vendredi 8 mai 2020

L'Homme sans Mémoire

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"L'Uomo senza memoria" de Duccio Tessari. 1974. Italie. 1h32. Avec Senta Berger, Luc Merenda, Umberto Orsini, Anita Strindberg, Bruno Corazzari.

Sortie salles France: 15 Mars 1978. Italie: 23 Août 1974

FILMOGRAPHIEDuccio Tessari, né le 11 octobre 1926 à Gênes et mort d'un cancer le 6 septembre 1994 à Rome, est un réalisateur et scénariste italien. 1962 : Les Titans. 1963 : Le Procès des doges ou Le Petit boulanger de Venise. 1964 : La sfinge sorride prima di morire - stop - Londra. 1965 : Una voglia da morire. 1965 : Un pistolet pour Ringo. 1965 : Le Retour de Ringo. 1966 : Très honorable correspondant. 1967 : Per amore... per magia... 1968 : Meglio vedova. 1968 : Le Bâtard. 1968 : Un train pour Durango. 1969 : Mort ou vif... de préférence mort. 1970 : Quella piccola differenza. 1970 : La mort remonte à hier soir. 1971 : Cran d'arrêt. 1971 : Forza G. 1971 : Et viva la révolution ! 1973 : Les Grands Fusils. 1973 : Les Enfants de chœur. 1974 : L'Homme sans mémoire. 1974 : Les Durs. 1975 : Zorro. 1976 : Les Sorciers de l'île aux singes. 1976 : La madama. 1978 : Le Crépuscule des faux dieux. 1981 : Un centesimo di secondo. 1985 : Tex Willer e il signore degli abissi. 1985 : Baciami strega (TV). 1986 : Bitte laßt die Blumen leben. 1990 : Au bonheur des chiens. 1992 : Beyond Justice. 1994 : Le Prince du désert (Il principe del deserto) (feuilleton TV).


Edité chez Neo Publishing dans le cadre de leur collection Giallesque, L'Homme sans Mémoire est aussi méconnu qu'injustement reconnu. Et bien qu'il ne s'agisse en rien d'un Giallo dans la noble tradition du genre; L'Homme sans Mémoire demeure un captivant thriller transalpin sous l'impulsion d'un cast irréprochable. Car si l'intrigue soigneusement structurée s'avère aussi inquiétante qu'haletante, il le doit beaucoup à l'attrait attachant de ses personnages s'efforçant de reconstituer les pièces du puzzle en la présence d'Edward. Un amnésique ayant perdu la mémoire depuis 8 mois à la suite d'un accident, et qui depuis se voit fréquemment menacé par un inconnu s'en prenant également à son épouse Sara afin d'accélérer la donne. Au-delà de se familiariser avec l'affable et rassurante  Senta Berger dans celle de la plantureuse Sara flanquée d'un marmot aussi débrouillard que retors (Duilio Cruciani confondant de naturel en faire-valoir secouriste), on se passionne pour l'évolution morale d'Edward que Luc Merenda endosse avec une force d'expression tantôt ambigüe eu égard de ses bribes de réminiscence à l'imagerie morbide.


Ainsi, sans déflorer les rebondissements assez étonnants de l'intrigue (notamment lorsque Sara deviendra le jouet d'un second maître chanteur dans sa nouvelle condition infirme), c'est à travers la véritable identité d'Edward que l'Homme sans mémoire prend toute sa dimension lors d'une remise en question finalement rédemptrice. Et ce tout en accélérant les péripéties endiablées quant aux survies de Sara sévèrement molestée dans sa demeure et d'Edward retenu prisonnier dans un autre environnement. Duccio Tessari amplifiant un suspense oppressant vers un point d'orgue étonnamment violent et sanglant, bien que l'accident à la tronçonneuse s'avère un brin ridicule (faudra m'expliquer pourquoi la scie s'accélère subitement lorsque la victime a malencontreusement trébuché sur l'outil tout en s'efforçant maladroitement de s'extirper de sa blessure !).


En tout état de cause, l'Homme sans Mémoire parvient efficacement à exploiter le thriller à suspense à travers son intrigue ombrageuse, qui plus est scandée d'une bonne direction d'acteurs que Duccio Tessari (habile artisan, jetez un oeil sur sa filmo !) rehausse auprès du profil bicéphale de la victime en voie de catharsis amoureuse. A revoir avec intérêt donc, d'autant plus que les décors naturels ou domestiques y sont richement variés, atmosphériques et dépaysants.  

*Bruno
2èx

jeudi 7 mai 2020

La Dérobade

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Daniel Duval. 1979. France. 1h51. Avec Miou Miou, Maria Schneider, Daniel Duval, Jean Benguigui, Martine Ferrière, Niels Arestrup.

Sortie salles France: 17 Octobre 1979

FILMOGRAPHIE: Daniel Duval, né le 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine et mort le 9 octobre 2013, est un acteur et réalisateur français. 1974 : Le Voyage d'Amélie. 1976 : L'Ombre des châteaux. 1979 : La Dérobade. 1981 : L'Amour trop fort. 1983 : Effraction. 2006 : Le Temps des porte-plumes.


"L'enfer de la prostitution française dans l'une des oeuvres les plus glauques des années 70."
Film choc s'il en est, La Dérobade reste probablement l'une des oeuvres les plus fortes et marquantes des années 70 au sein de notre paysage français en dépit de sa rareté. Car traitant du thème de la prostitution du point de vue d'une catin néophyte enrôlée par son mac pour qui elle voue des sentiments, la Dérobade est une descente aux enfers d'un vérisme à la fois glauque et malsain. Daniel Duval, acteur et réalisateur, retraçant sans ambages la quotidienneté miséreuse de Marie, 19 ans, entraînée dans la prostitution afin de contenter Gérard, son amant cupide. Daniel Duval, l'acteur, s'avérant impressionnant de charisme vicié à travers son visage aussi émacié que buriné dans celui du macro abusif résolument paumé dans sa condition phallocrate. Ce dernier multipliant les violences verbales et physiques auprès d'une Miou Miou fragilisée car portant le film à bout de bras avec un désespoir nonchalant.


Tout du moins c'est ce que nous révèle la première partie lorsque celle-ci cumule les rencontres marginales ou rupines au fil d'une clientèle machiste peu scrupuleuse quant à leurs fantasmes déviants. Ainsi, au fil de son évolution morale à accumuler les rencontres les plus couardes et perverses au moment même d'y subir les châtiments de son amant à la fois jaloux et possessif, Marie se résigne toutefois à la résilience pour tenir tête et survivre aux coups et blessures d'une ligue machiste considérant la femme comme objet sexuel. La Dérobade gagnant en vigueur dramatique et réalisme cafardeux auprès du duo Marie / Gérard tributaire de leurs sentiments et de leur médiocrité à céder à la routine du fric facile dans un univers de corruption sans échappatoire. Le récit profondément grave et dramatique illustrant à travers un climat irrespirable le sentiment d'impuissance de la prostituée fréquemment maltraitée par son mac et sa clientèle en guise d'intimidation.


