lundi 6 janvier 2020

The Mutations

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamy.com

"The Freakmaker" de Jack Cardiff. 1974. Angleterre. 1h32. Avec Donald Pleasence, Tom Baker, Brad Harris, Julie Ege, Michael Dunn, Scott Antony, Jill Haworth.

Sortie salles France: Inédit. Angleterre: Octobre 1974

FILMOGRAPHIEJack Cardiff est un directeur de la photographie et réalisateur britannique, né le 18 septembre 1914 à Great Yarmouth (Angleterre), mort le 22 avril 2009 à Ely (Angleterre). 1958 : Tueurs à gages. 1959 : Fils de forçat. 1960 : Amants et Fils. 1961 : Ma geisha. 1962 : Le Lion. 1964 : Les Drakkars. 1964 : Le Jeune Cassidy. 1965 : Le Liquidateur. 1968 : Le Dernier Train du Katanga. 1968 : La Motocyclette. 1973 : Penny Gold. 1974 : The Freakmaker.


Inédit en salles en France, The Mutations se fit connaître auprès de la génération 80 lors de sa sortie Vhs éditée par American Video. D'ailleurs au même moment, on pouvait avoir l'aubaine d'y louer quelques autres raretés toute aussi marginales et singulières, 2000 Maniacs, Blood Feasts, Pulsions Cannibales ou encore Tonnerre dans un style contrairement bourrin. Car The Mutations retrace à l'aide d'un budget également minimaliste l'utopie extravagante d'un savant (Donald Pleasance transi d'un regard neutre subtilement vicié) délibéré à mettre en pratique son projet fou d'y fusionner des plantes avec des êtres humains après l'avoir tenté sur des animaux. Au même moment, depuis l'arrivée d'un cirque ambulant rempli de freaks, il recrute l'un d'eux afin de l'assigner à kidnapper des étudiants pour ses propres expériences. Ofni underground à la fois baroque et dérangeant, The Mutations se veut un hommage vitriolé à l'illustre Freaks de Tod Browning dans une facture polychrome à la limite de la surexposition. Simpliste de par son intrigue plutôt redondante (mais jamais ennuyeuse) et appuyé d'un cast standard dénué d'épaisseur psychologique, si on épargne la présence impérieuse de Pleasance plutôt à l'aise en savant sans vergogne, The Mutations demeure une production fauchée assez surprenante dans son approche (parfois expérimentale) de nous conter son récit scientifique sous l'impulsion d'une poignée de figurants, véritables monstres de foire.


Ainsi, de par leur apparence tantôt repoussante, tantôt trouble et étrange, The Mutations invoque un malaise diffus au fil d'un argument fantaisiste résolument délirant (communier l'homme et la plante pour le devenir de l'humanité quitte à y engendrer des Freaks) et d'un cheminement criminel au climat d'épouvante vintage. J'évoque celui des déambulations nocturnes de l'assistant difforme en collaboration meurtrière avec le docteur pour y parfaire ses expérimentations dans un laboratoire truffée de plantes gargantuesques. Quand bien même celui-ci osera ironiquement se plaindre de sa condition estropiée face à la présence pacifiste d'autres freaks d'une solidarité familiale. Ainsi donc, de par son étrange climat horrifique où plane l'ombre de l'Homme au masque de cire (les errances nocturnes de l'assistant emmitouflé dans un costume à chapeau noir) et FreaksJack Cardiff parvient à bâtir une série B à la fois attachante et inquiétante avec l'appui d'un score musical dissonant. Quand bien même son budget étriqué épaulé d'FX en carton pâte renforcent le côté marginal d'une équipe technique pour autant assidue à inscrire sur pellicule une curiosité couillue aux images parfois saisissantes (notamment auprès de sa cruelle vendetta finale pour la condition torturée de la victime puis le sort qui s'ensuit auprès du savant).


Si bien que l'on quitte The Mutations sur une agréable (et durable) impression d'avoir reluqué un divertissement rubigineux à odeur de souffre. 

*Bruno
2èx

vendredi 3 janvier 2020

L'Amie Mortelle

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

"Deadly Friend" de Wes Craven. 1986. U.S.A. 1h31. Avec Matthew Laborteaux, Kristy Swanson,
Michael Sharrett, Anne Twomey, Anne Ramsey, Richard Marcus.

Sortie salles France: 21 Janvier 1987. U.S: 10 Octobre 1986

FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.


Nanar pour les uns, navet pour d'autres où le bon et le moins bon côtoie le pire à travers une intrigue aussi prévisible que dégingandée, l'Amie Mortelle fait parti du bas du panier chez la carrière de l'inégal Wes Craven. Pour autant, cette réactualisation de Frankenstein (mâtinée de Robocop acnéen si j'ose dire) s'avère gentiment attachante pour qui sait faire preuve d'indulgence à condition de l'approcher au second degré. Car il faut bien avouer que plusieurs scènes ridicules font preuve de drôlerie involontaire dans leur dramaturgie escomptée. Tant auprès du cabotinage outré de certains seconds-rôles (la bande de délinquants intimidant Paul et Tom accompagné du robot BB, le retournement de situation final avec le retour du leader de la bande) que de situations improbables trop vite expédiées ou inutilement infructueuses (le suspense instillé autour d'une tasse de café auquel la drogue a bien du mal à se dissoudre face à l'appréhension de leurs complices).


