jeudi 10 janvier 2019

Chats rouges dans un labyrinthe de verre

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Gatti rossi in un labirinto di vetro/Eyeball" d'Umberto Lenzi. 1975. Espagne/italie. 1h32. Avec Martine Brochard, John Richardson, Ines Pellegrini, Andrés Mejuto, Mirta Miller, Daniele Vargas, George Rigaud.

Sortie salles France: 23 Octobre 1975. Italie: 24 Janvier 1975

FILMOGRAPHIE: Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 Aout 1931 à Massa Marittima, dans la province de Grosseto en Toscane (Italie). 1962: Le Triomphe de Robin des Bois, 1963: Maciste contre Zorro, Sandokan, le Tigre de Bornéo, 1964: Les Pirates de Malaisie, 1966: Kriminal, 1967: Les Chiens Verts du Désert, 1968: Gringo joue et gagne, 1969: La Légion des Damnés, Si douces, si perverses, 1970: Paranoia, 1972: Le Tueur à l'orchidée, 1972: Au pays de l'Exorcisme, 1973: La Guerre des Gangs, 1974: Spasmo, La Rançon de la Peur, 1975: Bracelets de Sang, 1976: Brigade Spéciale, Opération Casseurs, La Mort en Sursis, 1977: Le Cynique, l'infâme et le violent, 1978: Echec au gang, 1980: La Secte des Cannibales, l'Avion de l'Apocalypse, 1981: Cannibal Ferox, 1983: Iron Master, la guerre du fer, 1988: Nightmare Beach, la Maison du Cauchemar, 1991: Démons 3, 1996: Sarayevo inferno di fuoco.


Quelle heureuse surprise de découvrir par le truchement du Chat qui fume ce fort sympathique Chats rouges dans un labyrinthe de verre réalisé par l'éminent Umberto Lenzi plutôt avisé à inscrire sur pellicule un Giallo en bonne et due forme. Car s'inspirant des tous récents succès d'Argento, initiateur du genre neo-giallesque depuis l'Oiseau au plumage de Cristal, Umberto Lenzi nous confectionne avec stylisme raffiné (le travail flamboyant sur les couleurs contrastées ne cesse d'enivrer la vue !) une enquête policière aussi solidement menée que captivante. Ainsi donc, à travers une texture agréablement bisseuse, notamment auprès du jeu timoré de certaines victimes épeurées, Lenzi prend malin plaisir à nous balader à travers un whodunit fertile en rebondissements (notamment auprès du final binaire !) et séquences-chocs dont l'intensité monte parfois d'un échelon lorsque certaines victimes parviennent in extremis à s'extraire d'une mort brutale. Le procédé du maniaque s'avérant aussi sournois et vicié que radical et méthodique ! A savoir, arracher le globe oculaire gauche de sa victime et la larder de coups de poignards à l'aide de sa main droite gantée de rouge !


Multipliant à rythme métronomique faux coupables, fausses pistes et d'autres un peu plus habiles afin de nous douter du profil de chaque protagoniste (des pèlerins américains en voyage de groupe à Barcelone), Lenzi s'interroge de plus près vers Mark Burton. Un journaliste infidèle particulièrement inquiet quant à l'éventuelle disparition de son épouse débarquée également à Barcelone. Ainsi, nous apprendrons par ailleurs à travers une réminiscence que cette dernière fut 1 an plus tôt découverte par Mark inanimée aux abords d'une piscine, un poignard ensanglanté à la main. Voyageant avec sa maîtresse Paulette Stone, ils tenteront communément d'éclaircir cette longue liste de crimes avec l'appui d'un commissaire à l'affût des moindres suspects. Purement ludique à travers son intrigue horrifique impeccablement rythmée, Chats rouges dans un labyrinthe de verre exploite donc avec un savoir-faire technique et formel un Giallo assez sanglant distillant un mystère magnétique quant aux mobiles de l'assassin sans visage. La surprise s'avérera d'ailleurs d'autant plus percutante lorsque Spoiler ! le spectateur croira assister à la résolution de l'énigme avant que Lenzi n'y livre un ultime coup de théâtre à travers le fameux trauma psychotique. Fin du Spoiler. L'effet de surprise jouant à plein régime auprès du spectateur si ce dernier n'eut parvenu à suspecter son mystérieux profil. Et ce même si Lenzi se permit d'y inclure un audacieux indice lors de la première demi-heure.


C'est donc avec plaisir cinéphage que nous découvrons ce Giallo rarissime, qui plus est, dans une superbe version HD faisant honneur au travail stylisé de Lenzi, tant et si bien que Chats rouges dans un labyrinthe de verre peut même prétendre surpasser d'autres produits d'exploitation du même tonneau sanguin. A découvrir sans soupçon de réserve donc d'autant plus qu'à travers son défilé d'actrices italienne s'y détache la beauté laiteuse de la (convaincante) comédienne française Martine Brochard ! (avec en sus une apparition clin d'oeil en guise de préface du spectacle de samedi soir !). 

Dédicace à Céline Trinci
*Bruno

mercredi 9 janvier 2019

La Boum

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Pinoteau. 1980. France. 1h51. Avec Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Sophie Marceau, Alexandre Sterling, Denise Grey, Jean-Michel Dupuis, Dominique Lavanant, Bernard Giraudeau, Jacques Ardouin, Richard Bohringer.

Sortie salles France: 17 Décembre 1980

FILMOGRAPHIEClaude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).


Si j'avais en mémoire un joli souvenir d'ado en 1980 au moment de sa triomphante sortie commerciale (4 300 000 entrées !), La Boum me laisse aujourd'hui autant de marbre que profondément frustré. Faute d'une comédie romantique terriblement superficielle sous le pilier d'une réalisation supra académique, Claude Pinoteau compte sur un florilège de clichés souvent sirupeux pour séduire le spectateur prioritairement juvénile. Regorgeant de situations cocasses constamment grotesques ou outrancières et de personnages stéréotypés à la psychologique prémâchée (nous n'éprouvons aucune empathie pour la crise conjugale que se disputent avec redondance les parents de Vic Berreton, incarnée avec un certain charme naturel par la novice Sophie marceau), La Boum se vautre dans une indigeste niaiserie que les ados de - de 14 ans pourraient toutefois apprécier avec une naïveté assumée. Paradoxalement, dans un sursaut de timide intérêt, les 5 dernières minutes distillent une légère émotion candide à travers les fantasmes amoureux de cette ado versatile en quête identitaire, de séduction et de reconnaissance.

*Bruno
3èx

mardi 8 janvier 2019

The Hate U give - La Haine qu'on donne

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site amazon.fr

de George Tillman Jr. 2018. U.S.A. 2h13. Avec Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby, Common, Lamar Johnson.

