vendredi 25 avril 2025

Ravage / Havoc

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gareth Evans. 2025. U.S.A/Angleterre. 1h47. Avec Tom Hardy, Forest Whitaker, Timothy Olyphant, Justin Cornwell, Jessie Mei Li, Yeo Yann Yann.

Diffusé sur Netflix le 25 Avril 2025

FILMOGRAPHIEGareth Evans, né en 1980, est un scénariste et réalisateur gallois. 2006 : Footsteps
2009 : Merantau. 2011 : The Raid (The Raid: Redemption). 2013 : V/H/S/2 - segment Safe Haven. 2014 : The Raid 2. 2018 : Le Bon Apôtre (Apostle). 2020 : Gangs of London (série TV) - 2 épisodes. 2025 : Ravage. 


                                "Une lettre d'amour au genre du massacre héroïque" qu'il disait !  

Forcené, detroy apocalyptique, révolutionnaire. Ne cherchez plus LE film d'action épique de l'année 2025, il est ici à votre porte (non dans une salle) car c'est produit par la plateforme tant décriée (à tort, me tue à l'dire) Netflix. D'ailleurs présenté comme « l'un des plus grands films jamais produits au Pays de Galles » (ce n'est pas moi qui le dit), Ravage est le nouveau projet évènement de Gareth Evans révélé par les estomaquants The Raid 1 et 2. Renforcé d'un cast international afin d'accentuer l'intensité des confrontations en ajoutant une certaine profondeur humaine à l'intrigue (celle de la valeur parentale mais aussi de la démission, thème tristement actuel aujourd'hui), Ravage prend le temps de nous présenter ses personnages entre 2/3 fulgurances hard boiled avant d'embrayer sur une action autrement capiteuse jamais vue au préalable passées 45 minutes de pellicule. Et si l'intrigue, simpliste, éculée, peut de prime abord rebuter, la manière dont elle nous est narrée et illustrée, sans manichéisme aucun, génère une redoutable efficacité rigoureusement folle, viscérale, immersive. Les personnages évoluant dans un milieu urbain irrigué de corruption faute du crime organisé sous la mainmise d'une facture formelle à tomber à la renverse. Une photo criarde proche de la bande-dessinée et de l'anime live puisque dépeinte de manière somme toute réaliste à travers ses saisissants contrastes (de jour comme de nuit) hyper expressifs. Une immersion onirique et baroque totalement fascinatoire donc que les séquences de folie furieuse, massacre improvisés, rehaussent d'une confrontation à l'autre avec une vélocité inédite pour le genre (caméra hyper mobile à l'appui). 


Il faut le voir pour le croire, à point tel qu'un second visionnage est largement préconisé fissa tant on a du mal à se rendre compte de son impact émotionnel dévastateur sur le moment même. Tout du moins c'est ce que j'ai ressenti durant la projo tant j'étais en perte de repère de manière aussi réjouissante qu'euphorisante. Les affrontements et gunfight hystérisés, constamment lisibles de par leur chorégraphie singulière, dégageant une intensité si furibonde que l'on n'en croit pas ses mirettes. Ajoutez qui plus est un réel suspense quant au sort des protagonistes (adultes et juvéniles) partagés entre la suspicion, la trahison, le chantage, l'intimidation, la vendetta autour d'une génération sans repère et vous obtenez un chef-d'oeuvre d'action pur et dur d'une ultra violence sanguine à la fois jubilatoire et addictive car volontairement décomplexée, hyperbolique, même si le hardcore, voir le trash est de rigueur. On peut d'ailleurs prêter sans réserve une allusion à Django Enchained de Tarantino pour les généreuses giclées d'hémoglobine stylisées et au cinéma de John Woo pour son action en roue libre incontrôlée dévoilant par ces enchainements barbares moult particules parmi lesquelles éclats de verre, de bois, poussières voltigent tous azimuts dans un amas de chairs éclatées. Vortex d'émotions fortes d'une maîtrise technique ahurissante (du jamais vu j'vous dit, figure de proue d'action épileptique constamment lisible), Ravage est enfin dominé de la sobre présence de Tom Hardy à la fois stoïque, viril, belliqueux puis à bout de souffle, et d'une poignée de seconds-rôles féminins redoutablement pugnaces, hargneuses, pour ne pas dire suicidaires. 


*Bruno
Vost

Ci-joint critiques d'amis:

TOP 2025
🎥Havoc - 2025
✅Une véritable claque !
Enfin, le tant attendu Havoc, réalisé en 2021, est là. Cette œuvre du maître de l'action Gareth Evans a traversé de nombreux obstacles, nécessitant plusieurs reshoots, mais le résultat final est tout simplement jouissif. Tom Hardy y prouve une fois de plus qu'il est un acteur exceptionnel. Dans la série Taboo, diffusée en 2017, il avait déjà révélé son potentiel en incarnant un policier désabusé en quête de rédemption, corrompu comme ses collègues, dans une ambiance sombre et oppressante, sous l'autorité d'un maire tout aussi malhonnête. Ajoutez à cela une triade peuplée de sbires lourdement armés dans un New York fictif visuellement saisissant, et vous obtenez un film d'action d'une violence incroyable, ponctué de scènes d'action à couper le souffle archis violentes.
Il est vrai que le scénario est classique et que certains personnages manquent de développement. Cependant, cela n'a pas d'importance, car ce qui nous captive dans un film de Gareth Evans, c'est avant tout l'action.
Les interprétations sont toutes bonne en passant de Forest Whitaker, Timothy Olyphant, Jessie Mei Li et une préférence pour Yeo Yann Yann en cheffe de triade.
Le film comporte trois grandes scènes d'action : la poursuite au début, la séquence dans la boîte de nuit et celle dans la cabane, chacune durant en moyenne au moins 10 minutes, et le tout est un amas d'action bestial pour notre plus grand plaisir.
J'espère ne pas devoir attendre aussi longtemps pour les deux autres films d'Evans prévus avec NETFLIX. Pour ma part, j'ai regardé RAVAGE deux fois de suite, d'abord en version française, puis en version originale sous-titrée. Je suis un grand fan d'Evans, j'ai presque visionné l'épisode 05 de la saison 1 de Gang of London en boucle. Oui, je sais, c'est un peu fou !
Encore une fois, Tom Hardy brille dans son rôle, et c'est un vrai plaisir !
Thierry Savastano

RAVAGE
Putain, ça fait du bien. 
On va pas se mentir,  j'aime le cinéma dit bourrin. Et je me contente de peu.  Je peux prendre même du plaisir dans des dtv et vod de seconde zone.  
Mais là,  on a affaire à du lourd,  du très lourd. 
Ravage,  c'est de la pur jouissance,  une claque dans la gueule comme il y avait longtemps que je n'avais pas vu. 
Ravage,  c'est de l'or en barre.  C'est de la forme comme du fond.  C'est aussi la rencontre entre un cinéaste et un acteur. 
Putain,  ça fait du bien. 
Je me répète,  mais c'est tellement bon. 
Gareth Evans propose un polar urbain violent,  sans concession,  sans blabla inutile,  sans vannes pourries.  Des les premières minutes,  on sait que le film va être grand.  Pourquoi ? Il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film nocturne aussi stylisées.  Il y a une vraie réflexion sur l'esthétique de la nuit. 
Évidemment,  il y a des scènes d'actions démentes,  une course poursuite de dingue,  des gunfights de folies et de la baston très bien chorégraphié.  Mais il y a surtout des personnages hors normes et de l'émotion. 
Tom Hardy prouve qu'il est un putain ( ça fait beaucoup de putain) d'acteurs avec un charisme de ouf.  Mais le reste du casting est aussi incroyable. 
Putain,  la seule chose qui m'ennuie,  c'est que je n'ai pas découvert ce long métrage en salle. 
C'est bien dommage car c'est sûrement l'un des films de l'année. 
Putain. 
Je veux déjà le revoir.
Jérome André Tranchant.

Havoc (Ravage), réalisé par Gareth Evans.
Quand la démesure d’un John Woo des eighties s’invite dans une ville à la Max Payne, gangrenée par la corruption et la guerre des triades. Les bases sont posées, l’identité du film est la, et ne s’en s’éloignera aucunement tout le long des 96 minutes le composant. D’un rythme soutenu ne faiblissant jamais, aucun répit ne sera laissé au spectateur!
La caméra ne filme pas : elle est une actrice à part entière, elle virevolte, tournoie et tente de survivre au milieu de gunfights s’apparentant à de jouissives scènes de guerre!
Tom Hardy ne joue pas : il cogne, il cabotine, recharge son fusil et s’éclate comme un gamin, à l’image de l’entièreté du casting (mention spéciale à Yann Yann Yeo, matriarche d’un clan mafieux d’une sobriété à faire froid dans le dos!)
Gareth Evans n’est pas qu’un simple passionné : c’est un illustrateur de tout un pan de l’industrie Hong-kongaise qu’on pensait perdu, réussissant même l’exploit de s’en affranchir en y apposant sa propre identité.
Havoc n’est pas un film d’action ordinaire : c’est un véritable morceau de péloche dont chaque image est emplit d’une fureur qu’on avait pas vu depuis longtemps.
Un véritable bijou, une pépite, une merveille faite de sang et de larmes dont le seul regret éprouvé est de ne pas l’avoir découverte sur grand écran. Ni plus ni moins!
Kévin Beluche 

lundi 14 avril 2025

Mr Vampire / Geung si sin sang

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ricky Lau. 1985. Hong-Kong. 1h37. Avec Lam Ching-ying, Ricky Hui, Moon Lee, Chin Siu-ho.

Sortie salles Hong-Kong: 7 Novembre 1985

Révision du 1er opus. 
Un jubilatoire cartoon asiatique conjuguant avec une rare fluidité humour/action/horreur avec une inventivité aussi follingue que débridée sans jamais nous faire perdre le fil de l'action chorégraphiée.

Il me parait évident que la trilogie des "Histoires de Fantômes chinois" réalisée 2 ans plus tard s'en soit inspirée. Tant auprès des envolées fantasmagoriques du spectre féminin que de la relation charnelle entre celle-ci et l'un de nos héros (également) gaffeur. 

Un spectacle hybride visuellement hallucinant donc tirant parti d'une cocasserie horrifique en roue libre loin d'être lourdingue.

*Bruno
14.04.25. Vost

Black Mirror, SAISON 7.

