lundi 15 juin 2020

La Nuit des Sangsues / Extra Sangsues

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"Extra sangsues / Night of the Creep" de Fred Dekker. 1985. U.S.A. 1h30. Avec Tom Atkins, Jason Lively, Steve Marshal, Jill Whitlow, Wally Taylor

Sortie salles France: 2 Mars 1987. U.S: 22 Août 1986

FILMOGRAPHIEFred Dekker est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 9 avril 1959 à San Francisco. 1986 : Extra Sangsues. 1987 : The Monster Squad. 1990 : Les Contes de la crypte - Saison 2, épisode 6. 1993 : RoboCop 3.


Une sympathique série B des années 80, aussi éculée soit son intrigue et classique soit sa réalisation. Le réalisateur palliant ses carences par l'originalité de son concept singulier, hommage aux films de monstres des années 50. Pour cause, des extra-terrestres investissent les corps des humains sous l'apparence de sangsues, et ce avant de les transformer en zombies. Outre la bonhomie des interprètes juvéniles volontairement naïfs, on a plaisir à retrouver Tom Atkins en flic revanchard ainsi que Dick Miller en armurier de la police. Dispensable et mineur certes, mais on passe un agréable moment de par son charme rétro gentiment horrifique.

*Bruno
2èx

vendredi 12 juin 2020

Saïgon, l'enfer pour 2 flics

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Off Limits" de Christopher Crowe. 1988. U.S.A. 1h38. Avec Willem Dafoe, Gregory Hines, Fred Ward, Amanda Pays, Lim Kay Tong, Scott Glenn.

Sortie salles France: 25 Mai 1988. U.S: 11 Mars 1988

FILMOGRAPHIEChristopher Crowe est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 1er Août 1948. 1985: Droit de vengeance (télé-film). 1988: Saïgon, l'enfer pour 2 flics. 1992: Steel Justice (télé-film). 1992: Intimes Confessions.


Résolument oublié de nos jours et très peu diffusé à la TV (si je ne m'abuse car n'ayant plus le câble depuis des siècles), Saïgon, l'enfer pour 2 flics demeure une excellente série B sous couvert de thriller à suspense avec, en toile de fond, la guerre du Vietnam. 2 flics ricains de la recherche criminelle doivent faire face à un tueur en série ayant froidement abattu 6 jeunes mamans vietnamiennes. Or, selon divers témoignages, un officier américain haut placé en serait le coupable. Buck et son acolyte Albany vont donc tenter de résoudre cette sordide affaire avec l'appui d'une carmélite. Dirigé par le méconnu Christophe Crowe nanti d'une filmo rachitique (voir ci-dessus), Saïgon l'enfer pour 2 flics s'avère franchement efficace de par l'investigation houleuse de 2 policiers embarqués dans une cité urbaine où règnent corruption, prostitution, guerre et chaos. Tant auprès du peuple vietnamien avide de haine et de revanche que de certains officiers ricains en concertation avec des sicaires afin d'ébruiter l'affaire criminelle teintée de sadomasochisme. Au-delà de l'enquête assez captivante car nous tenant en haleine jusqu'à la révélation (inopinée) du coupable (je n'ai personnellement rien vu v'nir !), Saïgon... s'enrichit d'une scénographie résolument singulière et dépaysante à travers le guide touristique de Buck et d'Albany plongeant tête baissée dans les bas-fonds de la plus grande ville du Vietnam.


Christophe Crowe s'efforçant d'y soigner son cadre exotique auprès d'un climat d'insécurité permanent. Tant auprès de la foule contrariée en proie au désordre et à la sédition que des exactions morbides perpétrées dans des chambres tamisés suintant la sueur, le sperme et le sang. Ainsi, baignant dans un climat malsain lestement perméable, Saïgon... s'imprègne d'une odeur nauséabonde au fil du reptilien parcours du duo policier ballotté tous azimuts auprès d'ennemis à la fois invisibles et réputés. Niveau cast, on retrouve avec plaisir Willem Dafoe parfaitement à sa place en jeune loup pugnace et résilient car résigné à boucler fissa cette sinistre affaire d'homicide lubrique. Quand bien même son sympathique partenaire Gregory Hines s'alloue parfois d'une posture un chouilla outrée, voire même extravagante lors de ses excès de zèle décontractées, rebelles, héroïques ou erratiques (son match de basket ball qu'il mime en guise de léger trauma un soir d'évasion). Et bien qu'il s'avère tout de même attachant en afro américain prêtant aimablement main forte à son comparse, sa présence un brin surjouée par moments décrédibilise le réalisme de certaines situations un chouilla clichées.


Enrichi de quelques scènes d'action, de gunfights sanglants et d'explosions belliqueuses, Saïgon, l'enfer pour 2 flics est le prototype factuel de la série B du samedi soir de par son savoir-faire d'y façonner une efficiente énigme méphitique. Et ce en y dénonçant en filigrane la corruption de l'armée américaine usant de prépondérance et d'intimidation en plein conflit vietnamien. Vivement recommandé pour les amateurs de rareté intègre. 

*Bruno

jeudi 11 juin 2020

The Lodge

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Veronika Franz et Severin Fiala. 2019. U.S.A/Angleterre. 1h48. Avec Riley Keough, Lola Reid, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage.

Sortie uniquement en Dvd en France: 16 Avril 2020. Salles U.S: 7 Février 2020 

FILMOGRAPHIE: Severin Fiala est un réalisateur, scénariste, acteur producteur autrichien. Veronika Franz est une réalisatrice et scénariste autrichienne. 2014: Goodnight Mommy. 2019: The Lodge.


