mardi 30 mars 2021

Spider-man 3

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sam Raimi. 2007. U.S.A. 2h19. Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Thomas Haden Church, Topher Grace, Bryce Dallas Howard, Rosemary Harris.

Sortie salles France: 1er Mai 2007

FILMOGRAPHIE: Sam Raimi est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 23 Octobre 1959 à Franklin, Etats-Unis. 1981: Evil-Dead. 1985: Mort sur le Grill. 1987: Evil-Dead 2. 1990: Darkman. 1993: Evil-Dead 3. 1995: Mort ou Vif. 1998: Un Plan Simple. 1999: Pour l'amour du jeu. 2000: Intuitions. 2002: Spi-derman. 2004: Spider-man 2. 2007: Spider-man 3. 2009: Jusqu'en Enfer. 2013: Le Monde fantastique d'Oz.

Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes et nous pouvons toujours choisir le Bien. 
Ultime opus de la saga Spider-man réalisée par Sam Raimi, Spider-man 3 demeure un spectacle aussi ébouriffant que poétique à travers les destins de "méchants" d'un humanisme meurtri combattants notre super-héros frappé du syndrome de Jekyll et Hyde. Discrédité par la critique et le public à sa sortie (en dépit de ses 6 336 433 entrées chez nous), il serait temps de reconsidérer ce divertissement de haut calibre tant la mise en scène, extrêmement fluide, multiplie les actions anthologiques (au service narratif) sous l'impulsion d'intimités psychologiques à la dramaturgie élégiaque. Car si Raimi possède un sens du spectacle indiscutable (épaulé il est vrai de son budget pharaonique de 258 millions de dollars, un record à l'époque), il n'en n'oublie jamais sa capacité intègre à nous faire s'attacher à des personnages humains tiraillés entre leurs démons d'orgueil et de vengeance, et leur difficulté à se faire entendre et aimer. Réflexion sur le pouvoir apte à y altérer notre âme et sur la dualité du Bien et du Mal que tout un chacun combat quotidiennement, Spider-man 3 dépeint ses personnages irascibles avec une émotion d'amertume mais aussi d'espoir eu égard de leur évolution morale à remettre en question leur passé tragique (tout du moins chez Harry Osborn / le nouveau Bouffon et chez Flint Marko / l'homme sable unifiés pour éradiquer Spider-man). 

Quand bien même Peter Parker tente de reconquérir sa muse après avoir maladroitement affiché un soupçon d'orgueil, d'insolence et de provocation auprès de sa popularité galopante. Si bien que c'est à la suite d'un baiser volé avec Gwen Stacy (fille d'un policier sauvée in extremis de la mort) que Peter Parker devra user de constance, bravoure et remise en question à travers sa soudaine déprise au symbiote (matière noire issue d'une comète) ayant la capacité d'extérioriser le Mal qui est en lui. Ainsi, avec une efficacité permanente, Sam Raimi exploite les morceaux de bravoure d'une lisibilité infaillible autour des enjeux humains que se disputent le triangle amoureux (Peter / Harry vs Mary Jane) et celui démonial (Harry / Flint / Eddie). Pour se faire, on peut notamment compter sur la vibrante implication des acteurs parvenant à retranscrire leurs émotions avec une tendre amertume eu égard de la tournure des évènements orageux se profilant pour un enjeu vindicatif. Tant et si bien que Spider-man 3 fait appel à un final très émouvant à travers les valeurs de l'amour, du pardon et de l'amitié que se réservent avec "pudeur" le trio amoureux. 

C'est donc sur une touche aussi tendre qu'éprouvée que se conclut cette splendide saga faisant honneur aux films de super-héros avec un humanisme intelligemment expressif, notamment au niveau de l'intensité des regards chargés de regrets, de rancoeur et de remords que s'échangent mutuellement ces rivaux infortunés. Désormais un classique de l'ancienne école à revoir fissa tant Spider-man 3 possède un coeur et une âme pour se libérer sans ambages du carcan hollywoodien.  

*Bruno
3èx

La chronique de Spider-man:      http://brunomatei.blogspot.fr/2014/05/spider-man.html
                           Spider-man 2:  http://brunomatei.blogspot.fr/2015/01/spider-man-2.html

jeudi 25 mars 2021

American Psycho

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Mary Harron. 2000. U.S.A. 1h42. Avec Christian Bale, Justin Theroux, Timothy Bryce, Josh Lucas, 
Bill Sage, Chloë Sevigny, Reese Witherspoon, Samantha Mathis.

Sortie salles France: 7 Juin 2000 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Mary Harron est une productrice, réalisatrice et scénariste canadienne, née le 12 janvier 1953 en Ontario au Canada. 1996 : I Shot Andy Warhol. 2000 : American Psycho. 2005 : The Notorious Bettie Page. 2010 : Sonnet for a Towncar. 2011 : The Moth Diaries. 2018 : Charlie Says.

Alors qu'American Psycho date de 2000, j'avais omis à quel point cette oeuvre à la fois sulfureuse et scabreuse demeure résolument malaisante à travers le portrait huppé d'un tueur en série victime de sa condition élitiste. Tant et si bien que 21 ans plus tard, il m'a beaucoup plus dérangé et terrifié sous l'impulsion d'un Christian Bale littéralement habité par son rôle schizophrène. L'acteur, omniprésent, monopolisant l'écran avec une force d'expression à la fois spontanée, détachée et décomplexée. Misogyne, perfectionniste, raciste, machiste, homophobe, formaliste, tatillon, cynique et arriviste à travers les arcanes de son esprit torturé, Christian Bale EST Patrick Bateman si bien que l'on oublie son statut proverbial derrière ce visage froid, imberbe, impassible sombrant dans une démence en roue libre faute de son acclimatation auprès d'une société aseptisée supra superficielle. Ainsi, baignant paradoxalement dans une ambiance aussi agréable que détendue à travers ses décors pailletés de bars et de boites de nuit que des donzelles fortunées dénuées de sensibilité arpentent, et à travers ces immeubles high-tech que seuls les nantis peuvent se procurer, American Psycho instille un vénéneux malaise auprès de la quotidienneté intime du sociopathe multipliant ses conquêtes d'un soir.

