lundi 31 octobre 2022

Don't worry Darling

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Olivia Wilde. 2022. U.S.A. 2h04. Avec Florence Pugh, Harry Styles, Olivia Wilde, Chris Pine, Gemma Chan, KiKi Layne. 

Sortie salles France: 21 Septembre 2022. U.S: 23 Septembre 2022

FILMOGRAPHIE: Olivia Jane Cockburn, dite Olivia Wilde, est une actrice, réalisatrice et productrice américaine, née le 10 mars 1984 à New York. 2011 : Free Hugs (court métrage) - également scénariste. 2016 : No Love Like Yours (clip) du groupe Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. 2016 : Dark Necessities (clip) du groupe Red Hot Chili Peppers. 2019 : Booksmart. 2020 : Wake Up (court métrage). 2022 : Don't Worry Darling. en projet : Perfect. En projet : Olivia Wilde a signé avec Sony Pictures pour réaliser un film centré sur le personnage de comics Spider-Woman. 

Enorme surprise que ce Don't worry Darling aussi puissant, original et intrigant que Get Out et le génial les Femmes de Stepford (grand classique oublié des Seventies), en dépit de sa discrète sortie en salle. La réalisatrice Olivia Wilde parvenant promptement à susciter une irrésistible et constante curiosité eu égard du soin formel imparti à sa scénographie édénique native des années 50. Un microcosme solaire que l'on nous dépeint à travers les yeux d'Alice, jeune épouse fraîchement débarquée dans la cité ouvrière de Victory en Californie. Un projet tenu top secret que son époux a pour mission de ne point divulguer si bien que chaque épouse est contrainte de s'isoler dans leur demeure sitôt leurs maris partis au chantier pour la fabrication de matériaux avancés. Or, Alice souffre d'hallucinations récursives en s'inquiétant d'autre part de détails domestiques inquiétants et comportements insidieux, alors qu'une des épouses afro-ricaine, Margaret, lui avoue des propos malveillants incohérents qu'elle se refuse à dramatiser dans un premier temps. 

Fort de son ambiance d'inquiétude prégnante et d'une angoisse latente puis diffuse génialement fascinante, Don't worry Darling n'a aucune peine à nous embarquer tête baissée dans un épisode grandeur nature de la 4è Dimension sous l'impulsion d'un casting (faussement) fringant. En particulier la présence de Florence Pugh (révélée dans Midsommar) parvenant à nous communiquer ses sentiments de doute et d'appréhension, d'angoisse et de contrariété puis ses crises de panique avec une force expressive lestement dépressive. Si bien que sa moralité malaisante à la lisière de la folie paranoïaque et de la schizophrénie déteint sur notre conscience au gré d'une trajectoire dramatique redoutablement efficace. Olivia Wilde (ici également actrice de second-rôle en épouse modèle sciemment imberbe) maîtrisant admirablement son récit avec un sens aigu du suspense infaillible (on est tout le temps sur le qui-vive d'une éventuelle info afin de mieux nous éclairer sur son contenu bicéphale). Tant et si bien que dès qu'intervient le twist final on se désarme de stupeur à reconsidérer toute l'intrigue que nous avions vécues à travers les yeux dubitatifs d'Alice tout en s'alertant de sa condition de survie en porte-à-faux. 


Un monde Parfait.
En abordant les thèmes passionnants du matérialisme, du malaise existentiel et de la quête de perfection à daigner s'ériger un monde idéal sous une autorité patriarche, Don't worry Darling joue admirablement la carte du thriller psychologique avec un art consommé du suspense oppressant.  Florence Pugh monopolisant gracieusement l'écran avec un humanisme déconfit résolument contagieux (on se met réellement à sa place en vivant son aventure cauchemardesque avec la trouble fascination d'y vivre une seconde réalité). Son parcours à la fois épineux et précaire de quête de vérité demeurant terriblement attachant, haletant, inquiétant et magnétique sous la mainmise de sa réalisatrice très inspirée à nous ébranler l'encéphale au sein de son huis-clos trop conventionnel pour être honnête. Un régal permanent. 

Ci-joint la chronique des Femmes de Stepford: http://brunomatei.blogspot.com/…/les-femmes-de-stepford.html

*Bruno 

samedi 29 octobre 2022

Meurtres sans Ordonnance / The Good Nurse

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tobias Lindholm. 2022. U.S.A. 2h04. Avec Jessica Chastain, Eddie Redmayne, Nnamdi Asomugha, Noah Emmerich, Kim Dickens 

Diffusé sur Netflix le 26 Octobre 2022

FILMOGRAPHIE: Tobias Lindholm né le 5 juillet 1977 est un réalisateur et scénariste danois. 2010 : R. 2012 : Hijacking (Kapringen). 2015 : A War (en danois : Krigen). 2022 : Meurtres sans ordonnance (The Good Nurse). 

