U.S: 16 Décembre 1970

FILMOGRAPHIE: Arthur Hiller, né le 22 novembre 1923 à Edmonton (Alberta) et mort le 17 août 2016 à Los Angeles (Californie), est un réalisateur canadien.1956 : Massacre at Sand-Creek. 1963 : The Wheeler Dealers. 1964 : Les Jeux de l'amour et de la guerre. 1965 : Promise Her Anything. 1966 : Tobrouk, commando pour l'enfer. 1966 : Les Plaisirs de Pénélope. 1967 : The Tiger Makes Out
1970 : Escapade à New York. 1970 : Love Story. 1971 : Plaza Suite. 1971 : L'Hôpital. 1972 : L'Homme de la Manche. 1975 : The Man in the Glass Booth. 1976 : Transamerica Express. 1979 : Ne tirez pas sur le dentiste. 1979 : Morsures. 1982 : Making Love. 1982 : Avec les compliments de l'auteur ! 1983 : Romantic Comedy. 1984 : Ras les profs ! 1984 : Manhattan Solo. 1987 : Une chance pas croyable. 1989 : Pas nous, pas nous. 1990 : Filofax. 1992 : The Babe. 1997 : An Alan Smithee Film.

           
                                       « L'amour, c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé »

Enorme succès international à sa sortie (chez nous il récolte 5 512 408 entrées et se classe 5è sur 60 !) ayant traumatisé une génération de spectateurs (et de lecteurs d'après le Best-seller du scénariste Erich Segal), Love Story aborde le mélo avec une intensité dramatique aussi cruelle que bouleversante, eu égard de la tournure tragique (pour ne pas dire cauchemardesque) des évènements que se confronte un couple de jeunes mariés. Réalisé par l'artisan touche à tout Arthur Hiller (sa riche filmo ne cesse d'entrecroiser les genres les plus divers), ce dernier élude admirablement voyeurisme et complaisance face à un sujet aussi grave que délicat, et ce grâce à la solidité de sa réalisation particulièrement sobre et réaliste, et du jeu incandescent du couple mythique Ali MacGraw / Ryan O'Neal portant le film à bout de bras avec une puissance émotionnelle aussi prude que déchirante (si je me réfère aux moments intimistes les plus rigoureux). C'est dire si l'alchimie sentimentale entre eux fonctionne avec un art consommé de par leurs échanges amoureux jamais outrés (lui est d'ailleurs de nature intègre, révolté et passionnément amoureux; elle est arrogante, espiègle, provocatrice et obtuse dans sa peur de céder à la pureté de ses sentiments !) puis leur désarroi progressif suite à l'injustice de la maladie.


Cauchemardesque et éprouvante, sa dernière partie vertigineuse nous glace autant d'effroi que de désarroi face à l'introspection de l'époux affligé par une destinée morbide aléatoire. Arthur Hiller filmant ses errances urbaines parmi la suggestion du non-dit, de par la vigueur de son regard modestement meurtri car hanté par la déveine, le remord et la culpabilité. Notamment auprès des rapports houleux avec son patriarche trop orgueilleux et autoritaire qu'il se refuse à chérir ouvertement en dépit de l'influence clémente de Jennifer. Car opposant en sous-intrigue les relations paternelles que s'échangent le couple entre une famille patriarcale cossue (le père si hautain d'Oliver) et une famille prolo catholique (le père beaucoup plus empathique et indulgent de Jennifer), Arthur Hiller suggère en sous-texte social l'émancipation d'une jeunesse rebelle s'opposant aux nobles traditions et à la religion à l'orée des années 70 (Oliver et Jennifer refusent de se marier à l'église faute de leur athéisme). De par la puissance de certaines séquences émotives admirablement dépouillées de racolage (notamment cette magnifique étreinte dans l'hôpital alors que l'un des paternels se met brièvement en retrait pour préserver leur intimité), Love Story inspire la dignité face au thème de la maladie incurable frappant de plein fouet un couple fusionnel en ascension financière.