  

Septième saison (2025). Diffusée le 10 avril 2025 sur Netflix

1: Des gens ordinaires (Common People)

2: Bête noire

3: Hôtel Rêverie (Hotel Reverie)

4: De simples jouets (Plaything)

5: Eulogie (Eulogy)

6: USS Callister : Au cœur d'Infinity (USS Callister: Into Infinity)

                                                                                                                    

                                                      

Un jour quelqu'un m'a dit: "Prenez bien soin de tous vos souvenirs car vous ne pourrez pas les revivre." En êtes vous sûrs ?

Quand on se prend cette mélancolie onirique de plein fouet à 7 heures du matin, on en sort liquéfié. 

Une romance en berne bouleversante qui vous cueille par une main  temporelle jusqu'à ce qu'un visage radieux n'apparaisse lors d'une ultime quiétude libératrice. 

Le souvenir est le parfum de l'âme, "Eulogie" se pose là pour l'imprimer dans nos coeurs. 

Peut-on parler du chef-d'oeuvre de la saison 7 de Black Mirror ?


J'ai adoré le jeu équivoque des 2 rivales en inimitié sournoise et tranchée.

Mais j'ai surtout admiré son ambiance parano qui déteint littéralement sur notre conscience peu à peu éprouvée si bien que l'on ne s'en rend même pas compte. 

C'est dire si la fiction s'efface progressivement au profit d'une réalité technologique insidieuse à nous faire perdre la raison. 

*Bruno

                                                       

"N'attend pas que quelqu'un écrive ton histoire à ta place, tu as le pouvoir de modifier ta destinée".

Un magnifique hommage au 7è art, et particulièrement au cinéma en Noir et blanc à travers une mise en abyme virtuelle ramifiée de métaphores spirituelles, métaphysiques, existentielles. 

Or, "Hôtel rêverie" est également scandé d'une splendide romance saphique (dans l'air du temps) que les comédiennes, en état de grâce, si symptomatiques de la flamboyance des années 30; retransmettent DANS l'écran avec une poésie candide retrouvée. 

A l'instar de son (nouveau) scénario aléatoire à marquer d'une pierre blanche (probablement le récit le plus original de l'année 2025), déclaration d'amour au grand écran et à ces rôles fictifs que l'on chérit parfois avec une tendresse proche de la relation amoureuse. 

C'est justement pour toutes ces raisons émotives que je ne peux m'empêcher de revoir à l'infini tous mes métrages préférés imprimés dans ma chair ad vitam. Un peu (beaucoup) comme lorsque l'on feuillette un album souvenir pour se remémorer de temps en temps les moments les plus intenses et émotifs de notre courte existence.

D'une grande sensibilité dépouillée, "Hôtel Rêverie" se décline en miracle chimérique, une illusion plus vraie que nature où fiction et réalité finissent par fusionner pour ne plus former qu'un seul et même cadre romantique. Même si sa conclusion douce amère vient un peu contredire son exploit technique tout en poursuivant ce rêve devenu réalité à travers la relation distancielle Dorothy / Brandy.

Mon épisode attitré après le 5è.

vendredi 11 avril 2025

Animale

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Emma Benestan. 2024. France/Belgique. 1h38. Avec Oulaya Amamra, Damien Rebattel, Vivien Rodriguez, Claude Chaballier, Elies-Morgan Admi-Bensellam, Pierre Roux.

Sortie salles France: 27 Novembre 2024

FILMOGRAPHIEEmma Benestan est une réalisatrice, scénariste et monteuse de nationalité franco-algérienne née à Montpellier en avril 1988. 2021 : Fragile. 2024 : Animale.

Du néo-fantastique français naturaliste.

Si j'aurai tant préféré qu'"Animale" me passionne au lieu de me captiver, gentiment parlant, il n'en demeure pas moins une oeuvre indépendante étonnante à travers sa mise en image naturaliste osant accoupler les genres avec fluidité. Si bien que les 20 dernières minutes m'ont bluffé à travers son réalisme surréaliste prenant des risques inconsidérés à effleurer le ridicule sans jamais s'y vautrer. 

Les comédiens, méconnus, dénués de diction théâtrale, sont communément convaincants sous l'impulsion d'une militante écolo-féministe que campe avec une force tranquille puis rebelle Oulaya Amamra irradiant sobrement l'écran dans son interrogation morale, ses doutes, ses angoisses viscérales, ses craintes en suspens. 

La photo lestement onirique, les décors naturels sont divinement splendides pour y scander un conte cruel sur les rapports de force entre hommes, femmes, taureaux maltraités par un patriarcat orgueilleux adepte des traditions. 

Une production Franco-belge à découvrir donc car elle mérite que l'on s'y attarde pour sa mise en image personnelle, même si son rythme langoureux, latent, ne plaira pas à tous et à toutes. 

En tout état de cause, "Animale" ne laisse pas indifférent par sa tonalité à la fois placide et hybride. Il laisse même des traces à travers son atmosphère éthérée compromise d'une violence primale à la fois contenue, couarde et explosive. A l'instar de ses insupportables châtiments de taureaux marqués au fer rouge à 2 reprises.

*Bruno

mercredi 9 avril 2025

The Lovers / Leung juk / Butterfly Lovers

 
                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Tsui Hark. 1994. Hong-Kong. 1h47. Avec Charlie Young, Nicky Wu, Carrie Ng, Elvis Tsui, Shun Lau, Peter Ho.

