mardi 1 septembre 2015

LA RAGE AU VENTRE

                                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site joblo.com

"Southpaw" de Antoine Fuqua. 2015. U.S.A. 2h03. Avec Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, Forest Whitaker, Oona Laurence, Curtis "50 Cent" Jackson, Skylan Brooks, Naomie Harris, Victor Ortiz, Beau Knapp.

Sortie salles France: 22 Juillet 2015. U.S: 24 Juillet 2015

FILMOGRAPHIE: Antoine Fuqua est un réalisateur américain, né le 19 Janvier 1966 à Pittsburgh (Etats-Unis).
1998: Un Tueur pour Cible. 2000: Piégé. 2001: Training Day. 2003: Les Larmes du Soleil. 2004: Le Roi Arthur. 2007: Shooter, tireur d'élite. 2010: L'Elite de Brooklyn. 2013: La Chute de la Maison Blanche. 2014: Equalizer. 2015: La Rage au Ventre.


Cinéaste éclectique dans sa diversité des genres ayant su alterner avec plus ou moins de savoir-faire l'aventure, le polar, la guerre et l'actionner bourrin, Antoine Fuqua renoue avec la qualité d'une de ses oeuvres les plus abouties (l'Elite de Brooklyn) afin de parfaire une nouvelle "success-story" initiée par la célèbre saga RockyLa Rage au Ventre cultivant avec pathos le cheminement de constance d'un ancien champion du monde délibéré à récupérer son prestigieux titre après avoir essuyer une sérieuse déroute. Ce pitch éculé du dépassement de soi que l'on connait par coeur, Antoine Fuqua le réexploite parmi l'efficacité d'une intensité dramatique (au plus près de la corde sensible) et la précarité humaine d'un ancien héros en quête de rédemption tendant à nous questionner sur le sens de l'injustice. Et le miracle de se (re)produire ! Car aussi prévisible que soit son initiation à la sagesse et à la volonté de vaincre, La Rage au Ventre parvient à nouveau avec l'alibi des bons sentiments à nous immerger dans la détresse de ce boxer subitement ébranlé par la perte de l'être cher.


Véritable descente aux enfers pour sa déliquescence humaine et le concours de circonstances aggravantes entraînant notamment la démission de sa fille, l'intrigue s'érige en tragédie de la déveine avant de renouer avec l'optimisme victorieux (ou tout du moins tenter de remonter sur le ring pour affronter l'ancien rival responsable de sa tragédie familiale). Pour l'amour et l'honneur familial, et justifier un sens à l'iniquité de sa cruelle destinée, Billy Hope va réapprendre à vivre afin de récupérer sa dignité par l'entremise d'un coach chevronné, et en escomptant récupérer la garde de sa fille. Par le biais de ce propos dramatique multipliant les situations lacrymales autour d'une discorde familiale (celle d'un père fustigé par sa propre fille), Antoine Fuqua met en appui les conséquences juridiques du deuil accidentel lorsqu'un paternel n'est plus apte à gérer son devoir pédagogique. Le poids incommensurable de cette affliction humaine, Antoine Fuqua l'illustre avec autant de pudeur et d'intensité que de réalisme pour les séquences intimes les plus bouleversantes, et ce en dépit d'une certaine complaisance à manipuler notre corde sensible. Malgré ce part-pris trivial impliqué dans la facilité, nous nous immergeons de plein fouet dans le désarroi de cette famille en berne parmi la stature charismatique d'une poignée de comédiens avenants. Que ce soit la présence viscérale de Jake Gyllenhaal (doublée d'une transformation physique saillante !) en boxeur noyé de chagrin, la composition acquise du vétéran Forrest Whitaker en mentor avisé, la fonction maternelle de Rachel McAdams en épouse consultante, et la sobriété infantile de Oona Laurence en fillette insurgée, La Rage au Ventre compte sur leur vigueur autoritaire pour nous entraîner dans un déluge d'émotions aussi fortes (les combats de boxe très réalistes et violents génèrent tension exponentielle autour d'une mécanique de suspense éprouvant !) que fragiles (toutes les séquences précitées avant les retrouvailles du pardon et l'issue de la rédemption).


Le Champion
Spectacle ardu d'émotions fortes érigées autour de la compétition symbolique de la boxe, La Rage au Ventre parvient avec l'efficacité de sa mise en scène à renouveler sa narration prévisible par le biais d'un contexte tragique rigoureux (préparez impérativement les mouchoirs pour son intensité dramatique en roue libre !) et le talent sentencieux de comédiens jouant autant sur les ressorts de pudeur que de révolte pour décrocher la sérénité. Si je compte sur l'instant euphorique de mon ressenti à chaud, je peux prétendre sans complexe le "Coup de Coeur" ! 

P.S: A déconseiller la vision de son Trailer avant la projo puisque dévoilant sans complexe le clou dramatique de l'intrigue !  

Bruno Matéï

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