Remarqué par leur premier long Goodnight Mommy (primé dans divers festivals), le duo Fiala /  Franz récidive à exploiter l'horreur psychologique au mépris d'un grand-guignol racoleur comme on a trop coutume d'en consommer sur nos écrans. Il s'agit donc louablement d'une horreur 1er degré à travers son ambiance d'étrangeté feutrée confiné dans le huis-clos réfrigérant d'un chalet patibulaire semblable à l'hôtel overlook de Shining d'une manière éthérée. Quand bien même sa formidable bande-son dissonante, son thème délicat du deuil (mâtiné de surnaturel) ainsi que les plans serrés sur les regards équivoques nous évoqueront le phénomène Hérédité d'Ari Aster. Les cinéastes parvenant à instaurer avec maîtrise (tout du moins durant la 1ère heure) à un malaise diffus en ne cessant de distiller doute et interrogation auprès des protagonistes interlopes. Dans la mesure où nous ne savions jamais sur quel pied danser à suspecter l'éventuelle hostilité des enfants en berne ou de leur belle-mère fragilement perturbée à la suite de son expérience traumatisante au sein d'une secte. Au-delà de certaines ficelles un tantinet tirées par les cheveux (l'époux cédant un peu trop facilement à accepter l'emménagement de sa compagne parmi ses enfants), The Lodge séduit et captive sans démonstration de force opportuniste si bien qu'il mise principalement sur la psychologie torturée de ses personnages vulnérables.


Et ce en y faisant notamment intervenir de manière assez retorse le surnaturel afin de brouiller les pistes d'une intrigue somme toute psychologique afin de mieux instiller le malaise. Mais là où le bas blesse découle des 40 dernières minutes tournant un tantinet en rond lorsque la belle-mère et les enfants sont en proie à l'incompréhension la plus nébuleuse eu égard des évènements obscurs qui intentent à leur tranquillité. Tant auprès d'éventuelles hallucinations (collectives ?) que de la découverte macabre d'un corps dans la neige. Faute d'un rythme languissant un brin poussif désamorçant son suspense ciselé, The Lodge se perd donc en cours de route avant de nous ébranler avec un épilogue littéralement glaçant car dénué de concession (attention à la gueule de bois !). Et à ce niveau on peut saluer l'audace des auteurs à aller jusqu'au bout de leur propos quitte à y rebuter le spectateur friand de happy-end rédempteur. Qui plus est, les comédiens communément exposés à des forces d'expression démunies, contrariées et délétères nous transmettent sans fard leur malaise moral face à une (cruelle) descente au enfers où la religion s'y traduit de manière perfide.


A découvrir donc de par ses excellentes intentions souvent fructueuses, même si perfectibles (sa dernière partie), au point peut-être d'y privilégier leur 1er essai Goodnight Mommy.

*Bruno

Ci-joint la chronique de leur 1er métrage: http://brunomatei.blogspot.com/2015/07/goodnight-mommy-prix-du-jury-syfy-prix.html

mercredi 10 juin 2020

Les Dents de la Mer 3

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Jaws 3D" de Joe Alves. 1983. U.S.A. 1h38. Avec Dennis Quaid, Bess Armstrong, Simon MacCorkindale, Louis Gossett Jr., John Putch.

Sortie salles France: 21 Décembre 1983. U.S: 22 Juillet 1983

FILMOGRAPHIE: Joseph M. Alves Jr., plus connu sous le pseudonyme de Joe Alves, est un directeur artistique, chef décorateur et réalisateur américain, né le 21 mai 1936 à San Leandro, Californie, États-Unis. 1983: Les Dents de la Mer 3.


Traînant une sinistre réputation de navet depuis sa sortie (alors qu'initialement il devait être une parodie), Les Dents de la Mer 3 demeure effectivement une suite aussi mauvaise qu'inutile. Pour autant, et en faisant preuve d'une grosse louche d'indulgence (notamment passées ses 45 premières minutes poussives), cette série B cheap demeure timidement plaisante à travers ses quelques séquences de panique et d'agressions du requin que Joe Alves filme parfois avec une certaine efficacité oppressante. Et ce en dépit d'FX souvent ratés, de séquences à suspense autrement infructueuses et d'un relief argentique terriblement obsolète. A noter part ailleurs une surprenante scène-choc filmée de l'intérieur du requin lorsque celui-ci mâchouille sa pauvre victime affolée de son triste sort !

*Bruno
3èx

Box-Office France: 1 158 873 entrées

mardi 9 juin 2020

Week-end Sauvage / Fin de Semaine Infernale.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Amazon.fr

"Death Week-end" de William Fruet. 1976. Canada. 1h29. Avec Brenda Vaccaro, Don Stroud, Chuck Shamata, Richard Ayres, Kyle Edwards, Don Granberry, Ed McNamara. Elen Yarish, Roselle Stone.

Sortie salles France: 5 Janvier 1977. U.S: 4 Mars 1977.

FILMOGRAPHIE: William Fruet est un réalisateur, producteur et scénariste canadien, né en 1933 à Lethbridge (Canada). 1972: Wedding in White. 1976: Week-end Sauvage. 1979: One of our Own (télé-film). Search and Destroy. 1980: Funeral Home. 1982: Trapped. 1983: Spasms. 1984: Bedroom Eyes. 1986: Brothers by choice. Killer Party. 1987: Blue Monkey. 2000: Dear America; A line in the Sand (télé-film).


Sorti en pleine mouvance des Vigilante movies et Rape and Revenge initiés par Les Chiens de Paille, La Chasse SanglanteUn justicier dans la ville et consorts, Week-end Sauvage (ou Fin de semaine infernale comme l'eut averti sa célèbre BA française !) fut lors des années 80 un hit Vhs. Car édité sous la bannière d'Hollywood Vidéo, ce titre phare réussit à rameuter le spectateur avide d'ultra violence et de frisson poisseux. Ainsi, cet efficace survival d'exploitation préserve toujours son charme (rétro) de par son ambiance malsaine symptomatique des Seventies et ses scènes chocs d'ultra violence (dont une gorasse !), quand bien même le duo inopportun formé par la charmante Brenda Vaccaro et le robuste Don Stroud nous reste en mémoire de par leur impossible union sentimentale. Le pitch: Un chirurgien dentiste, séducteur machiste et propriétaire d'une villa champêtre, invite le temps d'un week-end sa nouvelle conquête Diana, une jeune mannequin affermie. Sur leur chemin, alors qu'Harry lui laisse conduire sa chevrolet corvette, ils entament une course-poursuite avec une bande de voyous. Vexés d'avoir été la risée de la jeune conductrice beaucoup plus experte dans l'art de piloter le bolide, nos quatre lurons s'insurgent à retrouver leur trace pour se venger sans restriction. Réalisé dans un but lucratif afin d'émuler les classiques transgressifs précités, Week-end sauvage démarre sur les chapeaux de roue avec une course-poursuite sur bitume formidablement charpentée. Sur une route champêtre, quatre lascards décervelés décident de narguer un couple en corvette, mais la jeune conductrice particulièrement finaude réussit à les semer en provoquant l'humiliation du leader. Passée cette rixe échevelée, les deux amants arrivent au lieu dit et profitent de leur résidence fastueuse pour s'épanouir en toute tranquillité. Mais en conjuguant le profil détestable du nanti orgueilleux trop imbus de sa personne avec une mannequin érudite plutôt affirmée, leur rapport antinomique va vite déchanter pour couper court à l'éventuelle idylle. Mais alors que Diana est sur le point de quitter la demeure, nos quatre malfrats rancuniers investissent brusquement la villa pour foutre le zouc et faire payer à ces bourgeois leur insolence goguenarde.