Remarquable thriller psychologique transcendé du duo galvaudé Jessica Chastain / Eddie Redmayne soulevant le récit du poids de leurs épaules avec une dimension humaine aussi fébrile qu'équivoque, Meurtres sans Ordonnance relate l'histoire vraie du serial-killer Charles Cullen responsable de la mort de 29 patients dans le New-Jersey (le générique final nous révélera que ses aveux forcés émanent de sa crainte de la peine de mort alors qu'il afficherait peut-être à son palmarès plus de 400 victimes !). Et ce sur une période de 16 ans en tant qu'infirmier fréquemment muté dans divers centres hospitaliers à la suite de leurs suspicions criminelles. Dans la mesure où afin de préserver la réputation de leur entreprise, le corps médical n'osa jamais alerter la police en lieu et place de licenciement professionnel. Or, à peine muté dans un nouvel hôpital, Charles Cullen se lie d'amitié avec l'infirmière Amy Loughren, mère de 2 filles souffrant de problèmes cardiaques. L'intrigue soigneusement contée attachant autant d'importance à leur sincère relation qu'aux incidents criminels qui empiètent leur amitié au fil d'une investigation policière peu à peu prégnante. 

Dénué de complaisance et de racolage en éludant les codes du thriller horrifique pour un sujet aussi morbide, la réalisation à la fois chiadée et personnelle du danois Tobias Lindholm (l'excellent Hijacking avec sa prise d'otages maritime hyper documentée) privilégie le déclic affectif des personnages avec une appréhension subtilement inquiétante eu égard de l'évolution d'Amy partagée entre l'angoisse de sa pathologie, son rapport conflictuel avec sa fille aînée (Alix West Lefler, bluffante de maturité caractérielle du haut de ses 11 ans !) et sa frayeur morale davantage grandissante à s'opposer à son confrère potentiellement tueur en série. Eddie Redmayne endossant avec une retenue glaciale l'infirmier placide prêtant main forte à Amy avec une trouble attention réconfortante. Quand bien même Jessica Chastain se taille une carrure à la fois chétive, fébrile et résignée à daigner démasquer au fil de sa remise en question amicale l'imposteur criminel avec l'aide de 2 policiers infaillibles. Tout cela étant sobrement traité par cette poignée d'acteurs sans fard communément impliqué dans une affaire criminelle à l'aura de scandale (aucune procédure pénale contre la responsabilité hospitalière souvent confinée dans le mutisme et le déni de crainte de perdre leur autorité et leur emploi).  


"I can't !"
Récit vénéneux d'un amitié incongrue que Jessica Chastain et Eddie Redmayne endossent avec un humanisme poignant à la fois torturé et sentencieux, Meurtres sans Ordonnance captive et passionne sans l'ombre d'une esbroufe. Le réalisateur misant essentiellement sur la solidité de sa mise en scène vériste largement épaulée du duo susnommé habité par leurs démons infortunés. Sa dimension "fait-divers" demeurant d'autant plus singulière qu'elle s'avère irrésolue quant aux véritables mobiles de Charles Cullen plongé dans un insupportable mutisme, le regard grave impassible. 

*Bruno

mardi 25 octobre 2022

Barbarian

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Zach Cregger. 2022. U.S.A. 1h42. Avec Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Matthew Patrick Davis, Richard Brake, Kurt Braunohler.

Sortie salles France: 9 Novembre 2022. U.S: 9 Septembre 2022

FILMOGRAPHIEZach Cregger est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 1er Mars 1981 à Arlington, Virginie, USA. 2009: Miss Mars. 2011: The Civil War on Drugs. 2022: Barbarian. 


                   Avertissement ! Evitez de reluquer tous trailers et synopsis trop explicatif.

Oubliez le titre, racoleur, inutile, injustifié (ou alors si peu) car derrière cet argument mercantile trivial se cache un excellent B movie comme on en voit trop peu de nos jours. Car de nos jours on ne les comptent même pas sur les doigts d'une main les métrages adultes parvenant à nous provoquer la frousse si on fait fi de la facilité de jump-scares souvent foireux et gratuits. Barbarian demeurant un pur divertissement horrifique entièrement dédié à la flippe du noir comme il en pullulait lors des sacro-saintes années 80. Ainsi donc, en prenant le genre au 1er degré au creux d'un esprit grand-guignol, Zach Cregger nous conçoit une sorte de train fantôme sarcastique d'une efficacité métronome quant à la gestion de sa montée de l'angoisse (formidable 1ère demi-heure basée sur la double interrogation du danger invisible et d'un éventuel suspect faussement affable !) et de ses rebondissements à ressort plutôt habilement gérés (sa seconde partie autrement intrépide et musclée) en dépit d'un final hélas paradoxalement improbable au gré de facilités dont on se serait bien passé. 


