Diffusé sur Netflix le 24 Octobre 2022. Sortie salles Espagne: 9 Septembre 2022
FILMOGRAPHIE: Ignacio Tatay est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol. 2022: Jaula.
Diffusé sur Netflix le 24 Octobre 2022. Sortie salles Espagne: 9 Septembre 2022
FILMOGRAPHIE: Ignacio Tatay est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol. 2022: Jaula.
Sortie salles France: 19 Mars 1948. U.S: 6 Septembre 1946
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Un chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock illuminé du duo Gary Grant / Ingrid Bergman transperçant l'écran à chacun de leur aparté intime. Gary Grant endossant dans une expression orgueilleuse l'amant taiseux n'osant avoué son amour pour Alicia enrôlée afin d'espionner un collaborateur de son père, espion nazi tout juste incarcéré pour une peine de 20 ans. Pour se faire, elle est contrainte de le séduire afin de découvrir ce que renferme sa cave à vin. Ingrid Bergman se fondant dans le corps de cette femme éperdument amoureuse mais doutant peu à peu des sentiments de Devlin de par son comportement à la fois détaché et sévère. Ce couple glamour partagé entre la rédemption, le doute et la déception dégage donc une incroyable alchimie romantique au fil de leur évolution morale malmenée par leur stratégie d'espionnage, et ce jusqu'au péril de leur vie. Mais la passion des sentiments que nous retransmettent avec grâce impériale les acteurs est notamment sublimée du génie de la mise en scène du maître du suspense dirigeant brillamment ses acteurs car autopsiant leurs profils en plan serré avec un art consommé du détail expressif tantôt exalté tantôt sentencieux. Vénéneux jeu de dupe et de séduction autour du spectre du nazisme (alors que le métrage fut tourné 1 an après la fin de la seconde guerre mondiale), les Enchaînés est une superbe romance à suspense "contemplative" dans la mesure où la mise en scène d'Hitchcock sublime (avec tant de circonspection) les ressorts de son intrigue en suspens au sein d'une facture monochrome envoûtante.
*Bruno
Sortie salles France: 7 Janvier 1987
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 7 Avril 1939. 1963: Dementia 13. 1966: Big Boy. 1968: La Vallée du Bonheur. 1969: Les Gens de la pluie. 1972: Le Parrain. 1974: Conversation Secrète. Le parrain 2. 1979: Apocalypse Now. 1982: Coup de coeur. 1983: Outsiders. Rusty James. 1984: Cotton Club. 1986: Peggy Sue s'est mariée. 1987: Jardins de Pierre. 1988: Tucker. 1989: New-York Stories. 1990: Le Parrain 3. 1992: Dracula. 1996: Jack. 1997: L'Idéaliste. 2007: l'Homme sans âge. 2009: Tetro. 2011: Twixt.
Succès international en dépit de ses 425 984 entrées dans l'hexagone, Peggy Sue s'est mariée est une merveille de tendresse, de poésie et de fantaisie, le pendant romantique du célèbre Retour vers le Futur de Zemeckis si j'ose parfaire ce parallèle. Francis Ford Coppola déclarant sa flamme aux sixties lorsque Peggy se retrouve projetée dans cette époque florissante après s'être évanouie en 1985 lors d'un bal de commémoration lycéenne. Ainsi, depuis son récent divorce avec son amour de jeunesse Charlie, Peggy revit à nouveau ses premiers émois sentimentaux en tentant cette fois-ci de réparer ces erreurs d'être tombée amoureuse trop tôt de celui-ci. Un jeune utopiste féru de rock and roll dans sa quête de s'imposer chanteur reconnu du showbiz qu'endosse le juvénile Nicolas Cage à l'aide d'une force tranquille à la fois naïve, attendrissante puis fébrile eu égard de ses sentiments galvanisants pour sa muse fréquemment versatile jusqu'aux crépages de chignon.
