lundi 5 septembre 2011

VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? (Fright Night). Prix Dario Argento à Avoriaz 1986.


de Tom Holland. 1985. U.S.A. 1h42. Avec Chris Sarandon, William Ragsdale, Amanda Bearse, Roddy Mc Dowall, Stephen Geoffreys, Jonathan Stark, Dorothy Fielding, Art Evans, Stewart Stern, Irina Irvine.

Récompense: Prix Dario Argento au festival du film fantastique d'Avoriaz, 1986.

Sortie en salles en France le 29 Janvier 1986. U.S: 2 Aout 1985

FILMOGRAPHIE: Tom Holland est un réalisateur et scénariste américain né le 11 Juillet 1943.
1985: Vampire, vous avez dit vampire. 1987: Beauté Fatale. 1988: Jeu d'Enfant. 1989: l'Enfant génial (The Wizard). 1993: Meurtre par intérim. 1996: La Peau sur les Os.


Première réalisation de Tom Holland, Vampire, vous avez dit Vampire s'est taillé un joli succès public et critique lors de sa sortie en 1985. Avec un budget de 9,5 millions de dollars et l'innovation d'effets-spéciaux (sous l'édifice de la Boss Film Corporation de Richard Edlund), le film en récolta 25 pour devenir rapidement un classique de la comédie fantastique. Le pitch: L'adolescent Charley Brewster s'aperçoit un soir que ses nouveaux voisins sont des vampires ! Après avoir averti en vain les autorités, il part rencontrer avec deux de ses amis le présentateur d'un show TV sur le vampirisme pour tenter de déjouer ces imposteurs. Au milieu des années 80, une nouvelle mode commence à affluer dans le paysage horrifique pour tenter de redorer un sang neuf au genre. Allier l'horreur et la comédie sans toutefois vulgairement s'en railler, tout du moins chez les réussites les plus probantes (Ré-animator, Street Trash, From BeyondBad TasteElmerEvil-Dead 2). Vampire, vous avez dit Vampire  fait donc également parti de ses réussites de par sa synergie humour/frisson, et ce à travers un pitch loufoque qu'entraîne la tendre complicité de personnages solidaires. L'idée de départ du jeune ado, fermement convaincu que son nouveau voisin est un véritable vampire, demeure fort savoureuse dans sa tentative désespérée de convaincre ses proches qu'un suceur de sang s'est infiltré dans sa banlieue tranquille.


Si bien que durant la nuit, ce vampire prénommé Jerry Dandridge va provoquer la curiosité de son jeune voisin pour le menacer de ne pas divulguer son identité aux citadins. La complicité attachante des jeunes comédiens au tempérament fougueux contribue grandement au charme de cette série B iconisée par un invité de marque, Peter Vincent ! Ce sexagénaire sur le déclin demeurant un présentateur télé sclérosé, faute d'une émission vantant les classiques du cinéma d'épouvante, et en particulier les suceurs de sang. Ainsi, avec son aide, Charley va tenter de le convaincre que ses voisins de palier sont d'authentiques goules de l'enfer. Mais fiction et réalité sont deux univers antinomiques et Peter Vincent lui rappellera que les suceurs de sang n'existent que dans la chimère des salles obscures et du folklore populaire. Spoiler ! Mais après avoir négocié une transaction dérisoire avec notre chasseur de vampire, nos héros s'invitent donc dans la demeure de Jerry Dandridge. Après quoi, ils lui solliciteront d'ingérer une eau bénite afin de savoir s'il est doué d'immortalité. Les réparties sarcastiques du dandy ténébreux adressées à ces hôtes s'avèrent irrésistibles de cocasserie, quand bien même Peter Vincent se rend finalement à l'évidence que Charley n'était en rien un affabulateur. Là encore, la truculence accordée à cette icône télévisuelle provoque le rire puisqu'il s'avère terrifié à l'idée d'être confronté à de véritables créatures assoiffées de sang ! Fin du Spoil.