D'une violence crue (symptomatique des Seventies !), dur et cruel à travers son tableau sordide d'une prostitution livrée à la dégradation morale dans leur condition soumise, La Dérobade nous laisse un goût acrimonieux dans la bouche, notamment en y évoquant une certaine ambiguïté quant à la rédemption elliptique de Marie débarrassée de son tortionnaire grâce au défi de sa dignité. Une oeuvre forte plutôt dépressive et pessimiste à travers ce réseau vénal dénué de déontologie quant aux maltraitances commises sur leurs esclaves sexuels. 
Pour public averti (Int aux - 18 ans lors de sa sortie).

Box Office France: 2 764 084 entrées (7è au Box-Office)

*Bruno
2èx

mercredi 6 mai 2020

D.A.R.Y.L

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Sencritique.com

de Simon Wincer. 1985. U.S.A/Angleterre. 1h40. Avec Barret Oliver, Mary Beth Hurt, Michael McKean, Kathryn Walker, Colleen Camp, Josef Sommer

Sortie salles France: 16 Juillet 1986. U.S: 14 Juin 1985

FILMOGRAPHIESimon Wincer est un réalisateur, producteur et scénariste australien né en 1943 à Sydney (Australie). 1979 : Snapshot. 1980 : Harlequin. 1983 : Phar Lap. 1985 : D.A.R.Y.L. 1987 : La Chevauchée de feu. 1990 : Mr Quigley l'Australien. 1991 : Harley Davidson et l'homme aux santiags. 1993 : Sauvez Willy. 1994 : Jack l'Éclair. 1995 : Operation Dumbo Drop. 1996 : Le Fantôme du Bengale. 2001 : Crocodile Dundee III. 2003 : La Légende de l'étalon noir. 2011 : The Cup.


Divertissement mineur symptomatique des années Spielberg au sein de la sacro-sainte décennie 80, D.A.R.Y.L parvient toujours aujourd'hui à susciter un charme probant sous l'impulsion dépouillée de Barret Oliver (l'Histoire sans Fin), absolument irréprochable en androïde juvénile traqué par l'armée depuis sa faculté d'éprouver des sentiments et d'opérer des choix de par son libre arbitre. Au-delà du jeu très convaincant de ce dernier, omniprésent à l'écran en enfant surdoué en proie à des bravoures toujours plus burnées, on peut autant saluer le reste du casting insufflant cette similaire sobriété à travers leurs expressions empathiques ou autrement contrariées. On peut donc sans réserve applaudir le parti-pris de Simon Wincer  (responsable entre autre de l'inoubliable Harlequin ! Oui c'était lui !) s'efforçant d'exploiter les bons sentiments sans céder à une émotion programmée (à un ou 2 couacs près).


Sorte de thriller d'anticipation conjugué à la comédie dramatique (notamment cette touchante première partie où l'on prend son temps à se familiariser avec le héros en compagnie de sa famille d'accueil), D.A.R.Y.L ne déçoit jamais à travers sa sincérité de mettre en exergue une intrigue fondée sur les valeurs humaines, respect d'autrui et cohésion amicale. Tant auprès de son attachement pour sa nouvelle famille d'accueil que de sa fidèle amitié avec son jeune voisin Turtle que Simon Wincer illustre avec une modeste émotion candide (l'influence à l'univers poétique de Spielberg à travers sa banlieue chaleureuse est évidente dans son art d'émouvoir avec une tendresse jamais surjouée). Quand bien même les fans d'action pourront se réconforter auprès de son ultime demi-heure à travers une course poursuite automobile parfois très impressionnante (cascades en sus) culminant quelques instants plus tard dans le ciel lorsque D.A.R.Y.L parvient à dérober un avion pour tenter d'échapper à l'armée et au gouvernement lancés à ses trousses.


Sous couvert d'une réflexion sur la robotique industrielle conçue pour y parfaire des machines de guerre (outre nos dirigeants, on y fustige l'armée dénuée de morale et d'humanité dans leur résignation de sacrifier l'innocence), D.A.R.Y.L empreinte la voix du modeste divertissement familial pour créer la surprise d'un spectacle aussi attachant que spectaculaire. A revoir avec intérêt donc, notamment pour son injustice d'être aujourd'hui occulté auprès de la génération 80. 

*Bruno
2èx

mardi 5 mai 2020

Les Fantômes du Chapelier

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site unifrance.org

de Claude Chabrol. 1982. France. 2h00. Avec Michel Serrault, Charles Aznavour, Monique Chaumette, François Cluzet, Aurore Clément, Isabelle Sadoyan, Jean Champion.

Sortie salles France: 25 Mai 1982

FILMOGRAPHIE (Part 1): Claude Chabrol, né le 24 juin 1930 à Paris où il est mort le 12 septembre 2010, est un réalisateur français, également producteur, scénariste, dialoguiste et à l'occasion acteur. 1958 : Le Beau Serge. 1959 : Les Cousins. 1959 : À double tour. 1960 : Les Bonnes Femmes. 1961 : Les Godelureaux. 1962 : Les Sept Péchés capitaux (segment L'Avarice). 1962 : L'Œil du Malin. 1963 : Ophélia. 1963 : Landru. 1964 : L'Homme qui vendit la tour Eiffel (segment dans Les Plus Belles Escroqueries du monde). 1964 : Le Tigre aime la chair fraîche. 1965 : Paris vu par... (segment La Muette). 1965 : Marie-Chantal contre docteur Kha. 1965 : Le Tigre se parfume à la dynamite. 1966 : La Ligne de démarcation. 1967 : Le Scandale. 1967 : La Route de Corinthe. 1968 : Les Biches. 1969 : La Femme infidèle. 1969 : Que la bête meure. 1970 : Le Boucher. 1970 : La Rupture.