Entre beuveries, baises et défonces en lieu et place de désagrément, pour ne pas dire de mal-être existentiel de par sa solitude dénuée de soutien amiteux (si on élude peut-être la présence uniquement amicale de sa secrétaire trop accorte). La réalisatrice Mary Harron parvenant à maîtriser son sujet satirique (pied de nez à l'élitisme) à l'aide d'un esprit caustique profondément dérangeant eu égard de sa scénographie huppée et de la complexité morale de Bateman capable de perpétrer le pire lors des moments les plus opportuns et inopportuns. Le type bellâtre, complètement détendu dans son orgueil et sa condescendance, se livrant à une déchéance davantage immorale à considérer la femme comme unique objet de consommation (de chair et de sang). Quand bien même son final désincarné parvient d'autant mieux à y semer trouble et malaise en nous immergeant dans l'esprit névrosé de Bateman à travers sa prise de conscience de dépendre d'hallucinations morbides.  

A la fois dérangeant, trouble, sauvage et éminemment malsain, mais aussi fascinant que séduisant à travers son érotisme en demi-teinte et sa peinture vitriolée d'une société arriviste snobinarde, American Psycho nous laisse un goût âcre dans la bouche de par ce portrait glaçant d'un golden boy extériorisant sa haine sociétale dans un délire morbide. Et rien que pour la présence électrisante de Bale, American Psycho est à revoir d'urgence. 

*Bruno
2èx

Récompenses:
2001 : Chlotrudis Awards, (Best Actor) Christian Bale, (Best Screenplay Adapted) Mary Harron & Guinevere Turner
2001 : International Horror Guild Awards
2000 : National Board of Review, USA

mercredi 24 mars 2021

Vendredi 13, 5 : Une nouvelle Terreur

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Pinterest.fr

"Friday the 13th Part V: A New Beginning" de Danny Steinmann. 1985. U.S.A. 1h32. Avec Melanie Kinnaman, John Shepherd, Shavar Ross, Richard Young, Marco St. John. 

Sortie salles France: 31 Juillet 1985

FILMOGRAPHIEDanny Steinmann, né le 7 janvier 1942 à New York, et mort le 18 décembre 2012, est un auteur, producteur et réalisateur américain. Il est le fils du collectionneur d'art Herbert Steinmann. 1977 : Spectre. 1980 : Les Secrets de l'invisible. 1984 : Les Rues de l'enfer. 19885: Vendredi 13, 5. 

On prend les mêmes et on recommence une 5è reprise pour le pire et pour le rire, si bien que Vendredi 13, 5: une nouvelle terreur ne déroge pas à la règle du teen movie horrifique acnéen à travers sa galerie de persos neuneus que l'on croiraient extraits d'un asile d'aliéné. Je pousse un peu le bouchon de la provoc, mais pas tant que ça car il suffit de se remémorer le duo formé par ces rednecks insalubres vociférant à tout va des divagations dans leur taudis champêtre. Ou encore ce jeune simplet ventripotent importunant son entourage à soumettre ses barres chocolatées. Bref, Vendredi 13, 5 fleure bon le nanar ludique décomplexé auprès de ces persos extravagants adeptes de la drogue et de la baise (miches à l'air à l'appui). Mais c'est sans compter sur notre sainteté du Killer Hockey pour remettre dans le droit chemin cette bande de marmots à coups de machettes et autres outils inventifs, si bien que Danny Steinmann cumule les meurtres toutes les 5/10 minutes sous l'impulsion, en bonne et due forme, du score de Harry Manfredini

Rigolo tout plein à travers ses situations délibérément pittoresques, parfois même jouissif à observer ses tueries gratuites auprès d'ados détestables, et con comme la lune de par leur attitude limite déficiente, Vendredi 13, 5 se regarde d'un oeil aussi sadique que distrait. Et ce même si sa trajectoire narrative patine tout de même un peu vers son final cartoonesque archi éculé à force de rebondissements redondants à maintenir en vie l'increvable Jason. Par ailleurs, à travers l'icone de ce tueur bêta récalcitrant, Danny Steinmann s'efforce un tantinet d'apporter un regain d'originalité à travers sa fausse identité. Et ce en jouant maladroitement avec le cliché des faux suspects de par le personnage tourmenté de Tommy, héros juvénile aperçu dans l'antécédent Chapitre Final de Joseph Zito mais aujourd'hui sévèrement perturbé par son acte meurtrier perpétré sur Jason. Un sympathique opus donc pour les fans indéfectibles du genre, aussi inutile et hilarant que ses antécédents volets. En attendant le 6è épisode, ouvertement parodique et diablement frétillant, de loin le meilleur d'une saga archi surfaite. 

*Bruno
3èx

lundi 22 mars 2021

Payback: Straight up (Director's Cut). Prix première du Public, Cognac 1999

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Brian Helgeland. 1999. U.S.A. 1h31. Avec Mel Gibson, Gregg Henry, Maria Bello, Lucy Liu, David Paymer, Bill Duke, Deborah Kara Unger, John Glove. 

Sortie salles France: 31 Mars 1999 (int - 16 ans). U.S: 5 Février 1999 

FILMOGRAPHIE: Brian Helgeland est un réalisateur et scénariste américain, né le 17 janvier 1961 à Providence (Rhode Island). 1996 : Les Contes de la crypte (Tales from the Crypt) - (série télévisée) - 1 épisode. 1999 : Payback. 2001 : Chevalier. 2003 : Le Purificateur. 2006 : Payback: Straight Up (version director's cut de Payback). 2013 : 42. 2015 : Legend. 

Polar des années 90 sous influence Tarantinesque, Payback demeure un excellent divertissement rondement mené à travers son concentré d'action et de violence pimentées. D'autant plus qu'à travers sa version Director's Cut, le film plus sombre et moins ironique, s'avère moins tape à l'oeil sous la mainmise d'un Mel Gibson monopolisant l'écran du début à la fin avec la classe virile qu'on lui connait. Celui-ci endossant le "mauvais garçon" à la fois teigneux, obtus et escarpé de par sa vengeance méthodique à récupérer 70 000 dollars auprès d'une firme mafieuse. Parfois sarcastique (l'intervention torride de Lucy Liu vaut son pesant de cacahuète en maîtresse SM rigoureusement insatiable), un tantinet romantique (les liens affectifs entre la prostituée et Porter suscitent une empathie nuancée) et truffé d'idées retorses de par ses règlements de compte à la fois sournois, rocambolesques et imprévisibles, Payback redouble d'efficacité pour contenter l'amateur de polar rugueux. D'autant plus que sous un aspect formel, sa photo azur chromé, son superbe scope et ses décors urbains particulièrement bien mis en valeur nous offrent un plaisir de cinéma stylisé sous l'impulsion d'un (nouveau) score "idoine" de Scott Stambler spécialement influencé par les polars des années 50. 

