Photo empruntée sur Google, appartenant au site mazika2day.com
de Roar Uthaug. 2006. Norvège. 1h37. Avec Ingrid Bolso Berdal, Rolf Kristian Larsen, Tomas Alf Larsen, Endre Midtstigen, Viktoria Winge.
Sortie salles France: 5 Janvier 2010 (uniquement en Dvd et Blu-ray). Norvège: 13 Octobre 2006.
FILMOGRAPHIE: Roar Uthaug est un réalisateur, scénariste et producteur norvégien, né le 25 Août 1973 à Lorenskog dans le comté d'Akershus en Norvège.
1994: En aften i det gronne. 1996: DX13036. 1998: A fistful of kebab. 2002: Regjeringen Martin. 2006: Cold Prey. 2009: Le secret de la Montagne Bleue. 2012: Flukt (Dagmar).
Modeste série B venue de Norvège, directement sortie en support numérique chez nous, Cold Prey se réapproprie des codes du psycho-killer dans une narration éculée mais dont la foi des personnages débrouillards relance l'intrigue avec réelle efficacité. Confinant l'action dans le cadre hivernal de montagnes enneigées, puis celui, beaucoup plus restreint, d'un hôtel abandonné, Cold Prey dépeint l'expédition ludique d'un groupe de vacanciers partis skier dans les montagnes de Jotunheinem. Alors que l'un d'eux vient de se blesser grièvement la jambe en dévalant une pente en snowboard, ils réussissent par chance à faire escale dans une station abandonnée. Mais sur place, une menace tapie dans l'ombre les attend, sachant qu'ils vont avoir affaire aux exactions d'un dangereux psychopathe.
Ce pitch orthodoxe mainte fois traité depuis les modèles Black Christmas et Halloween, ne compte donc que sur l'efficacité des péripéties et rebondissements haletants pour captiver le spectateur immergé autour d'une nature réfrigérante. Mais à contre-courant d'un Vendredi 13 routinier, le film fait preuve d'intelligence pour exploiter les ficelles du "ouh fais moi peur !" dans un concours de circonstances malchanceuses plutôt convaincantes. Exploitant habilement les recoins inquiétants d'un hôtel désaffecté (l'ombre de Shining semble d'ailleurs planer au détour d'une vue d'ensemble !), le film distille d'abord une atmosphère ombrageuse assez séduisante pour attiser l'expectative, quand bien même la spontanéité rafraîchissante des protagonistes nous permet de nous attacher facilement à leurs caractères et de nous identifier à leurs vicissitudes. C'est d'ailleurs une des principales qualités du film d'avoir su "humaniser" ses personnages vigilants, couards ou valeureux par le jeu naturel de comédiens avenants. Les estocades meurtrières s'avérant notamment assez percutantes dans leur effet de brutalité et de stupeur, voires parfois même surprenantes dans les rebondissements aléatoires lorsque nos protagonistes sont appréhendés par surprise ou lorsqu'ils tentent de se défendre avec fraternité. Sur ce dernier point, je pense particulièrement aux deux derniers survivants rivalisant de stratégies de défense afin de ne pas se laisser alpaguer par les coups de pioche du tueur. En prime, une certaine empathie déjà suggérée au préambule est allouée à la cause du meurtrier lorsque l'épilogue nous dévoile ouvertement son visage et qu'un flash-back va lever le voile sur les véritables responsables de sa déficience mentale. Sans esbroufe sanglante et un savoir-faire dans la mise en scène, Roar Uthaug préfère donc se focaliser sur l'atmosphère anxiogène de son décor d'insécurité auquel nos protagonistes tentent de s'y extraire en tirant parti de leur ressource.
Avec modestie et aucune prétention, Cold Prey souhaite rendre hommage au psycho-killer parmi l'efficacité de situations horrifiques assez tendues et parmi la caractérisation humaine de survivants plein d'audaces et de bravoures pour se défaire de leur déveine. Il en résulte un sympathique survival un plus finaud que la traditionnelle du genre et assez bien géré dans sa réalisation circonspecte.
Bruno Matéï
2èx
Encore félicitations Bruno pour ta capacité récurrente a retranscrire le climat et le ton d'une œuvre avec quelques phrases bien senties .
RépondreSupprimerce cold prey fait parti de cette mouvance nordique dont j'ai pu lire une paire de commentaires sous un des tes liens(sous "morse" je crois) sur le supposé "phénoméne de mode du film de genre qui vient du froid " , et d’une certaine forme de complaisance a leurs égards (aux films nordiques, pas aux scribouilleurs enfonceurs de portes ouvertes de FB).
pour revenir a cold prey ,on ne peux pas se targuer d’être un vrai amateur de slasher , et renier ce triptyque . je suis a 110% derrière le genre que tu défends( moi aussi !) et ce cold prey l'honore dignement ! d'autant plus que la conjonction du froid et de l'horreur est plutôt une denrée rare , et depuis the thing et shining je suis complétement addict , et plutot frustré ! ce vendredi 13 glacé , m'a pourtant fait bouillir le sang ...le boogueyman est terrible et le climax en huis clos aux forts airs de shining rendent l'ensemble oppressant . La suite relance avec maestria et sans s’essouffler un suspense avec un excellent twist , et reste au moins aussi bon que l’œuvre originelle . Par contre le 3 re twiste inutilement l’ensemble et du coup reste inutile car très en deçà des promesses. le film de trop mais tant pis , c'est bon tout ca , et je prefere me les geler la bas qu'avoir chaud aux pays du blockbusters insipide .merci ! ps : dans l'esprit j'ai vu l'année dernière un "harpoon " plutôt surprenant (en mer sur un bateau de pèche , toujours chez les nordiques )
sympathique aussi ce p'tit Harpoon ! merci à toi de prendre la peine de me le lire Peter ^^
RépondreSupprimermon cher Bruno , ce n'étaient pas des paroles "virtuelles" et complaisantes dont les réseaux fourmillent que de te dire au moment meme ou je découvrais ton "existence" que j'ai été immédiatement séduit par les œuvres traitées , et surtout de la maniére dont ton clavier les honorent !
Supprimerje peux te dire que je n'ai pas fini de te lire et j'espére que nous aurons l'occasion de nous rencontrer au bloody, pour disserter sur le "genre" .
Longue vie a ton blog !
Merci beaucoup Peter, suis éminemment flatté, et avec plaisir pour le Bloody Week-end ! ^^
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