"Un "Maniac" provincial tétanisant d'immersion blafarde."
Claque émotionnelle comme on en voit peu dans le paysage français, les Fantômes du Chapelier est en quelque sorte notre version (provinciale) de Maniac de William Lustig. Dans la mesure ou Claude Chabrol s'efforce avec une inspiration innée à nous immerger dans l'intimité d'un étrangleur avec autant de vigueur psychologique que de dérision morbide. Car pur film d'ambiance renfrognée, de par son climat pluvieux ou grisonnant éclairant modestement ces ruelles placides (parfois placardées d'affiches de cinéma de la dernière séance !), et le profil davantage tourmenté du psychopathe en proie au doux remord depuis son addiction meurtrière, les Fantômes du Chapelier s'érige en descente aux enfers cafardeuse sous l'impulsion d'un Michel Serrault transi d'émoi. Car littéralement époustouflant en étrangleur altier et outrecuidant, car si serein de ses actions et de ses pensées sarcastiques, l'acteur dégage une palette d'expressions borderline au fil de sa dérive émotionnelle à ne pouvoir refréner ses pulsions macabres. Car si au premier abord il demeure persuadé de n'être qu'un époux victimisé par la jalousie de son épouse envahissante, qui plus est contraint de supprimer chaque témoin de celle-ci lors de son anniversaire annuel, la marque d'empathie qu'il éprouvera pour son voisin d'en face (lors d'un moment crucial de l'action), finira par le plonger dans une détresse dépressive gagnée de psychopathie. Ainsi, on a beau jubiler de la prestation de Serrault lors d'une première heure assez décontractée et facétieuse à travers sa caractérisation caustique (notamment ses fréquentes brimades auprès de Kachoudas), son cheminement moral finit autant par nous dérouter que de nous déranger de par son désarroi cérébral de ne pouvoir réprimer ses exactions préjudiciables.


Claude Chabrol nous immergeant dans sa quotidienneté esseulée avec un réalisme aussi trouble qu'ensorcelant quant à l'humanité fébrile du personnage en perdition. Notamment eu égard des détails du quotidien faussement rassurant lorsqu'il se réfugie par exemple au restaurant en guise d'exutoire ou lorsqu'il cause à son employé juvénile avec une autorité plutôt bipolaire. Quand bien même d'autres détails autrement saillants, sombres et inquiétants nous exposent ses confidences orales avec un mannequin disposé dans la chambre de sa défunte épouse, et ce en consommant un second repas parmi elle qu'il venait de lui concocter. Cet aparté, il l'entretient tous les jours, tel le rituel, afin de faire croire à sa domestique et aux villageois que son épouse impotente est toujours en vie ! Au-delà de la performance de Serrault habité par sa posture erratique lors des moments de solitude, Charles Aznavour surprend agréablement en voisin couard pétri d'angoisse et de fragilité à l'idée de dénoncer son meurtrier du fait de ses origines arméniennes. Ce dernier nous suscitant une certaine compassion à travers sa timidité du refus de s'exprimer et d'imposer ses idées faute de sa condition à la fois recluse et précaire. Quand bien même l'étrangleur, persuadé de n'être que la victime d'un époux autrefois humilié, poursuit son bonhomme de chemin à croire à sa nouvelle existence à la fois prospère et épanouissante. Mais ce subit regain d'humanité pour son voisin Kachoudas l'amènera finalement à sa perte à travers son émotivité ébranlée.


Pur film d'ambiance à la fois mortifère et sarcastique au fil d'une évolution morale davantage malsaine et malaisante, les Fantômes du Chapelier faut preuve d'une rare maîtrise à dresser le portrait d'un psychopathe aussi dérisoire que pathétique dans sa condition vaniteuse. Quand bien même son climat provincial infiniment immersif et dénué de date (nous ne connaîtrons jamais l'époque dans laquelle évoluent nos personnages !) nous plonge dans sa quotidienneté morose avec un vérisme blafard perpétuellement fascinant. Du grand cinéma d'auteur qui ne se prétend jamais prétentieux à travers son habile conjugaison de comédie vitriolée et de psycho-killer. 

*Bruno
2èx

FILMOGRAPHIE (Part 2): 1971 : Juste avant la nuit. 1971 : La Décade prodigieuse. 1972 : Docteur Popaul. 1973 : Les Noces rouges. 1974 : Nada. 1975 : Une partie de plaisir. 1975 : Les Innocents aux mains sales. 1976 : Les Magiciens. 1976 : Folies bourgeoises. 1977 : Alice ou la Dernière Fugue. 1978 : Les Liens de sang. 1978 : Violette Nozière. 1980 : Le Cheval d'orgueil. 1982 : Les Fantômes du chapelier. 1984 : Le Sang des autres. 1985 : Poulet au vinaigre. 1986 : Inspecteur Lavardin. 1987 : Masques. 1988 : Le Cri du hibou. 1988 : Une affaire de femmes. 1990 : Jours tranquilles à Clichy. 1990 : Docteur M. 1991 : Madame Bovary. 1992 : Betty. 1993 : L'Œil de Vichy. 1994 : L'Enfer. 1995 : La Cérémonie. 1997 : Rien ne va plus. 1999 : Au cœur du mensonge. 2000 : Merci pour le chocolat. 2002 : La Fleur du mal. 2004 : La Demoiselle d'honneur. 2006 : L'Ivresse du pouvoir. 2007 : La Fille coupée en deux. 2009 : Bellamy.

lundi 4 mai 2020

La Réincarnation de Peter Proud (la mort en rêve).

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jack Lee Thompson. 1975. U.S.A. 1h45. Avec Michael Sarrazin, Jennifer O'Neill, Margot Kidder, Cornelia Sharpe, Paul Hecht, Tony Stephano, Norman Burton.

Sortie salles France: 17 Mars 1976 (diffusé dans certaines salles). U.S: 25 Avril 1975

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Jack Lee Thomson (John Lee Thompson) est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aborda tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont qualifiés de chefs-d'oeuvre. Pour ses titres les plus notoires, on peut citer Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Yves, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une illustre série de films d'action particulièrement violents, le "vigilante movie" parmi son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


Le pitch: Un professeur de collège de Californie, Peter Proud, est sujet à des cauchemars récurrents. Il voit ainsi régulièrement un homme nageant nu dans un lac et se faisant frapper à mort par une femme depuis une barque. Avant de mourir, l'homme crie à plusieurs reprises, "Marcia, ne fais pas ça!". Apparaissent également de manière récurrente des bribes de paysage urbain : Pont, église, ainsi qu'un couple se promenant dans une Cord 810 cabriolet...

Curiosité fantastique réalisée par le touche à tout (et inégal) Jack Lee Thompson, épaulé d'un casting 3 étoiles (Michael Sarrazin, Jennifer O'Neill et surtout Margot Kidder très convaincante en meurtrière en berne), la Réincarnation de Peter Troud peine à captiver à travers son scénario aussi inintéressant que poussif que le réalisateur aborde à travers une réalisation académique. On comprend donc mieux pourquoi cette rareté ne sortit que dans quelques salles chez nous.


