lundi 31 août 2015

TULPA - PERDIZIONI MORTALI

                                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site horreur.net  

de Federico Zampaglione. 2012. 1h32. Italie. Avec Claudia Gerini, Michela Cescon, Ivan Franek, Nuot Arquint, Laurence Belgrave, Yohann Chopin.

Sortie salles Italie: 20 Juin 2013

FILMOGRAPHIE: Federico Zampaglione est un réalisateur et scénariste italien, né le 29 Juin 1968 à Rome. 2007: Nero bifamiliare. 2009: Shadow. 2012: Tulpa - Perdizioni Mortali.


Inédit en salles chez nous, Tulpa - Perdizioni Mortali relate les vicissitudes d'une femme d'affaires ébranlée par un mystérieux tueur s'en prenant à son entourage, uniquement la clientèle de la Tulpa, boite d'échangisme aux pratiques occultes que Lisa s'adonne chaque soir. Alors que les meurtres s'accélèrent, elle tente d'avertir son nouveau compagnon sexuel, Stéphano.


Giallo typiquement représentatif de la tradition du genre, à contre-emploi donc des expériences auteurisantes (voires gonflantes pour les réfractaires !) d'Amer et de L'Etrange couleur des larmes de ton corps, Tulpa empreinte le moule de sa série B sous la houlette d'un réalisateur respectueux de ces illustres ancêtres. Comme souvent chez le genre codifié, le scénario ne brille ni par son originalité (la forme de conscience et la volonté psychique de la "Tulpa" sont à peine survolées !) ni par ses rebondissements avares en suspense (la révélation du meurtrier s'avérant assez insignifiante), l'intrigue n'étant qu'un prétexte à émailler habilement des séquences de meurtres directement inspirés de Dario Argento. Sur ce point, difficile de décevoir les amateurs face au stylisme de sa violence graphique aussi cruelle que cradingue. On appréciera d'ailleurs le clin d'oeil du prologue faisant écho à un célèbre assassinat vu dans Opera ! En ce qui concerne la forme, Tulpa s'avère donc une réussite, notamment pour le soin esthétique imparti à ses décors baroques (bien que minimalistes) régis autour des nuances de rouge et de noir profond. Et en dépit du classicisme de son cheminement narratif et du manque de profondeur des personnages, on se prend d'intérêt à suivre les péripéties nocturnes de notre héroïne malmenée par un assassin revanchard. D'autant plus que l'élégante Claudia Gerini se fond dans le corps (lubrique) d'une entrepreneuse parmi l'autorité d'une personnalité respectée du cadre professionnel. On appréciera aussi le magnétisme ensorcelant qu'invoque implicitement son regard concupiscent !


Sympathique série B à la réalisation perfectible mais récupérée par une ambition formelle, Tulpa réexploite les codes du giallo avec assez de sincérité pour façonner un divertissement sanglant mené tambour battant. En dépit du caractère éculé des situations et de la révélation aseptique du tueur, on gardera surtout en mémoire une ambiance ombrageuse assez palpable, des séquences horrifiques de meurtres très crus et le jeu suave de la charmante Claudia Gerini parfois contemplée dans des étreintes sexuelles mystiques ! 

Dédicace à Céline Trinci et Cid Orlandu.
Bruno Matéï

Qu’est-ce qu’un/une Tulpa ?

Tulpa(e): Littéralement “Forme de pensée” en Sanscrit. Le concept émergea il y a longtemps en Asie, et s’inscrivait naturellement dans les longues sessions de méditation des moines tibétains.

Pour compléter la définition donnée plus haut, on peut dire qu’une tulpa est une forme de conscience autonome et indépendante, modelée à partir de la simple volonté psychique. Elle possède les mêmes capacités intellectuelles que son hôte (créateur) ainsi que les mêmes possibilités à penser, raisonner, croire, espérer et percevoir le monde... que lui.


vendredi 28 août 2015

OTAGE

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site dougrichardson.com

de Florent Emilio Siri. 2005. U.S.A. 1h53. Avec Bruce Willis, Ben Foster, Jonathan Tucker, Marshall Allman, Kim Coates, Robert Knepper, Tina Lifford, Kevin Pollak.

