vendredi 31 mars 2023

"What the peeper saw" / La tua presenza nuda! / L'Enfant de la Nuit

                                        Photo empruntée sur google, appartenant au site stalkerjany.blogspot.com

de James Kelley et Andrea Bianchi. 1972. Royaume-Uni/Espagne/Italie/États-Unis/Allemagne de l'Ouest. 1h36 (version intégrale). Avec Mark Lester, Britt Ekland, Hardy Kruger, Lilli Palmer, Harry Andrews, Conchita Montes.

Sortie salles France: 1973 (à confirmer). Italie: 14 Octobre 1972

FILMOGRAPHIE: James Kelley est un réalisateur et scénariste né en 1931 à Angleterre, Royaume-Uni, décédé en 1978 à Londres. 1971: Le Monstre des Oubliettes. 1972: What the peeper saw. 
Andrea Bianchi est né le 31 mars 1925 en Italie. Il était réalisateur et scénariste. Il est mort le 14 novembre 2013 à Nice, France. 1972: Diabolica Malicia. 1972: L'Île au trésor. 1972: What the peeper saw. 1974: Quelli che Contano. 1974: Basta con la guerra... facciamo l'amore. 1975: Nu pour l'assassin. 1976: La Moglie di mio padre. 1977: Cara dolce nipote. 1978: La moglie siciliana. 1979: Malabimba. 1981: Le Manoir de la Terreur. 1983: Altri desideri particolari. 1983: Morbosamente vostra. 1986: Dolce Pelle di Angela. 1987: Maniac Killer. 1987: l'Ange de la Mort. 1988: Incontri in case private. 1988: Racconti di donne. 1989: Massacre. 1989: Io Gilda. 1990: Qualcosa in più. 1990: Gioco di seduzione. 1991: Bambola di carne. 1993: Formula 3 - 1 ragazzi dell'autodromo.


Quelle bien étrange curiosité que cette série B ultra rare portant la signature du British James Kelley (Le Monstre des Oubliettes) et du transalpin André Bianchi (?), réalisateur du fameux Manoir de la Terreur que tous les fans de Bis connaissent sur le bout des ongles. "What the peeper saw" relatant avec sincérité et attention l'étrange relation filiale entre un père en berne et son fils que sa nouvelle maîtresse tente d'apprivoiser, entre maladresse, tendresse, appréhension, interrogation. Ainsi, au fil de leur discorde davantage orageuse (avec parfois de dérangeantes connotations sexuelles subtilement exposées, en naviguant entre champs et hors-champs), les réalisateurs effleurent puis abordent (par le biais d'hallucination ou de réels souvenirs ?!) les thèmes sulfureux de l'inceste et de la pédophilie sans l'ombre d'une vulgarité. Et ce même si son final à la fois surprenant et déroutant brouille subitement les pistes tout en résolvant en dernier recourt les liens délétères de cette famille dysfonctionnelle habitée par l'épreuve du deuil, la paranoïa, la suspicion meurtrière.


Dommageable toutefois que le récit latent, puisque prenant son temps à exposer la caractérisation équivoque des personnages, fasse preuve d'un rythme ni captivant ni passionnant, même si on reste sur le qui-vive, plus ou moins attentif à l'évolution véreuse de ce trio maudit à moult niveaux de lecture si on fait fi de son épilogue brusquement révélateur quant à cet odieux jeu de manipulation que les acteurs endossent sobrement. A découvrir donc, l'oeuvre esthétiquement "azurée" étant disponible en version HD 720 P chez le bloggeur Warning Zone. Avec mes remerciements pour leur généreuse offrande d'avoir exhumé de nulle part cette découverte indépendante que l'on ne peut omettre de sa mémoire sitôt le générique clôt. A réserver toutefois à un public averti fan de métrage aussi bien sulfureux qu'audacieux. 


Dédicace à Bertrand ^^

*Bruno

vendredi 24 mars 2023

Le Manoir des Fantasmes / Dark Places

                                              
                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

de Don Sharp. 1974. Angleterre. 1h33. Avec Christopher Lee, Joan Collins, Herbert Lom, Robert Hardy, Jane Birkin, Jean Marsh.

Sortie salles France: 31 Octobre 1979. Angleterre: Mai 1975. U.S: Mais 1974

FILMOGRAPHIE SELECTIVEDon Sharp est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur anglais d'origine australienne, né le 19 Avril 1922 à Hobart (Australie), décédé le 18 Décembre 2011.
1963: Le Baiser du Vampire. 1964: Les Pirates du Diable. 1965: La Malédiction de la Mouche. 1965: Le Masque de Fu-Manchu. 1966: Raspoutine, le moine fou. 1966: Opération Marrakech. 1966: Les 13 Fiancées de Fu Manchu. 1967: Le Grand Départ vers la lune. 1968: Les Champions. 1973: Le Manoir des Fantasmes. 1978: Les 39 marches. 1979: Le Secret de la banquise.