Sortie salles France: 23 Janvier 2019. U.S: 19 Octobre 2018

FILMOGRAPHIEGeorge Tillman Jr. est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 26 janvier 1969 à Milwaukee, Wisconsin. 1997 : Soul Food. 2000 : Les Chemins de la dignité. 2009 : Notorious B.I.G. 2010 : Faster. 2015 : Chemins croisés. 2018 : The Hate U Give - La Haine qu'on donne


Changez le monde.
Film choc s'il en est, de par son sujet d'une brûlante actualité (une bavure policière raciste auprès d'une jeune victime afro issue du ghetto), The Hate U give provoque une émotion d'une grande intensité dramatique eu égard du parcours initiatique de la jeune Starr Carter, unique témoin du crime lâchement exécuté. Car suite à un banal contrôle d'identité (et d'une éventuelle violation du code de la route), Khalil est exécuté par un policier blanc sous les yeux de Starr, son amie d'enfance, faute de son indiscipline d'avoir contredit l'autorité. Après nous avoir ébranlé avec cette séquence d'une violence gratuite insupportable (faisant inévitablement écho à nombre de fait divers récents, tant Outre-atlantique que dans l'hexagone !), George Tillman Jr ayant en prime pris soin de nous attacher plus tôt à la fraternité de Starr et Khalil en concertation sentimentale; l'intrigue soulève le point de vue introspectif de cette dernière en désarroi identitaire et existentiel. Une adolescente de 16 ans traumatisée par une mort inéquitable sous couvert de discrimination raciale et d'abus de pouvoir que la juridiction ricaine demeure incapable de blâmer. Le poids de la ségrégation planant sur ses frêles épaules au fil de son initiation à l'affirmation, à la communication, au pardon et au désir de défendre ses opinions bâties en toute simplicité sur la tolérance et l'équité de la justice.


Portant à bout de bras le film sur ses épaules; Amandla Stenberg illumine l'écran de sa beauté naturelle sémillante (ses moult sourires lors de la 1ère partie s'avèrent irrésistibles de spontanéité !) et de sa présence chétive en voie de stoïcité, eu égard des préjugés et des regards réprobateurs auprès de son lycée privé bon chic bon genre et de sa communauté co-existant dans un ghetto en proie à une certaine marginalité. Le récit soigneusement structuré (car prenant son temps à étudier les états d'âme de Starr) dressant le sublime portrait de cette ado en voie de contestation, faute d'une justice à 2 vitesses discréditant son peuple noir en proie à une étouffante paranoïa face à l'insigne de l'ordre. Car soulignant notamment le caractère répressif d'une police autoritaire se pliant aveuglément à leur hiérarchie, The Hate U give tente de nous offrir en ultime recours une étincelle d'espoir et d'optimisme du point de vue de l'héroïne tentant de réveiller les consciences contradictoires par le biais d'un message d'amour et de paix universels. Et ce face à l'innocence galvaudée de l'enfant réitérant les mêmes actions haineuses que leurs parents ! (d'où son titre significatif: "la haine qu'on donne"). Pour cela, c'est à travers le dialogue qu'elle compte asseoir son éthique humanitaire en faisant preuve d'autant d'audace que de courage pour tenter de redorer le sens de la justice et rendre un vibrant hommage à Khalil (plus vivant que jamais dans le coeur de ses proches !). Starr étant notamment réduite depuis la tragédie à une victime sans visage s'apitoyant sur son sort, ou pire, discréditant sa propre race lors de son intervention télévisuelle à grande écoute, du moins du point de vue des esprits les plus faibles, les plus lâches et intolérants.


Etre une lumière dans les ténèbres.
En dépit d'un dénouement spectaculaire appuyant légèrement sur la corde sensible en usant du stéréotype (les postures maladroitement sentencieuses des deux policiers subitement éveillés par le discours pacifiste de Starr sonne faux à mon sens !) et d'une sous-intrigue peut-être dispensable (certains membres marginaux de la famille de Starr se déchirant trop violemment pour un enjeu d'orgueil), The Hate U give est immergé d'une acuité dramatique couramment bouleversante. Si bien que le spectateur infiniment impliqué dans l'introspection morale de Starr s'identifie à son désespoir et à sa révolte avec un humanisme fébrilement prude. Que l'on adhère ou non à ce réquisitoire anti-raciste, The Hate U give fait preuve d'une grande sensibilité pour ne laisser personne indifférent au vu du triste constat imparti à une Amérique xénophobe plongée dans le déni, l'hypocrisie, voire même le totalitarisme (le final anarchique faisant notamment écho à notre propre politique française davantage soumise à une idéologie répressive). Superbe de sincérité et de dignité (notamment à travers sa foi à l'affirmation et à la proclamation), et la révélation Amandla Stenberg emporte tout sur son passage au point de chavirer les coeurs les plus endurcis. 

* Bruno

lundi 7 janvier 2019

Les Charlots font l'Espagne

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean Girault. 1972. France. 1h22. Avec Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Gérard Filipelli, Jean-Guy Fechner, Jacques Legras, Jaime de Mora y Aragon, Yves Barsacq.

Sortie salles France: 13 Décembre 1972

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


Un spectacle bas de plafond mais haut en couleurs dans son esprit cartoonesque ! 
Quand on songe à ses 4 162 897 entrées lors de sa sortie en 72, on se demande comment Les Charlots font l'Espagne ont-il pu faire salle comble tant cette comédie franchouillarde accumule sans modération gags cocasses et bas de plafond sous l'impulsion de nos 4 lurons toujours aussi guillerets ! Prétexte à situations burlesques littéralement absurdes ou nonsensiques (certains gags s'avèrent même incompréhensibles à travers leur mécanique du rire !), Les Charlots font l'Espagne fleure bon l'époque révolue d'une époque désinhibée n'accordant que peu d'intérêt pour son scénar étique et donc ne comptant que sur l'attachante complémentarité des Charlots (les parents pauvres des ZAZ !) particulièrement déchaînés à provoquer l'éclat de rire escompté. A condition de le savourer au 10è degré, les Charlots font l'Espagne devrait contenter les inconditionnels si bien que son rythme très alerte ne provoque jamais l'ennui, et ce en dépit de la nullité de ces gags les plus lourdingues tellement navrants qu'ils en deviennent parfois drôles ! Enfin, à titre subsidiaire, on peut également se rincer l'oeil auprès de ses seconds-rôles féminins (et quelques figurantes hispaniques filiformes) particulièrement sexy !