Fer de lance qui allait inspirer une flopée de mélodrames souvent sirupeux et noyés de bons sentiments, Love Story reste quelques décennies après sa sortie un classique du genre d'une fragilité émotive radicale, entre spleen et dépression d'un amour nécrosé. Le spectateur s'identifiant auprès de l'infortune du couple juvénile avec une appréhension à la fois morale et viscérale, faute d'une peur morbide pouvant frapper sans sommation l'être le plus cher car le plus aimé. Francis Lai se chargeant aussi d'accompagner son délicat climat langoureux sous l'impulsion d'une mélodie au clavecin restée dans toutes les mémoires (Oscar de la Meilleure musique un an plus tard).

* Bruno

Récompenses:
Oscar de la meilleure musique originale pour Francis Lai en 1971
Golden Globes 1971 :
Meilleur film dramatique
Meilleur actrice dans film dramatique pour Ali MacGraw
Meilleur réalisateur pour Arthur Hiller
Meilleur scénario pour Erich Segal
Meilleure musique originale pour Francis Lai

Info subsidiaire relayée d'après le site Remember the times:
En 1972, "Love Story" était le film le plus regardé à la télévision de tous les temps.

EPOUSE MOI MON POTE

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tarek Boudali. 2017. France. 1h31. Avec Tarek Boudali, Philippe Lacheau, Charlotte Gabris, Andy Raconte, David Marsais, Julien Arruti, Baya Belal, Philippe Duquesne.

Sortie salles France: 25 Octobre 2017

FILMOGRAPHIE: Tarek Boudali est un acteur, scénariste et réalisateur français, né le 5 novembre 1979. 2017: Epouse moi mon pote.


                                                                         Chronik'express 

La joyeuse bande à Fifi, ou les Charlots du nouveau siècle !

Baby Sitting 1 et 2, Alibi.com, Epouse moi mon pote !
Rien ne les arrêtent si bien qu'au fil de leur carrière payante, Tarek Boudali / Philippe Lacheau sont entrain de se tailler une jolie réputation de trublions comparables (à mes yeux) à l'équipe du Splendid et à celle des Charlots. Toujours aussi inspirés par l'énergie folingue de gags à la fois cartoonesques (le fameux esprit ZAZ), cocasses et déjantés, Epouse moi mon pote transpire à chaque seconde la générosité de ces interprètes assortie d'une sincérité faisant clairement écho aux comédies des années 80 (ceux-ci ont carrément compris la recette de la comédie populaire festive, bigarrée, sans prétention, emplie de chaleur humaine !).
Résolument décomplexés dans leur bonne humeur expansive d'endosser des "zozos" d'un naturel confondant, ils crèvent l'écran à chacune de leurs extravagantes apparitions !
Et donc ça a beau voler bas, flirter avec la nullité, les maladresses (il s'agit d'une première réalisation) et les lourdeurs (notamment dans son lot de clichés usuels), Epouse moi mon pote insuffle pour autant rire et sourire de gosse de la 1ère à la dernière seconde, et ce entre 2 plages de tendresse émotives !

Bref, Tarek Boudali, acteur et réal novice, accompagné de sa jouasse équipe, cultivent charme innocent et fraîcheur (infiniment) sémillante sous couvert de farce sociale sur la naturalisation d'un couple gay. Et d'y cumuler au final 2 467 154 entrées dans nos contrées !

* Bruno

mardi 3 avril 2018

L'ILE DE LA TERREUR

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com


"Island of Terror" de Terence Fisher. 1966. 1h29. Angleterre. Peter Cushing, Edward Judd, Carole Gray, Eddie Byrne, Sam Kydd, Niall MacGinnis.

Sortie salles France: 14 Juin 1972. Angleterre: 20 Juin 1966.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


Après avoir expérimenté des cellules vivantes afin d'enrayer la maladie du cancer, des créatures prénommées "les silicates" y sont engendrées et finissent par envahir une région côtière de l'Angleterre en dévorant les citadins. Ces derniers étant retrouvés dans un état liquéfié. Le docteur Brian Stanley et deux de ses compères vont tenter de les détruire depuis leur prolifération rendue ingérable. 


