Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Francis Ford Coppola. 1979. U.S.A. 2h27. Avec Martin Sheen, Marlon Brando, Robert Duvall, Frederic Forrest, Albert Hall, Sam Bottoms, Laurence Fishburne, Dennis Hopper.
Sortie salles France: 26 Septembre 1979. U.S: 15 Août 1979
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 7 Avril 1939. 1963: Dementia 13. 1966: Big Boy. 1968: La Vallée du Bonheur. 1969: Les Gens de la pluie. 1972: Le Parrain. 1974: Conversation Secrète. Le parrain 2. 1979: Apocalypse Now. 1982: Coup de coeur. 1983: Outsiders. Rusty James. 1984: Cotton Club. 1986: Peggy Sue s'est mariée. 1987: Jardins de Pierre. 1988: Tucker. 1989: New-York Stories. 1990: Le Parrain 3. 1992: Dracula. 1996: Jack. 1997: L'Idéaliste. 2007: l'Homme sans âge. 2009: Tetro. 2011: Twixt.
"Qu'une culture puisse mentir sur ce qui se passe en temps de guerre, que des êtres humains soient brutalisés, torturés, mutilés et tués et que tout cela soit présenté comme moral, voilà ce qui m'horrifie." Francis Ford Coppola. Mai 2001.
Considéré comme l'un des meilleurs films de tous les temps par l'American Film Institute et auréolé d'une pléthore de récompenses, Apocalypse Now demeure une expérience de cinéma inusité au sein du paysage viril du film de guerre. Francis Ford Coppola filmant la guerre du Vietnam comme aucun autre réalisateur n'eut pu le concevoir. Tant auprès des moyens pharaoniques mis en oeuvre (l'offensive liminaire auprès d'un camp vietcong nous laisse pantois de stupeur face au sens du détail, au dynamisme du montage et à son fulgurant réalisme !), de sa logistique militaire, de sa stylisation onirico-baroque, de son casting notoire que des figurants cosmopolites déployés tous azimut. Car totalement habité par ses ambitions disproportionnées si bien que lui même et son équipe ont rapidement côtoyé une certaine forme de démence communautaire (voir l'illustre doc Au coeur des Ténèbres); le tournage littéralement houleux se solda par de graves bévues que je n'étalerai pas ici, notamment parce que les fans y connaissent la plupart des tenants et aboutissants. Imprégné d'un réalisme surréaliste eu égard de l'expérience psychédélique que le spectateur percute en quasi état de transe, Apocalypse Now est le spectacle de la démesure et du délire limite risible (concert nocturne en plein air parmi le déhanché endiablé de cowgirls sexy, partition classique afin d'y chorégraphier une épuration au Napalm). Un opéra vitriolé victime de ses excès et ses exubérances au sein d'une scénographie belliqueuse entachée par la routine, l'épuisement, la drogue, l'alcool et la folie criminelle. Et ce à travers une idéologie nonsensique (la séance de surf improvisée en plein chaos meurtrier !) qu'un vétéran cultive à renfort de répliques oniriques d'un ironisme caustique.
A la fois électrisant, perturbant (le massacre accidentel des paysans sur leur bateau de commerce) et envoûtant sous l'impulsion d'une BO électro hypnotique, Apocalypse Now nous faite suivre le périple d'endurance du capitaine Benjamin L. Willard (sobrement interprété par Martin Sheen dans le rôle de sa vie si bien qu'il demeure pénétré d'une fascination équivoque à témoigner d'une décadence humaine au soupçon de mysticisme !) et de ses acolytes à bord d'un patrouilleur. Ayant pour mission d'assassiner le colonel Kurtz retranché au fond d'une jungle parmi ses disciples à la frontière du Cambodge; Willard doit arpenter un fleuve jalonné d'embûches afin d'atteindre son repère. Sorte de gourou victimisée par les horreurs de la guerre, Francis Ford Coppola dépeint Kurtz comme un homme solitaire vivant reclus dans son cocon macabre orné de têtes décapitées mais n'escomptant au final qu'une main secourable pour le sacrifier et l'expier de sa folie. Pur film d'aventures à la fois baroque et initiatique de par son récit tentaculaire regorgeant d'actions impromptues, d'amères prises de conscience et de postures emphatiques animées d'une sordide dérision dans leur goût sulfureux pour la violence, Apocalypse Now nous ébranle autant la rétine que l'encéphale à l'instar du cinéma expérimental d'Alejandro Jodorowski si je peux me permettre un soupçon de rapprochement sensoriel. Ainsi donc, l'absurdité de la guerre nous est ici dépeint avec une acuité visuelle vertigineuse, dans la mesure où Coppola nous compile une succession de bravoures anthologiques où s'y extrait communément une éthique psychotique dangereusement perméable.
The Psychedelic Soldier: portrait d'un schizophrène.
Témoignage halluciné de la folie de l'homme nourrit par l'absurdité d'une guerre erratique, Apocalypse Now y imprime avec une excentricité vitriolée leur déliquescence morale à travers une réflexion sur l'instinct pervers d'une violence suicidaire. Inoubliable et historique, il demeure un objet de scandale au vénéneux pouvoir de fascination, notamment auprès de son intensité dramatique, arc en ciel morbide d'une aura spectrale infiniment crépusculaire. This is the end ?
* Bruno
4èx
Box-Office France : 4 537 431 entrées
Récompenses:
Palme d'Or au Festival de Cannes 1979 :
Prix FIPRESCI de la critique internationale
Oscars 1980 :
Meilleure photographie : Vittorio Storaro
Meilleur son : Walter Murch, Mark Berger, Richard Beggs, Nathan Boxer
American Movie Awards 1980 : meilleur acteur dans un second rôle pour Robert Duvall
BAFTA du meilleur second rôle masculin pour Robert Duvall
Prix David di Donatello du meilleur film étranger pour Francis Ford Coppola
Golden Globes 1980
Meilleur acteur dans un second rôle pour Robert Duvall
Meilleur réalisateur pour Francis Ford Coppola
Goldene Leinwand
NSFC Awards : meilleur second rôle masculin pour Frederic Forrest
Prix du Cercle des critiques de film de Londres 1981 : Film de l'année
Le film a été sélectionné par le National Film Preservation Board pour figurer dans le National Film Registry en 2000.
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