Sortie salles France: ? Hong-Kong: 13 Août 1994

FILMOGRAPHIE: Tsui Hark est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur hongkongais né le 15 février 1950 sous le nom de Tsui Man-kong. 1979 : The Butterfly Murders. 1980 : Histoire de cannibales. 1980 : L'Enfer des armes. 1981 : All the Wrong Clues for the Right Solution. 1983 : Zu, les guerriers de la montagne magique. 1984 : Mad Mission 3: Our Man from Bond Street. 1984 : Shanghai Blues. 1985 : Working Class. 1986 : Peking Opera Blues. 1986 : Spirit Chaser Aisha. 1988 : Roboforce. 1989 : The Master. 1989 : Le Syndicat du crime 3. 1990 : Swordsman. 1991 : Il était une fois en Chine. 1991 : The Banquet. 1991 : The King of Chess. 1991 : The Raid coréalisé avec Ching Siu-tung. 1992 : Il était une fois en Chine 2 : La Secte du lotus blanc. 1992 : Double Dragon. 1992 : L'Auberge du dragon. 1993 : Il était une fois en Chine 3 : Le Tournoi du Lion. 

Le chef d'œuvre de Tsui Hark est une romcom d'une fantaisie innocente irrésistible 1h15 durant avant sa rupture de ton d'une tragédie romantique culminant vers l'onirisme libérateur.

Or, trop tard, les larmes ont bien coulé derrière cette autorité parentale psychorigide préférant sacrifier l'innocence au profit de leur idéologie traditionnaliste...

*Bruno
3èx. Vost. Dvd. 

FILMO (suite): 1993 : Il était une fois en Chine 4 : La Danse du dragon. 1993 : Green Snake. 1994 : Il était une fois en Chine 5 : Dr Wong et les pirates. 1994 : The Lovers. 1995 : Le Festin chinois. 1995 : Dans la nuit des temps. 1995 : The Blade. 1996 : Tristar. 1997 : Double Team. 1998 : Piège à Hong Kong. 2000 : Time and Tide. 2001 : La Légende de Zu. 2002 : Black Mask 2: City of Masks. 2005 : Seven Swords. 2007 : Triangle. 2008 : Missing. 2008 : All About Women. 2010 : Détective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme. 2011 : Dragon Gate, la légende des Sabres volants. 2013 : Détective Dee 2 : La Légende du dragon des mers. 2014 : La Bataille de la Montagne du Tigre. 2017 : Journey to the West: The Demons Strike Back. 2018 : Détective Dee 3 : La Légende des rois célestes. 2021 : La Bataille du lac Changjin (co-réalisé avec Chen Kaige et Dante Lam). 2022 : La Bataille du lac Changjin 2 (co-réalisé avec Chen Kaige et Dante Lam). 2025 : Legend of the Condor Heroes: The Great Hero. 

lundi 7 avril 2025

Le Chat et le Canari / The Cat and the Canary

                                          
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Radley Metzger. 1978. Angleterre. 1h38. Avec Carol Lynley, Michael Callan, Peter McEnery, Honor Blackman, Daniel Massey, Wendy Hiller, Edward Fox, Olivia Hussey, Beatrix Lehmann, Wilfrid Hyde-White.

Sortie salles France: 28 Mai 1980

FILMOGRAPHIERadley Metzger est un réalisateur américain né le 21 janvier 1929 à New York, décédé le 31 mars 2017 est un réalisateur américain. 1961 : Dark Odyssey, coréalisé avec William Kyriakis. 1964 : La Baie du désir, coréalisé avec Max Pécas. 1964 : Dictionary of Sex. 1965 : Les Sales Filles. 1966 : Les Chattes de gouttière. 1968 : Carmen, Baby d'après la nouvelle de Prosper Mérimée. 1968 : Thérèse et Isabelle, d'après le roman Thérèse et Isabelle de Violette Leduc. 1969 : Camilla. 1970 : Esotika Erotika Psicotika. 1972 : Score. 1973 : Sie nannten sie kleine Mutter. 1975 : Furies porno (The Private Afternoons of Pamela Mann). 1975 : La Grande Partie. 1976 : Porno Paradise . 1976 : L'Esclave d'après le roman de Catherine Robbe-Grillet. 1977 : Barbara Broadcast. 1978 : Le Chat et le Canari. 1978 : La Maison de la jouissance. 1981 : Dolly l'Initiatrice, coréalisé avec Gérard Kikoïne. 1981 : World of Henry Paris. 1983 : Journal intime d'une nymphomane coréalisé avec Gérard Kikoïne. 1986 : Les Fantasmes de Miss Jones.  


Complètement oublié depuis des lustres (un grand merci Rimini pour sa commercialisation Dvd/Blu-ray), Le Chat et le canari est un très bon suspense horrifique mixant avec efficacité thriller à la Agatha Christie et épouvante des années 50 (l'ombre de l'homme au masque de cire rampe même sur les murs) sur fond d'humour british. Comme le souligne la malicieuse mise en abyme concoctée par le (défunt) maître des lieux: Cyrus West

Les acteurs à la fête se prêtent au jeu du cache-cache meurtrier avec une bonhomie exaltante accompagné qui plus est de délicieuses actrices aux caractères aussi sûrs et affirmés que finalement fragiles. Si bien qu'ils ne font que renforcer le charme gothique qui se dilue des lieux insécures qu'ils arpentent la peur au ventre avec un sentiment de dérision permanent. 


