mercredi 25 décembre 2019

Retour à Zombieland

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Zombieland: Double Tap" de Ruben Fleischer. 2019. U.S.A. 1h39. Avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone, Abigail Breslin, Rosario Dawson, Zoey Deutch.

Sortie salles France: 30 Octobre 2019. U.S: 18 Octobre 2019

FILMOGRAPHIE: Ruben Fleischer est un réalisateur américain né le 31 octobre 1974. 2009 : Bienvenue à Zombieland. 2011 : 30 minutes maximum. 2012 : Gangster Squad. 2018 : Venom. 2019 : Retour à Zombieland.


On prend les mêmes et on recommence sous la houlette de Ruben Flescher, signataire du 1er opus ayant créé la surprise auprès des fans de récréation horrifique adeptes du "savoir savourer  les petites choses". Tant et si bien que l'on aurait pu craindre ici la redite poussive avec cette tardive séquelle puisque réalisée pile poil 10 ans plus tard. Que nenni, car toujours aussi efficace en terme de légèreté de ton, aussi modeste et peu avare en idées saugrenues sous l'impulsion de persos extravagants gentiment fripons, Ruben Flescher parvient presque à égaler son modèle à travers ses traditionnels ingrédients festoyant autour d'une traque aux Zombies pour rire. Des macchabée grimés de pustules car plus véloces et pugnaces qu'au préalable afin d'épicer l'exaltante aventure si bien qu'on les surnomment "T 800" en référence directe à Terminator 2. Et ce en militant à nouveau pour les valeurs de l'amitié, de la pop-culture (hommage probant à Elvis Presley dont Tallahassee ne jure que par son icone !) et de la solidarité sous couvert de récit gentiment initiatique si je me réfère à la dissension sentimentale de Columbus et Krista quelque peu compromis par l'intrusion d'une potiche "rose bonbon" irrésistiblement décervelée (Spoil ! j'étais d'ailleurs si ravi de la retrouver lors du dernier acte paroxystique fin du Spoil).


Ainsi donc, à travers le road movie que nos héros arpentent entre 2 trêves pour retrouver la trace de la soeur de Krista entichée d'un hippie vegan afin d'y rejoindre un havre de paix (la tour de Babylon !), Retour à Zombieland créé la constante sympathie. Non pas que les rebondissements et péripéties folingues qui empiètent le récit simpliste fassent preuve d'un enthousiasme galvanisant, mais la décontraction communicative du cast aussi cocasse qu'autrefois parvient à transcender la trivialité à travers leurs rencontres aléatoires auprès de survivants aussi bonnards (à l'instar de l'intervention semi-parodique des sosies de Tallahassee et de Columbus !). Et si le final homérique s'avère peut-être moins intense, efficace et surprenant qu'escompté, les sens de l'amitié de nos héros plus unis que jamais et l'étreinte romantique que renoue le couple Columbus / Krista pallient ses menues carences avec une attachante émotion. Enfin, en guise de cerise sur le gâteau, on déplore tout de même le clin d'oeil imparti au personnage de Bill Muray lors du générique de fin, faute d'une mécanique du rire timidement convaincante, à défaut de sa fougueuse action gore généreusement étalée. Mais loin de bouder notre plaisir, Retour à Zombieland était suffisamment fun, gore, décomplexé et amiteux pour rester sur une impression (presque) aussi assouvie que son modèle.


Ci-joint la chronique de son modèle: http://brunomatei.blogspot.com/2019/08/bienvenue-zombieland.html

*Bruno

vendredi 20 décembre 2019

L'Eventreur de New-York

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Lo Squartatore di New York / The New-York Ripper" de Lucio Fulci. 1982. Italie. 1h33. Avec Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti, Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Cinzia de Ponti, Cosimo Cinieri, Daniela Doria, Babette New.

Sortie salles France: 4 Mai 1983. U.S: 1982

FILMOGRAPHIE SELECTIVELucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996. 1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur, 1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977: l'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York, 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable, 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio, 1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.


Le pitch: Un mystérieux tueur surnommé l'éventreur s'en prend à des femmes particulièrement lubriques. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Williams prend sous son aile un psychologue de renom pour tenter de démasquer le criminel simulant une voix de canard. Si bien qu'il prend malin plaisir à trafiquer sa voix au téléphone pour railler la police et l'avertir de son prochain méfait.


Sorti la même année que Ténèbres d'ArgentoLucio Fulci renoue également avec le néo-giallo. Ou plutôt le psycho-killer car l'influence de Maniac, sorti en 1980, est particulièrement prégnante dans cette volonté graphique de choquer le plus vulgairement auprès de meurtres d'une bestialité inouïe, et ce à travers la scénographie inquiétante d'un New-York littéralement dépravé. En l'occurrence, nos citadins caractérisés par un gigolo, une nympho et son mari notable laissent libre cours à leur fantasmes de par leurs pulsions sexuelles incontrôlées. D'ailleurs, même le flic de routine, peu perspicace dans son enquête, couche avec une jeune prostituée pour combler son vide conjugal. Ainsi, à travers le canevas d'une investigation criminelle émaillée de fausses pistes, Lucio Fulci s'intéresse parmi l'évidente efficacité d'une réalisation très inspirée à nous façonner un show de sexe et de mort jusqu'au vertige des sens ! Car comme souvent chez le maître transalpin de l'horreur, une attention assidue est impartie aux séquences gores d'une extrême violence dans leur impact visuel putassier. Si bien que la qualité des effets de maquillage conçus par Rosario Prestopino s'avèrent toujours aujourd'hui frappants de réalisme en imposant des séquences d'anthologie à graver dans les annales (à l'instar du rasoir du tueur tranchant délicatement un téton pour ensuite pénétrer l'oeil de la victime, le tout filmé en focal variable !). Ainsi, la manière toute personnelle dont Fulci élabore ses séquences chocs avec sadisme cuisant s'écarte miraculeusement de la complaisance (à contrario des critiques défaitistes de l'époque !) de par sa brutalité stylisée qui n'appartient qu'à lui.