C'est d'autant plus regrettable, étonnant de sombrer soudainement dans les conventions alors qu'au préalable nous fumes constamment surpris de l'intelligence du cinéaste à se jouer des clichés pour mieux nous surprendre et relancer l'action imprévisible. L'intrigue scindée en 2 parties retraçant l'instance de survie d'une victime féminine piégée à l'intérieur d'une bâtisse de tous les dangers puis l'entrée en matière d'un nouveau personnage auquel nous ferons subitement connaissance. Zach Cregger exploitant intelligemment les décors caverneux avec un art consommé d'une tension anxiogène qui ne nous lâche pas d'une semelle (toute l'intrigue est quasi vécue en mode huis-clos nocturne). Tout du moins pour la première demi-heure formidablement contée et millimétrée car la suite autrement oppressante et haletante adoptera un virage autrement plus rythmé à travers cette folle course contre la mort que les protagonistes tentent de déjouer avec une appréhension difficilement gérable. Qui plus est,  impeccablement endossé par de jeunes comédiens se prêtant au jeu du "ouh fais-moi peur" avec une expressivité sans fard, Barbarian se décline en jubilatoire jeu de peur et de tension parmi la menace de l'innommable d'un point de vue principalement corporel j'entends (je n'en dirai pas plus). 


Le sous-sol de la Peur.
Abordant les thématiques paranoïdes de la peur de l'autre, (de l'inefficacité policière dépassée par le délitement sociétal) et du harcèlement sexuel en pleine culture Wok et du mouvement Me too, Zach Cregger accomplit avec Barbarian une immense farce macabre où l'humour noir, l'attente de l'angoisse et ses effets épeurants qui s'ensuivent défilent à un train d'enfer de par l'habile construction du récit à plusieurs segments (on peut même en compter 3). On pardonne donc ses 10 dernières minutes étonnamment risibles et incohérentes à relancer les affrontements horrifiques au gré d'une démarche insidieuse bienvenue quant à la nature humaine individualiste. Assurément l'un des meilleurs films d'horreur de 2022 que ce jeu de survie jubilatoire traité avec autant de sérieux que de dérision caustique.

*Bruno

lundi 24 octobre 2022

Jaula

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ignacio Tatay. 2022. Espagne. 1h47. Avec Elena Anaya, Pablo Molinero, Eva Tennear, Eva Llorach, Carlos Santos, Esther Aceb, Eloy Azorín

Diffusé sur Netflix le 24 Octobre 2022. Sortie salles Espagne: 9 Septembre 2022

FILMOGRAPHIE: Ignacio Tatay est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol. 2022: Jaula. 


Produit par Alex De La Iglesia, Jaula est un excellent thriller à suspense hitchcockien qui doit beaucoup de son intérêt et de son intensité grâce à la conviction de son casting irréprochable (principalement Elena Anaya en mère investigatrice seule contre tous) et à l'intelligence de sa mise en scène retardant les rebondissements pour mieux nous piéger dans l'expectative d'une intrigue centrée sur l'interrogation d'une fille apatride. Dans la mesure où Clara vient d'être recueillie par le couple Paula / Simon en pleine nuit sur une route départementale. Incapable de parler et confinée dans un cadre restreint qu'elle dessine à la craie pour se préserver contre toute intrusion, Clara semble perturbée par son mystérieux passé que Paula tentera de démystifier en dépit des soupçons pesant contre elle à la suite d'incidents incriminant la fillette. Huis-clos inquiétant bourré de suspense quant à déchiffrer les secrets qui pèsent sur les épaules de Clara, Jaula est rehaussé de la caractérisation psychologique de ses personnages que symbolisent Paula / Simon avec une dimension humaine résolument communicative quant à leurs conflits d'intérêt maternel. 


Le réalisateur jouant dans un premier temps sobrement sur l'ambivalence de la fillette aux comportements aussi étranges que délétères si je me réfère aux incidents domestiques qui auront lieu dans la demeure. D'autre part, auprès de ce huis-clos familier, on apprécie également le design de sa demeure réconfortante plutôt bien exploitée (et éclairée) de par son réalisme naturaliste (notamment auprès de ses plantes ornementales qui ornent certaines pièces). L'ambiance rassurante de cette paisible demeure contrastant peu à peu avec les sentiments d'inquiétude qui tourmentent Paula / Simon à savoir qui tire les ficelles de cette étrange énigme filiale suggérant la maltraitance infantile. Eva Tennear endossant la fillette "sauvage" avec une retenue toute à la fois craintive, fragile et hostile eu égard de ses comportements parfois erratiques à tenter de se faire comprendre auprès d'un entourage davantage désarmé de solutions fructueuses. La seconde partie empilant sur le flash-back de divers rebondissements crédibles au gré d'une intensité toujours plus oppressante quant aux enjeux de survie des victimes en porte-à-faux. 