Teen movie ludique auprès de ses ados (trop) amiteux épris d'amitié pour un fringant robot semblable à celui de Short Circuit au moment de céder à la séduction d'une jeune voisine, l'Amie Mortelle oscille entre comédie et romance avant de plonger le récit dans les tréfonds d'une horreur macabre. Or, lorsque Samantha revient d'entre les morts grâce à son petit ami Paul, apprenti sorcier surfant avec l'immoralité, le récit linéaire lui impose une vendetta aussi concise que sans surprise en dépit d'un effet gore (perfectible) resté dans toutes les mémoires (le fameux ballon de basket ball explosant la tête de la rombière !). Dénué de suspense et d'intensité quant à la maigreur de son script bâclé, on se réconforte donc auprès de cette relation impossible entre Samantha et Paul lorsque ce dernier, aveuglé par la perte de l'être cher, se résigne à préserver sa résurrection en dépit de l'inimitié de son acolyte Tom beaucoup plus lucide que lui. Ce qui nous vaut quelques gentils moments de tendresse tacite lorsque Samantha se remémore doucement ses souvenirs auprès de Paul s'efforçant de lui redorer la raison.


Soufflant constamment le chaud et le froid si bien que l'on ne sait jamais sur quel pied danser en dépit de sa bonne idée de départ et de sa réflexion sur notre instinct punitif, l'Amie Mortelle demeure néanmoins un plaisant produit de consommation à travers son ambiance typée année 80. Et ce même si la frustration pointe le bout de son nez quant au manque d'inspiration de Craven d'être passé à côté de son sujet universel. 

*Bruno
03.01.20. 4èx
20.10.16

jeudi 2 janvier 2020

Hello Marylou : Prom Night 2

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bruce Pittman. 1987. Canada. 1h40. Avec Michael Ironside, Wendy Lyon, Justin Louis, Lisa Schrage, Richard Monette, Terri Hawkes, Brock Simpson, Beverley Hendry, Beth Gondek, Wendell Smith...

Date de sorte France: 11 Mai 1987 (Festival de Cannes).   U.S.A: 16 Octobre 1987.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Bruce Pittman est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur né en 1950 à Toronto (Canada). 1981: The Olden Days coat, 1982: I know a secret, 1984: The Painted Door, 1985: La Marque de Cain, 1986: Confidential, 1987: Hello Marylou, 1993: Street Law, 2000: No alibi, 2003: Alien Tracker.


Quelle formidable surprise que de redécouvrir cette suite fallacieuse au très mauvais Prom Night (suivi d'autres opus aussi poussifs que standards), tant et si bien qu'Hello Marylou a beau piller ses influences auprès de Freddy Krueger et de Carrie, il demeure constamment efficient et beaucoup plus plaisant à travers sa pléthore de séquences-chocs étonnamment glauques et malsaines. D'ailleurs, à la revoyure, il est étonnant de constater que le réalisateur méconnu Bruce Pittman parvient même à supplanter la saga Freddy (si, si, j'ose l'avouer !) en terme de climat maléfique à la fois poisseux et méphitique. Tant auprès de la cruauté des meurtres incisifs, des visions putrescentes du corps de Marylou lors du final festif que des hallucinations morbides que les victimes encaissent en ne sachant plus distinguer le cauchemar de la réalité. Follement inventives, dérangeantes et malsaines (le cheval de bois et sa langue bien pendue !), les séquences-chocs se succèdent à vive allure par le biais d'un réalisme macabre détonnant. Et ce sous l'impulsion d'FX artisanaux la plupart du temps convaincants même si tantôt perfectibles. Quoiqu'il en soit, de par sa formalité à la fois baroque, vertigineuse et poétique, on croit à ce que l'on voit sans se poser de questions rationnelles, quand bien même l'étrange Wendy Lyon se fond dans le corps de Vicky Carpenter avec un naturel à la fois trouble et insolent dans sa condition de victime possédée perdant peu à peu pied avec sa réalité.


Tant au niveau scolaire (ses crises de catalepsie, ses effronteries et ses provocations sexuelles) que familiale (à l'instar de l'incroyable embrassade sur la bouche avec son père au moment où sa mère pénètre dans la chambre à l'improviste !). Ainsi, à travers les thèmes éculés de la possession, de la vendetta et de l'hallucination (parfois collective), Hello Marylou relate au gré d'un rythme métronomique la terrible résurrection d'une reine de bal de promotion délibérée aujourd'hui à se venger de ses anciens partenaires après avoir été brûlée vive 30 ans plus tôt par son ami d'époque. Mais c'est à travers l'esprit docile de la douce Vicky issue d'une famille à la fois religieuse et conservatrice qu'elle décide de prendre sa revanche, notamment en y brimant et massacrant les jeunes lycéennes un poil trop aguicheuses. Derrière une apparence autrement sensuelle et scintillante, on peut également compter sur le tempérament si sarcastique de Lisa Schrage pour endosser la reine punitive à l'aide d'un charisme charnel particulièrement envoûtant (regard azur à l'appui). Le final explosif valant à nouveau son pesant de séquences-chocs héritières des bravoures anthologiques de l'inoubliable Carrie de De Palma, en y adoptant notamment ce même refus du happy-end.


