mercredi 16 octobre 2019

Audrey Rose


de Robert Wise. 1977. U.S.A. 1h53. Avec Marsha Mason, Anthony Hopkins, John Beck, Susan Swift, Norman Lloyd, John Hillerman, Robert Walden, Philip Sterling, Ivy Jones, Stephen Pearlman, Aly Wassil.

Sortie en salles en France: Novembre 1977. US: 6 Avril 1977

FILMOGRAPHIE: Robert Wise est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur né le 10 Septembre 1914, décédé le 14 Septembre 2005 à Winchester (Indiana). 1944: La Malédiction des Hommes Chats, 1945: Le Récupérateur de cadavres, 1948: Ciel Rouge. Né pour Tuer. 1949: Nous avons gagné ce soir. 1952: La Ville Captive. 1952: Le Jour où la terre s'arrêta. 1954: Les Rats du Désert. 1957: Marqué par la Haine. 1958: l'Odyssée du sous-marin Nerka. 1962: West Side Story. 1964: La Maison du Diable. 1966: La Mélodie du Bonheur. 1967: La Canonnière du Yang-Tsé. 1972: Le Mystère Andromède. 1975: L'Odyssée du Hindenburg. 1977: Audrey Rose. 1980: Star Trek. 1989: Les Toits. 2000: Une Tempête en été (télé-film)

Avertissement ! Mon article dévoilant les évènements clefs de l'intrigue, il est donc préférable d'avoir vu le film avant d'y amorcer la lecture. 


"Pour l'âme, il n'y a ni naissance ni mort. L'âme ne connait pas la mort. Elle est éternelle, intemporelle, immortelle et primitive..." LA BHAGAVAD-GITA

En 1977, Robert Wise renoue avec le cinéma d'épouvante en s'inspirant du roman de Frank De Felitta The Case for Reincarnation. Si bien que des aveux de l'écrivain, l'idée spirituelle de la réincarnation lui est inspirée par l'expérience de son propre fils âgé de 6 ans, qui, un jour, interpréta un air de ragtime au piano alors qu'il n'eut jamais appris de cours de musique. Le pitchUn couple et leur fille Ivy sont importunés par un individu épiant faits et geste de leur rejeton. Persuadé qu'il s'agit de la réincarnation de sa fille Audrey Rose, morte brûlée vive à l'âge de 5 ans dans un accident de voiture, l'individu s'efforce de convaincre les parents qu'Ivy est en danger. Occulté depuis sa sortie en 1977 et comparé à l'époque comme un nouvel ersatz de "l'enfant diabolique" (en rapport aux précédents succès de l'Exorciste et de la Malédiction), Audrey Rose demeure un vrai drame psychologique, poignant et bouleversant, sous couvert du fantastique mystique. Ainsi, à travers la densité d'un scénario aussi passionnant, potentiellement inspiré de faits réels, cette oeuvre ausis fragile qu'inquiétante doit beaucoup à la sobriété de ces quatre interprètes remarquable à travers leur force d'expression aussi désarmée que révoltée. Marsha Mason, littéralement bouleversante d'empathie maternelle, Anthony Hopkins, d'une persuasion magnétique en paternel chaperon, John Beck,  irascible de paternité orgueilleuse à travers son esprit cartésien, et enfin la petite Susan Swift (son tout 1er rôle à l'écran !), surprenante de naturel versatile ! Tant auprès de sa physionomie hagarde aussi bien innocente que tourmentée que de sa lente prise de conscience hantée d'interrogation identitaire. Et donc, en évoquant le thème métaphysique de la croyance orientale en la réincarnation, Robert Wise nous fait partager le trouble quotidien de parents désarmés face aux élucubrations d'un quidam convaincu que leur propre fille s'avère la réincarnation de sa défunte Audrey Rose. Car antécédemment morte dans un accident de voiture parmi la présence de sa mère, la jeune fille succomba à l'âge de 5 ans asphyxiée et brûlée vive dans l'habitacle. Du côté de la quotidienneté  parentale d'Ivy, celle-ci est en proie dès son plus jeune âge à de violentes crises de somnambulisme lors de certaines nuit agitées. En intermittence, elle est prise de convulsions suite aux cauchemars incontrôlables lui invoquant un brasier ! Les parents d'abord réticents et dubitatifs des déclarations occultes de Mr Hoover refusent à croire que leur propre fille est une âme contrariée, anciennement matérialisée par la personnalité immolée d'Audrey Rose.