Ainsi, le film s'en sort donc grandi à travers sa nouvelle mise en forme plus personnelle, laconique (la voix-off a disparu) et moins conventionnelle à y dresser le portrait subversif d'un escroc criminel n'hésitant pas par ailleurs à molester explicitement la femme (le passage à tabac de Lynn Porter impressionne par sa violence tranchée !) dans son principe de vendetta à double tranchant. Quant au final détonnant, punchy et un chouilla dramatique on reste d'autant plus surpris par la tournure ironique de son épilogue en suspens laissant libre choix au spectateur d'imaginer la suite du destin de Porter. Outre une savoureuse galerie de personnages véreux au charisme délectable (James Coburn - aussi concise soit son apparition -, Bill Duke en flic corrompu et le génial William Devane en baron placide spécialement tatillon), on apprécie particulièrement le jeu plus vrai que nature de Gregg Henry en malfrat sadique dénué de vergogne. Un personnage impassible que l'on adore détester à travers son charme distingué et son tranquille aplomb d'y défier avec gouaille ceux qui empiètent son chemin. Enfin, Maria Bello apporte l'unique touche de douceur au récit en prostituée au grand coeur tentant, dans un concours de circonstances aussi bien dramatiques que fructueuses, de renouer avec son amant d'autrefois (Porter donc) qu'elle connut en tant que chauffeur. Le récit se permettant en prime d'y distiller une noble émotion à travers l'évolution morale de ce couple infortuné s'épaulant discrètement. 

Classieux, violent, percutant et punchy, Payback possède une vraie gueule cinégénique dans sa facture désaturée de polar noir sans morale auquel les antagonistes s'en donnent à coeur joie dans les roueries criminelles. Jouissif et passionnant, ce Director's Cut demeure finalement un tout autre métrage plus convaincant, carré et magnétique. 

*Bruno
3èx

Récompenses: BMI Film and TV Awards 1999 : meilleure musique de film pour Chris Boardman
Festival du film policier de Cognac 1999 : prix « Première » du public

vendredi 19 mars 2021

Bienvenue à Gattaca

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Gattaca" de Andrew Niccol. 1997. U.S.A. 1h46. Avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law, Loren Dean, Alan Arkin, Gore Vidal, Elias Koteas, Ernest Borgnine.

Sortie salles France: 29 Avril 1998

FILMOGRAPHIE: Andrew Niccol est un scénariste, producteur et réalisateur néo-zélandais, né le 10 juin 1964 à Paraparaumu. 1997 : Bienvenue à Gattaca. 2002 : S1m0ne. 2005 : Lord of War. 2011 : Time Out. 2013 : Les Âmes vagabondes. 2014 : Good Kill. 2018 : Anon. 

                                                Une chronique exclusive de  Hypérion :

Bienvenue à Gattaca, c'est l'histoire d'un enfant issu de l'amour plutôt que de la sélection génétique. Sa vie sera donc médiocre, puisque son potentiel ne lui permettra jamais d'aller frôler les sommets, encore moins les étoiles. Il en décide pourtant autrement, et mû par sa seule volonté, parvient par un subterfuge de tout instant à se faire passer pour une merveille génétique et ainsi être candidat à "Gattaca", le programme spatial capable de l'envoyer sur Titan.

Le scénario est simple pour le genre SF, mais parfaitement mis en scène, abordant plusieurs thèmes forts qui se déploient au fur et à mesure (La rivalité entre frères, le déterminisme, la notion de liberté, le concept d'eugénisme de masse sous tendant l'ensemble...) sur fond d'enquête policière.

Bienvenue à Gattaca est un film à l'esthétique parfaite, froide et rigoureuse, dressant un portrait angoissant d'un futur où les prédispositions héréditaires définissent chaque destinée, où la rébellion semble inconcevable tant l'eugénisme a marqué de son empreinte une société humaine aseptisée, à la fois proche et lointaine de notre époque...

Le triptyque d'acteurs Ethan Hawke, Jude Law, Uma Thurman est parfait. Une admiration pour la performance de l'habituel bourreau des cœurs ici à contre emploi, plein de morgue et de dédain dans sa chaise roulante, aigri, blasé, se pliant pourtant à la mascarade de bon cœur, trouvant un sens à sa perfection gâchée.

Un mot sur la musique de Michael Nyman que je ne peux passer sous silence. Décidément ce compositeur ne sait signer que des chefs d'œuvre de BO. Sa partition, à la rythmique toujours si particulière, comme déstructurée, est un parfait contrepoint à l'image glacée de la pellicule, incarnant la part émotionnelle du film, transcendant son final.

Bienvenue à Gattaca est un film qui réussit le tour de force de confondre émotion et réflexion, aucun ne prenant par sur l'autre mais se mariant pour susciter chez le spectateur des sensations uniques.

8/10 (sens critique.com)

jeudi 18 mars 2021

The Fall

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Tarsem Singh. 2006. U.S.A/Angleterre/Inde. 1h57. Avec Lee Pace, Catinca Untaru, Justine Waddell, Kim Uylenbroek, Aiden Lithgow, Sean Gilder, Ronald France.

Inédit en salles en France mais commercialisé en Dvd et Blu-ray le 10 Juillet 2013

FILMOGRAPHIE: Tarsem Singh, ou simplement Tarsem, est un réalisateur, producteur et scénariste indien, né le 26 mai 1961 à Jalandhar (Pendjab). 2000 : The Cell. 2006 : The Fall (également scénariste et producteur). 2011 : Les Immortels. 2012 : Blanche-Neige. 2015 : Renaissances.  