* Bruno

vendredi 4 janvier 2019

Les Rendez-vous de Satan

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer?" de  Giuliano Carnimeo. 1972. Italie. 1h35. Avec Edwige Fenech, George Hilton, Paola Quattrini, Giampiero Albertini, Franco Agostini, Oreste Lionello.

Sortie salle France: 7 mars 1979. Italie: 10 Août 1972

FILMOGRAPHIEGiuliano Carnimeo est un réalisateur et scénariste italien, né le 4 juillet 1932 à Bari (Pouilles) et mort le 10 septembre 2016 à Rome (Latium), 1959 : Brèves Amours (réalisé avec Camillo Mastrocinque). 1968 : Le Moment de tuer. 1969 : Le Fossoyeur. 1970 : Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera. 1970 : Django arrive, préparez vos cercueils. 1971 : Quand les colts fument... on l'appelle Cimetière. 1972 : Les Rendez-vous de Satan. 1972 : Alléluia défie l'Ouest. 1973 : L'Emprise des sens. 1975 : Simone e Matteo. 1976 : Pour pâques ou à la trinita. 1981 : Une fille vachement sympa. 1983 : Les Exterminateurs de l'an 3000.


Sympathique giallo sorti en grande pompe dans une superbe version HD chez l'éditeur qui miaule, Les Rendez-vous de Satan ne révolutionne nullement le genre si bien qu'il s'agit d'un produit d'exploitation en vogue. Tous les ingrédients étant ici réunis en bonne et due forme "fétichiste", et ce avec l'appui de la reine du sexe transalpin, Miss Edwige Fenech ! L'actrice irradiant en permanence l'écran de sa charnelle présence, une posture féline infiniment torride. Notamment à travers l'immensité de son regard noir à damner un saint et à la pâleur de sa peau laiteuse ! Erotique donc auprès de ses étreintes et séquences déshabillées stylisées (dont une plage onirique rappelant le Venin de la Peur parmi l'intervention d'un gourou !), Les Rendez-vous de Satan n'en n'oublie pas pour autant d'y inclure ses séquences de meurtres plutôt réussies. Notamment celui dépeint en plein centre-ville bondé ou encore celui du prologue cinglant que Brian de Palma se réappropria afin de parfaire son chef-d'oeuvre Pulsions. Car à travers cette séquence claustro instaurée dans un ascenseur, il est bluffant de constater à quel point De Palma exploitera certains de ces plans iconiques (notamment auprès de la morphologie de la victime blonde) avec un brio autrement chiadé et géométrique.


Nanti d'un rythme assez soutenu (surtout auprès de sa seconde partie plus inquiétante et affolante) au fil d'une intrigue somme toute classique, mais rehaussée d'un surprenant dénouement (quoique un peu trop facile alors que sa dernière image un brin ironique peut déconcerter !), Les Rendez-vous de Satan ne déçoit qu'en de rares occasions (comptez 1 ou 2 longueurs vite pardonnées et du jeu limite parodique du commissaire entêté et de son adjoint bateleur. Giuliano Carnimeo s'efforçant notamment d'y transfigurer la forme à travers la disparité de ses décors richement détaillés et magnifiquement photographiés d'une lumière tantôt limpide tantôt contrastée. Sur ce dernier point, Les Rendez-vous de Satan ravit donc les mirettes dans la noble tradition du genre, notamment après de la défroque sépulcrale du tueur encapuchonné et masqué assez magnétique lors de ses apparitions surprises. On regrettera en revanche son titre français complètement à l'ouest puisqu'il n'est ici nullement question d'occultisme ni de satanisme en dépit d'une ambiance d'étrangeté parfois trouble et sensiblement baroque (comme souvent chez tout bon Giallo qui se respecte).


A découvrir donc avec plaisir fétichiste, aussi mineure soit sa topographie narrative et ses sautes d'humour malvenues.

* Bruno

jeudi 3 janvier 2019

Guy

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Alex Lutz. 2018. France. 1h42. Avec Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot, Nicole Calfan, Dani, Élodie Bouchez, Brigitte Roüan.

Sortie salles France: 29 Août 2018 

FILMOGRAPHIEAlex Lutz, de son vrai nom Alexandre Lutz, est un comédien, humoriste, metteur en scène, auteur de théâtre et réalisateur français, né le 24 août 1978 à Strasbourg. 2015 : Le Talent de mes amis. 2018 : Guy.


"Prenez bien soin de tous vos souvenirs car vous ne pourrez pas les revivre"
Immense cri du coeur que cette déclaration d'amour à la variété populaire par le biais d'un chanteur "ringard" (pour le nommer vulgairement comme qui dirait le bien-pensant) qu'un fils illégitime filme dans sa quotidienneté depuis son désir de remonter sur le podium à l'aide d'un album de reprises, Guy donne le vertige avec émoi sensitif ! Dans la mesure où Alex Lutz, réal et acteur habité par ses ambitions, empreinte la démarche du "documenteur" (les djeuns lui alloueront plutôt le terme "found footage") avec un vérisme plus vrai que nature. Tant et si bien que le cadre de la fiction s'efface ici promptement pour laisser place à une nouvelle réalité qu'une caméra avisée radiographie sans complaisance puisque vouée à immortaliser le tableau criant de vérité d'un chanteur sclérosé en quête (mélancolique) de seconde renaissance. Et n'y voyez aucune dérive sirupeuse de la part de l'auteur pétri de dignité pour son personnage chimérique ! Hymne à la vie, à l'amour, à l'indiscipline (ce refus de rester sage et d'y déroger la déontologie !) et surtout à la fragilité de la vieillesse qu'Alex Lutz  aborde avec pudeur et tendresse parfois bouleversantes, Guy nous fait participer à un moment de ciné "docu-vérité" d'une vigueur dramatique scintillante ! (lumières des projecteurs en sus afin d'y  d'assurer le spectacle en liesse !).


De par l'intensité du jeu contrarié d'Alex Lutz et du magnétisme de sa voix éraillée qu'un jeune vidéaste ausculte du bout de sa caméra amateur, Guy transpire l'émotion candide et la nostalgie du temps qui passe (images d'archive à l'appui d'une sidérante intensité évocatrice !) au rythme de chansons populaires entêtantes symptomatiques des années 60. Car derrière cet attendrissant personnage profondément humain et caractériel s'y cache un homme solitaire nanti de fragilité et de fêlures. De par ses doutes, ses regrets, sa mélancolie existentielle; ses remises en question, son complexe d'infériorité, sa réputation auprès des intellos condescendants, voir même sa jalousie auprès de la star Cloclo. Si bien que les chansons qu'il nous interprète avec sincérité indéfectible, en concert et dans l'intimité, possèdent cette même tonalité entraînante que les fans aiment chantonner en refrain. Tant auprès des ballades romantiques volontiers naïves que des thèmes pop que la tendance disco des années 70 et 80 perdurera avec succès. Outre ce sublime portrait imparti à un chanteur purement imaginaire (mais oh combien référentiel !) accédant difficilement au cycle du 3è âge, Guy nous imprime sur image un reportage sur la mémoire et le parfum de l'âme que symbolise le "souvenir" à travers cet homme dépassé par le temps et la modernité. Un album d'images fertile d'anecdotes, de confidences, de musique, de retrouvailles s'ouvre donc à nos yeux d'enfants car Guy remémore notamment l'innocence des premiers émois, des premiers amours, des premiers succès musicaux avec une intensité nostalgique profondément vertigineuse. Notamment eu égard des intervenants connus (Michel Drucker, Julien Clerc, Dany et quelques émettrices radios) et méconnus se fondant dans la fiction avec une vérité humaine confondante d'humilité.