Sous couvert d'une satire corrosive contre la religion conservatrice et le liberticisme sexuel (Mary lou et Vicky souhaitent prendre leur revanche avec une cynique provocation de luxure), Hello Marylou transfigure le B movie du samedi soir avec une inventivité en roue libre. Car il a beau se réduire à l'ersatz mainstream, il n'en demeure pas moins une pochette surprise terriblement attachante, ludique, efficace, cauchemardesque, dérangeante. A revoir fissa ! 

P.S: à noter enfin la présence oh combien réjouissante de Michael Ironside en amant criminel insidieux !

*Bruno
02.01.20. 4èx 
06.04.11. 200 v

mercredi 1 janvier 2020

Le Choix des Armes

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

d'Alain Corneau. 1981. France. 2h16. Avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Michel Galabru, Gérard Lanvin, Jean-Claude Dauphin, Jean Rougerie, Richard Anconina.

Sortie salles France: 19 Août 1981.

FILMOGRAPHIE: Alain Corneau est un réalisateur français né le 7 août 1943 à Meung-sur-Loire (Loiret), décédé le 30 août 2010 à Paris. 1974 : France société anonyme. 1976 : Police Python 357. 1977 : La Menace. 1979 : Série noire. 1981 : Le Choix des armes. 1984 : Fort Saganne. 1986 : Le Môme. 1989 : Nocturne indien. 1991 : Tous les matins du monde. 1995 : Le Nouveau Monde. 1997 : Le Cousin. 2000 : Le Prince du Pacifique. 2002 : Stupeur et tremblements. 2005 : Les Mots bleus. 2007 : Le Deuxième Souffle. 2010: Crime d'amour.


Jalon des années 80 réalisé par l'un des spécialistes du polar Alain Corneau (réalisateur et scénariste pour l'occasion), le Choix des Armes est un grand film d'acteurs au sens le plus noble et compact. Dans la mesure où le cinéaste dirige sobrement ces derniers épaulés de leur charisme strié pour y tisser une confrontation au sommet entre 2 truands que se disputent Yves Montand (ex taulard éperdue d'amour pour sa compagne) et le monstre Gérard Depardieu (en chien fou borderline au grand coeur). Quand bien même Gérard Lanvin se fond dans le corps policier avec un héroïsme aussi pédant que détestable, si bien que dans un rôle à contre-emploi, l'étonnant Michel Galabru a bien du mal à le rappeler à l'ordre en commissaire désabusé, rongé par la culpabilité. De par la solidité de son intrigue criminelle fertile en rebondissements aussi imprévisibles que nullement outranciers, Le Choix des Armes élève le genre à son sens le plus épuré eu égard de la caractérisation véreuse d'une poignée d'antagonistes emmêlés dans des règlements de compte préjudiciables. Alain Corneau, appliqué et circonspect quant à la modestie de sa mise en scène magnifiée de paysages naturels, prenant son temps à planter son univers champêtre et ses personnages qui y évoluent dans une commune tourmente davantage sentencieuse. Tant et si bien que Corneau, habile conteur et faiseur d'images envoûtées structure son scrupuleux récit marginal au gré d'une intensité dramatique que l'on ne voit pas arriver.


Car outre sa volonté d'y dénoncer l'abus de pouvoir et les bavures policières auprès des recrues les plus zélées, ce qui est intéressant avec le Choix des Armes, c'est de nous proposer des personnages anti-manichéens se confrontant avec autant d'animosité dans leur esprit d'orgueil que d'empathie à travers leur témoignage paternel. De par la relation ambiguë, si incomprise, entre (la fragilité dépressive de) Montand et (les excès colériques de) Depardieu s'épaulant en désespoir de cause puis se repoussant avec une irrépressible contradiction. La faute incombant à un enchaînement de circonstances à la fois infortunées et contestataires eu égard des agissements psychotiques de Depardieu en truand criminel habité par la haine mais aussi le désespoir du désir de paternité. Ainsi, au vu de l'évolution tragique de l'intrigue, et en observant minutieusement l'humanisme torturé de celui-ci écorché vif par la cause de son enfance probablement miséreuse (la démission parentale est inévitablement suggérée), Le Choix des Armes y transcende les valeurs d'amour et d'amitié au moment d'y opposer une vendetta commune. Tant auprès de la relation fiévreuse entre Montand et la radieuse Catherine Deneuve (irréprochable dans la sobriété de ses expressions aussi bien sentimentales qu'empathiques) que de sa complicité bipolaire avec Depardieu. Notamment lorsque ceux-ci convergent à la protection de l'enfance au moment de subir l'injustice de l'autorité policière en instance de filature.


Dramatique, intense et si profond à travers l'humanisme écorché de ses personnages se combattant pour des enjeux d'orgueil et de respect, de tranquillité et de reconnaissance, le Choix des Armes finit par bouleverser leurs épineuses confrontations sous l'impulsion d'une innocence galvaudée. Du grand polar français, rugueux et fataliste sous couvert d'une intelligente réflexion sur la vengeance et la clémence.  

*Bruno
4èx

Neon Maniacs

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Evil Dead Warriors" de Joseph Mangine. 1986. U.S.A. 1h35. Avec Leilani Sarelle, Alan Hayes, Andrew Divoff, PR Paul, Victor Brandt, Doyle McCurley, John Lafayette.

Sortie salles France: 28 Septembre 1988.