P.S: Restez jusqu'au générique de fin, un clin d'oeil à nouveau chimérique y apparait en guise de cerise sur le gâteau.

*Bruno
Vost

samedi 5 avril 2025

Vingt Dieux

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Louise Courvoisier. 2024. France. 1h31. Avec Clément Faveau, Maïwène Barthelemy, Luna Garret, Mathis Bernard, Hervé Parent.

Sortie salles France: 11 Décembre 2024

FILMOGRAPHIELouise Courvoisier est une réalisatrice française, née à Genève en 1994. 
Courts métrages: 2018 : Mano a mano. 2019 : La Jarretière. Long métrage: 2024 : Vingt Dieux.


Une belle chronique paysanne du point de vue d'un jeune agriculteur contraint de se retrousser les manches pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa petite soeur depuis la mort de leurs parents. La réalisatrice néophyte Louise Courvoisier privilégiant avec humour, tendresse et sobre émotion un réalisme naturaliste très proche du cinéma de Bruno Dumont, notamment auprès de ces têtes d'affiche amateuristes. Des acteurs juvéniles endossant des profils prolos plus vrais que nature à travers leur langage trivial (parfois même cru), leur dialectique issu du Jura, leur manque de culture, leur innocence et leur humanité fragile.  


Et si on peut sans doute reprocher le caractère pas si attachant que prévu du jeune agriculteur pourtant incarné avec beaucoup d'authenticité par Clément Faveau (son 1er rôle à l'écran), c'est finalement une plus-value puisqu'il se conforme au caractère si perfectible de son personnage inculte cédant à ses pulsions véreuses et irascibles (larcin, voie de fait, violence punitive du fait de sa jalousie et de son complexe d'infériorité) dans sa rage de vaincre (celui d'un concours fromager) faute de perte de repères depuis l'absence parentale. Son évolution morale, indécise mais forcenée, finissant pour autant par porter ses fruits grâce à l'appui du pardon auprès d'une rédemption amoureuse. 

*Bruno


Box Office France: 927 022 Entrées

Récompenses:
Festival de Cannes 2024 : Prix de la jeunesse
Festival du film francophone d'Angoulême 2024 :
Valois de diamant
Valois des étudiants
Prix Jean-Vigo 2024
César 2025 :
Meilleur premier film pour Louise Courvoisier
Meilleure révélation féminine pour Maïwène Barthelemy
Lumières 2025 :
Lumière du meilleur premier film
Lumière de la révélation masculine pour Clément Faveau

mercredi 2 avril 2025

Destination Finale 3 / Final Destination 3

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Wong. 2006. U.S.A. 1h33. Avec Mary Elizabeth Winstead, Ryan Merriman, Amanda Crew, Kris Lemche.

Sortie salles France: 22 Mars 2006

FILMOGRAPHIE: James Wong (né le 20 avril 1959 à Hong Kong) est un scénariste, producteur et réalisateur américain d'origine chinoise.1996 : X-Files (épisode L'Homme à la cigarette). 2000 : Destination finale (Final Destination). 2001 : The One. 2006 : Destination finale 3 (Final Destination 3). 2009 : Dragonball Evolution. 2010 : Tower Prep (série TV, saison 1 épisode 3). 2011 : The Event (série TV, saison 1 épisode 22). 2016 : X-Files (saison 10 épisode 2). 2018 : X-Files (saison 11 épisode 5). 


Moins bon que les 2 précédents mais ça reste quand même bien fun et sympatoche même si je regrette le côté franchement terrifiant du 1er opus beaucoup plus accès sur l'attente anxiogène, sur le suspense tendu avant la mise à mort escomptée. 

L'intro spectaculaire est évidemment à nous clouer au siège et 2 autres séquences chocs font également leur effet épique à renfort d'une tension palpable assez payante. 

L'héroïne endossée par Mary Elizabeth Winstead est attachante, impliquée et photogénique, notamment lors du carnage liminaire lorsqu'elle laisse libre court à sa panique aliénante. Ce qui renforce le réalisme de la situation catastrophiste plutôt bien montée et quelque peu couillue à travers sa cruauté tranchée.

Je zappe le 4 et on reparlera rapidement du 5 que je préfère à ce 3è opus.


*Bruno
31.03.2025.
2èx. Vost

Ring (1998)



de Hideo Nakata. 1998. Japon. 1h35. Avec Nanako Matsushima, Hiroyuki Sanada, Rikiya Otaka, Miki Nakatani, Katsumi Muramatsu, Yūko Takeuchi.

Sortie salles France: 11 Avril 2001

FILMOGRAPHIE: Hideo Nakata est un réalisateur et un scénariste japonais né le 19 juillet 1961 à Okayama (Japon). 1996 : Le Spectre de l'actrice. 1998 : Joseph Losey: The Man with Four Names. 1998: Ring. 1998: Ring 2. 1999: Chaos. 1999 : Sleeping Bride. 2000: Sadistic and Masochistic. 2002: Dark Water. 2002: Last Scene. 2005: Le Cercle 2. 2007: Kaidan. 2008: L: Change the World. 2010: Chatroom. 2010 : Incite Mill (TV Show). 2013: The Complex. 2014: Monsterz. 2015: Ghost Theatre.