L'intrigue linéaire, si prévisible, demeure donc un prétexte pour y déployer un déchaînement de violence amorcée par des marginaux faussement contestataires de par leur ignorance intellectuelle. Ainsi donc, ces rednekcs avinés sont résolus à dévaster la demeure du poltron corrompu par sa condition fortunée. Et si le cheminement narratif s'avère éculé, William Fruet fait preuve de savoir-faire pour la tension en crescendo et d'une certaine originalité quant aux rapports de forces troubles établis entre le bourreau et la victime féminine. A savoir le tempérament spontané d'une mannequin toute en force de caractère car tenant tête face à la déchéance d'un délinquant frustré. Paradoxalement, au moment ou celui-ci envisage de la violer, leur rapport équivoque nous interpelle subitement si bien qu'il semble épris d'un soupçon de sentiment amoureux pour sa proie. L'épilogue d'une intensité dramatique éprouvante nous rappellera d'ailleurs l'ambiguïté de leur relation lorsque l'héroïne vindicative se remémorera l'attitude sentencieuse (pour ne pas dire presque honteuse) de son bourreau au moment du viol. Ainsi, à travers une ode au féminisme et en y ridiculisant le matérialisme de la bourgeoisie; Week-end sauvage nous dévoile un joli portrait de femme vaillante et rebelle de par sa pugnacité à tenir tête à ses adversaires communément machistes, égrillards et dominateurs. Tant auprès du chirurgien dentiste englué dans son confort, sa vanité et ses caprices lubriques que de la rébellion des assaillants dépités par leur médiocrité. Surtout si je me réfère au leader impérieux le moins inconséquent de la bande pour autant diablement criminel lors de ses exactions gratuites. La dernière partie, à la fois intense, horrifique et haletante, culminant avec le combat pour la survie de la femme déterminée à retrouver sa liberté en se vengeant in extremis de ses oppresseurs.


"La vie est pleine de regrets, mais ça ne paie pas de regarder en arrière."
Classique oublié du Vigilante Movie (et/ou du Rape and Revenge) aussi insolent qu'efficace de par son rythme oppressant et son ambiance patibulaire au confins du malaise, Week-end Sauvage y préserve une violence épineuse parfois même cruelle ou horrifiante. A l'instar la mort "hors-champs" d'Harry et de l'égorgement graphique d'un des antagonistes en proie à l'agonie. D'ailleurs, lors de sa sortie, outre son interdiction au moins de 18 ans à travers le monde, le film choqua tant la censure britannique qu'il fut répertorié auprès des "vidéos nasties". Mais bien au-delà de ses séquences éprouvantes de vandalisme et de passages à tabac résolument gratuits (d'où l'aspect très dérangeant de sa réflexion sur la déchéance marginale la plus libertaire), Week-end Sauvage gagne finalement en dramaturgie cérébrale quant au portrait sulfureux imparti aux amants maudits (Brenda Vaccaro, Don Stroud marquent durablement les esprits à travers leur vénéneux charisme) qu'Ivan Reitman  impulse sous une partition élégiaque. 

*Bruno
09.06.20. 7èx
20.01.12. 288 v


Bande-annonce promo française
"C'était la fin de semaine de l'action de grâce, sauf pour Diane. Elle n'avait aucune raison de remercier le seigneur. Elle essayait juste de rester en vie. Tout a commencé par une agréable promenade en voiture dans la campagne. C'est alors que Diane fait une erreur. Ces garçons avaient envie de tout détruire. Mais le jour de l'action de grâce, ils ont décidé de détruire Diane. FIN DE SEMAINE INFERNALE ! La tension est si forte que vous avez envie de vous accrochez à quelqu'un. La tension est si insupportable que vous avez envie de crier. FIN DE SEMAINE INFERNALE. La tension est si terrifiante que vous resterez cloués à votre siège.
Après Le Justicier dans la Ville, les Chiens de Paille, maintenant Brenda Vacaro et Don Stroud dans un des films les plus violents que vous ayez vu. FIN DE SEMAINE INFERNALE. Ou la rage de survivre."

lundi 8 juin 2020

On a retrouvé la 7ème Compagnie!

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Robert Lamoureux. 1975. France. 1h27. Avec Pierre Mondy, Jean Lefebvre, Henri Guybet, Pierre Tornade, Bernard Dhéran, Jacques Monod.

Sortie salles France: 10 Décembre 1975

FILMOGRAPHIE: Robert Lamoureux est un acteur, humoriste, auteur dramatique, réalisateur, poète, parolier et scénariste français, né le 4 janvier 1920 à Paris et décédé le 29 octobre 2011 à Boulogne-Billancourt. 1960 : Ravissante. 1960 : La Brune que voilà. 1973 : Mais où est donc passée la septième compagnie ? 1974 : Impossible... pas français. 1975 : On a retrouvé la septième compagnie. 1975 : Opération Lady Marlène. 1977 : La Septième Compagnie au clair de lune.


Toujours aussi victorieux en terme de succès commercial (3 740 209 entrées), une séquelle bonnard et attachante, à défaut de provoquer l'hilarité à travers ses gags timorés. Mais l'essentiel est là, Pierre Mondy, Jean Lefebvre, Henri Guybet, Pierre Tornade assurant la déconnade franchouillarde avec une innocente bonhomie.