Guy Jamet
Biopic musical lumineux par le biais d'une ringardise assumée si fédératrice, fougueuse, chaleureuse et communicative de par sa simplicité populaire, Guy fait entrer dans la légende des chanteurs oubliés un personnage méconnu aujourd'hui reconnu par le biais d'un vidéaste amateur en voie d'apprentissage auditif. S'il s'avère aussi beau, tendre et bouleversant qu'un futile coucher de soleil, Guy n'oublie pas pour autant de verser dans la drôlerie au travers de sa quotidienneté routinière ou de ses rapports intimistes jalonnés de répliques hilarantes (notamment les rapports parfois orageux entre Guy et sa jeune épouse). Inoubliable pour clore sur une note aussi spontanée que chétive si bien que, comme le résume Guy Jamet, notre destinée éphémère s'éclipse aussi vite qu'un battement de cil. Car même le souvenir n'est qu'une illusion...

Dédicace à Frederic Serbource
* Bruno

"Toutes les images disparaîtront. Elles s'évanouiront toutes d'un seul coup comme l'ont fait des millions d'images qui étaient derrière les fronts des grands-parents. Des parents eux aussi. Et l'on sera un jour dans le souvenir de nos enfants au milieu de petits enfants et de gens qui ne sont pas encore nés. Comme le désir, la mémoire ne s'arrête jamais, elle a pari les morts aux vivants, les êtres réels aux imaginaires, leur rêve à l'histoire. Tout s'effacera en une seconde. Ce sera le silence et aucun mot pour le dire. De la bouche ouverte il ne sortira rien. Ni je, ni moi. Dans les conversations autour d'une table de fête on ne sera plus qu'un prénom de plus en plus sans visage, jusqu'à disparaître dans la masse anonyme d'une lointaine génération."

mercredi 2 janvier 2019

Les Vampires de Salem. (Version Intégrale).

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Tobe Hooper. 1979. U.S.A. 3h05 (version intégrale). Avec David Soul, James Mason, Lance Kerwin, Bonnie Bedelia, Lew Ayres, Reggie Nalder, Ed Flanders.

Sortie salles France: 10 Septembre 1980 (dans une version tronquée). Diffusion TV U.S: 17/24 Novembre.

FILMOGRAPHIE: Tobe Hooper est un réalisateur américain né le 25 Janvier 1943 à Austin (Texas). 1969: Eggshells, 1974: Massacre à la Tronçonneuse, 1977: Le Crocodile de la Mort, 1979: The Dark (non crédité), 1981: Massacre dans le Train Fantôme, 1982: Poltergeist, 1985: Lifeforce, 1986: l'Invasion vient de Mars, Massacre à la Tronçonneuse 2, 1990: Spontaneous Combustion, 1993: Night Terrors, 1995: The Manglers, 2000: Crocodile, 2004: Toolbox Murders, 2005: Mortuary, 2011: Roadmaster.


Adapté au cinéma chez nous dans une version tronquée d'1h47, les Vampires de Salem est un télé-film d'une durée initiale de 3h05 que Tobe Hooper signa de son habile empreinte, tant et si bien qu'il s'agit d'une de ses meilleures réussites. Tiré d'un célèbre roman de Stephen King qui en adouba le résultat télévisuel, l'intrigue soigneusement charpentée nous dépeint le profil dubitatif de l'écrivain Ben Mears récemment installé dans sa ville natale, la paisible bourgade rurale de Salem's lot. Or, depuis l'arrivée de l'étrange Richard K. Straker, vieil antiquaire taiseux locataire d'une bâtisse à mauvaise réputation, Ben Mears s'interroge sur ses véritables motivations, quand bien même de mystérieuses disparitions d'ados ont lieu la nuit. A travers son agréable climat solaire implanté au coeur d'une région bucolique somme toute accueillante, les Vampires de Salem dégage un charme à la fois chaleureux et envoûtant, notamment eu égard de la fraternité des citadins, aussi véreux soient certains d'eux car n'hésitant pas à recourir à l'adultère, l'alcoolisme, voir aussi à la passion du ciné fantastique en guise d'ennui ou d'évasion. Incarné par une pléiade de seconds-couteaux familiers des genres et d'autant plus pleinement convaincants à témoigner communément d'une situation pernicieuse gravement hypnotique, les Vampires de Salem plante son univers chimérique et ses personnages bicéphales avec une scrupuleuse attention. Tobe Hooper prenant son temps à donner chair à son univers occulte par le biais d'un réalisme surnaturel ramifié et d'un souci formel cinégénique. Tant auprès de ses séquences horrifiques aussi originales qu'inquiétantes et fascinantes que de la scénographie gothique d'une bâtisse insalubre d'une vénéneuse beauté émeraude. D'ailleurs sur ce point, la vaste maison ornée de pièces secrètes et de cadavres d'animaux tantôt empaillés, tantôt putréfiés se réapproprie des codes de la hantise avec une diabolique suggestion.


