vendredi 31 juillet 2020

Seizure, la reine du Mal

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

d'Oliver Stone. 1974. Canada / U.S.A. 1h38. Avec Jonathan Frid, Martine Beswick, Joseph Sirola, Christina Pickles, Hervé Villechaize, Anne Meacham, Roger De Koven, Troy Donahue, Mary Woronov, Richard Cox, Henry Judd Baker, Lucy Bingham. 

Sortie salles U.S: 15 Novembre 1974

FILMOGRAPHIE: Oliver Stone (William Oliver Stone) est un réalisateur, scénariste et producteur américain né  le 15 septembre 1946 à New-York. 1974: La Reine du Mal, 1981: La Main du Cauchemar, 1986: Salvador, Platoon, 1987: Wall Street, 1988: Talk Radio, 1989: Né un 4 Juillet, 1991: Les Doors, 1991: JFK, 1993: Entre ciel et Terre, 1994: Tueurs Nés, 1995: Nixon, 1997: U-turn, 1999: l'Enfer du Dimanche, 2003: Comandante (Doc), 2003: Persona non grata, 2004: Looking for Fidel (télé-film), 2004: Alexandre, 2006: World Trade Center, 2008: W.: l'Impossible Président, 2009: Soul of the Border, 2010: Wall Street: l'argent ne dort jamais.


1er essai derrière la caméra pour Oliver Stone, Seizure la Reine du Mal est ce que l'on prénomme un ofni atypique tant l'intrigue décousue, tarabiscotée, capillotractée, ainsi que sa réalisation, anarchique et parfois expérimentale nous donne le tournis sans modération aucune ! Le pitch: Un célèbre écrivain réputé pour ses écrits horrifiques est obsédé par un cauchemar récurrent auquel les héros de son ultime roman viennent le tourmenter lors de ses nuits agitées. Un jour, alors qu'il reçoit la visite de convives, ses personnages de fiction semblent prendre vie pour venir provoquer l'assemblée lors d'une série d'épreuves létales. Curiosité à la fois interlope et fascinante en dépit d'une seconde partie beaucoup moins captivante, Seizure se rapproche indubitablement du trip expérimental, abstrait et décousu au fil de situations aussi débridées que lunaires. Ainsi, un trio de personnages démoniaques au look improbable (un géant athlétique atteint de mutisme, un nabot mesquin surnommé l'araignée et une vamp indocile personnifiée d'une reine noire) sèment la zizanie autour d'un groupe d'invités réunis dans la demeure du célèbre écrivain. Ils feront preuve de courage et de constance face à des épreuves diaboliques concoctées par ces adeptes du Mal, et ce afin de tester leur capacité physique et morale à se mesurer face à la mort. De par son montage à la fois anarchique et épileptique, Seizure sème la confusion, fait perdre nos repères, peut-être pour mieux nous confronter à notre peur innée de la mort et de l'irrationnel sous l'impulsion d'un écrivain obsédé par son travail. 


Oliver Stone semant par ailleurs le doute chez le spectateur si bien qu'en amont du récit, une info capitale est signalée par le biais d'un poste de radio lorsque trois dangereux individus ont réussi à s'évader d'un asile psychiatrique pour sévir en toute liberté. Mais ces épreuves de force soumises à nos protagonistes par l'autorité de personnages délétères semblent présager que nous avons certainement affaire à des icônes maléfiques surgies de nulle part ! Bordélique en diable donc à travers ses nombreuses péripéties horrifiques parfois teintés d'un climat d'étrangeté franchement angoissant, Seizure ne peut laisser indifférent l'amateur de rareté démanchée en dépit d'une seconde partie parfois longuette et trop bavarde (notamment en se perdant dans des explications moyenâgeuses). Outre une direction d'acteurs étonnamment convaincante pour une 1ère oeuvre, on peut surtout évoquer la présence de l'acteur nain Hervé Villechaize (l'île fantastique), franchement inquiétant, malaisant et sardonique à travers ses exactions sournoises à provoquer ses victimes apeurées par l'inattendu et la peur du trépas. Mais c'est sans compter sur la présence d'une des reines de l'horreur que Seizure s'alloue d'un charisme vénéneux en la présence lascive de la ténébreuse Martine Beswick. Vamp mécréante, intraitable et oh combien vaniteuse à travers sa longue silhouette opaque, qui plus est renforcée d'un regard impassible à travers sa cruauté intraitable (et ce jusqu'à daigner y sacrifier l'innocence infantile !). 


Délires d'un Edgar Poe obsédé par les arcanes de la mort !
Formellement élégant de par son gothisme baroque (photo flamboyante en sus), malsain, étrange et parfois même effrayant; Seizure ne peut laisser indifférent l'amateur de bizarrerie incongrue en dépit d'une intrigue absconse se perdant en cours de route. Oliver Stone parvenant toutefois à rendre in extremis son intrigue cohérente par le biais d'une pirouette narrative éculée pour autant appréciable. A découvrir si bien que nombre d'images onirico-macabres et visions d'effroi restent dans les mémoires. 

*Bruno
31.07.20
24.08.11. 180 v
3èx

mercredi 29 juillet 2020

Hot Shots !

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jim Abrahams. 1991. U.S.A. 1h24. Avec Charlie Sheen, Cary Elwes, Valeria Golino, Lloyd Bridges, Jon Cryer, Kevin Dunn, William O'Leary.

Sortie salles France: 30 Octobre 1991

FILMOGRAPHIEJim Abrahams est un scénariste, réalisateur, producteur de cinéma et acteur américain né le 10 mai 1944 à Shorewood, Wisconsin (États-Unis). 1980 : Y a-t-il un pilote dans l'avion ? 1984 : Top secret ! 1986 : Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? 1988 : Quand les jumelles s'emmêlent. 1990 : Welcome Home, Roxy Carmichael. 1991 : Hot Shots! 1993 : Hot Shots! 2. 1997 : Au risque de te perdre (Téléfilm). 1998 : Le Prince de Sicile.


"Ils ont l'étoffe des Zéros !"
Classique de la parodie ricaine des années 90, Hot Shots revisite les grands succès des années 80 parmi lesquels Danse avec les Loups; Susie et les Baker Boys, Full Metal Jacket et surtout Top Gun, notamment auprès de sa scénographie aéronavale soumise à une intrigue de pacotille. Mais jamais avare d'idées saugrenues, Jim Abrahams y dissémine d'autres références comme Superman de Donner, Rocky, Le Parrain9 semaines et demi ou encore Autant en emporte le vent. Spécialiste du gag aussi bien verbal que visuel, avec en intermittence quelques calembours bien placés, Jim Abrahams décuple son efficacité hilarante à travers une moisson de mini sketchs particulièrement cartoonesques. Et si comme de coutume tout n'est pas du meilleur goût (certains gags lourdingues font juste sourire alors que d'autres nous suscitent un rire nerveux de par leur énormité), Hot Shots amuse la galerie sans jamais ennuyer le spectateur emporté dans un maelstrom de bévues surréalistes. Pour ce faire, on peut enfin compter sur le tempérament communément fringant (pour ne pas dire perché !) des acteurs (Charlie Sheen, Cary Elwes, Valeria Golino, Lloyd Bridges en tête) s'en donnant à coeur joie, entre pitreries et fantaisies ironiques. Sans toutefois rivaliser avec les chefs-d'oeuvre du genre Y'a t'il un pilote dans l'Avion, Y'a t'il un flic pour sauver la reine ? et Top Secret; Hot Shots n'en demeure pas moins une excellente parodie menée sur un rythme infernal, tant et si bien que les centaines de gags s'enchaînent jusqu'au générique de fin. A revoir, sans omettre de dénigrer sa suite d'une bonne humeur aussi expansive qu'explosive !


