jeudi 28 septembre 2023

Gran Turismo

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Neill Blomkamp. 2023. U.S.A. 2h14. Avec Archie Madekwe, David Harbour, Orlando Bloom, Darren Barnet, Djimon Hounsou, Geri Halliwell-Horner.

Sortie salles France: 9 Août 2023. U.S: 25 Août 2023

FILMOGRAPHIENeill Blomkamp est un réalisateur et scénariste sud-afro-canadien, né le 17 septembre 1979 à Johannesbourg dans la province de Gauteng en Afrique du Sud. 2009 : District 9. 2013 : Elysium. 2015 : Chappie. 2021 : Demonic. 2023 : Gran Turismo. 


Une belle surprise inscrite dans la modestie d'y renouer en toute  simplicité avec l'émotion des années 80. 
En dépit de critiques timorées qui me paraissent franchement inéquitables au vu du résultat à la fois humble et sincère qui en résulte sans effet de manche, Gran Turismo est un formidable actionner pulsatile que le public a facilement adopté eu égard de sa prude émotion symptomatique d'un spectacle grand public des années 80. Car relatant l'histoire vraie de Jann Mardenborough, pilote devenu professionnel après s'être entrainé grâce au jeu vidéo Gran TurismoNeill Blomkamp compte sur l'efficacité de son récit tracé d'avance, sur l'action survitaminée des courses automobiles (filmées sous tous les angles) et enfin sur la bonhomie si attachante de ces acteurs expressifs (le trio gagnant David HarbourOrlando Bloom et surtout le jeune Archie Madekwe crève l'écran auprès de leur solidarité amiteuse impartie au sens de la gagne) pour rendre le spectacle aussi stimulant qu'émotionnellement intense et émouvant. 

Et c'est bien là à mes yeux ce qui le distingue des blockbusters triviaux rouleurs de mécanique (Fast and Furious pour ne pas le citer) incapables d'insuffler une quelconque empathie faute de leur opportunisme bankable. Avec notamment un joli discours sur le courage de ne pas renoncer à la défaite suite à la dramaturgie d'un enjeu sportif de grande ampleur. On peut donc sans rougir prétendre qu'il s'agit là du meilleur film de son auteur depuis son 1er coup de maître District 9, de par son habileté, son savoir-faire à retranscrire le plus honnêtement possible sa success story (Rocky n'est pas loin) avec poignante humilité. L'acteur Archie Madekwe cultivant un charisme quasi ordinaire en pilote surdoué aussi fragile que résigné à remporter le trophée en dépit de ses doutes, ses craintes et son appréhension de se confronter à l'échec à la suite d'un rebondissement qui pourrait altérer sa destinée. 


The Champ 
ou Le Rêve Américain.
Série B de luxe totalement évacuée de prétention (j'insiste là dessus), Gran Turismo transpire l'amour des courses automobiles à travers une floppée de moments de bravoure aussi vertigineux (quel final fulgurant !) qu'émotionnellement attendrissants sans pour autant verser dans le sentiment programmé. Le récit efficacement captivant étant notamment irrigué d'une ambiance langoureuse planante sous l'impulsion d'une partition fragile sensiblement lyrique. 

*Bruno

mardi 26 septembre 2023

La Foreuse sanglante / The Toolbox Murders

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Dennis Donnelly. 1978. U.S.A. 1h33. Avec Cameron Mitchell, Pamelyn Ferdin, Wesley Eure, Nicolas Beauvy, Tim Donnelly.

Sortie salles France: ? U.S: 3 Mars 1978 (Int - 18 ans)

FILMOGRAPHIEDennis Donnelly est né le 24 août 1942 en Californie, États-Unis. Il est réalisateur et assistant réalisateur. 1978: La Foreuse Sanglante. 

Classique horrifique des Seventies qu'on a un peu tendance à occulter aujourd'hui en dépit de la confection de son remake réalisé beaucoup plus tard par Tobe Hooper, La Foreuse Sanglante n'a rien perdu de son aura malsaine symptomatique de son époque vintage (= ancien et authentique) dans laquelle il fut conçu. La première demi-heure, sorte de précurseur de Maniac de Lustig, nous illustrant avec réalisme documenté les exactions sanglantes d'un tueur à la boite à outil dénué de pitié pour ses victimes féminines sexuellement libérées. Si bien qu'un peu comme dans Maniac, celui-ci se réjouit de passer à l'acte criminel à la suite d'un accident de voiture d'une brutalité injustifiée. A savoir se débarrasser des femmes véreuses au sein d'une société contagieuse infectée par le Mal, le vice, la luxure comme le souligna la voix-off rigoriste du préambule vouée au fanatisme religieux. Les meurtres demeurant sanglants, crus et donc assez percutants, choquants pour nous ébranler notre psychologue torturée. Notamment en y insufflant un étrange climat de fascination assez indécrottable qu'une musique primesautière (chansons country) renchérit par son ton décalé en totale contradiction. 

A cet égard, la séquence érotico-morbide de la baignoire efficacement réalisée reste à mes yeux anthologique par sa dramaturgie stylisée. Place ensuite à une brève enquête policière infructueuse pour céder place aux divers monologues du tueur en étroite relation avec son ultime victime kidnappée au sein d'une chambre intime. Ainsi, affichant un vérisme horrifique symptomatique des années 70, La Foreuse Sanglante exploite avec assez d'intelligence, d'audace et de maturité le psycho-killer hardcore (si j'ose dire) sous l'impulsion d'un Cameron Mitchell irréprochable en serial-killer en berne habité par la psychopathie. Quand bien même la dernière partie renforcera ce trouble climat d'insécurité malsaine parmi l'intervention d'autres personnages secondaires que nous n'attendions pas. Et si un ou deux acteurs superficiels pêchent un peu par leur absence d'aplomb ou de spontanéité; leur charisme ordinaire, leur posture paradoxalement naturelle et surtout l'impact des scènes cruelles qui y émanent achèvent de nous convaincre de son final saillant. Notamment en cédant place enfin à une magnifique séquence contemplative implantée dans le parking d'un centre commercial durant une nuit mutique dénuée de présence humaine à l'exception d'une chancelante. Quand bien même son entêtant thème élégiaque déjà entendu en cours de récit vient finalement baisser le rideau en nous précisant toutefois que toute l'histoire que nous venions de suivre était résolument véridique. 


Une Affaire de Famille
A revoir avec un vif intérêt donc, d'autant plus l'édition Blu-ray US "Blue Underground" disponible en Vostfr bénéficie d'une qualité technique toute à fait réjouissante (en y préservant évidemment son grain familier si typique des Seventies). A trôner soigneusement auprès de Maniac, Driller Killer, Deranged.