 *Bruno

samedi 2 mai 2020

Appel dans la nuit / When a stranger calls back

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site talkerjany.blogspot.com

"When a Stranger Calls Back" de Fred Walton. 1993. U.S.A/Canada. 1h35. Avec Carol Kane, Charles Durning, Jill Schoelen, Gene Lythgow

Diffusion TV U.S: 4 Avril 1993

FILMOGRAPHIE: Fred Walton est un réalisateur et scénariste américain.
1979: Terreur sur la Ligne. 1986: Week-end de terreur. 1987: Confession criminelle. 1987: Hadley's Rebellion. 1988: I saw what you did (télé-film). 1989: Seule dans la tour de verre (télé-film). 1990: Murder in Paradise. 1992: The Price She Paid (télé-film). 1992: Homewrecker (télé-film). 1993: Terreur sur la ligne 2 (télé-film). 1994: Dead Air (télé-film). 1995: The Courtyard (télé-film). 1996: The Stepford Husbands (télé-film).


Séquelle d'un psycho-killer culte dans toutes les mémoires (tout du moins chez la génération 80), spécialement conçu pour la TV, Appel dans la nuit fait suite au modèle du genre Terreur sur la ligne en recrutant le même duo d'interprètes Carol Kane / Charles Durning. Et on peut dire que Fred Walton se tire intelligemment de la redite à notre grande surprise, et ce en reprenant le contexte si effrayant de son modèle scindé en 3 parties. A savoir une baby-sitter traquée et harcelée par un mystérieux tueur s'en prenant aux enfants d'une famille lambda. Sauf qu'en l'occurrence l'outil oppressant du téléphone s'avère moins explicite lorsque le tueur décide à chaque situation alerte d'y couper la ligne afin que la victime se retrouve davantage démunie de moindre assistance. Non avare d'idées retorses, Fred Walton réfute intelligemment le copié-collé à travers ses situations attendues renouvelées ici dans un savant dosage de suspense, d'interrogations inexpliquées et d'angoisse tangible. A l'instar de sa première demi-heure presque aussi exemplaire que son modèle dans son art de susciter l'appréhension de la victime confinée, en proie à un sérieux malaise moral eu égard de l'inconnu frappant fréquemment à la porte d'entrée pour lui porter assistance. Qui plus est, par le biais de circonstances inexpliquées où le danger sous-jacent semble autant provenir de l'intérieur de la maison que de l'extérieur, le réalisateur sous entend la présence de 2 tueurs. 


Tout du moins jusqu'à mi-parcours du métrage reprenant ensuite le concept de l'enquête policière efficacement menée. Outre le jeu crédible du mystérieux étranger harcelant sa victime avec un flegme irritant (notamment auprès du timbre particulier de sa voix), on peut saluer la présence de Jill Schoelen en victime à la fois fragile et contrariée, nantie d'un comportement censé à chaque fois qu'elle répliquera (verbalement) à son assaillant. Menée par le détective John Clifford ainsi que la survivante du 1er opus Jill Johnson, la seconde partie amorce ensuite une investigation à la fois captivante et insolite afin d'épauler la victime Julie à nouveau sévèrement mise à mal avec le tueur. Une enquête originale brièvement détaillée, voire parfois même dérangeante à 2 reprises (sans déflorer une fameuse représentation détournée ainsi que la pulsion sadique du  tueur dans la chambre d'hôpital), dans la mesure où le duo John / Jill se focalisera sur la profession du présumé coupable en proie à une probable sociopathie. Quand bien même la dernière partie renoue avec l'angoisse pressentie du 1er acte lorsque Jill se retrouve nez à nez avec le tueur à l'intérieur de sa bâtisse. Là encore, un incroyable rebondissement nous est traduit de manière toute à fait convaincante, aussi disproportionnée soit la stratégie du tueur sacrément finaud pour piéger sa victime dans sa toile. Quand bien même cette dernière relèvera vaillamment la gageure de ne pas se voir réduire en potiche de service !


Sobrement interprété par un trio d'acteurs aussi charismatiques qu'impliqués, techniquement soignée et maîtrisé (notamment auprès de la reprise de son score sobrement envoûtant), si bien que l'on croirait presque avoir affaire à un long-métrage ciné, Appel dans la Nuit demeure une belle surprise pour tous les amoureux de son modèle insurpassable. Car si bien entendu il n'égale pas son aîné, Appel dans la Nuit parvient à renouveler ses codes parmi l'intégrité (couillue) d'astuces inventives. 

Ci-joint la chronique de Terreur sur la Ligne: http://brunomatei.blogspot.com/2014/07/terreur-sur-la-ligne-when-stranger.html

Remerciement à Warning Zone.
*Bruno  

vendredi 1 mai 2020

Le Sang des Innocents

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

"Non ho sonno" de Dario Argento. 2001. Italie. 1h56. Avec Max von Sydow, Stefano Dionisi, Chiara Caselli, Roberto Zibetti, Gabriele Lavia, Paolo Maria Scalondro.

Sortie salles France: 13 Mars 2002 (Int - 16 ans). Italie: 5 Janvier 2001

FILMOGRAPHIE: Dario Argento est un réalisateur et scénariste italien né le 7 septembre 1940, à Rome (Italie). 1969: l'Oiseau au plumage de Cristal, 1971: Le Chat à 9 queues, Quatre mouches de velours gris, 1973: 5 Jours à Milan, 1975, Les Frissons de l'Angoisse, 1977: Suspiria, 1980: Inferno, 1982: Ténèbres, 1985: Phenomena, 1987: Opera, 1990: 2 yeux Maléfiques, 1993: Trauma, 1996: Le Syndrome de Stendhal, 1998: Le Fantome de l'Opéra, 2001: Le Sang des Innocents,2004: Card Player, 2005: Aimez vous Hitchcock ?, 2005: Jennifer (épis Masters of Horror, sais 1), 2006: J'aurai leur peau (épis Masters of Horror, sais 2), 2006: Mother of Tears, 2009: Giallo, 2011: Dracula 3D.


L'ombre d'Argento.
Ne tournons pas autour du pot, Le Sang des Innocents fait hélas parti de la période déclinante du maestro, juste après nous avoir endormi avec son adaptation de Leroux, le Fantôme de l'Opéra. Et on a beau applaudir l'incroyable anthologie criminelle qui ouvre l'intrigue (bon dieu quel moment de grâce morbide !), le Sang des Innocents a bien du mal à maintenir l'intérêt de par son intrigue à la fois poussive, confuse, incohérente par moments, tant et si bien que l'on finit par décrocher lors de son ultime demi-heure en roue libre. Qui plus est, les décors et la photo dignes d'un télé-film demeurent ternes (un comble pour le génie de l'esthétisme pictural !) au point que certaines critiques l'ont d'ailleurs comparé à un épisode de Derrick. Reste toutefois quelques fulgurances techniques disséminées ici et là, une ambiance angoissante tantôt perceptible, des meurtres croquignolets (même si moins inventif dans leur stylisme), un score des Goblin absolument percutant et enfin le plaisir de retrouver Max Von Sidow dans le rôle d'un inspecteur sclérosé peinant à démystifier une affaire criminelle vieille de 18 ans. Et si l'intrigue fait preuve de réelle audace quant à l'identité du tueur s'inspirant d'une comptine dans un livre animalier pour enfants, on a bien du mal à se passionner pour sa pathologie mentale qu'Argento souligne dans un semblant d'auto-parodie. Un beau gâchis donc qui nous laisse sur un sentiment d'amertume même si le Sang des Innocents ne rivalise guère avec ses pires navets (Le Fantôme de l'Opéra, Mother of TearsGiallo, The Card Player, Aimez vous Hithcock, Dracula 3D ayant sonné le glas pour son éventuelle résurrection).