D'autre part, sans sombrer dans le ridicule, les créatures vampiriques qui hantent chaque nuit de pleine lune fascinent promptement car elles nous provoquent une fascinante appréhension mêlée de malaise si bien que les maquillages concis et effets spéciaux retors (l'impression de flottement que les vampires exercent sous la brume) s'avèrent redoutablement efficaces pour là encore laisser place à une imagerie singulière. Car ne ressemblant à rien de connu, la grande réussite des Vampires de Salem demeure notamment d'y dépoussiérer le mythe vampirique dans un contexte moderne où plane pour autant un amour irrépressible pour l'épouvante archaïque eu égard du chef des vampires d'un charisme saphir, digne héritier du Nosferatu de Murnau. Outre son magnétisme visuel et narratif permanent et ses scènes chocs disséminées avec souci inventif (notamment la découverte macabre du chien, le croque-mort lentement attiré par l'essence spirituelle du cercueil ou encore l'eau bénite scintillante à l'approche d'un vampire), Les Vampires de Salem s'enrichit des prestances détonantes (pour ne pas dire déconcertantes) de James Mason, en fourbe antiquaire à l'identité quasi apatride, et de David Soul, étonnamment sobre et impliqué en chasseur de vampire toujours plus déterminé en vindicateur héroïque. On peut également applaudir l'interprétation subsidiaire à mi-parcours de Lance Kerwin en jeune ado féru de films d'horreur puis en voie d'initiation rebelle eu égard de son apprentissage à canaliser ses affres du surnaturel depuis une tragédie infortunée. Enfin la beauté naturelle de la sensuelle Bonnie Bedelia (Piège de Cristal, 58 minutes pour vivre) se décline également comme un atout de charme en sus, quand bien même sa romance entamée avec Ben se solde par une surprenante conclusion d'une alchimie onirique amère.


Une formidable réussite télévisuelle donc parvenant sans fard à rajeunir le mythe du vampire séculaire dans une stature cinégénique à la fois irrésistiblement flamboyante, fascinante et ensorcelante. Si bien que dès son générique final on rêve d'une éventuelle séquelle aussi digne que son modèle, et ce même si Larry Cohen s'y est brillamment entrepris 8 ans plus tard de manière autrement déjantée avec l'oublié et sarcastique les Enfants de Salem.  

* Bruno

mardi 1 janvier 2019

Amityville, la maison du Diable

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site eightdayzaweek.blogspot.com

"The Amityville Horror" de Stuart Rosenberg. 1979. U.S.A. 1h58. Avec James Brolin, Margot Kidder, Rod Steiger, Don Stroud, Murray Hamilton, John Larch, Natasha Ryan, K.C. Martel, Meeno Peluce, Michael Sacks, Helen Shaver...

Dates de sortie : 27 juillet 1979 (États-Unis), 20 février 1980 (France)

FILMOGRAPHIEStuart Rosenberg est un réalisateur américain né le 11 août 1927 à New York (États-Unis) et mort le 15 mars 2007 à Beverly Hills (États-Unis). 1960 : Crime, société anonyme , 1961 : Question 7, 1964 : Calhoun: County Agent (TV), 1965 : Memorandum for a Spy (TV), 1966 : Une petite rébellion (TV), 1966 : Fame Is the Name of the Game (TV), 1967 : Luke la main froide 1969 : Folies d'avril , 1970 : Move, 1970 : WUSA, 1972 : Les Indésirables , 1973 : Le Flic ricanant , 1975 : La Toile d'araignée , 1976 : Le Voyage des damnés , 1979 : Amityville : La Maison du diable , 1979 : Avec les compliments de Charlie , 1980 : Brubaker , 1984 : Le Pape de Greenwich Village , 1986 : Let's Get Harry, 1991 : My Heroes Have Always Been Cowboys.


Une histoire vraie ? 
La demeure d'Amityville située au 112 Ocean Avenue à Long Island fut le théâtre d'un fait divers sanglant survenu dans la nuit du jeudi 13 novembre 1974. Ronald Junior, fils aîné de la famille DeFeo, assassina au fusil ses parents, ses frères et sœurs durant leur sommeil. Plaidant pour la folie, il est condamné par le tribunal à six peines de 25 ans d'emprisonnement. Un an après le drame, la maison est rachetée par la famille Lutz qui emménage le 18 décembre 1975. Il n'y resteront que 28 jours après avoir été témoins de nombreux phénomènes inexpliqués. En 1977, Les Lutz s'associent avec l'écrivain Jay Anson afin de rapporter à l'écrit leur vicissitude dans un livre devenu un best-seller: The Amityville Horror - A True Story. Après des années de débats et de scepticisme, il fut démontré que les évènements surnaturels signalés par la famille Lutz n'étaient qu'affabulation en accord avec le romancier pour une opération lucrative. L'affaire d'Amityville se conclut donc par une manipulation médiatique montée de toute pièce par le trio en dépit de la conviction de certains spécialistes et amateurs de paranormal. Qui plus est, après que les Lutz eurent quitté les lieux, la maison est ensuite passée par d'autres acquéreurs (les familles Cromarty et O'Neill) n'ayant jamais signalé la moindre manifestation surnaturelle. En 2010, elle est mise en vente pour environ 1 million d'euros et continue d'attirer badauds et touristes tous azimuts...


Enorme succès au box-office à travers le monde, Amityville, la Maison du Diable doit beaucoup de sa notoriété au caractère potentiellement véridique (mais aujourd'hui démystifié) d'un cas de hantise déjà célébré par le romancier Jay Anson. Imperméable au genre, Stuart Rosenberg se laisse une première fois tenter par l'expérience afin de transposer à l'écran cette histoire démoniaque sur fond de satanisme. Si bien que l'on apprendra en cours de récit que la demeure fut bâtie par un adepte de sorcellerie évincé de Salem. Avec efficacité, et sans faire preuve d'outrance grand guignolesque, le réalisateur émaille son intrigue d'évènements inexpliqués afin de distiller angoisse et tension à rythme métronomique. A l'instar des différents amis de la famille Lutz venus leur rendre visite mais aussitôt épris de malaise physique et cérébral lorsqu'ils abordent la devanture de la maison. Quand au couple Lutz soudé par les liens du mariage, leur relation va peu à peu se déliter lorsque Georges adoptera un comportement irascible après s'être réveillé chaque nuit à 3h15 du matin ! (l'heure du crime à laquelle De Feo sombra dans la démence !).


Spoil ! D'autres incidents plus inquiétants ou brutaux (la nourrice enfermée dans le placard, le prêtre assiégé de mouches et chassé de la demeure par une voix démoniale, la découverte du puits dans la cave) sont aussi de la partie afin d'exacerber l'attrait délétère de la demeure, quand bien même la fille des Lutz (étonnamment campée par Natasha Ryan  de par l'intensité de son regard noir détaché) est étrangement férue d'amitié avec son personnage invisible, Jodie. Quand à la dernière nuit redoutée, le couple en désarroi finit par s'affronter au corps à corps (Kathy étant persuadée que son époux est possédé par l'esprit de DeFeo !) avant que les murs ne ruissellent de sang et les fassent fuir de leur maison ! Fin du Spoil. Réalisé avec attention pour souligner la déliquescence morale du couple désuni, sobrement maîtrisé à exprimer sans facilité l'angoisse sous-jacente qui imprègne leurs lieux domestiques (superbement cadrés et exploités !), et se taillant un réalisme dépouillé à travers sa sobre interprétation toujours impliquée (jusqu'aux seconds-rôles expressifs) à nous transmettre leur incompréhension et désarroi, Amityville demeure suffisamment étrange et atmosphérique afin de se prêter au jeu épineux de l'appréhension. A l'instar de l'aspect colonial de la demeure provoquant chez nous un réel sentiment d'insécurité lorsqu'on y observe à moult reprises son étrange façade sous l'impulsion du thème lancinant de Lalo Schifrin resté dans toutes les mémoires.