Par conséquent, au-delà de son caractère ultra sanglant, la sexualité déviante est autant mise en exergue au sein de l'urbanisation débauchée d'un new-york livré à la corruption sexuelle. Ce climat très malsain d'un environnement subordonné au meurtre et la perversité prendra donc au piège une poignée de libertins soumis aux exactions meurtrières d'un éventreur vindicatif. Et si l'Eventreur de New-York extériorise un sentiment de claustration auprès du spectateur, c'est notamment pour ses séquences de sexe sensorielles filmées avec une audace inévitablement dérangeante (on frôle parfois même le X pour certains plans dénudés). En l'occurrence, il n'est point question d'agrémenter de jolies séquences érotiques pour titiller la libido du spectateur, mais à contrario de nous placer dans la position inconfortable du voyeur livré aux provocations aussi bien triviales que goguenardes (le jeu de jambes improvisé dans un bar par trois clients pour exciter la bourgeoise nympho ou encore le show érotique diffusé dans une salle de peep-show auquel les spectateurs sont transis d'émoi !). Ainsi, au fil de l'intrigue soigneusement mise en place à travers ses dérives précitées, Fulci va ensuite s'intéresser à l'unique survivante épargnée et entretenir un certain suspense quand à la véritable identité du meurtrier. L'idée inhabituelle d'associer une voix de canard afin de falsifier la personnalité du suspect s'avère aussi originale que facétieuse de par son ton sardonique d'y provoquer la police, quand bien même le spectateur s'interroge à connaître les réelles motivations de l'éventreur misogyne. D'autant plus que son point d'orgue judicieux laisse préalablement place à un simulacre pour ensuite nous dévoiler une vérité sordide liée à l'agonie infantile. Spoil ! On quitte alors le film avec un arrière goût amer dans la bouche d'avoir été finalement témoin de l'iniquité d'un mélodrame familial dénué de gratuité quant aux intentions justifiées du tueur. Une cruelle tragédie auquel un père de famille noyé de chagrin s'est laissé livré à ses instincts les plus bas pour réclamer une vengeance aveugle. Fin du Spoil


Joliment photographié dans un New-York égrillard et esthétiquement soigné de par ses éclairages saturés pas si éloignés d'un Argento alchimiste, l'Eventreur de New-york demeure la dernière pièce maîtresse du maître transalpin. Car mis en scène avec une ambition artistique probante afin de se démarquer de ses homologues ricains, ce giallo à la fois novateur et personnel sait utiliser à bon escient les tabous de sexe et de mort à travers ses métaphores sur le malaise existentiel et la solitude.

*Bruno
20.12.19. 5èx
12.09.12. 208 v

Dédicace à Berangere Soustre De Condat-Rabourdin

Apport qualitatif du Blu-ray Blue Underground: 8,5/10

jeudi 19 décembre 2019

A gun for Jennifer

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Todd Morris. 1997. U.S.A. 1h30. Avec Deborah Twiss, Benja Kay, Rene Alberta, Tracy Dillon, Freida Hoops.

Sortie salles France: 14 Janvier 1998 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Todd Morris est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2005: Molotov Samba. 1997: A Gun for Jennifer


Pisse and Dead.
Plutôt rare et méconnu si bien qu'il m'aura fallu patienter 22 ans pour le découvrir après sa discrète sortie confidentielle, A gun for Jennifer joue la carte du cinéma d'exploitation comme il en fleurissait lors de la sacro-sainte décennie 70. Oeuvre underground tournée avec des bouts de ficelles et un cast amateur, ce rape and revenge poisseux doit son inspiration auprès de l'épouse du réalisateur (ici productrice, scénariste et actrice principale) ayant vécue une très mauvaise expérience en tant que gogo danseuse dans un bar miteux fréquenté (pour la plupart selon ses dires) par des machistes orduriers. Ainsi, le récit linéaire nous relate l'odyssée sauvage, l'initiation criminelle de Jennifer après avoir assassiné son mari et été violée par 2 malfrats au bout d'une ruelle sordide. Car secourue par 5 justicières opiniâtres au moment de son ultime agression, Jennifer va peu à peu prendre goût aux châtiments punitifs que ces dernières invoquent sans vergogne dans une éthique féministe irresponsable. Oeuvre crasseuse probablement inspirée des péloches mal élevées du samedi soir projetées dans les drive-in, A gun for Jennifer rappelle les débuts aussi bien laborieux que prometteurs d'un certain Abel Ferrarra si je me réfère à son excellent film fauché Driller Killer injustement conspué.


Mais pas que, car de par ses éclairs de violence tranchés (parfois d'une surprenante maîtrise technique) et ses scènes gores crapoteuses (le carnage final s'avère mémorable de jusqu'au-boutisme), on peut également songer aux bobines insalubres d'un William Lustig avec Maniac ou encore de Buddy Giovinazzo avec Combat Shock produit par Troma. Pour autant, il est dommageable que l'aspect redondant de leur justice expéditive ainsi que le jeu amateur des comédiennes (pourtant pleines de conviction et d'un charisme marginal plus vrai que nature !) peinent à insuffler de l'intensité dramatique au fil d'un cheminement sans surprise. Sans toutefois céder à l'ennui, de par l'intégrité indiscutable du réalisateur tentant de renouer avec l'aspect documenté des Vigilante movies les plus insolents, A gun for Jennifer inspire la sympathique curiosité sous l'impulsion de gueules féminines sans fard à travers leur morphologie patibulaire. Si bien qu'au fil de leurs errances sauvagement criminelles (saturées d'une bande musicale agressive Rock/Punk/New-wave), on se surprend d'y éprouver une certaine appréhension davantage dérangeante quant à leur idéologie fascisante que bien des spectateurs auront peine à cautionner (même s'il faut savoir y prendre du recul afin d'apprécier le délire scabreux).


Girl Power.
Bien que discutable quant à son degré de réalisme cru parfois plombé par la maladresse d'une réalisation (trop) novice et du jeu un peu trop approximatif (ou surjoué) de certaines interprétations, A gun for Jennifer tente de ranimer la flamme du ciné Grindhouse le plus licencieux (aux effluves de pisse !) sous le pivot d'un florilège de séquences-chocs tantôt électrisantes. A découvrir en y étant préparé. 

*Bruno

mercredi 18 décembre 2019

Les Doigts du Diable

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Affiche-cine.com

"Macabra - Demonoid: Messenger of Death!" de Alfredo Zacharias. 1980. Mexique/Etats-Unis. 1h30. Avec Samantha Eggar, Stuart Whitman, Roy Cameron Jenson, Narciso Busquets, Erika Carlsson.