Rappelant le thème des invasions extra-terrestres d'après les classiques ricains des années 50, l'île de la Terreur est une savoureuse série B horrifique aussi modeste soit sa réalisation estampillée Terence Fisher. Car si les créatures peuvent paraître plutôt ringardes lors de leurs déplacements atones, leur morphologie à la fois visqueuse et indicible ainsi que leur capacité sournoise à alpaguer leurs victimes parviennent à fasciner lors des scènes-chocs les plus marquantes que Fisher met en exergue sans fard. Et si son schéma narratif que l'on connait par coeur n'apporte aucune surprise (jusqu'à l'épilogue sardonique repris dans moult productions), la conviction des interprètes (Peter Cushing en tête en docteur studieux, accompagné de seconds-rôles aussi dépouillés) et l'enjeu de survie que s'improvisent solidairement nos protagonistes parviennent à instaurer un suspense captivant souvent inquiétant. Qui plus est, pour renforcer l'aspect vénéneux de ces créatures carnivores (nanties d'antenne meurtrière sur leur carapace !), une bande-son dissonante est exacerbée à chacune de leurs apparitions. On apprécie enfin l'invention des stratégies offensives (et de communication afin de canaliser l'affolement de la populace) que mettent en pratique nos héros fébriles dans leur quête ardue de trouver une solution furtive contre la menace. Fisher empruntant habilement le principe du huis-clos étouffant (tant à travers sa campagne rurale qu'en interne d'une église), théâtres d'agressions criminelles rehaussées d'un réalisme quasi documenté.


Une très sympathique série B british conjuguant efficacement suspense, tension et horreur viscérale (notamment à travers l'expression hébétée de certaines victimes liquéfiées !) autour des dangers de l'avancement médical. Fisher abordant aussi la question éthique de sacrifier la cause animale au profit de la recherche et de notre survie. 

* Bruno

vendredi 30 mars 2018

LE VAMPIRE A SOIF

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The Blood Beast Terror" de Vernon Sewell. 1968. Angleterre. 1h20. Avec Peter Cushing, Robert Flemyng, Wanda Ventham, Vanessa Howard, Glyn Edwards, David Griffin.

Sortie salles France: 31 Mars 1971. Angleterre: Janvier 1968

FILMOGRAPHIEVernon Sewell est un réalisateur britannique né le 4 juillet 1903 à Londres et
décédé le 21 juin 2001. 1933 : Morgenrot. 1934 : The Medium. 1937 : A Test for Love. 1938 : Breakers Ahead. 1939 : What Men Live by. 1943 : P.H. contre Gestapo. 1945 : The World Owes Me a Living. 1946 : Latin Quarter. 1947 : Le Fantôme de Berkeley Square. 1948 : Uneasy Terms. 1949 : The Jack of Diamonds. 1951 : The Dark Light. 1951 : The Black Widow. 1952 : The Floating Dutchman. 1952 : Ghost Ship. 1953 : Counterspy. 1954 : Dangerous Voyage. 1954 : Radio Cab Murder. 1955 : Where There's a Will. 1956 : Johnny You're Wanted. 1956: Soho quartier dangereux. 1956: Home and Away. 1957: Rogue's Yarn. 1958: Battle of the V-1. 1959: Wrong Number. 1960 : Urge to Kill. 1961: House of Mystery. 1961: The Wind of Change. 1961: The Man in the Back Seat. 1962: Strongroom. 1963: A Matter of Choice. 1963: Strictly for the Birds. 1967: Some May Live. 1968 : Le vampire a soif. 1968 : La Maison ensorcelée. 1972 : Burke and Hare.


Petite série B d'épouvante plutôt occultée de nos jours, Le Vampire a soif aborde efficacement la thématique du vampirisme avec une originalité saugrenue si j'ose dire. Sans trop détailler l'intrigue afin de préserver les effets de surprises et rebondissements, un inspecteur de police (campé par un Peter Cushing toujours aussi à l'aise en fin limier redresseur de tort) enquête sur une série de meurtres au sein d'une petite bourgade londonienne du 19è siècle. Les victimes étant retrouvées sauvagement assassinées par un mystérieux criminel. Ses soupçons finissent par se reporter auprès d'un entomologiste en étroite collaboration avec sa fille.