Sortie salles France: 27 Avril 2005. U.S: 11 Mars 2005

FILMOGRAPHIE: Florent Emilio Siri est un réalisateur et scénariste français, né le 2 Mars 1965 à Saint-Avold en Lorraine.
1998: Une Minute de Silence. 2001: Nid de Guêpes. 2005: Otage. 2007: L'Ennemi Intime. 2012: Cloclo. 2015: Pension Complète.


Quatre ans après nous avoir agréablement surpris avec le très efficace Nid de Guêpes, digne hommage à AssautFlorent Emilio Siri empreinte la voie du thriller à suspense avec Otage. Un huis-clos aussi intense qu'implacable comme le souligne son prologue abrupt lorsqu'un négociateur se retrouve en porte-à-faux face au comportement désaxé d'un père de famille déterminé à abattre froidement sa femme et son fils. Cette séquence choc d'une rare violence dans le châtiment imparti aux victimes, notamment cette mort impardonnable perpétré sur l'enfant, nous éprouve émotionnellement par son réalisme rigoureux, même si le hors-champs nous épargne intelligemment l'impact graphique du carnage annoncé. Par l'intensité de la prestation de Bruce Willis endossant avec humanisme fébrile le négociateur, nous nous éprenons d'empathie pour l'accablement de son affliction allouée à la responsabilité de sa déroute. Un an plus tard, toujours marqué par cette tragédie, Jeff Taller se retrouve à nouveau confronté à une situation de prise d'otage lorsque trois jeunes marginaux ont décidé de s'en prendre à la famille d'un riche comptable.


Convenue mais efficace, l'intrigue aurait pu s'en tenir là pour laisser diluer le traditionnel suspense haletant autour des stratégies du négociateur jouant une ultime fois le héros en guise de rédemption. Mais afin de corser l'affaire, Florent Emilio Siri relance rapidement les enjeux avec le stratagème imposé d'une autre bande de malfaiteurs délibérés à faire chanter Jeff Taller afin de le forcer à récupérer un Dvd chez le domicile du comptable. Sa femme et sa fille étant kidnappés vers un endroit tenu secret, le négociateur n'a d'autre choix que de s'efforcer de convaincre les trois marginaux à libérer les otages et tenter de pénétrer en interne de la bâtisse pour pouvoir avoir accès au disque contenant des informations capitales. En décuplant les situations de péril face au contexte inédit de deux prises d'otages, Florent Emilio Siri insuffle un suspense d'une tension tangible dans son lot de rebondissements et revirements souvent imprévisibles. Exploitant à merveille les compartiments intimes de la riche demeure (barricadée de l'extérieur par une alarme dernier cri !), notamment les combles derrière les murs que le fils cadet parvient à emprunter pour pouvoir s'y réfugier et correspondre avec la police, Otage multiplie les situations de stress parmi ce personnage secondaire aussi audacieux que retors. Par le tempérament erratique des trois ravisseurs, l'intrigue suscite également une angoisse diffuse par la rigueur de son réalisme traversée d'éclairs de violence à la dramaturgie tantôt éprouvante, tantôt dérangeante. Dans celui du héros hanté par le passé de son échec professionnel, Bruce Willis agence les actions de bravoures de dernier ressort et négociations perfides dans une prise de conscience hésitante afin d'acheminer deux situations alertes vers le succès. Un dilemme draconien que l'acteur parvient à rendre crédible face à sa fonction désespérée de héros faillible néanmoins motivé par la volonté de vaincre sa peur afin d'épargner victimes et sa propre famille.


Fort d'un scénario astucieux fertile en rebondissements impondérables et péripéties explosives, Otage parvient surtout à faire naître l'angoisse et la tension parmi l'efficacité d'une réalisation maîtrisée exploitant sans fioritures le cadre d'un huis-clos de tous les dangers. Un thriller percutant donc largement au dessus du tout venant commercial, notamment dans la vigueur vertigineuse de ses séquences d'action éprouvantes. 

Bruno Matéï
2èx

jeudi 27 août 2015

ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE

                                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"Interview with the vampire" de Neil Jordan. 1994. U.S.A. 2h02. Avec Tom Cruise, Brad Pitt, Kirsten Dunst, Antonio Banderas, Stephen Rea, Christian Slater, Thandie Newton, Domiziana Giordano.