*Bruno

jeudi 4 juin 2020

Un joli corps qu'il faut tuer

                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site gzhorreurfilmvhs.blogspot.com

"Il tuo dolce corpo da uccidere" de Alfonso Brescia. 1970. Espagne/Italie. 1h28. Avec George Ardisson, Françoise Prévost, Eduardo Fajardo, Orchidea de Santis, Félix Dafauce.

Sortie salles France: ?     Italie: 27 Juin 1970

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Alfonso Brescia (né le 6 janvier 1930 à Rome, décédé le 6 juin 2001) est un réalisateur et un scénariste italien. 1964 : La Révolte des prétoriens. 1964 : Le Gladiateur magnifique. 1965 : Goldocrack à la conquête de l'Atlantide. 1968 : Tête de pont pour huit implacables. 1969 : Dans l'enfer des sables. 1970 : Un joli corps qu'il faut tuer. 1972: Le Manoir aux Filles. 1976 : Pour un dollar d'argent. 1978 : La Bataille des étoiles. 1978 : La Guerre des robots. 1978 : Cosmo 2000. 1981 : Carcerato. 1981 : Napoli, Palermo, New York, il triangolo della camorra. 1982 : I figli... so' pezzi 'e core. 1982 : Giuramento. 1982 : Tradimento. 1983 : Laura... a sedici anni mi dicesti sì. 1987 : Iron Warrior. 1988 : Fuoco incrociato. 1989 : Miami Cops. 1991 : Omicidio a luci blu 2. 1995 : Club vacanze.


Plutôt méconnu si bien que les critiques du net s'y font rare, et au vu du résultat on comprends mieux pourquoi, Un joli corps qu'il faut tuer (quel titre stylisé plutôt prometteur !) est un thriller transalpin à peine regardable de par son intrigue faiblarde dénuée de passion, de vigueur et d'enjeu dramatique en perte de vitesse. La faute à une mise en scène aussi néophyte que maladroite, à un jeu d'acteurs cabotins (l'anti-héros semble s'auto-parodier à travers sa tête de gentil benêt) et à un cheminement narratif poussif lorsque l'époux criminel s'égare d'un lieu à un autre à tenter de retrouver ses valises depuis que son épouse y est confinée en morceaux ! Et si sa trame liminaire présage un thriller pervers et audacieux à travers sa galerie de personnages sans vergogne jouant les époux infidèles auprès d'un odieux chantage, Un joli corps qu'il faut tuer finit par lasser, notamment faute de rebondissements et situations capillotractés (le flic "patibulaire" tombant maladroitement du toit comme si c'était délibéré ! La révélation pathologique du commanditaire). Surtout si on se réfère à la résurrection de l'épouse faussement retorse (j'en souris aigrement pour son mobile du masque en plastique !). Bref; une série B anodine qui pourrait peut-être contenter les inconditionnels de curiosité (dégingandée).


*Bruno

mercredi 3 juin 2020

Twin Peaks: fire walk with me

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Twin Peaks: fire walk with me" de David Lynch. 1992. U.S.A/France. 2h15. Avec Sheryl Lee, Ray Wise, Mädchen Amick, Michael J. Anderson, Dana Ashbrook, Phoebe Augustine, Frances Bay, David Bowie.

Sortie salles France: 3 Juin 1992 

FILMOGRAPHIE: David Lynch est un réalisateur, photographe, musicien et peintre américain, né le 20 Janvier 1946 à Missoula, dans le Montana, U.S.A. 1976: Eraserhead. 1980: Elephant Man. 1984: Dune. 1986: Blue Velvet. 1990: Sailor et Lula. 1992: Twin Peaks. 1997: Lost Highway. 1999: Une Histoire Vraie. 2001: Mulholland Drive. 2006: Inland Empire. 2012: Meditation, Creativity, Peace (documentaire). 2017 : Twin Peaks: The Return (saison 3)


Etant dans l'incapacité d'émettre une opinion concrète ou subjective, Twin Peaks est une expérience atypique à découvrir par soi même.
Quant à Sheryl Lee endossant la chétive Laura Palmer, elle s'avère saisissante de vérité névralgique en junkie dépressive transie d'émoi.

*Bruno
2èx

mardi 2 juin 2020

Critters 2

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Critters 2: The Main Course" de Mick Garris. 1988. U.S.A. 1h26. Avec Scott Grimes, Liane Curtis, Don Keith Opper, Barry Corbin, Herta Ware, Lin Shaye.

Sortie salles France: 27 Juillet 1988. U.S: 29 Avril 1988

FILMOGRAPHIE: Mick Garris est un acteur, producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 4 Décembre 1951 à Santa Monica, en Californie. 1988: Critters 2. 1990: Psychose 4. 1992: La Nuit Déchirée. 1994: Le Fléau (télé-film). 1997: Shining (télé-film). 1997: Quicksilver Highway (télé-film). 1998: l'Expérience Fatale (télé-film). 2001: Juge et Coupable (télé-film). 2004: Riding the Bullet. 2005: Chocolate (Masters of Horror, saison 1, Epis 5). 2006: Désolation. 2011: Sac d'Os


On prend les mêmes et on recommence ! Enfin presque, si bien que Stephen Herek a cédé sa place à Mick Garris (habile faiseur aujourd'hui connu pour avoir réalisé La Nuit Déchirée, son meilleur film) pour entreprendre une sympathique séquelle puisant son charme dans sa simplicité dénuée de prétention. Tant auprès des relations humaines rigoureusement tendres et bon enfant (avec un final réussi dans sa palette d'émotions bipolaires), du charisme innocent de son casting (on éprouve un réel plaisir à retrouver le jeune Brad - un peu plus âgé - bientôt accompagné de Charlie, le demeuré, aujourd'hui confiant en héros galactique !), que de son climat horrifico-cocasse où les critters s'en donnent une fois de plus à coeur joie à brimer leurs adversaires. Quand bien même les effets-spéciaux s'y sont perfectionnés à travers leur mobilité si bien que les boules de poil s'avèrent plus expressives qu'au préalable.