Oscillant l'enquête policière à suspense et l'épouvante séculaire à l'aide d'effets spéciaux tantôt ringards (la 1ère apparition de la créature prête plutôt à sourire par son aspect risible), tantôt fascinants (les saisissantes images du chrysalide en hibernation), Le Vampire a soif parvient aisément à entretenir notre curiosité grâce à la virilité des interprètes communément convaincants (notamment le charismatique Robert Flemyng en apprenti sorcier sournois) et à la folie de sa narration résolument délirante ! Baignant dans une atmosphère gothique capiteuse à proximité d'une campagne hostile, théâtre de sombres évènements macabres, le Vampire a soif amuse et fascine à la fois aussi modeste soit l'entreprise de Vernon Sewell. Tant et si bien qu'il cède parfois à 1 ou 2 couacs (l'attitude contradictoire du professeur mettant subitement un terme à ses travaux alchimistes s'avère trop expéditive à mon sens pour nous convaincre de ce revirement) et à une réplique involontairement cocasse (Cushing s'adressant avec stupeur concise auprès d'une victime moribonde: "Et bien mon garçon, qui y a t'il ?"). Correctement mené et réalisé, Sewell se permet en prime d'injecter des clins d'oeil à la mythologie vampirique avec une dérision implicite (la jeune fille vierge hypnotisée puis kidnappée afin d'assouvir la soif de la créature !).


Un très sympathique divertissement gothique à réévaluer à sa noble valeur et à ranger à proximité de son binôme aussi décalé et déjanté: la Chair du Diable !

* Bruno

Box-Office Français: 153 479 entrées

jeudi 29 mars 2018

LA CHAIR DU DIABLE

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Creeping Flesh" de Freddie Francis. 1973. Angleterre. 1h32. Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Lorna Heilbron, George Benson, Kenneth J. Warren.

Sortie salles France: 10 Mars 1976    U.S: 12 Février 1973

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Freddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: The Skull. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.


Série B aux doux airs de Hammer Film, de par son climat gothique prédominant et de la réunion des gentlemans de l'horreur Peter Cushing / Christopher Lee en savants conjointement utopistes, La Chair du Diable vaut son pesant de cacahuètes de par son cheminement narratif littéralement cintré ! Quand bien même l'un des thèmes majeurs de l'intrigue s'oriente davantage sur la folie mentale.  Grâce à sa stupéfiante découverte du squelette d'un éventuel ancêtre de Cro-Magnon, le professeur Hildern accomplit ses recherches sur l'origine du Mal. Après avoir incidemment renversé de l'eau sur la phalange squelettique du sujet, ce dernier retrouve par miracle sa chair humaine. Après diverses expériences à conjuguer du sang humain avec celui de la créature, Hildern pense avoir trouvé un vaccin qui pourrait sauver notre race du Mal. De son côté, son frère, directeur d'un centre psychiatrique, compte s'approprier de son insensée découverte archéologique en tenant lieu de chantage.  


Voilà en gros le pitch brièvement condensé car La Chair du Diable bénéficie notamment d'une sous-intrigue aussi inquiétante par le truchement d'un personnage féminin bicéphale, la fille du savant Hildern. Si bien qu'après une première partie aussi fascinante que captivante à traiter du thème du Mal avec originalité; Freddie Francis met de côté la découverte improbable d'Hildern afin de télescoper passé et présent d'une sombre affaire familiale. Tant auprès des rapports amoureux du professeur avec son épouse volage que de sa fille en proie aux pulsions psychotiques. Le réalisateur s'attardant ensuite à détailler les errances nocturnes de cette dernière fréquentant les pubs malfamés (ambiance victorienne très "Jack l'éventreur !) au moment de se livrer au même jeu lubrique et démentiel de sa mère. Sur ce point, je tiens à féliciter le jeu très spontané, pour ne pas dire habité par l'étrange et charnel Lorna Heilbron dans un jeu psychotique subtilement vénéneux, notamment grâce à l'intensité de son regard étrangement vicié. Quant aux princes de l'horreur British venus aimablement se prêter au show d'épouvante, Cushing et Lee se disputent la soif du pouvoir avec autant de méfiance et médisance que de fourberie.