Sortie salles France: 21 Décembre 1994. U.S: 11 Novembre 1994

FILMOGRAPHIE: Neil Jordan est un réalisateur, producteur, scénariste et écrivain irlandais, né le 25 Février 1950 à Sligo. 1982: Angel. 1984: La Compagnie des Loups. 1986: Mona Lisa. 1988: High Spirits. 1989: Nous ne sommes pas des Anges. 1991: L'Etrangère. 1992: The Crying Game. 1994: Entretien avec un Vampire. 1996: Michael Collins. 1997: The Butcher Boy. 1999: Prémonitions. 1999: La Fin d'une Liaison. 2002: L'Homme de la Riviera. 2005: Breakfast on Pluto. 2007: A vif. 2009: Ondine. 2012: Byzantium.


Quelle gageure que d'avoir osé transposer à l'écran le célèbre roman d'Anne Rice ovationné aux quatre coins du monde par le lectorat ! Un défi que le célèbre réalisateur irlandais Neil Jordan relève haut la main grâce à son ambition formelle flamboyante (notamment une reconstitution historique inscrite dans le lyrisme et soucieuse du détail !) et le parti-pris aussi judicieux que couillu d'opposer à l'écran deux stars bankables, Tom Cruise et Brad Pitt ! Les acteurs incarnant respectivement avec une vérité troublante un duo de vampires (aux tendances homosexuelles) incapables de s'apprivoiser dans leur éthique contradictoire. Lestat, le vampire par qui Louis fut malencontreusement mordu, n'étant qu'un ingrat sans vergogne totalement tributaire de son avidité meurtrière mais aujourd'hui délibéré à s'épauler d'un fidèle compagnon pour tenir lieu d'ennui. Alors que l'on pouvait craindre le pire de la part du bellâtre Tom Cruise, ce dernier parvient pourtant dans une fonction à contre-emploi à transcender son rôle de vampire égocentrique avec cynisme souvent détestable !


Du point de vue de Louis que Brad Pitt endosse avec une aigreur chétive, ce dernier se morfond dans la peau d'un vampire mélancolique, faute de l'empathie qu'il réussit encore à éprouver pour ses victimes, quand bien même sa condition damnée l'entraîne un peu plus vers une désillusion sans échappatoire. Autour de ce duo dissonant, une fillette orpheline viendra violemment s'interposer entre eux dans sa nouvelle condition d'immortelle infantile que Lestat a égoïstement sacrifié afin que Louis se résigne à rester à ses côtés ! Et du haut de ses 12 ans, la néophyte Kirsten Dunst exprime déjà un intense tempérament pour l'autorité de son caractère impertinent, rehaussé d'un regard mature ambivalent ! Grande fresque illustrant le cheminement existentiel de Louis, vampire dépressif interrogé par un journaliste au sein d'une chambre d'hôtel, Entretien avec un Vampire s'édifie au fil de ses vicissitudes comme un album d'images fulgurantes que Neil Jordan illustre au service d'une narration pessimiste. De par la condition existentielle de Louis, on peut notamment y voir un discours sur le fardeau de la solitude et le désintérêt de l'existence, qu'elle soit mortelle ou immortelle lorsque l'amour est en berne face à l'orgueil du Mal ! Outre le sens esthétique imparti à son imagerie gothico-baroque (notamment cette représentation théâtrale sardonique, avant-coureur du snuf-movie !) multipliant traquenards sanglants, règlements de compte punitifs et rebondissements aussi cruels qu'inventifs, cette oeuvre désenchantée parvient avec un réalisme stupéfiant à traiter du thème du vampire par l'entremise d'une vérité historique. Dans le sens où le vampirisme ne tient ici plus lieu de légende séculaire conforme aux clichés désuets (le pieu dans le coeur, les longues canines, la peur de l'ail et du crucifix) mais d'une réalité diachronique par la chimère du cinéma. Autant dire que Neil Jordan croit fermement à ses suceurs de sang, nouveaux aristocrates du 18è siècle, le cinéaste étant parvenu à leur donner chair par le soutien d'un trio de comédiens magnifiquement taillés pour leur discorde en roue libre.