Ainsi, s'il faut bien avouer que l'intrigue ne renouvelle rien (tout est à nouveau concentré autour d'une simple chasse entre critters et humains - quand bien même Brad découvrira brièvement l'amour -), Mick Garris délocalise l'action au grand air (exit donc le huis-clos exigu du 1er opus) afin d'y apporter une petite touche d'originalité et de fraîcheur (notamment en renouvelant l'action auprès d'une église, d'un champs et d'une entreprise alimentaire). Plus généreux aussi quand aux apparitions récurrentes des critters affamés de chair humaines, certaines séquences demeurent plaisamment facétieuses dans leur désir d'y plagier modestement Gremlins de Joe Dante. Enfin un dernier mot spécialement "badin" pour la métamorphose faciale d'un des 2 chasseurs de prime endossant la carrure d'une playmate plantureuse pour nous émoustiller ! Et cela fonctionne plutôt bien sous l'impulsion gestuelle de l'actrice Cynthia Garris se prêtant au jeu (semi-parodique) de la caricature folichonne avec un naturel improvisé ! Tant et si bien que l'on regrette amèrement son sacrifice causé lors de l'ultime demi-heure.


Une suite tout bonnement récréative donc, aussi ludique que son modèle, aussi naïf soit son contenu volontairement intelligible et éculé. 

Ci-joint la chronique du 1er volet: https://brunomatei.blogspot.com/2020/05/critters.html

*Bruno
3èx

lundi 1 juin 2020

Amsterdamned

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Dick Maas. 19883. 1h53. Hollande. Avec Huub Stapel, Monique van de Ven, Serge-Henri Valcke, Tanneke Hartzuiker, Wim Zomer

Sortie salles France: 8 Juin 1988. Hollande: 11 Février 1988

FILMOGRAPHIE: Dick Maas est un scénariste, réalisateur, producteur et compositeur hollandais né le 15 Avril 1951 à Heemstede (Pays-Bas). 1977: Picknick. 1977: Adelbert. 1981: Rigor Mortis. 1983: L'Ascenseur. 1986: Les Gravos. 1988: Amsterdamned. 1992: Flodder in Amerikia ! 1995: Les Lavigueur 3: le retour. 1999: Issue de secours. 2001: L'Ascenseur, niveau 2. 2003: Long Distance. 2004: Zien (video). 2010: Saints.


Reconnu par l'Ascenseur et son Grand Prix à Avoriaz, l'hollandais Dick Maas poursuit le genre horrifique avec Amsterdamned. Un psycho-killer efficacement mené à défaut d'y transcender le genre si bien que Dick Maas possède ce sens du divertissement grâce à son rythme soutenu fertile en rebondissements, fausses pistes et poursuites endiablées. A cet égard, celle à moto puis surtout en hors-bord demeurent très impressionnantes de par l'impression de vitesse cinglante que génère un montage habilement millimétré suivi de cascades finales décoiffantes. Exploitant parfaitement le cadre naturel d'Amsterdam et ces ruelles touristiques, Dick Maas compte également sur la bonhomie de ces interprètes (on retrouve l'affable Huub Stapel, le héros de l'Ascenseur en flic obstiné) pour rendre l'intrigue attractive au sein d'une tension urbaine galopante. Ainsi, en y dosant habilement l'action, le suspense, l'horreur, l'humour et la romance au gré de clichés connus, Amsterdamned ne cède jamais à l'ennui même si on regrette que l'identité du coupable soit aussi anodine. Quant à son concept du tueur aquatique, à 2 doigts de sombrer dans le ridicule, il s'avère assez vraisemblable et d'une originalité couillue, notamment en parvenant à susciter une appréhension palpable lors de ces brèves apparitions en vue subjective (ou lors de quelques jump scare parfois réussis). Un bon divertissement donc au capital sympathie factuel.


*Bruno
3èx

vendredi 29 mai 2020

Le Chien des Baskervilles

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Hound of the Baskervilles" de Terence Fisher. 1959. Angleterre. 1h27. Peter Cushing, André Morell, Christopher Lee, Marla Landi, David Oxley, Francis De Wolff, Miles Malleson, Ewen Solon, John Le Mesurier, Helen Goss, Sam Kydd...

Sortie France: 23 décembre 1959.  U.S.A: 03 juillet 1959. Royaume-Uni: 4 Mai 1959.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay , 1960 : Les Maîtresses de Dracula , 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou , 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort , 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 :  Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme , 1968 : Les Vierges de Satan , 1969 : Le Retour de Frankenstein , 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.



Conan Doyle chez l'écurie Hammer. 
En 1959, la célèbre société de production anglaise Hammer entreprend d'adapter le fameux roman d'Arthur Conan DoyleLe Chien des Baskerville sous la houlette du grand Terence Fisher. Ce roman publié pour la première fois dans le Strand Magazine en 1901 et 1902 est d'autre part l'aventure la plus connue de Sherlock Holmes. Mais mésestimé dans les pays anglo-saxons (le film ne rencontre pas le succès public) et initialement prévu pour une série de plusieurs longs-métrages portant la signature de Doyle pour la narration, la Hammer dédaigne le projet pour l'abdiquer définitivement. La raison la plus vraisemblable émane que ces récits policiers à suspense se prêtaient assez mal avec le genre Fantastico-gothique que la firme anglaise créa avant tout pour dépoussiérer le bestiaire des classiques de la UniversalLe pitchEn l'an 1790, en Angleterre, un tyran richissime, sir Hugo de Baskerville, fait régner la loi et la terreur auprès de la population locale. Une nuit, après une soirée de beuverie, il décide avec ses chiens de chasse de se lancer à la poursuite d'une paysanne en fuite qu'il eut retenu prisonnière dans son château. C'est dans les landes environnantes que l'homme sanguinaire retrouve sa proie pour la poignarder de sang froid. Mais un mystérieux hurlement raisonnant dans l'opacité de la nuit s'y fait soudainement écho. Quelques secondes plus tard, sir Hugo de Baskerville est mystérieusement dévoré par un animal sauvage. 