 *Bruno
2èx

jeudi 30 avril 2020

Les Goonies

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

"The Goonies" de Richard Donner. 1985. U.S.A. 1h55. Avec Sean Astin, Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman, Kerri Green, Martha Plimpton, Ke Huy Quan, John Matuszak, Robert Davi.

Sortie salles France: 4 Décembre 1985

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray). Prochainement: l'Arme Fatale 5.


Faut-il encore présenter le film culte par excellence de la génération 80 sous couvert d'une aventure familiale inspirée du Club des 5 et d'Indiana Jones ! ? Inutile donc d'épiloguer sur ce divertissement taillé sur mesure, même si j'avoue que les Goonies ne représente pas pour moi un chef-d'oeuvre du genre. Dans la mesure où je considère beaucoup plus denses, poétiques et subtiles des oeuvres aussi référencées comme Stand by me, Explorers, l'Histoire sans Fin, la trilogie Retour vers le futur ou encore le chef-d'oeuvre ultime E.T de Steven Spielberg. Pour autant, ne boudons pas notre plaisir car les Goonies reste en l'état un formidable divertissement de par l'association infaillible Richard Donner / Steven Spielberg imprimant sur pellicule la fringance exubérante de héros en culotte courte d'une cohésion amicale aussi tendre que cocasse. Tous les acteurs juvéniles s'avérant irréprochables de complémentarité même si certains, particulièrement turbulents, peuvent parfois prêter à un futile agacement à travers leur résignation (surmenée) à déjouer les chausses-trappes qui empiètent leur parcours au confins d'une grotte. 


Quant à son climat pittoresque particulièrement bonnard, on peut en dire autant du point de vue des méchants "benêts" multipliant les gaffes et les quiproquos au fil d'une chasse aux trésors qu'ils se compromettent avec nos aventuriers en herbe. Là aussi leur charisme gentiment patibulaire (digne d'un cartoon) sied à merveille pour y détendre l'atmosphère, quand bien même le déficient Sinok se mêle à l'aventure avec une innocence infantile résolument affable au gré de son initiation héroïque à prémunir la cause des enfants. Quant aux décors entièrement tournés en studios, en dépit de l'aspect désuet de certains éléments en carton pâte, on reste contrairement ébaubi avec la découverte du vaisseau pirate d'une taille disproportionnée faisant autant référence au personnage imaginaire Willy le Borgne (super photogénique en squelette sarcastique !) qu'à l'acteur iconique Errol Flynn auquel le film y fait allusion à plusieurs reprises. Un excellent divertissement donc pour petits et grands qu'Amblin Entertainment est parvenu à immortaliser de son empreinte aussi généreuse qu'intègre, quand bien même le score orchestral de Dave Grusin y dynamise le récit avec un souffle constamment frétillant.

*Bruno
3èx


Box Office France: 1 316 861 entrées

Récompenses: Saturn Award 1986 de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anne Ramsey
Young Artist Award 1986 de la meilleure performance dans un film par un jeune acteur pour Sean Astin

mercredi 29 avril 2020

Angel 2, la vengeance

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Avenging Angel" de Robert Vincent O'Neil. 1985. U.S.A. 1h33. Avec Betsy Russell, Rory Calhoun, Susan Tyrrell, Ossie Davis, Robert F. Lyons.

Sortie salles France: ? U.S: 11 Janvier 1985

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Toujours réalisé par Robert Vincent O'Neil, Angel 2 exploite à nouveau le filon du film d'auto-défense sous le principe du polar urbain à contrario du thriller horrifique de son modèle. Et si l'on retrouve avec plaisir la même équipe de marginaux à la fois amiteux et déjantés qui accompagnent Angel lors de son escapade vengeresse, Donna Wilkes a cédé sa place à Betsy Russell beaucoup moins expressive et impliquée que son aînée (notamment auprès de son regard bigleux faisant parfois tâche). Ainsi, tout ce qui faisait le charme tant innocent de son modèle d'une naïveté attachante s'évapore ici faute d'un cheminement narratif poussif où l'on peine à s'impliquer lorsque Angel poursuit ses nouveaux ennemis adeptes du racket immobilier. Pour autant, avec indulgence et un oeil distrait, le spectacle gentiment ludique s'avère parfois attractif lors de séquences d'action d'une violence assez épique auprès des échanges de gunfights.


A l'instar de son prologue prometteur débutant sur les chapeaux de roue sous l'impulsion d'un tube entêtant de Bronski Beat. Mais l'effet de surprise tant vanté à travers son modèle singulier s'évapore ici rapidement si bien que Robert Vincent O'Neil semble beaucoup moins inspiré à mettre en exergue les bravoures d'Angel et de ses fidèles acolytes arpentant les ruelles new-yorkaises avec une (redondante) expressivité  beaucoup trop appuyée et outrancière que son modèle. Et donc le côté parfois involontairement hilarant du 1er Angel ne s'avère plus ici payant à travers ses stéréotypes auto-parodiques tentant d'amuser la galerie avec une timide efficacité. Parfois agréable cependant (surtout auprès de sa 1ère partie lorsque Angel renoue avec ses compagnons au moment de pénétrer illégalement dans l'enceinte d'un centre psychiatrique), cette séquelle inutile trouvera néanmoins son public nostalgique des Vigilante Movies (au rabais) ayant bercé leur adolescence lors des années 80.

*Bruno
Ci-joint chronique du 1er opus:


de Robert Vincent O'Neill. 1984. U.S.A. 1h34. Avec Donna Wilkes, Cliff Gorman, Susan Tyrrell, Dick Shawnn Rory Calhoun.

FILMOGRAPHIE: Robert Vincent O'Neill est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. 1969: Like mother like daughter. 1970: The Psycho Lover. 1970: Blood Mania. 1973: Wonder Women. 1976: Paco. 1984: Angel. 1985: Angel 2 (The Avenging angel).


