mercredi 1 mai 2024

Cherry Falls. Prix du Meilleur Réalisateur, Catalogne 2000

                                              
                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Geoffrey Wright. 1999. U.S.A. 1h31. avec Brittany Murphy, Jay Mohr, Michael Biehn, Jesse Bradford, Candy Clark, Amanda Anka 

Sortie directement en dvd: Mai 1999. Diffusion TV U.S: 20 Octobre 2000

FILMOGRAPHIE: Geoffrey Wright, né en 1959, est un réalisateur et scénariste australien1992 : Romper Stomper, en tant que réalisateur et scénariste. 1994 : Metal Skin (en), en tant que réalisateur et scénariste. 2000 : Cherry Falls, en tant que réalisateur. 2006 : Macbeth. 


"Baisse ton froc ou t'es mort !"
Quel plaisir, quel bonheur immodéré de revoir une modeste série B passée inaperçue à l'époque (même si vantée chez la revue Mad Movies lors de son exploitation Dvd) pour tenir compte aujourd'hui de son potentiel qualitatif quelques décennies plus tard (25 ans à l'heure où j'écris cet article). Car à contre-emploi des psycho-killers standard truffés de clichés et de trivialité (les suites de Vendredi 13, d'Halloween et consorts), Cherry Falls prend le contre-pied des codes du genres afin de les inverser. Si bien qu'en l'occurrence, le mystérieux tueur "travelo" ne s'en prend qu'aux vierges avec autant de douce dérision que de premier degré. Les personnages d'ados en rut et rebelles demeurant ici nullement décervelés si bien que l'on s'attache à eux avec une véritable implication psychologique eu égard de la solidité de l'intrigue à la fois cruelle, détonante, politiquement incorrecte, sexiste. Notamment si on se réfère au profil attentionné de l'héroïne Jody Marken plutôt complexée à passer à l'acte sexuel avec son partenaire toujours plus frustré, faute d'un entourage familial dysfonctionnel. 


Brittany Murphy
 (hélas décédée à 32 ans dans des circonstances non élucidées) endossant avec assez de beauté trouble, de force émotionnelle une ado introvertie à la fois vénéneuse, fragile, ténébreuse, tourmentée faute d'un passé éhonté que je me tairai de vous dévoiler. Tous les autres acteurs (notamment Michael Biehn en shérif à l'autorité parentale équivoque) et seconds-rôles (Candy Clarke en maman poule sentencieuse) demeurant crédibles à travers leur humanisme spontané dénué d'effets de manche (ou si peu pour les plus grandes gueules juvéniles). Qui plus est, avec sa réalisation perfectible pour autant inspirée, détaillée, formellement inventive également; Geoffrey Wright (auteur de Romper Stomper) parvient à provoquer une certaine fascination auprès du tueur déguisé en femme alors qu'à deux/trois occasions l'effet de flippe porte ses fruits lorsque celui-ci traque ses victimes avec une férocité assez épeurante. On se réjouit aussi de l'incroyable orgie sexuelle finale commanditée par tous les lycéens de Cherry Falls (ville de Virginie) afin d'échapper aux exactions du tueur tributaire de son passé traumatique. Sur ce point, là encore l'intrigue marque des points tant les tenants et aboutissants crapuleux ne nous laisse guère dans l'indifférence de par son réalisme abrupt imparti au flash-back intolérable. Quand bien même l'explosion de violence finale étonnamment décomplexée ravira les amateurs de gore sous l'impulsion d'un rythme incisif aussi furibond qu'haletant. 


Que dire de plus si ce n'est que Cherry Falls est finalement une fort sympathique surprise (hélas occultée de tous) aussi retorse qu'intelligente afin d'élever le sous-genre vers une maturité trop rare pour ne pas le souligner. Une oeuvre maudite au demeurant à revoir sans réserve pour l'amateur éclairé mais aussi pour le public novice tant il inspire une touchante sincérité. 

P.S: A découvrir impérativement en VO, VF exécrable. 

*Bruno
2èx. Vost

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