                                      

Ainsi, cet illustre prologue s'avère déjà un morceau de bravoure resté dans toutes les mémoires ! De par sa facture irrationnelle à la fois haletante et flamboyante, et sa brutalité se clôturant sur un meurtre d'une surprenante gratuité. Mais le pire est à venir lorsque notre mécréant Hugo de Baskerville se fera déchiqueté (hors-champ !) par ce mythologique monstre surgi de nulle part. Scrupuleusement détaillée en y prenant son temps à nous présenter ses personnages, l'intrigue s'oriente rapidement vers l'investigation policière menée avec charisme dandy par un duo de gentlemans. Peter Cushing se fondant dans la stature scientifique de Sherlock Holmes avec persuasion finaude, sens aiguisé de l'observation et aptitude insolente à provoquer divers suspects afin de mieux résoudre ses énigmes en suspens. Secondé par Christophe Lee, il s'avère un chouilla en retrait pour endosser un lord venu tout droit des Etats-Unis afin d'hériter du manoir. Néanmoins, il reste tout de même imposant et convaincant (notamment auprès de son charisme sombrement distingué) lors de ses interrogations perplexes. Et ce au moment même de céder à l'amour d'une paysanne taciturne asservie par un père psycho-rigide. Ainsi donc, pour épicer le genre, l'enquête policière formellement mise en scène s'octroie d'un esthétisme gothique à tomber à la renverse ! En y privilégiant notamment en intermittence les couleurs rutilantes afin de renforcer la nature horrifico-fantastique de son argument de base savamment mis en place. A l'instar du manoir ensorcelant à l'architecture saillante, de l'immensité de la lande parfois nappée de brume au sein d'une nuit feutrée, de cette mine désaffectée renfermant un danger insidieux, des ruines antiques auquel un sacrifice humain vient d'avoir lieu sur une roche ensanglantée, ou encore de ses sables mouvants éclipsés par des sentiers broussailleux. Bref, le spectacle onirique demeure constamment envoûtant parmi la subtilité d'une intrigue à suspense jouant avec la peur du monstre tapi dans l'ombre.


Le monstre de la Lande. 
Sobrement interprété par nos gentlemens de la Hammer et mis en scène avec une classe épurée auprès d'un Terence Fisher fidèlement impliqué, Le Chien des Baskerville transcende tout en fulgurance formelle son captivant récit autour d'un tortueux enjeu de cupidité punitive. Charnel, sensuel, féerique et inquiétant de par son imagerie occulte à damner un saint, il demeure une réussite flamboyante sous l'impulsion d'une épouvante séculaire suggérant plus qu'elle ne montre. Un parti-pris expectatif afin de mieux nous ébranler lors de sa brutale révélation. Inextinguible donc de par sa pérennité immatérielle, tel le bon vin soigneusement conservé depuis des siècles au fond d'une cave. 

Note: C'est le premier long métrage mettant en scène les aventures de Sherlock Holmes à être filmé en couleur.

*Bruno
13.01.11. 334 v
29.05.20. 4èx

jeudi 28 mai 2020

Critters

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

de Stephen Herek. 1986. U.S.A. 1h26. Avec Dee Wallace, M. Emmet Walsh, Billy Green Bush, Scott Grimes, Nadine Van Der Velde, Don Keith Opper, Billy Zane.

Sortie salles France: 10 Septembre 1986

FILMOGRAPHIEStephen Herek est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 10 novembre 1958 à San Antonio, au Texas (États-Unis).1986 : Critters. 1989 : L'Excellente Aventure de Bill et Ted. 1989 : L'Enfant au pouvoir merveilleux (téléfilm). 1991 : Panique chez les Crandell. 1992 : Les Petits Champions. 1993 : Les Trois Mousquetaires. 1995 : Professeur Holland. 1996 : Les 101 dalmatiens. 1998 : Mister G. 2001 : Rock Star. 2002 : 7 jours et une vie. 2003 : Young MacGyver (TV). 2005 : Garde rapprochée. 2008 : Picture This (vidéo). 2009 : Dead Like Me: Life After Death (vidéo). 2009 : Bleu d'enfer 2. 2010 : Duo de glace, duo de feu (Téléfilm). 2011 : Le Chaperon. 2015 : La Fabuleuse Gilly Hopkins. 2019 : Same Time, Next Christmas (Téléfilm).


Démarquage bisseux de Gremlins distribué par New Line CinemaCritters assure le divertissement bonnard sous le pilier d'une attachante série B truffée de trognes accortes. Ainsi, si le pitch reprend à peu de choses près le cheminement de Gremlins à travers son huis-clos de survie qu'une famille tente de contrecarrer après avoir été assiégée par des boules de poil sardoniques, Critters pallie sa moisson de clichés de par l'inventivité de situations aussi cocasses qu'extravagantes. Et ce en y incluant également une touche d'anticipation appropriée afin de divertir de manière un peu moins caricaturale de par son influence assumée pour Gremlins. Tant auprès de l'expédition des 2 chasseurs de prime aux visages dysmorphiques explosant tout sur leur passage (et de manière complètement gratuite !) avec leurs armes customisées, de la mobilité torsadée des critters éjectant de leur fourrure des fléchettes empoisonnées sur leurs proies, que du monstre disproportionné lors du final pyrotechnique   

                                     

Qui plus est, de par son casting de seconds-couteaux aux visages familiers, l'aventure horrifique s'alloue d'une réelle empathie pour ces personnages aux valeurs humaines, de par leur unité tant familiale qu'amicale (notamment auprès des rapports amiteux entre Brad et du benêt Charlie en initiation héroïque). On regrette toutefois un tantinet le jeu surjoué de Dee Wallace Stone en maman dépressive un peu trop névralgique lors de ses éclairs de panique. Mais conjuguant de par sa modeste efficacité du budget low-cost humour, tendresse, action et horreur afin de contenter les fans de GremlinsCritters ne serait pas aussi sémillant sans la crédibilité de ses trucages donnant chair à ses boules de poil avec une attention scrupuleuse. Tant et si bien qu'encore aujourd'hui on reste fasciné comme des bambins à contempler leurs pitreries sardoniques par le biais d'une inventivité en roue libre. Stephen Herek parvenant notamment à relancer l'action intrépide en alternant la disparité de ses décors (domestiques et naturels) auquel les personnages divisés en clans finiront par s'unifier pour leur enjeu de survie. 