Modeste production British sortie tardivement chez nous (1979 vs 1974) et occultée depuis sa location Vhs (en dépit de sa miraculeuse parution commerciale Dvd / Blu-ray chez ESC), le Manoir des Fantasmes est une série B d'épouvante à l'aura gothique perméable de par sa caractérisation d'une ancienne bâtisse, ancien théâtre d'un massacre familial lié à un conflit d'adultère. Le PitchDans un asile psychiatrique, Andrew Marr décide de léguer son manoir à son ami Edward Foster. Juste avant de rendre l'âme, il lui avoue qu'une somme d'argent était restée cachée à l'intérieur des murs. Le lendemain, Edward s'empresse de prendre la route pour investir les lieux, mais un notaire et un docteur assisté de sa soeur envisagent également de mettre la main sur le magot. Avec sa trame efficace alliant intrigue criminelle et épouvante spectrale, le Manoir des Fantasmes véhicule machinalement un suspense progressif quand à la destinée d'une poignée d'individus peu fréquentables. Car compromis par les activités véreuses de rivaux cupides, Edward va non seulement devoir se confronter à leur subterfuge surnaturel mais aussi s'opposer aux intentions sournoises de fantômes revanchards. 


Avec ironie, Don Sharp entremêle donc machination criminelle et apparitions fantomatiques sous l'allégeance du précédent défunt, Andrew Marr. Ainsi, à partir d'une quête au trésor planquée derrière les parois du manoir, notre nouveau titulaire tout aussi avide va peu à peu perdre pied avec la réalité en s'identifiant à l'existence familiale de l'ancien propriétaire. A cet égard, on songe facilement à Shining  pour la dérive progressive d'un homme en prise avec sa démence et ses démons et l'environnement surnaturel auquel il évolue. Par l'entremise de divers flash-back, Don Sharp démystifiera au compte goutte l'adultère intentée par Andrew avec sa gouvernante (Jane Birkin endosse ce rôle frivole avec le charme qu'on lui connait), alors que les enfants ricaneurs n'auront de cesse de la persécuter. Avec ses illustres têtes d'affiche, la fiabilité des comédiens est également le point fort de ce divertissement attachant à défaut de passionner. Christopher LeeJoan Collins et Herbet Lom se délectant à camper un trio d'antagonistes mégalos habités d'orgueil et de lâcheté. Modestement, et après avoir pris son temps à entretenir le suspense horrifique, le récit autrement alarmiste culmine vers un épilogue caustique quand à la véritable implication des témoins du massacre familial et le sort alloué pour ces nouveaux hôtes.


Sobrement réalisé, interprété et efficacement troussé, même si on aurait préféré plus d'intensité et d'implication de notre part pour son atmosphère gothique timidement envoûtante (alors que sa paisible campagne anglaise demeure parfois magnifiquement cadrée), Le Manoir des Fantasmes est une estimable série B, aussi mineur soit son contenu narratif latent. 


*Bruno
24.03.23. 4èx
19.01.14. 



mercredi 22 mars 2023

Amityville 3-D

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Fleischer. 1983. U.S.A. 1h33. Avec Tony Roberts, Tess Harper, Candy Clark, Robert Joy, Lori Loughlin, Meg Ryan.

Sortie France en video: 1985. Salles U.S: : 18 Novembre 1983

FILMOGRAPHIE: Richard Fleischer est un réalisateur américain né le 8 décembre 1916 à Brooklyn,  et décédé le 25 Mars 2006 de causes naturelles. 1952: l'Enigme du Chicago Express, 1954: 20 000 lieues sous les mers, 1955: les Inconnus dans la ville, 1958: les Vikings, 1962: Barabbas, 1966: le Voyage Fantastique, 1967: l'Extravagant Dr Dolittle, 1968: l'Etrangleur de Boston, 1970: Tora, tora, tora, 1971: l'Etrangleur de Rillington Place, 1972: Terreur Aveugle, les Flics ne dorment pas la nuit, 1973: Soleil Vert, 1974: Mr Majestyk, Du sang dans la Poussière, 1975: Mandingo, 1979: Ashanti, 1983: Amityville 3D, 1984: Conan le destructeur, 1985: Kalidor, la légende du talisman, 1989: Call from Space.

Avertissement: il s'agit de la version 2D chroniquée ici, la 3D n'étant qu'un simple outil à gadgets inutiles.

Démoli par la critique et le public dès sa sortie, Amityville 3D ne méritait pas à mon sens tant de haine, aussi mineur soit le produit d'exploitation correctement emballé par l'immense Richard Fleischer. Car si ce dernier ne semble pas vraiment inspiré à donner chair à la franchise lucrative, il parvient néanmoins avec une modeste efficacité à exploiter les clichés du film de hantise au gré de petites scènes-chocs faisant leur petit effet de fascination (notamment celui, cruel, de l'incendie dans l'habitacle d'une voiture). Qui plus est tourné en scope dans une photo soignée et correctement interprété par d'aimables seconds-couteaux (on reconnaitra d'ailleurs la néophyte Meg Ryan pour sa 2è apparition à l'écran), Amityville 3 inspire la sympathie au sein d'une ambiance fantastique parfois même poétique quant à la disparition d'une victime juvénile s'efforçant de communiquer avec ses parents sous l'apparence d'un ectoplasme de couleur mauve. 

Tant et si bien qu'à la revoyure, avec le recul et en faisant preuve d'indulgence, ce petit divertissement sans prétention dégage même un charme tangible constant auprès de son ambiance horrifique épaulée qui plus est de quelques effets-spéciaux artisanaux attachants par leur côté perfectible faisant toutefois mouche la plupart du temps. Il s'agit donc selon mon jugement de valeur du dernier film honorable de la saga, et bien qu'il ne puisse jamais rivaliser avec les 2 premiers opus dans toutes nos mémoires, Amityville 3 dégage une simplicité point disgracieuse à travers son intrigue rachitique jamais ennuyeuse, notamment de par la complémentarité des interprètes se prêtant sans outrance au jeu du "ouh, fais moi peur" avec parfois même une expressivité dramatique résolument probante (le deuil familial qui entoure le récit lors de sa dernière partie particulièrement épique). 