Solidement interprété et mis en scène, notamment auprès de l'utilisation très efficace d'un score lestement inquiétant (parfois même envoûtant pour rehausser la dimension humaine de certaines séquences intimistes bâties sur une fragilité réservée), Jaula est une excellente surprise de Netflix qui ne prend pas le spectateur pour un chaland facilement influençable. Captivant, intense et émotionnellement expressif dans une juste pudeur de ton. 

*Bruno

lundi 17 octobre 2022

Les Enchaînés / Notorious

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

d'Alfred Hitchcock. 1946. U.S.A. 1h42. Avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains, Louis Calhern, Leopoldine Konstantin, Reinhold Schünzel. 

Sortie salles France: 19 Mars 1948. U.S: 6 Septembre 1946

FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.

Un chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock illuminé du duo Gary Grant / Ingrid Bergman transperçant l'écran à chacun de leur aparté intime. Gary Grant endossant dans une expression orgueilleuse l'amant taiseux n'osant avoué son amour pour Alicia enrôlée afin d'espionner un collaborateur de son père, espion nazi tout juste incarcéré pour une peine de 20 ans. Pour se faire, elle est contrainte de le séduire afin de découvrir ce que renferme sa cave à vin. Ingrid Bergman se fondant dans le corps de cette femme éperdument amoureuse mais doutant peu à peu des sentiments de Devlin de par son comportement à la fois détaché et sévère. Ce couple glamour partagé entre la rédemption, le doute et la déception dégage donc une incroyable alchimie romantique au fil de leur évolution morale malmenée par leur stratégie d'espionnage, et ce jusqu'au péril de leur vie. Mais la passion des sentiments que nous retransmettent avec grâce impériale les acteurs est notamment sublimée du génie de la mise en scène du maître du suspense dirigeant brillamment ses acteurs car autopsiant leurs profils en plan serré avec un art consommé du détail expressif tantôt exalté tantôt sentencieux. Vénéneux jeu de dupe et de séduction autour du spectre du nazisme (alors que le métrage fut tourné 1 an après la fin de la seconde guerre mondiale), les Enchaînés est une superbe romance à suspense "contemplative" dans la mesure où la mise en scène d'Hitchcock sublime (avec tant de circonspection) les ressorts de son intrigue en suspens au sein d'une facture monochrome envoûtante. 

*Bruno

mercredi 12 octobre 2022

Peggy sue s'est mariée / Peggy Sue Got Married

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Francis Ford Coppola. 1986. U.S.A. 1h43. Avec Kathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Catherine Hicks, Joan Allen, Kevin J. O'Connor.

Sortie salles France: 7 Janvier 1987

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 7 Avril 1939. 1963: Dementia 13. 1966: Big Boy. 1968: La Vallée du Bonheur. 1969: Les Gens de la pluie. 1972: Le Parrain. 1974: Conversation Secrète. Le parrain 2. 1979: Apocalypse Now. 1982: Coup de coeur. 1983: Outsiders. Rusty James. 1984: Cotton Club. 1986: Peggy Sue s'est mariée. 1987: Jardins de Pierre. 1988: Tucker. 1989: New-York Stories. 1990: Le Parrain 3. 1992: Dracula. 1996: Jack. 1997: L'Idéaliste. 2007: l'Homme sans âge. 2009: Tetro. 2011: Twixt.

Succès international en dépit de ses 425 984 entrées dans l'hexagone, Peggy Sue s'est mariée est une merveille de tendresse, de poésie et de fantaisie, le pendant romantique du célèbre Retour vers le Futur de Zemeckis si j'ose parfaire ce parallèle. Francis Ford Coppola déclarant sa flamme aux sixties lorsque Peggy se retrouve projetée dans cette époque florissante après s'être évanouie en 1985 lors d'un bal de commémoration lycéenne. Ainsi, depuis son récent divorce avec son amour de jeunesse Charlie, Peggy revit à nouveau ses premiers émois sentimentaux en tentant cette fois-ci de réparer ces erreurs d'être tombée amoureuse trop tôt de celui-ci. Un jeune utopiste féru de rock and roll dans sa quête de s'imposer chanteur reconnu du showbiz qu'endosse le juvénile Nicolas Cage à l'aide d'une force tranquille à la fois naïve, attendrissante puis fébrile eu égard de ses sentiments galvanisants pour sa muse fréquemment versatile jusqu'aux crépages de chignon. 