Gros succès à sa sortie, tant en salles US que chez nous sous support VHS, Angel surfe sur l'exploitation des Vigilante Movies en vogue au début des eighties. Par le profil ombrageux du tueur et son ambiance nocturne d'une jungle urbaine hantée de détraqués et excentriques en tous genres, cette série B peut évoquer l'excellent Vice Squad de Sherman ou encore le non moins épatant New-York, 2 heures du matin de Ferrara. D'ailleurs, le film eut une telle renommée auprès du public que deux autres volets ont été mis en chantier en 85 et en 88. Ce dernier opus étant réalisé par Tom De Simone, un spécialiste du WIP à qui l'on doit Les Anges du Mal 2, Quartiers de Femmes, Chained  ou encore Hell Night dans un domaine autrement horrifique. Le pitch se résume à la descente aux enfers d'une jeune collégienne, Angel, 16 ans, contrainte de se prostituer la nuit faute de démission parentale. En prime, un dangereux psychopathe commence à sévir dans le boulevard de Los-Angeles auquel elle pratique ses activités puisque l'une de ses amies est retrouvée sauvagement assassinée. Alors que la police enquête afin de le démasquer, le lieutenant Andrews s'intéresse d'un peu plus près aux activités illégales d'Angel logeant à l'enseigne d'un immeuble miteux et fréquentant des laissés pour compte.


B movie entièrement bâti sur le concept ludique d'un thriller horrifique mené tambour battant (poursuites et fusillades sanglantes à l'appui !), Angel réussit à susciter l'enthousiasme, notamment grâce à son habile dosage de cocasserie, de tendresse et de dramaturgie. Le récit assez efficace ne cessant de télescoper comportements loufoques de marginaux épris d'amitié pour Angel, tendresse poignante impartie à sa solitude existentielle, compassion d'un flic indulgent, et déambulation nocturne du serial-killer aux pulsions meurtrières erratiques. Si le film fait preuve d'un charme envoûtant dans sa photogénie insécurisante d'un Los Angeles illuminé de néons flashy, il doit également beaucoup de son attrait à la présence extravagante des seconds-rôles (un travelo gaillard, un retraité camouflé en Buffalo Bill, une garçonne braillarde), quand bien même Angel mène la danse avec fragilité et un sang froid toujours plus inflexible. Donna Wilkes se prêtant à merveille dans la peau d'une midinette à couettes bientôt submergée par sa rancoeur expéditive. A ce stade, il faut la voir manier de ses petites mains du gros flingue et courser sur un boulevard bondé de citadins un serial-killer déguisé en hindouiste pour mieux duper la police. Sur ce dernier point, et dans un jeu entièrement mutique, John Diehl compte sur la neutralité de son regard diaphane pour nous retransmettre l'expression dérangée d'un état d'âme sexuellement refoulé.


Thriller horrifique décomplexé par ses moult circonstances pittoresques, sa violence parfois cartoonesque (le carnage dans le commissariat, la poursuite urbaine au final homérique !) et ces instants de tendresse pour la caractérisation démunie d'une prostituée au grand coeur, Angel remplit aisément le cahier des charges du produit d'exploitation dans une facture bisseuse irrésistiblement attractive. A l'instar de son score aux percussions stridentes et des trognes de secondes zone se prêtant au jeu avec une bonhomie communicative. Pour parachever, on ne manquera pas non plus de se réjouir de la stature pugnace d'une Bronson en jupe courte et de l'esthétisme rutilant d'un Los-Angeles noctambule livré aux meurtres et au racolage. 
A découvrir d'urgence pour tous les amoureux de Vigilante Movies, en attendant avec une certaine crainte les opus 2 et 3 !

mardi 28 avril 2020

La Tour du Diable

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Lupanarsvisions

"Tower of Evil/Beyond the Fog/Horror of snape Island" de Jim O'Connolly. 1972. Angleterre. 1h30. Avec Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards, Anna Palk, Derek Fwolds.

Sortie salles le 19 Mai 1972. D'après le roman de George Baxt

FILMOGRAPHIEJim O'Connolly est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 26 Février 1926 à Birmingham, décédé en Décembre 1986 à Hythe dans le Kent. 1963: The Hi-Jackers. 1965: The Little Ones. 1964: Smokescreen. 1967: Le Cercle de Sang. 1967-1969: Le Saint (série TV). 1969: Crooks and Coronets. La Vallée de Gwangi. 1972: La Tour du Diable. 1974: Maîtresse Pamela


Durant sa brève carrière, Jim O'Connolly parvint toutefois à marquer les fantasticophiles avec deux oeuvres hybrides, le réjouissant La Vallée de Gwangi et le Shock horror movie qui nous concerne ici, la Tour du diable. Sorti en Vhs à l'orée des années 80 sous la bannière étoilée d'Hollywood Vidéo, cette bisserie native de Grande Bretagne fit son p'tit effet de stupeur auprès des rats des vidéo-clubs avides de surprises prioritairement déviantes ou transgressives. En l'occurrence, La Tour du Diable  garde intact son pouvoir de fascination sépulcral à travers son ambiance insulaire assez glauque et le caractère audacieux de quelques dérives gores mais aussi d'érotisme folichon. Le PitchEn Ecosse, sur l'île de Snape Island, une jeune femme est retrouvée en état de démence après que les autorités eurent découvert sur les lieux trois cadavres gisant dans leur sang. Placé dans un institut médical, la survivante est sujette à des séances d'hypnose afin de pouvoir divulguer devant un tribunal la vérité sur ses odieux meurtres. Au même moment, une équipe de scientifiques intrigués par l'arme retrouvée sur l'un des cadavres, une lance phénicienne, est dépêchée sur les lieux afin de mettre la main sur un fabuleux trésor sacralisé par une divinité. Revoir aujourd'hui La Tour du Diable pourra surtout réconforter les nostalgiques ayant été bercés par les classiques bisseux de leur adolescence à la fameuse ascension de l'ère Vhs. Franchement bien mené sous l'impulsion d'un cast communément attachant, le récit ombrageux oscille les séquences chocs avec une cruauté assez inédite pour l'époque.
.

Le réalisateur ne lésinant pas sur les effets de caméra agressifs zoomant à plein régime sur les visages des victimes horrifiées ! Survivante d'un horrible massacre, Penny est donc contrainte de se remémorer sous hypnose les fameux évènements macabres perpétrés sur le phare de Snape Island. Son climat génialement inquiétant et la violence gore administrée aux meurtres sauvages (aussi brefs soient-ils) parviennent à nous immerger dans un cauchemar nébuleux déjà fort intriguant. Mais c'est avec l'arrivée des scientifiques appâtés par le gain d'un trésor que l'intrigue s'instaure véritablement pour nous entraîner vers une redoutable chasse au trésor auquel une mystérieuse présence hostile semble les épier avant de les alpaguer. Sifflements résonnants dans la nuit, portes grinçantes qui claquent, échos de gémissements moribonds ! Tout est réuni pour nous distiller une ambiance oppressante parfois même amplifiée d'une angoisse tangible lorsque les victimes s'enfoncent dans les ombres des corridors nantis de bruits suspicieux. Encore aujourd'hui, certaines situations de stress provoquent leur effet anxiogène escompté ! Ainsi, ces nouveaux invités réunis dans le cadre exigu d'une tour antique vont être victimes d'évènements aussi inquiétants que pernicieux. Car c'est après avoir été victime de l'incendie volontaire de leur bateau que la situation va davantage s'acheminer vers une succession d'incidents mortels ! Surtout qu'une présence mi-monstre, mi-humaine tapie dans l'ombre, et réduite à l'état primitif, accentuera de sentiment d'insécurité funèbre eu égard de sa scénographie crépusculaire entourée d'eaux. Ainsi donc, cet individu mutique serait-il Saul Gurney, le frère anormal d'Hamp qui s'était préalablement installé sur l'île avec sa femme et son bébé afin de fuir une population intolérante ? A moins que ce soit son propre bambin devenu aujourd'hui adulte, victime d'une filiation maudite ?