C'est donc un magnifique récit romantique que nous cultive sur un plateau d'argent Francis Ford Coppola, une trajectoire initiatique à travers ses thématiques du souvenir, de l'adultère, du doute, de la rédemption et de la peur de l'échec que Kathleen Turner transcende de sa présence incandescente en jeune femme anachronique ballotée entre craintes, tendresse et appréhension à jeter son dévolu sur le prétendant méritant. Celle-ci illuminant l'écran à chacune de ses apparitions fantaisistes (elle se retrouve dans la peau d'une lycéenne 25 ans plus tôt !), dans la mesure où elle parvient véritablement à nous communiquer ses sentiments contradictoires et de nous immerger dans sa psyché à la fois mélancolique et torturée à revivre les plus beaux instants de sa jeunesse (notamment auprès de la nouvelle rencontre de ses jeunes parents et grands-parents) que Coppola idéalise entre tendresse des souvenirs (jusqu'aux moindres détails d'objets familiers qui nous restent gravés dans un coin de l'encéphale). Le film, métaphysique en filigrane (on y traite également de métempsychose, on laisse planer le doute sur le rêve et le voyage temporel), exprimant une immense tendresse pour le désir amoureux que tout un chacun demeure incapable de maîtriser quant à l'évolution positive ou négative de leur destinée.
Tout cela étant traité avec une sensibilité épurée eu égard de son vortex émotionnel nous agrippant doucement à la gorge sans que le spectateur ne s'aperçoive de son alchimie surnaturelle qu'on ne peut contrôler. Peggy Sue s'est mariée conjuguant avec un brio jamais outré ou complaisant les composantes d'humour, de romance, de science-fiction et (surtout) de tendresse sous l'impulsion d'une Kathleen Turner touchée par la grâce de son passé retrouvé. Le spectateur s'identifiant à ses émotions chétives en se remémorant ses propres souvenirs afin d'éventuellement réparer ses propres failles et erreurs que nous commettons tous dans le passé afin de mieux converger sa destinée à la réussite. Or, ici, quand on s'adresse à la valeur de l'amour, aucun prophète n'est apte de répondre à nos hésitations, nos craintes et nos espoirs, même si la force de caractère et la maturité constituent des outils substantiels pour éviter de louvoyer vers des cheminements rugueux. A revoir d'urgence donc, si bien que l'on peut parler de chef-d'oeuvre universel, hymne au vertige de l'amour (euphémisme !) reconstitué ici à travers nos souvenirs candides. Et personnellement, j'en sors commotionné, faute d'une charge émotionnelle d'une expressivité inattendue.
National Board of Review Awards 1986 : meilleure actrice pour Kathleen Turner et Top Ten Films10
BMI Film and TV Awards 1987 : BMI Film Music Award pour John Barry
American Society of Cinematographers Awards 1987 : meilleure photographie d'un long métrage pour Jordan Cronenweth
Sortie salles France: 27 Juin 1951. U.S: 7 Juillet 1950
FILMOGRAPHIE: Jacques Thomas, dit Jacques Tourneur est un réalisateur français, né à Paris 12e, le 12 novembre 1904 et mort à Bergerac (Dordogne) le 19 décembre 1977 (à 73 ans). 1931 : Tout ça ne vaut pas l'amour ou Un vieux garçon. 1933 : Toto ou Son Altesse voyage. 1933 : Pour être aimé. 1934 : Les Filles de la concierge. 1939 : They All Come Out. 1939 : Nick Carter, Master Detective. 1940 : Phantom Raiders. 1941 : Doctors Don't Tell. 1942 : La Féline. 1943 : Vaudou. 1943 : L'Homme-léopard. 1944 : Jours de gloire. 1944 : Angoisse. 1946 : Le Passage du canyon. 1947 : La Griffe du passé ou Pendez-moi haut et court. 1948 : Berlin Express. 1949 : La Vie facile. 1950 : Stars in my Crown. 1950 : La Flèche et le Flambeau. 1951 : L'enquête est close. 1951 : La Flibustière des Antilles. 1952 : Le Gaucho. 1953 : Les Révoltés de la Claire-Louise. 1955 : Le juge Thorne fait sa loi. 1955 : Un jeu risqué. 1956 : L'Or et l'Amour. 1957 : Rendez-vous avec la peur. 1957 : Poursuites dans la nuit. 1958 : La Cible parfaite. 1959 : Tombouctou. 1959 : La Bataille de Marathon. 1960 : Passage secret coréalisé avec George Waggner. 1961 : Fury River. 1963 : Le croque-mort s'en mêle. 1965 : La Cité sous la mer.