Un spectacle halluciné aussi déroutant que fascinant à travers sa matière baroque davantage émotive.
Inédit en salles chez nous, et on peut le comprendre tant l'oeuvre à la fois personnelle et déroutante s'écarte à tous prix des convenances si bien qu'il s'adresse à un public préparé, The Fall est ce que l'on prénomme un authentique film culte doublé d'un chef-d'oeuvre maudit d'une beauté formelle à damner un saint. Et Dieu sait s'il m'a fallut un petit temps d'adaptation (qui plus est après avoir attendu 15 ans pour le revoir) pour me familiariser auprès de ses personnages et de son intrigue hermétiques oscillant rêve et réalité lorsqu'un cascadeur hospitalisé narre à une fillette blessée un périple aventureux truffé d'actions et de péripéties aux 4 coins du monde. Dans la mesure où 5 héros de nationalité distincte devront redoubler de bravoure et de vaillance afin de retrouver le gouverneur Odious pour le tuer. Tourné sur une période de 4 ans dans plus de 28 pays (!!!!), Tarsem Singh (The Cell) redouble d'ambition couillue à traiter son histoire à travers une scénographie écolo bigarrée que nos héros arpentent au sein de décors historiques démesurés. Autant dire qu'esthétiquement, The Fall nous en fout plein la vue auprès du dépaysement de ses vastes contrées étrangères imprégnées de symboles, de mysticisme, de féérie, d'actions et de romance insidieuse. Sans compter la tenue vestimentaire de nos protagonistes fictifs ne ressemblant à rien de connu ! Par ailleurs, il pourrait sans doute heurter un jeune public de moins de 12 ans, tant pour la violence de certaines scènes incroyablement oniriques que de la cruauté morale du héros manipulant à sa guise la fillette afin d'y parfaire son suicide. 


Roy Walker affabulant en direct un récit chevaleresque que se disputent bons et méchants auprès d'une Alexandria littéralement ensorcelée par son récit fertile en rebondissements épiques. D'ailleurs, sur un point expressif oh combien candide, la jeune Catinca Untaru transperce l'écran de par sa douceur de miel orale rehaussée d'un regard azur inscrit dans l'émerveillement. C'est simple, plus naturelle que ce bout'chou tu meurs et fera fondre tous les spectateurs ébahis par sa performance spontanée dénue de complexe ! Sans compter que cette actrice infantile parvient même à nous arracher quelques larmes lors d'un monologue final infiniment bouleversant se permettant de rendre humblement hommage au prémices du cinéma d'action à travers des extraits vertigineux de classiques en noir et blanc. Rien que pour cette ultime séquence déclarant sa flamme à la chimère du 7è art (et à ce goût essentiel du rêve que le réal milite de la 1ère à la dernière minute), The Fall est à ne rater sous aucun prétexte. Et si le récit de prime abord classique ne passionne pas vraiment au départ (d'où ce petit temps d'adaptation susnommé - comptez 30 bonnes minutes sur 2h de métrage -), sa progression dramatique subtilement instillée à travers les apartés du cascadeur et de la fillette nous saisit à la gorge si bien que l'on ne voit rien arriver. Or, c'est à ce moment crucial d'errance et de solitude existentielle, entre doute et pessimisme, que The Fall délivre tout son potentiel qualitatif à travers une histoire dramatique beaucoup plus substantielle qu'elle n'y parait. De par la fine étude psychologique de ces héros à la fois fébriles et fragiles que Tarsem Singh radiographie dans la stricte intimité d'une chambre d'hôpital. Ces deux personnages réapprenant à vivre et à aimer à travers les composants de la fable et du conte de fée que tous deux s'imaginent finalement mutuellement auprès de leur cohésion amiteuse. 


Hymne à l'écologie à travers le voyage, à la simplicité de l'existence, aux contes de notre enfance et à la chimère du 7è art en dépit des cruautés inéquitables que nous traversons durant notre évolution personnelle, The Fall resplendit de 1000 feux pour déclarer sa flamme à l'amour paternel, à l'amitié et à la renaissance avec une tendresse d'esprit résolument bouleversante. 

*Bruno
2èx
 
Infos subsidiaires
Quelques lieux de tournage:

Hôpital Valkenberg au Cap, Afrique du Sud
Dead Vlei dans le Désert du Namib en Namibie
Yantra Mandir à Jaipur
Lake Palace Hotel à Udaipur, Inde
Pont Charles à Prague, République tchèque
Butterfly reef, Fidji
Sumatra
Îles Andaman en Inde
Lac Pangong au Ladakh, Inde
Buland Darwaza ou Sublime Porte à Fatehpur Sikri, Uttar Pradesh, Inde
Magnetic Hill au Ladakh, Inde
Moonscape près de Lamayuru au Ladakh, Inde
Bali
Bâoli Chand à Abhaneri dans l'état du Rajasthan en Inde
Jodhpur, au Rajasthan en Inde
Taj Mahal, Inde
Place du Capitole, Colisée, Rome, Italie
Villa d'Hadrien, à Tivoli en Italie
Sainte-Sophie, Istanbul, Turquie


Je crois en la magie, je suis née et j'ai grandi à un moment magique, dans une ville magique, parmi des magiciens. La plupart des gens ne se rendaient pas compte de la magie qui nous entoure. Nous sommes reliés par les filaments argentés du hasard et des situations. Mais moi je le savais. C'est mon opinion... Au début nous connaissions tous la magie. Nous sommes nés avec des tornades, des feux de forêts, et des comètes en nous. Tout en sachant chanter aux oiseaux, voir dans les nuages, et voir notre futur dans des grains de sable. Mais ensuite, l'éducation retire la magie de nos âmes. Les fessées, les bains et les coups de brosse font ça. On nous met sur le droit chemin et on nous dit d'être responsable, d'être mature. Et vous savez pourquoi on nous dit ça ? Parc'que ceux qui nous le disent ont peur de la folie de la jeunesse. Et parce que la magie qu'on connaissait, les rendait tristes et honteux d'avoir laissé ça disparaître en eux. Après s'en être éloigné, on ne peut pas vraiment y revenir... juste quelques secondes, quelques secondes pour en prendre conscience et s'en souvenir. Quand les gens sont tristes au cinéma, c'est parce que dans la salle sombre, on touche du doigt la magie... brièvement. Puis ils ressortent à la lumière de la raison et de la logique et la magie s'évanouit. Et ils ressortent un peu tristes, sans même savoir pourquoi. Quand une chanson nous rappelle quelque chose, quand la poussière miroitant dans un rayon de lumière détourne votre attention du monde autour. La nuit quand vous écoutez au loin, un train sur les rails, en vous demandant où il va... Vous dépassez votre personne et votre monde. Pendant un instant bref, vous entrez dans un royaume magique. C'est ce en quoi je crois.

mardi 16 mars 2021

Promising young Woman

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Emerald Fennell. 2020. U.S.A. 1h54. Avec Carey Mulligan, Bo Burnham, Alison Brie, Chris Lowell, Clancy Brown, Jennifer Coolidge

Sortie salles France: 5 Mai 2021. U.S: 25 Décembre 2020 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIEEmerald Fennell, née le 1er octobre 1985 à Hammersmith, est une actrice et réalisatrice britannique. 2021: Promising Young Woman. 