*Bruno
01.03.18.  
26.09.23. 3èx

lundi 25 septembre 2023

Traquée / No One Will Save You

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Brian Duffield. 2023. U.S.A. 1h30. Avec Kaitlyn Dever, Elizabeth Kaluev, Zack Duhame, Lauren L. Murray, Geraldine Singer, Dane Rhodes. 

Sortie Internationale VOD: 22 Septembre 2023

FILMOGRAPHIE: Brian Duffield est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2020: Spontaneus. 2023: Traquée. 

Misant sur l'efficacité d'une situation de survie auprès d'une jeune fille esseulée (formidable Kaitlyn Dever révélée par la série choc Dopesick) en proie à une invasion extra-terrestre, Traquée est une bonne petite surprise pour qui raffole des suspense horrifiques. Il rappellera d'ailleurs sans doute aux initiés l'épisode culte Les Envahisseurs issu de la 4è Dimension. Avec en filigrane, une métaphore sur l'acceptation du deuil par le biais d'un amour fraternel que l'héroïne tente de se pardonner au fil de sa reconstruction morale faisant la part belle à l'héroïsme en désespoir de cause. Car outre le jeu infaillible de l'actrice susnommée; ce divertissement bien rodé est surtout l'opportunité de nous présenter des E.T plus vrais que nature (si j'ose dire) tant les FX numériques parviennent véritablement à susciter trouble et fascination à chacune de leurs nombreuses apparitions au design charismatique. 

Et si le récit somme toute simpliste ne révèle que peu de surprise en dehors de son final ésotérique d'une émotion gracile, le réalisateur exploite à merveille les dons des E.T, leur morphologie autonome, leurs stratégies offensives par le biais de détails auditifs et visuels extrêmement probants. Qui plus est, avoir l'audace de maintenir l'intérêt durant une longue confrontation interne et externe sans une ligne de dialogue relève autant de la gageure que d'une singularité que peu de cinéastes osent pratiquer au cinéma (si on excepte par exemple le récent Sans un bruit). Ajouter notamment une jolie photographie scope auprès de sa scénographie bucolique quelque peu magnétique et vous obtenez une série B intègre auquel le genre est un sacerdoce tant Brian Duffield vous un véritable amour pour ces Aliens belliqueux à l'imagerie stylisée. 

*Bruno

mercredi 20 septembre 2023

F/X2, effets très spéciaux

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Franklin. 1991. U.S.A. 1h48. Avec Bryan Brown, Brian Dennehy, Rachel Ticotin, Philip Bosco, Joanna Gleason, Kevin J. O'Connor.

Sortie salles France: 17 Juillet 1991. U.S: 10 Mai 1991

FILMOGRAPHIE: Richard Franklin est réalisateur et producteur australien, né le 15 Juillet 1948 à Melbourne (Australie), décédé le 11 Juillet 2007. 1972: Belinda. 1973: Loveland. 1975: The True Story of Eskimi Nell. 1976: Fantasm. 1978: Patrick. 1981: Déviation Mortelle. 1983: Psychose 2. 1984: Cloak and dagger. 1986: Link. 1991: FX 2, effets très spéciaux. 1994: Un Agent très spécial (télé-film). 1995: Hotel Sorrento. 1996: Brillliant Lies. 1997: One way Ticket (Télé-film). 1999: Le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle: la découverte (télé-film). 2003: Visitors.


Loin de rivaliser avec le succès surprise du 1er opus en dépit de la bonne volonté des acteurs (on sent que la complémentarité du duo Bryan Brown / Brian Dennehy fonctionne à nouveau si bien qu'il prennent plaisir à rempiler les festivités ici plus cartoonesques), FX 2 est handicapé d'une intrigue intéressante mais trop invraisemblable par moments à tenter de nous réjouir à renfort de gadgets spéciaux beaucoup trop lunaires pour convaincre. A l'instar de sa première partie auquel l'élaboration d'un meurtre faisant référence à Hitchcock ou plus précisément à Brian De Palma demeure un peu trop grossier pour emporter l'adhésion de par l'emploi de grosses ficelles à la limite du grotesque. On peut également rajouter quelques instants plus tard l'intrusion d'un clown lors d'un corps à corps musclé à la limite de l'hilarité. Alors que paradoxalement son prologue en trompe-l'oeil cultiva l'effet de surprise assez efficacement; notamment pour la qualité réaliste de ses effets-spéciaux et de son ambiance à la fois baroque, inconfortable, à la lisière de la série B horrifique. 


Ainsi, à condition de le savourer au second degré, aussi parce que l'on flirte avec la semi-parodie, FX 2 bénéficie heureusement d'un rythme alerte dénué de prétention pour ne jamais ennuyer sous l'impulsion du duo héroïque particulièrement affable. Tout en relançant l'intrigue en fin de parcours au gré d'un rebondissement dramatique étonnamment cruel puis de l'exploitation de certaines idées contrairement judicieuses, aussi rachitiques soient ses détails narratifs. Or, le côté archi prévisible du règlement de compte final (qui plus est trop vite expédié) où l'on devine la plupart des soubresauts continue toutefois de nous amuser par son délire assumé dénué de complexe. FX 2 tablant beaucoup tout le long de son intrigue sur une succession de stratégies criminelles et de défense aussi outrées que débridées où la subtilité en est totalement évacuée. Par conséquent, et pour conclure sur une note positive, FX 2 parvient modestement et assez efficacement (en dépit de tous ses défauts et maladresses) à distraire 1h42 durant. Tout du moins chez les initiés de plaisir innocent nostalgiques des années 80, bien que cette seconde mouture fut réalisée en 1991.


Un pur divertissement (presque familial si j'ose dire) à revoir d'un oeil aussi distrait qu'amusé. 


*Bruno

mardi 19 septembre 2023

Le Retour des Morts-vivants 2 / The Return of the living dead - part 2

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ken Wiederhorn. 1988. U.S.A. 1h29. Avec Michael Kenworthy, Dana Ashbrook, Marsha Dietlein, James Karen, Thom Matthews, Suzanne Snyder, Philip Bruns.

Sortie salles France: 4 Mai 1988. U.S: 15 Janvier 1988 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Ken Wiederhorn est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
1977: Le Commando des Morts-Vivants. 1979: King Frat. 1981: Appels aux meurtres. 1984: Meatballs Part 2. 1987: Dark Tower. 1988: Le Retour des Morts-vivants 2. 1993: l'Otage d'une vengeance. 1998: US Marshals: The Real Story (série TV).