Plaisant de bout en bout
L'année 2018 débute et je continue mon cycle Jacques Tourneur grâce au très joli coffret que la TMC avait édité. Pour le coup, le cinéaste français change totalement de genre avec un film d'aventures, aux allures de capes et d'épées. La Flèche et le Flambeau est une sorte de Robin des Bois revisité, avec bien sûr des différences.
On prend un héros, défenseur des honnêtes gens et des citoyens, un méchant noble (quoique parfois assez nuancé), une belle dame issue de ce milieu de la noblesse mais attirée par le bandit et on obtient un film d'une heure trente assez agréable.
Il faut dire que le cinéaste a le bon ton de raconter l'histoire avec énormément de légèreté, permettant à Burt Lancaster et ses comparses de faire des cabrioles dignes du cirque. D'ailleurs, Lancaster, sportif de haut vol est féru de cabrioles de cirque. On retrouve notamment dans ce film Nick Cravat, ami d'enfance du comédien et qui joue Piccolo. Les deux comparses tourneront très souvent ensemble et mourront, toujours amis, la même année, en 1994. D'ailleurs, l'énergie déployée par les acteurs, le ton de la farce qui revient assez régulière fait qu'on peut adhérer assez facilement au film.
Si c'est parfois un peu daté dans certains effets, avec un accent un peu trop théâtral pour certaines choses, le film demeure franchement très plaisant de bout en bout. L'histoire est agréable, sympathique avec ses petits défauts aussi.
Il n'empêche que c'est finalement l'un des mes Jacques Tourneur préféré. Je le mets au même niveau que La Féline en ce qui concerne l'intérêt évoqué chez moi. Un bon petit moment de cinéma, sublimé par le Technicolor.
Ecrit par Batman1985 (sens critique)
Film de cape et d'épées et d'arcs et de flèches et de collants verdâtres moule-burnes et de sourires aux dents blanches ultra-brite.
Tourneur semble se parer de la panoplie du faiseur hollywoodien en nous livrant là un technicolor gai, virevoltant, bien fait mais sans élément particulier, sortant de l'ordinaire du film d'action de l'époque.
Le jeune Lancaster et ses copains du cirque utilisent à merveille les jeux du cirque. Le monde des acrobates dont il est issu est ici largement mis à contribution. Il est étroitement associé au scénario. Funambules, acrobates, sauteurs épatants font des numéros de cirque des scènes d'action originales. C'est bien là le composant essentiel du film.
Bon petit film, agréable, enjoué.
Ecrit par Alligator (sens critique)
7/10
Sortie salles France: 6 Avril 1983
FILMOGRAPHIE: Daniel Duval, né le 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine et mort le 9 octobre 2013 à Paris 10e, est un acteur, réalisateur et scénariste français.1974 : Le Voyage d'Amélie. 1976 : L'Ombre des châteaux. 1979 : La Dérobade. 1981 : L'Amour trop fort. 1983 : Effraction. 2006 : Le Temps des porte-plumes.