En abordant avec une rare intelligence et une subtilité de ruptures de ton le sous-genre du "Rape and Revenge", la réalisatrice britannique Emerald Fennell fait voler en éclat les codes sous l'impulsion de la divine Carey Mulligan plutôt abonnée aux rôles chétifs à travers sa douce candeur et son apparence filiforme (remember l'inoubliable Drive en voisine de palier sentimentale). Ainsi donc, 1h54 durant, en compagnie de ce personnage placide, la réalisatrice nous ballade à travers la structure géométrique d'un cheminement narratif constamment surprenant. Notamment dans sa manière de nous livrer au compte goutte des infos sur les rapports familiaux, les motivations et le passé de Cassie en étroite relation avec Nina. Cette dernière ayant succombé à la mort à la suite d'un viol en réunion lorsqu'elle était lycéenne. Mais 7 ans plus tard, sa meilleure amie Cassie est bien déterminée à prendre sa revanche sur les témoins de la scène et complicités annexes en élaborant une vengeance retorse fondée sur la feinte, la dérision et le simulacre. Et c'est bien là l'attrait jouissif de cette vendetta féministe confectionnée par une célibataire endurcie pour autant prête à faire preuve d'indulgence, de remise en question, voir de pardon face à la fréquentation de ses rapports masculins. Notamment lorsqu'elle y rencontre le jeune médecin Ryan Cooper, connaissance amiteuse de lycée d'autrefois. 

Ainsi donc, en conjuguant de manière lestement décalée la comédie de légèreté, la romance, le thriller et la violence (aucunement explicite ni complaisante en mode raréfaction) à travers le thème du viol perpétré par une gente machiste, Emerald Fennell bouscule les règles en faisant preuve d'audace quant au final autrement dramatique, pour ne pas dire traumatique auprès du public le plus sensible. Si bien qu'il est difficile de sortir indemne des conséquences tragiques de cette vendetta murement réfléchie que la réalisatrice réfute avec lucidité à promouvoir. Pour autant, avec pas mal d'ironie, de malice et toujours cette forme acidulée d'insolente créativité, Promising young Woman détonne jusqu'au générique de fin avec un sentiment de tristesse mêlé de satisfaction, aussi bouleversante soit sa terrible conclusion. Pour ce faire, et avant cette tournure sarcastique finalement fructueuse, Emerald Fennell aura pris soin de nous ébranler à travers une séquence choc quasi anthologique dans sa manière raffinée de filmer l'abject avec un réalisme aussi éprouvant qu'insoutenable quant au sort indécis de la victime sur le fil du rasoir. Si bien que la réalisatrice s'est probablement remémorée la fameuse tagline d'Hitchcock ! "Tuer quelqu'un est très dur, très douloureux et très... très long". Spoil ! Et quand on aime cette personne avec autant d'empathie, la voir succomber peu à peu sous nos yeux avec cette lueur d'espoir au fond de nos yeux demeure proprement incommode Fin du Spoil.  


La revanche d'une Blonde. 
Abordant le "rape and Revenge" avec une intelligence à la fois ambitieuse et sémillante (notamment auprès de sa mise en image pastel), Promising young Woman lui offre ses lettres de noblesse au sein d'un genre bigarré (photo rose bonbon à l'appui) ne cessant de voguer d'un sentiment à l'autre avec une ironie aigre douce. Et Carey Mulligan de nous transpercer le coeur à travers sa fonction d'ange rebelle terriblement accablée à tenir compte du machisme primaire d'une gente masculine impassible. Une veuve noire en devenir en somme tissant sa toile au moment même d'y rencontrer un prince charmant. Portrait acide à marquer d'une pierre blanche. 

*Bruno

lundi 15 mars 2021

Exterminator 2

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Mark Buntzman. 1984. U.S.A. 1h29. Avec Robert Ginty, Mario Van Peebles, Deborah Geffner, Frankie Faison, Scott Randolf.

Sortie salles France: 20 Novembre 1985

FilmographieMark Buntzman est un réalisateur et producteur américain né en 1949, en Californie.
L'Exterminator 2 est son unique réalisation.


Après l'énorme succès du Droit de tuer de James Glickenhaus (un des meilleurs et des plus violents vigilante-movie des années 80), son producteur Mark Buntzman envisage 4 ans plus tard d'y tourner une suite avec le même acteur Robert Ginty, aussi naïf, inexpressif, attachant et sympathique soit-il. Mais en 1982, sortait sur les écrans Mad-max 2, et au vu du succès foudroyant de la poule aux oeufs d'or de MillerMark Buntzman n'hésite pas à mixer le justicier dans la ville avec l'armada futuriste du guerrier de la route. Et le réal de nous pondre un B Movie de défouloir façon bande dessinée fauchée. 


La délinquance bat son plein dans les rues de New-York ! Braquages chez des commerçants sexagénaires, rackets et meurtres sordides sur fonds de drogue et de gang mafieux. MAIS l'Exterminateur est LA !!! Toujours affublé d'un casque à souder et armé d'un lance-flamme, il est aujourd'hui encore plus déterminé à nettoyer la racaille des bas-fonds new-yorkais. Spoil ! Surtout après que sa fiancée et son acolyte black (pas celui vu dans le premier volet puisqu'il s'agit d'un nouveau comparse) se soient méchamment fait buter par nos punks délurés Fin du Spoil. Leur leader renfrogné n'étant autre que l'inénarrable Mario Van Peebles arborant ici une coupe hirsute et entouré de lurons belliqueux de 12 ans d'âge mental (pas plus !). Et on peut surligner que l'acteur en fait des tonnes (comme de coutume) à travers sa posture de guerrier d'apocalypse, son accoutrement vestimentaire fétichiste, sa peinture de guerre marquée d'un grand X au milieu du torse ainsi que son regard de demeuré déterminé à éradiquer tous les citadins de la terre. Bref, il en est persuadé, c'est définitivement LUI le futur et c'est parfois hilarant à travers nos éclats de rire nerveux.