Sortie salles France: ?. Mexique: 12 Novembre 1981

FILMOGRAPHIE: Alfredo Zacharias est un réalisateur, scénariste et producteur mexicain né le 21 Novembre 1941. 1967 : The Bandits. 1967 : Ven a cantar conmigo. 1968 : Operación carambola. 1968 : Un Extraño en la casa. 1969 : Mi padrino. 1970 : Capulina corazón de leon. 1970 : Capulina Speedy Gonzalez. 1970 : El Hermano Capulina. 1970 : Jóvenes de la Zona Rosa. 1970 : La Vida de Chucho el Roto. 1970 : Los Amores de Chucho el Roto. 1970 : Yo soy Chucho el Roto. 1971 : El Inolvidable Chucho el Roto. 1972 : Me he de comer esa tuna. 1972 : Ni solteros, ni casados. 1973 : 'Capulina contra las momias'. 1973 : El Caballo torero. 1976 : El Karateca azteca. 1977 : Lo veo y no lo creo. 1978 : The Bees. 1981 : El Rey de Monterrey. 1981 : Messenger of Death Demonoid. 1982 : El Naco mas naco. 1983 : El Sargento Capulina. 1989 : Crime of Crimes. 1991 : Las Nachas. 2001 : The Pearl.


Hit video des années 80 sous la bannière étoilée Hollywood Video, Les Doigts du Diables demeure  pour ma part un gros souvenir d'ado lorsque j'ai pu louer sa fameuse Vhs en compagnie de ma mère et de ma tante. Si bien qu'au préalable (mais aussi après la projo) j'ai du mater son illustre bande-annonce une bonne cinquantaine de fois, notamment grâce à l'inoubliable score emphatique de Richard Gillis particulièrement entêtant. Nanar mexicain aux têtes d'affiche improbables comme le soulignent sobrement les forces d'expression amicales de Samantha Eggar en héroïne contrariée et de Stuart Whitman en cureton sclérosé (pour ne pas évoquer la gueule de bois !), les Doigts du Diable se décline en savoureux cocktail de n'importe nawak à travers sa narration débridée dénuée de complexe (et encore moins de vraisemblance, notamment l'échappée de la 1ère victime de la main après avoir dynamiter la mine et ses occupants). Si bien qu'Alfredo Zacharias  prend son intrigue au sérieux pour nous façonner une série B horrifique "dégingandée" illustrant (en fanfare) le périple meurtrier d'une main coupée prenant possession de l'âme de ses victimes après avoir été exhumée d'un écrin argenté par un contremaître. Cette main baladeuse s'agrippant à ses proies pour les plonger dans une dérive morale délétère, à l'instar d'une contamination collective. Parfois incohérent, souvent maladroit, semé de dialogues niais et d'ellipses au fil de séquences chocs étonnamment ludiques (le flic dans l'hôpital et sa détermination à se débarrasser de sa propre main, la course poursuite finale sur bitume !), les Doigts du Diable distille un charme pétulant pour tous fans de ciné Bis adepte d'ofni.


Et ce même si le thème orthodoxe fut largement traité dans le paysage du ciné fantastique aussi séculaire que plus contemporain. Or, ici tout est dans la manière (si naïve mais attachante) de nous conter (avec sincérité) un récit horrifique redondant mais jamais ennuyeux à travers ses rebondissements racoleurs et du jeu surjoué de seconds couteaux aussi avenants. Tant et si bien que Samantha Eggar (et son fameux regard écarquillé !) et Stuart Whitman (plutôt atone dans son scepticisme d'accorder un crédit de véracité aux propos irrationnels de sa partenaire) parviennent à porter le film sur leurs épaules parmi l'efficacité modeste de défis qu'ils doivent amorcer afin de mettre hors d'état de nuire la main maudite. Qui plus est, baignant dans la chaude luminosité d'une photo flamboyante, les Doigts du Diable se pare d'une enveloppe formelle parfois envoûtante. A l'instar de son convaincant prologue lors de la visite archéologique de la mine occultant de fastueuses catacombes mexicaines. Quant aux effets-spéciaux cheap mais artisanaux, ils parviennent la plupart du temps à amuser à travers leur effet de bricolage parfois avisé si bien que l'on se surprend à s'y laisser berner avec un second degré assumé lorsque la chose rampe sur le sol ou sautille auprès de ses proies effarouchées.


Nanar mexicain Bisseux ayant bercé toute la génération "Hollywood Video", les Doigts du Diable se permet en prime de parfaire son récit grand-guignol auprès d'une conclusion nihiliste ! Un parti-pris sardonique pour nous surprendre une ultime fois, de manière à quitter l'intrigue capillotractée sur une note plaisamment cauchemardesque. Quelle époque révolue bordel ! 

P.S: la qualité du Blu-ray US est à tomber à la renverse !

*Bruno
18.12.19. 3èx
01.11.11. 165 v

mardi 17 décembre 2019

Matango

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site emovieposter.com

de  Ishirō Honda. 1963. Japon. 1h29. Avec Akira Kubo, Kumi Mizuno, Kenji Sahara, Hiroshi Tachikawa, Yoshio Tsuchiya.

Sortie salles Japon: 11 Août 1963

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Hishiro Honda est un réalisateur japonais né le 7 Mai 1911, décédé le 28 Février 1993 à Tokyo. 1954: Godzilla. 1955: L'Abominable homme des neiges. 1956: Godzilla, king of the monsters ! 1956: Rodan. 1957: Prisonnière des martiens. 1961: Mothra. 1962: King Kong contre Godzilla. 1963 : Matango. 1963: Atragon. 1964: Mothra contre Godzilla. 1964: Dogora, the Space Monster. 1964: Ghidrah, le monstre à trois têtes. 1965: Frankenstein vs. Baragon. 1965: Invasion Planète X. 1966: Come Marry Me. 1966: La Guerre des monstres. 1967: La Revanche de King Kong. 1968: Les envahisseurs attaquent. 1969: Latitude Zero. 1969: Godzilla's Revenge. 1970: Les Envahisseurs de l'espace. 1975: Mechagodzilla contre-atttaque. 1980: Kagemusha, l'ombre du guerrier. 1990: Rêves (Yume) (coréalisé avec Akira Kurosawa). 1993: Madadayo.