Dénué d'aucune prétention à travers son climat fantastique aussi léger qu'extravagant appuyé d'un cast vertueux que l'on croirait issu d'un métrage de SpielbergCritters n'a rien perdu de son charme à travers son cocktail vitaminé de genres éclectiques que Stephen Herek est parvenu à mettre en images avec une dérision modestement imaginative.

*Bruno
08.01.20
28.05.20. 4èx 

mardi 26 mai 2020

Cat's eye

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Lewis Teague. 1985. U.S.A. 1h34. Avec Drew Barrymore, James Woods, Alan King, Kenneth McMillan, Robert Hays, Candy Clark, James Naughton.

Sortie salles France: ? U.S: 12 Avril 1985

FILMOGRAPHIE: Lewis Teague (né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis) est un réalisateur, monteur, acteur et directeur de la photographie américain. 1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator. 1982: Fighting Back. 1983: Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy Seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.


Film à sketchs mésestimé et oublié si bien qu'il fut d'ailleurs privé de sortie salles dans l'hexagone, Cat's Eye mérite à être réévalué sous la mainmise de l'habile faiseur Lewis Teague (Cujo, l'Incroyable Alligator, le Diamant du Nil). Car en transposant à l'écran 2 nouvelles de Stephen King tiré de son roman Danse Macabre, et en y créant une 3è histoire spécialement conçue pour le ciné, Cat's Eye fleure bon la série B bonnard à travers son esprit sarcastique dénué de complexe. Le palme du plus fun et loufoque revenant au premier segment endossé par James Wood. Il y joue le rôle d'un fumeur invétéré tentant de stopper son addiction dans un centre de désintox aux méthodes aussi drastiques que démesurées. Doux euphémisme eu égard de l'absurdité d'un concept dictatorial jouant sur l'intimidation et le chantage des proches de leur patient prochainement soumis à une torture à la fois morale et corporel si ce dernier aurait le vice d'en griller une. Débordant d'humour vitriolé et d'inventivité débridée, cette première histoire jouit d'un climat de folie permanent, notamment si je me réfère aux hallucinations hilarantes du patient lors du dîner galant.


Le second sketch relate la terrible vengeance d'un gangster septuagénaire auprès de l'amant de son épouse. Pour ce faire, celui-ci devra opérer le tour de l'immeuble en arpentant la corniche, et ce après avoir négocié un cruel dilemme avec son tortionnaire rupin. Coeurs fragiles réfractaires au vertige, abstenez vous (j'en fais parti !) car Lewis Teague s'y entend habilement pour nous provoquer une frousse viscérale lorsque la victime confinée à haute altitude s'efforce de parfaire son parcours du combattant à travers une série d'épreuves aussi insidieuses que météorologiques. Et si ce dilemme aussi sadique qu'improbable ne convainc qu'à moitié quant au consentement un peu trop facile de la victime, sa grande efficacité émotionnelle nous fait vite omettre son manque de crédibilité, notamment grâce au jeu à contre-emploi de Robert Hays (l'inoubliable luron de Y'a t-il un pilote dans l'avion ?) à la force d'expression résignée.


Enfin l'ultime segment illustre le calvaire d'une fillette amoureuse des chats mais en proie depuis quelques jours à la terrible menace d'un lutin s'efforçant chaque nuit de lui gober son énergie vitale. Alors que les parents ne sont guère enthousiastes à l'idée d'adopter un chat vagabond (cet animal traversa d'ailleurs chaque sketch pour parvenir à l'appel au secours télépathique de la fillette), celui-ci prénommé "général" fera tout pour la protéger de la menace sournoise. Oh combien ludique d'un point de vue strictement formel, cet ultime épisode s'avère aussi fun et réjouissant qu'un Gremlins (ou plutôt qu'un Critters) grâce à la modestie de ces trucages à la fois très efficaces et émoustillants. Tant et si bien que l'on attend avec ferveur l'apparition prochaine du lutin d'autant plus cruel et immoral lorsqu'il souhaite intenter à la vie d'une innocence infantile. A travers le climat féérico-macabre de ses péripéties endiablées, on apprécie le dynamisme du montage lorsque le chat et le lutin se poursuivent dans la chambre lors d'un affrontement épique exploitant habilement ces décors mobiliers. On peut également souligner l'attachante présence de Drew Barrymore de par sa candeur naturelle dénuée de fard et celle de Candy Clark en maman arbitraire quant à l'intrusion (faussement hostile) du chat dans leur demeure.


Série B correctement réalisée et jamais ennuyeuse d'après 3 sketchs bonnards, Cat's Eye remplit modestement le cahier des charges à travers son intégrité de nous tailler un divertissement sans prétention bougrement badin (voir parfois même hilarant quant au 1er segment totalement vrillé). 

*Bruno
2èx

lundi 25 mai 2020

Les Pirates de l'île sauvage

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Nate and Hayes" de Ferdinand Fairfax. 1983. U.S.A/Nouvelle Zélande. 1h40. Avec Tommy Lee Jones, Michael O'Keefe, Max Phipps, Jenny Seagrove, Grant Tilly, Bruce Allpress.

Sortie salles France: 27 Juin 1984. U.S: 18 Novembre 1983

FILMOGRAPHIEFerdinand Fairfax est un réalisateur et scénariste américain né le 1er Aout 1944 à Londres, décédé le 7 Mars 2008. 1983: Les Pirates de l'île sauvage. 1988: The Rescue. 1990: The Secret Life of Ian Fleming (Téléfilm). 1996: True Blue. 1998: Frenchman's Creek (Téléfilm). 1999: In the Name of Love (Téléfilm). 2003: Un amour absolu (téléfilm).
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Un sympathique film d'aventures classiques, dispensable certes, mais efficacement mené et assez fringant quant à la complémentarité solidaire des interprètes. On est tout de même surpris du classicisme du scénario venant de la part de l'illustre cinéaste John Hughes.

*Bruno


Ci-joint la critique de Libellool publiée le 22 décembre 2015 sur Senscritique:
À une lointaine époque où Tommy Lee Jones tournait essentiellement pour la télévision et disposait encore d'un nez normalement proportionné, on peut trouver ce petit film de pirates sans prétention. Mais l'appellation "film d'aventure" est plus correcte, car la trame se déroule aux dernières heures de la piraterie et les bateaux comme les costumes ont beaucoup moins de gueule qu'à l'âge d'or de cette vocation.