Si Amityville, la Maison du Diable ne rivalise pas avec les grands classiques de la hantise, il s'avère tout de même conçu avec adresse et sincérité dans sa tentative appliquée de rendre plausible un cas de maison hantée. La sobriété contractée des comédiens (Margot Kidder en tête en épouse fragile peu à peu dépressive), l'architecture insolite de la demeure, les nombreux évènements délétères jouant intelligemment avec les nerfs des protagonistes ainsi que le fameux thème lancinant de Lalo Schifrin convergent au climat anxiogène sensiblement envoûtant. Quand bien même les nostalgiques de la génération 80 retrouveront avec une touche d'émotion empathique leurs héros infortunés en proie au désordre et à la psychose criminelle (la dérive progressive de George Lutz en tueur monomane que James Brolin exprime mesurément avec une inquiétante aigreur bourrue). 

* Bruno
22.07.14. (100 v)
01.01.19. 6èx

lundi 31 décembre 2018

Les Fous du Stade

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Zidi. 1972. France. 1h29. Avec Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Gérard Filipelli, Jean-Guy Fechner, Paul Préboist, Martine Kelly.

Sortie salles France: 22 Septembre 1972.

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris.
1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011 : Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.


Enorme succès à sa sortie si bien qu'il accède à la seconde place au box-office avec 5 744 270 entrées, les Fous du Stade est une comédie franchouillarde typique des années 70 et de l'état d'esprit "bas de plafond" de l'équipe des Charlots. C'est d'ailleurs durant cette glorieuse décennie qu'ils vont enchaîner leurs plus gros succès. Dirigé par le néophyte Claude Zidi après avoir déjà déjà conquit le box-office avec Les Bidasses en Folie, les Fous du Stade ne brille guère par sa subtilité à enchaîner sur un rythme d'enfer une moisson de gags souvent visuels, dans la mouvance des ZAZ. Terriblement lourdingue et constamment crétin à travers ses situations toutes plus déjantées les unes que les autres (pour tenter de conquérir sa muse, Gérard et ses 3 lurons participent par inadvertance aux jeux olympiques en bafouant toutes les règles !), cette comédie low-cost bricolée dans l'improvisation parvient à divertir grâce à l'abattage des Charlots plutôt à l'aise dans leur fonction boute-en-train. Et ce en dépit d'une intrigue rachitique prétexte à un festival de gags non-sensiques à rendre dépressif le rabat-joie le plus tolérant. Bref, nanar de haute volée d'une débilité foncièrement assumée, les Fous du Stade fleure bon l'insouciance et la décomplexion sous couvert d'un cartoon provincial résolument surréaliste. A titre complémentaire, on apprécie également l'amicale participation de Paul Préboist en épicier du village gentiment bourru, autoritaire et possessif, probablement le personnage le plus drôle au-delà des exubérances ostentatoires des Charlots.


* Bruno

Note: Selon Jean-Guy Fechner, le film aurait réuni plus de 50 millions d'entrées au cinéma indien.

vendredi 28 décembre 2018

Lectures Diaboliques / I, Madman. Grand Prix, Avoriaz 90.

                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site backtothemovieposters.blogspot.com

de Tibor Takacs. 1989. U.S.A. 1h29. Avec Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge, Michelle Jordan, Vance Valencia, Mary Baldwin.

Sortie salles France: 16 Mai 1990. U.S: 13 Octobre 1989

FILMOGRAPHIE SELECTIVETibor Takacs est un réalisateur hongrois né le 11 Septembre 1954 à Budapest (Hongrie). 1978: Metal Messiah. 1982: 984: Prisoners of the Future (télé-film). 1987: The Gate. 1989: Lectures Diaboliques. 1992: The Gate 2. 1996: Sabotage. 1997: Sanctuary. 2001: La Fille du Père-Noel (télé-film). 2003: Rats. 2007: Ice Spiders (télé-film). 2007: Mega Snake (télé-film). 2010: Tempête de météorites (télé-film). 2013: Spiders 3D.


Révélé par The Gate, sympathique série B regorgeant d'effets spéciaux aussi adroits qu'inventifs, Tibor Takacs revient deux ans plus tard avec un métrage plus ambitieux: Lectures Diaboliques. Un psycho-killer gothique tirant parti de son originalité auprès de son contexte fascinant auquel un monstre iconique parvient à s'extraire d'un roman afin d'harceler sa lectrice au sein de sa réalité quotidienne. Influencé par le Fantôme de l'Opéra et ces classiques des années 50 parmi lesquels l'Homme au Masque de Cire ou encore les versions disparates de Jack l'EventreurTibor Takacs aborde la thématique de l'amour fou par le truchement d'un psychopathe aussi laid qu'esseulé, mais délibéré à conquérir sa muse en se greffant un nouveau visage. Par conséquent, après s'être charcuté divers bribes de sa physionomie, il perpétue une série de meurtres sur des innocents afin de se remodeler un faciès plus convenable. Auréolé du Grand Prix à Avoriaz, Lectures Diaboliques ne méritait pas une telle gratification, faute de son manque d'épaisseur psychologique et de la modestie de sa réalisation formellement soignée au sein d'un décorum rétro (une vaste bibliothèque, un appartement douillet, des corridors ténébreux, un brouillard typiquement anglo-saxon, un pont fluvial). Mais on reste néanmoins intrigué des interventions fortuites du monstre vitriolé assez charismatique mais désincarné, abstrait au point de ne pas provoquer la frousse. Peut-être le parti-pris assumé du réalisateur que de nous illustrer (sans trop de réalisme) un personnage chimérique échappé de l'imaginaire d'une lectrice obsédée par la véracité d'une autobiographie irrésistiblement macabre. Ainsi, à l'aide de ce propos aussi original que captivant illustrant la dérive parano de sa lectrice masochiste tributaire de frissons à travers les écrits horrifiques d'un roman de gare, Tibor Tackacks  s'efforce sobrement de divertir avec une affectation pour le genre, aussi imparfaite soit sa série B tour à tour efficace, étrange, surprenante, inventive, déconcertante.