On ne remerciera jamais assez Canal + et Jean-Pierre Dionnet de nous avoir fait découvrir dans le cadre de son émission "Cinéma de Quartier" un fleuron de l'horreur japonaise du maître Hishiro Honda. Ainsi, en s'écartant des kaiju et des tokusatsu qui lui valurent sa notoriété, Honda fignole son cadre exotique à travers une île interlope qu'un groupe de touristes vient d'accoster à la suite du naufrage tempétueux de leur bateau. Et donc, à travers cette trame gentiment éculée, il parvient à faire naître une atmosphère d'angoisse à la fois sous-jacente et tangible eu égard des évènements en crescendo qui intenteront à la vie des rescapés. Car misant intelligemment sur la suggestion lors d'une première partie en suspens de par sa manière scrupuleuse d'y radiographier nos protagonistes influencés par l'égoïsme, la trahison et l'individualité en guise de survie, Matango captive sans faillir sous l'impulsion d'un cast expressif se fondant dans le décor rubigineux. Tant et si bien que le spectateur attentif de leurs faits (couards) et gestes (criminels) explore leur refuge d'un navire décharné à travers une scénographie sépia rongée par la rouille, la putrescence, voir même la radioactivité. 


Et à ce niveau formellement capiteux, Matango demeure une incontestable réussite pour ceux sensibles aux atmosphères d'étrangeté palpable ! Ainsi, à travers ce thème alarmiste mainte fois exploré dans ces oeuvres antécédentes (la bombe H), Hishiro Honda redouble d'originalité à porter l'accusation sur de simples champignons redoutablement venimeux pour qui osera y goûter son écorce sachant que nos touristes sont davantage gagnés par l'addiction de l'appétence au sein d'une île avare en victuailles. Mais c'est à l'approche de sa seconde partie que Matango gagne en révulsion et fascination à la vue de ses champignons de taille sporadique florissants dans les endroits les plus attirants et secrets. Et si on aurait pu craindre le ridicule à travers la discrétion de ses effets-spéciaux artisanaux, on se surprend encore aujourd'hui d'y éprouver un irrésistible sentiment de fascination mêlée de crainte exponentielle, si bien que Hishiro Honda filme assidûment ses créatures radioactives sans jamais user de racolage ostentatoire. Qui plus est, de par son climat davantage glauque et malsain niant la gratuité du grand-guignol, Matango utilise à merveille une bande-son inquiétante imprégnée de dérision sardonique. Notamment lorsque les victimes contaminées sont en proie à une étrange euphorie subtilement modeste ! 


Singulier, passionnant et étrangement fascinant à travers une épouvante vintage de souche japonaise, Mantago dresse (à nouveau) un triste constat sur la nature humaine en cas de survie personnelle que des champignons hallucinogènes influencent à travers leur sournois pouvoir de séduction. Et ce sans toutefois daigner sacrifier leurs victimes pour le plaisir de tuer si je me réfère à la réflexion personnelle de l'unique survivant très amer quant à son idéologie existentielle dénuée d'amour. 

*Bruno
2èx

lundi 16 décembre 2019

Le Gendarme se marie

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean Girault. 1968. France/Italie. 1h32. Avec Louis de Funès, Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso, Michel Modo.

Sortie salles France: 30 Octobre 1968

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


N° 2 au box-Office avec 6 828 665 entrées, le Gendarme se marie n'a pas usurpé son succès commercial si bien qu'il s'avère même supérieur au second opus. Dans la mesure où le scénario facétieux (Cruchot tombant amoureux de Josepha, la veuve d'un colonel, tandis que sa fille épouse des signes de jalousie) laisse libre court à un florilège de gags entre deux efficaces digressions (la traque d'un dangereux criminel lors d'une incroyable course-poursuite urbaine, la concurrence entre Cruchot et Gerber lors du concours au poste d'adjudant). Frétillant et donc bourré d'énergie de par l'entrain communicatif de nos gendarmes épaulés du duo amiteux Nicole Cruchot/Josepha,  le Gendarme se marie prête peut-être plus à sourire qu'à en rire dans son dosage de tendre romance et de cocasserie friponne. Pour autant, il n'en demeure pas moins un divertissement bonnard plein de charme, de fantaisie et même d'action (le final demeurant étonnamment spectaculaire !) sous le soleil estival de Saint-Tropez que Jean Girault exploite à bon escient à travers sa disparité de décors touristiques. A revoir sans modération donc avec une pointe de plaisir nostalgique eu égard de son époque insouciante tristement révolue (bien que le film fut tourné en Mai 68 !).

*Bruno
3èx

Le Gendarme de St-Tropez: http://brunomatei.blogspot.fr/…/photo-empruntee-sur-google-…
Le Gendarme à New-York: https://brunomatei.blogspot.com/2019/12/le-gendarme-new-york.html

jeudi 12 décembre 2019

Freaks. Prix du Public, Utopiales 2018.

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Zach Lipovsky et Adam B. Stein. 2018. U.S.A. 1h44. Avec Emile Hirsch, Bruce Dern, Lexy Kolker, Amanda Crew, Grace Park.

Sortie en France uniquement en Dvd: 10 Janvier 2020. U.S: 13 Septembre 2019

FILMOGRAPHIE: Zach Lipovsky est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste. 2019: Kim Possible (Téléfilm). 2015: Dead Rising. 2014: Leprechaun: Origins. 2013: Tasmanian Devils (TV Movie).  2012: Itsy Bitsy Spiders (Short).  2007: Time Upon a Once (TV Movie).  2007: Die Hardly Working (TV Movie).  2007: Sunshine Girl (TV Movie).  2007: Danger Zone (TV Movie).
Adam B. Stein est un réalisateur, scénariste et producteur. 2019: Kim Possible (téléfilm). 2016: Forever Boys (TV Movie). 2007: Worldly Possession (TV Movie). 2007: Dough: The Musical (TV Short).  2007: Dance Man (TV Movie).