Box Office France: 2 121 622 entrées

*Bruno
3èx

mardi 28 juillet 2020

Togo

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site

de Ericson Core. 2019. U.S.A. 1h53. Avec Willem Dafoe, Leonhard Seppala, Diesel, Julianne Nicholson, Christopher Heyerdahl, Richard Dormer, Adrien Dorval.

Sortie salles France: 7 Avril 2020. U.S: sur Disney + le 20 Décembre 2019.

FILMOGRAPHIE: Ericson Core est un réalisateur américain. Invincible (2006), Point Break (2015) et Togo (2019).


"La fidélité n'est pas dans les actes mais dans le coeur."
Tiré de l'histoire vraie de Togo, un chien husky parcourant l'Alaska en traîneau parmi son maître Seppala afin d'y convoyer un sérum pour des enfants atteints de diphtérie, Togo nous désarme d'émotions bruts de décoffrage à travers son souffle tantôt épique, tantôt lyrique émanant de morceaux de bravoure insensés et d'une remise en question humanitaire. Tant et si bien que nous peinons à croire ce que nous subissions à l'écran eu égard de l'exceptionnelle bravoure des chiens obéissants à leurs maîtres avec une loyauté indéfectible, quitte à en payer de leur vie ! Et ce dans le but de relever les gageures les plus improbables. Car à travers leur parcours du combattant à explorer sur plus de 1000 kms de distance les contrées hostiles réfrigérantes, Togo nous fait participer à une aventure outre-mesure à travers les thématiques de l'héroïsme, de la résilience et du dépassement de soi d'un point de vue principalement canin. Ainsi, à travers sa vaste scénographie limpide, on peut notamment prôner sa formalité naturelle, tant son panorama enneigé, agressif, patibulaire nous dépayse et nous inspire l'insécurité avec un sens de l'esthétisme cauchemardesque (nous ne sommes pas prêts d'oublier les 2 traversées du lac gelé sortis tout droit d'un enfer glacier !). En d'autres termes, nous vivons et subissons de plein fouet les évènements météorologiques tempétueux comme si nous  étions à la place de nos preux héros !


Terriblement intense donc de par son action rigoureuse souvent désespérée, bouleversant et déchirant passé l'exploit historique, notamment après avoir témoigné des évolutions morales de Seppala et de son chien apprenant à s'aimer et à se connaître au fil de l'enjeu sanitaire, Togo nous laisse KO d'émotions ardues de par la noblesse du canidé délibéré à combler son mentor pour l'unique enjeu de l'AMOUR. Celui tendre, sincère, candide, stoïque. Quand bien même ce maître, autrefois obtus, intolérant et inflexible, finira par apprendre la notion de tendresse qu'un chien puisse susciter au fil de ses efforts homériques. Willem Dafoe parvenant sobrement (et sans ambages) à nous transmettre ses émotions contradictoires, entre remord, culpabilité et remise en question sous l'impulsion d'un regard aussi digne que désemparé. Pour ce faire, le réalisateur aura pris soin de nous attacher à ce duo impétueux via l'entremise du flash-back pour tenir lieu de leur initiation amicale et de leur complémentarité future. Le film retraçant autant un récit héroïque devenu proverbial qu'une magnifique histoire d'amour (pétrie d'humilité) entre l'homme et le chien communément inséparables. Tant en insistant sur le tempérament insolent de Togo en proie à une rage de vivre et un goût du périple insatiables que sur l'intolérance du maître privilégiant avant tout leur héroïsme le plus factuel pour y préserver le destin d'enfants infectieux. Ces chiens husky demeurant avant tout à ses yeux des animaux dressés à accomplir les tâches les plus ardues plutôt que de simples animaux de compagnie destinés à attendrir tout bonne famille.


Aventure singulière au pouvoir émotionnel capiteux (prévoyez le paquet de mouchoirs pour les plus sensibles) à travers une louange canine, tant auprès de sa complicité que de sa nature généreuse, Togo peut sans rougir entrer dans la légende des chiens les plus accomplis à travers son intelligence, sa fidélité, sa loyauté et surtout son héroïsme à relever une gageure sanitaire de grande ampleur. Oeuvre fragile pleine de lyrisme et de sentiments jamais racoleurs (alors que c'est estampillé Disney !), Togo n'en n'oublie pas pour autant les traits de cocasserie afin de détendre l'atmosphère au coeur de cet enfer naturel infiniment immersif. Un spectacle exhaustif proprement inoubliable que les amoureux de chiens trôneront fièrement auprès de l'autre crève-coeur Hatchi. Une histoire intemporelle vécue à travers l'épreuve de force du meilleur ami de l'homme sous l'impulsion du score tout en élégie de Mark Isham.

*Bruno


SPOILER !!! Exactitude historique (source Wikipedia):
La plupart du film est fidèle à l'histoire de Leonhard Seppala et de Togo. Deux passages importants du films se sont réellement déroulés : Togo a échappé à son deuxième propriétaire en sautant à travers une fenêtre en verre et le chien a utilisé sa force pour tirer le traîneau de Seppala hors du Norton Sound8. Cependant, le film ne parle pas de Sigrid, la fille de Seppala et Constance, qui faisait partie des nombreux enfants risquant de contracter la diphtérie. La réaction de Seppala lorsque Balto obtient tous les honneurs n'est pas montrée, tandis que Constance est présentée comme agacée. En réalité, Seppala a exprimé ouvertement sa désapprobation de la confusion des héros canins. Le film raconte d'autre part que Togo a vécu ses derniers jours auprès de Seppala alors qu'il a en fait été donné à une autre musher nommée Elizabeth Ricker vivant dans le Maine. Lorsqu'il s'est séparé de son meilleur chien, Seppala a déclaré : « C'était triste de se séparer par un matin froid et gris de mars, lorsque Togo a levé sa petite patte jusqu'à mon genou comme s'il me demandait pourquoi il ne restait pas avec moi. Je n'ai jamais eu de meilleur chien que Togo. Son endurance, sa loyauté et son intelligence ne pourront jamais être égalées. Togo fut le meilleur chien qui ait jamais parcouru les sentiers de l'Alaska. » Seppala a rendu visite à Togo à quelques reprises et était à ses côtés lorsqu'il a été euthanasié. FIN DU SPOILER.

lundi 27 juillet 2020

Né pour l'Enfer

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Naked Massacre/Born for Hell" de Denis Héroux. 1976. Canada / R.F.A. / France / Italie. 1h32. Avec Mathieu Carrière, Debra Berger, Christine Boisson, Myriam Boyer, Carole Laure.