The Thing
B movie débridé aussi vrillé que décomplexé, de par la folie de son scénario constamment extravagant démystifiant l'origine du Mal, La Chair du Diable joue la carte du ciné Bis avec un grain de folie contagieuse. Eu égard de son final équivoque régi en forme de clin d'oeil à savoir si tout ce que nous venons d'assister ne provenait pas des divagations scientifiques d'un cerveau dérangé ! Inopinément badin, Freddie Francis nous ayant relaté avec élégance gothique,  effet de surprise et goût de provocation (notamment cette tentative de viol d'une aura particulièrement primale !) une réjouissante blague macabre ! 

* Bruno
3èx

Box-Office France: 67 472 entrées

mercredi 28 mars 2018

CONDORMAN

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com

de Charles Jarrott. 1981. U.S.A. 1h31. Avec Michael Crawford, Oliver Reed, Barbara Carrera, James Hampton, Jean-Pierre Kalfon, Dana Elcar.

Sortie salles France: 28 Octobre 1981. U.S: 7 Août 1981

FILMOGRAPHIECharles Jarrott, né le 16 juin 1927 à Londres et mort le 4 mars 2011 à Woodland Hills des suites d'un cancer de la prostate, est un réalisateur et scénariste britannique. 1969 : Anne des mille jours. 1971 : Marie Stuart, reine d'Écosse. 1973 : Les Horizons perdus. 1974 : The Dove. 1976 : Escape from the Dark. 1977 : De l'autre côté de minuit. 1980 : The Last Flight of Noah's Ark. 1981 : Condorman. 1981 : L'Homme de Prague. 1986 : The Boy in Blue. 1997 : The Secret Life of Algernon. 2001 : Turn of Faith.


Woody, dessinateur féru de super-héros est enrôlé par son ami Harry travaillant pour la CIA. Sa mission: livrer des documents à Istanbul au moment même de rencontrer une espionne du KGB; la belle Natalia. A eux deux, ils forment rapidement un tandem amoureux avant que le supérieur de Natalia ne se résout à éliminer Condorman (son pseudo en tant qu'agent secret) ainsi que son acolyte Harry.


Echec public à sa sortie (même si chez nous il comptabilise 1 048 130 entrées, un exploit au vu du résultat dégingandé !), Condorman est une sympathique tentative ratée de chez Disney à se prêter à l'espionnage et au film de super-héros parmi l'inexpérience du réalisateur jamais à la hauteur de ses ambitions. La faute incombant notamment à un script aussi bien poussif que déstructuré cédant peu de place à l'action homérique. Les spectateurs infantiles inévitablement ravis d'accueillir le nouveau Disney sur grand écran ont d'ailleurs dû faire grise mine durant la projo si bien que le super-héros tant promis en haut de l'affiche (rutilante par ailleurs !) ne possède aucun pouvoir surnaturel ni de don particulier, si ce n'est de survoler 2 fois le ciel à l'aide d'une panoplie aux articulations mécaniques rubigineuses. On se distrait toutefois d'une course-poursuite bonnard en voitures lors de son 1er acte  et d'une autre plus explosive en hors-bord en guise de conclusion, quand bien même l'homme-condor s'affuble d'une arme laser afin d'éliminer ses adversaires. Une séquence débridée gentiment fun et forcément influencée par le phénomène "Star wars" au grand dam de la maladresse du montage et du peu d'inventivité des affrontements sur mer.


Divertissement mineur peu intense et haletant en dépit de la bonne volonté des comédiens à s'efforcer de rendre attachants leurs personnages parodiques, Condorman tente donc de confondre film de super-héros et la saga James Bond avec une naïveté désarmante. Et si le charme lascif de Barbara Carrera opère souvent, la prestation loufoque de Michael Crawford en super-héros du pauvre s'avère à la lisière du ridicule en dépit de 2/3 rires et sourires qu'il nous provoque lors de son héroïsme de fortune comparables aux gags familiaux du duo Bud Spencer / Terence Hill. Quant bien même son partenaire Oliver Reed fait office d'acte de présence en méchant du KGB assez inexpressif (ou alors redondant de par sa mine souvent renfrognée, pour ne pas dire guindée). J'en oublierai presque de citer la présence secondaire de James Hampton en aimable faire-valoir venu prêter main forte à Condorman avec une bonhomie toute innocente. Mais paradoxalement, avec le recul, de l'indulgence et une pointe de nostalgie, le spectacle si démanché se laisse pourtant suivre sans déplaisir de par son charme aujourd'hui rétro, l'expression enjouée du casting, et provoque même un sourire amusé à observer (avec curiosité) les aventures exotiques d'un (super) agent secret (notamment dans l'art du camouflage !) à défaut de super-héros inhabituellement ordinaire !