FILMOGRAPHIEJoseph Mangine est un réalisateur et scénariste américain né le 18 Juin 1933 à Brooklyn, New York, USA, décédé le 2 Novembre 2006 à Los Angeles, California, USA. 1986: Neon Maniacs. 1968: Smoke and Flesh (as Joe Mangine).


Titulaire de 2 uniques longs-métrages dont le 1er s'avère inédit en France, Joseph Mangine amorce le tournage de Neon Maniacs à l'âge tardif de 53 ans. Assez connu auprès de la génération 80 de par son alléchante jaquette Vhs nous promettant monts et merveilles, où tout du moins nous suggérant une sorte de bande horrifique post-apo que n'auraient renié les transalpins, Neon Maniacs est une aberration filmique comme on n'en côtoie plus de nos jours. Autant dire que les amateurs de nanars impayables devraient jeter un oeil sur cet étron carnavalesque d'un attachant charme désuet. Dans la mesure où par je ne sais quelle alchimie cinégénique, Neon Maniacs conjugue distraction et déconcertation à travers ses séquences puériles sorties d'un cerveau sous psychotrope tant les incohérences, maladresses et balivernes pullulent à rythme métronome. L'intrigue, ridicule mais dinguo, se résumant à l'équipée meurtrière d'une bande de zombies maniaques surgis d'un hangar pour y perpétrer la nuit des meurtres gratuits sur les adolescents crétins. D'où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils confinés dans ce hangar ? Quelles sont leurs véritables mobiles ? Pour quelles raisons sont-ils accoutrés de vêtements de guerriers du futur ? Pourquoi l'eau parvient facilement à les dissoudre ? Nous ne le saurons jamais ! Ce qui renforce l'aura indicible de cette insensée curiosité non dénuée de futile émotion si je me réfère à son climat parfois envoûtant (épaulé d'un score électro typique des années 80) ou à l'aspect un brin terrifiant de leur apparence grotesque.


Car aussi improbable que cela puisse paraître, je me suis surpris d'y éprouver une certaine appréhension lors de leurs exactions criminelles perpétrées la nuit de par leur faciès déformé/écorché. Leur manière atone notamment de déambuler au hasard des rues à renfort de gestes outranciers m'a autant provoqué l'hilarité qu'une certaine angoisse palpable lors de moments autrement inquiétants ! On peut également saluer l'efficacité des effets-spéciaux artisanaux plutôt pas mal torchés pour une prod low-cost sous étendard Z. Ainsi, par je ne sais quel plaisir un brin masochiste, le spectateur quelque peu fasciné par ce spectacle d'une autre époque ne peut s'empêcher de suivre avec une perpétuelle attention la prochaine séquence à venir tant le réalisateur parvient à attiser notre curiosité dans sa mosaïque de séquences-chocs débridées (le final pop-rock confiné dans le bal - du diable - demeure inratable !) et dans la banalité quotidienne d'une bande d'ados décérébrés (c'est peu de le dire) délibérés à combattre les néon maniacs. Tant auprès du couple juvénile s'efforçant par ailleurs vainement d'alerter les autorités (des flics gouailleurs sortis d'un épisode de Mike Hammer de par leur défroque et leur bureau anachroniques) que d'une ado cinéphile prête à combattre les Maniacs à l'aide d'un pistolet à eau (car seule l'eau peut les anéantir !). Pour un peu, on se croirait parfois même dans un réplique Z de Vampires, vous avez dits vampires si bien que nos protagonistes parviennent même à nous attacher à travers leur solidarité niaise.


Ofni Z bien ancré dans sa sacro-sainte décennie 80, Neon Maniacs est un nanar bonnard du samedi soir ne ressemblant à nulle autre métrage frappadingue. Il faut le voir pour le croire si bien qu'il m'aura fallu plus de 3 décennies pour enfin tenter de l'aborder avec toutefois un soupçon d'hésitation ! Comme quoi hasard et interrogation s'avèrent parfois aussi bien fructueux que lucratifs.  

*Bruno

mardi 31 décembre 2019

Le Gendarme en Balade

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jean Girault. 1970. France. 1h40. Avec Louis de Funès, Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso, Michel Modo.

Sortie salles France: 28 Octobre 1970

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


N°1 au Box-office en 1970 avec 4 870 632 entrées, le Gendarme en Balade réussit même l'exploit de surpasser ses 2 antécédents opus en terme de rigolade, de bonne humeur et d'invention narrative. Tant et si bien que Jean Girault a la judicieuse idée de mettre en retraite nos lurons castrateurs pour y déployer une pléthore de gags d'une drôlerie on ne peut plus fougueuse. Car alors que Fougasse (Jean Lefebvre complètement habité par son rôle !) est devenu amnésique suite à l'agression de son acte héroïque, nos retraités mélancoliques d'un passé glorieux décident de reprendre du service en  illégalité afin de redorer la mémoire de leur acolyte. Ainsi donc, à travers leurs stratégies marginales de reprendre l'uniforme en catimini (de jeunes gendarmes ont donc été recrutés pour les substituer dans leur commune de Saint-Tropez), Jean Girault, plus inspiré que jamais, conçoit les rencontres, situations et péripéties les plus saugrenues (le vol de voiture improvisé par des hippies, le concours de pétanque avec Fougasse, la plage des nudistes, le contrôle routier sur la nationale) pour y amorcer les rires. Et on peut dire que cela fonctionne rudement bien durant la 1ère heure aussi folingue qu'impeccablement rythmé.