Totalement oublié de nos jours (on comprend pourquoi à la revoyure) et peu diffusé à la TV; Effraction est une étrange curiosité franchouillarde au cachet bis gentiment sympathique. Tout du moins auprès de la génération 80 qui sait apprécier les oeuvres mineures dénuées de prétention et tournées avec une volonté de bien faire aussi malhabile soit la réalisation de Daniel Duval (lui qui se fit pourtant connaître avec le percutant La Dérobade auquel il était également acteur). Ponctué de séquences saugrenues (notamment auprès de la posture lunaire de certains seconds-rôles et figurants, avec en sus l'apparition surprise du jeunot néophyte Florent Pagny), Effraction dégage une certaine ambiance provinciale symptomatique de son époque dans lequel il fut conçu. Et ce en dépit d'une intrigue étique sans surprise (probablement le gros point noir) que l'on reluque toutefois sans trop d'ennui grâce à sa simplicité naïve.
Si bien que l'on est surtout attaché à la présence toute à fait convaincante du couple avenant Bruno Kremer / Annie Girardot auprès de leurs étreintes sentimentales, quand bien même Jacques Villeret surjoue fréquemment en braqueur / preneur d'otage psychopathe dans un rôle à contre-emploi dont il peine à faire omettre l'acteur comique que l'on a coutume de fréquenter. Parfois même involontairement drôle (à l'instar de son look grossier quand il joue le braqueur), l'acteur hystérise notamment sa posture criminelle à travers des éclairs de violence grand-guignolesques peu réalistes mais ludiques de par sa surenchère appuyée. Dispensable évidemment mais parfois séduisant (surtout sa 1ère partie avant l'effraction dans l'hôtel) et quelque peu attachant par son côté foutraque et bricolé (à l'instar de son score métronome à la limite de l'autoparodie).
*Bruno
FILMOGRAPHIE: Sam Raimi est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 23 Octobre 1959 à Franklin, Etats-Unis. 1981: Evil-Dead. 1985: Mort sur le Grill. 1987: Evil-Dead 2. 1990: Darkman. 1993: Evil-Dead 3. 1995: Mort ou Vif. 1998: Un Plan Simple. 1999: Pour l'amour du jeu. 2000: Intuitions. 2002: Spi-derman. 2004: Spider-man 2. 2007: Spider-man 3. 2009: Jusqu'en Enfer. 2013: Le Monde fantastique d'Oz. 2022 : Doctor Strange in the Multiverse of Madness.
Et si l'intrigue, trop simpliste (inopinée rencontre puis affrontement entre un héros gaffeur, sa compagne qu'il tente maladroitement de courtiser et un duo de tueurs payés pour supprimer un amant infidèle) laisse peu de places au rebondissements, l'implication attentionnée de Raimi (tant niveau technique que formel, accompagné d'une photo rutilante) entouré d'une poignée d'acteurs festifs en roue libre rendent l'attraction franchement fougueuse en faisant fi de toute prétention. Sorte de grand huit lancé à vive allure, Mort sur le Grill demeure donc un flamboyant hommage aux cartoons de notre enfance, particulièrement Tex Avery, à travers son inventivité à corps perdu que Raimi relance sans cesse dans une formulation sémillante. Tous les protagonistes s'en donnant à coeur joie à se courser et se cogner au gré de mimiques sciemment surjouées. Généreusement bonnard, lunatique, frétillant, hystérique et badin au sein d'une scénographie alambiquée parfois incroyablement maitrisée (la poursuite finale sur bitume déménage en diable !); Mort sur le Grill ne pourrait décevoir que les pisse-froids, les dépressifs et rabats joie ayant notamment égaré en cours de chemin leur âme d'enfant.
Sortie salles France: 18 Avril 1984. U.S: 4 Novembre 1983
FILMOGRAPHIE: Sam Peckinpah est un scénariste et réalisateur américain, né le 21 Février 1925, décédé le 28 Décembre 1984. 1961: New Mexico, 1962: Coups de feu dans la Sierra. 1965: Major Dundee. 1969: La Horde Sauvage. 1970: Un Nommé Cable Hogue. 1971: Les Chiens de Paille. 1972: Junior Bonner. Guet Apens. 1973: Pat Garrett et Billy le Kid. 1974: Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia. 1975: Tueur d'Elite. 1977: Croix de Fer. 1978: Le Convoi. 1983: Osterman Week-end.