Une splendide fresque sur la désillusion d'une errance immortelle.
Epaulé de maquillages et d'effets spéciaux numériques très convaincants que Neil Jordan exploite par moments avec une cruauté graphique sans concession, Entretien avec un Vampire réussit à parfaire à l'écran l'un des plus beaux romans jamais écrits sur le mythe. Avec sa reconstitution flamboyante, son climat gothique ensorcelant et surtout la caractérisation nihiliste allouée aux antagonistes immortels (que les comédiens transcendent sans grandiloquence !), le vampire archaïque renaît ici de ses cendres avec autant de réalisme que de lyrisme blafard ! 

Bruno Matéï
4èx


mercredi 26 août 2015

LES AUTRES

                                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"The Others" d'Alejandro Amenabar. 2001. France/Amérique/Espagne. 1h44. Avec Nicole Kidman, Fionnula Flanagan, Christopher Eccleston, Alakina Mann, James Bentley, Eric Sykes, Elaine Cassidy, Renée Asherson.

Sortie salles France: 26 Décembre 2001. U.S: 10 Août 2001

FILMOGRAPHIE: Alejandro Amenabar est un réalisateur, scénariste, écrivain, monteur, acteur, producteur et compositeur de nationalité hispano chilienne, né le 31 Mars 1972 à Santiago.
1996: Tesis. 1997: Ouvre les Yeux. 2001: Les Autres. 2004: Mar Adentro. 2009: Agora. 2015: Régression.


Poème gothique sur la solitude de la mort autour du cheminement psychotique d'une mère de famille prise à parti avec de potentiels fantômes, les Autres renoue avec le classicisme des suspenses psychanalytiques, à l'instar des pièces maîtresses, les Innocents et la Maison du Diable. Par le biais d'un scénario retors remarquablement structuré, Alejandro Amenabar dédie son intrigue à la fragilité de ses personnages caractérisés par une mère et ses deux enfants en quête désespérée de vérité. 1945. Alors que son mari n'est toujours pas revenu de la guerre, Grace accueille les trois nouveaux domestiques de sa demeure. Persécutée par d'étranges bruits résonnants de l'intérieur de la bâtisse, cette dernière accuse dans un premier temps sa fille, particulièrement espiègle et impertinente car ne cessant d'importuner son frère cadet sur l'éventuel apparition du fantôme de Victor. Peu à peu, Grace sombre dans un délire de persécution alors que les domestiques adoptent un comportement de plus en plus équivoque. Inspiré du roman le Tour d'Ecrou d'Henry James, Alejandro Amenabar transcende à l'écran avec une ambition formelle (l'architecture gothique est d'autant plus renforcée par de magnifiques éclairages incandescents) une sombre histoire de fantômes inscrite dans la fragilité de l'accablement. Prenant pour cadre une immense demeure victorienne confinée au milieu d'un parc champêtre alors que la brume environnante y masque une partie de sa devanture, Les Autres cultive un goût pour l'angoisse et l'inquiétude parmi l'intelligence d'un détournement des codes usuels.


Dans le sens où les rôles classiquement attribués au premier abord sont finalement inversés au profit d'une énigme astucieuse brouillant les identités des personnages (les vivants se substituant aux fantômes et vice-versa !). Se focalisant sur le désarroi neurotique d'une mère de famille apeurée par des phénomènes irrationnels depuis la disparition de son mari et son isolement dans la pénombre (ses enfants atteints de protoporphyrie ne supportant pas la lumière), Alejandro Amenabar en dresse un magnifique portrait de femme démunie incapable d'accepter le fardeau de la mort par sa posture désaxée d'une solitude nécrosée. Brossant en second plan l'innocence bafouée de ses enfants toujours plus curieux à déceler les présences surnaturelles, les Autres insuffle un climat d'étrangeté palpable, notamment par le pouvoir de suggestion d'une réalisation épurée entièrement vouée à ausculter les névroses de ces trois personnages. Fort d'une montée progressive d'un suspense impeccablement huilé, l'intrigue parvient autant à nous déranger que nous questionner sur le comportement équivoque de ses protagonistes, notamment les trois domestiques nous signalant assez rapidement qu'il s'agit en fait de commanditaires d'une conjuration. Et si Les Autres parvient autant à envoûter dans son immersion spirituelle et occulte, il le doit énormément à la dimension humaine des comédiens criants d'instabilité. Que ce soit la présence gracile de Nicole Kidman en épouse catholique extrêmement susceptible, la posture arrogante de Alakina Mann, en soeur aînée teintée de perversité lorsqu'elle effraie cruellement son frère, ou encore la personnalité de James Bentley endossant avec candeur un garçonnet transi d'émoi à l'idée d'entrevoir un mort. A eux trois, ils parviennent avec une intensité toujours plus rigoureuse à nous interpeller dans leur psychose en chute libre, quand bien même la révélation du twist final nous arrache les larmes pour aborder avec une grande sensibilité l'acceptation de la mort et la quiétude du repos éternel quelque soit l'endroit élu (ici la maison mère, incarnation identitaire des propriétaires).