Notamment lorsque De Funes et Galabru se remémorent avec nostalgie leur routine professionnelle bâties sur l'impériosité, les coups de sifflets stridents, les arrestations et les contraventions. Quand bien même on se tord de rire quant au concours de grimaces échangé entre le curé et Cruchot face à son épouse déconcertée n'ayant rien pigé de leur mésentente cordiale ! Ainsi, dès qu'ils se résignent à reprendre l'uniforme, un sentiment de bonne humeur galvanisant ne nous lâche pas d'une semelle tant nos comédiens font preuve d'une fringance qui fait chaud au coeur. A l'instar de leur fameux refrain chantonné dans l'habitacle de leur voiture (le thème sifflotant du Gendarme de Saint-Tropez que Girault pratique en mise en abyme, notamment lors de la séance ciné chez Cruchot -). Et si les 40 dernières minutes privilégient plutôt l'action au grand dam des fou-rires susnommés, leur ultime escapade bucolique ne démérite pas à travers ses courses-poursuites endiablées (on retrouve d'ailleurs Sœur Clotilde plus frétillante que jamais accompagnée d'une comparse caractérielle) et l'investigation houleuse de nos gendarmes tentant d'y déjouer des terroristes en culotte courte. A cet égard, le dernier quart-d'heure débridé renoue avec l'hilarité inventive de sa 1ère partie lorsque De Funes et Galabru tentent de déminer une fusée nucléaire avec une minutie insoutenable ! (litres de transpiration en sus sur leurs visages façon Y'a t'il un pilote dans l'avion ?).


Taillé dans le panache, plus original qu'au préalable et fréquemment drôle, le Gendarme en balade demeure probablement le meilleur opus de la saga en compagnie de son modèle. 

*Bruno
3èx

lundi 30 décembre 2019

La Furie des Vampires

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de León Klimovsky. 1971. Allemagne/Espagne. 1h30. Avec Paul Naschy, Barbara Capell, Patty Shepard, Julio Peña, Andrés Resino.

Sortie salles France: 22 Mars 1973. Espagne: 17 Mai 1971

FILMOGRAPHIE PARTIELLELeón Klimovsky (pseudo Henry Mankiewicz) est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur argentin né le 16 octobre 1906 à Buenos Aires (Argentine), décédé le 8 avril 1996 à Madrid (Espagne). 1955: Le Moulin des Amours. 1966 : Pochi dollari per Django. 1969 : Le Pont sur l'Elbe. 1971 : La Furie des vampires. 1971 : Le Colt du révérend. 1973 : La Vengeance des zombies. 1974 : Une libellule pour chaque mort. 1977 : El Extraño amor de los vampiros. 1978 : Laverna. 1978 : La Doble historia del Dr. Valmy. 1978 : Violación fatal.


Nanar ibérique issu de la saga Waldemar Daninsky, La Furie des Vampires juxtapose le mythe du vampire avec celui du loup-garou avec une maladresse bonnard. Tant auprès de sa réalisation approximative (non exempte d'invention poétique), du jeu puéril des interprètes (la sobriété contractée de Paul Naschy nous arrache quelques sourires) que de son scénario trivial d'un faible intérêt. Pour autant, on se laisse séduire par son charme rétro imprimé de sa personnalité espagnole et de la maladresse attachante des protagonistes tentant de déjouer les exactions d'une vampire exhumée d'outre-tombe. Quand bien même le comte Waldemar (ayant hébergé 2 touristes fureteuses) se métamorphose en loup-garou les nuits de pleine nuit en ayant la ferme intention de détruire la vampire récalcitrante. Tout cela est donc traité avec une simplicité enfantine tant et si bien que l'on ne compte plus les incohérences ici et là, à l'instar de l'intervention d'un templier maudit surgit de nulle part. Mais le spectacle horrifique a beau volé au ras des pâquerettes, la Furie des Vampires dégage une ambiance quelque peu singulière si j'ose dire à travers sa volonté d'opposer vampire et loup-garou lors d'un jeu de cache-cache involontairement pittoresque, gore, voir un chouilla érotique (les étreintes entre Waldemar et Elvira à la poitrine dénudée). A découvrir inévitablement au second degré donc si bien que l'amateur de Bisserie Z reluquera cette rareté avec un plaisir perpétuel.


Les films de la saga Waldemar Daninsky:
1968 : Les Vampires du Dr. Dracula (La Marca del Hombre-lobo), d'Enrique López Eguiluz
1972 : Doctor Jekyll and the Werewolf (Dr. Jekyll y el Hombre Lobo), de León Klimovsky
1973 : L'Empreinte de Dracula (El Retorno de Walpurgis), de Carlos Aured
1975 : Dans les griffes du loup-garou (La Maldición de la bestia), de Miguel Iglesias
1980 : Night of the Werewolf (El Retorno del Hombre-Lobo), de Paul Naschy
1983 : The Beast and the Magic Sword (La Bestia y la espada mágica), de Paul Naschy
1987 : Howl of the Devil (El Aullido del diablo), de Paul Naschy
1996 : Lycantropus: The Moonlight Murders (Licántropo: El asesino de la luna llena), de Francisco Rodríguez Gordillo
2004 : Tomb of the Werewolf, de Fred Olen Ray

*Bruno
2èx

dimanche 29 décembre 2019

L'Elite de Brooklyn

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

Brooklyn's Finest de Antoine Fuqua. 2009. U.S.A. 2h12. Avec Richard Gere, Don Cheadle, Ethan Hawke, Wesley Snipes, Will Patton, Lili Taylor, Michael K. Williams.