Ainsi, les vicissitudes de nos héros sont accentuées par la bonhomie plaisante des comédiens et des clichés tous azimuts que le réalisateur exploite sans imagination. A l'instar de la frétille romance amorcée entre l'exterminateur et sa danseuse de pub sortie de Flashdance (finalement les séquences les plus distrayantes du film à travers sa naïve candeur), une aimable potiche constamment fringante à travers son sourire forcé et sa joie de vivre (trop) expansive. Quand bien même un nouveau comparse black accort lui servira de faire-valoir à travers leur cheminement d'alpaguer la bande de X ! Mais la palme du risible revient indubitablement à ces méchants gugusses ultra caricaturaux au point d'en faire des tonnes dans des postures à la fois torves et gouailleuses afin de bien souligner que ce sont eux les crapules les plus primitives de ce nouveau siècle. Ainsi, l'exterminateur et son comparse continuent d'arpenter les rues nocturnes à l'aide d'une benne à ordure customisée afin d'y retrouver les responsables Spoil ! de l'agression de sa petite amie. Fin du Spoil


Divertissement primaire, tantôt gentiment complaisant, tantôt facétieux, Exterminator 2 se décline donc en série B cartoonesque à l'instar d'une bande-dessinée futuriste au rabais saturée d'un score entêtant semi-parodique à travers ses sonorités plaisamment primesautières. Dommage que son ultra violence parfois démonstrative soit désamorcée d'une absence de réalisme et que la maladresse de sa mise en scène peu inspirée vire inévitablement à la pantalonnade pour autant ludique. On suit donc d'un oeil  rigolard et amusé cette BD punk réactionnaire parmi l'attachante présence de Robert Ginty 
qu'on a toujours plaisir à revoir en justicier psychotique à la psychologie somme toute sommaire. Et c'est ce qui fait le charme bisseux de cet anti-héros putassier au charisme à la fois poupon, amiteux et impassible. 

*Bruno
08.02.23. 
15.03.21.
03.05.12. 713 v

vendredi 12 mars 2021

The Cell

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tarsem Singh. 2000. U.S.A/Allemagne. 1h49. Avec Jennifer Lopez, Vince Vaughn, Vincent D'Onofrio, Jake Weber, Dylan Baker, Marianne Jean-Baptiste, Patrick Bauchau. 

Sortie salles France: 18 Octobre 2000 (Int - 12 ans). U.S: 18 Août 2000 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIETarsem Singh, ou simplement Tarsem, est un réalisateur, producteur et scénariste indien, né le 26 mai 1961 à Jalandhar (Pendjab). 2000 : The Cell. 2006 : The Fall (également scénariste et producteur). 2011 : Les Immortels. 2012 : Blanche-Neige. 2015 : Renaissances. 


Un bad trip expérimental plus convaincant et fascinant qu'il y a 21 ans, charme rétro aidant de nos jours. 
Thriller oublié des années 2000 portant la marque de l'ambitieux cinéaste indien Tarsem Singh (The Fall), The Cell fait office d'ovni singulier pour le genre criminel issue de l'écurie hollywoodienne. Si bien qu'à la revoyure 21 ans après sa sortie il est surprenant de constater à quel point cette première oeuvre fascine irrémédiablement de par l'amoncellement de séquences baroques surgies d'un esprit torturé atteint de schizophrénie. Le pitch, fort original, relatant l'expérimentation d'une technologie révolutionnaire qu'une psychologue mettra en pratique afin d'entrer dans l'esprit d'un serial-killer. Sa mission étant de soutirer des infos au tueur afin de dénicher la planque de sa dernière victime confinée dans un caisson d'eau pour un temps restreint. Ainsi, en pénétrant à l'intérieur de son cerveau, Catherine se retrouve embarquée dans un univers hermétique offrant libre court à des situations cauchemardesques plus vraies que nature et dénuées de repères au point d'y confondre rêve et réalité (et au point d'y rester prisonnière comme on le présage). Sorte de grosse série B dégingandée n'hésitant pas à irriguer son récit de séquences gores étonnamment glauques et crapoteuses au coeur d'une intrigue (hélas) prévisible mais assez captivante, The Cell nous fait participer à un bad trip mal élevé à travers ses fulgurances formelles relevant d'un art pictural démonial. 

Ainsi, croisement vitriolé entre Seven et Les Griffes de la Nuit, The Cell nous emporte dans un vortex d'émotions déroutantes à travers la rigueur de sa facture visuelle fréquemment ensorcelante (couleurs extrêmement criardes à l'appui). Mais là où le bas blesse émane de l'interprétation effacée de notre héroïne principale que la chanteuse Jennifer Lopez endosse avec une expressivité timorée en psychologue à la rescousse jouant notamment en seconde partie la "Mère Theresa" à tenter de sauver l'âme du serial-killer. C'est d'ailleurs une judicieuse idée pour y relancer l'odyssée que d'insister sur la part d'enfant (d'innocence donc) enfouie en chaque psychopathe souvent sujet à un trauma infantile de par leur maltraitance parentale d'autrefois. Le récit nous familiarisant auprès de la fragilité morale du serial-killer lorsque Catherine tentera toujours plus de comprendre ses tenants et aboutissants criminels en creusant dans le passé de son enfance galvaudée. Quand bien même pour ne pas omettre l'intérêt de son suspense sous-jacent, le récit alternera avec la tentative de survie de l'ultime victime enfermée dans un caisson et tentant désespérément de s'y débattre à travers une montée latente des eaux. Outre le jeu quelque peu superficiel de l'actrice (bien qu'attachante à travers son physique rassurant et ses épreuves héroïques plutôt fructueuses), on peut aussi déplorer quelques dialogues ridicules à travers des seconds-rôles policiers loin d'être habiles dans leur comportement téléphoné. 


Personne ne saura jamais si les enfants sont des monstres ou les monstres des enfants.
Henry James.
Hormis ces défauts, anicroches et maladresses précitées (n'oublions pas qu'il s'agit d'une première oeuvre d'autant plus couillue à travers son réalisme oscillant sans complexe le sordide et l'insolite), The cell demeure un spectacle expérimental assez réjouissant pour tous amateurs de bizarrerie macabre adepte d'une horreur licencieuse surgie d'un esprit malade. A revoir donc car quoiqu'on en dise, certaines séquences rigoureusement transcendantes laissent des traces dans l'encéphale à travers nos sentiments antinomiques aussi malaisants qu'empathiques quant au sort purificateur du serial-killer.