Déprécié par le public et la critique à l'époque, même si Starfix le sacralisa "choc du mois" au sein de leur revue, Osterman Week-end est un splendide thriller maudit même si beaucoup mieux considéré aujourd'hui depuis sa sortie Dvd commercialisée chez nous et ailleurs. Fort d'un casting irréprochable (on y croise dans un élan spontané Rutger Hauer, John Hurt, Craig T. Nelson, Dennis Hopper, Chris Sarandon, Meg Foster, Helen Shaver) et d'une mise en scène solide, même si non exempt de couacs, maladresses (lisibilité à désirer pour certaines séquences alors que d'autres restent très impressionnantes) et incohérences (l'imprudence de Fassett / John Hurt à manipuler ses moult caméras de video surveillance perfectibles puis son rendez-vous complaisant en catimini dans le hangar de Tanner), Osterman Week-end empreinte le schéma du survival domestique avec un art consommé de la singularité. Tant auprès de la pluralité des caméras de vidéosurveillance disséminées dans chaque pièce de la demeure de Tanner (véritable précurseur de la télé-réalité que Peckinpah dénonce ouvertement, notamment à travers la manipulation des images) que de son climat nocturne davantage trouble, anxiogène, étrange, inquiétant, pour ne pas dire à la lisière d'un surnaturel horrifique lorsque les tueurs mutiques, planqués derrière les bosquets; entrent en action avec leurs armes infra rouge.
Peckinpah distillant malaise sous-jacent et tension croissante au fil de la mission de Tanner acceptant d'épingler ses amis lors d'un week-end amical suite au compromis de l'agent de la CIA Fassett lui ayant prouvé plus tôt (via l'entremise de micros et de la vidéosurveillance) qu'ils s'avèrent des agents du KGB. Ainsi donc, face à la présence timidement affable de Tanner (Rutger Hauer, électrisant à travers son regard azur gagné par le doute, l'anxiété puis l'activité) accompagné de son épouse et de son fils en proie à l'interrogation, Osterman Week-end dégage un climat amical davantage insidieux sous l'impulsion de ses potentiels coupables davantage suspicieux du comportement de Tanner inscrit dans la réserve. La seconde partie du récit se transformant en chasse à l'homme alerte à travers ses règlements de compte revanchards superbement coordonnés d'une mise en scène attentionnée et d'un montage parfois en slow motion. Quant au dénouement salvateur dénonçant autant la manipulation politique que les effets pervers des médias et de notre addiction du médium, Osterman Week-end demeure l'avant-garde de notre nouvelle ère fallacieuse bâtie sur l'espionnage, le voyeurisme, le profit, la duperie, le mensonge, la mégalomanie.
Mené avec le brio qu'on lui connait pour son ultime réalisation, Sam Peckinpah signe ici l'une de ses oeuvres les plus singulières (avec le chef-d'oeuvre nécrosé Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia) au sein d'une mise en forme étrangement riche, foisonnante, fascinante. Avec ce que cela sous entend d'exubérance et de véhémence auprès de l'artillerie lourde des armes à feu et des caméras de surveillance monopolisant constamment l'écran avec une intensité subtilement trouble, gênante, interlope. A revoir absolument donc si bien que les multiples relectures (j'en suis à ma 3è) demeurent aussi fougueuses et passionnantes auprès de son pouvoir de fascination (parfois mélancolique quant au final en forme d'adieu) que Peckinpah imprime de sa présence fantomatique (il décèdera d'ailleurs 1 an après la sortie du film en fustigeant une dernière fois la lâcheté de certains producteurs avec qui il collabora).
*BrunoSortie salles France: 19 Avril 2000. U.S: 4 Février 2000
FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.
Box-Office France: 2 654 418 entrées
FILMOGRAPHIE: Scott Mann est un réalisateur et producteur britannique. 2005 : Down Amongst the Dead Men (co-réalisé avec Nick Rowntree). 2008 : The Tournament. 2015 : Bus 657 (Heist). 2018 : Final Score. 2022 : Fall.
