mercredi 26 décembre 2018

TOP 15 / FLOP 2018.

Avant propos: Un excellent cru dont 10 films français répertoriés, une première sur Strange Vomit Dolls.     

                                  Top 1: ex-aecquo

          

                                                 Top 2:


                                                   Top 3:


                                                  Top 4: 


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                                  Dans le désordre:



                                                               
                                                          Jusqu'à la garde


                                                                                                             
         

                                                               Jersey Affair 





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                 Les recalés qu'il ne fallait pas louper ! 

















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                        FLOP 2018: dans le désordre


















mardi 25 décembre 2018

Apocalypse Now. Palme d'Or, Cannes 1979.

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Francis Ford Coppola. 1979. U.S.A. 2h27. Avec Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall, Frederic Forrest, Albert Hall, Sam Bottoms, Laurence Fishburne, Dennis Hopper.

Sortie salles France: 26 Septembre 1979. U.S: 15 Août 1979

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 7 Avril 1939. 1963: Dementia 13. 1966: Big Boy. 1968: La Vallée du Bonheur. 1969: Les Gens de la pluie. 1972: Le Parrain. 1974: Conversation Secrète. Le parrain 2. 1979: Apocalypse Now. 1982: Coup de coeur. 1983: Outsiders. Rusty James. 1984: Cotton Club. 1986: Peggy Sue s'est mariée. 1987: Jardins de Pierre. 1988: Tucker. 1989: New-York Stories. 1990: Le Parrain 3. 1992: Dracula. 1996: Jack. 1997: L'Idéaliste. 2007: l'Homme sans âge. 2009: Tetro. 2011: Twixt.


"Qu'une culture puisse mentir sur ce qui se passe en temps de guerre, que des êtres humains soient brutalisés, torturés, mutilés et tués et que tout cela soit présenté comme moral, voilà ce qui m'horrifie." Francis Ford Coppola. Mai 2001.

Considéré comme l'un des meilleurs films de tous les temps par l'American Film Institute et auréolé d'une pléthore de récompenses, Apocalypse Now demeure une expérience de cinéma inusité au sein du paysage viril du film de guerre. Francis Ford Coppola filmant la guerre du Vietnam comme aucun autre réalisateur n'eut pu le concevoir. Tant auprès des moyens pharaoniques mis en oeuvre (l'offensive liminaire auprès d'un camp vietcong nous laisse pantois de stupeur face au sens du détail, au dynamisme du montage et à son fulgurant réalisme !), de sa logistique militaire, de sa stylisation onirico-baroque, de son casting notoire que des figurants cosmopolites déployés tous azimut. Car totalement habité par ses ambitions disproportionnées si bien que lui même et son équipe ont rapidement côtoyé une certaine forme de démence communautaire (voir l'illustre doc Au coeur des Ténèbres); le tournage littéralement houleux se solda par de graves bévues que je n'étalerai pas ici, notamment parce que les fans y connaissent la plupart des tenants et aboutissants. Imprégné d'un réalisme surréaliste eu égard de l'expérience psychédélique que le spectateur percute en quasi état de transe, Apocalypse Now est le spectacle de la démesure et du délire limite risible (concert nocturne en plein air parmi le déhanché endiablé de cowgirls sexy, partition classique afin d'y chorégraphier une épuration au Napalm). Un opéra vitriolé victime de ses excès et ses exubérances au sein d'une scénographie belliqueuse entachée par la routine, l'épuisement, la drogue, l'alcool et la folie criminelle. Et ce à travers une idéologie nonsensique (la séance de surf improvisée en plein chaos meurtrier !) qu'un vétéran cultive à renfort de répliques oniriques d'un ironisme caustique.