C'est donc un magnifique récit romantique que nous cultive sur un plateau d'argent Francis Ford Coppola, une trajectoire initiatique à travers ses thématiques du souvenir, de l'adultère, du doute, de la rédemption et de la peur de l'échec que Kathleen Turner transcende de sa présence incandescente en jeune femme anachronique ballotée entre craintes, tendresse et appréhension à jeter son dévolu sur le prétendant méritant. Celle-ci illuminant l'écran à chacune de ses apparitions fantaisistes (elle se retrouve dans la peau d'une lycéenne 25 ans plus tôt !), dans la mesure où elle parvient véritablement à nous communiquer ses sentiments contradictoires et de nous immerger dans sa psyché à la fois mélancolique et torturée à revivre les plus beaux instants de sa jeunesse (notamment auprès de la nouvelle rencontre de ses jeunes parents et grands-parents) que Coppola idéalise entre tendresse des souvenirs (jusqu'aux moindres détails d'objets familiers qui nous restent gravés dans un coin de l'encéphale). Le film, métaphysique en filigrane (on y traite également de métempsychose, on laisse planer le doute sur le rêve et le voyage temporel), exprimant une immense tendresse pour le désir amoureux que tout un chacun demeure incapable de maîtriser quant à l'évolution positive ou négative de leur destinée.   

Tout cela étant traité avec une sensibilité épurée eu égard de son vortex émotionnel nous agrippant doucement à la gorge sans que le spectateur ne s'aperçoive de son alchimie surnaturelle qu'on ne peut contrôler. Peggy Sue s'est mariée conjuguant avec un brio jamais outré ou complaisant les composantes d'humour, de romance, de science-fiction et (surtout) de tendresse sous l'impulsion d'une Kathleen Turner touchée par la grâce de son passé retrouvé. Le spectateur s'identifiant à ses émotions chétives en se remémorant ses propres souvenirs afin d'éventuellement réparer ses propres failles et erreurs que nous commettons tous dans le passé afin de mieux converger sa destinée à la réussite. Or, ici, quand on s'adresse à la valeur de l'amour, aucun prophète n'est apte de répondre à nos hésitations, nos craintes et nos espoirs, même si la force de caractère et la maturité constituent des outils substantiels pour éviter de louvoyer vers des cheminements rugueux. A revoir d'urgence donc, si bien que l'on peut parler de chef-d'oeuvre universel, hymne au vertige de l'amour (euphémisme !) reconstitué ici à travers nos souvenirs candides. Et personnellement, j'en sors commotionné, faute d'une charge émotionnelle d'une expressivité inattendue. 

*Bruno
2èx

Récompenses

National Board of Review Awards 1986 : meilleure actrice pour Kathleen Turner et Top Ten Films10

BMI Film and TV Awards 1987 : BMI Film Music Award pour John Barry

American Society of Cinematographers Awards 1987 : meilleure photographie d'un long métrage pour Jordan Cronenweth

mardi 11 octobre 2022

La Flèche et le Flambeau / The Flame and the Arrow

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jacques Tourneur. 1950. U.S.A. 1h28. Avec Burt Lancaster, Virginia Mayo, Robert Douglas, Aline MacMahon, Victor Kilian. 

Sortie salles France: 27 Juin 1951. U.S: 7 Juillet 1950

FILMOGRAPHIE: Jacques Thomas, dit Jacques Tourneur est un réalisateur français, né à Paris 12e, le 12 novembre 1904 et mort à Bergerac (Dordogne) le 19 décembre 1977 (à 73 ans). 1931 : Tout ça ne vaut pas l'amour ou Un vieux garçon. 1933 : Toto ou Son Altesse voyage. 1933 : Pour être aimé. 1934 : Les Filles de la concierge. 1939 : They All Come Out. 1939 : Nick Carter, Master Detective. 1940 : Phantom Raiders. 1941 : Doctors Don't Tell. 1942 : La Féline. 1943 : Vaudou. 1943 : L'Homme-léopard. 1944 : Jours de gloire. 1944 : Angoisse. 1946 : Le Passage du canyon. 1947 : La Griffe du passé ou Pendez-moi haut et court. 1948 : Berlin Express. 1949 : La Vie facile. 1950 : Stars in my Crown. 1950 : La Flèche et le Flambeau. 1951 : L'enquête est close. 1951 : La Flibustière des Antilles. 1952 : Le Gaucho. 1953 : Les Révoltés de la Claire-Louise. 1955 : Le juge Thorne fait sa loi. 1955 : Un jeu risqué. 1956 : L'Or et l'Amour. 1957 : Rendez-vous avec la peur. 1957 : Poursuites dans la nuit. 1958 : La Cible parfaite. 1959 : Tombouctou. 1959 : La Bataille de Marathon. 1960 : Passage secret coréalisé avec George Waggner. 1961 : Fury River. 1963 : Le croque-mort s'en mêle. 1965 : La Cité sous la mer.

Plaisant de bout en bout

L'année 2018 débute et je continue mon cycle Jacques Tourneur grâce au très joli coffret que la TMC avait édité. Pour le coup, le cinéaste français change totalement de genre avec un film d'aventures, aux allures de capes et d'épées. La Flèche et le Flambeau est une sorte de Robin des Bois revisité, avec bien sûr des différences.