P.S: Dans l'un des Bonus de cette galette issue du coffret Bach Films, les cinéastes acolytes Maury / Bustillo défendent sans ambages ce 3è opus sans faire preuve d'ironie mal placée (quand bien même la plateforme Psychovision dispo sur le net est également de la partie pour dénoter une suite toute à fait honorable). Enfin, le film est ici présenté dans sa version intégrale inédite en France (Tant Dvd que BR). 

*Bruno
11.03.19
22.03.23. 3èx

lundi 20 mars 2023

Le cerveau d'Acier / Colossus: The Forbin Project

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Joseph Sargent. 1970. U.S.A. 1h40. Avec Eric Braeden, Susan Clark, Gordon Pinsent, William Schallert, Leonid Rostoff, Georg Stanford Brown.

Sortie Salles: 8 avril 1970 (États-Unis), 11 juin 1971 (France). Diffusion TV: 26 janvier 1976 (L'Avenir du Futur)

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joseph Sargent (Giuseppe Danielle Sorgente) est un réalisateur, acteur et producteur américain, né le 22 juillet 1925 à Jersey City, New Jersey (États-Unis), décédé le 22 décembre 2014 à Malibu (Californie). 1959: Street-Fighter. 1966: L'Espion au chapeau vert. 1970: Le Cerveau d'Acier. 1974: Les Pirates du Métro. 1975: La Nuit qui terrifia l'Amérique (télé-film). 1979: De l'or au bout de la piste. 1983: En plein Cauchemar. 1987: Les Dents de la Mer 4. 2008: Un coeur à l'écoute (télé-film).

Relativement rare à la TV et plutôt oublié mais heureusement édité en Dvd puis Blu-ray chez Movinside, Le Cerveau d'Acier est un excellent suspense d'anticipation comme les Seventies étaient aptes à nous concocter, entre sincérité et amour du genre. Et ce sans céder aux sirènes d'une action ostentatoire ici inexistante, tant et si bien que ce qui intéresse Joseph Sargent est de nous narrer avec soin, intelligence et attention une fascinante intrigue (visionnaire) entre 2 super ordinateurs capables de provoquer une catastrophe nucléaire entre les Etats-Unis et l'URSS durant la guerre froide. Sorte de précurseur de Skynet vu dans Terminator. Et si on reste constamment captivé par cette guerre des cerveaux lestement posée et inquiétante, on reste stupéfiais par l'audace de sa conclusion au risque de laisser sur le carreau une partie des spectateurs qui n'en demandait pas tant pour son effet de surprise antinomique. Outre la solidité de la réalisation (peut-être la plus scrupuleuse de la carrière de Sargent), on est également captivé par le jeu dépouillé du trop rare Eric Braeden endossant le créateur de génie avec un humanisme fébrile toujours plus contrarié en dépit de son assurance d'y gérer toutefois la situation hormis ses interrogations internes les plus alarmistes. Un formidable divertissement donc, adulte et cérébral car au plus près de la psychologie torturée de ses scientifiques et politiciens sur le qui-vive d'un danger pernicieux échappant à leur contrôle, à leurs armes et à leur intelligence. 


*Bruno
2èx

mardi 14 mars 2023

Bienvenue, Mr Chance / Being There

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Hal Ashby. 1979. U.S.A. 2h10. Avec Peter Sellers, Shirley MacLaine, Melvyn Douglas, Jack Warden, Richard A. Dysart, David Clennon.

Sortie salles France: 13 Août 1980. U.S: 19 décembre 1979

FILMOGRAPHIEHal Ashby (né William Hal Ashby) est un réalisateur, monteur, acteur et producteur américain né le 2 septembre 1929 à Ogden, Utah (États-Unis), mort le 27 décembre 1988 à Malibu (Californie). 1970 : Le Propriétaire. 1971 : Harold et Maude. 1973 : La Dernière Corvée. 1975 : Shampoo. 1976 : En route pour la gloire. 1978 : Le Retour. 1979 : Bienvenue, Mister Chance. 1981 : Cœurs d'occasion. 1982 : Lookin' to Get Out. 1983 : Let's Spend the Night Together. 1984 : Solo Trans (vidéo). 1985 : Match à deux. 1986 : Huit millions de façons de mourir. 1988 : Jake's Journey (en) (TV). 