Captivant à plus d'un titre, notamment grâce à la sobriété des comédiens auquel nous nous identifions naturellement, la Tour du Diable se pare d'une texture singulière à travers sa confusion des genres. Si bien qu'en y affiliant le récit d'aventure classique avec le film d'épouvante vintage dépoussiéré d'une mise en image érotico-sanglante, la Tour du Diable parvient à nous embarquer dans une sorte de psycho-killer terriblement atmosphérique (on peut même d'ailleurs prêter une petite allusion au fort sympathique Humungous à travers la convivialité de son ambiance insulaire malsaine). Un périple exotique donc émaillé d'embûches aléatoires où chaque protagoniste s'enfonce un peu plus dans le dédale d'une grotte souterraine truffée de mystères, de bruits dérangés et de cadavres putréfiés (imprimés en gros plan !). Ainsi, si cette série B typiquement bisseuse s'avère toujours aussi sympathique et immersive, c'est prioritairement grâce à son ambiance gothico malsaine issue des intérieurs du phare côtier, qui plus est érigé sous une grotte à la divinité faisandée.


De par son ambiance insulaire, nécrosée d'une sombre et cruelle histoire de filiation maudite; La Tour du Diable transfigure la série B d'épouvante avec une audace visuelle plutôt réaliste quant à son gore insalubre et l'angoisse ressentie par le spectateur attentif aux faits et gestes de ces protagonistes en perdition. Une perle Bis mortifère purement atmosphérique donc, à réhabiliter fissa.  

Dédicace à l'Univers fantastique de la Science-Fiction, Artus Film et la génération Hollywood Vidéo !

*Bruno
28.04.20
22.03.12. 444 v

lundi 27 avril 2020

Un million d'années avant J.C.

                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com

"One Million Years B.C." de Don Chaffey. 1966. Angleterre. 1h40. Avec Raquel Welch, John Richardson, Percy Herbert, Robert Brown, Martine Beswick

Sortie salles France: 1er Décembre 1966. U.S: 21 Février 1967

FILMOGRAPHIE: Don Chaffey est un réalisateur britannique, né le 5 août 1917 à Hastings et mort le 13 novembre 1990 à l'Île Kawau (Nouvelle-Zélande).1953 : Skid Kids. 1954 : Time Is My Enemy. 1955 : Dead on Time. 1956 : The Secret Tent. 1957 : The Girl in the Picture. 1957 : Le Trottoir. 1958 : A Question of Adultery. 1958 : The Man Upstairs. 1959 : Le Mouchard. 1960 : Dentist in the Chair. 1960 : Lies My Father Told Me. 1961 : Nearly a Nasty Accident. 1961 : A Matter of Who. 1961 : Bobby des Greyfriars. 1962 : The Webster Boy. 1963 : Jason et les Argonautes. 1964 : A Jolly Bad Fellow. 1964 : Les Trois Vies de Thomasina. 1965 : The Crooked Road. 1966 : Un million d'années avant J.C. 1967 : La Reine des Vikings. 1968 : Du sable et des diamants. 1971 : Clinic Exclusive. 1971 : Creatures the World Forgot. 1973 : Charley le borgne. 1974 : Persecution. 1975 : Mais où est donc passé mon poney ? 1976 : The Fourth Wish. 1977 : Peter et Elliott le dragon. 1978 : La Magie de Lassie. 1979 : C.H.O.M.P.S.


Produit par la Hammer, Un million d'années avant J.C demeure une sympathique curiosité aussi futile et involontairement cocasse soit son contenu improbable (faire co-exister dinosaures et humains à la même époque, il fallait oser !). Le récit retraçant l'initiation du rebelle Tumak après avoir été expulsé de sa tribu et laissé pour mort. Ainsi, durant son périple, il abordera les valeurs de l'amour, de la sagesse, de la clémence et de la solidarité auprès d'une sauvageonne d'une tribu adverse (incarnée par
Raquel Welch dans une posture sexy). Gentiment divertissant, on apprécie durant cette modeste aventure tous les passages épiques en stop motion que Ray Harryhausen met en pratique pour donner chair à son bestiaire préhistorique.

*Bruno

samedi 25 avril 2020

Bad Times

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Dvdtoile.com

de David Ayer. 2006. U.S.A. 1h56. Avec Christian Bale, Freddy Rodríguez, Eva Longoria, J. K. Simmons, Tammy Trull, Adriana Millan, Terry Crews.

Sortie salles France: 10 Janvier 2007

FILMOGRAPHIEDavid Ayer, né le 18 janvier 1968 à Champaign aux États-Unis, est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2005 : Bad Times. 2008 : Au bout de la nuit. 2012 : End of Watch. 2014 : Sabotage. 2014 : Fury. 2016 : Suicide Squad. 2017 : Bright. 2019 : The Tax Collector. 2020 : Bright 2.


"Pour vivre avec un traumatisme, il faut l'affronter, le verbaliser, l'accepter. Le traumatisme c'est comme une blessure, une blessure à l'âme. Il faut du temps pour consolider la cicatrice."

Polar poisseux, méchant et mal élevé que Christian Bale monopolise avec une force d'expression à la fois suicidaire et psychotique, Bad Times est une descente aux enfers fustigeant en filigrane les conséquences désastreuses des traumatismes de la guerre. Le pitch: ancien militaire ayant servi en Afghanistan, Jim Davis tente de poster sa candidature pour devenir officier de police. En attendant ses résultats, il tue son ennuie avec son meilleur ami Mike, chômeur porto-ricain, lors de virées urbaines dénuées de scrupule. Drame psychologique transplanté dans le cadre du polar noir, Bad Times est une épreuve de force morale, tant pour le spectateur se familiarisant auprès de marginaux infréquentables que pour ces derniers multipliant les risques inconsidérés à travers leur rage de vivre dénuée de responsabilité. David Ayer y dressant sous l'impulsion de dialogues à la fois incisifs et putassiers le portrait de deux paumés occultant leur cocon sentimental afin de fuir leur routine et flâner dans l'alcool et la drogue. La faute incombant surtout à la tête brûlée influente Jim Davis partagé entre son véritable amour pour une jeune mexicaine et son désir de renouer avec ses pulsions meurtrières en acceptant un poste de mercenaire en Colombie.