Heureuse surprise que ce modeste divertissement d'anticipation surfant sur la vague des films de super-héros du point de vue de mutants rejetés par une société intolérante, Freaks gagne en efficacité et intensité grâce à sa structure narrative savamment planifiée. Car en laissant planer (dans un premier temps) le doute sur ces personnages équivoques s'efforçant de protéger une gamine aux potentiels pouvoirs surnaturels, Freaks inquiète et intrigue avec suffisamment d'habileté (et d'expectative) pour se laisser captiver par son récit alarmiste en crescendo. Et ce sans céder à l'esbroufe ostentatoire bien que certaines scènes d'actions impressionnent en second acte, autant par leur originalité que par leur fulgurant réalisme. Ainsi donc, en prenant pour thèmes l'unité familiale et la pédagogie parentale afin d'y préserver la moralité d'un enfant singulier en quête identitaire, le duo Zach Lipovsky / Adam B. Stein nous plonge dans l'introspection de Chloé se disputant des prises de choix draconiens dans son désir de liberté. Et ce à travers la dichotomie du Bien et du Mal que son père s'efforce de lui inculquer lors de strictes conditions de vigilance et de protection contre l'ennemi invisible. Si bien qu'au fil de son initiation à la survie, celle-ci devra user de force, résilience et constance à daigner prémunir le bien-être de sa famille rejetée par un état totalitaire.


On peut d'ailleurs saluer l'interprétation assez vigoureuse de Lexy Kolker en mutante solitaire recluse dans sa maison domestique, faute d'un père psycho-rigide et parano quant au danger permanent émanant des extérieurs de leur bâtisse bunkérisée. Outre son mélange de fragilité infantile et de force de caractère davantage déterminée; Lexy Kolker possède un charisme aussi probant que sa petite ressemblance avec Drew Barrymore dont Freaks se fait écho auprès du sympathique (bien que raté) Firestarter. Quand bien même Emile Hirsch se taille une carrure de jeune paternel avec une sobre expression autoritaire, notamment eu égard de son amour inné pour sa fille qu'il se résigne à préserver lors d'un code de conduite pacifiste. Enfin, on se surprend de retrouver dans un rôle secondaire inattendu le monstre sacré Bruce Dern en marchand de glace débonnaire à la fois protecteur et délétère dans sa capacité de nous faire douter de ses obscures actions lors de la 1ère partie. Ce n'est qu'ensuite qu'il nous dévoile son nouveau visage de papy débonnaire dans son désir de prémunir sa famille parmi l'enjeu d'une vie humaine que le duo Lipovsky / Stein est parvenu à mettre en exergue à travers des idées retorses (l'autosuggestion, le paradoxe temporel) où réalité et fiction ne cessent de nous semer le trouble quant à la vraisemblance des faits exposés.


S'évertuant à crédibiliser sans fard un monde dystopique où une poignée de mutants tentent d'y survivre au détriment de l'hostilité de l'homme, Freaks surprend agréablement en nous familiarisant auprès des états d'âme contradictoires d'une fillette avide de liberté et d'indépendance dans son libre arbitre contestataire. Car sous couvert d'un divertissement sci-fi digne d'un comic book live, Zach Lipovsky et Adam B. Stein ont su intelligemment substantialiser leur récit au gré de la caractérisation d'une unité familiale combattant mutuellement l'intolérance, la dictature et l'injustice avec un humanisme constamment vigoureux et attachant. 

*Bruno

mercredi 11 décembre 2019

Les Grandes Vacances

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com 

de Jean Girault. 1967. France/Italie. 1h30. Avec Louis De Funes, Ferdy Mayne, Martine Kelly, François Leccia, Olivier de Funès, Claude Gensac, Maurice Risch, Jacques Dynam, Dominique Davray.

Sortie salles France: 1er Décembre 1967

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


Spécialiste de la comédie populaire, Jean Girault ne déroge pas à la règle de la franche réussite avec les Grandes Vacances que le public français ovationne en 1ère place du box-Office avec 6 987 127 entrées. Prenant pour cadre la saison solaire des vacances d'été (au passage, quel dépaysement naturel pour les yeux !), les Grandes Vacances nous relate à une cadence effrénée les pérégrinations de Charles Bosquier. Le directeur d'un internat s'efforçant de rattraper son fils aîné Philippe depuis qu'il prit la poudre d'escampette avec sa correspondante anglaise. Or, du fait de mauvais résultats en langue anglaise, Philippe devait être envoyé chez sa famille aristo afin d'y parfaire ses leçons. Mais alors qu'initialement il devait pratiquer du voilier avec ses condisciples, Philippe élabore au final le stratège d'y substituer à sa place un de ses camarades au sein de la famille anglaise. Divertissement populaire mené à un train d'enfer dans son lot de quiproquos, gags, cascades et pugilats (dont une séquence anthologique dans un bar réduit en ruine !), les Grandes Vacances use majoritairement de l'impertinence indéfectible de De Funès afin d'y faire progresser ses gags et son intrigue en roue libre.


Le récit tentaculaire se résumant aux tentatives désespérées de Charles à récupérer son fils Philippe par tous les moyens de transport possibles (voilier, delta plane, avion, camion, voiture), quand bien même ce dernier s'éprend toujours un peu plus d'amour pour sa correspondante étrangère au fil de ses vacances improvisées. Ainsi, à travers les thèmes du patriarcat (les épouses ne font ici qu'écouter leur mari avec discrétion !) et de l'autorité paternelle (psycho-rigide) réfutant l'émancipation de leurs progénitures aujourd'hui responsables à concrétiser une vie sentimentale, les Grandes Vacances y extrait une satire irrésistible sur les dissensions familiales. Un arc en ciel de joie, de gaieté et de bonne humeur au risque d'occulter l'hilarité. Pour autant, de par l'énergie galvanisante que distillent communément les comédiens, et le climat euphorisant de leurs trépidantes aventures, les Grandes Vacances y cultive un sourire permanent. Entre la simplicité cocasse d'un "suis moi je te fuis, fuis moi je te suis" et le charme innocent d'une romance en herbe. Et ce sans jamais forcer le trait de l'outrance en dépit de la folie ambiante des personnages se disputant le pouvoir parental à coup de verbigérations étrangères.


