mardi 20 décembre 2016

TOP / FLOP 2016 (Films + Séries)

Top 1: Ex-aequo 

 

Top 2: 


Top 3: 


Dans le désordre: 











BONUS: 




FLOP 22 2016 - FLOP 22 2016 - FLOP 22 2016























TOP SERIES / TOP SERIES / TOP SERIES












lundi 19 décembre 2016

Androïde

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

"Androïd" d'Aaron Lipstadt. 1982. U.S.A. 1h21. Produit par Roger Corman. Avec Klaus Kinski, Don Keith Opper, Kendra Kirchner, Rachel Talalay.

Sortie salles France: 23 Novembre 1983.

FILMOGRAPHIE: Aaron Lipstadt est un réalisateur et producteur de longs-métrages et séries T.V, né le 12 Novembre 1952. Production manager: 1980: Les Mercenaires de l'Espace. 1981: Samedi 14. 1981: Galaxie de la terreur (la). 1982: Mutants. 1982: Slumber Party Massacre. Réalisateur: 1982: Androide. 1984: City Limits


Auteur de uniques 2 longs-métrages, Aaron Lipstadt se fit connaître en 1982 avec Androide tourné en 4 semaines. Série B à budget minimaliste influencée du mythe de Frankenstein, sa thématique sur la vie artificielle est en l'occurrence transposée dans un contexte futuriste par le biais d'une éloge à la "femme". SynopsisMax, androïde fasciné par l'existence humaine, s'instruit avec une vidéo illustrant l'éducation sexuelle d'un couple. Au même moment, trois dangereux fugitifs lui demandent l'autorisation d'atterrir sur sa station dirigée par le Dr Daniel. Ce dernier ayant élaboré en catimini un humanoïde féminin, il prévoit insidieusement de supprimer Max au profit de sa nouvelle création. Mais l'arrivée brutale de ces fuyards va bouleverser notre duo quand ils vont s'apercevoir de la présence d'une femme parmi eux. Relativement passé inaperçu lors de sa discrète sortie en salles, Androïde constitue une série B bourrée de charme dans sa manière archaïque d'y narrer son intrigue à l'aide de moyens précaires où l'effet d'immersion demeure constamment payant. D'ailleurs, à l'époque, la célèbre revue Starfix vanta son potentiel qualitatif au sein de leur article estampillé "le choc du mois" ! Le budget dérisoire issue de l'écurie Corman peut évidemment prêter à sourire avec ses décors minimalistes particulièrement ringards quand bien même les trucages discrets mais parfois étonnants (la tête décapitée en vie fait franchement illusion !) parviennent pour autant à nous immerger dans le cadre fantaisiste de ce huis-clos stellaire. Mais l'autre réussite d'Androïde repose avant tout sur la présence prévenante de l'androïde Max que le jeune Don Keith Opper (Critters 1/2/3/4City Limits, Ghost in the machineendosse avec une sobre innocence face à son intérêt progressif aux valeurs de l'amour, de la tendresse et de la sexualité.


De par sa timide présence à l'humanisme naïf, cet acteur de seconde zone nous offre son meilleur rôle sous le profil d'un robot en éveil sentimental et sexuel car particulièrement sensible à la beauté corporelle de la femme. Fasciné par les jeux vidéos, la pop-music et le cinéma d'avant guerre (il imite certains illustres acteurs et se fascine pour Metropolis !), il est en émoi face à la rencontre d'une femme de chair et de sang car davantage conscient de ses capacités cérébrales à daigner sauvegarder sa nouvelle personnalité au grand dam de son maître dénué de clémence. L'intrusion fortuite de cette dernière l'incitera d'ailleurs à commettre, tel un homme gagné par la perfidie, l'illégalité la plus irréparable (exploser un vaisseau policier pour la préserver de la prison !) tout en s'opposant à son créateur délibéré à s'en débarrasser au profit d'un autre prototype de sexe féminin. En franc-tireur détournant les lois, Klaus Kinski incarne avec son charisme incorrigible un savant égocentrique dont la seule ambition est de procréer la vie artificielle afin d'y engendrer une race supérieure. Autour de leur confrontation houleuse et des stratégies d'évasion et meurtrières des terroristes (ils comptent au final se débarrasser des propriétaires après avoir profité de leur hospitalité), Androïde imprime une jolie efficacité sous l'impulsion d'une rythme sans faille et d'une (passionnante) caractérisation humaine en initiation amoureuse (les caresses et baisers que s'échangent tendrement Max et Maggie). Quand bien même  Aaron Lipstadt achève de nous surprendre lors d'un final assez étonnant pour la destinée de nos héros, notamment si je me réfère à Spoiler ! l'identité frauduleuse d'un des protagonistes fin du Spoiler.