Sortie salles Canada: 12 Mars 1976

FILMOGRAPHIE: Denis Héroux est un réalisateur, producteur et scénariste canadien né le 15 Juillet 1940 à Montreal, Quebec, Canada, décédé le 10 Decembre 2015. 1977: Brrr...  1976 Né pour l'enfer
1975 Pousse mais pousse égal. 1975 Jacques Brel Is Alive and Well and Living in Paris. 1974: Strikebreaker. 1973 Y'a toujours moyen de moyenner! 1973 Quand c'est parti, c'est parti. 1972 Quelques arpents de neige. 1971: 7 fois... par jour. 1970 L'amour humain. 1970 L'initiation. 1969 Tendre et sensuelle Valérie. 1965 Pas de vacances pour les idoles. 1964 Jusqu'au cou. 1962: Seul ou avec d'autres.


Extrêmement rare et peu connu, Né pour l'Enfer est un psycho-killer au climat austère si antipathique qu'une majorité de spectateurs auront peine à adhérer, notamment auprès de sa trajectoire somme toute prévisible. Car nanti d'un réalisme à la fois clinique et poisseux autour des exactions d'un tueur en série s'en prenant à 8 infirmières confinées dans leur demeure, Né pour l'Enfer adopte le 1er degré sans concession. Et ce d'après la mention "fait-divers" perpétré à la fin des Seventies. Et si les séquences-chocs toujours filmées hors-champ (en dépit d'un suicide très gore) évitent habilement le racolage elles n'en restent pas moins choquantes et dérangeantes, l'absence de partition musicale renforçant son aspect à la fois malaisant et déprimant. Outre la sobriété de son casting féminin communément impliqué dans une force d'expression démunie, on reste impressionné par le jeu impassible de l'étrange Mathieu Carrière en tueur fou dépressif, vétéran du Vietnam dénué d'identité à travers sa personnalité aseptique. A découvrir pour qui reste sensible aux vraies propositions indépendantes dénuées de fioriture. 

*Bruno

vendredi 24 juillet 2020

L'Autre Enfer

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemotions.com

"L'altro Inferno/Le Couvent Infernal/ The Other Hell" de Bruno Mattei et Claudio Fragasso. 1980. Italie. 1h28. Avec Carlo de Mejo, Franca Stoppi, Franco Garofalo, Francesca Carmeno, Susan Forget.

Sortie salles France: 2 Octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Bruno Mattei est un réalisateur, monteur et scénariste italien, né le 30 Juillet 1931 à Rome, décédé d'une tumeur au cerveau le 21 Mai 2007 à Rome (Italie). 1980: Virus Cannibale. 1980: L'Autre Enfer. 1982: Caligula et Messaline. 1981: Holocausto Porno. 1982: Les Aventures sexuelles de Néron et de Poppée. 1982: Pénitencier de Femmes. 1983: Révolte au pénitencier de filles. 1984: Les Rats de Manhattan. 1986: Bianco Apache. 1987: Scalps. 1988: Robotwar. 1988: Zombie 3. 1995: Cruel Jaws. 2003: Horror Cannibal 1 et 2. 2007: L'île des Morts-vivants. 2008: Zombie: la création.
Claudio Fragasso est un réalisateur et scénariste italien, né le 2 Octobre 1951 à Rome. 1980: L'Enfer des Morts-Vivants. 1987: Bianco Apache. 1987: Scalps. 1988: Zombie 4. 1990: Au-delà des Ténèbres. 1990: Troll 2. 2007: Milano Palermo - il ritorno. 2010: Le ultime 56 ore. 2012: Operazione vacanze. 


Série B bisseuse en droite lignée de la NunsploitationL'Autre Enfer porte la signature de l'inénarrable Bruno Matteispécialiste du Z transalpin dont il partage ici la réalisation avec Claudio Grafagasso, également scénariste du filmD'ailleurs, des aveux de ce dernier relevés dans l'introduction du Dvd de Neo Publishing, il serait finalement le responsable officieux de la mise en scène qu'il aurait quasi tourné de A à Z. En tout état de cause, l'Autre Enfer porte la marque latine de ces auteurs délibérés à façonner un pur produit d'exploitation d'où plane l'ombre de Suspiria (le terme emprunté aux sorcières est d'ailleurs évoqué dans l'épilogue sardonique, la mort du jardinier faisant aussi écho à l'aveugle égorgé et les visites des catacombes y sont exploités à travers des éclairages stylisés !). Le pitchDans un couvent, d'étranges phénomènes surnaturels et des meurtres en série se produisent. Un exorciste et un prêtre appelés à la rescousse vont tenter de lever le voile sur ces incidents régis par une mystérieuse confrérie religieuse. Cette intrigue linéaire un brin confuse et déstructurée n'est qu'un prétexte pour mettre en exergue moult péripéties horrifiques d'après l'investigation trépidante d'un exorciste et d'un prêtre successivement ébranlés par un horrible secret. 


Emaillé de moments gores parfois audacieux (à l'instar du prologue auquel une victime portée en sacrifice est éviscérée de ses organes !), on reconnait la patte transalpine des maquilleurs passés maîtres dans l'art du meurtre cradingue, à l'instar des sacrifices humains instaurés par une procession sataniste ! Outre l'aspect constamment ludique de ce récit à dormir debout car n'accordant que peu d'intérêt à la véracité des situations de danger, à l'intrusion du Mal au sein du couvent et à la résolution de l'énigme, L'Autre Enfer ressemble à s'y méprendre à un carnaval de l'enfer ! Les nonnes à la fois hystérisées et envoûtées redoublant de sournoiserie de par leur effronterie à perpétrer d'horribles messes noires sous les catacombes du couvent ! Et si l'enquête des deux prêtres souffre de cohérence à travers leur posture apathique et leur regard outré à redouter le danger pour y dénicher le coupable; l'ensemble jamais ennuyeux est largement sauvé par son ambiance mortifère délectable que le score des Goblin scandera de leur sonorité entêtante. Et ce même si certains morceaux émanent du poème macabre de Joe D'AmatoBlue Holocaust (ou encore de Patrick de Richard Franklin). On reconnaîtra d'ailleurs dans le rôle de la mère supérieure, l'actrice proverbiale au physique glaçant, Franca Stoppi, iconisée en inoubliable gouvernante dans le film précité; puis, dans celui du prêtre subalterne, un second-couteau bien familier de l'écurie horrifique, j'ai nommé Carlo de Mejo (Contamination, Frayeurs, Manhattan Baby, La Maison près du Cimetière, excusez du peu !).