Sortie salles France: 5 Mai 2010

FILMOGRAPHIE: Antoine Fuqua est un réalisateur américain, né le 19 janvier 1966 à Pittsburgh. 1998 : Un tueur pour cible. 2000 : Piégé. 2001 : Training Day. 2003 : Les Larmes du Soleil. 2004 : Le Roi Arthur. 2006 : The Call (court métrage). 2007 : Shooter, tireur d'élite. 2010 : L'Élite de Brooklyn. 2013 : La Chute de la Maison Blanche. 2014 : Equalizer. 2015 : La Rage au ventre. 2016 : Les Sept Mercenaires. 2018 : Equalizer 2. 2018 : American Dream/American Knightmare (documentaire). 2020 : Infinite.


KO à la sortie de la projo après un second visionnage. C'est dire si l'Elite de Brooklyn est probablement le polar le plus dur, le plus estomaquant, le plus tangible d'Antoine Fuqua. Car dénonçant aussi bien la corruption policière et le racisme (l'incommunicabilité entre eux et black en guise d'orgueil) que leur condition de travail houleuse dans une métropole avilie par la drogue et la prostitution, l'Elite de Brooklyn est une descente aux enfers urbaine d'une intensité dramatique anxiogène. Et ce afin de culminer vers un final aux confins du cauchemar le plus mortifère eu égard de sa violence frontale difficilement supportable. Si bien que le spectateur en sort aussi bien éprouvé que lamenté de par le constat sociétal qu'Antoine Fuqua vient de nous dresser sans une once de fioriture, et ce sous l'impulsion d'une tension diluée de manière terriblement scrupuleuse afin de mettre en exergue les états d'âme torturés de nos protagonistes communément impliqués dans le désordre, la confusion, le remord, la lâcheté, sans espoir de rédemption. Car à travers les faits et gestes de 3 flics au bord de la crise de nerfs de par leur mission à haut risque; celui-ci prend son temps à ausculter leur évolution morale en proie à la désillusion, au dépit, voir même au suicide.


Outre son cast irréprochable (tant auprès des acteurs blancs que des afros américains parvenant à nous faire oublier leur charisme reconnaissable - mention spéciale à Wesley Snipes ! -); on retient surtout la force d'expression dépressive de Richard Gere en flicard suicidaire à quelques jours de sa retraite. Tant et si bien que son lent chemin de croix a de quoi nous laisser un goût amer quant à la probabilité de sa destinée précaire auquel la mort plane sur ses frêles épaules. Réfugié dans les bras d'une prostituée au gré d'une compassion désabusée, ce dernier se taille in extremis une carrure de redresseur de tort en lieu et place d'exutoire. D'une violence inouïe quant aux brutaux règlements de compte dénués de concession, l'Elite de Brooklyn afflige, éprouve, ébranle nos sentiments de manière à la fois diffuse et insidieuse à travers sa scrupuleuse radiographie du trio de policiers communément affligés par le sentiment d'iniquité et d'impuissance face à cette flambée de violence que personne ne parvient à canaliser. Tant auprès d'une criminalité toujours plus galopante, primale et triviale que de leur hiérarchie policière dénuée d'empathie, de médiation et de reconnaissance pour les risques qu'ils endossent quotidiennement avec un sens de vigilance et de bravoure le plus circonspecte possible afin d'éviter la bavure.


Les sentiers de la perdition.
Tendu et pessimiste, cafardeux et fétide car d'une noirceur inouïe à travers l'introspection d'une poignée de flics dépressifs délibérés à transgresser les règles en lieu et place d'autonomie frondeuse,  si bien que l'ombre de Taxi Driver plane auprès de son dernier acte quant à la rigueur de sa violence tranchée et le jusqu'au-boutisme de sa cruelle dramaturgie (l'héroïsme burné du justicier dans les entrailles de la perversion en guise d'expiation), l'Elite de Brooklyn nous laisse collapsé sitôt son épilogue imprimé du regard impassible d'Eddie partagé entre épuisement et relâchement. Du grand cinéma policier enragé et déloyal sous couvert d'un état des lieux sociétal anarchique. 

*Bruno
2èx

vendredi 27 décembre 2019

La Petite fille au bout du Chemin

Photo empruntée sur Google, appartenant au site seriebox.com

"The Little Girl Who Lives Down the Lane" de Nicolas Gessner. 1976. France/U.S.A/Canada. 1h32. Avec Jodie Foster, Martin Sheen, Alexis Smith, Mort Shuman, Scott Jacoby, Dorothy Davis, Clesson Goodhue, Hubert Noel, Jacques Famery, Mary Morter, Julie Wildman.