Poème élégiaque sur le consentement du deuil et la perte de l'être cher, métaphore sur le traumatisme de la guerre, réflexion spirituelle sur la foi et l'illusion de la réalité (la vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille !), Les Autres aborde la peur de l'inconnu (du point de vue de fantômes errants) avec une sensibilité inconsolable (le point d'orgue m'a autant effondré que perturbé malgré la dignité de son message mystique). Tout le fondement de ce récit n'étant au final qu'un dérivatif, une délivrance à accepter la fragilité de l'existence intimement liée à la destinée morbide d'un questionnement existentiel avec l'au-delà.  

Bruno Matéï
4èx

Récompenses:
Festival international du film de Flandres 2001.
Prix du meilleur film d'horreur, meilleure actrice pour Nicole Kidman, meilleur second rôle féminin pour Fionnula Flanagan, par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 2002.
Prix du meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure photographie, lors des Cinema Writers Circle Awards 2002.
Prix Goya du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original, de la meilleure photographie, du meilleur montage, des meilleurs décors et du meilleur son (Ricardo Steinberg, Tim Cavagin, Alfonso Raposo, Daniel Goldstein) en 2002.
Actrice de l'année pour Nicole Kidman, lors des London Critics Circle Film Awards 2002.
Saturn Award pour Nicole Kidman.

mardi 25 août 2015

Die Hard 4: Retour en Enfer

                                             
                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site instantcritique.com

"Live Free or Die Hard" de Len Wiseman. 2007. U.S.A. 2h08. Avec Justin Long, Timothy Olyphant, Cliff Curtis, Maggie Q, Mary Elisabeth Winstead, Jonathan Sadowski, Kevin Smith, Cyril Raffaelli.

Sortie salles France: 4 Juillet 2007. U.S: 21 Juin 2007

FILMOGRAPHIE: Len Wiseman (Len Ryan Wiseman) est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 4 Mars 1973 à Fremont, Californie, Etats-Unis. 2003: Underworld. 2006: Underworld 2: Evolution. 2007: Die Hard 4. 2012: Total Recall: Mémoires Programmées.

                                              

Douze ans après Une Journée en Enfer, John McClane renoue ses exploits avec Die Hard 4 sous la houlette de Len Wiseman, cinéaste reconnu auprès de la jeune génération pour ces deux premiers métrages, Underworld 1 et 2SynopsisAvec l'aide d'un jeune Hacker, McClane doit à nouveau déjouer le complot terroriste d'un ancien agent des services secrets délibéré à prendre sa revanche depuis son éviction injustifiée. Epaulé d'experts en informatique, Thomas Gabriel cible le réseau informatique national contrôlant les communications, les transports et l'énergie des Etats-Unis. Son but: plonger l'Amérique dans le chaos et en profiter pour lui soutirer des milliards de dollars. A partir de ce pitch pointant du doigt les technologies innovantes de l'informatique et de ses moyens de communications exploités à des fins terroristes, Len Wiseman compte sur l'efficacité optimale de morceaux de bravoure étourdissants de réalisme. Bien évidemment, et depuis l'ère triviale du numérique exploitant tous azimuts une action (souvent) outre-mesure, l'intensité des situations périlleuses s'avère parfois (souvent) invraisemblable à force d'esbroufe ostentatoire. Toutefois, grâce à l'inventivité d'une action à la fois lisible et vertigineuse, de l'ultra dynamisme du montage et de sa virtuosité technique, ses séquences anthologiques parviennent donc ici à travestir les exploits pyrotechniques dans le domaine du crédible. Aussi invraisemblables soient certaines situations saugrenues que l'on contemple pour autant avec un sourire de gosse gâté. 