Pur moment de détente d'une fraîcheur inépuisable, les Grandes Vacances transcende sans peine les décennies sous l'impulsion d'un De Funès étonnamment pugnace épaulé de seconds-rôles se prêtant au jeu de l'exubérance avec un naturel aujourd'hui révolu. 

*Bruno

Récompenses:
Ticket d'or décerné par les téléspectateurs en 1967
Prix Courteline pour l'interprétation de Louis de Funès.

mardi 10 décembre 2019

Un Cadavre au Dessert

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Murder by Death" de Robert Moore. 1976. U.S.A. 1h35. Avec Peter Falk, Peter Sellers, David Niven, James Coco, Maggie Smith, Eileen Brennan, Alec Guinness.

Sortie salles France: 10 Novembre 1976. U.S: 23 Juin 1976

FILMOGRAPHIERobert Moore est un metteur en scène de théâtre et réalisateur américain de cinéma et de télévision, né le 7 août 1927 à Détroit (Michigan), décédé le 10 mai 1984 à New York. 1979: Chapitre deux. 1978: Le chéri de ces dames. 1978: Annie Flynn (TV Movie). 1977: The Natural Look (TV Movie). 1977: The Sunshine Boys (TV Movie). 1977: There's Always Room (TV Movie). 1976: Cat on a Hot Tin Roof (TV Movie). 1976: Don't Call Us (TV Movie). 1976: Un cadavre au dessert. 1974: Thursday's Game (TV Movie).


Bien que je m'attendais à quelque chose de différent et d'un peu plus subtil quant à son cheminement narratif à suspense, Un cadavre au Déssert joue au Cluedo sur pellicule avec beaucoup de cocasserie, de décontraction et d'inventivité. Et ce même si son dénouement à rebondissements s'avère un brin capillotracté (tout du moins de prime abord). Une carence vite pardonnée eu égard de l'aspect parodique de son ambiance festive constamment déjantée interférant entre nos hôtes criminologues jouant pour de vrai les détectives émérites à la suite de l'assassinat de l'un d'eux perpétrés entre 23h et 0h00. Ainsi, l'heureux vainqueur remportera par le propriétaire des lieux gothiques (décors flamboyants délicieusement envoûtants !) la somme faramineuse d'1 million de dollars.


Complètement décalé à travers sa tonalité burlesque assez irrésistible, Un cadavre au dessert doit  beaucoup de son charme folingue en la présence d'une distribution 4 étoiles s'en donnant à coeur joie à endosser des déguisements excentriques volontairement stéréotypés. Ainsi se disputent la vedette parmi la cadence d'une bonne humeur mutuellement dévergondée Peter Falk, Peter Sellers, David Niven, James Coco, Maggie Smith, Eileen Brennan, Alec Guinness, James Cromwell, Truman Capote et même Elsa Lanchester !!! (la Fiancée de Frankenstein, c'était elle !) en veuve décatie volontiers friponne. Ce tableau de convives snobinards se tirant mutuellement les vers du nez à tenter de découvrir le véritable assassin de cette odieuse mascarade. Robert Moore compliquant en prime l'investigation de ces derniers en y incluant un second assassinat !


Farce macabre adepte du faux semblant et des attrapes nigauds au sein d'une demeure en chausse-trappe, Un Cadavre au déssert se décline en pétillante comédie policière en prime d'y injecter en background une pointe d'ironie quant aux ambitions présomptueuses d'éminents romanciers façonnant leurs récits de la manière la plus tarabiscotée afin d'y égarer la perspicacité du spectateur. Dès lors, on perçoit mieux ici à terme l'attrait volontairement saugrenu de son dénouement bicéphale, ultime pied de nez (et mise en abyme) à ces notoires artisans susnommés parfois injustement ovationnés par la popularité, faute de leur absence d'humilité. 

Dédicace à Thierry Savastano

*Bruno

lundi 9 décembre 2019

Le Gendarme à New-York

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean Girault. 1965. France/Italie. 1h41. Avec Louis de Funès, Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso, Michel Modo.

Sortie salle France: 29 Octobre 1965

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


Second volet réalisé un an après l'énorme succès du Gendarme de Saint-Tropez, Le Gendarme à New-york a également attiré les foules pour se hisser 4è au box-office avec 5 495 045 entrées. Bien qu'inférieur à son modèle en terme d'effet de surprise et de drôlerie, cette séquelle s'avère bougrement amusante de par la complicité expansive des comédiens toujours aussi alertes (De Funes et Galabru  en tête de peloton à travers leur force de caractère vaniteuse) et par la succession de péripéties qu'ils enchaînent avec plus ou moins d'efficacité. Pour ce faire, Jean Girault a délocalisé notre aimable compagnie à New-York suite à l'invitation d'un congrès international, quand bien même la fille de Cruchot, déçue ne pas l'accompagner, s'infiltre en cachette dans le paquebot afin de profiter du pays. Ainsi, en entrecroisant les us et coutumes de nos voisins new-yorkais auquel nos gendarmes tentent de s'y familiariser, avec la partie de cache-cache entre Nicole et Cruchot s'efforçant de l'alpaguer, le Gendarme de New-York tire-parti d'une avalanche de gags extravagants. Certaines situations un peu trop saugrenues (la dégustation des glaces, la valise disposée sur le toit du taxi sans protection) tournant à vide dans le ressort comique escompté même si on peut néanmoins y sourire grâce à la conviction des comédiens mutuellement fringants pour susciter un rire amusé. En tout état de cause, le Gendarme de New-York fleure bon le divertissement bonnard aujourd'hui révolu à travers sa tendre légèreté, sa simplicité et son intégrité de nous contenter sans prétention aucune. Tant et si bien que l'on retrouve avec ce même plaisir attractif les vicissitudes de nos gendarmes exilés pour le coup dans la métropole tentaculaire de New-York afin d'y effectuer un voyage rocambolesque semé de désordre et d'hallucinations.


*Bruno
2èx

vendredi 6 décembre 2019

Les Exterminateurs de l'an 3000

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Il giustiziere della strada" de Giuliano Carnimeo. 1983. Italie/Espagne. 1h30. Avec Robert Iannucci, Alicia Moro, Luciano Pigozzi, Eduardo Fajardo, Anna Orso, Beryl Cunningham, Luca Venantini.