Une Fille pour le Diable
De par le charme désuet de sa réalisation maladroite pour autant soignée et d'un récit génialement saugrenu, l'Autre Enfer y extériorise une ambiance glauque ensorcelante (notamment au sein d'un corridor insalubre orné de mannequins de bébés pendus !) saturée du score inoubliable des Goblin. Y émane l'immersion d'une bisserie atmosphérique à travers sa scénographie à la fois sataniste et putrescente, à l'instar de son final en fanfare faisant intervenir des macchabées revanchards. Ainsi, et sans nul doute possible, il s'agit de l'oeuvre la plus aboutie de Bruno Mattei, bien que son compère  Claudio Fragasso ose prétendre en être le légitime paternel ! 

*Bruno
24.07.20
28.01.15. 295 v
3èx

jeudi 23 juillet 2020

Horrible Carnage (l')

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Jennifer" de Brice Mack. 1978. U.S.A. 1h30. Avec Lisa Pelikan, Bert Convy, Nina Foch, Amy Johnston, John Gavin, Jeff Corey.

Sortie salles France: 20 Juin 1979. U.S: 13 Mai 1978

FILMOGRAPHIE: Brice Mack est un réalisateur et scénariste né le 2 juin 1917 à Manila, Philippines, décédé le 2 Janvier 2008 à Hollywood, Californie. 1979: Swap Meet. 1978 L'Horrible carnage. 1977 Rooster: Spurs of Death ! 1975 Half a House.


Epigone poussif du chef-d'oeuvre Carrie de Brian De Palma, l'Horrible Carnage (mon Dieu quel titre fallacieux !!!) peine à maintenir l'intérêt à travers son histoire de vengeance reptilienne en berne. Et ce même si sa distribution étonnamment convaincante (bien qu'incohérente ou cabotine selon certaines postures) éveille parfois notre attention à titre de curiosité vite oubliée.

*Bruno
2èx

mercredi 22 juillet 2020

Triangle. Prix du Meilleur inédit Video, Gérardmer 2011.

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Christopher Smith. 2009. U.S.A. 1h39. Avec Melissa George, Michael Dorman, Henry Nixon, Rachael Carpani, Emma Lung, Liam Hemsworth

Sortie en France: 11 Juin 2011 (dvd/BR)

FILMOGRAPHIEChristopher Smith est un réalisateur et scénariste britannique né à Bristol le 16 août 1970. 2004 : Creep. 2006 : Severance. 2009 : Triangle. 2010 : Black Death. 2012 : Labyrinthe (série télévisée - 2 épisodes de la saison 1). 2014 : Get Santa. 2016 : Detour.


Extraordinaire récit fantastique à base de paradoxe temporel, Triangle est une sorte d'épisode longiligne de la 4è Dimension sous couvert de métaphore sur la schizophrénie et la maltraitance infantile du point de vue d'une mère écorchée par ses humeurs contradictoires. Porté à bout de bras par le talent fébrile de Melissa George dans divers rôles bipolaires, Triangle constitue un vortex d'émotions aussi fortes que dérangées eu égard du cheminement moral de l'héroïne s'efforçant de reconstruire le passé avec une pugnacité désespérée. Car au-delà de la puissance de l'intrigue fertile en rebondissements jamais rébarbatifs; la caractérisation fragile des personnages en initiation de survie nous suscite une empathie affligée de par la cruauté de leur sort dénué de concession. Quand bien même on s'attache au personnage de Jess avec une appréhension contrariée eu égard du déchaînement de violence qu'elle se décide à imposer afin de préserver la vie de son fils.


L'intrigue "gigogne" nous relatant l'équipée maritime de Jess à bord d'un voilier en compagnie de son ami Greg, le couple Sally et Downey, Heather, une amie de Sally, et Victor, l'acolyte de Greg. Mais à la suite d'une bourrasque meurtrière, leur voilier échoue en mer au moment même d'apercevoir le lendemain un paquebot à la dérive. Ils décident d'y embarquer, rassurés d'être sauvés, mais Jess a la trouble impression d'avoir déjà vécue cette situation. Nous n'en dirons pas plus sur le pitch infiniment anxiogène tant Christopher Smith maîtrise à la perfection son cadre exigu et ses diaboliques coups de théâtre aussi censés que perturbants. Tant et si bien que l'on reste ébranlé par le réalisme des confrontations incongrues de par l'appréhension des protagonistes s'efforçant de rester en vie sans pouvoir saisir le comportement erratique de Jess en proie à un éventuel dédoublement de personnalité. Le paquebot étant destitué du moindre équipage à l'exception d'un mystérieux étranger encapuchonné ! Mais chut, n'en disons pas plus car Triangle jouera sans cesse avec nos nerfs et nos émotions sous l'impulsion d'une intensité dramatique bouleversante. Tant auprès de son âpre violence pour autant jamais ostentatoire, de l'évolution morale de Jess en proie à la rédemption que de la tournure tragique de son vibrant final aussi irrésolu que fataliste.


Véritable perle du Fantastique au brio technique et narratif indiscutable (il s'agit probablement de la meilleure réalisation de son auteur), Triangle se révèle d'autant plus passionnant et hermétique sous l'impulsion de personnages ne débordant jamais à travers leur humanisme désemparé. Quand bien même Melissa George y mène la danse avec une motivation belliqueuse finalement bouleversante (splendide final élégiaque à l'issue récursive). A ne rater sous aucun prétexte si bien que le genre Fantastique souvent réduit à la facilité ou l'invraisemblance s'élève ici en sacerdoce. 

*Bruno

mardi 21 juillet 2020

Le Monde des Morts-Vivants

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"El Buque maldito" de Amando de Ossorio. 1974. 1h29. Avec Maria Perschy, Jack Taylor, Bárbara Rey, Carlos Lemos, Manuel de Blas.

Sortie salles France: 20 Septembre 1978. Espagne: 15 Septembre 1974

FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ». 1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1971 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs.


Considéré comme le plus faible de la quadrilogie, Le monde des Morts-vivants se laisse toutefois regarder d'un oeil distrait, de par son climat d'étrangeté perméable et ses acteurs bisseux jouant à cache-cache avec nos templiers à travers les coursives d'un bateau fantôme. A privilégier toutefois aux inconditionnels de la saga, faute de son rythme langoureux dénué de surprises, même si on reste fasciné par 2/3 images oniricos-macabres (notamment auprès de son épilogue situé en plein jour).

*Bruno

lundi 20 juillet 2020

Zoltan, le chien sanglant de Dracula / Dracula's Dog

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Mauvais-genres.com

de Albert Band. 1977. U.S.A. 1h27. Avec Michael Pataki, José Ferrer, Reggie Nalder, Jan Shutan, Libby Chase.