Je finissais par désespérer au point de l'inhumer à tout jamais car il m'eut fallu 4 visionnages (et l'influence d'un de mes amis initiés) pour enfin apprécier cette séquelle / remake du chef-d'oeuvre de Dan O'Bannon, Le Retour des Morts-Vivants. En précisant toutefois que même si évidemment on est bien loin de la réussite de son modèle, mariage idoine du rire et de l'horreur sous l'impulsion d'héros exubérants, Le Retour des Mort-vivants 2 fleure bon la comédie horrifique potache pour qui apprécie les délires bisseux dénués de prétention. Et si le récit scolaire n'apporte aucune surprise quant à l'enjeu de survie d'une poignée de héros pugnaces déjouant autant que possible la menace des zombies une nuit durant, Ken Wiederhorn (responsable de l'excellente perle maudite: Le Commando des Morts-Vivants et du fort sympathique psycho-killer: Appels aux Meurtres édité autrefois en Vhs chez Warner Home Video) compte sur l'énergie de sa réalisation multipliant actions horrifiques (avec d'excellents fx mécaniques et maquillages de latex) et humour cocasse (même si hélas parfois lourdingues) afin de ne pas ennuyer. 


Les interprètes demeurant notamment assez investis (on retrouve d'ailleurs le duo du 1er opus Franck / Freddy de nouveau infecté par le produit toxique nous confirmant ainsi que nous avions affaire à une déclinaison du modèle) pour nous attacher à leur cohésion héroïque en dépit de leurs efforts parfois infructueux à tenter de provoquer le rire (notamment le personnage pour autant affable du Dr Mandel qui plus est charismatique). La palme de la débrouillardise revenant toutefois au jeune Michael Kenworthy endossant l'ado Jesse Wilson avec une capacité de réflexion plus retorse que les adultes (comme le confirme d'autre part le happy-end "électrisant"). Qui plus est, il a notamment fort affaire avec son ennemi du collège, le gouailleur Billy Crowley qu'incarne à merveille Thor Van Lingen à travers son visage patibulaire mêlée d'expressions à la fois insolentes et viciées. On peut enfin évoquer le plaisir de voir défiler à nouveau sur notre écran des zombies "lents" (effet de fascination tellement plus immersif que ceux sous amphétamines) au sein d'une ambiance typiquement Eightie que soigne avec assez de savoir-faire son réalisateur auprès de ses décors urbains et bucoliques quelque peu envoûtants, tout du moins magnétiques. 


Un sympathique divertissement bonnard donc beaucoup plus charmant, fun et convaincant qu'à l'époque de sa sortie ciné / vhs selon mon jugement de valeur (nostalgique). Si bien que l'on pardonne avec indulgence son absence totale d'ambition (surtout narrative) et son humour parfois maladroit, tout du moins beaucoup moins comique et efficace que son modèle insurpassable. Même si certaines séquences décomplexées restent heureusement délirantes ou incongrues.

Dédicace à Eric Draven

*Bruno
4èx

vendredi 15 septembre 2023

Amore Mio. Prix du Jury Jeune, Saint-Jean-de-Luz 2022.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Guillaume Gouix. 2023. France. 1h19. Avec Elodie Bouchez, Alyson Paradis, Félix Maritaud, Viggo Ferreira-Redier. 

Sortie salles France: 1er Février 2023

FILMOGRAPHIEGuillaume Gouix, né le 30 novembre 1983 à Aix-en-Provence, est un acteur français. 2011 : Alexis Ivanovitch, vous êtes mon héros (court métrage). 2014 : Mademoiselle (court métrage). 2019 : Mon royaume (court métrage). 2022 : Amore mio. 

Le cinéma indépendant français n'en finit plus de surprendre cette année 2023 si bien que Amore Mio ne déroge pas à la règle d'un moment de cinéma en apesanteur sous l'impulsion d'un duo d'actrice hyper naturelles dans leur élan fraternelle puisque communément solidaires à contrecarrer la douleur de l'injustice du deuil. Je pourrais d'ailleurs même évoquer le petit Viggo Ferreira-Redier dans la peau de Gaspard, enfant en berne d'une vibrante modestie humaine les accompagnant dans une Province rurale ensoleillée que le cinéaste filme avec pudeur innée. Ainsi donc, quel plaisir incommensurable de retrouver à l'écran l'épatante et discrète Alysson Paradis accompagnée de la revenante Elodie Bouchez,  alors qu'à l'aube de sa carrière elle fut autrefois considérée comme l'une des actrices les plus prometteuses de sa génération (remember le magnifique La Vie rêvée des Anges d'Erick Zonca dont je ne me suis personnellement jamais remis et que j'ai eu la chance de découvrir en salles). 

Les 2 actrices portant à bout de bras ce road movie intime sur leurs épaules avec une expressivité sobrement bipolaire, borderline mais aussi responsable, positive dans leur refus de se laisser tourmenter par un misérabilisme préjudiciable. D'ailleurs, si on peut reprocher au réalisateur d'exploiter sa thématique 1000 fois éculée ailleurs (l'incapacité de faire face à la brutalité d'un deuil impondérable), la qualité imparable de Amore Mio, outre son degré d'authenticité terriblement immersif que les actrices cultivent sans fard, émane de son refus draconien de pathos ou d'émotions sirupeuses. Si bien que celui-ci compte sur le talent modérément tendre/sémillant de ses interprètes s'efforçant avec humilité de contenir leurs émotions avec une vérité humaine réservée. La frontière entre humour, colère, rage et émotion finissant par ne faire plus qu'un au fil de leurs escapades tourmentées du spectre du deuil avec toutefois cette volonté combattive de ne pas se laisser guider par leurs fragiles émotions. Et c'est là tout l'intérêt de l'intrigue que de suivre les pérégrinations de ces 2 soeurs en berne accompagnée d'un enfant timidement contrarié au fil de relations à la fois orageuses et rédemptrices dans leur tendre complicité à se relever coûte que coûte d'une tragédie inéquitable.  


Fureur d'aimer.
Magnifiquement filmé pour une première réalisation par l'illustre acteur Guillaume Gouix (pourvue d'une sensibilité insoupçonnée !) de par son parti-pris à sensualiser et poétiser ses moments du quotidien vibrants d'espoir et de douceur de vivre en dépit des moments dépressifs impromptus que Lola (Alysson Paradis) tente maladroitement de gérer à travers ses névroses immaîtrisables, Amore Mio frappe en plein coeur sous l'impulsion des 2 actrices se partageant la vedette avec une force d'expression capiteuse eu égard de l'immense affection que l'on ressent pour elles comme si nous les connaissions depuis toujours. Si bien que dès que le générique ose descendre le rideau, nous regrettons avec amère mélancolie de les quitter jusqu'aux prochaines retrouvailles que la magie du cinéma parviendra toujours à ranimer... 