L'histoire est très classique, avec une jeune fiancée qui se fait enlever par de vilains pirates et qui sera, à un moment donné, captive de sauvageons (dans une scène copiée dans King Kong). Malgré cette prévisibilité, on passe un bon moment grâce aux paysages exotiques, un rythme qui fonctionne (même si parfois, ce n'est pas trop ça) et quelques bonnes idées.

Je n'aurais jamais imaginé Tommy Lee Jones dans un rôle de ce genre (et surtout si jeune, car je pensais qu'il avait toujours été vieux). Comme quoi avec le cinéma, on n'est jamais au bout de ses surprises...


P.s. : Notons que la saga Pirates des Caraïbes (le premier opus surtout) a dû pas mal s'inspirer de ce film, notamment pour le triangle amoureux et quelques scènes qui se ressemblent méchamment.

Note: 6/10

vendredi 22 mai 2020

Pyromaniac

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site zonebis.com

"Dont' go in the house" / "The Burning" de Joseph Ellison. 1979. U.S.A. 1h23/1h32 (version Uncut). Avec Dan Grimaldi, Robert Osth, Ruth Dardick, Charles Bonet, Bill Ricci, Dennis Hunt.

Sortie salles U.S: 28 Mars 1980

FILMOGRAPHIEJoseph Ellison est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1948 à Manhattan. 1979: Pyromaniac. 1986: Joey


Auteur de deux uniques longs-métrages, Joseph Ellison marqua au fer rouge une génération de vidéophiles avec son premier essai directement sorti en VHS dans l'hexagone. Car modeste série B centrée sur l'introspection intime d'un schizophrène, Pyromaniac véhicule une fascination morbide auprès du dangereux pyromane de par l'ambiance putride émanant de son pavillon parental jalonné de cadavres momifiés. Le pitchOuvrier dans un atelier de soudure, Donald Kohler sombre dans la folie à la suite d'un grave incident survenu sur l'un de ses collègues de travail. Si bien que par inadvertance, ce dernier s'est retrouvé prisonnier des flammes par la faute d'un combustible explosif. Choqué et fasciné par cet évènement accidentel, Donald part rejoindre son foyer mais découvre horrifié le décès fortuit de sa mère d'une cause naturelle. Enfin libre de la tyrannie qu'elle exerçait sur lui depuis son enfance, il décide d'investir les ruelles malfamées de son quartier pour cautériser les femmes pécheresses. Ce qui interpelle aussitôt le spectateur à la vision de Pyromaniac, c'est sa verdeur employée, la manière à la fois radicale et vériste que le metteur en scène cultive afin de crédibiliser les exactions meurtrières du pyromane sexuellement refoulé. Pour preuve, son homicide intenté à la première victime démunie (elle se retrouve embrigadée, dénudée et enchaînée en interne d'une pièce blindée) s'avère d'un rigoureux sadisme, renforcée d'effets spéciaux plutôt réalistes si bien que nous avions la réelle impression que la victime moribonde se consume littéralement sous nos yeux sous l'embrasement de flammes lui léchant tout le corps ! Ainsi, à l'instar d'un docu vérité, Joseph Ellison s'emploie avec efficacité à nous faire partager la quotidienneté morbide du dangereux schizophrène toujours plus contrarié par ces hallucinations et délires de persécution auprès d'une gente féminine aguicheuse ou railleuse.


L'atmosphère putride régie au sein de sa vaste résidence familiale s'emparant du sens olfactif du spectateur avec une rigueur étouffante. Si bien que ce huis-clos gothique exalte un parfum de renfermé toujours plus factuel eu égard des macchabées disséminés en interne des chambres. Tant à l'étage de la pièce où résidait sa mégère abusive que dans le salon où trois cadavres putréfiés y ont été disposés sur chacun des fauteuils. Qui plus est, de par sa bande-son à la fois ténébreuse et bourdonnante; l'écho d'une voix délétère que seul le tueur perçoit dans sa psyché torturée renforce à merveille le malaise imposé à son état de contrariété. Notamment de par son impuissance à ne pouvoir refréner ses pulsions psychotiques faute de son enfance maltraitée. Si bien que les sévices corporels autrefois infligés sur lui que l'on découvre via l'entremise de flash-back, ainsi que son appel au secours qu'il s'empresse ensuite d'invoquer auprès du prêtre paroissial nous suscitent néanmoins une certaine forme d'empathie, voire même de pitié dans sa solitude démunie ! De manière instinctive, on songe alors à l'illustre Maniac de Lustig à peine sorti quelques mois plus tard dans les salles obscures ! Tant pour le portrait commun imparti à une victime de maltraitance infantile, pour l'aura feutré de son climat poisseux que de son parti-pris documenté à explorer un profil psychotique afin de susciter un malaise cérébral irréfragable. Notamment en se référant à son final tragique à nouveau étrangement similaire au destin de Frank Zitto, si bien que le pyromane, également soumis au délire hallucinatoire, demeure persécuté par la résurrection de cadavres revanchards (là encore, les maquillages mortifères s'avèrent saisissants de réalisme nécrosé !) en guise de rédemption.


A la fois poisseux, malsain, malaisant, inquiétant et étouffant, Pyromaniac y transcende un sentiment d'angoisse permanent pour le spectateur épris de fascination et de répulsion à sonder les arcanes d'un esprit schizophrène. Outre son incroyable ambiance cafardeuse à l'aura macabre perméable, l'interprétation habitée de Dan Grimaldi s'avère aussi saisissante que celle de Joe Spinnel (oui j'ose la comparaison !) en pyromane purificateur partagé entre désir de rédemption et pulsion du châtiment. En l'occurrence, ce chef-d'oeuvre underground (défendu bec et ongle par Mister  Tarantino !), véritable manifeste anti-maltraitance infantile, n'a rien perdu de son acuité olfactive au gré d'une descente aux enfers brillamment dénuée de complaisance (tout l'inverse des dérives graphiques du chef-d'oeuvre de Lustig). Une référence incontournable donc à imprimer dans l'encyclopédie du cinéma horrifique (auteurisant). 

*Donny Kohler
22.05.20. 5èx
14.05.13. 156 v