Ring (98) est un bon film d'angoisse qui doit beaucoup à l'originalité de son récit occulte faisant intervenir une étrange video cassette VHS assez inquiétante, malsaine et dérangeante à travers son contenu monochrome dénué de paroles qu'une journaliste tentera de déchiffrer tout le long de son enquête. 

Bon point pour son prologue anxiogène jouant efficacement avec le simulacre (Wes Craven s'en est d'ailleurs souvenu pour sa saga Scream) pour attiser une peur sous-jacente, et ce avant que la mort ne frappe brutalement sa victime juvénile à travers un flash d'appareil photo. 

On ne peut également occulter son final révélateur renouant avec l'angoisse du prologue en tablant sur une impressionnante scène choc (Sadako s'extirpant de l'écran de télévision) à la terreur probante. 

Mais au-delà de ses moments d'angoisse parcimonieux, Ring est principalement batti sur une enquête policière plutôt bien menée, bien construite, constamment mystérieuse pour maintenir en haleine le spectateur attentif aux faits et gestes de la journaliste et de son compagnon en quête d'ultime vérité. 

Mais de là à parler de chef-d'oeuvre d'effroi comme j'ai pu l'entendre depuis sa sortie, je ne peux pas être aussi dithyrambique, si bien que le remake ricain (dont une suite très réussie réalisée par Hideo Nakata himself ) m'a toujours plus effrayé et passionné. 

Et si je compare avec les notes d'IMDB, je me rends compte ce matin qu'il est quasiment aussi plebiscité que son modèle notoire.

*Bruno
3èx. 4K. Vost


Ci-joint les articles de The Ring 1 et 2, version US:

https://brunomatei.blogspot.com/2016/04/le-cercle.html

https://brunomatei.blogspot.com/2024/05/le-cercle.html

lundi 31 mars 2025

The last Showgirl

                                             
                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gia Coppola. 2024. U.S.A. 1h29. Avec Pamela Anderson, Dave Bautista, Jamie Lee Curtis, Billie Lourd, Jason Schwartzman, Kiernan Shipka.

Sortie salles France: 12 Mars 2025. U.S: 13 Décembre 2024

FILMOGRAPHIEGia Coppola, née le 1er janvier 1987 à Los Angeles en Californie, est une réalisatrice, scénariste et actrice américaine. 2013 : Palo Alto. 2020 : Mainstream. 2024 : The Last Showgirl. 


Le Chant du Cygne.
Il y a des films... Et puis il y a des moments de cinéma en apesanteur qui vous placent dans un état collapsé, dans une sorte d'état second qu'on est incapable d'évacuer quand on se sent si impliqué, émotionnellement parlant, dans le désarroi d'une quinquagénaire totalement égarée dans sa solitude feutrée sans oxygène. 
Prix spécial du Jury au Festival international du film de Saint-Sébastien alors qu'il s'agit du 3è essai de Gia Coppola (petite fille de Francis...), The Last Showgirl privilégie l'implacable réalisme du docu-vérité pour traiter avec une pudeur infinie du déclin d'une showgirl à la carrière aussi longue (30 ans d'expérience) que fulgurante. 
Pamela Anderson se livrant corps et âme face caméra avec une vérité démunie constamment capiteuse car on se laisse inonder par nos larmes (pourtant contenues) 1h21 durant sans pouvoir faire face ni se retenir. Une émotion pure jamais programmée donc ne comptant que sur le tact de la mise en scène circonspecte et sur le talent de ses actrices étoilées (notamment auprès d'une Jamie Lee Curtis aussi méconnaissable qu'autrement aigrie de sa condition sclérosée) pour nous immerger dans leur routine quotidienne à court de carburant. 


Car transpirante de nonchalance mélancolique, de douceur féminine, entre fragilité timorée, rage contestataire, sensibilité écorchée vive, Pamela Anderson bouleverse à corps perdu avec une expressivité naturelle somme toute viscérale. 
La sublime photo scope, subtilement onirique, stylisée, granuleuse renforçant ses expressions striées à travers son regard de grâce déchue si bien que Pamela arpente avec une résilience désespérée son chemin de croix en perdition jamais plombant de sinistrose funeste. Pour preuve notamment avec ce final luminescent d'une déchirante tendresse dépouillée épaulée d'une temporalité entravée d'effet de ralenti. 
Etoile vieillissante incapable de tirer le rideau sur son passé pailleté faute de son refus de vieillir et de s'y éclipser au profit d'une jeune postulante plus guillerette, provoc et sexy, The Last Showgirl radiographie avec un naturalisme terriblement communicatif ce profil chétif avec une grâce poétique inconsolable pour cette femme désireuse enivrée de désillusion. 
Et si The Last Showgirl est peut-être l'une des oeuvres les plus mélancoliques du monde auprès de la carrière si tourmentée de cette danseuse en berne ayant tout sacrifiée pour accéder à la notoriété, elle cède néanmoins à une lueur d'espoir pour se conforter à l'amitié et aux valeurs familiales que Gia Coppola a su retranscrire avec brio, vérité crue, sincérité indéfectible. 
Et pour tout cela, même si si peu vient d'être ici épluché, The Last Showgirl restera sans nulle réserve pour moi l'un des plus beaux moments d'émotion dans ma vie de cinéphile écorché vif.
Et puis il y a enfin surtout l'essentiel, le rôle d'une vie: "Pamela, je t'aime". 

