Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com
"Androïd" d'Aaron Lipstadt. 1982. U.S.A. 1h21. Produit par Roger Corman. Avec Klaus Kinski, Don Keith Opper, Kendra Kirchner, Rachel Talalay.
Sortie salles France: 23 Novembre 1983.
FILMOGRAPHIE: Aaron Lipstadt est un réalisateur et producteur de longs-métrages et séries T.V, né le 12 Novembre 1952. Production manager: 1980: Les Mercenaires de l'Espace. 1981: Samedi 14. 1981: Galaxie de la terreur (la). 1982: Mutants. 1982: Slumber Party Massacre. Réalisateur: 1982: Androide. 1984: City Limits
Auteur de uniques 2 longs-métrages, Aaron Lipstadt se fit connaître en 1982 avec Androide tourné en 4 semaines. Série B à budget minimaliste influencée du mythe de Frankenstein, sa thématique sur la vie artificielle est en l'occurrence transposée dans un contexte futuriste par le biais d'une éloge à la "femme". Synopsis: Max, androïde fasciné par l'existence humaine, s'instruit avec une vidéo illustrant l'éducation sexuelle d'un couple. Au même moment, trois dangereux fugitifs lui demandent l'autorisation d'atterrir sur sa station dirigée par le Dr Daniel. Ce dernier ayant élaboré en catimini un humanoïde féminin, il prévoit insidieusement de supprimer Max au profit de sa nouvelle création. Mais l'arrivée brutale de ces fuyards va bouleverser notre duo quand ils vont s'apercevoir de la présence d'une femme parmi eux. Relativement passé inaperçu lors de sa discrète sortie en salles, Androïde constitue une série B bourrée de charme dans sa manière archaïque d'y narrer son intrigue à l'aide de moyens précaires où l'effet d'immersion demeure constamment payant. D'ailleurs, à l'époque, la célèbre revue Starfix vanta son potentiel qualitatif au sein de leur article estampillé "le choc du mois" ! Le budget dérisoire issue de l'écurie Corman peut évidemment prêter à sourire avec ses décors minimalistes particulièrement ringards quand bien même les trucages discrets mais parfois étonnants (la tête décapitée en vie fait franchement illusion !) parviennent pour autant à nous immerger dans le cadre fantaisiste de ce huis-clos stellaire. Mais l'autre réussite d'Androïde repose avant tout sur la présence prévenante de l'androïde Max que le jeune Don Keith Opper (Critters 1/2/3/4, City Limits, Ghost in the machine) endosse avec une sobre innocence face à son intérêt progressif aux valeurs de l'amour, de la tendresse et de la sexualité.
De par sa timide présence à l'humanisme naïf, cet acteur de seconde zone nous offre son meilleur rôle sous le profil d'un robot en éveil sentimental et sexuel car particulièrement sensible à la beauté corporelle de la femme. Fasciné par les jeux vidéos, la pop-music et le cinéma d'avant guerre (il imite certains illustres acteurs et se fascine pour Metropolis !), il est en émoi face à la rencontre d'une femme de chair et de sang car davantage conscient de ses capacités cérébrales à daigner sauvegarder sa nouvelle personnalité au grand dam de son maître dénué de clémence. L'intrusion fortuite de cette dernière l'incitera d'ailleurs à commettre, tel un homme gagné par la perfidie, l'illégalité la plus irréparable (exploser un vaisseau policier pour la préserver de la prison !) tout en s'opposant à son créateur délibéré à s'en débarrasser au profit d'un autre prototype de sexe féminin. En franc-tireur détournant les lois, Klaus Kinski incarne avec son charisme incorrigible un savant égocentrique dont la seule ambition est de procréer la vie artificielle afin d'y engendrer une race supérieure. Autour de leur confrontation houleuse et des stratégies d'évasion et meurtrières des terroristes (ils comptent au final se débarrasser des propriétaires après avoir profité de leur hospitalité), Androïde imprime une jolie efficacité sous l'impulsion d'une rythme sans faille et d'une (passionnante) caractérisation humaine en initiation amoureuse (les caresses et baisers que s'échangent tendrement Max et Maggie). Quand bien même Aaron Lipstadt achève de nous surprendre lors d'un final assez étonnant pour la destinée de nos héros, notamment si je me réfère à Spoiler ! l'identité frauduleuse d'un des protagonistes fin du Spoiler.
Réalisé avec savoir-faire et réelle efficacité dans l'art d'y conter modestement un récit d'anticipation où l'humanisme des personnages prime, Androïde oppose le conte romantique sous l'évolution altruiste d'un androïde plus vrai que nature que Don Keith Opper porte du poids de ses épaules. Y émane au final un adorable classique franc-tireur à revoir fissa auprès de sa thématique de l'instinct meurtrier inné en chacun de nous.
*Bruno
18.01.23. 5èx
19.12.16.
23.09.11. 238
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