"Un grand moment de cinéma en apesanteur transcendé par l'interprétation transie de quiétude: Mr Peter Sellers."
Attention OFNI, à l'instar de l'hallucinante performance du génie Peter Sellers (sans doute LE rôle de sa vie !), Bienvenue Mister Chance ne ressemble à rien de connu. Tout du moins lors de l'année où il fut conçu car on peut prétendre que Robert Zemeckis s'en soit tout de même inspiré avec Forrest Gump  quelques décennies plus tard dans une version beaucoup plus commerciale, tous publics, à la tendresse autrement démonstrative (même s'il s'agit également à mon sens d'un grand divertissement vibrant d'humanité). Or, ici le réalisateur Hal Ashby ne s'embarrasse ni de fioritures ni de bons sentiments tant sa mise en scène personnelle adopte le parti-pris d'une oeuvre indépendante au service de ces personnages huppés gravitant auprès d'un énigmatique étranger apatride. Ainsi, c'est à travers le portrait improbable de Mr Chance, jardinier tout juste séparé de son défunt propriétaire, que le récit nous ait traité avec force et humour, entre légèreté et émotion somme toute contenue pour y dresser son étrange personnalité tributaire d'une nouvelle demeure que le couple Rand décide de recueillir à la suite d'un accident de voiture. Par conséquent, 2h10 durant, nous allons partagés l'exclusive intimité de Monsieur Chance dans son nouveau foyer peuplé de domestiques et d'invités notoires. Un homme solitaire féru de jardinage et de télévision car terriblement introverti, indicible mais néanmoins infiniment attachant auprès d'un entourage davantage fasciné par l'acuité de son innocence sans égale.

Et ce, même si le FBI ou la CIA finiront par enquêter sur son passé lors de soupçons d'espionnage alors que les médias y feront leur nouvelle coqueluche, tel un monstre de foire. Toute cette mise en scène au plus près des réactions perplexes des protagonistes étant subtilement traitée avec énormément de pudeur, de drôlerie (jamais gouailleuse) et de profondeur psychologique. A l'instar de son hallucinant épilogue mystique impossible à anticiper, méditation pour la sagesse d'esprit. Hal Hashby nous démontrant avec une jubilatoire dérision qu'un homme sans personnalité ni ambition peut un jour accéder sans le vouloir à la consécration et la célébrité grâce à ses improvisations philosophiques communiquées par ses valeurs humaines dénuées d'orgueil, de jalousie, de vice et encore moins de colère. Peter Sellers crevant l'écran par son omniprésence timidement décalée, entre paix interne et calme tranquille dans une posture laconique jubilatoire, notamment eu égard de son regard enfantin inscrit dans le vide permettant du coup aux autres de se remettre en question afin de se donner un nouveau sens existentiel (notamment pour notre rapport anxiogène avec la mort qui se rapproche peu à peu de nous). Quant à Shirley MacLaine renouant avec ses sentiments d'adolescente dans une fureur de vie soudainement expansive, elle crève elle aussi l'écran par sa fragilité humaine, sa beauté réconfortante, sa fascination ébaubie de contempler Mr Chance dans un désir sexuel irrépressible (la scène de masturbation est à ce titre anthologique). 


« La vie est un état d'esprit »
En dépit de 2/3 longueurs vite pardonnables durant la 1ère partie du récit (les premiers rapports  de Chance amorcés avec Mr Rand et le président), Bienvenue Mister Chance est un grand moment de cinéma où la comédie politico-sociétale s'élève ici à un niveau spirituel insoupçonnée. Et puis rien que pour la performance insensément naturelle de Peters Sellers (accompagné d'une tendre Shirley MacLaine toute en douceur de miel), cet incroyable portrait d'un homme (extra)ordinaire (certains et certaines s'y reconnaîtront) demeure profondément évocateur, discursif pour son rapport inné, candide à la vie et celle de son entourage ayant égaré leur âme d'enfant. 

*Bruno

Récompenses
Los Angeles Film Critics Association Awards 1979 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Melvyn Douglas
Oscars 1980 : Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Melvyn Douglas
Golden Globes 1980 :
Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour Peter Sellers
Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour Melvyn Douglas
BAFTA Awards 1981 : BAFTA du meilleur scénario pour Jerzy Kosinski
London Film Critics Circle 1981 : Prix spécial à Peter Sellers pour sa carrière

lundi 13 mars 2023

La Petite Boutique des Horreurs / The Little Shop of Horrors

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Roger Corman. 1960. U.S.A. 1h12. Avec Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles, Dick Miller, Myrtle Vail

Sortie salles France: 1er juillet 1970. U.S: 5 Août 1960.

FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan. 1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.

Authentique film culte qui doit principalement sa réputation à ses 2 jours de tournages que Roger Corman accepta à la suite d'un pari avec son frère, La Petite Boutique des Horreurs est un régal de comédie noire horrifique. Tant et si bien qu'à la revoyure, j'ai été surpris par le rythme effréné du récit faisant la part belle à l'excentricité des personnages communément folingues ou borderline. Chacun des comédiens très à l'aise dans leur fonction un poil théâtrale suscitant un réel attachement tant ils parviennent à nous communiquer leur fougue sémillante face à la curiosité d'une plante carnivore grandissant de manière disproportionnée après avoir ingurgité des cadavres fraîchement trépassés. Qui plus est, elle est douée de parole au gré d'un franc-parler colérique. 

Bourré de séquences cocasses où le sarcasme ne cesse de s'imposer à travers le parti-pris de Corman  totalement décomplexé à enchaîner les situations débridées (à l'instar de la célèbre séquence de torture que le néophyte Jack Nicholson accepte de s'infliger chez le dentiste en patient SM), la Petite Boutique des Horreurs se démarque de la routine de par l'originalité de son concept, son ambiance quasi surréaliste et la caractérisation lunaire des personnages d'une spontanéité résolument communicative. Et c'est ce qui fait le charme de cet adorable délire macabre tourné en noir et blanc avec des moyens limités. Pour autant, Corman reste suffisamment retors pour emballer correctement son métrage 1h12 durant en dépit de l'étroitesse des décors se réduisant souvent à un foyer domestique et au commerce du fleuriste. 