Sortie salles France: 11 Mars 1981 (Int - 18 ans lors de sa sortie)

FILMOGRAPHIEAlbert Band était un réalisateur et producteur américain né à Paris le 7 mai 1924, décédé le 14 juin 2002) . 2005: Aliens Gone Wild. 1994 Le retour des dinosaures enchantés (Video). 1993 Prehysteria ! 1993 Robot Wars. 1992 Doctor Mordrid. 1991 Joey Takes a Cab. 1987 Ghoulies II. 1979 She Came to the Valley. 1977 Zoltan, le chien sanglant de Dracula. 1975 The Wide World of Mystery (TV Series) (1 episode). - The Centerfold Murders (1975). 1965 Les forcenés. 1965 Hercules and the Princess of Troy (Télé-film). 1964 Massacre au Grande Canyon. 1962 Lamp Unto. My Feet (TV Series) (1 episode) - Épisode du 18 novembre 1962 (1962) ... 1959 Face of Fire. 1958 J'enterre les vivants. 1956 The Young Guns.


Une curiosité Z à voir d'un oeil distrait eu égard de son intrigue aussi ubuesque que ridicule (Dracula recrute ses chiens dobermans pour retrouver son descendant Michael et le vampiriser); de ces acteurs inexpressifs pour autant sympathiques (mention spéciale à l'incroyable charisme strié du démonial  Reggie Nalder - la Marque du Diable -) et de sa réalisation approximative entraînant avec bonheur certaines séquences dans la drôlerie involontaire. Peu efficace, sans surprise mais néanmoins rarement ennuyeux, notamment à travers ses nombreuses attaques canines (on peut d'ailleurs retenir une agression gore mal filmée mais redoutablement sanglante et crue), il se détache un certain charme à travers sa facture surannée (bande-son électro à l'appui); à condition de visionner Zoltan... au 10è degré que les initiés raffolent. Albert Band (Ghoulies 2) étant dans l'incapacité de crédibiliser son sujet incongru d'après le roman de poche Hounds of Dracula de Ken Johnson, il faut donc se focaliser sur son aspect bisseux d'une série B bonnard, cocasse et sans prétention si bien que les rats des videos des années 80 n'ont pu non plus ommettre sa rutilante affiche inquiétante. Quand bien même dans l'hexagone il fut tout de même interdit au moins de 18 ans. 

*Bruno

samedi 18 juillet 2020

Les Yeux de Julia

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Los Ojos de Julia" de Guillem Morales. 2010. Espagne. 1h56. Avec Belén Rueda, Lluís Homar, Pablo Derqui, Francesc Orella, Joan Dalmau, Boris Ruiz, Daniel Grao, Clara Segura, Andrea Hermosa, Julia Gutiérrez Caba...

Date de Sortie: France: 22 décembre 2010

FILMOGRAPHIE: Guillem Morales est un réalisateur et scénariste espagnol. Les yeux de Julia est son premier long-métrage.


Dans la tradition du thriller à suspense hérité de classiques notoires parmi lesquels Seule dans la Nuit de Terence Young, Terreur Aveugle et Jennifer 8Les Yeux de Julia est un premier métrage dont l'ambition majeur est de tenter de confectionner avec intelligence et savoir-faire une intrigue captivante conçue sur l'expectative du fameux coupable. C'est ce que nous dévoilera sa seconde partie fertile en suspense oppressant quant à la confrontation escomptée entre la victime et le tueur confinés en mode huis-clos. Et ce tout y brossant un intéressant profil psychotique à travers une réflexion sur la solitude, l'isolement et la perte identitaire eu égard de l'entourage de l'assassin dénué d'attention pour sa présence et sa personnalité.

Le pitchA la suite d'un malaise, Julia demande à son mari de se rendre au domicile de sa soeur jumelle aveugle, Sara, pour s'apercevoir avec horreur qu'elle vient de se pendre dans la cave. Dubitative de ce suicide précipité, elle décide de mener elle même son enquête en y interrogeant les voisins et ses relations amicales autour d'un club de non-voyants. Rapidement, Julia découvre que sa soeur entretenait une liaison sentimentale avec un mystérieux inconnu qu'aucun témoin proche de la victime ne peuvent décrire avec précision. A son tour, Julia commence à perdre la vue de manière dégénérative et envisage une opération chirurgicale de dernier ressort. Mais le mystérieux individu tapi dans l'ombre rode et semble maintenant en vouloir à sa nouvelle dulcinée.


En abordant la thématique du trouble identitaire au sein d'une société individualiste, le néophyte  Guillem Morales nous offre un formidable exercice de style de par la densité de son récit entièrement voué à l'humanisme fébrile de l'héroïne s'efforçant de rétablir la vérité sur le sort de sa soeur jumelle. Spoil ! Ainsi, en jouant sur la faculté sensorielle des aveugles à percevoir les présences invisibles, le réalisateur tisse un diabolique récit auprès des agissements désespérés d'un tueur s'en prenant aux aveugles afin que ces dernières puissent l'entrevoir dans l'obscurité. Seule manière salvatrice pour lui d'éprouver de l'attention à son existence aseptique, puisque lui même condamné à l'invisibilité depuis son enfance, faute de l'éducation d'une mégère bigote. Fin du Spoil. La première partie efficacement troussée empreinte le schéma d'une enquête à suspense latent lorsque l'héroïne, persuadée que sa soeur n'est pas décédée d'un suicide tentera de lever le voile sur les tenants et aboutissants d'un éventuel crime passionnel. Mais l'intrigue inquiétante y brouillera les pistes à travers ses potentiels coupables (le voisin lubrique co-existant avec sa fille), notamment après avoir éliminé un personnage majeur à mi parcours pour nous interroger sur sa mort que l'entourage théorisera toutefois de manière plausible. Mais c'est auprès de sa seconde partie plus alerte que  Guillem Morales y apportera un soin scrupuleux pour y parfaire l'affrontement psychologique entre Julia et le tueur compromis au jeu d'autorité et de manipulation. Niveau cast, on retient surtout la présence toute en élégance naturel de Belén Rueda (reconnue dans l'Orphelinat) incarnant avec une détermination pugnace une aveugle pour autant effarouchée lors de son affrontement trépident avec le tueur. Son jeu intense doit énormément au réalisme du récit et la valeur humaine qui y émane pour la valeur de sa passion des sentiments et sa détresse du deuil familial à résoudre. Quand bien même le réalisateur à l'idée retorse de lui redorer la vue au moment le plus crucial de sa survie. Une manière payante de surenchérir le suspense oppressant autour d'affrontements physiques et psychologiques, à l'instar de la séquence du thé empoisonné que Julia est contrainte de déglutir. D'autres moments aussi forts ne manquent pas non plus de piment pour provoquer un émoi morbide (le congélateur), notamment en y exploitant la présence rassurante d'un personnage altruiste.