                                           

Niveau action disproportionnée, nous sommes donc épatés par cette démonstration de force récurrente dont le clou du spectacle culmine avec une poursuite en camion à couper le souffle quant à la menace belliqueuse d'un avion prêt à abattre sa cible sur aire d'autoroute. Quant à l'intrigue, simple mais originale et ombrageuse quant au nouveau danger qu'endossent les pirates informatiques et ce manifeste (subsidiaire) anti consumériste qu'évoque le hacker Matt Farrell à McClane ("instaurer un climat quotidien de frayeur médiatique afin de pousser le citoyen à consommer"), elle demeure efficacement structurée avant d'y relancer l'action auprès d'un rapt faute de l'arrogance inépuisable de McClane à se railler de Gabriel et de sa compagne experte en kung-fu. Ce jeu du chat et de la souris, ce "cours après moi que je t'attrape", Len Wiseman nous le livre de manière orthodoxe sans que l'intensité des enjeux (humains et techniques) ne perde son potentiel en cours de route. Même si on peut déplorer un suspense pas si tendu qu'escompté quant à la confrontation entre Gabriel et Mc Lane. Quand bien même la stature cabotine de Timothy Olyphant (car jouant un peu trop sur les mêmes mimiques avec sa petite mâchoire contracté !) ne peut égaler les prestations des autres antagonistes iconisées par les opus du cinéaste John McTiernan. Et si l'identité emblématique du héros moderne John McClane perd ici un peu de sa saveur, Bruce Willis reste toutefois attachant, magnétique, séducteur, drôle, héroïque avec un charisme toujours aussi tranquille que distingué. Epaulé du jeune Justing Long en hacker retors et débrouillard, ce nouveau duo opposant le choc des générations s'avère réussi à travers leur cohésion aussi pugnace que suicidaire si bien qu'ils enchainent pour notre plus grand plaisir les prises de risques les plus follingues et débridées sans jamais se sentir otage d'une action factice risible. 

                                        

De par l'attrait réellement jouissif de son action constamment épique, Die Hard 4 parvient avec un réel brio technique à distraire immodérément parmi le savoir-faire technique d'une réalisation soignée et l'efficacité d'une intrigue potentiellement prémonitoire (plier les USA à genou par le biais de l'informatique !). L'action intense, oppressante, gargantuesque demeurant toujours d'une lisibilité infaillible sous l'impulsion du nouveau duo accord épaulé de la bonnard Mary Elizabeth Winstead en fille à papa à la fois obtuse, sobrement caractérielle puis tolérante de par sa condition soumise. A réhabiliter au plus vite donc auprès de ceux n'ayant été pleinement convaincus si bien que Die Hard 4 se situe selon moi largement au niveau de 58 minutes pour vivre. Alors que le 5è et ultime opus est à reléguer fissa aux oubliettes. 

Les autres opus de la saga:
Piège de Cristal: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/08/piege-de-cristal.html
58 Minutes pour vivre: http://brunomatei.blogspot.fr/…/…/58-minutes-pour-vivre.html
Une Journée en Enfer: http://brunomatei.blogspot.fr/…/08/une-journee-en-enfer.html

*Bruno
3èx. vf 12.08.22


lundi 24 août 2015

58 MINUTES POUR VIVRE

                                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site dpstream.net

"Die Hard 2" de Renny Harlin. 1990. U.S.A. 2h04. Avec Bruce Willis, Bonnie Bedelia, William Atherton, Franco Nero, William Sadler, John Amos, Dennis Franz, Art Evans.