P.S: le film est tourné en 1.33.

*Bruno

Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz 2022 : Prix du jury jeune

mardi 12 septembre 2023

La Main / Talk to me

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site forum.plan-sequence.com

de Danny Philippou et Michael Philippou. 2022. Australie. 1h34. Avec Sophie Wilde, Alexandra Jensen, Joe Bird, Otis Dhanji, Miranda Otto

Sortie salles France: 26 Juillet 2023 (Int - 16 ans). États-Unis, Canada : 28 juillet 2023

FILMOGRAPHIE: Danny Philippou et Michael Philippou sont des réalisateurs australiens. 
2022: La Main.  


Peter Jackson a adoré La Main : "C'est le meilleur film d'horreur que j'ai pu voir depuis des années"

Et il a bien raison si bien que selon ma sensibilité de cinéphile acharné c'est un des films les plus flippants que j'ai pu voir sans soupçon d'hésitation. De par ces effets de peur que l'on redoute comme la peste, à l'instar d'une Regan impuissante possédée par le diable dans l'Exorciste, La Main entretient ce même sentiment d'inconfort tangible tout le long d'une intrigue à suspense aussi latent que diffus. C'est dire si cette oeuvre soigneusement emballée (avec des effets de caméra étourdissants d'inventivité - la scène du lit sans doute inspirée des Griffes de la Nuit -) m'a totalement envahi d'immersion afin de me faire pénétrer dès le prologue dans son cauchemar cérébral avec une puissance visuelle aussi ensorcelante que malaisante (comptez notamment 20/30 mns de spiritisme à marquer d'une pierre blanche comme le fut Le Cercle Infernal ou encore l'Enfant du Diable). Mais outre l'idée retorse de son concept 1000 fois vus ailleurs, La Main parvient donc à redorer le genre dans sa capacité innée à cultiver (ou plutôt sustenter) trouille et malaise de par la caractérisation psychologique d'une bande d'ados dénués de stéréotype avec leur physique standard anti tape à l'oeil. Mais surtout ils parviennent à être naturellement attachants par leur fragilité démunie, leur contrariété commune, leur fébrilité névrotique eu égard de leur expérience politiquement incorrecte avec les voix de l'au-delà les plus fétides et licencieuses. Nous sommes donc ici face à une horreur adulte (ultra) premier degré sous l'impulsion de personnages juvéniles jamais décervelés ou irritables dans leur esprit de provocation, de perte de repère, de quête d'amour et de rédemption. Et de les voir souffrir de cette manière aussi inlassable qu'inéquitable et fataliste, cela fait mal, psychologiquement très très mal. 


L'oeuvre d'une intensité rigoureuse sombre et désespérée se déclinant autant en filigrane en émouvant drame psychologique sur l'incapacité à assumer le deuil maternel du point de vue de la fille tiraillée par ses démons internes, en interrogation spirituelle, identitaire et de culpabilité. A savoir si sa mère s'est sciemment donnée la mort pour des motifs obscurs. Mais revenons à nouveau au côté fictionnel de son histoire occulte au point d'omettre que nous ne sommes après tout qu'au cinéma. Le réalisme de leur quotidien ombrageux demeurant si étrangement expressif, plus vrai que nature si j'ose dire qu'on oublie fissa que tout ceci n'est qu'un habile divertissement factice pour provoquer l'émoi en continu. Les Frères Danny Philippou et Michael Philippou, youtubeurs à leurs heures perdues (on croit rêver quand même !), nous concoctant avec un art consommé de la peur diffuse une référence de l'horreur contemporaine sous couvert d'une génération Z asservie par leur smartphone, le narcissisme et les réseaux sociaux. Redoutablement efficace par son savoir-faire, sa maîtrise technique et le jeu dépouillé des comédiens habités par l'anxiété, la peur, le désarroi, la Main s'érige en cauchemar en porte-à-faux lorsque Mia tente de s'extraire des griffes du Mal au gré d'hallucinations morbides terriblement épeurantes au point de ne plus pouvoir distinguer la réalité de ses visions surnaturelles. Sans compter cette cruauté graphique mais aussi morale dénuée de concession, certaines séquences d'ultra violence gorasse demeurant éprouvantes pour le public sensible immergé dans cette hantise démoniale d'un nouveau genre où la possession des corps aura un impact foudroyant pour leur âme faute de la suprématie d'un Mal nécrosé. 


Il y a les films d'horreur, et il y a les films qui font peur en dépoussiérant le genre de leur cendre.
Epreuve de force à la fois terrifiante, bouleversante et malaisante sans jamais pouvoir cligner de l'oeil tant le métrage possède une aura magnétique échappant à notre contrôle de cinéphile aguerri, la Main est l'un des rares films de flippe (la vraie donc) à susciter la frousse avec autant de brio (c'est une 1ère oeuvre !), d'intelligence (son intensité dramatique radicale en est même parfois poignante, émouvante) que d'alchimie roublarde au point de vivre une expérience horrifique prise sur le vif. Quant à ceux (spectateurs, initiés compris) qui hélas n'auront pas adhéré au concept, je les plains car ils ne sauront jamais ce qu'ils ont perdu. La motivation majeure du cinéma d'horreur étant avant tout de tenter de nous effrayer avec le plus de réalisme possible, la gageure incroyablement réussie pour les néophytes Danny Philippou et Michael Philippou dont j'attends de pied ferme leur prochain délire sépulcral. 

*Bruno

Ci-joint la critique de Jean-Marc Micciche:

Séance découverte avec le gros choc La main...Bien parti aux cotés de Demeter pour être le meilleur film fantastique de l'année. Partant de la mode d'un I Concept (on organise des soirées à se faire peur à travers l'utilisation d'une main pour entrer en contact avec le royaume des morts), le film déploie tout son potentiel horrifique en créant une ambiance où le chaos peut surgir à chaque instant...rarement la frontière qui sépare le monde des morts et celui des vivants n'as été aussi palpable. Mais là où les auteurs font encore plus fort, c'est que les auteurs réussissent à dévier l'horror movie pour ados super efficace pour travailler d'autres vertiges de l'angoisse, plus douloureux, plus intime, plus macabre. La main fait partie de ses rares films où le spectateur est confronté à l'inéluctable. A l'instart du Simetière de Mary Lambert, les personnages agissent pour se faire du bien car la douleur d'une perte est trop lourde à porté et c'est cette obsession qui confine à la folie qui conduit les perso à leurs pertes...De ce fait, de la simple série b horrifique et commercial, le film devient un drame poétique et macabre qui indéniablement marque le spectateur pas forcement préparé à une telle expérience dans l’indicible horreur...Une futur classique à ne pas douter !!! 10/10

vendredi 8 septembre 2023

Daybreakers

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michael et Peter Spierig. 2009. U.S.A/Australie. 1h38. Avec Ethan Hawke, Sam Neill, Willem Dafoe, Claudia Karvan, Vince Colosimo, Michael Dorman.