*Bruno
3èx

mercredi 10 mars 2021

Penguin Bloom

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Glendyn Ivin. 2020. U.S.A. 1h35. Avec Naomi Watts, Andrew Lincoln, Griffin Murray-Johnston, Felix Cameron, Abe Clifford-Barr, Jacki Weaver 

Diffusé sur Netflix le 27 Janvier 2021

FILMOGRAPHIEGlendyn Ivin est un acteur et réalisateur américain. 2009: Last Ride. 2012: Beaconsfield (téléfilm). 2020: Penguin Bloom.


Produit par Netflix, Penguin Bloom est un superbe conte existentiel sur la reconstruction morale par le truchement d'une pie qui chante. Inspiré d'une histoire vraie plutôt singulière, comme le démontre en mode documenté son bouleversant générique de fin de par l'authenticité des photos monochromes, Penguin Bloom relate avec pudeur l'épreuve de force d'une mère de famille devenue paraplégique à la suite d'un accident en villégiature. Ainsi, à travers sa permanence d'un climat de douceur naturaliste au sein de paysages idylliques, Penguin Bloom nous familiarise au creux de ce cocon familial parmi l'ingénuité d'une pie incidemment apprivoisée par les enfants. Et ce en dépit d'épisodes irascibles que traverse fatalement Sam Bloom dans sa fortuite condition infirme réapprenant peu à peu goût à la vie grâce à sa cohésion amicale et familiale, puis au soutien du passereau (incroyablement dompté par nos techniciens pour tenir lieu de sa présence à la fois badine et amiteuse). 


Jamais complaisant à travers sa fragile émotion que subit communément le couple Bloom et ses 3 enfants dont l'un se culpabilise lourdement, le mélo soigneusement conté est soutenu des prestances des comédiens d'une force tranquille et docile de par l'équilibre harmonieux émanant de leur maturité commune. Tant auprès des parents s'efforçant toutefois de renouer leurs liens conjugaux d'autrefois que des enfants dégourdis assez inquiets de l'état démuni de leur maman en proie à une résilience de fer. Naomi Watts endossant la victime infortunée avec un humanisme subtilement contracté à travers ses rides de la cinquantaine. Dans celui de l'époux lestement prévenant, on se surprend de retrouver ici le héros notoire de Walking Dead, Andrew Lincoln, si bien qu'il parvient étonnamment à faire omettre son illustre rôle de leader névrosé à travers sa carrure posée de mari conciliant. 


Généreux d'émotions et de poésie, tant auprès du langage de sa nature à la fois immaculée et voluptueuse que des rapports gratifiants entre l'homme et l'animal, Penguin Bloom s'érige en leçon de vie salvatrice à travers son optimisme existentiel. Un fort joli récit d'amour et d'apprentissage au dépassement moral à prioriser en famille.  

*Bruno

mardi 9 mars 2021

La Planète des Singes

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Planet of The Apes" de Tim Burton. 2001. U.S.A. 1h59. Avec Mark Wahlberg, Tim Roth, Helena Bonham Carter, Michael Clarke Duncan, Paul Giamatti, Estella Warren.

Sortie salles France: 22 Août 2001. U.S: 27 Juillet 2001

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie. 1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers. 2019 : Dumbo.

Succès commercial oblige, de par la notoriété du maître du Fantastique Tim Burton délibéré à dépoussiérer le roman de Pierre Boule sous la moulinette du Blockbuster "Hollywood chewing-gum", la Planète des Singes, version 2001, accoucha d'une souris. Car si d'un aspect purement esthétique le métrage demeure aussi fascinant qu'envoûtant (tant auprès de sa flamboyante photo, de ses décors naturels et architectures domestique, ses accessoires, costumes, objets et maquillages artisanaux irréprochables - merci Rick Barker -), il en est autrement du point de vue narratif. La faute incombant à un récit aussi plat que sans surprise (la traque puis l'échappée de nos héros avant de bifurquer vers sa seconde partie à un affrontement épique entre esclaves et primates, point final.), si bien que l'on a l'impression de suivre une grosse série B de luxe pour autant efficacement contée. Ainsi, grâce à une certaine maîtrise au niveau de la réal de par le savoir-faire de Burton (s'efforçant prioritairement d'y parfaire sa fulgurance visuelle), La Planète des Singes s'avère un gros joujou filmique loin d'être déplaisant mais terriblement frustrant.

Car auprès d'un univers irréel aussi convaincant qu'angoissant et de quelques persos loin de laisser indifférents (si on élude la présence subsidiaire d'une bimbo à forte poitrine faisant tristement acte de faire-valoir), il y avait matière à cristalliser un métrage autrement mature, dense, intense et intelligent. Agrémentée parfois de situations couillues, voires sulfureuses si je me fie aux rapports équivoques (pour ne pas dire zoophiles !) entre l'astronaute Léo Davidson et la primate Ari, ou encore à son épilogue étonnamment nihiliste présageant une séquelle (qui n'aboutira jamais faute d'échec critique), on se console de leur caractérisation anticonformiste. Et ce sans compter le rôle d'un méchant hyper charismatique qu'endosse brillamment derrière son maquillage simiesque Tim Roth en leader aussi insidieux que despotique n'hésitant pas à sacrifier ses pairs pour parvenir à ses fins.  


Gorilles dans la brume. 
Spectacle de samedi soir efficacement ludique car loin d'être désagréable en dépit d'une absence flagrante de profondeur narrative, La Planète des Singes demeure donc aussi fascinant que décevant pour toutes ses raisons évoquées plus haut. 

*Bruno
3èx

Box Office France: 3 970 000 entrées

lundi 8 mars 2021

Greenland

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ric Roman Waugh. 2020. U.S.A. 1h59. Avec Gerard Butler, Morena Baccarin Scott Glenn, King Bach, David Denman, Hope Davis.

Sortie salles France: 5 Août 2020 

FILMOGRAPHIERic Roman Waugh est un réalisateur et scénariste américain, né le 20 Février 1968 à Los Angeles, Californie, USA. 2020: Greenland. 2019 La chute du président. 2017 L'exécuteur. 2015 That Which I Love Destroys Me (Documentary). 2013/ IInfiltré. 2008 Félon. 2001 L'ultime cascade. 1996 Exit (Video) (as Alan Smithee). 