*Bruno

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ci-joint la critique de Julien Flores
Aujourd’hui, le cinéma, pour moi, est un refuge; c’est vivre par procuration. Alors, je vais voir des films, écouter des réalisateurs et réalisatrices me raconter leurs histoires. Et parfois, j’ai l’impression d’y croiser un ange.
C’est exactement ce que j’ai ressenti en regardant The Last Showgirl. J’ai eu l’impression d’être aux côtés de Pamela Anderson dans ce film dramatiquement magnifique. Elle y incarne une meneuse de revue dans un cabaret de Las Vegas au sein duquel elle doit faire ses derniers shows.
Voir Pamela Anderson ainsi, maquillée, coiffée, sublimée pour la scène, m’a troublé. Dans la vraie vie, à 57 ans, elle a choisi d’apparaître sans artifice. Il y a même un moment dans le film où l’on croit la revoir 20 ans en arrière. Une scène touchante, très bien pensée par la réalisatrice, qui résonne avec ce que traverse son personnage à cet instant. Je n’en dis pas plus pour ne rien dévoiler.
Quand à son amie interprétée par Jamie Lee Curtis, serveuse dans un casino, est également bouleversante. Elle semble plus âgée, peut-être 65 ou 70 ans, et on perçoit la difficulté de sa situation. Le film soulève aussi des questions sociales : aux États-Unis, sans cotisations, pas de retraite, pas de sécurité sociale. Perdre son travail c’est connaitre la misère. La scène, c’est ce qui les raccroche à la vie, et la dernière représentation d’un spectacle peut ressembler à une mort. Je comprends ce sentiment. J’ai toujours aimé les débuts de projets et redouté leurs fins. Pour moi, terminer quelque chose, c’est comme une petite mort. Je réalise même que dans ma vie, je n’aime que les commencements, les prémices, les préliminaires et ce qui précède, mais jamais la fin ni l’après.
Ce film est un drame puissant, bouleversant, qui interroge aussi la place d’une mère. Aujourd’hui, j’ai vu deux films, deux figures maternelles opposées. Dans l’un, Leïla Bekhti incarne une mère étouffante. Pamela Anderson est  l’inverse : une femme qui semble avoir sacrifié sa famille pour briller sur scène quitte à vivre seule dans un petit appartement au rythme de sa passion pour la danse. Malgré ses 30 ans passés au cabaret, elle garde une jeunesse intacte, la magie du début. On a parfois l’impression de voir une adolescente de 57 ans. Et c’est beau de ne pas être la personne que l’on attend à cet âge-là…
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L'avis de Thierry Savastano
The Last Showgirl est un voyage tendre, sentimental et sinueux à travers les théâtres de Las Vegas, une tranche de vie brute et triste. Un film abordant le thème du passage à la cinquantaine, réalisé par Gia Coppola, petite-fille de Francis Ford Coppola, qui met en avant Pamela Anderson, offrant peut-être une nouvelle opportunité pour sa carrière.
La prestation de Pamela Anderson est touchante, elle ma vraiment bluffé, Jamie Lee Curtis est tout aussi génial dans le rôle d'Anette son talent n'est plus a confirmé, on y retrouve Dave Bautista dans un rôle a contre emploi qui le rend très surprenant.
Ce que j'apprécie dans cette histoire, c'est qu'elle nous offre le point de vue de plusieurs femmes aux parcours variés.


vendredi 28 mars 2025

Masters of Horror / La Danse des Morts / Dance of the Dead

                  
                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Tobe Hooper. 2006. 59'. U.S.A. Avec Robert Englund, Jonathan Tucker, Don MacKay.

Episode 3, Saison 1. Diffusé le 1er Décembre 2006

Révision de ce génial moyen métrage d'1 heure réalisé par notre cher Tober Hooper

Je sais que les critiques ne furent pas tendres à l'époque et je n'avais pas compris ce rejet communautaire. Mais ce n'est pas grave car je me rends compte au second visionnage qu'il reste à mon sens subjectif une sacrée expérience immersive à travers son ambiance post-apo très particulière d'après un récit de Richard Matheson qui plus est. Avec d'ailleurs au passage une influence à Rage de David Cronenberg lors d'une séquence emblématique aussi cruelle que dérangeante. 

La romance, étrange et peu recommandable, qui irrigue toute l'intrigue, me fascine toujours autant auprès de son anti-manichéisme culminant en prime vers un final immoral où le sarcasme nous fait grincer les dents sans pouvoir sourire. 

L'héroïne juvénile, physiquement angélique, charnue, attendrie, m'hypnotise à chacune de ses apparitions faussement candides (finalement), à l'instar de son évolution morale vindicative qu'on ne pouvait prédire. 

Quant à Robert Englund, il trouve parfaitement sa place en tenancier de cabaret lunaire exploitant sans vergogne ses zombies en berne lors de danses endiablées sous parkinson. Une ambiance festoyante électrisante qui met mal à l'aise sous l'impulsion de cette foule de ricanements décervelées. 