Sortie salles France: 18 Juillet 1984

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Giuliano Carnimeo est un réalisateur et scénariste italien, né le 4 juillet 1932, décédé le 10 septembre 2016 (parfois crédité d'Anthony Ascott). 1968 - Le moment de tuer. 1968 - Trouver un endroit pour mourir. 1969 - Sartana le fossoyeur. 1970 - Bon funérailles, mon ami ... Sartana paiera. 1970 - Je suis Sartana, échangez vos armes contre un cercueil. 1970 - Nuage de poussière ... Cri de mort ... Sartana arrive. 1971 - Ils m'appellent Hallelujah. 1971 - Le cas de l'iris sanglant. 1971 - Ils l'appellent le cimetière. 1972 - Son nom était Saint-Esprit. 1972 - Retour d'Halleluja. 1973 - Dieu sacré, voici le Passatore!. 1973 - Un homme nommé Invincible. 1973 - Anna, quel particolare piacere. 1974 - Poker au lit. 1975 - Copains du convoi. 1976 - Tigre Carioca. 1976 - Les marchands de diamants. 1978 - L'insegnante balla ... avec la classe. 1981 - Pierino medico della Saub. 1981 - Mia moglie torna a scuola. 1983 - Zéro en condotta. 1983 - Les exterminateurs de l'année 3000. 1988 - Ratman.


Sorti en pleine mouvance du post-nuke initié par la sortie triomphante du mastodonte Mad-Max 2, les Exterminateurs de l'an 3000 ne déroge pas à la règle du nanar bonnard typiquement transalpin. Tant et si bien que l'on se surprend de véritablement s'attacher à ces cabotins héroïques en quête de réservoir d'eau depuis la dernière guerre atomique ayant transformé la terre en vaste désert aride. De par ses décors naturels décharnés dénués d'urbanisation et l'attirail futuriste de nos guerriers de la route grimaçant à tout va afin de susciter une haine primitive, Giuliano Carnimeo nous livre le minimum syndical lors de ses poursuites et cascades en règle dont certaines font néanmoins leur petit effet ludique. Dépaysant cependant (avec une modeste mesure) mais bourré de clichés en pillant à tous les râteliers les situations d'affronts automobiles et les postures de personnages iconiques entrevus dans Mad-Max 2 (le fameux punk s'extirpant du capot du camion est carrément repompée ici !), les Exterminateurs de l'an 3000 fleure bon le divertissement bricolé à travers un rythme étonnamment soutenu.


Tant auprès des bastons à mains nues ou à l'arme blanche que des poursuites dans le désert que s'affrontent dans un amas de poussières motos et bolides customisés à travers une vertigineuse danse endiablée. Et aussi hilarant que cela puisse paraître dans la majorité des actions, on se surprend d'éprouver un plaisir coupable à travers leurs affrontements barbares de cour de récré. Ainsi, en décrivant à nouveau la tentative de survie d'une poignée de survivants héroïques en quête de carburant naturel (on substitue l'essence par l'eau afin d'y injecter un soupçon d'originalité), Giuliano Carnimeo s'efforce de soigner son atmosphère post-apo sous l'impulsion d'une fraternité amicale (notamment le duo formé par le jeune cyborg Tommy et le grand-père Papillon) et d'une romance discordante que se disputent Alien (oui oui, vous avez bien lu !), notre héros sans scrupule (avec sa coupe de bigoudi !) jouant l'individualiste contre son ex Linda un peu plus finaude que lui. Ainsi, à eux deux ils forment un tandem couramment houleux dans leur désir d'autorité impitoyablement cruel, si bien que tous les coups les plus couards y seront permis. Leurs scènes de ménage entremêlées de réconciliation fonctionnant efficacement de par l'aspect involontairement cocasse de leurs expressions cabotines.


Western futuriste Mad Maxien mené sans temps mort (même s'il doit beaucoup à la plaisante solidarité de nos héros de la dernière chance), les Exterminateurs de l'An 3000 n'a pas à rougir de ses meilleures copies transalpines dans son lot d'action low-cost, de bons sentiments bon enfant, de dépaysement poussiéreux et d'humour irraisonné. Franchement sympa donc. 

*Bruno
2èx

jeudi 5 décembre 2019

Les Premiers hommes dans la lune

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site picpusdan5.free.fr

"First Men in the Moon" de Nathan Juran. 1964. Angleterre. 1h43. Avec Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries, Miles Malleson, Norman Bird.

Sortie salles France: 23 Décembre 1964. U.S: 20 Novembre 1964

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Nathan Juran est un réalisateur, scénariste et directeur artistique américain, né le 1er Septembre 1907 à Bucovine (Roumanie), décédé de mort naturelle le 23 Octobre 2002 à Paolos Verdes Estates (Etats-Unis). 1953: La Légende de l'Epée Magique. 1957: La Chose surgie des Ténèbres. A des Millions de kms de la Terre. Le Cerveau de la Planère Arous. 1958: L'Attaque de la Femme à 50 Pieds. Le 7è Voyage de Sinbad. 1961: Jack, le Tueur de Géants. 1964: Les premiers Hommes dans la lune. 1966: The Deadly Mantis. 1967: Billy the Kid. Les Trompettes de Jéricho. Les Aventuriers de l'Espace. 1969: Land Raiders. 1973: The Boy who Cried Werewolf.


Plutôt méconnu par rapport à ces antécédentes réussites, les Premiers hommes dans la lune s'avère pourtant une fabuleuse aventure menée avec fougue par des comédiens fripons s'en donnant à coeur joie à travers leurs dissensions extravagantes. Tant et si bien qu'ici il n'est nullement question de souci de vraisemblance lorsqu'un savant lunatique décide de s'aventurer sur la lune après y avoir construit une sphère volante et la cavorite. Une matière liquide permettant à un objet de s'élever de la pesanteur. Embarqué avec Bedford et Kate, la compagne de ce dernier, ils s'envolent pour un voyage sur la lune semé de rencontres singulières. Nanti de décors soignés (évitant la plupart du temps l'aspect carton pâte) et d'FX confectionnés par Ray Harryhausen (on retiendra surtout sa confection d'une chenille géante), les Premiers hommes dans la lune dépayse en diable sous l'impulsion d'une série d'épreuves et de péripéties aussi bien débridées que décomplexées. A l'instar de la rencontre avec les Sélénites, ses créatures lunaires pacifistes que Bredford s'acharne à repousser de par son appréhension intuitive. Quand bien même Cavor s'efforce de rentrer en contact pour en savoir un peu plus sur leurs us et coutumes. Ainsi, à travers la posture à la fois méfiante et hostile de Bredford, on peut y voir une métaphore sur la peur de l'étranger et l'influence que peut engendrer l'idéologie guerrière lorsque l'on apprend lors de son épilogue équivoque que le savant Cavor (qui leur avait détaillé nos conflits d'états bellicistes) a disparu à jamais parmi le peuple des Sélénites. Quand bien même du point de vue du savant, on peut également y extraire une allégorie sur le colonialisme !