A la fois électrisant, perturbant (le massacre accidentel des paysans sur leur bateau de commerce) et envoûtant sous l'impulsion d'une BO électro hypnotique, Apocalypse Now nous faite suivre le périple d'endurance du capitaine Benjamin L. Willard (sobrement interprété par Martin Sheen dans le rôle de sa vie si bien qu'il demeure pénétré d'une fascination équivoque à témoigner d'une décadence humaine au soupçon de mysticisme !) et de ses acolytes à bord d'un patrouilleur. Ayant pour mission d'assassiner le colonel Kurtz retranché au fond d'une jungle parmi ses disciples à la frontière du Cambodge; Willard doit arpenter un fleuve jalonné d'embûches afin d'atteindre son repère. Sorte de gourou victimisée par les horreurs de la guerre, Francis Ford Coppola dépeint Kurtz comme un homme solitaire vivant reclus dans son cocon macabre orné de têtes décapitées mais n'escomptant au final qu'une main secourable pour le sacrifier et l'expier de sa folie. Pur film d'aventures à la fois baroque et initiatique de par son récit tentaculaire regorgeant d'actions impromptues, d'amères prises de conscience et de postures emphatiques animées d'une sordide dérision dans leur goût sulfureux pour la violence, Apocalypse Now nous ébranle autant la rétine que l'encéphale à l'instar du cinéma expérimental d'Alejandro Jodorowski si je peux me permettre un soupçon de rapprochement sensoriel. Ainsi donc, l'absurdité de la guerre nous est ici dépeint avec une acuité visuelle vertigineuse, dans la mesure où Coppola nous compile une succession de bravoures anthologiques où s'y extrait communément une éthique psychotique dangereusement perméable.


The Psychedelic Soldier: portrait d'un schizophrène. 
Témoignage halluciné de la folie de l'homme nourrit par l'absurdité d'une guerre erratique, Apocalypse Now y imprime avec une excentricité vitriolée leur déliquescence morale à travers une réflexion sur l'instinct pervers d'une violence suicidaire. Inoubliable et historique, il demeure un objet de scandale au vénéneux pouvoir de fascination, notamment auprès de son intensité dramatique, arc en ciel morbide d'une aura spectrale infiniment crépusculaire. This is the end ?

* Bruno
4èx

Box-Office France : 4 537 431 entrées

Récompenses:
Palme d'Or au Festival de Cannes 1979 :
Prix FIPRESCI de la critique internationale
Oscars 1980 :
Meilleure photographie : Vittorio Storaro
Meilleur son : Walter Murch, Mark Berger, Richard Beggs, Nathan Boxer
American Movie Awards 1980 : meilleur acteur dans un second rôle pour Robert Duvall
BAFTA du meilleur second rôle masculin pour Robert Duvall
Prix David di Donatello du meilleur film étranger pour Francis Ford Coppola
Golden Globes 1980
Meilleur acteur dans un second rôle pour Robert Duvall
Meilleur réalisateur pour Francis Ford Coppola
Goldene Leinwand
NSFC Awards : meilleur second rôle masculin pour Frederic Forrest
Prix du Cercle des critiques de film de Londres 1981 : Film de l'année

Le film a été sélectionné par le National Film Preservation Board pour figurer dans le National Film Registry en 2000.

vendredi 21 décembre 2018

Les Monstres sont toujours vivants

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

"It Lives Again" de Larry Cohen. 1978. U.S.A. 1h30. Avec Frederic Forrest, Kathleen Lloyd, John P. Ryan, John Marley, Andrew Duggan, Eddie Constantine

Sortie salles U.S: 10 Mai 1978

FILMOGRAPHIELarry Cohen est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 15 Juillet 1941. Il est le créateur de la célèbre série TV, Les Envahisseurs. 1972: Bone, 1973: Black Caesar, Hell Up in Harlem, 1974: Le Monstre est vivant, 1976: Meurtres sous contrôle, 1978: Les Monstres sont toujours vivants, 1982: Epouvante sur New-York, 1985: The Stuff, 1987: La Vengeance des Monstres, Les Enfants de Salem, 1990: l'Ambulance. - Comme Producteur: Maniac Cop 1/2/3. - Comme Scénariste: Cellular, Phone Game, 3 épisodes de Columbo.