Ferme les yeux
Excellent thriller hitchcockien parfaitement maîtrisé, notamment auprès des éclairages de sa photo désaturée en harmonie avec les sombres évènements décrits, les Yeux de Julia culmine en prime, et de manière totalement fortuite, vers une conclusion aussi fantasmagorique que bouleversante. Hautement fréquentable et non dénué d'émotive dramaturgie à travers la caractérisation humaine de ses personnages.  

*Bruno
18.07.20
21.03.11. 227 v

vendredi 17 juillet 2020

Sinister

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Scott Derrickson. 2012. U.S.A. 1h50. Avec Ethan Hawke, Juliet Rylance, Clare Foley, Michael Hall d'Addario, Vincent d'Onofrio, Frad Dalton Thompson, James Ransone.

Sortie salles France: 7 Novembre 2012. U.S: 5 Octobre 2012

FILMOGRAPHIE: Scott Derrickson est un réalisateur, scénariste et producteur américain
1995: Love in the Ruins. 2000: Hellraiser V: inferno. 2005: l'Exorcisme d'Emilie Rose. 2008: Le Jour où la terre s'arrêta. 2012: Sinister. 2014 : Délivre-nous du mal. 2016 : Doctor Strange 2. 2021 : Black Phone. 


Hormis l'étonnant (et parfois terrifiant) l'Exorcisme d'Emilie Rose, on ne peut pas dire que la carrière folichonne de Scott Derrickson soit digne d'éloges (Hellraiser 5, le remake du Jour où la terre s'arrêta).
Mais voici que débarque fin 2012 sa plus grande réussite dénommée Sinister 
Le pitchUn écrivain criminologue en mal de reconnaissance emménage avec sa famille dans une nouvelle demeure pour parfaire l'écriture de son nouveau livre. Un soir, il découvre dans le grenier un projecteur et quelques bobines de films en super 8. En les visionnant, il aperçoit horrifié le rituel de divers meurtres familiaux. Durant l'une des projections, il réussit à entrevoir une silhouette masquée qui pourrait être le potentiel suspect. Au fil des nuits, d'étranges phénomènes vont perturber ses nuits de sommeil. Il demande alors l'aide d'un adjoint de police et d'un spécialiste en phénomènes occultes. 


En adoptant le concept mainstream du found footage conjugué aux traditionnels thèmes de la hantise et du boogeyman, le réalisateur Scott Derrickson réussit à tirer son épingle du jeu de par la dextérité d'une mise en image plutôt suggestive fignolant à merveille son caractère oppressant. Si bien que chargé d'une aura mystérieuse auprès de la procession d'étranges meurtres filmés en mode "super 8", l'impact anxiogène de Sinister est décuplé de par son vérisme amateuriste. L'aspect véridique des crimes perpétrés hors champ étant saturé de la teinture sépia d'une image granuleuse. De prime abord, les futures victimes réunies en famille nous sont représentées de manière harmonieuse au sein de leur foyer rassurant. Ce n'est que quelques secondes après avoir observé ses images paisibles du bonheur conjugal qu'horreur et stupeur vont nous ébranler (en même temps que le héros contemplatif) lorsque ces derniers seront drogués et ligotés pour être assassiner de sang froid (pendaison, immolation, noyade ou décapitation selon les familles sélectionnées). Tandis qu'à chaque exaction commise (et afin d'alimenter le suspense), un survivant infantile est épargné mais jamais retrouvé par les autorités !


Ainsi, y émane à travers ce défilé d'images infernales un réalisme glauque particulièrement dérangeant de par scénographie ritualisée renforcé d'un score dissonant délicieusement malaisant. Qui plus est, le réalisateur se réapproprie intelligemment des clichés usuels afin de les détourner de manière aussi originale que crédible (les bruits suspects dans le grenier et la chute de notre héros, les apparitions fantomatiques inopinées, l'effet du surprise du gamin retrouvé dans une boite à carton). Et ce parmi le scrupuleux témoignage de l'écrivain torturé davantage parano depuis son penchant pour l'alcool. Indubitablement, le spectateur se pose les éventuelles questions éculées: Est-il entrain de devenir fou et risque t'il d'assassiner toute sa famille ? (à l'instar de Shining auquel le film emprunte habilement certains clins d'oeil !). Ou s'agit-il de la nouvelle stratégie spirituelle d'une nouvelle icone du boogeyman ici mangeur d'enfants ? Ainsi, en faisant intervenir cet élément occulte au sein de notre quotidienneté contemporaine, sa trajectoire narrative (tentaculaire) y attise suspense lattent et dramaturgie conjugale (les rapports davantage houleux avec son épouse demeurent très juste de sobriété) en multipliant les errances nocturnes du père de famille partagé entre l'affres de l'inconnu, sa reconquête de notoriété et celle de sa femme. Tandis qu'au fil de ses investigations entreprises avec l'aide d'un imminent spécialiste et d'un jeune policier, l'écrivain délibéré à se raviser, se retrouvera confronté à une terrifiante machination (un enroulement autour d'un point central) sans qu'une ultime issue de secours ne vienne lui sauver la mise. Ce twist incongru, littéralement traumatisant car sans concession et immoral, s'avère redoutablement efficace de par son glaçant refus de concession.


Circonvolution filiale.
Fort d'une intrigue ombrageuse fertile en situations anxiogènes aussi bien oppressantes qu'effrayantes (on peut d'ailleurs pour le coup applaudir l'efficacité de ses jump scares de par sa tension savamment distillée au préalable !), de son climat nocturne à la fois dérangeant, morbide et malsain, et de l'utilisation du docu-vérité émanant d'une pellicule super 8, Sinister transfigure le genre horrifique avec une efficacité optimale. Porté à bout de bras par l'omniprésence fébrile d'Ethan HawkeSinister sort admirablement des sentiers battus auprès de son habileté à susciter le malaise au spectateur emporté dans un vortex d'émotions aussi fortes qu'intraitables (exit donc le happy-end de rigueur !). On peut enfin dénoter sa réflexion sur le pouvoir de l'image et l'emprise du mal auprès des êtres les plus influents d'après la singularité d'un conte surnaturel au gout de souffre indécrottable. Une référence contemporaine privilégiant d'autant plus une peur cérébrale plutôt que viscérale.

*Bruno
17.07.20
19.11.12. 149 v

jeudi 16 juillet 2020

Satanico Pandemonium


"La Sexorcista / La Novizia Indemoniata" de Gilberto Martínez Solares. 1973. Mexique. 1h28. Avec Cecilia Pezet, Enrique Rocha, Delia Magaña, Clemencia Colin, Sandra Torres, Adarene San Martin, Patricia Alban, Yayoi Tokawa, Amparo Fustenberg, Paula Aack, Laura Montalvo, Verónica Ávila, Leo Villanueva, Daniel Albertos, Verónica Rivas, Valeria Lupercio.

Sortie salles Mexico: 26 Juin 1975

FILMOGRAPHIEGilberto Martínez Solares (né le 19 janvier 1906 à Mexico - décédé le 18 janvier 1997 à Mexico) était un réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, producteur et acteur mexicain. Ce réalisateur mexicain méconnu du public français aura réalisé plus de 160 films.