Réalisé avec savoir-faire et réelle efficacité dans l'art d'y conter modestement un récit d'anticipation où l'humanisme des personnages prime, Androïde oppose le conte romantique sous l'évolution altruiste d'un androïde plus vrai que nature que Don Keith Opper porte du poids de ses épaules. Y émane au final un adorable classique franc-tireur à revoir fissa auprès de sa thématique de l'instinct meurtrier inné en chacun de nous.

*Bruno
18.01.23. 5èx
19.12.16. 
23.09.11. 238

vendredi 16 décembre 2016

THE KILLER INSIDE ME

                                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site eklecty-city.fr

de Michael Winterbottom. 2010. U.S.A/Suède/Canada/Angleterre. 1h49. Avec Casey Affleck, Kate Hudson, Jessica Alba, Ned Beatty, Tom Bower, Elias Koteas, Simon Baker, Bill Pullman

Sortie salles France: 11 Août 2010. U.S: 25 Juin 2010

FILMOGRAPHIEMichael Winterbottom, né le 29 mars 1961 à Blackburn dans le Lancashire, est un monteur, producteur, réalisateur et scénariste anglais. 1990 : Forget About Me
1992 : Under the Sun. 1995 : Butterfly Kiss. 1995 : Go Now. 1996 : Jude. 1997 : Bienvenue à Sarajevo. 1998 : I Want You. 1999 : Wonderland. 1999 : With or Without You. 2000 : Rédemption.
2002 : 24 Hour Party People. 2002 : In This World. 2003 : Code 46. 2004 : 9 Songs. 2005 : Tournage dans un jardin anglais. 2006 : The Road to Guantanamo. 2007 : Un cœur invaincu . 2008 : Un été italien. 2010 : La Stratégie du choc. 2010 : The Killer Inside Me. 2011 : The Trip. 2011 : Trishna
2011 : 60 Seconds of Solitude in Year Zero (un segment d'une minute du film collectif). 2012 : Everyday. 2013 : A Very Englishman. 2014 : L'affaire Jessica Fuller.


Avant-propos (Imdb):
"Lors de la projection de The Killer Inside Me au Festival de Sundance, plusieurs personnes sortirent de la salle, écœurées par la violence montrée, notamment la violence sur les femmes. Après la projection, le réalisateur Michael Winterbottom dut affronter les questions des spectateurs et justifier sa démarche. Il répondit que si le film choque, c'est à dessein et que son objectif est qu'il ne laisse pas indifférent."

Echec commercial lors de sa sortie (il amasse 217 277 dollars de recettes contre un budget de 13 millions de dollars) d'autant plus discrédité par une partie de la critique, The Killer inside me est un thriller hermétique conçu pour diviser les opinions. Porté à bout de bras par la prestance magnétique de Casey Affleck en serial killer aussi placide qu'impassible, l'intrigue se focalise autour de son profil équivoque de shérif adjoint à la fois respecté puis peu à peu suspecté par son entourage amical et conjugal. Car Lou souffre de pulsions masochistes assez violentes lors de ses ébats sexuels au point d'influencer ses victimes soumises dans sa déchéance perverse. Particulièrement envers deux maîtresses qu'il chérit amoureusement avant de s'en débarrasser pour des motifs de racket exercés par des témoins véreux.


Avec son rythme laborieux non exempt de longueurs (auprès du grand public) et son climat austère à l'aura malsaine indicible, The Killer inside me rebute autant qu'il fascine, notamment grâce au soin scrupuleux de la mise en scène de Michael Winterbottom dressant un saisissant portrait clinique de serial-killer comme jamais au préalable. De par le cheminement tortueux de ce dernier à s'efforcer de taire les indices et suspicions contre lui, ses confidences ambiguës qu'il nous divulgue en monologue afin de traduire son profil meurtrier (à l'instar d'un passé pédophile, entre ses rapports déviants avec sa soeur et l'éventuelle culpabilité de son frère criminel), et son comportement follement serein, impavide lorsque des inspecteurs le désignent comme coupable idéal. Alternant l'investigation policière auprès de ses seconds-rôles autoritaires et les étreintes amoureuses et sexuelles au relent de masochisme, The Killer inside me se permet en prime, et de manière méphitique, de nous livrer une folle histoire d'amour au sens le plus brut. A l'instar du revirement de sa conclusion scabreuse étonnamment tragique, baroque et flamboyante si je peux me permettre de combiner ces termes !


Dérangeant et malsain par son climat poisseux éthéré et d'une violence rare pour les exactions criminelles d'un réalisme à la limite du soutenable, The Killer inside me laisse un goût d'autant plus amer dans la bouche qu'il se permet d'évoquer en annexe une romance masochiste à la tendresse aussi désespérée que crapuleuse. Comme en témoigne la psychologie fragile et (faussement) candide de Jessica Alba (honteusement conspuée aux Razzie Awards !) entremêlée dans les mailles de son monstre au grand coeur. Un thriller noir nébuleux, fétide et charnel, malade de l'intérieur. 