Tant auprès de la persuasion de l'héroïne en phase progressive d'auto-suggestion, à moins qu'il ne s'agisse de l'alchimie surnaturelle du roman plus vrai que nature (ceci n'est pas une fiction avertit la préface !) invoquant un vibrant hommage aux monstres mélancoliques qui pullulaient auprès des cinémas de quartier. Car si l'intrigue réserve peu de surprises, le charme innocent de Jenny Wright  (inoubliable interprète du splendide Near Dark !) dans une posture d'inquiétude et de lassitude  perméable, l'atmosphère d'angoisse parfois envoûtante (ses décors domestiques que l'on croirait issus d'un film des années 50), sa partition tantôt classique clairement influencée de Bernard Herrmans (du point de vue d'un voisin mélomane adepte du clavier que l'on croirait extrait d'un film d'Hitchcock) et enfin l'interrogation instaurée auprès de l'identité de l'écrivain cultivent l'attention jusqu'au final à la fois spectaculaire et débridé (apparition d'une créature décharnée joliment réalisée en stop motion). Ainsi donc, ses thématiques opposant paranoïa, obsession, rage d'aimer et d'être aimer, ainsi que le pouvoir de l'imaginaire nous convergent vers un troublant cauchemar à la frontière du rêve et de la réalité. D'autre part, de par la personnalité schizo de l'auteur du roman en requête de reconnaissance (et donc d'amour), Tibor Takacks reprend le profil du Fantôme de l'Opéra pour rendre hommage à la solitude de ces monstres éplorés incapables de s'y faire chérir. Pour autant, cette pléthore d'idées intéressantes ne font qu'effleurer l'intrigue, notamment faute d'absence d'intensité des personnages s'opposant entre incompréhension, peur et perplexité, puis dépit, folie et désespoir du point de vue du monstre psychotique mais aussi de la victime davantage chétive, démunie, impuissante.


En dépit de son aspect perfectible, Lectures diabolique demeure suffisamment ludique, charmant, fou, inquiétant, déroutant, passionnant par ces thématiques et sa construction narrative pour préserver l'attention jusqu'au bout. Notamment grâce à son attachante naïveté découlant d'une facture rétro assez stylisée auquel l'intrigue à la fois nébuleuse et ensorcelante ne cesse de nous titiller curiosité et interrogation. 

* Bruno
11.01.23. 5èx. Vostfr
28.12.18. 
13.02.15. (62 v)

RécompenseGrand Prix au Festival du Film Fantastique d'Avoriaz, 1990.

jeudi 27 décembre 2018

Mais ne nous délivrez pas du mal

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Joel Seria. 1971. France. 1h42. Avec Jeanne Goupil, Catherine Wagener, Bernard Dhéran, Michel Robin, Gérard Darrieu, Marc Dudicourt.

Sortie salles France: 5 Avril 1971 (Int - 18 ans). 26 Janvier 1972 selon d'autres sources.

FILMOGRAPHIEJoël Séria (Joël Pierre Emile Lichtlé) est un scénariste, réalisateur, acteur et romancier français, né le 13 avril 1936 à Angers (Maine-et-Loire). 1969 : Shadow (court métrage)
1970 : Mais ne nous délivrez pas du mal. 1973 : Charlie et ses deux nénettes. 1975 : Les Galettes de Pont-Aven. 1976 : Marie-poupée. 1977 : Comme la lune. 1981 : San-Antonio ne pense qu'à ça. 1987 : Les Deux Crocodiles. 2010 : Mumu.


Selon Sylvain Perret, « La frontière entre le vulgaire et l’intelligence est parfois ténue, mais ici, au-delà de son parfum provocant et sulfureux, nous tenons en fait un des plus grands films français des années 70, voire un grand film tout court, toujours aussi grandiose, intelligent et unique quatre décennies plus tard. »

Expérience hallucinée avec le Mal façonnée par un esprit gaulois volontiers provocateur, Mais ne nous délivrez pas du mal nous retourne l'encéphale avec une (délétère) alchimie perverse. C'est dire l'immense haro qu'il provoqua auprès du public (non averti) et du comité de censure à l'orée des années 70 ! Le pitch: deux jeunes adolescentes issues d'une doctrine religieuse s'empressent de se vouer au Mal en guise d'ennui, d'absence parentale et de pédagogie conservatrice. Seulement, au fil de leur dérive immorale et à force de provocation sexuelle, elles finissent par sombrer dans la criminalité. Ovni atypique dans le paysage français, même si aujourd'hui on prête inévitablement une analogie avec le chef-d'oeuvre de Peter Jackson, Créatures Célestes, si bien que les 2 cinéastes s'inspirent du même fait divers à travers l'affaire Parker-Hulme, Mais ne nous délivrez pas du mal constitue un uppercut émotionnel jusqu'au-boutiste. Notamment si je me réfère à sa glaçante conclusion, tétanisante de radicalité car provoquant autant l'effroi que la rédemption auprès de l'émancipation du duo maléfique délibéré d'y clôturer leur destin lors d'une représentation empathique anti-cléricale !


Traitant de tabous aussi bien sulfureux (le saphisme, la perversité sexuelle, la fascination morbide) que paraphiles (la pédophilie) sous l'impulsion de deux comédiennes juvéniles admirablement dirigées si bien qu'elles transpercent l'écran à chacune de leur candide apparition (Jeanne Goupil deviendra d'ailleurs l'épouse du réalisateur !), Mais ne nous délivrez pas du mal illustre avec une vérité couillue la déliquescence morale de ses dernières avides de liberté et d'interdit depuis leur entourage castrateur. Joel Seria brossant leur fragile portrait psychologique (elles pleurent de remord passées leurs expériences morbides) avec autant d'affection et de ténuité pour leur amitié indéfectible, que de perversité et de déviance immorale eu égard de leur fascination pour la mort et le sexe. Réfutant le divertissement aseptique traditionnellement conçu pour caresser dans le sens du poil le spectateur, cette oeuvre auteurisante cultive notamment un énorme pied de nez contre l'homélie moralisatrice et la pédagogie bourgeoise engluées dans une doctrine bien-pensante. Car on le sait bien, les leçons de morale sont souvent données par ceux qui n'en n'ont pas ! Ainsi donc, l'oeuvre terriblement malsaine a beau déranger sans modération jusqu'à imposer gêne et malaise moral, elle demeure malgré tout d'une beauté scabreuse à travers le portrait raffiné de ces ados indociles se confinant dans le batifolage marginal afin de s'extraire d'une acrimonie routinière. Et ce sans que l'auteur ne cède à une racoleuse vulgarité, aussi extrêmes soient les violentes étreintes sexuelles imposées sur les ados aguicheuses. On peut d'ailleurs souligner qu'évidemment les comédiennes étaient majeures lors du tournage contrairement à ce que le récit contredit sciemment.