Sortie en salles en France le 26 Janvier 1977. U.S: 10 Aout 1977

FILMOGRAPHIENicolas Gessner est un réalisateur et scénariste d'origine Hongroise, né en 1931.
1959: Auskunft im Cockpit. 1965: Un milliard dans un billard. 1967: La Blonde de Pékin. 1969: Douze et un. 1971: Quelqu'un derrière la porte. 1976: La Petite fille au bout du Chemin. 1980: Deux affreux sur le sable. 1982: Herr Herr (tv). 1984: Le Tueur triste (tv). 1987: Das Andere Leben (tv). 1989: Passe-passe. Tennessee Nights. 1994: Chèques en boite (tv).


D'origine hongroise plutôt discret et inclassable, Nicolas Gessner réalise en 1976 un ovni autour d'un trio d'acteurs hétéroclites parmi lesquels le chanteur Mort Shuman (!!!), Martin Sheen et surtout Jodie Foster dans l'un de ses premiers GRANDS rôles au cinéma. Si bien que récompensé de la Meilleure actrice en 1978 et du Saturn Award du Meilleur Film, cette oeuvre méconnue mais défendue par une poignée d'aficionados y transfigure le conte insolite sous l'impulsion magnétique de Jodie Foster  portant le film sur ses épaules avec une ambiguïté morale indiscernable. Le pitchDans sa demeure bucolique, Rynn Jacobs est une adolescente de 13 ans vivant recluse avec son père. Harcelée par le pédophile Frank Hallet et la mère de celui-ci, agent immobilière de la famille Jacobs, elle semble totalement autonome et mature pour un si jeune âge à s'occuper des nombreuses tâches dans la maison. Mais dans son entourage, nombre de quidams s'interrogent sur l'absentéisme récurrent du paternel quand bien même Madame Hallet disparaît à son tour sans laisser de trace. 
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Drame intimiste, suspense en vase clos, romance et mystère insondable se chevauchent avec une étonnante fluidité, renforcé du jeu intuitif de la néophyte Jodie Foster littéralement envoûtante en criminelle à la fois flegmatique et redoutablement finaude. Avec beaucoup d'habileté dans l'art d'y alterner inquiétude diffuse et romance empathique, la Petite Fille au bout du chemin nous transcende avec un réalisme tout particulier l'étonnant portrait d'une adolescente de 13 ans livrée à elle même depuis la mort de son père et de la démission de sa mère. Ainsi donc, autrefois inculquée dans la marginalité par un paternel réfractaire à l'encadrement scolaire, Rynn Jacobs appris sereinement à survivre en se prenant en main avec un aplomb forçant le respect. Mais depuis l'arrivée insolente d'un pervers insidieux, elle doit subir son harcèlement quotidien au sein de son foyer domestique. Qui plus est, Mme Hallet, mère du pédophile présumé est de plus en plus suspicieuse à l'idée de ne jamais rencontrer Mr Jacobs. Intrigués par la cachette d'une cave située sous le tapis de la salle à manger, elle et son fils soupçonnent alors la jeune fille d'occulter un macabre secret. L'inspecteur Ron Miglioriti rodant aux alentours commence également à suspecter l'existence de Mr Jacobs. Spoiler !  Tandis qu'un soir, Rynn rencontre par hasard le jeune Mario, un magicien fantaisiste furtivement épris de sentiments pour elle. Ensemble, ils entament une liaison amoureuse à l'instar d'adultes responsables tout en faisant preuve de subterfuge et malice afin d'éclipser la vérité sur cette mystérieuse famille. Fin du Spoiler.


Davantage trouble, passionnant, magnétique, insondable, voir même poétique au fil d'un cheminement en suspens émaillé d'accalmie romantique, La petite fille au bout du chemin constitue donc une oeuvre d'étrangeté éthérée sous l'impulsion d'un jeu d'acteurs remarquablement dirigés. Car en auscultant le profil singulier d'une adolescente avisée mais solitaire et introvertie, Nicolas Gessner  y sème le doute, convoite la confusion la plus énigmatique en nous interrogeant davantage sur son attachante personnalité dénuée de toute exubérance. Récompensée d'un prix d'interprétation pour son rôle juvénile, Jodie Foster s'avère délectable de trouble ambiguïté de par sa moralité anarchiste à daigner se prendre en main sans l'autorité d'un adulte et dans sa capacité à relever les gageures les plus préjudiciables autour de mystérieuses disparitions (parfois accidentelles !). Dans un second-rôle mécréant, Martin Sheen s'avère proprement exécrable dans la peau d'un hébéphile vaniteux osant transgresser ses perversions sexuelles auprès de l'insolente Rynn Jacobs. Dans une prestation plus discrète, Mort Shuman surprend agréablement pour endosser avec une sobre bonhomie un flic déférent plutôt désorienté par l'intelligence de l'ado constamment confinée dans la solitude. Enfin, Scott Jacoby incarne entre spontanéité, joie de vivre (discrètement fringante) et ambivalence le fantaisiste magicien Mario se compromettant bizarrement à la complicité criminelle pour l'enjeu d'un véritable amour avouera t-il ! On reste d'ailleurs stupéfiais de se laisser convaincre par sa posture marginale similaire par ailleurs à l'étrange sérénité de Rynn Jacobs puisque n'éprouvant ni crainte ni angoisse à pareille contexte morbide.