Truffé de péripéties et de rebondissements, la seconde partie laisse place à une succession d'actions fertiles chez les stratégies de Charley et Peter tentant de décimer leurs rivaux confinés dans leur demeure gothique. Alors que l'originalité des effets-spéciaux va grandement participer à l'attrait homérique de l'entreprise (la décomposition de Ed en loup mortellement blessé pour revenir ensuite à une apparence humaine moribonde est saisissante, voire également empathique face au regard médusé de Peter !). Niveau cast, Chris Sarandon endosse avec un charisme séducteur infaillible le meilleur rôle de sa carrière tant sa posture hautaine et son arrogance subtilement railleuse s'avèrent jubilatoires. Rody Mc Dowall lui partage la vedette avec une tendre naïveté de par sa fonction de chasseur de vampires tour à tour pleutre et fourbe mais finalement d'une audace valeureuse auprès de son initiation héroïque. Quand à la séduisante Amanda Bearse, elle dégage une réelle charnalité lorsqu'elle se retrouve possédée par l'esprit du prince des ténèbres, à l'instar de sa danse torride échangée avec lui en boite de nuit. Epaulé d'un compagnon lunatique, William Ragsdale adopte la posture de l'ado amoureusement dévoué derrière le profil d'un investigateur pugnace lorsqu'il s'éprend de convaincre son entourage de l'existence des suceurs de sang. Enfin, son compagnon de route est campé par Stephen Geoffreys, tête à claque gouailleur lors de ses mesquineries de benêt à la fois irritant et effronté.


Scandé du score envoûtant de Brad Fiedel collant à merveille aux images, Vampire, vous avez dit Vampire trouve le juste équilibre entre la truculence d'une situation saugrenue (mon voisin est un vampire !) et l'horreur d'affrontements surnaturels impressionnants. Car en y confrontant l'épouvante du vampire gothique dans un contexte moderne où le personnage archaïque de Peter Vincent y côtoie la génération pubère, ce pur divertissement étonnamment fringant ne cesse d'amuser et séduire en respectant en bonne et due forme le genre. La qualité des FX artisanaux, l'originalité du pitch, son action toujours plus effrénée et surtout l'incroyable alchimie des comédiens infiniment attachants ont tout naturellement élever ce classique des eighties à la jeunesse éternelle. 

*Bruno
10/07/20
05.09.11.


                                         

6 commentaires:

  1. Dans toutes les qualités indéniables que possèdent le film, je retiens le casting formidable.
    Spécialement à Conélius ( Roddy Mc Dowall) , et à l'improbable et déjanté , Stephen Goeffreys.

    C'est marrant que parles de ce film , car c'est Tom Holland qui à
    écrit Psycho 2.
    Coïncidence, hasard du calendrier, ou la volonté d'un esprit retors qui tenterai de confondre les pauvres cinéphages que nous sommes ….AH..AH.

    Dommage de ne plus le revoir derrière la caméra.
    Excepté devant dans "Hatchet 2"

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  2. Ah oui ! J'avais écris un article dessus : http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/01/08/20367000.html
    Moi je suis fan à 200% et je suis trèèès dubitatif sur son remake...

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  3. Il n'y a pas grand chose à jeter dans cette excellente série B. Du score sensuel de Brad Fiedel aux effets spéciaux de haute volée, en passant par le casting...Non, décidément rien à jeter...C'est mal barré pour le remake !!!

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  4. J'ai vu les 40 premières minutes du remake et j'ai été surpris ! Différent de son modèle, l'humour est complètement occulté au profit d'une violence brute largement plus prononcée et d'une ambiance beaucoup plus sombre. Collin Farell est formidablement charismatique dans le rôle du vampire moderne et les ados possèdent aussi une personnalité propre. J'ai hâte de le voir dans son intégralité.

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  5. Collin Farell, charismatique !!!
    Alors effectivement, ce remake peut être une bonne surprise...Wait and see.

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