Pour public averti

B-M. 2èx

mercredi 14 décembre 2016

L'Age de Cristal / Logan's Run

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de Michael Anderson. 1976. U.S.A. 1h58. Avec Michael York, Jenny Agutter, Richard Jordan, Roscoe Lee Browne, Greg Lewis, Michelle Stacy, Farrah Fawcett, Michael Anderson Jr., Peter Ustinov.

Sortie salles France: 22 Décembre 1976

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Michael Anderson est un réalisateur britannique, né le 30 Janvier 1920 à Londres. 1949: Private Angelo. 1950: Waterfront. 1956: 1984. 1956: Le Tour du monde en 80 Jours. 1960: Les Jeunes Loups. 1961: La Lame Nue. 1965: Opération Crossbow. 1975: Doc Savage arrive. 1976: L'âge de cristal. 1977: Orca. 1979: Dominique. 1980: Chroniques Martiennes. 1989: Millenium. 2000: Pinocchio et Gepetto. 2008: Tenderloin.


Avant propos:
"Au 23è siècle, les survivants de la guerre, de la surpopulation, de la pollution vivent dans une grande cité sous dôme, isolé du monte extérieur oublié. Dans un univers écologique équilibré, l'humanité se consacre au plaisir libérée par les servo-mécanismes qui assurent ses besoins. Un seul problème: la vie finit à 30 ans, sauf si on renaît lors du rituel flamboyant du carrousel."

Le Pitch: Logan 5, limier chargé d'abattre les fugitifs est chargé d'une mission par l'ordinateur du dôme. Celle de se faire passer à son tour pour un fugitif afin de localiser le sanctuaire et le détruire, lieu d'abri de ces derniers. Avec l'aide de Jessica 6, il part explorer cette zone interdite mais son acolyte Francis 7 est à ses trousses. 


Cette trame à la fois originale et inquiétante augure un divertissement d'anticipation haletant, immersif, fascinant; non dénué de poésie, d'audace expérimentale (la salle des orgies) et d'intelligence pour sa réflexion humaniste sur la nécessité de vieillir et de se cultiver afin de ne pas s'apitoyer sur l'instinct grégaire, si bien que l'âge de Cristal n'a point à rougir de sa réputation de classique culte en dépit de son aspect (génialement) kitch et d'une seconde partie moins forte et captivante. L'intrigue se résumant à une course poursuite intense 1h10 durant lorsque Logan et Jessica décident de s'échapper de leur dôme en guise de survie afin de retrouver un havre de paix que symboliserait le légendaire sanctuaire. Si bien que nombre de fugitifs burnés auront tenté de le conquérir au péril de leur vie. Quand bien même durant le périple de nos héros apprenant à se connaître main dans la main ils aborderont d'autres personnages équivoques (hostiles ou pas) ayant survécu à l'apocalypse lors d'un second acte peu à peu plus calme et posé à travers son urbanisation végétative laissée à l'abandon. 


Formellement magnifique et inventif de par le soin de ses vastes décors appuyés d'FX crédibles pour l'époque (il repart d'ailleurs avec un Oscar pour ses meilleurs effets visuels), à l'instar de la séance de chirurgie esthétique où l'on découvre la néophyte Farrah Fawcett dans un rôle secondaire sciemment naïf mais empathique grâce à sa sincère prestance jamais surjouée, et de la procession du carrousel, mais aussi constamment dépaysant de par sa scénographie baroque particulièrement grandiose (photo criarde en sus pour mettre en exergue des costumes extravagants et armes futuristes), l'Age de Cristal  suscite une indéniable fascination à cristalliser sa dystopie (anti dictatoriale) sous l'impulsion du très attachant duo Michael York / Jenny Agutter arpentant toute l'intrigue avec un humanisme toujours plus saillant. La cause incombant aux valeurs de l'amour et de (la peur de) la mort que Logan découvre prioritairement, entre appréhension, audace et curiosité payante. Et si à mi-parcours (comptez tout de même 1h20 de  bonheur cinéphile) l'intrigue patine un peu faute d'un rythme contrairement languissant, la présence affable du vétéran Peter Ustinov peut également faire office d'atout attractif dans sa fonction de vieux papy sauveur du (nouveau) monde. A revoir sans modération sachant que ses thématiques productives sur l'ouverture d'esprit, la nécessité de se cultiver et de se libérer du carcan de l'autarcie afin d'arpenter d'autres états, d'autres mondes pour s'enrichir et vivre ensemble demeure plus qu'actuel. 

*Bruno
22.12.22. vf
4èx