Ainsi, on pourrait évoquer la possibilité que celui-ci, après leur avoir expliqué les tenants et aboutissants d'y perpétrer depuis des millénaires la guerre sur Terre, les Sélénites se soient inspirés de notre (étrange) rapport (auto)destructeur en s'entretuant pour un oui ou pour un non. Ce n'est qu'une hypothèse somme toute personnelle car sa conclusion laisse notamment sous-entendre que l'arrivée d'un nouveau groupe d'astronautes sur la lune (ayant apporté un germe de la terre) aurait pu causer la destruction des sélénites (et du savant Cavor resté pacifiquement parmi eux pour les étudier). Outre l'attrait ludique de ces péripéties improbables abordées avec autant de fantaisie que de poésie sur la scénographie lunaire, la première partie de l'intrigue s'avère aussi irrésistible (voir même plus drôle !) lors des préparatifs de leur expédition que Cavor et ses 2 comparses entreprennent avec autant de légèreté et d'humour dans la maladresse et la décontraction. Les acteurs communément expansifs formant un trio amical résolument attachant à travers leurs folles escapades d'oser poser pied sur une planète vierge de toute trace humaine. Une première donc dans l'histoire de l'alunissage, bien avant celle de la mission astronautique de l'Union Soviétique entreprise en 1966 (l'action du film se déroulant en 1964 !). Comme quoi dans toute fiction fantaisiste tout est permis, pour le meilleur et pour le rire !


Bizarrement méconnu, occulté, voir oublié, les Premiers hommes dans la lune demeure donc une folle aventure stellaire truffée de poésie, d'humour et de féerie grâce à l'autorité de 2 artisans du fantastique, Nathan JuranRay Harryhausen jamais avares de concept saugrenu afin d'y communier fascination et stupéfaction.

*Bruno
2èx

mercredi 4 décembre 2019

C.H.U.D. Prix du Meilleur Film Fantastique au Festival de Bruxelles, 1985

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site midnightonly.com

"Contamination Hazard Urban Disposal" (danger de contamination urbaine) de Douglas Cheek. 1984. U.S.A. 1h37 (version longue). Avec John Heard, Daniel Stern, Christopher Curry, Kim Greist, Laure Mattos, Brenda Currin.

RécompensePrix du Meilleur Film Fantastique au Festival du film fantastique de Bruxelles, 1985

FILMOGRAPHIE: Douglas Cheek est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le
1984: C.H.U.D. 2003: Empires: Peter and Paul and the Christian Revolution (Documentaire pour la TV)


Unique réalisation de Douglas CheekC.H.U.D demeure l'exemple idoine de la série B sans prétention tirant parti d'une intrigue efficiente stigmatisant une politique véreuse adepte de la pollution. De par son concept délirant inspiré des films de monstres des années 50 (des sdf se transforment en mutants cannibales sous les effets d'une irradiation), C.H.U.D réussit formidablement à exploiter son pitch avec conviction et sobriété. Car sous couvert de pamphlet écolo contre les dangers du nucléaire au péril des laissés pour compte, Douglas Cheek entreprend sa série B avec un sérieux probant (non exempt de pointes d'humour macabre) à travers une réalisation alerte à la marge entre la bande dessinée et le documentaire. A l'instar de l'urbanisation crasseuse d'un New-York blafard où les SDF jonchent les trottoirs, ou plutôt lorsqu'ils se parquent sous les égouts. C'est d'ailleurs en majeure partie dans ces souterrains glauques que l'action se concentre par l'entremise d'un policier, d'un photographe et d'un révérend bénévole.


Et si lors du 1er quart d'heure, leur investigation s'amorçait de manière un brin laborieuse, leurs vicissitudes vont s'avérer plus intenses et stimulantes lorsqu'ils s'opposeront à l'autorité vénale d'un éminent fonctionnaire du gouvernement. Ainsi, délibérés à résoudre indépendamment les disparitions inexplicables que relayent les journaux, nos compères vont ensuite fréquenter la faune clandestine des clodos du coin pour tenter de comprendre qui s'avère l'auteur de cette vague d'homicides. Réfugiés sous la ville dans les réseaux des conduits où des cadavres démembrés jonchent les sols humectés, nos enquêteurs en herbe feront face à la menace de monstres cannibales tout en démystifiant un scandale sanitaire ! Outre le caractère franchement attachant des comédiens de seconde zone et la photogénie inquiétante d'un New-York flétri, le soin alloué aux maquillages confectionnés par Ed French apportent un cachet de crédibilité par le biais de brèves images gores incroyablement réalistes. Enfin, pour parachever de manière plus acerbe et alerte, le réalisateur met en appui un climax haletant autour de l'enjeu de survie de nos compagnons, si bien que le suspense parfaitement mené s'alloue de cruels rebondissements et d'agressions monstrueuses sous l'impulsion d'un score percutant !


Ludique, intelligent et constamment efficace de par son concept débridé et ses rebondissements délétères, et parfois saturé d'une atmosphère envoûtante au sein du cadre singulier des canalisations, C.H.U.D constitue l'archétype de la série B à la fois intègre et artisanale comme il en fleurissait en pagaille lors des années 80. Un excellent divertissement donc mené avec panache par une pléiade de comédiens mutuellement couillus et débrouillards. 

Anecdote subsidiaire: Selon certaines sources, il s'agit d'un des films préférés de Rob Zombie qui aurait souhaité en son temps concrétiser un éventuel remake. 

*Bruno
04.12.19. 4èx
08.07.13. 90 v