"Les artistes restent seules, car le monde réel n'est pas le leur."
Dépourvu de rythme alerte car ne répondant à aucun code et filmé dans les décors naturels d'une France profonde auprès d'un microcosme métayer, Mais ne nous délivrez pas du mal nous interroge (avec une liberté de ton inouïe) sur la fonction du Mal et la raison pour laquelle certaines victimes innocentes s'y morfondent en lieu et place de sens existentiel et de rébellion identitaire. Onirico-érotique et morbide à la fois (on regrette d'ailleurs une éventuelle séquence de snuf animalier), il demeure un objet de scandale inclassable d'une puissance formelle et cérébrale diaphanes. D'où l'odeur de souffre et de miel qui en émanent avec une volonté innée de nous interroger sur notre propre rapport à la douleur, à la contradiction, à la perversité et à l'éventuel existence d'un Dieu sermonneur (ou charlatan, c'est selon).   
Pour Public averti

P.S: Pensée émue pour l'actrice Catherine Wagener (Lore dans le film) qui connut un tragique destin puisqu'elle décéda à l'âge de 58 ans en 2011 après avoir tourné dans des films érotico-porno mineurs jusqu'en 1976. Recluse dans une situation davantage précaire, son corps fut retrouvé 1 semaine après sa mort restée sans réponse.

* Bruno
2èx

Avis émis par la Commission de contrôle des films cinématographiques le 23 avril 1971 : « Le thème, extrêmement audacieux en soi, a été exploité à fond et donne lieu à une œuvre que la Commission considère comme l'une des plus malsaines qu'elle ait eu à examiner en raison de la perversité, du sadisme et des ferments de destruction morale et mentale qui y sont contenus. L'ensemble de ces motifs conduit la Commission à proposer l'application d'une mesure d'interdiction totale de représentation dudit film. »

mercredi 26 décembre 2018

Les Spécialistes

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Patrice Leconte. 1985. France. 1h35. Avec Bernard Giraudeau, Gérard Lanvin, Christiane Jean, Maurice Barrier, Daniel Jégou, Bertie Cortez, Christian Bianchi, Jean-Luc Debrie.

Sortie salles France: 13 Mars 1985

FILMOGRAPHIE: Patrice Leconte est un réalisateur, scénariste et metteur en scène français né le 12 novembre 1947 à Paris. 1971 : Blanche de Walerian Borowczyk (assistant réalisateur). 1976 : Les Vécés étaient fermés de l'intérieur. 1978 : Les Bronzés. 1979 : Les bronzés font du ski. 1981 : Viens chez moi, j'habite chez une copine. 1982 : Ma femme s'appelle reviens. 1983 : Circulez y a rien à voir. 1985 : Les Spécialistes. 1987 : Tandem. 1989 : Monsieur Hire. 1990 : Le Mari de la coiffeuse. 1991 : Contre l'oubli. 1993 : Tango. 1994 : Le Parfum d'Yvonne. 1995 : Lumière et Compagnie. 1996 : Ridicule. 1996 : Les Grands Ducs. 1998 : Une chance sur deux. 1999 : La Fille sur le pont. 2000 : La Veuve de Saint-Pierre. 2001 : Félix et Lola. 2002 : Rue des plaisirs. 2002 : L'Homme du train. 2004 : Confidences trop intimes. 2004 : Dogora : Ouvrons les yeux. 2006 : Les Bronzés 3. 2006 : Mon meilleur ami. 2008 : La Guerre des miss. 2011 : Voir la mer. 2012 : Le Magasin des suicides. 2014 : Une promesse. 2014 : Une heure de tranquillité.


Classé 3è au box office français avec 5 319 533 entrées, juste derrière 3 Hommes et un Couffin et Rambo 2, Les Spécialistes demeure une formidable comédie d'action bien qu'il s'agisse d'un divertissement mineur à travers son schéma narratif connu d'avance. Pour autant, et en prime d'une certaine efficacité auprès du savoir-faire de sa mise en scène alerte; l'intrigue fait preuve de subterfuge et rebondissements lorsque 2 évadés de prison s'affilient pour opérer le casse du siècle. Celui de dérober le magot d'un casino appartenant à la mafia en se faisant passer dans un premier temps pour des agents d'assurance et repérer les lieux. Bonnard et plein de charme sous l'impulsion du duo fringant Gérard Lanvin / Bernard Giraudeau, infiniment complémentaire dans la peau de malfrats au grand coeur, Les Spécialistes fleure bon la bonne humeur et l'insolence auprès de leur caractère (antinomique) bien trempé ! Tant et si bien que les règles du buddy movie à la française sont ici respectées à la lettre !


Ajoutez notamment la beauté aussi fraîche que naturelle de la douce Christiane Jean (d'autant plus méconnue auprès du public) et vous obtenez un triangle romantique inévitablement attachant de par leur complicité marginale et solidarité payante. Saupoudré de cascades et d'actions avant et après le fameux casse, Patrice Leconte exploite les décors vertigineux des gorges du Verdon (nos 2 anti-héros s'improvisant alpinistes afin de fuir la gendarmerie) avant de nous mettre en exergue deux/trois fusillades et poursuites automobiles auprès de son haletant final. Outre l'aspect décomplexé de l'intrigue policière chargée en dérision et réparties à la fois cocasses et ciselées, Les Spécialistes atteint son apogée pressurisée lors du fameux processus du casse que l'on croirait issu d'un épisode "vintage" de Mission Impossible ! Cultivant un suspense intense lors des prises de risques insensées et le souci du détail que nos spécialistes ont su planifier plus tôt grâce à leur logistique informatique et outil technologique, Lanvin et Giraudeau jouent les casse-cou aguerris, entre flegme et vélocité infaillibles !


"C'était impossible, ils l'ont fait!"
Mené sans temps morts à travers la légèreté de la comédie d'action, Les Spécialistes se décline comme un divertissement populaire sur mesure porté à bout de bras par le duo pétulant Gérard Lanvin / Bernard Giraudeau en initiation amicale. Un témoignage émouvant de ce que les années 80 étaient capables de produire, en toute simplicité intègre.  

* Bruno
4èx

TOP 15 / FLOP 2018.

Avant propos: Un excellent cru dont 10 films français répertoriés, une première sur Strange Vomit Dolls.     

                                  Top 1: ex-aecquo

          

                                                 Top 2:


                                                   Top 3:


                                                  Top 4: 


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                                  Dans le désordre:



                                                               
                                                          Jusqu'à la garde


                                                                                                             
         

                                                               Jersey Affair 





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                 Les recalés qu'il ne fallait pas louper ! 

















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                        FLOP 2018: dans le désordre