Rafraichissant en diable donc, La Petite boutique des Horreurs perdure son pouvoir inaltérable grâce à la symbiose de sa folie macabre tributaire d'un humour noir déjanté couramment ayant. 

*Bruno
2èx

vendredi 10 mars 2023

Le Sadique / The Sadist

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Landis. 1963. U.S.A. 1h32. Avec Arch Hall jr., Richard Alden, Helen Hovey

Sortie salles U.S: Avril 1963

FILMOGRAPHIEJames Landis est né le 10 juin 1926 dans le Dakota du Sud, États-Unis. Il était scénariste et réalisateur. Il est décédé le 17 décembre 1991 en Californie, États-Unis. 1968: Jennie: Wife/Child. Gunsmoke (1955). Rat Fink (1965). Arch Hall Jr. in Deadwood '76 (1965). The Nasty Rabbit (1964). Le sadique (1963). Bing Russell in Stakeout! (1962). Carolyn Byrd and Bobby Diamond in Airborne (1962). 

Extrêmement rare et peu diffusé à la TV alors que Le chat qui Fume est parvenu à l'exhumer de l'oubli grâce à leur édition Dvd (pas très top hélas en terme de qualité formelle même s'il y a pire ailleurs), le Sadique est une excellente curiosité parvenant à maintenir l'intérêt 1h30 durant en jouant efficacement sur l'unité de lieu et de temps qu'un serial-killer et sa donzelle monopolisent en molestant un trio d'étrangers égarés dans une casse de voiture fantomatique. Filmé dans un noir et blanc plutôt soignée (j'aurai tant aimé le découvrir en version HD), ce survival constamment intense surprend par la science de son suspense métronome et de ses quelques éclairs de violence étonnamment réalistes pour l'époque, quand bien même il dû influencer probablement une pléthore de cinéastes (on peut citer par exemple Kalifornia de Dominic Sena à travers ce jeu de révolte et de soumission entre un couple de tueurs marginaux et ses victimes confinées en plein désert). Si bien qu'il eut des problèmes avec la censure de l'époque tant le réalisateur méconnu James Landis s'efforce de provoquer malaise et provocations triviales sous l'impulsion de 2 dégénérés infiniment décervelés. 

Et si le jeune acteur Arch Hall Jr. peut parfois irriter à travers ses yeux ébaubis saturés de rictus beaucoup trop outranciers dans la permanence, il reste pour autant étonnamment convaincant, intrigant en psychopathe pervers s'évertuant à jouer gratuitement le tortionnaire primaire dans son instinct de rébellion et de supériorité démesurés. Quant à sa partenaire Judy endossée par Marilyn Manning, elle reste gentiment en arrière plan voyeuriste afin d'observer le spectacle de décadence que son partenaire provoque avec appétence insatiable tout en participant de temps à autre à ces jeux de soumission. Enfin, les autres seconds-rôles se fondent dans le corps de victimes démunies avec un désarroi sobrement anxiogène tout en cultivant peu à peu leur montée d'angoisse exponentielle quant à la crainte de leur propre trépas. Le récit âpre et rubigineux ne leur accordant aucune concession si bien que ceux-ci sont contraints de compter sur leur stratégie de défense et d'instinct de survie parfois couillu afin de déjouer leurs oppresseurs.  

A découvrir donc avec un vif intérêt pour tous les amateurs de pépites infortunées. 

*Bruno
2èx

jeudi 9 mars 2023

Le Retour de Kriminal / Il marchio di Kriminal

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Fernando Cerchio. 1967. Italie/Espagne. 1h28. Avec Glenn Saxson, Helga Liné, Andrea Bosic, Armando Francioli, Tomas Pico, Anna Zinnemann, Mirella Pamphili. 

Sortie salles France: 14 Mai 1969.

FILMOGRAPHIE: Fernando Cerchio, né le 7 août 1914 à Luserna San Giovanni (Italie) et mort le 19 août 1974 à Mentana (Italie), est un réalisateur, scénariste et monteur italien. 1944 : La buona fortuna. 1945 : Porte chiuse (it), coréalisé avec Carlo Borghesio. 1945 : Aldo dice 26x1, coréalisé avec Carlo Borghesio. 1948 : Cenerentola (it). 1949 : Gian le contrebandier . 1951 : Brigade volante . 1952 : Le Fils de Lagardère. 1952 : Il bandolero stanco . 1953 : Lulù. 1954 : Addio mia bella signora . 1954 : Le Vicomte de Bragelonne. 1955 : quattro del getto tonante . 1956 : Le Fils du cheik . 1957 : Les Mystères de Paris . 1958 : Aphrodite, déesse de l'amour . 1959 : Judith et Holopherne . 1960 : La Vallée des pharaons . 1961 : Néfertiti, reine du Nil . 1962 : Totò contre Maciste. 1962 : Le Cheik rouge. 1962 : Par le fer et par le feu. 1963 : Totò et Cléopâtre. 1964 : Totò contre le pirate noir. 1966 : Pour un dollar de gloire. 1967 : Le requin est au parfum. 1967 : Le Retour de Kriminal. 1969 : Les Pistolets de l'Ouest. 