Sortie salles France: 3 Mars 2010. U.S: 8 Janvier 2010

FILMOGRAPHIEMichael Spierig et Peter Spierig, nés le 29 avril 1976 à Buchholz (Allemagne), sont des réalisateurs, scénaristes et producteurs australiens. 2000 : The Big Picture (court métrage). 2003 : Undead. 2009 : Daybreakers. 2014 : Prédestination. 2017 : Jigsaw (seulement réalisateurs). 2018 : La Malédiction Winchester. 


Excellente surprise, pour ne pas dire perle de série B injustement oubliée comme tant d'autres au sein de chaque époque, Daybreakers (d)étonne par sa faculté à nous immerger sans ambages dans un univers irréel plus vrai que nature. Tant et si bien que le récit constamment inventif, passionnant, grave, inquiétant (des vampires tentent de trouver un substitut sanguin au sein d'un monde chaotique où le sang des humains est en voie de disparition puisqu'il ne reste que 5% de la population mondiale) nous fait rapidement omettre que nous sommes au cinéma. L'oeuvre pour autant modeste et assez sobre (avant son final gorissime en roue libre) parvenant à nous proposer le plus honnêtement possible (en dépit de quelques CGI grossiers alors que d'autres font leur effet de réalisme) une expérience horrifique redoutablement atmosphérique sous l'impulsion d'une poignée de personnages jouant les résistants avec une foi inébranlable. 


Tant auprès du profil passionnant de notre héros solidaire qu'endosse Ethan Hawke engagé dans une morale légitime eu égard de sa condition vampire en quête de rédemption, de foi en l'avenir de l'humanité, de Willem Dafoe et Claudia Karvan en duo de survivants de dernier ressort inscrits dans une bravoure charismatique que n'aurait renié John Carpenter ou encore de l'apparition surprise Sam Neil en vampire dictateur impassible dénué de vergogne à s'entêter d'y préserver son trône en dépit de précaires lueurs d'espoir à sustenter son ethnie moribonde. Tout cela baignant dans une atmosphère crépusculaire à la fois high-tech (les métropoles urbaines futuristes particulièrement stylisées) et baroque (sa nature aride en perdition et sinistrée avec en sus de magnifiques couchés de soleil chargés d'éclairages obscurs) au service d'une mise en scène stylisée ne laissant rien au hasard puisque soucieuse du détail pour mieux authentifier son univers atypique redoutablement envoûtant. Daybreakers redorant le blason du spectacle à l'ancienne en considérant notamment le spectateur en tant qu'adulte tant la caractérisation des personnages humanistes ainsi que la structure narrative (même si simpliste) se soldent d'une efficacité métronome au fil de surprises improvisées. Leur sort précaire étant évalué au gré d'une densité psychologique à la fois dramatique, un poil désespérée mais aussi optimiste auprès du parti-pris de nos réalisateurs jonglant avec une étonnante fluidité entre science-fiction, horreur, fantastique, action.


Les Survivants. 
Formidable divertissement horrifique à la fois intelligible, personnel si j'ose dire, presque poignant et discursif (avec sa métaphore sur la famine et son discours existentiel sur la difficulté à renouer avec ses sentiments au sein d'une apocalypse bactérienne), Daybreakers est à redécouvrir d'urgence pour qui raffole de films d'ambiance à l'ancienne héritées du cinéma de Carpenter. On n'en demandait pas tant avec pareil projet (faussement) commercial alors que le ridicule aurait pu facilement s'imposer avec sujet aussi casse-gueule qu'audacieux.

*Bruno
2èx

jeudi 7 septembre 2023

L'île aux Pirates / Cutthroat Island

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Renny Harlin. 1995. France/U.S.A./Allemagne/Italie. 2h04. Avec Geena Davis, Matthew Modine, Frank Langella, Maury Chaykin, Patrick Malahide, Stan Shaw, Rex Linn, Paul Dillon.

Sortie salles France: 14 Février 1996. U.S: 22 Décembre 1995

FILMOGRAPHIE: Renny Harlin est un réalisateur et producteur américain d'origine finlandaise, né le 15 Mars 1959 à Riihimäki (Finlande). 1986: Born American. 1988: Prison. 1988: Le Cauchemar de Freddy. 1990: 58 Minutes pour vivre. 1990: The Adventures of Ford Fairlane. 1993: Cliffhanger. 1995: L'île aux Pirates. 1996: Au revoir à jamais. 1999: Peur Bleue. 2001: Driven. 2004: Profession Profiler. 2004: L'Exorciste, au commencement. 2006: Le Pacte du Sang. 2008: Cleaner. 2009: 12 Rounds. 2011: Etat de Guerre. 2013: Dvatlov Pass Incident. 2014: La Légende d'Hercule.2015 : La Filature. 2018 : Legend of the Ancient Sword 2019 : Funeral Killers. 2021 : Braquage en or. 2021 : Class Reunion 3. Prévu pour 2023 : The Bricklayer et The Strangers. Prochainement : The Refuge.

Plus grand four commercial de tous les temps (98 000 000 vs 10 000 000 dollars de recette), l'île aux Pirates est ce que l'on peut considérer un projet maudit tant le film cumula les vicissitudes au fil de son tournage houleux auquel plusieurs comédiens se désistèrent in extremis (Michael Douglas en tête de peloton) ou refusèrent d'y participer (la liste est longue à l'instar de Tom Cruise, Keanu Reeves, Russell Crowe). Sans compter les dépassements budgétaires qui couta la faillite de la société Carolco Pictures. Or, déployant une générosité aussi habile que philanthrope, Renny Harlin accomplit avec l'île aux Pirates du grand spectacle familial comme on en voit trop peu de nos jours. Une sorte de "néo Dernière Séance" rajeunie par la modernité d'effets-spéciaux artisanaux optimaux puisque aussi bluffants que décapants. Tant et si bien qu'à mes yeux, il demeure supérieur à la saga Pirates des Caraïbes de par son rythme fertile beaucoup mieux géré, son absence de prétention, son action débridée en roue libre aussi époustouflante encore de nos jours (avec d'insensées séquences d'explosion !), ses attachants acteurs aux trognes de seconde zone semblables à du ciné Bis fastueux, qui plus est bondissant au sein de décors naturels aussi éblouissants que la taille outre-mesure de leurs navires grandeur nature. 