Mais qui est donc Rynn Jacobs ?
A la fois étrange, déroutant, capiteux et envoûtant autour d'une narration au suspense latent tributaire de vénéneuse romance, La Petite Fille au bout du Chemin nous laisse (génialement) sur un sentiment d'amère incertitude face au portrait sibyllin d'une ange déchue. Scandé de la présence diaphane de Jodie Foster au rythme d'une mélodie nonchalante, cet ovni à la fois intimiste et feutré nous hante à jamais l'esprit de par l'expression impassible de cette vénéneuse adulescente au destin irrésolu. 

P.S: pour rassurer les partisans de la cause animale à propos d'une scène-choc d'un réalisme inquiétant, deux hamsters différents figurèrent dans le film : un vivant qui survécut au tournage et qu'on offrit au costumier une fois la production bouclée, et un mort fourni par un hôpital où il avait servi de cobaye et que Martin Sheen manipula de telle sorte qu'il parût encore vivant au moment de l'occire.
SOURCE WIKIPEDIA

*Bruno
27.12.19. 5èx
09.11.11. 776 v

Récompenses: Saturn Award du Meilleur film d'Horreur.
Saturn Award de la meilleure actrice pour Jodie Foster à l'académie des films de science-fiction, fantastique et Horreur en 1978.



jeudi 26 décembre 2019

The Lighthouse. Prix du Jury, Deauville 2019.

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Robert Eggers. 2019. U.S.A/Canada. 1h39. Avec Willem Dafoe, Robert Pattinson, Valeriia Karaman.

Sortie salles France: 18 Décembre 2019. U.S: 18 Octobre 2019.

FILMOGRAPHIE: Robert Eggers est un réalisateur américain né le 7 juillet 1983 à Lee (New Hampshire). 2015: The Witch. 2019: The Lighthouse. 2020: The Northman.


Bad trip capiteux à accoster avec des pincettes !
Ofni maladif issu de l'esprit dérangé de Robert Eggers révélé par le désormais classique The Witch, The Lighthouse emprunte une démarche autrement couillue pour nous communiquer malaise, angoisse, voir même dépression plombante. Et ce quitte à agencer la houleuse expérience en bad-trip suffocant héritière du cinéma indépendant d'Eraserhead parmi ses personnages torturés en proie à la démence. Car tourné en 4/3 dans un superbe noir et blanc crépusculaire, The Lighthouse joue la carte de l'intimité la plus licencieuse lorsque deux gardiens d'un phare vont se disputer l'autorité 4 semaines durant en escomptant l'arrivée des secours. Or, faute d'une tempête trop agitée, ils se retrouveront pris au piège au coeur de ce îlot d'un silence trop pesant. Ainsi, difficile d'exprimer ses impressions subjectives sitôt le générique clôt tant The Lighthouse s'avère quasi indicible dans sa manière autonome d'y instiller un climat de malaise palpable puis pesant au fil de la dissension psychotique entre un jeune matelot et un vieux bourru trop castrateur. Intense affrontement donc entre Willem Dafoe et Robert Pattison (au risque d'ennuyer le public le moins réceptif !), quasi méconnaissable en employé névrosé au confins de la folie, The Lighthouse divisera assurément les spectateurs déroutés par cet enchaînement de palabres d'une violence toujours plus délétère.


Car en jouant sur le folklore de la superstition (le sacrifice d'une mouette invoquant une malédiction), Robert Eggers bâtit une épouvante séculaire éthérée comme on n'en voit peu sur nos écrans. Si bien que, outre sa facture expressionniste extrêmement soignée (on peut également songer au cinéma du muet), il compte principalement sur les postures outrancières de ces comédiens pour nous faire dériver vers une descente aux enfers cérébrale difficilement supportable au risque de l'indigestion (impossible d'en sortir indemne passé l'épilogue radical). Le récit tentaculaire (de par les postures excentriques de nos protagonistes en proie à une déraison presque contagieuse) s'articulant autour des thèmes de la solitude, de l'addiction sexuelle, du désir de communication et du respect d'autrui afin de saisir les tenants et aboutissants du duo obnubilé par un rapport de force toujours plus primitif. Ainsi, à travers leurs élucubrations et divagations davantage avinées, Robert Eggers y apporte un regard à la fois spirituel et lubrique quant à l'interrogation forcenée d'Ephraim Winslow (Robert Pattison) d'atteindre coûte que coûte la lumière du haut du phare afin d'y déceler l'ultime vérité. The Lighthouse pouvant se solder par une métaphore sur l'assouvissement sexuel et la peur innée de l'inconnu (du noir le plus obscur et ténébreux) lors d'une situation de claustration abrutie par la solitude.


Dérangeant, malsain, étouffant, sarcastique et même cocasse (c'est émaillé de ruptures de ton), The Lighthouse a au moins l'opportunité de nous offrir une vraie proposition adulte et singulière à travers le genre horrifique modestement mis en scène lors d'une confrontation psychotique en roue libre. Quitte à faire fuir une partie des spectateurs déroutés par son ambiance pernicieuse (trop) laborieuse... Quoiqu'il en soit difficile d'oublier une telle expérience inusitée, si bien qu'elle est assurément à revoir pour en saisir toute sa sève souffreteuse ! 

*Bruno

Récompenses:
Festival de Cannes 2019 :
sélection dans la section Quinzaine des réalisateurs
Prix FIPRESCI (Quinzaine des réalisateurs)
Festival de Deauville 2019 : Prix du jury

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L'Internat 






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