On prend un héros, défenseur des honnêtes gens et des citoyens, un méchant noble (quoique parfois assez nuancé), une belle dame issue de ce milieu de la noblesse mais attirée par le bandit et on obtient un film d'une heure trente assez agréable.

Il faut dire que le cinéaste a le bon ton de raconter l'histoire avec énormément de légèreté, permettant à Burt Lancaster et ses comparses de faire des cabrioles dignes du cirque. D'ailleurs, Lancaster, sportif de haut vol est féru de cabrioles de cirque. On retrouve notamment dans ce film Nick Cravat, ami d'enfance du comédien et qui joue Piccolo. Les deux comparses tourneront très souvent ensemble et mourront, toujours amis, la même année, en 1994. D'ailleurs, l'énergie déployée par les acteurs, le ton de la farce qui revient assez régulière fait qu'on peut adhérer assez facilement au film.

Si c'est parfois un peu daté dans certains effets, avec un accent un peu trop théâtral pour certaines choses, le film demeure franchement très plaisant de bout en bout. L'histoire est agréable, sympathique avec ses petits défauts aussi.

Il n'empêche que c'est finalement l'un des mes Jacques Tourneur préféré. Je le mets au même niveau que La Féline en ce qui concerne l'intérêt évoqué chez moi. Un bon petit moment de cinéma, sublimé par le Technicolor.

Ecrit par Batman1985 (sens critique)

7/10

Film de cape et d'épées et d'arcs et de flèches et de collants verdâtres moule-burnes et de sourires aux dents blanches ultra-brite.

Tourneur semble se parer de la panoplie du faiseur hollywoodien en nous livrant là un technicolor gai, virevoltant, bien fait mais sans élément particulier, sortant de l'ordinaire du film d'action de l'époque.

Le jeune Lancaster et ses copains du cirque utilisent à merveille les jeux du cirque. Le monde des acrobates dont il est issu est ici largement mis à contribution. Il est étroitement associé au scénario. Funambules, acrobates, sauteurs épatants font des numéros de cirque des scènes d'action originales. C'est bien là le composant essentiel du film.

Bon petit film, agréable, enjoué.

Ecrit par Alligator (sens critique)

7/10

lundi 10 octobre 2022

Effraction

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Daniel Duval. 1983. France. 1h34. Avec Marlène Jobert, Bruno Cremer, Jacques Villeret, Florent Pagny, Jean-Pierre Dravel, Robert Darame 

Sortie salles France: 6 Avril 1983

FILMOGRAPHIEDaniel Duval, né le 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine et mort le 9 octobre 2013 à Paris 10e, est un acteur, réalisateur et scénariste français.1974 : Le Voyage d'Amélie. 1976 : L'Ombre des châteaux. 1979 : La Dérobade. 1981 : L'Amour trop fort. 1983 : Effraction. 2006 : Le Temps des porte-plumes. 

Totalement oublié de nos jours (on comprend pourquoi à la revoyure) et peu diffusé à la TV; Effraction est une étrange curiosité franchouillarde au cachet bis gentiment sympathique. Tout du moins auprès de la génération 80 qui sait apprécier les oeuvres mineures dénuées de prétention et tournées avec une volonté de bien faire aussi malhabile soit la réalisation de Daniel Duval (lui qui se fit pourtant connaître avec le percutant La Dérobade auquel il était également acteur). Ponctué de séquences saugrenues (notamment auprès de la posture lunaire de certains seconds-rôles et figurants, avec en sus l'apparition surprise du jeunot néophyte Florent Pagny), Effraction dégage une certaine ambiance provinciale symptomatique de son époque dans lequel il fut conçu. Et ce en dépit d'une intrigue étique sans surprise (probablement le gros point noir) que l'on reluque toutefois sans trop d'ennui grâce à sa simplicité naïve. 

Si bien que l'on est surtout attaché à la présence toute à fait convaincante du couple avenant Bruno Kremer / Annie Girardot auprès de leurs étreintes sentimentales, quand bien même Jacques Villeret surjoue fréquemment en braqueur / preneur d'otage psychopathe dans un rôle à contre-emploi dont il peine à faire omettre l'acteur comique que l'on a coutume de fréquenter. Parfois même involontairement drôle (à l'instar de son look grossier quand il joue le braqueur), l'acteur hystérise notamment sa posture criminelle à travers des éclairs de violence grand-guignolesques peu réalistes mais ludiques de par sa surenchère appuyée. Dispensable évidemment mais parfois séduisant (surtout sa 1ère partie avant l'effraction dans l'hôtel) et quelque peu attachant par son côté foutraque et bricolé (à l'instar de son score métronome à la limite de l'autoparodie).

*Bruno

vendredi 7 octobre 2022

Mort sur le Grill / Crimewave

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sam Raimi. 1985. U.S.A. 1h26. Avec Reed Birney, Paul L. Smith, Brion James, Louise Lasser, Bruce Campbell, Sheree J. Wilson, Antonio Fargas. 