Et ce avec comme parti-pris couillu d'imposer en tête d'affiche héroïque la propre femme du réalisateur, Geena Davis étonnamment à l'aise car si impliquée en pirate intrépide en ascension starisée depuis les succès de Thelma et Louise, la Mouche  et Beetlejuice. Et si l'intrigue reste effectivement simpliste, discutable et prévisible lors de ces rivalités éculées en quête de trésor, il ne faut toutefois pas omettre qu'Harlin a humblement décidé de rendre hommage aux films de pirates des années 50 en tablant avant tout sur la bonhomie fringante des personnages cumulant les actions pyrotechniques sans jamais nous lasser de leurs improbables bravoures. Car l'action a beau parfois paraître outrée, bordélique (pour autant toujours fluide !) et certains acteurs cabotiner (principalement Frank Langella, surtout vers le règlement de compte final au coeur des 2 bateaux) on croit à ce que l'on voit avec nos yeux de bambin jouasse. Harlin abusant notamment constamment d'effets de ralentis afin de mieux apprécier l'aventure incessamment épique, bonnard, amiteuse, frétillante. 

Série B de luxe débordante de sympathie, de générosité, de clins d'oeil amusés et de complicité badine auprès d'un spectateur enchanté par ses réminiscences infantiles, l'île aux Pirates est un bijou du genre incompris même si aujourd'hui certains initiés lui vouent un véritable culte avec tendresse indéfectible. En tout état de cause, à reconsidérer urgemment et à redécouvrir dans une exceptionnelle qualité 4K entièrement remasterisée. 

*Bruno
2èx

mercredi 6 septembre 2023

She's so lovely. Prix d'interprétation masculine pour Sean Penn, Cannes 1997

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site intemporel.com

de Nick Cassavetes. 1997. U.S.A. 1h36. Avec Sean Penn, Robin Wright, John Travolta, Harry Dean Stanton, James Gandolfini, Susan Traylor, Debi Mazar.

Sortie salles France: 20 Août 1997

FILMOGRAPHIENick Cassavetes né le 21 mai 1959 à New York est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain.1996 : Décroche les étoiles (Unhook the Stars). 1997 : She's So Lovely. 2002 : John Q. 2004 : N'oublie jamais (The Notebook). 2006 : Alpha Dog. 2009 : Ma vie pour la tienne. 2012 : Yellow. 2014 : Triple alliance (The Other Woman). 2023: God Is A Bullet. 

L'amour fou d'écorchés vifs inséparables sous l'oeil à la fois studieux et perfectible de Nick Cassavetes.

Romcom singulière dynamitant les codes du genre de par les actions impromptues et la posture indulgente, lunaire, borderline, psychotique des personnages emportés par l'ivresse d'un amour tempétueux (euphémisme !), She's so lovely transpire l'amour du cinéma sous la houlette de Nick Cassavetes se prêtant une seconde fois au 7è art, entre maniérisme, sincérité puis ambition payante dans la finalité. Car si on peut parfois un tantinet déplorer le cabotinage de l'excellente Robin Wright en bad girl paumée accompagnée d'un Sean Penn aussi juste que parfois outré dans celui de l'amant ingérable, la seconde partie de cette furieuse romance bipolaire (là encore euphémisme) gagne en densité et intensité dramatique lors des retrouvailles inespérées à la vibrante émotion. Et ce sans émotion programmée si bien que les larmes coulent naturellement au fil des expressivités dépouillées de nos protagonistes d'une fragilité à fleur de peau. Avec, cerise sur la gâteau, l'intervention infaillible de John Travolta en noble époux bafoué par la félonie. 

Celui-ci demeurant d'une justesse imparable à travers ses émotions à la fois contenues et torturées puis expansives eu égard de la tournure fébrile de ce trio conjugal se déchirant corps et âme l'amour d'une femme de nouveau en perdition morale. Mais outre le plaisir de retrouver dans ce même métrage ces illustres acteurs de l'ancienne école entourés d'autres seconds-rôles aussi attachants qu'épatants (Dolly, l'une des filles matures d'Eddie dont j'ignore le patronyme, Harry Dean Stanton en faire-valoir bienveillant, James Gandolfini en voisin de palier ordurier, Burt Young et Talia Shire en frère et soeurs comme extirpés de Rocky ! Et enfin Gena Rowlands en dirigeante psychiatrique - clin d'oeil ironique à Une Femme sous Influence -), on est d'autant plus surpris du côté décalé, pittoresque des situations débridées que Nick Cassavetes s'amuse à inclure au travers de sa narration borderline souvent imprévisible. Si bien que She's so lovely parvient fort efficacement; non sans une certaine habileté mêlée de petites maladresses, à amuser et à  attendrir parmi la gravité d'une folle histoire d'amour finissant par nous bouleverser par son parti-pris moral irréversible. 


Quand on aime, on aime toujours trop.
Tout cela convergeant à une étrange comédie romantique imprégnée de drôlerie, de violence, de tendresse et de tristesse sous le pilier d'une narration éclatée davantage convaincante lors de sa seconde partie autrement plus mature, maîtrisée mais aussi folingue. A revoir donc car cette pépite maudite vouant une réelle affectation pour les marginaux à la dérive ne méritait nullement de sombrer dans l'oubli en dépit de ses anicroches précitées. 

*Bruno
2èx

Récompenses

Prix d'interprétation masculine pour Sean Penn  

Grand prix de la commission supérieure technique pour Thierry Arbogast, lors du Festival de Cannes 1997.

lundi 4 septembre 2023

Paranormal Activity. Prix du Meilleur Film d'Horreur/Thriller, 2010 : Teen Choice Awards.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Oren Peli. 2009. U.S.A. 1h25. Avec Katie Featherston, Micah Sloat, Mark Fredrichs, Amber Armstrong 

Sortie salles France: 2 Décembre 2009. U.S: 16 Octobre 2009

FILMOGRAPHIEOren Peli (en hébreu אורן פלי), né le 21 janvier 1970, est un réalisateur, scénariste et producteur israélien connu pour le film américain Paranormal Activity sorti en 2009. 2007 : Paranormal Activity. 2015 : Area 51. 