Car il fallait oser opérer la gageure de maintenir en éveil l'intérêt du spectateur 1h47 durant avec comme seule unité de lieu une tour longiligne pharaonique et 2 actrices juvéniles monopolisant l'écran avec une force d'expression à la fois résiliente et désespérée eu égard des rebondissements censés qui irriguent leurs épreuves, alors qu'une majorité de spectateurs moins convaincus relèveront, à tort, quelques incohérences. Car après m'être renseigné, il faut savoir que, sans daigner spoiler ouvertement, l'élément capital du chargeur cellulaire utilisé à bon escient lors d'une action fatidique demeure tout à fait plausible (si si !). Dans la mesure où le réalisateur et ses techniciens chevronnés ont véritablement tenté l'expérience, juste avant l'amorce du tournage donc, pour redoubler d'authenticité à travers cette épreuve de survie tendue comme un arc. Vous voilà donc prévenus pour les sceptiques, quand bien même, si effectivement on peut aussi déplorer quelques clichés inhérents (mais rien de bien grave) et autres anicroches narratives, le twist final convergeant 15 minutes avant le générique nous permet de reconsidérer les actions antécédentes à travers un second niveau de lecture autrement plus crédible, réaliste, plus censé (notamment auprès d'un morceau de bravoure quelque peu disproportionné, quoique plausible d'après nos expertes en alpinisme). Et ce en renforçant l'attrait autrement bouleversant de cette descente aux enfers (après nous avoir éreinté les nerfs), véritable leçon de résilience, de bravoure et du dépassement de soi auprès d'une intensité dramatique que l'on ne voit pas arriver afin de clore cette hallucinante expérience humaine militant pour une éthique spirituelle. Celle de la valeur fructueuse du temps présent que tout un chacun devrait savourer au compte-goutte.
*Bruno
Sortie salles France: ?. U.S: 13 Octobre 1972
FILMOGRAPHIE: Lamont Johnson, né le 30 septembre 1922 à Stockton (Californie), aux États-Unis, et mort à Monterey (Californie), le 25 octobre 2010, est un réalisateur, acteur, producteur américain. 1967 : A Covenant with Death. 1968 : Kona Coast. 1968 : Call to Danger (TV). 1968 : European Eye (TV). 1969 : Haute tension dans la ville (TV). 1970 : My Sweet Charlie (TV). 1970 : L'Évasion du capitaine Schlütter. 1971 : Birdbath (TV). 1971 : Dialogue de feu. 1972 : Requiem pour un espion. 1972 : You'll Like My Mother. 1972 : Cet été-là (TV). 1973 : The Last American Hero. 1974 : Visit to a Chief's Son. 1974 : Exécuté pour désertion (TV). 1975 : Fear on Trial (TV). 1976 : Viol et Châtiment. 1977 : One on One (en). 1978 : Mais qui a tué mon mari ?. 1980 : Paul's Case (TV). 1980 : Off the Minnesota Strip (TV). 1981 : Crisis at Central High (TV). 1981 : Winchester et Jupons courts. 1981 : Otages à Téhéran (TV). 1982 : Dangerous Company (TV). 1982 : Life of the Party: The Story of Beatrice (TV). 1983 : Le Guerrier de l'espace. 1984 : Ernie Kovacs: Between the Laughter (TV). 1985 : Wallenberg: A Hero's Story (TV). 1986 : Unnatural Causes (TV). 1988 : Lincoln (TV). 1990 : The Kennedys of Massachusetts (feuilleton TV). 1990 : Voices Within: The Lives of Truddi Chase (TV). 1992 : Crash Landing: The Rescue of Flight 232 (TV). 1993 : La Chaîne brisée (TV). 1996 : The Man Next Door (TV). 1997 : Le Loup et le Raven (TV).