C'est bien connu, rares sont les suites qui ont approché le niveau des films qui les ont inspirés. Et si Umberto Lenzi cède un an plus tard sa place, Fernando Cerchio relève brillamment le défi pour nous concocter une séquelle bougrement ludique, drôle, enlevée, décomplexée, eu égard de la charpente de son intrigue érigée autour d'une chasse au trésor sous l'impulsion d'un rythme trépidant (parfois même trop rapide). Toujours endossé par Glenn Saxson, celui-ci demeure toujours aussi tranquille, sûr de lui, charmeur, sournois, perfide, diaboliquement immoral dans la peau du squelette Kriminal désireux d'agencer 4  bouddhas afin de reconstituer le parchemin d'un trésor enfoui au Moyen-Orient. Or, durant sa quête méticuleuse, la police et d'autres personnages peu recommandables se mêlent à ses pérégrinations exotiques afin de pimenter l'intrigue enrichie par moments de rebondissements fortuits. 


A l'instar de son surprenant final à contre-emploi de tout ce que nous venions d'assister en terme de politiquement incorrect et de coups bas dénués de scrupule. Or, pour en revenir à sa liberté de ton génialement sarcastique, son prologue macabre ne manquait ni d'audaces, ni de dérision pour son refus de concession imparti au 3è âge. Film d'aventures exotiques donc au sein d'un genre policier marginal inspiré des bandes-dessinées italiennes, les Fumetti, le Retour de Kriminal demeure une excellente surprise, un classique incontournable que les fans de la saga (et de Fantomas !) n'auront peine à adopter. Si bien que dès le générique de fin génialement sardonique par son esprit BD ouvertement prononcé, nous n'avions qu'un désir, revoir le 1er opus aussi jubilatoire que facétieux. 


*Bruno

Ci-joint chronique de Kriminal: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/06/kriminal.html

mercredi 8 mars 2023

Destination Planète Hydra / 2+5 missione Hydra

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pietro Francisci. 1966. Italie. 1h32. Avec Leonora Ruffo, Mario Novelli, Roland Lesaffre, Leontine May, Kirk Morris, Alfio Caltabiano, Nando Angelini. 

Sortie salles France: 23 Janvier 1974. Italie: 2 Octobre 1966

FILMOGRAPHIEPietro Francisci est un réalisateur, scénariste et monteur italien né le 9 septembre 1906 à Rome, décédé le 1er mars 1977. 1934: Rapsodia in Roma. 1934 : La mia vita sei tu. 1941 : Edizione straordinaria. 1945 : Il cinema delle meraviglie. 1946 : Io t'ho incontrata a Napoli. 1948 : Noël au camp 119. 1949 : Saint Antoine de Padoue. 1950 : Le Prince pirate. 1952 : Le Prince esclave. 1952 : La Reine de Saba. 1954 : Attila, fléau de Dieu. 1956 : Roland, prince vaillant. 1958 : Les Travaux d'Hercule. 1959 : Hercule et la Reine de Lydie. 1960 : Sapho, Vénus de Lesbos. 1960 : La Charge de Syracuse. 1963 : Hercule, Samson et Ulysse. 1966 : Destination : planète Hydra. 1973 : Simbad le calife de Bagdad. 


Une aberration filmique hors du commun, hors du temps et de l'espace, si bien qu'il faut le voir pour le croire tant cette production transalpine nous laisse pantois d'effarement télescopé de stupeur. Edité par Artus Films dans une copie Dvd relativement convenable, Destination Planète Hydra exploite la science-fiction en vogue au coeur des années 60 avec une économie de moyens dignes d'Ed Wood. Ainsi, 1h26 durant, nous assistions à un scénario fourre-tout si improbable que l'on se perd parfois, notamment à travers sa pléthore de répliques bonnards que des acteurs inexpressifs amorcent avec une fougue décomplexée. Tant et si bien que la comédie (de marivaudage) s'invite entre autre sans complexe dans l'aventure spatiale en dépit de la tournure dramatique de l'intrigue culminant vers une diatribe anti-nucléaire. Et si cette série Z ne s'avère guère passionnante, elle parvient sans réserve à maintenir notre intérêt de par notre curiosité expansive d'y reluquer la prochaine séquence saugrenue afin de savoir jusqu'où iront les créateurs de cette immense farce transalpine dénuée de prétention. 


Les décors de carton-pâte, les détails électroniques du vaisseau (semblable à une boite de conserve vierge) et les costumes de carnaval de nos E.T ont beau tenté de simuler leur scénographie stellaire; il est inconcevable de s'immerger dans l'univers de pacotille en dépit de notre amusement permanent à observer leurs pugilats (étonnamment spectaculaires pour le coup !) et règlements de compte verbaux parfois même hilarants par tant de maladresse irraisonnée. Enfin, et pour parachever, on reste paradoxalement stupéfiais par la beauté lyrique de ses 2 ultimes plans romantiques sur fond d'horizon optimiste. A découvrir absolument donc (tout du moins 1 fois, de préférence entre cinéphiles éclairés), quand bien même cette curiosité un tantinet polissonne (l'actrice aux yeux azur arborant ouvertement ses formes charnues vaut son pesant de cacahuètes) s'avère rarement diffusée à la TV, alors que la génération 80 se remémora non sans nostalgie la projo du "Cinéma de Quartier" sélectionnée par Jean-pierre Dionnet


*Bruno
2èx

mardi 7 mars 2023

Dracula et ses Femmes Vampires

                                          
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site ecranlarge.com

de Dan Curtis. 1973. Angleterre. 1h38. Avec Jack Palance, Simon Ward, Nigel Davenport, Pamela Brown, Fiona Lewis, Penelope Horner, Murray Brown.