"Réaliser un film qui symbolise la tendance du cinéma de genre de la génération actuelle, tout comme on a dit qu'après la scène de la douche de Psychose, on ne pourrait plus jamais prendre de douche, ou qu'après Les Dents de la mer ou Open Water : En eaux profondes, on ne pourrait plus nager dans la mer, ou encore qu'après Le Projet Blair Witch on ne pourrait plus camper dans les bois. Je me suis dit qu'on ne pouvait plus dormir dans sa propre maison. Par conséquent, si j'arrive à faire en sorte que les gens aient peur de se retrouver chez eux, j'aurai réussi mon coup. Je veux infiltrer les thèmes horreur/fantastique au sein de chaque foyer et par conséquent développer une paranoïa à l'image de l'actrice principale." Oren Peli 


Film américain le plus rentable de tous les temps (15 000 dollars vs 193 356 000 dollars), Paranormal Activity fut l'objet de toutes les critiques et surtout de toutes les railleries (principalement sur les réseaux sociaux) depuis sa sortie. Alors qu'à mes yeux, et à la revoyure ce soir, il s'agit d'un des films les plus terrifiants auquel j'ai assistés au sein de mon cocon douillet. J'insiste sur ce dernier point car le film me semble à mes yeux encore plus flippant qu'en interne d'une salle de cinéma par l'effet d'immersion qu'il produit dans ce lieu clos domestique que nous partagions en commun avec le couple. Si bien que j'ai dû rapidement rallumer les lumières sitôt le (bref) générique clôt avec la sensation aussi désagréable que fascinante d'avoir passé un éprouvant moment jusqu'à la rédemption du générique. C'est dire à quel point ce Found Footage d'une redoutable efficacité exploite la thématique de la demeure hantée avec autant d'efficacité que les frères Sanchez pour Le Projet Blair WitchOren Peli jouant habilement la carte de la suggestion et du suspense lattent par le biais de petits touches surnaturelles que l'on observe avec une dérangeante appréhension lorsque l'époux ne cesse de filmer (caméra fixe ou parfois à l'épaule) à travers son esprit rationnel (tout l'inverse de son épouse indirectement responsable des phénomènes occultes). 


La tension sous-jacente puis davantage tangible montant en crescendo au fil d'épisodes toujours plus violents, malsains eu égard de la menace invisible probablement démoniale qui n'en n'est pas à son 1er coup d'essai apprendra t'on lors d'un article que le couple démuni fouilla sur le net. D'ailleurs il faut impérativement louer le jeu naturel, pour ne pas dire authentique, des 2 acteurs jouant le couple tourmenté avec une spontanéité familière afin de mieux nous immerger dans leur désarroi quotidien. Mais outre son final épeurant auquel Spielberg en personne a bien eu du mal à se remettre, Paranormal Activity ne cesse donc de susciter terreur et angoisse rigoureusement malaisante au sein d'une chambre feutrée la plupart du temps filmée en vision nocturne. Chaque séquence cadrée de manière fixe imposant de prime abord une mise en attente de l'effet choc escompté avant de nous tétaniser avec un évènement surnaturel subitement mobile. L'hyper réalisme de son format documenté exacerbant à point nommé les effets de terreur disséminés à juste dose au fil d'une caractérisation psychologique au bord de la crise conjugale. Quand bien même l'idée retorse de cette relation étroite, cette complicité involontaire qu'endossent la victime et l'entité afin de ne pas quitter la demeure et un alibi factuel afin de crédibiliser l'entêtement du couple à rester malgré tout dans leur foyer toujours plus objet à crises surnaturelles.  


"Ce que Spielberg a fait avec la plage, Oren Peli veut le faire dans votre chambre. Rien n'est plus efficace que la peur la plus lointaine, celle qui fait regarder sous son lit avant de se coucher."

Angoissant, malaisant et terrorisant au sens stricte à maintes reprises dans son désir d'y exploiter une peur primale liée à notre enfance, Paranormal Activity restera à mes yeux l'une des expériences les plus effrayantes que j'ai vécues à l'écran au grand dam des goguenards impassibles réfractaires au concept (souvent controversé, discrédité) du Found Footage

*Bruno
2èx

Nombre d'entrées en France : 1 105 953


Spielberg terrorisé. 
Steven Spielberg a dû arrêter de regarder le film à mi-parcours chez lui, car il était trop effrayé de le regarder la nuit. La dernière fois que ça lui était arrivé c'était pour l'Exorciste. Il l'a terminé le lendemain à la lumière du jour et l'a adoré. Après l'avoir visionné, il aurait trouvé la porte de sa chambre mystérieusement verrouillée de l'intérieur, au point de devoir faire appel à un serrurier. Peu après, il aurait refusé de garder la copie à son domicile et l'aurait rapporté chez DreamWorks dans un sac poubelle. C'est enfin lui qui aurait suggéré au réalisateur le final de la version définitive, ainsi que quelques coupes. 

Ci-joint la chronique de critiqueuniverse[CRITIQUE] Paranormal Activity – Films sur Critique Universe

vendredi 1 septembre 2023

Le Bal de l'Horreur / Prom Night

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site homepopcorn.fr
 
de Paul Lynch. 1980. Canada. 1h34. Avec Jamie Lee Curtis, Casey Stevens, Michael Tough, Leslie Nielsen, Anne-Marie Martin, Joy Thompson, George Touliatos.

Sortie salles France: 19 Décembre 1980. Canada: 12 Septembre 1980

FILMOGRAPHIEPaul Lynch est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né 11 juin 1946 à Liverpool (Royaume-Uni). 1973 : The Hard Part Begins. 1978 : Blood & Guts. 1980 : Le Bal de l'horreur. 1981 : Darkroom (série TV). 1982 : Humongous. 1983 : Cross Country. 1985 : Clair de lune (série TV). 1985 : Ray Bradbury présente (série TV). 1986 : Flying. 1986 : Blindside. 1986 : Mania (TV). 1986 : Bullies. 1987 : Really Weird Tales (TV). 1987 : La Belle et la Bête  (série TV). 1987 : Flic à tout faire (série TV). 1987 : L'Enfer du devoir (série TV). 1988 : Maigret (TV). 1988 : Going to the Chapel. 1989 : She Knows Too Much (TV). 1989 : Murder by Night (TV). 1989 : Double Your Pleasure (TV). 1990 : Top Cops (série TV). 1991 : La Malédiction de Collinwood (série TV). 1991 : Beauté fatale (TV). 1993 : Spenser: Ceremony (TV). 1993 : Kung Fu, la légende continue (série tv). 1994 : Intervention immédiate. 1994 : Liberty Street (série TV). 1995 : Xena, la guerrière (série TV). 1996 : Mike Land, détective (série TV). 1996 : Viper (série TV). 1997 : No Contest II. 1999 : More to Love. 1999 : Le Manoir enchanté (TV). 2000 : Frayeur à domicile. 2004 : The Keeper. 