Inédit en salles en France, You'll like my mother est un sympathique petit thriller à suspense aussi mineur soit son contenu quelque peu prévisible. Sa qualité intrinsèque émanant de l'excellence de son cast (principalement Patty Duke en jeune maman résiliente embrigadée contre son gré) résolument impliqué dans leur trouble fonction "familiale" au sein d'un concept usurpateur dénué de rebondissement mais suffisamment bien mené et correctement réalisé pour passer un bon moment. Et s'il s'avère vite vu, vite oublié, on ne peut nier la sincérité de Lamont Johnson à surfer sur un climat gothique tendance hitchcockienne (alors que les plus jeunes songeront plutôt à raison à "Misery") sous l'impulsion de l'effet de suggestion au grand dam de rebondissements horrifiques parcimonieux. A découvrir donc d'un oeil curieux pour les amateurs de raretés oubliées, si bien que ce huis-clos enneigé ne manque ni de charme ni d'audace malsaine auprès de 2 séquences dérangeantes quant à l'enjeu de survie du nouveau-né molesté suite à un éprouvant accouchement de fortune.
Sortie salles France: 31 Octobre 1979. U.S: 12 Décembre 1980.
FILMOGRAPHIE: Roman Polanski est un réalisateur, producteur, comédien, metteur en scène de théâtre et d'opéra et scénariste franco-polonais américain. Il est né le 18 Août 1933 à Paris. 1962: Le Couteau dans l'eau. 1965: Répulsion. 1966: Cul de sac. 1967: Le Bal des Vampires. 1968: Rosemary's Baby. 1971: Macbeth. 1972: Week-end of a champion. 1972: Quoi ? 1974: Chinatown. 1976: Le Locataire. 1979: Tess. 1986: Pirates. 1988: Frantic. 1992: Lunes de fiel. 1994: La Jeune fille et la mort. 1999: La 9è porte. 2002: Le Pianiste. 2005: Oliver Twist. 2010: The Ghost Writer. 2011: Carnage. 2013: La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019 : J'accuse. 2022 : The Palace.
L'un se pliant aux exigences d'une idéologie catholique (il est fils de pasteur), l'autre se vautrant dans une forme de masochisme moral à humilier, manipuler, tromper une jeune vierge ne connaissant rien de la méchanceté des hommes dénués de vergogne. Le récit magnifiquement écrit nous dépeignant avec une sobre émotion prude le profil inoubliable de cette jeune métayère d'une candeur à fleur de peau (euphémisme). L'un des portraits les plus doux, épurés, torturés et désespérés que le cinéma nous ait offert sous l'impulsion d'un artiste au sommet de son art. Roman Polanski fignolant sa réalisation comme le transfigurait par exemple Kubrick avec Barry Lindon tant les plans s'apparentent à s'y méprendre à de véritables tableaux picturaux. Mais Tess ne serait pas aussi puissamment fulgurant sans le talent vertueux de Nastassia Kinski écrasant tout sur son passage de sa beauté suave inscrite dans la stricte virginité. De par l'innommable cruauté du récit épouvantablement décrit sans complaisance, on reste à la fois scotché, amer et interloqué par l'évolution morale de Tess perdant peu à peu tout espoir auprès de son chemin de croix tracé d'avance. L'actrice exprimant en toute réserve timorée une palette de sentiments à la fois mélancoliques, languides, sentencieux sans jamais se morfondre dans une sinistrose outrancière eu égard de la subtile conduite narrative dénuée de fioritures puisque en état de grâce.
D'un onirisme romantique à damner un saint (c'est d'ailleurs ce que nous dépeint réellement l'histoire !), Tess demeure l'emblème de la fragile intégrité à travers l'initiation rigoureuse de cette paysanne davantage lucide et en voie de rébellion (d'où ce final tragique !) auprès de la cruauté de ses amants tributaires d'une époque où machisme et fanatisme religieux prédominent les mentalités archaïques. Scandé de la partition lyrique de Philippe Sarde, Tess est probablement l'un des plus beaux films du monde en dépit de son immense cruauté intolérable. Il demeure donc néanmoins à déconseiller aux dépressifs tout en étant formellement recommandé aux cinéphiles purs et durs.
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