Une fonction suicidaire donc dans sa fonction de chair à canon que la hiérarchie policière lui propose in extremis sans aucun état d'âme. Ainsi donc, dès les prémices de leurs virées urbaines, on se doute bien de l'issue tragique qui se dessine auprès de Jim Davis tant il accumule avec esprit de provocation et d'autorité, intimidations, fraudes, transactions illégales et bévues immodérées en compagnie de son acolyte influençable. Tableau tristement dérisoire d'un chômeur en perdition, victime martyrisée par les horreurs de la guerre au moment même de tenter de s'afficher une nouvelle identité en tant qu'officier de police, Bad Times n'inspire que dégoût, injustice, dépravation sur fond d'aigreur sociale. D'une ironie vitriolée donc, l'intrigue (volontairement redondante dans ses virées dangereuses) cultive un climat malsain davantage prédominant au fil du cheminement psychotique de Jim en proie à des accès de violence toujours plus incontrôlés. En témoigne l'insupportable confrontation morale entre son amie mexicaine dans l'habitacle de sa voiture. Une séquence erratique éprouvante d'une intensité dramatique à la fois poignante et pathétique eu égard de la déliquescence de Jim ne parvenant plus à distinguer la réalité de ces hallucinations morbides.


Superbe portrait vitriolé d'un vétéran psychotique victime de sa radicalisation criminelle, Bad Times nous laisse un arrière goût de souffre dans la bouche passé la fatalité de l'épilogue tragique. Et en dépit de quelques longueurs (15/20 minutes à sucrer !) et d'effets de style parfois grossiers (rien de bien grave toutefois tant ils s'avèrent concis), on reste marqué par l'interprétation cérébrale de Christian Bale portant le film à bout de bras en compagnie de son comparse Freddy Rodríguez sobrement convaincant en faire-valoir irresponsable rattrapé par un regain de conscience (rédempteur). Préparez vous à une gueule de bois au moment du générique final...

*Bruno
2èx

vendredi 24 avril 2020

Le Fantôme de la rue Morgue

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Phantom of the Rue Morgue" de Roy Del Ruth. 1954. U.S.A. 1h24. Avec Karl Malden, Claude Dauphin, Patricia Medina, Steve Forrest, Allyn Ann McLerie, Anthony Caruso.

Sortie salles France: 8 Décembre 1954. U.S: 19 Mars 1954

FILMOGRAPHIE PARTIELLERoy Del Ruth est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 18 octobre 1893 dans le Delaware (États-Unis), mort le 27 avril 1961 à Sherman Oaks (Californie). 1920: A Lightweight Lover. 1931: Le Faucon Maltais. 1937 : Le Règne de la joie. 1938 : L'Escale du bonheur. 1938 : Le Mannequin du collège. 1939 : Descente en ville. 1939 : The Star Maker. 1939 : Le Père prodigue. 1940 : Il épouse sa femme. 1941 : Le Retour de Topper. 1941 : The Chocolate Soldier. 1942 : Maisie Gets Her Man. 1942 : Ma femme est un ange. 1942 : Panama Hattie. 1943 : La Du Barry était une dame. 1944 : Broadway Rhythm. 1944 : Barbary Coast Gent. 1946 : Ziegfeld Follies. 1947 : C'est arrivé dans la Cinquième Avenue. 1948 : The Babe Ruth Story. 1949 : Feu rouge. 1949 : Always Leave Them Laughing. 1950 : Les Cadets de West Point. 1951 : Le Bal du printemps. 1951 : Starlift. 1952 : About Face. 1952 : Le Bal des mauvais garçons. 1953 : Three Sailors and a Girl. 1954 : Le Fantôme de la rue Morgue. 1959 : The Alligator People. 1960 : Why Must I Die ?


Seconde adaptation du fameux roman d'Edgar Allan Poe, le Fantôme de la rue morgue se pare en l'occurrence du technicolor et de la 3D en vogue pour appâter le chaland friand d'épouvante policier. Car outre son casting irréprochable (Karl Malden - aux yeux exorbités - , Claude Dauphin, Patricia Medina se disputent brillamment la vedette à travers leurs confrontations contradictoires), cette version classieuse parvient à nouveau à captiver grâce à la solidité de sa mise en scène et de son originalité narrative aussi couillue que singulière. Roy Del Ruth parvenant sans outrance à crédibiliser les exactions meurtrières par le biais d'une violence incisive pour l'époque. Tant auprès des victimes violemment projetées contre les murs ou par les fenêtres (j'en ai d'ailleurs été stupéfiais !) que de la sauvagerie du tueur invisible se fondant dans le corps Spoil ! d'un gorille aux expressions sobrement réalistes Fin du Spoil. Et donc, sur ce point majeur, le métrage ne sombre jamais dans le ridicule même si l'alibi de l'hypnose pourrait toutefois prêter à sourire et que la force herculéenne de l'animal s'avère délibérément assumée pour provoquer l'effroi.


Truffé de rebondissements et d'interrogations dès la mise en place des meurtres liminaires, tant auprès de sa première partie allouée à l'investigation policière (au sein d'un cadre exigu dénué de raison quant à l'échappée du tueur) que des révélations du second acte dressant un profil psychotique aux motivations misogynes, le Fantôme de la rue Morgue ne cède jamais à l'ennui. Et ce en s'intéressant aux plus près de ces personnages démunis et inhospitaliers compromis dans un contexte criminel où chaque meurtre s'avère justifié pour tenir lieu des mobiles pernicieux du (ou des) coupable(s). Quand bien même la cruauté de son épilogue évoque une certaine empathie auprès d'une victime avilie par une autorité sans vergogne. Formidablement mené sous l'impulsion d'un rythme sans faille, et d'une violence horrifique au parti-pris vériste (pour l'époque), le Fantôme de la rue Morgue demeure même supérieur à sa version monochrome réalisée en 1932 par Robert Florey. Tout du moins nous nous sentions plus impliqués par la psychologie des personnages communément impliqués par la valeur de l'amour; quand bien même la modernité de sa mise en scène plus audacieuse et colorée dégage une ambiance crépusculaire assez magnétique à travers son quartier francilien.

*Bruno
2èx

Récapitulatif des diverses versions ciné:
1932 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Robert Florey
1954 : Le Fantôme de la rue Morgue de Roy Del Ruth
1971 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Gordon Hessler
1986 : Le Tueur de la rue Morgue de Jeannot Szwarc.