"Lorsque tu changes ta façon de voir les choses, les choses que tu regardes changent"
Car je n'aurai pas misé un clopet. Et pourtant il m'eut fallu 3 visionnages pour virer ma cuti et enfin l'apprécier (à sa juste valeur ?). Quand bien même, si j'en crois le site Wikipedia, Le Bal de l'Horreur  jouit d'une réputation de film culte (!?) en prime d'un succès commercial important (15 millions de dollars Outre-Atlantique, film d'horreur le plus rémunérateur au Canada en 1980) et de critiques élogieuses (voir fin d'article). Quant à ma vision subjective, j'avoue sans ambages que j'ai pris un réel plaisir hier soir à la revoyure à ma grande surprise. Tant et si bien que ce psycho-killer pour autant mineur (n'abusons pas non plus) demeure avant tout un "vrai" film d'ambiance comme on en voit plus actuellement (ou alors si peu, euphémisme). Car marchant sur les platebandes de Halloween  (notamment avec ce fou échappé d'un asile afin de brouiller les pistes pour l'identité du tueur, la bourgade si tranquille et accueillante avec ses jeunes ados insouciants) et de Carrie (la panique finale au sein du bal, le méchant lycéen revanchard épaulé de sa potiche en lieu et place de Travolta / Nancy Allen), le Bal de l'horreur demeure aussi charmant que plaisant sous le pivot d'une Jamie Lee Curtis aussi magnétique que sexy. Et ce en dépit de sa faible caractérisation psychologique que Paul Lynch (à qui l'on doit aussi le fort sympathique Humoungous tourné 2 ans plus tard) évite de s'attarder comme la plupart des protagonistes batifolant sans complexe aux jeux de drague et du sexe. Celui-ci misant surtout sur l'ambiance anxiogène d'un suspense éthéré (avec une belle photo et ses néons de discothèque) en dépit d'une dernière partie autrement plus haletante, horrifique auprès des exactions meurtrières à la hache (sans verser dans le gore outrancier). On peut aussi relever l'aspect inquiétant de son prologue et cette complicité meurtrière de bambins ayant provoqué la mort accidentelle d'une de leurs camarades si bien que l'épilogue révélateur nous suscite une certaine empathie quant à l'identité du tueur traumatisé par ce cruel évènement. 


D'ailleurs, ce dernier adopte un accoutrement vestimentaire idoine (il est vêtu tout de noir avec son masque et ses gants de soie), pour ne pas dire charismatique à mes yeux, de par sa posture crépusculaire assez saillante et quelque peu singulière au sein du psycho-killer. Qui plus est, la dernière demi-heure ne manque ni d'angoisse plus persuasive, ni de suspense autrement tangible, voir même d'un sentiment de terreur lorsque celui-ci pourchasse ses victimes féminines à travers les corridors du lycées et autres classes plus étroites. Il y a d'ailleurs une séquence apparentée à Maniac de Lustig (remember la  poursuite anthologique du métro), toutes proportions gardées, lorsque la victime s'efforce de fuir le tueur en se confinant dans plusieurs pièces du lycées dans une posture davantage terrifiée, à bout de souffle presque. D'autre part, la confrontation finale entre survivants et tueur est notamment une séquence (étonnamment) débridée vue nulle part ailleurs, et ce sans sombrer dans le ridicule comme par miracle si j'ose dire. Quant aux scènes de danse estampillées "disco", elles sont franchement jubilatoires pour qui apprécie le style musical influencé de la Fièvre du Samedi soir en vogue (1977). La chorégraphie entrainante entre Jamie Lee Curtis et son partenaire ne sombrant là non plus jamais dans le ridicule à tenter d'émuler Travolta et sa muse. Une séquence génialement naturelle, décomplexée que je peux revoir à l'infini sans me lasser. Quant au générique final il est magnifié d'une mélodie élégiaque dont j'ignore le patronyme de la chanteuse si bien que l'on reste rivé au siège jusqu'au fondu au noir non sans une certaine tendresse d'avoir participé à cette ambiance Eightie assez expressive pour emporter l'adhésion. 


Réalisé avec une attachante maladresse et servi par des dialogues et des interprètes aussi perfectibles, le Bal de l'horreur cultive justement un charme nostalgique par ses défauts rétros à daigner concurrencer les classiques de l'époque avec une touchante sincérité. A réserver toutefois exclusivement à la génération 80 afin de se replonger dans cette univers (gentiment) envoûtant dénué de prétention par son innocence crédule. Et puis quelle magnifique affiche.

P.S: à privilégier la VO (en 5.1)

*Bruno
3èx

INFOS WIKIPEDIA sur la notoriété du film que j'ai toujours ignoré:

Prom Night en version originale anglaise a été tourné à Toronto, Ontario, Canada, à la fin de 1979 avec un budget de 1,5 million de dollars. Distribué par Astral Films au Canada et AVCO Embassy Pictures aux États-Unis, le film est sorti le 18 juillet 1980 dans certaines salles de cinéma et a été un succès financier immédiat. La plate-forme de sortie en salles du film a été étendue aux grandes villes américaines telles que Los Angeles et New York en août, où le film a de nouveau rencontré des recettes élevées au box-office. À l'époque, le film était la sortie la plus réussie financièrement d'AVCO Embassy, battant des records du week-end à Los Angeles, Philadelphie et en Nouvelle-Angleterre.

À la fin de la sortie en salles du film, Prom Night avait rapporté 15 millions de dollars aux États-Unis et était le film d'horreur le plus rémunérateur au Canada en 1980. La réaction critique du film était variée et rejetée pour les représentations du film de la violence contre les jeunes femmes, tandis que d'autres louant alternativement Prom Night pour le contenu violent plus discret du film. Il a reçu des éloges de la critique, remportant des nominations aux prix Génie pour le montage et aussi pour la performance principale de Jamie Lee Curtis. Une coupe alternative du film a été diffusée sur les chaînes de télévisions américaines et canadiennes en 1981.

Dans les années qui ont suivi, Prom Night a acquis un culte substantiel pour le contenu d'horreur du film et aussi pour l'album de la bande originale du film (qui a été publié par RCA Records au Japon en 1980). Certains spécialistes du cinéma ont cité Prom Night comme l'un des films de slasher les plus influents de l'époque. Plusieurs sociétés ont sorti le film en vidéo et il est également sorti sur DVD par Anchor Bay Entertainment en 1998. Une édition Blu-ray remasterisée du film a été publiée par Synapse Films en 2014 puis par Rimini Editions en 2019 dans l'Hexagone.