Sortie salles France: 3 Octobre 1990. U.S: 4 Juillet 1990

FILMOGRAPHIE: Renny Harlin est un réalisateur et producteur américain d'origine finlandaise, né le 15 Mars 1959 à Riihimäki (Finlande).
1986: Born American. 1988: Prison. 1988: Le Cauchemar de Freddy. 1990: 58 Minutes pour vivre. 1990: The Adventures of Ford Fairlane. 1993: Cliffhanger. 1995: L'île aux Pirates. 1996: Au revoir à jamais. 1999: Peur Bleue. 2001: Driven. 2004: Profession Profiler. 2004: L'Exorciste, au commencement. 2006: Le Pacte du Sang. 2008: Cleaner. 2009: 12 Rounds. 2011: Etat de Guerre. 2013: Dvatlov Pass Incident. 2014: La Légende d'Hercule.


Second volet de la célèbre franchise initiée en 1988, 58 Minutes pour vivre revient deux ans plus tard sous l'égide du cinéaste inégal Renny Harlin. Si ce dernier peine à retrouver la virtuosité de John Mc Tiernan pour l'élaboration des séquences d'action, sa structure narrative et la rigueur du montage, on peut malgré tout vanter son savoir-faire à avoir su façonner une grosse série B d'action, de par le caractère trépidant de son rythme explosif. Cette fois-ci, John McClane doit déjouer la menace de terroristes délibérés à faire évader un trafiquant de drogue, le général Ramon Esperanza, juste après que ce dernier doit atterrir sur l'aéroport de Washington-Dulles. Avec leur logistique et leur hiérarchie militaire, ils parviennent à couper toutes communication avec la tour de contrôle contraignant chaque avion de rester en vol jusqu'à épuisement du carburant. Alors que la police et l'armée sont dépêchés sur les lieux pour tenter de compromettre leur projet, McClane, se résout individuellement à trouver une solution depuis que les terroristes ont mis à exécution leur première menace. 



Combinant à nouveau les codes du film d'action avec ceux du cinéma catastrophe, Renny Harlin peine à diluer un suspense haletant autour du sort précaire de quelques avions contraints de survoler les airs depuis la prise d'otage d'une piste d'atterrissage épargnée de signalisation. Et pour épicer la situation singulière, d'y introduire à bord d'une des embarcations l'épouse de McClane accompagnée d'un journaliste mégalo tête à claque (celui du 1er volet !). Et question humour, là aussi le film pâti d'un certain manque d'originalité pour les quelques répliques échangées (comme celles de McClane avec le Capitaine Lorenzo) alors que la caricature impartie aux antagonistes n'évite pas non plus le stéréotype. Néanmoins, avec l'efficace habileté d'une série de rebondissements et subterfuges, et la vélocité de McClane, 58 minutes pour vivre insuffle une indéniable sympathie pour sa stature ludique de spectacle bourrin ! Et bien que Bruce Willis s'avère ici moins habilement exploité dans sa fonction ironique de héros stoïque, il parvient tout de même à s'y impliquer spontanément dans ses risques alloués aux bravoures de dernier ressort.


Malgré le manque de maîtrise de sa réalisation perfectible, à l'instar de quelques moments d'action maladroitement découpées, 58 minutes pour vivre tire-parti de son attrait ludique par l'efficacité d'une intrigue échevelée multipliant sans modération les morceaux de bravoure. Au final, grâce à sa vigueur démonstrative et la bonhomie de ses têtes d'affiche (notamment quelques seconds-rôles plaisantins), on ne s'ennuie jamais de cet excellent spectacle de samedi soir !

Focus sur les autres opus:
Piège de Cristal: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/08/piege-de-cristal.html
Une Journée en Enfer: http://brunomatei.blogspot.fr/…/08/une-journee-en-enfer.html

Bruno Matéï
4èx

vendredi 21 août 2015

PIEGE DE CRISTAL

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site bryanonion.com

"Die Hard" de John Mc Tiernan. 1988. U.S.A. 2h12. Avec Bruce Willis, Alan Rickman, Alexander Godunov, Bonnie Bedelia, Reginald VelJohnson, Paul Gleason, De'voreaux White, William Atherton, Hart Bochner.