Sortie salles France: 5 Mars 1986. U.S: 25 Avril 1986

FILMOGRAPHIE: Sam Raimi est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 23 Octobre 1959 à Franklin, Etats-Unis. 1981: Evil-Dead. 1985: Mort sur le Grill. 1987: Evil-Dead 2. 1990: Darkman. 1993: Evil-Dead 3. 1995: Mort ou Vif. 1998: Un Plan Simple. 1999: Pour l'amour du jeu. 2000: Intuitions. 2002: Spi-derman. 2004: Spider-man 2. 2007: Spider-man 3. 2009: Jusqu'en Enfer. 2013: Le Monde fantastique d'Oz. 2022 : Doctor Strange in the Multiverse of Madness. 


Une série B culte transplantée dans le cadre du cartoon live. 
Pas très bien accueilli lors de sa sortie internationale en dépit de nos critiques hexagonales plutôt favorables (principalement les revues spécialisées Mad Movies / L'EF / Starfix alors qu'à Avoriaz il fut vanter par quelques journalistes), Mort sur le Grill est une comédie probablement trop déjantée pour le spectateur non averti. Tant et si bien que Sam Raimi, à peine remis du fracassant succès Evil-Dead,  renoue avec le cartoon live et le suspense parodique dans un esprit débridé autrement décomplexé. Le comique railleur, les poursuites improbables et l'action décérébrée se disputant la mise lors d'un concours de circonstances ubuesques inscrites dans l'insolence sardonique (on peut d'ailleurs parfois avoir mal au crane selon l'humeur du jour). 

Et si l'intrigue, trop simpliste (inopinée rencontre puis affrontement entre un héros gaffeur, sa compagne qu'il tente maladroitement de courtiser et un duo de tueurs payés pour supprimer un amant infidèle) laisse peu de places au rebondissements, l'implication attentionnée de Raimi (tant niveau technique que formel, accompagné d'une photo rutilante) entouré d'une poignée d'acteurs festifs en roue libre rendent l'attraction franchement fougueuse en faisant fi de toute prétention. Sorte de grand huit lancé à vive allure, Mort sur le Grill demeure donc un flamboyant hommage aux cartoons de notre enfance, particulièrement Tex Avery, à travers son inventivité à corps perdu que Raimi relance sans cesse dans une formulation sémillante. Tous les protagonistes s'en donnant à coeur joie à se courser et se cogner au gré de mimiques sciemment surjouées. Généreusement bonnard, lunatique, frétillant, hystérique et badin au sein d'une scénographie alambiquée parfois incroyablement maitrisée (la poursuite finale sur bitume déménage en diable !); Mort sur le Grill ne pourrait décevoir que les pisse-froids, les dépressifs et rabats joie ayant notamment égaré en cours de chemin leur âme d'enfant. 


*Bruno
3èx

mercredi 5 octobre 2022

Osterman week-end

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sam Peckinpah. 1983. U.S.A. 1h43. Avec Rutger Hauer, John Hurt, Craig T. Nelson, Dennis Hopper, Chris Sarandon, Meg Foster, Helen Shaver 

Sortie salles France: 18 Avril 1984. U.S: 4 Novembre 1983

FILMOGRAPHIE: Sam Peckinpah est un scénariste et réalisateur américain, né le 21 Février 1925, décédé le 28 Décembre 1984. 1961: New Mexico, 1962: Coups de feu dans la Sierra. 1965: Major Dundee. 1969: La Horde Sauvage. 1970: Un Nommé Cable Hogue. 1971: Les Chiens de Paille. 1972: Junior Bonner. Guet Apens. 1973: Pat Garrett et Billy le Kid. 1974: Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia. 1975: Tueur d'Elite. 1977: Croix de Fer. 1978: Le Convoi. 1983: Osterman Week-end.

Déprécié par le public et la critique à l'époque, même si Starfix le sacralisa "choc du mois" au sein de leur revue, Osterman Week-end est un splendide thriller maudit même si beaucoup mieux considéré aujourd'hui depuis sa sortie Dvd commercialisée chez nous et ailleurs. Fort d'un casting irréprochable (on y croise dans un élan spontané Rutger Hauer, John Hurt, Craig T. Nelson, Dennis Hopper, Chris Sarandon, Meg Foster, Helen Shaver) et d'une mise en scène solide, même si non exempt de couacs, maladresses (lisibilité à désirer pour certaines séquences alors que d'autres restent très impressionnantes) et incohérences (l'imprudence de Fassett / John Hurt à manipuler ses moult caméras de video surveillance perfectibles puis son rendez-vous complaisant en catimini dans le hangar de Tanner), Osterman Week-end empreinte le schéma du survival domestique avec un art consommé de la singularité. Tant auprès de la pluralité des caméras de vidéosurveillance disséminées dans chaque pièce de la demeure de Tanner (véritable précurseur de la télé-réalité que Peckinpah dénonce ouvertement, notamment à travers la manipulation des images) que de son climat nocturne davantage trouble, anxiogène, étrange, inquiétant, pour ne pas dire à la lisière d'un surnaturel horrifique lorsque les tueurs mutiques, planqués derrière les bosquets; entrent en action avec leurs armes infra rouge. 