Le pitchSoeur Marie est une nonne vertueuse au sein de son couvent confiné en pleine campagne parmi l'assemblée de soeurs prêchant la bonne parole. Mais durant une balade bucolique, elle est attirée par l'apparence intrigante d'un homme nu lui proposant le fruit défendu d'une pomme. Celle-ci repousse fissa son offrande avant qu'il ne disparaisse comme par enchantement. Depuis, de manière récurrente, Soeur Marie est en proie aux visions dérangées de cet esprit indocile pourvu de pouvoirs surnaturels. Ainsi, elle sombre dans la tentation du Mal. 

Réalisé un an avant Flavia la défroquée et le Couvent de la bête sacréeSatanico Pandemonium  est une nouvelle variation (christico-masochiste) du sous-genre de la Nunsploitation (récit d'exploitation à caractère religieux prétextant la libération des moeurs par le blasphème de leur doctrine). L'inspiration de cette sombre histoire de reconversion sataniste est aussi peut-être influencée par le thème de la possession démoniaque initiée par l'Exorciste car sorti la même année. Le sous-titre "la sexorcista" n'est d'ailleurs pas non plus étranger à son parti-pris lucratif. Méconnu dans l'hexagone si bien que j'ignorai son existence, cette oeuvre scabreuse au climat trouble distille dès le préambule un esthétisme flamboyant de par ses couleurs criardes contrastant avec la beauté écolo d'une nature à la fois verdâtre et solaire. Quand bien même au beau milieu de cette verdure, une jolie nonne juvénile vêtue d'une robe ecclésiastique azur savoure son épanouissement en cueillant une gerbe de fleurs sauvages et en écoutant le sifflotement des oiseaux (pour un peu, on se croirait presque dans Blanche Neige... ! Te jure). Mais l'ambiance agréablement angélique va brusquement virer de ton avec l'apparition d'un homme dans sa plus simple apparence ! Dès lors, Marie décide de fuir précipitamment cette ombrageuse présence !
            
                                        

Passé l'exposition de ce climat hybride, Satanico Pandémonium va pouvoir concrétiser son intrigue et dépeindre le portrait déliquescent d'une religieuse terrifiée à l'idée de se laisser séduire par l'entité du mal car irrésistiblement attirée par la luxure jusqu'aux fantasmes les plus répréhensibles (la pédophilie est par ailleurs ouvertement mise en exergue). Dans une première mesure, révulsée par ses désirs, elle décide de se châtier en s'infligeant diverses flagellations et scarifications corporelles. Mais fugacement, Marie ne pourra pas longtemps décliner le mal qui s'est insinué en elle depuis l'influence de ce mentor perfide. S'ensuit donc une série d'expériences sexuelles saphiques, voires même  pédophiles donc, à l'instar de son expérience ultra malsaine avec un mineur réunit à proximité d'un lac que Marie s'empressera d'embrasser sur la bouche après l'avoir provoqué. Mais le plus scabreux est à venir lorsque un peu plus tard... Une séquence ahurissante d'audace érotique culmine avec un meurtre atroce graphiquement gorasse ! Qui plus est, la répétition interminable des coups de couteau assénés sur la victime incommode avec persistance le spectateur gêné par ces corps ensanglantés !  Autant dire que ces séquences aussi couillues que dérangeantes continuent de choquer aujourd'hui, d'autant plus que l'ambiance démoniale sous jacente est rehaussée d'une bande son à la fois dissonante et gutturale. Un climat d'autant plus licencieux qu'il se déroule sous la hiérarchie d'une doctrine catholique complètement bafouée par la présence du Malin venu contaminer cette innocente résidence. L'oeuvre à ne pas mettre entre toutes les mains demeure d'autant plus corsée en terme d'imagerie gore putassière et de déviance sexuelle qu'elle y profane le corps ecclésiastique de souche Mexicaine.

                                      

Mais au-delà de la crédibilité de son contexte religieux hautement délétère, on peut autant saluer l'interprétation de l'étrange et ravissante Cecilia Pezet portant le film à bout de bras car y exacerbant une aura malsaine indécrottable de par sa douce apparence sournoisement provocante. La trajectoire évolutive de sa dépravation morale étant bâtie sur son accoutumance, son addiction irrésistible au mal qu'elle ne parvient ni à refréner ni à déjouer. En dehors de l'incroyable portrait de cette religieuse hantée par son refoulement sexuel que Gilberto Martinez Solares filme avec une attention somme toute scrupuleuse, il dénonce au passage le racisme intenté à certaines nonnes issues de l'esclavage ainsi que les pratiques barbares d'une juridiction inquisitrice (créée de prime abord par l'église catholique romaine !) lorsque la coupable suspectée de pactiser avec le diable y était violemment flagellée.

                                      

La Possédée du Vice. 
Nanti d'une photo infiniment éclatante, avec, autour de son foyer gothique la scénographie onirique d'une nature d'Eden, Satanico Pandemonium demeure sans conteste un sommet de la Nunsploitation à découvrir d'urgence pour l'amateur d'objet sulfureux à odeur de naphtaline. Son ambiance déviante davantage méphitique, l'audace de son imagerie sexuelle et de ses thèmes abordés (dont la pédophilie donc) ainsi que les yeux effarouchés de la saisissante Cecila Pezet convergent au poème pervers atour des thèmes de la peur du trépas, de l'angoisse de l'influence du Mal, de l'apostasie et du refoulement sexuel. Une bizarrerie tex-mex à la fois complètement frappadingue et redoutablement burnée, à faire connaître au plus grand nombre.   

*Bruno
16.07.20
25.03.11. 1679 v

mercredi 15 juillet 2020

Relic

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Natalie Erika James. 2020. Australie/U.S.A. 1h29. Avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote, Chris Bunton, Jeremy Stanford.

Sortie salles France: ?. Sundance Festival: 25 Janvier 2020. Australie: 10 Juillet 2020

FILMOGRAPHIENatalie Erika James est une réalisatrice et scénariste américaine. Relic est son premier long-métrage réalisé en 2020.


"La vieillesse devrait brûler et se déchaîner à la tombée du jour ; Rager, rager contre la lumière qui meurt."
Curieuse oeuvre indépendante réalisée par la néophyte Natalie Erika James, Relic aborde le huis-clos horrifique sans effets de manche et encore moins de fioriture eu égard de son climat d'étrangeté crépusculaire collant à la semelle des protagonistes. La cinéaste se résignant au pouvoir de suggestion pour impressionner le spectateur à la fois inquiet et intrigué par une succession d'évènements imbitables. S'agit-il d'hallucinations collectives ? D'une présence surnaturelle tapie dans l'ombre des corridors ? D'une rombière souffreteuse peu à peu habitée par la démence ? Tant et si bien que le pitch nous retrace la lente dérive aux enfers d'une fille et de sa génitrice tentant de prêter main forte à la mère sclérosée de cette dernière souffrant d'Alzheimer. Or, durant leur séjour au sein de sa demeure champêtre confinée dans les bois, Kay et Sam vont témoigner d'évènements ombrageux davantage inhospitaliers. Jouant à fond la carte d'un suspense anxiogène auprès des va-et-vient de la mère et de sa fille visitant indépendamment chaque pièce de la demeure avec une appréhension davantage palpable, Relic parvient efficacement à exploiter les codes du genre de par son habile gestion d'une angoisse sensiblement oppressante, voir parfois même terriblement réaliste (la probable présence mortifère sous le lit).