Quatre ans après Le Monstre est Vivant, chef-d'oeuvre bouleversant ayant traumatisé toute une génération de femmes enceintes, Larry Cohen rempile derrière la caméra pour nous offrir une digne séquelle presque à la hauteur de son modèle. Nanti d'un rythme plus nerveux quant aux stratégies policières à duper la cause parentale, les Monstres sont toujours Vivants ne manquent pas d'audace et d'émotion (encore) poignante lorsque 2 jeunes parents s'efforcent avec antinomie de préserver la vie de leur bambin mutant. Deux ans après les tragiques évènements, un couple est sur le point d'enfanter un nouveau cas de bébé difforme. Soutenus par le veuf Frank Davies (ancien paternel du premier opus), et après leur avoir divulgué l'horrible vérité, il leur déclare que la police est sur le point de sacrifier l'enfant dès que la mère accoucherait à l'hôpital. Afin de préserver la survie du bambin, les parents acceptent de le confiner dans un endroit tenu secret afin que Gene puisse accoucher sans l'appréhension criminelle. Mais après avoir retrouvés leur trace, les forces de l'ordre s'apprêtent à assiéger la demeure alors que d'autres bébés monstres sont également embrigadés dans une cave sous la protection de Frank et de praticiens. A travers son prologue captivant (les avertissements à la fois poignants et alarmistes de Franck auprès de la famille Scott) faisant ensuite place à une situation hallucinée (les forces de l'ordre en faction autour du centre hospitalier depuis que la mère s'apprête à accoucher, alors que Frank s'improvise  preneur d'otage au profit du rejeton !), les Monstres sont toujours vivants s'avère percutant à travers sa facture débridée tenant de l'improbabilité ! Tant et si bien que Larry Cohen s'efforce avec la même inspiration de rendre plausible un contexte horrifique inusité par le biais du "bébé tueur".


Pour ce faire, on apprécie le soin des trucages, aussi modestes soient-ils, notamment grâce au dynamisme du montage appuyant la vélocité primitive de ces derniers d'un instinct criminel franchement impressionnant (jumpscares tétanisants à l'appui !). Retardant au maximum leur apparence monstrueuse pour mieux nous ébranler, ce dernier mise sur le suspense latent (le foyer des parents transformé en labo médical en attente d'un espoir révolutionnaire si les bébés - immunisés contre la pollution - parvenaient à survivre dans une éducation docile) puis oppressant eu égard de sa dernière partie d'autant plus poignante lorsque les parents indécis s'efforcent en désespoir de cause de préserver la vie de leur bambin. Ainsi, à travers l'illustre personnage de Frank Davies délibéré à tenter d'éduquer cette nouvelle race infantile en dépit de leur sauvagerie incontrôlée, Les Monstres sont toujours vivants captive à savoir si nos héros (accompagnés de médecins complices) parviendront à achever leur devise. A savoir sauver la destinée de ces bambins en les éduquant en bonne et due forme, et ce pour les enjeux du droit à la différence et du libre arbitre parental à décider du sort de leur progéniture. A moins que ces bébés (et comme l'exclamera l'un des protagonistes vindicatifs) n'ont comme unique dessein de distiller la terreur afin de dominer le monde et asseoir leur dictature. Un sujet burné aussi cintré que passionnant que Larry Cohen met en pratique avec une maîtrise constamment convaincante. Autrement dit, on y croit dur comme fer, à l'instar du 1er opus autrement bouleversant de par son intensité dramatique d'une rare cruauté. Un parti-pris émotionnel que l'on retrouve encore ici, notamment auprès de ses 10 dernières minutes plutôt émouvantes car d'un radicalisme dérangeant quant au sort précaire de l'ultime rejeton.


Séquelle de haute tenue, notamment auprès de l'attachante sobriété humaine du couple Frederic ForrestKathleen Lloydles Monstres sont toujours vivants se décline comme un intense suspense cauchemardesque tirant parti de sa fascination grâce à son concept improbable étonnamment persuasif. Les bébés monstres assez expressifs s'avérant aussi terrifiants que poignants à travers leur gémissement plaintif que Bernard Herrmann amplifie avec la même orchestration cafardeuse. Excellent. 

* Bruno
21.12.18. 4èx
29.06.16. (137 v)

La Chronique du Monstre est Vivant : http://brunomatei.blogspot.fr/2012/06/le-monstre-est-vivant-its-alive.html