Profondément sombre, nihiliste, dur car déshumanisant, sauvage et sans illusion, la Danse des Morts me projette dans un univers crépusculaire ensorcelant avec une fascination macabre à la fois mélancolique et désespérée dans une réserve somme toute contenue. 

Si bien que je quitte à chaque fois l'expérience avec l'étrange sentiment d'avoir vécu; ressenti cette réalité irréelle comme si elle m'était familière !

*Bruno
2èx. Vost


Ci-joint la critique du Lillois.
Moyen-métrage de cinquante-neuf minutes issu de la première saison de la série "Masters of Horror", "Dance of the Dead" décevra sans doute les inconditionnels de trames classiques au service de scènes gores réjouissantes. Des jeunes loubards à la solde d’un inquiétant propriétaire de night-club ponctionnent le sang de piétons sans défense, vous devinez la suite ? Pourtant "La danse des morts" nous prend à contre-pied, et bien que moyennement propice à faire reposer sur ses épaules un film d’horreur, le concept du sujet ne manque pas d’intérêt. La population états-unienne n’en finit plus de nous démontrer ses traumatismes qui s’accumulent depuis septembre deux mille un. Dans ce récit d’anticipation, Tobe Hooper nous précipite dans un futur proche… au lendemain d’une Troisième Guerre Mondiale qui a vu les terroristes venir à bout de la plupart des grands centres urbains américains ! 


Ce type de vision extrêmement pessimiste de l’avenir, bien dans l’air du Temps, traduit qu’on le veuille ou non un malaise profond. L’ambiance du film s’en imprègne pleinement. L’origine de la fameuse danse en dit également long. Cependant on y assiste juste vaguement dérangés, davantage perturbés par l’idée que par sa représentation. Une seule séquence s’avère assez dure (et ne manquera pas de rappeler d’affreuses réalités de la Guerre Mondiale précédente). Réalisation comme interprétation sont honnêtes sans plus. Jessica Lowndes (Peggy) fait une très jolie adolescente éprise de liberté. Après de nombreux longs-métrages pas toujours brillants (dont le fun "The Killer Tongue" !), Robert Englund apparaît à nouveau sans le masque de Freddy Krueger mais à mon sens il n’apporte pas grand chose à son personnage. Immanquablement on se dit qu’il poursuit cahin-caha sa carrière sur le prestige de ce rôle qu’il a immortalisé. Voilà en tout cas un épisode qui sera sévèrement considéré comme faible mais dont j’ai apprécié l’histoire. En y réfléchissant elle a de quoi nous donner quelques soubresauts.
Note: 4/5 (29 Juin 2009)

mercredi 26 mars 2025

Les Sorcières d'Akelarre / Akelarre

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pablo Agüero. 2020. Espagne/France/Argentine. 1h30. Avec Amaia Aberasturi, Àlex Brendemühl, Daniel Fanego, Garazi Urkola, Yune Nogueiras, Jone Laspiur.

Sortie salles France: 25 Août 2021. Espagne: 2 Octobre 2020

FILMOGRAPHIEPablo Agüero, né le 13 mai 1977 à Mendoza, est un réalisateur et scénariste franco-argentin. 2008 : Salamandra. 2009 : 77 Doronship. 2015 : Madres de los dioses (documentaire). 2015 : Eva ne dort pas (Eva no duerme). 2018 : A Son of Man: La maldición del tesoro de Atahualpa. 2020 : Les Sorcières d'Akelarre (Akelarre). 2024 : Saint-Ex. 

Révision.
Mea culpa.
C'est formidable. 

Un superbe drame historique dénonçant avec beaucoup d'intelligence, d'élégance naturaliste (mise en scène raffinée au sens noble, photo limpide puis rutilante à tomber à la renverse, cadrages oniriques), de subtilité et d'humour caustique le fanatisme religieux sous le pilier d'une inquisition rétrograde (comme de coutume) réduite à l'ignorance auprès du sexe opposé qu'elle est incapable de comprendre, décrypter, tolérer. 

Pablo Agüero détournant les codes du genre dans un parti-pris auteurisant jamais pompeux, et ce en priorisant en seconde partie une inversion des rôles pour mieux se railler du patriarcat influencé par le doute, la superstition, le vice et le goût du stupre. 


Les fausses sorcières se substituant en vraies débauchées, à l'instar de son magistral final blasphématoire aussi baroque que solennel, notamment afin d'y préserver leur liberté morale lors d'une ultime image suggestive à l'émotion réservée qui laisse sans voix. 

Les jeunes accusées, si suaves et innocentes, fraîches et lucides, relativistes et radieuses car ivres d'émancipation, s'efforçant de préserver et de garder le sourire au fil de leur épreuve de force à la fois éprouvante, anxiogène, décalée, rédemptrice. 

Une chasse aux sorcières ne ressemblant à nulle autre donc de par cette liberté de ton génialement insolente, originale, sarcastique que le talent spontané des jeunes actrices éblouit à travers leur idéologie féministe (jusqu'au-boutiste).


*Bruno
2èx. Vost

Récompenses: 35e cérémonie des Goyas : meilleure musique originale, meilleure direction artistique, meilleurs costumes, meilleurs maquillages et coiffures et meilleurs effets visuels.