Diffusion France TV: 12 Mai 1976. U.S: 8 Février 1974.

FILMOGRAPHIE: Dan Curtis est un producteur, scénariste et réalisateur américain, né le 12 Août 1927 à Bridgeport, Connecticut (Etats-Unis), décédé le 27 mars 2006 à Brentwood (Californie). 1966: Dark Shadows (série TV). 1970: La Fiancée du Vampire. 1971: Night of dark shadows. 1973: Dracula. 1973: The Night Strangler (télé-film). 1975: La Poupée de la Terreur. 1976: Trauma. 1977: Dead of Night. 1977: La Malédiction de la veuve noire (télé-film). 1992: Intruders (télé-film). 1996: La Poupée de la terreur 2 (télé-film).


Réalisé par Dan Curtis, un des maîtres du Fantastique jamais reconnu à mes yeux (on lui doit quand même le chef-d'oeuvre Trauma et bien d'autres pépites parmi lesquelles The Night Strangler, La Fiancée du Vampire, la Poupée de la Terreur et le fameux La Malédiction de la Veuve noire); Dracula demeure une superbe adaptation télévisuelle du roman éponyme de Stoker. Si bien qu'il eut même droit à une sortie salles dans plusieurs pays tant le métrage cinégénique demeure techniquement soigné qui plus est saturé de rutilants décors domestiques, alors que la nuit et ses alentours s'avèrent superbement éclairés. Ainsi, sans révolutionner le mythe séculaire, Dan Curtis possède suffisamment de savoir-faire, d'affection et d'inspiration pour le mythe afin de rendre captivant un cheminement narratif que l'on connait par coeur. Et la preuve c'est qu'on marche à nouveau sans sourciller 1h38 durant. Car émaillé de séquences atmosphériques immersives, tant auprès de sa scénographie gothique susnommée, de ses cryptes bleutées que de sa nature crépusculaire tantôt onirique (notamment à travers l'allure spectrale du vampire aussi mutique qu'impérial), Dracula parvient efficacement à se renouveler sous l'impulsion d'un Jack Palance étonnamment inquiétant (pour ne pas dire idoine). 


Naturellement patibulaire à travers sa mâchoire carrée et ses petits yeux viciés, ce dernier magnétise l'écran avec une sobre conviction si bien que l'on reste régulièrement fasciné par ses factions sournoises et son comportement parfois même étonnamment singulier. De par ses exactions musclées que de ses mimiques contractées jamais ridicules. Quant aux seconds-rôles assez investis dans leur posture héroïque (la fraternité d'Arthur et de Van Helsing) ou démunie (les victimes féminines en proie à l'hypnose puis à la contamination) on parvient à s'y identifier grâce à leur jeu modéré dénué d'emphase. Et pour parachever dans l'horreur ensorcelante, on apprécie également les quelques apparitions pernicieuses des femmes vampires disséminées à travers l'intrigue pour s'y insurger alors que son final en bonne et due forme demeure une fois de plus assez intense, étrange et impressionnant quant à la mort du Comte en proie une agonie solaire que Dan Curtis filme avec un brio à la fois couillu et circonspect. 


Produit pour la TV dans une facture formellement splendide, ce Dracula 73 parvient donc à s'extirper du carcan télévisuel grâce aux talents communs de Dan Curtis, du directeur photo, des seconds-rôles et de Jack Palance mutuellement complices pour plonger le spectateur dans un révérencieux cauchemar gothique ponctué de cadrages obliques du plus bel effet. 

* Bruno
15.03.13. 47 v
06.12.18. 
07.03.23. 3èx

lundi 6 mars 2023

Apocalypse dans l'océan rouge / Shark - Rosso nell'oceano

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Lamberto Bava. 1984. 1h36. Italie/France. Avec Michael Sopkiw, Valentine Monnier, Gianni Garko, William Berger, Iris Peynado

Sortie salles France: 23 Janvier 1985. Italie: 7 Septembre 1984

FILMOGRAPHIE: Lamberto Bava est un réalisateur et un scénariste italien né le 3 avril 1944 à Rome. Il est le fils de Mario Bava. 1980 : Baiser macabre (+ scénariste) , 1983 : La Maison de la terreur, 1984 : Apocalypse dans l'océan rouge, 1985 : Demons (+ scénariste),1986 : Demons 2 (+ scénariste),1991 : Body puzzle, 1991 : La Caverne de la Rose d'Or : La Princesse Rebelle, 1992 : La Caverne de la Rose d'Or : La Sorcière Noire, 1993 : La Caverne de la Rose d'Or : La Reine des Ténèbres, 1994 : La Caverne de la Rose d'Or : L'Empereur du Mal, 1994 : Desideria et le prince rebelle, 1996 : La Caverne de la Rose d'Or : Le Retour de Fantaghirò, 1996 : La Légende d'Alisea. 1997: La Princesse et le Pauvre, 1998 : Caraibi, 2001 : L'impero, 2006 : Ghost son.