* Bruno

mardi 27 mars 2018

QUAND FAUT Y ALLER, FAUT Y ALLER

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Nati con la camicia" de E.B. Clucher. 1983. 1h48. Avec Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Riccardo Pizzuti, Faith Minton.

Sortie salles France: 14 Décembre 1983.

FILMOGRAPHIE: Enzo Barboni (E.B. Clucher) est un directeur de la photographie et réalisateur italien né le 10 juillet 1922 à Rome et mort le 23 mars 2002. 1970 : Ciak Mull. 1970 : On l'appelle Trinita. 1971 : On continue à l'appeler Trinita. 1972 : Et maintenant, on l'appelle El Magnifico. 1973 : Les Anges mangent aussi des fayots. 1974 : Même les anges tirent à droite. 1976 : Deux super flics. 1982 : Ciao nemico. 1983 : Quand faut y aller, faut y aller. 1984 : Attention les dégâts. 1987 : Renegade. 1991 : Ange ou Démon. 1995 : Trinità & Bambino... e adesso tocca a noi.


"Un pincement au coeur particulier auprès de cette comédie des années 80 que j'ai pu découvrir en salles un Dimanche après-midi. Et la bonne nouvelle ce soir émane de mon sourire de gosse constant au 3è visionnage !" 

Comédie familiale taillée sur mesure pour le duo Hill / Spencer (si bien qu'il engrange 1 702 062 entrées rien qu'en France !), Quand faut y aller, faut y aller ne déroge pas à la règle de la déconnade la plus folingue et décomplexée sous l'impulsion de nos Laurel et Hardy rarement avares de calembours, ventriloquisme et baffes dans la gueule en bonne et due forme. En l'occurrence, ces derniers (l'un auto-stoppeur, l'autre ex taulard) sont recrutés par la CIA à la suite d'un concours de quiproquos fructueux. Leur mission: infiltrer l'organisation K1 dirigé par l'utopiste "Tigre". Déguisés en texans millionnaires, nos lurons vont devoir redoubler de ruses et d'héroïsme afin d'échapper aux sbires du Tigre désireux de devenir le maître du monde.


Hommage parodique aux films d'espionnages, en particulier à la célèbre saga "James Bond" (la même année sortait d'ailleurs sur les écrans Octopussy !), Quand faut y aller, faut y aller transpire la bonne humeur et la fanfaronnade (tant auprès des méchants que des gentils héros usurpant l'identité de faux agents) sous l'autorité infaillible de Bud Spencer et Terence Hill à la complémentarité amicale sémillante. Ceux-ci pleinement investis dans une action rocambolesque insufflant une bonhomie fringante à chacune de leur apparition décontractée. Truffé de gags tantôt hilarants, tantôt cocasses (mêmes les plus lourdingues prêtent à rire !), de cascades, poursuites et pugilats autour d'une intrigue improbable aussi simpliste qu'extravagante, Quand faut y aller faut y aller affiche un second degré irrésistible autour du paysage exotique de Miami (à l'instar d'une visite touristique !). Autant dire que les fans irréductibles du duo comique vont une fois de plus se régaler à suivre leurs pérégrinations au sein d'une aventure à la fois amiteuse et débridée comme on n'ose plus en produire aujourd'hui. Comme quoi même les comédies les plus simplistes, bricolées, modestes et innocentes parviennent à traverser le temps et les modes, notamment grâce au spécialiste du genre Enzo Barboni (alias E.B. Clucher) qui initia le duo légendaire à la popularité durant plus de deux décennies (70/80).

* Bruno