Ainsi, en dépit de la routine de cette succession d'excursions en vase clos que cumulent nos héroïnes, Natalie Erika James entretient d'autant plus un mystère constant quant à l'origine de ses ondes délétères que nos protagonistes perçoivent parfois visuellement (des taches bleues et noires) en s'efforçant de prémunir la grand-mère erratique. Sans révolutionner le genre, Relic parvient donc modestement à captiver intelligemment dans sa capacité de distiller un climat d'inquiétude blafard, notamment renforcé de ternes éclairages au sein d'un chalet décati en mutabilité ! Ce qui nous amène à fréquenter son ultime demi-heure fraîchement démonstrative, les incidents inexpliqués devenant plus violents et perfides, notamment auprès d'une incroyable course contre la survie que Sam s'efforce de déjouer en interne des cloisons de la bâtisse. Des séquences oppressantes au fort pouvoir malaisant (tout du moins chez les claustrophobes !); qui plus est remarquablement montées, si bien que angoisse et terreur finissent par se rejoindre sous l'impulsion d'une diabolique tension dramatique. Natalie Erika James se réservant en prime de nous offrir la cerise sur le gâteau auprès d'un épilogue anthologique vu nulle part ailleurs (je pèse mes mots à travers cette vision onirico-macabre que n'aurait renié Fulci ou Buttgereit !). Sorte de métaphore sur la dégradation corporelle de la vieillesse et cette peur viscérale d'affronter la mort auprès d'une agonie avancée.


Etonnante petite série B horrifique au potentiel anxiogène indiscutable, Relic respecte le genre dans son refus de céder au spectacle du samedi soir que les ados raffolent en guise de défouloir. Le récit particulièrement métaphorique traitant des thèmes du vampirisme, de la vieillesse, de la maladie et de la mort sous le pivot d'un amour maternel forçant le respect. Tour à tour inquiétant, malsain et parfois terrifiant, il s'agit donc d'un premier essai prometteur que la réalisatrice s'efforce de mettre en exergue en transplantant le drame psychologique dans un cadre cauchemardesque. A découvrir. 

😉 à Fred Serbource ^^
*Bruno

mardi 14 juillet 2020

Lunes de Fiel

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

"Bitter Moon" de Roman Polanski. 1992. France/Angleterre/U.S.A. 2h19. Avec Hugh Grant, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner, Peter Coyote, Luca Vellani.

Sortie salles France: 23 Septembre 1992

FILMOGRAPHIE: Roman Polanski est un réalisateur, producteur, comédien, metteur en scène de théâtre et d'opéra et scénariste franco-polonais américain. Il est né le 18 Août 1933 à Paris.
1962: Le Couteau dans l'eau. 1965: Répulsion. 1966: Cul de sac. 1967: Le Bal des Vampires. 1968: Rosemary's Baby. 1971: Macbeth. 1972: Week-end of a champion. 1972: Quoi ? 1974: Chinatown. 1976: Le Locataire. 1979: Tess. 1986: Pirates. 1988: Frantic. 1992: Lunes de fiel. 1994: La Jeune fille et la mort. 1999: La 9è porte. 2002: Le Pianiste. 2005: Oliver Twist. 2010: The Ghost Writer. 2011: Carnage. 2013: La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019 : J'accuse.


"Je ne connais pas d'autre événement qui cause autant de douleur et de destruction, et qui est aussi peu compréhensible, que la fin de l'amour."
Romance passionnelle érigée de la manière la plus provocatrice, cruelle et vrillée, Lunes de Fiel dérange de manière aussi personnelle qu'inhabituelle à travers sa palettes de sentiments contradictoires piqués à vif. Dans la mesure où les émotions humaines sont retranscrites avec un réalisme rugueux eu égard de la descente aux enfers de Mimi en proie à la domination de son époux devenu malgré lui masochiste pervers, faute de son incapacité à se débarrasser de cet amour éploré. Si bien que Roman Polanski maîtrise son sujet universel (les rapports de soumission/domination du couple et l'amour inégal que puisse échanger l'un des deux lors d'une quotidienneté triviale) sous l'impulsion d'un quatuor de comédiens totalement investis dans leur fonction félonne. Mais au-delà des présences magnétiques de Hugh Grant et de Kristin Scott Thomas en couple introverti à deux doigts de chavirer de par leur frustration sexuelle et d'épanouissement, et de Peter Coyote en amant abusif gagné par le mépris puis le remord, Mathilde Seigner explose littéralement l'écran à chacune de ses apparitions charnues.


Entre lascivité torride (quel fluide déhanchement lors de ses danses endiablées !), candeur éplorée puis vengeance opiniâtre de dernier ressort. Roman Polanski nous illustrant 2h20 durant le déclin d'un couple passionnel heurté par la lassitude faute de l'aboutissement de leurs fantasmes (leur soif d'absolu), et ce au mépris de leurs ardents sentiments d'autrefois. Ainsi, à travers leur extravagance démesurée à se crêper le chignon lors d'une succession d'humiliations fétides, Roman Polanski traite de leur ambiguïté morale amoureuse sous l'impulsion de règlements de compte autodestructeurs ("je t'aime, moi non plus", "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis" au gré d'une vengeance commune). Chacun d'eux souffrant indépendamment à la mesure de leur sensibilité divergente, et ce en se confrontant à leur sadomasochisme avec une amertume (tacite) désespérée. Ce que nous confirmera la radicalité de l'épilogue d'une brutalité difficilement gérable, si bien que l'on quitte précipitamment Lunes de Fiel avec la gueule de bois.


Quelle bizarre folie que la romance en ce monde !
A travers les thèmes sempiternels du désir de séduction et de l'infidélité autour de la névrose du couple compromis par l'hypocrisie, la soumission et l'inanité de la vengeance; Roman Polanski  perturbe sans fard à travers son vérisme à la fois mélancolique et cauchemardesque quant à l'acrimonie de l'épouse réduite à une intolérable négligence. Tant et si bien que la complexité de cet amour passionnel peut parfois mener à la plus tragique des fatalités lorsque la culpabilité émane des 2 camps. Une oeuvre singulière envoûtante difficilement empathique, à réserver toutefois à un public préparé du fait de son intensité dramatique sporadique. 

*Bruno
2èx