Pour les amateurs de série Z involontairement drôles, Apocalypse dans l'océan rouge demeure un incontournable du genre que Lamberto Bava gère avec autant de maladresse que de motivation sincère à emballer non sans une certaine attention son produit d'exploitation en dépit de ses moyens techniques limités. Outre l'attrait ludique de son scénario capillotracté surfant sur les plate-bandes des Dents de la Mer et de The Thing (ici une pieuvre mutante apte à régénérer ses cellules pour se multiplier à l'infini au coeur de l'océan) et de son action bricolée souvent facétieuse par tant de balourdises, on apprécie surtout le surjeu des acteurs de seconde zone au charisme si inexpressif qu'ils invoquent une irrésistible sympathie à s'efforcer de se prendre au sérieux au gré de situations alarmistes toujours cocasses, pour ne pas dire parfois hilarantes. D'autre part, à la revoyure, j'ai été particulièrement surpris par l'efficacité du rythme que Bava parvient à maintenir sous l'impulsion de clichés éculés ne laissant jamais place à l'ennui. Tant et si bien qu'Apocalypse dans l'océan rouge fleure bon le produit transalpin des années 80 comme seule cette décennie était apte à nous concocter auprès de nos chers italiens pillant sans vergogne les classiques Outre-Atlantique avec toutefois une attention et une sincérité somme toute artisanales. Et même si on aurait souhaité un final plus original et spectaculaire, le charme permanent qui émane de ce succédané est encore plus tangible en notre époque révolue


*Bruno 
2èx

jeudi 2 mars 2023

Tuez-les tous... et revenez seuls ! / Ammazzali tutti e torna solo

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Enzo G. Castellari. 1968. Italie/Espagne. 1h40. Avec Chuck Connors, Frank Wolff, Franco Citti, Leo Anchóriz, Giovanni Cianfriglia, Alberto Dell'Acqua

Sortie salles France: 15 Juillet 1970. Italie: 31 Décembre 1968

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Enzo G. Castellari est un réalisateur, scénariste, acteur, monteur et producteur italien, né le 29 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1967: Je vais, je tire et je reviens. 1968: Django porte sa croix. 1968: 7 Winchester pour un massacre. 1968: Tuez les tous... et revenez seul ! 1973: Le Témoin à abattre. 1976: Keoma. 1977: Une Poignée de salopards. 1977: Action Immédiate. 1979: La Diablesse. 1979: Les Chasseurs de Monstres. 1981: La Mort au Large. 1982: Les Nouveaux Barbares. 1982: Les Guerriers du Bronx. 1983: Les Guerriers du Bronx 2. 1987: Striker. 1987: Hammerhead. 1997: Le Désert de Feu.


On ne peut que remercier Jean-Baptiste Thoret de nous avoir inclus au sein de sa prestigieuse collection "make my day" Tuez les tous et revenez seuls, en double programme de 4 de l'Apocalypse, qui plus est comme de coutume en Dvd et Blu-ray afin de contenter les chalands. Car si on peut avouer sans réserve qu'il s'agit probablement d'un western mineur dans le paysage du western italien, Enzo G. Castellari possède suffisamment de métier, de savoir-faire, d'habileté pour nous livrer un pur divertissement où l'action, quasi omniprésente, demeure le maître mot de ce spectacle efficace surfant sur le succès des 12 Salopards (Jean-Baptiste évoquera par ailleurs en préface d'y citer la référence Le Bon, la Brute et le Truand de Leone). Et si sa trajectoire narrative semble tracée d'avance à travers cette mission d'ex taulards recrutés pour dérober de l'or planquée dans des caisses de dynamite, quand bien même leur leader, Clyde Mc Kay, aura l'obligeance de les occire au moment de prendre la fuite, Tuez les tous et revenez seuls s'avère moins conventionnel que prévu de par ses rebondissements impromptus renforcés d'un final sans moral qui risque de faire grincer quelques dents. 


Ainsi, au gré de son action plutôt inventive et soigneusement chorégraphiée, saturée d'autre part de cadrages parfois alambiqués, elle ne s'avère étonnamment jamais gratuite puisque tributaire d'un cheminement épique redoublant explosions, bastonnades et fusillades lors des confrontations entre bons et méchants qu'on ne se lasse de suivre. Nos anti-héros ruisselants de sueurs dans leur visage insalubre filmé en plan serré, quand bien même on s'extasie de contempler autour de leurs déplacements ses splendides panoramiques que symbolisent d'immenses plaines désertes brûlées par le soleil. Des mercenaires pugnaces donc quelque peu attachants auprès de leur sens de bravoure et du courage, et ce en dépit de leur réflexion faillible à suspecter quel traitre pourrait s'emparer du trésor avant de jouer l'esprit d'individualité pour mieux sauver leur peau et ainsi emporter la mise. Les comédiens communément bonnards insufflant un charisme de seconde zone qui ravira les amateurs de ciné Bis, à l'instar de la présence autoritaire de Chuck Connors endossant un personnage anti-manichéen assez imprévisible dans son profil à la fois sournois et ambivalent. 


Un bon p'tit western donc à voir ou à revoir si bien que l'on reste concentré durant toute l'aventure de par sa mise en scène chiadée au service d'une forme inventive si on est observateur méticuleux. Avec en sus 2 séquences sous-marines plutôt singulières pour le genre ! 

*Bruno