de Jang Joon-Hwan. 2013. Corée du Sud. 2h06. Avec Yeo Jin-goo, Kim Yoon-seok, Cho Jin-Woong, Jang Hyun-sung, Kim Sung-Kyun, Park Hae-Joon.
Sortie salles Corée du Sud: 9 Octobre 2013. Sortie Dvd France: 29 Octobre 2014
FILMOGRAPHIE: Jan Joon-Hwan est un réalisateur et scénariste coréen.
2003: Jigureul jikyeora ! 2010: Kamelia (segment "Love for Sale"). 2013: Monster Boy
Concentré d'action et d'ultra violence aussi sardonique que cruelle, Monster Boy fait office de descente aux enfers du point de vue d'un adolescent embrigadé dès son enfance par des braqueurs pour tenir lieu de rançon. Après avoir été confiné au fond d'une cave durant son enfance puis ayant parvenu à canaliser ses visions hallucinatoires d'un monstre tapi dans l'ombre, Hwayi est aujourd'hui enrôlé pour devenir un tueur méthodique sous son apprentissage parental. Mais au moment de sa première effraction chez un particulier, une révélation inopinée va totalement bouleverser la donne et le substituer en ange exterminateur. Polar aussi tranchant qu'une lame de rasoir pour son parti-pris insolent d'illustrer les exactions meurtrières d'une famille dysfonctionnelle au passé galvaudé, Monster Boy aborde les thématique de la démission parentale, l'enfance maltraitée, la perte de l'innocence et la vengeance par le conditionnement d'un adolescent en voie de mutation. Ou comment parvenir à se fondre dans la peau d'un tueur sans vergogne après avoir réussi à dompter le monstre qui sommeille en nous ! L'éveil et l'équilibre de la maturité étant ici compromis par une éthique nihiliste de perpétrer le Mal sans justification.
Concentré d'action et d'ultra violence aussi sardonique que cruelle, Monster Boy fait office de descente aux enfers du point de vue d'un adolescent embrigadé dès son enfance par des braqueurs pour tenir lieu de rançon. Après avoir été confiné au fond d'une cave durant son enfance puis ayant parvenu à canaliser ses visions hallucinatoires d'un monstre tapi dans l'ombre, Hwayi est aujourd'hui enrôlé pour devenir un tueur méthodique sous son apprentissage parental. Mais au moment de sa première effraction chez un particulier, une révélation inopinée va totalement bouleverser la donne et le substituer en ange exterminateur. Polar aussi tranchant qu'une lame de rasoir pour son parti-pris insolent d'illustrer les exactions meurtrières d'une famille dysfonctionnelle au passé galvaudé, Monster Boy aborde les thématique de la démission parentale, l'enfance maltraitée, la perte de l'innocence et la vengeance par le conditionnement d'un adolescent en voie de mutation. Ou comment parvenir à se fondre dans la peau d'un tueur sans vergogne après avoir réussi à dompter le monstre qui sommeille en nous ! L'éveil et l'équilibre de la maturité étant ici compromis par une éthique nihiliste de perpétrer le Mal sans justification.
Emaillé de séquences surréalistes pour la caractérisation graphique d'une créature haineuse, Monster Boy bouscule nos habitudes par le biais d'une ambiance aussi survoltée que réaliste, notamment avec l'appui d'une violence sournoise et la personnalité décalée d'antagonistes victimes Spoil ! de leur condition orpheline fin du Spoil. Poignant à plus d'un titre, notamment pour l'intensité dramatique de sa dernière partie, l'intrigue oscille efficacement les règlements de compte sanglants, courses-poursuites et bastonnades autour des agissements punitifs d'un adolescent en crise identitaire. La vigueur brutale qui émane de sa rancune et la vélocité de la caméra nous entraînant dans une vertigineuse spirale de violence toujours plus pernicieuse pour ceux qui s'y morfondent ! Outre sa facture homérique d'exploiter des scènes d'actions à la chorégraphie virtuose, Monster Boy privilégie autant la réflexion sur l'engrenage et l'endoctrinement de la violence (vaincre la peur pour prendre ici la place du monstre que l'on combattait !) tout en fustigeant la responsabilité parentale destituée de pédagogie et de nobles valeurs. La caractérisation psychologique de Hwayi en requête identitaire s'avérant toujours plus bouleversante sous l'impulsion névralgique de l'étonnant Yeo Jin-Goo. On peut également saluer la prestance habitée de Kim Yoon-seok (déjà fulgurant en meurtrier crapuleux dans Sea Fog !) endossant avec flegme viscéral et ambiguïté morale une figure paternelle aussi traumatisée d'un passé martyr.
Emotionnellement foudroyant pour ses éclairs d'ultra-violence décomplexée, son action épique et sa dramaturgie en chute libre, Monster Boy dresse, non sans une certaine dérision vitriolée, le portrait aliénant d'une famille dysfonctionnelle noyée par leur déchéance immorale depuis leur condition de déréliction. Cri d'alarme contre les conséquences de la démission parentale engendrant la haine de leur progéniture, Monster Boy dégage un humanisme désespéré sous l'appui symbolique de l'Ange du Mal.
Dédicace à Jean Marc Micciche
Bruno Matéï