Peckinpah distillant malaise sous-jacent et tension croissante au fil de la mission de Tanner acceptant d'épingler ses amis lors d'un week-end amical suite au compromis de l'agent de la CIA Fassett lui ayant prouvé plus tôt (via l'entremise de micros et de la vidéosurveillance) qu'ils s'avèrent des agents du KGB. Ainsi donc, face à la présence timidement affable de Tanner (Rutger Hauer, électrisant à travers son regard azur gagné par le doute, l'anxiété puis l'activité) accompagné de son épouse et de son fils en proie à l'interrogation, Osterman Week-end dégage un climat amical davantage insidieux sous l'impulsion de ses potentiels coupables davantage suspicieux du comportement de Tanner inscrit dans la réserve. La seconde partie du récit se transformant en chasse à l'homme alerte à travers ses règlements de compte revanchards superbement coordonnés d'une mise en scène attentionnée et d'un montage parfois en slow motion. Quant au dénouement salvateur dénonçant autant la manipulation politique que les effets pervers des médias et de notre addiction du médium, Osterman Week-end demeure l'avant-garde de notre nouvelle ère fallacieuse bâtie sur l'espionnage, le voyeurisme, le profit, la duperie, le mensonge, la mégalomanie.  

Mené avec le brio qu'on lui connait pour son ultime réalisation, Sam Peckinpah signe ici l'une de ses oeuvres les plus singulières (avec le chef-d'oeuvre nécrosé Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia) au sein d'une mise en forme étrangement riche, foisonnante, fascinante. Avec ce que cela sous entend d'exubérance et de véhémence auprès de l'artillerie lourde des armes à feu et des caméras de surveillance monopolisant constamment l'écran avec une intensité subtilement trouble, gênante, interlope. A revoir absolument donc si bien que les multiples relectures (j'en suis à ma 3è) demeurent aussi fougueuses et passionnantes auprès de son pouvoir de fascination (parfois mélancolique quant au final en forme d'adieu) que Peckinpah imprime de sa présence fantomatique (il décèdera d'ailleurs 1 an après la sortie du film en fustigeant une dernière fois la lâcheté de certains producteurs avec qui il collabora). 

*Bruno 
3èx

lundi 3 octobre 2022

Scream 3

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Wes Craven. 2000. U.S.A. 1h56. Avec Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Parker Posey, Patrick Dempsey

Sortie salles France: 19 Avril 2000. U.S:  4 Février 2000 

FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.


Considéré comme le moins bon de la saga, pour ne pas dire le plus mauvais, Scream 3 ne méritait pas tant de discrédit (bien que les critiques dans l'hexagone furent plutôt favorables). Car à la revoyure ce soir, et si à l'époque je fus également véritablement déçu par son contenu moins prononcé sur l'horreur et le gore (faute des pressions des producteurs traumatisés par la tuerie du lycée à Columbine), Scream 3 demeure suffisamment efficace, ironique (on joue toujours autant avec les codes en se raillant de l'industrie véreuse d'Hollywood, notamment auprès du chantage sexuel) et palpitant (qui plus est épaulé d'un montage au cordeau ultra dynamique) pour passer un bon moment de détente. Et ce, même si à mes yeux il n'atteint pas le niveau des 2 premiers opus, alors qu'aujourd'hui certains prétendent qu'il est supérieur au second volet. Outre le plaisir de retrouver les personnages majeurs des précédents épisodes; principalement David Arquette / Courteney Cox largement mis en avant ici auprès de leur enquête officieuse, Neve Campbell demeure toujours aussi attachante, expressive, charismatique en victime démunie s'efforçant ici de découvrir le passé de sa mère défunte que le tueur rend hommage à travers des photos de son portrait apposées sur les lieux du drame. A réhabiliter donc si bien que Scream 3 s'avère sincèrement sympa, inventif, parfois drôle par son esprit cartoonesque, caustique et ludique pour ne jamais céder à l'ennui. Avec mes remerciements aux youtubeurs m'ayant influencé à lui offrir une seconde chance.

Ci-joint les critiques de l'époque afin de prouver qu'il fut défendu chez nous, notamment chez Mad et l'EF (sans compter son score au box-office), ainsi qu'une excellente chronique de l'ami Jules de son émission Improcinécritique disponible sur You-tube

*Bruno
3èx

Box-Office France: 2 654 418 entrées