Sortie salles France: 21 Septembre 1988. U.S: 22 Juillet 1988

FILMOGRAPHIE
: John McTiernan est un réalisateur et producteur américain, né le 8 janvier 1951 à Albany à New-York. 1986: Nomads. 1987: Predator. 1988: Piège de Cristal. 1990: A la Poursuite d'Octobre Rouge. 1992: Medicine Man. 1993: Last Action Hero. 1995: Une Journée en Enfer. 1999: Le 13è Guerrier. 1999: Thomas Crown. 2002: Rollerball. 2003: Basic. 2015: Red Squad.


Modèle de suspense et d'efficacité au sein du cinéma d'action, Piège de Cristal renouvela le genre à la fin des années 80 par le biais d'un réalisateur surdoué (un an au préalable, il triomphait déjà avec son second film, Predator), quand bien même Bruce Willis accéda à la consécration du public pour son rôle aguerri d'héros seul contre tous. Un groupe de faux terroristes prennent en otage les hôtes d'une réception en interne d'un gratte ciel afin de décoder un coffre fort contenant 640 millions de dollars. Au même moment, le lieutenant John McLane confiné dans une salle de bain entend les coups de feu de sommation du leader allemand Hans Gruber. Délibéré à se cloisonner, McLane va tenter avec bravoure suicidaire de déjouer l'ambitieux projet des cambrioleurs. Plaçant le cadre de son action dans le huis-clos d'un gigantesque immeuble d'une trentaine d'étages, dédale de tous les dangers pour notre héros sans repère, John McTiernan l'exploite avec une inventivité constante pour ses déplacements imposés, ce dernier étant contraint de s'isoler dans les endroits les plus restreints (cage d'ascenseur, conduit d'aération, combles du plafond) avant de canarder les terroristes frayant son chemin. 


Dans la peau du flic arrogant infatigable coursant ses adversaires à pied nu et en "marcel", Bruce Willis iconise son personnage avec un charisme hargneux dénué de prétention sachant que l'acteur ne cesse de se railler de lui même dans sa situation désespérée d'intrus malgré lui ! Bourré de répliques cocasses échangées entre lui et ses ravisseurs, Piège de Cristal alterne action, humour et catastrophe (à l'instar de son final en apothéose rappelant l'anthologique Tour Infernale !) avec un sens du suspense vertigineux. De par l'habileté dont le cinéaste charpente son intrigue, la précision accordé au sens du découpage et la tension omniprésente qu'insuffle ce contexte de siège. En prime, pour épicer les caractérisations humaines, quelques seconds-rôles tantôt sournois, cupides ou obtus (un journaliste en mal de notoriété, un otage transfuge, un adjoint de police condescendant) viennent bouleverser la situation avec irresponsabilité. Outre la trempe antipathique de ces derniers, Piège de Cristal sait également se montrer altruiste lorsque McLean sympathise avec un sergent de police (un afro-américain ventripotent au coeur tendre) pour lui dévoiler des infos sur le blocus tout en lui révélant le nombre de morts qu'il eut pu supprimer chez les terroristes. Enfin, une pointe de romance est impartie à ces efforts lorsqu'il doit préserver la vie de sa propre épouse prise en otage, cette dernière tentant fébrilement de masquer son identité aux yeux des assaillants. Bourré de situations et revirements imprévues, à l'instar de la police réunie en masse autour de l'immeuble et tentant d'y pénétrer quand bien même les terroristes ripostent sans modération, Piège de Cristal attise le danger omniprésent parmi l'appui de notre redresseur de tort en prise aux subterfuges et stratégies d'affront pour la survie des otages. 


Au rythme d'une bande-son haletante, Piège de Cristal renouvelle le cinéma d'action sous l'autorité d'une réalisation virtuose exploitant à merveille les espaces restreints de l'empire de cristal, quand bien même le duo impétueux formé par Bruce Willis et Alan Rickman se provoque avec une impudence jouissive ! Un chef-d'oeuvre du genre n'ayant rien perdu de son souffle épique dans ses explosions et canardages sans compter l'attrait émotionnel d'une intrigue fertile en incidents arbitraires !  

58 Minutes pour vivre: http://brunomatei.blogspot.fr/…/…/58-minutes-pour-vivre.html
Une Journée en Enfer: http://brunomatei.blogspot.fr/…/08/une-journee-en-enfer.html


Bruno Matéï
4èx