La première partie, privilégiant l'étude psychologique de l'incrédulité des parents ira en crescendo sous l'autorité sereine de Mr Hoover afin de tenter de nous convaincre que la métempsychose n'est nullement une religion infondée. En l'occurrence, cette doctrine privilégiant la renaissance de l'âme dans un nouveau corps est pratiquée et approuvée par 700 millions d'hindouistes auquel Mr Hoover s'y laissa convertir après des années d'anthropologie. Cette quête religieuse cathartique souhaitant nous interroger sur notre rapport intrinsèque au sens de notre vie à travers le profil fustigé d'Ivy, victime malgré elle d'une âme traumatisée par une mort aussi cruelle qu'inéquitable. Ainsi, les séquences chocs de marasme violemment perpétrés par la fillette impressionnent autant qu'elles émeuvent le spectateur face au témoignage lamenté des parents couramment démunis. Des géniteurs désorientés, car férus de tourments, se refusant ainsi à croire que leur fille fut une autre identité lors d'une époque antérieure. Spoil ! La seconde partie nous dépeint ensuite avec concision le procès consulaire assigné à Mr hoover, puisque accusé de rapt après s'être interposé auprès du père atrabilaire. Si bien qu'il décida en désespoir de cause de ravir la jeune Ivy à nouveau victime d'une crise d'hystérie. Ce procès de tribunal tentant d'amener la preuve devant témoins (et show TV avide de sensationnalisme !) que la réincarnation demeure l'unique preuve de l'état pathologique d'Ivy. Quand bien même la mère dubitative se laissera peu à peu convaincre des certitudes fondées par Hoover sur cet enseignement d'une vie éternelle via l'âme inaltérable. La dernière partie, douloureuse et éprouvante, nous abreuve d'une séance d'hypnose décrétée par une confrérie de psychiatres en compromis avec les parents désemparés. Une salle tamisée à l'ambiance anxiogène nous est ainsi froidement reconstituée tandis qu'un médecin tentera d'exorciser (si j'ose dire non sans ironie !) la personnalité d'Ivy face au témoignage des spectateurs interloqués. Fin du Spoil.
                                        

Solidement mis en scène dans son refus du racolage face aux quelques séquences chocs émotionnelles, Audrey Rose se décline en passionnante investigation métaphysique (instaurant donc une VRAIE réflexion sur la croyance en la réincarnation) sous couvert d'argument horrifique. Scandé de la prestance austère de protagonistes en interrogation existentielle, l'oeuvre sensible et douloureuse de Robert Wise honore brillamment le genre en tentant de nous interroger sur notre destinée éventuellement (im)mortelle. Quand bien même son épilogue bouleversant essaiera de nous réconforter sur le bien-fondé de cette croyance après une issue aussi tragique que salvatrice. A redécouvrir d'urgence. 

* Bruno
16.10.19. 5èx
15.11.11. 430 v

La Bhagavad Gita:
Livre de chevet du Mahatma Gandhi, la Gita pourrait se définir simplement comme un traité de philosophie humaniste. La Gita se compose également de 18 chapitres. La lecture de chaque chapitre est censée apporter des « mérites » à son lecteur. Ignorer la faim et la soif, réaliser ses rêves, connaître ses vies passées, guérir de maladies incurables, se débarrasser de ses dettes ou de ses ennemis… Tels sont les bénéfices qu’apporte sa lecture, selon les croyances populaires.
C’est à l’aube de la bataille finale qui oppose les Kauravas et les Pandavas, que Krishna est amené à prononcer ce célèbre discours afin d’encourager Arjuna à se battre et à vaincre le Mal… Arjuna est alors prêt à renoncer à sa couronne afin d’épargner ses amis et ses maîtres qui composent les rangs ennemis. Krishna lui rappelle ses devoirs en qualité de guerrier, définit alors la « voie de l’action » (karma-yoga) et lui révèle enfin sa véritable nature…

L'Hindouisme:
Plus qu’une religion, plus qu’une philosophie, l’Hindouisme apparaît comme un véritable mode de vie, rythmant le quotidien de plus de 80% de la population indienne.
L’inde compte ainsi plus de 330 millions de Dieux et Déesses ! En fait, tous les villages, toutes les catégories sociales et professionnelles, toutes les familles et enfin tous les individus sont libres de se choisir, voir de se créer leurs propres divinités. Ce n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver…
Les origines de l’Hindouisme se trouvent dans des formes d’animisme, de fétichisme et de mysticisme ancestraux. Les premiers dieux vénérés en Inde, les Dieux Védiques, étaient le plus souvent représentés sous forme d’animaux et dédiés aux éléments et aux manifestations naturelles. Ce sont les récits épiques (Ramayana et Mahabharata) qui donnèrent aux dieux une dimension plus humaine, tant dans leurs représentations que dans leurs interventions. Enfin, les récits puraniques, tentent de répertorier les différents dieux en regroupant les mythes et légendes qui retracent la vie de chacun d’eux. En « humanisant » leurs Dieux, les Hindous souhaitaient se rapprocher d’eux et amoindrir l’influence parfois exagérée des Brahmanes.
Avec plus de 700 millions d’adeptes, l’hindouisme est l’une des principales religions du monde. Elle est également à l’origine de nombreuses autres croyances (jaïnisme, bouddhisme, zoroastrisme, sikhisme…), et est elle-même fortement imprégnée de ces autres religions. L’Hindouisme a su évoluer suivant les changements de la société du Sous-continent, s’adaptant localement, s’enrichissant et se diversifiant culturellement. Il en découle une multitude de cultes, de doctrines et de coutumes…
Les fêtes en l'honneur des divinités se succèdent tout au long de l'année aux quatre coins du pays et rythment la vie de tous les hindous.
Et il n'est pas rare d'avoir vu se développer des coutumes locales particulières qui donnent à ses festivités des ampleurs considérables et les pèlerins se rassemblent parfois par millions en certains lieux sacrés.
Celui ou celle qui respecte le dharma et l'ordre cosmique sera délivré des souffrances humaines en échappant au Samsara, le cycle des renaissances.
En règle générale, on peut quand même dire que les Hindous sont ceux « qui suivent la voie (dharma) déterminée par les castes (varna) et les quatre âges de la vie (ashrama) ».

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