Formidable divertissement conjuguant avec une efficacité métronome drame conjugal, suspense, romance et catastrophe, Greenland rend dignement hommage au Blockbuster hollywoodien sous l'impulsion d'un cast d'une solide carrure humaine. Tant et si bien que l'on s'attache promptement aux personnages précaires emportés dans un vortex de situations alertes d'une tension perpétuelle. A l'instar de sa première demi-heure distillant d'entrée de jeu un sentiment d'affolement permanent au coeur d'une foule en marasme eu égard de l'avertissement des médias présageant une apocalypse à échelle planétaire. Pour ce faire, et pour sauver l'humanité d'une fin du monde escomptée, le gouvernement aura décidé de choisir au hasard des familles lambdas qui auront pour mission de rejoindre par avion un bunker tenu secret.  Ainsi, à travers son contexte anxiogène résolument palpable, de par l'adresse de sa réalisation au plus près de l'expressivité appréhensive des protagonistes, Roc Roman Waugh prend soin de dramatiser son intrigue pessimiste à travers le sentiment d'urgence d'y survivre qu'un couple et leur enfant tentent de relever après avoir été séparés lors d'un concours de circonstances infortunées. 


La première heure, d'une fertile intensité dramatique, nous collant au siège à savoir si John Garrity parviendra à retrouver en vie son épouse et son fils sévèrement malmenés par des péripéties à la fois convaincantes et insidieuses afin renforcer l'attrait réaliste de son ambiance cauchemardesque. Greenland adoptant une démarche bougrement anxiogène en insistant constamment sur l'aspect informatif des médias et de la radio révélant en direct que les fragments sont sur le point de frapper la terre à divers endroits. D'ailleurs, par le truchement de ses situations alertes parfois jalonnés d'incidents mortels, Greenland nous rappelle l'esprit d'individualisme que peut générer les êtres les plus couards lors d'une situation de survie que certains ne parviennent à canaliser dans leur terreur interne. On reste donc rivé à son siège durant toute l'intrigue, si bien que Roc Roman Waugh parvient notamment à mi-parcours à relancer l'intrigue dans une direction plus homérique Spoil ! lorsque nos héros parviennent enfin à se retrouver pour faire face à une menace beaucoup plus rapide et pessimiste Fin du Spoil


Divertissement aussi solide qu'intelligent à travers la maîtrise de son sujet dénué de surenchère si bien qu'il fait la part belle à la valeur humaine de ses personnages tentent notamment de se réconcilier par le courage et l'esprit de cohésion (les rapports de John avec son épouse ainsi qu'avec son beau-père), Greenland suscite une intensité dramatique à la fois mélancolique, éprouvante et désespérée eu égard de son climat d'apocalypse davantage tangible au fil de péripéties malaisantes que l'homme peu scrupuleux sème dans son amour-propre. 

*Bruno

mercredi 3 mars 2021

I care a lot. Golden Globes: Meilleure Actrice, Rosamund Pike

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de J Blakeson. 2020. Angleterre. 1h58. Avec Rosamund Pike, Peter Dinklage, Eiza González, Dianne Wiest, Chris Messina, Isiah Whitlock Jr.

Diffusion Netflix: 19 Février 2021

FILMOGRAPHIEJ Blakeson, né à Harrogate, dans le Yorkshire, est un réalisateur et scénariste britannique. 2009 : La Disparition d'Alice Creed. 2016 : La 5ème Vague. 2020 : I Care a Lot. 


Que voici une énième prod Netflix qualitative sous couvert de thriller acide, satire jubilatoire sur la cupidité de prédateurs sans vergogne. I care a lot illustrant avec beaucoup de sarcasme les stratagèmes 
d'une tutrice et d'un mafieux se disputant l'enjeu de diamants qu'une mère sclérosée s'est vue dérobée à la suite de son internement dans une maison de retraite. Il faut dire que la tutrice Marla Grayson possède le don inné d'y dépouiller ses victimes parmi la complicité de Fran, sa compagne doctoresse, voir même parfois avec l'appui d'un juge délivrant les ordonnances. Des personnes âgées contraintes de finir le restant de leur jour dans des hospices surveillés jour et nuit par des vigiles faussement accorts. Mais alors qu'elle pense avoir amassé le pactole auprès de son ultime victime, pour autant sévèrement entêtée à lui tenir tête; Marla devra affronter des mafieux russes pour pouvoir rester en vie et préserver son magot. 


Saturé d'une photo rutilante à damner un saint et d'un score électro génialement entêtant, I care a lot est un plaisir de cinéma ludique redoutablement méchant et vicié à travers sa galerie de personnages vénaux s'affrontant mutuellement lors d'un jubilatoire jeu de pouvoir et d'autorité. J. Blakeson illustrant leur rivalité avec une redoutable efficacité technique, formelle et narrative, et ce en dépit de quelques clichés pour autant exploités avec savoir-faire dans la montée d'une tension alarmiste. Mais au-delà de ses rebondissements assez percutants et de son final à tiroirs génialement sardonique, fortuit et vitriolé, I care a lot est illuminé du jeu clinquant des comédiens s'en donnant à coeur joie dans les postures outrecuidantes à se provoquer entre une guerre de sexes. Tant auprès de l'acteur nain Peter Dinklage en mafieux impassible à la mine renfrognée, de Eiza González en amante saphique à la fidélité indéfectible, de l'éminente Rosamund Pike en arnaqueuse forcenée que personne ne parvient à désamorcer (Golden Globe de la meilleure actrice svp !) ou encore de l'illustre Dianne Wiest (l'actrice fétiche de Woody Allen entre autre) en septuagénaire résignée à retrouver sa liberté en tentant d'intimider sa prédatrice, de  par son regard félin et son charisme subtilement expressif. 


Mené sans temps mort 2h00 durant à travers son suspense intrépide agrémenté d'actions épiques et de dramaturgie concise, I care a lot demeure un divertissement parfaitement huilé sous couvert de satire subversive égratignant l'élitisme d'une réussite financière reptilienne. 

*Bruno  

Apport du format 4K: 10/10

Récompense: Golden Globes 2021 : Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Rosamund Pike