vendredi 26 février 2016

TERREUR AVEUGLE

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

"Blind Terror/ See No Evil" de Richard Fleischer. 1971. Angleterre. 1h29. Avec Mia Farrow, Dorothy Alison, Robin Bailey, Diane Grayson, Brian Rawlinson, Norman Eshley.

Sortie salles France: 2 Septembre 1971

FILMOGRAPHIE: Richard Fleischer est un réalisateur américain né le 8 décembre 1916 à Brooklyn, et décédé le 25 Mars 2006 de causes naturelles.
1952: l'Enigme du Chicago Express, 1954: 20 000 lieues sous les mers, 1955: les Inconnus dans la ville, 1958: les Vikings, 1962: Barabbas, 1966: le Voyage Fantastique, 1967: l'Extravagant Dr Dolittle, 1968: l'Etrangleur de Boston, 1970: Tora, tora, tora, 1971: l'Etrangleur de Rillington Place, 1971: Terreur Aveugle, les Flics ne dorment pas la nuit, 1973: Soleil Vert, 1974: Mr Majestyk, Du sang dans la Poussière, 1975: Mandingo, 1979: Ashanti, 1983: Amityville 3D, 1984: Conan le destructeur, 1985: Kalidor, la légende du talisman, 1989: Call from Space.


Thriller d'angoisse méconnu et peu diffusé à la TV malgré la notoriété de son auteur, Terreur Aveugle me fut dévoilé pour la première fois au début des années 80 sur la chaîne belge RTBF1. Sorti ensuite en location VHS chez quelques rares commerçants, sa sortie Dvd éditée en Belgique me permit de le redécouvrir dans une condition qualitative eu égard de sa copie épurée. Dans la lignée du classique de Terence Young, Seule dans la nuit, Terreur Aveugle illustre avec vigueur l'épreuve de force d'une célibataire en cécité, harcelée par un psychopathe. Séjournant chez son oncle et sa tante dans une maison rurale afin de mieux gérer son handicap, Sarah retrouve également son ancien amant avec qui elle pratique l'équitation. De retour après une promenade à cheval, elle part se délasser dans sa chambre sans savoir que des cadavres sont éparpillés dans les pièces de la demeure. C'est le début d'une descente aux enfers que Sarah va endurer pour se confronter à une menace invisible. Suspense horrifique rondement mené par sa tension distillée au compte-goutte et ses rebondissements justifiés, Terreur Aveugle part d'une idée solide (la cécité d'une victime tentant de déjouer une menace meurtrière) pour diluer une angoisse oppressante. Après la mise en place scrupuleuse des personnages, nous témoignons d'abord de la vision morbide de cadavres ensanglantés sans que la victime ne s'aperçoive au premier coup d'un quelconque incident.


Ce sentiment anxiogène de l'observer dans sa posture négligente est rehaussé de l'apparence suspecte d'un criminel flegmatique. Richard Fleischer se privant aussi de nous montrer son visage pour un motif que nous ne connaîtrons que dans la dernière partie. Passé ce premier acte cultivant un suspense en crescendo, la tension va graviter lorsque Sarah finira par découvrir l'horrible carnage. Par le biais d'un chaîne en or que le tueur avait égaré dans la maison, l'intrigue se focalise ensuite sur l'improvisation de cache-cache entre lui et la victime. Le spectateur assistant fébrilement aux stratégies de survie de notre frêle survivante habitée par une paranoïa préjudiciable (cadrages obliques et alambiqués à l'appui). Par le principe du huis-clos, Fleischer exploite intelligemment les décors familiers auquel le duo s'est malencontreusement fourvoyé. Et cela juste avant d'utiliser quelques idées ingénieuses pour les délocaliser vers la campagne anglaise. Cette dernière partie toujours plus tendue et éprouvante s'avère encore plus cruelle pour la condition molestée de la victime multipliant les risques, poursuites et tentatives d'évasion dans une cécité dénuée de repères. Alors que la conclusion semble toucher à son terme, Fleischer pousse un peu plus le vice lorsque Sarah est sur le point de trépasser sous notre impuissance. Une confrontation d'une rigueur émotionnelle éprouvante car privilégiant la caméra subjective afin de transcender une terreur asphyxiante.


Thriller remarquablement charpenté par l'efficacité de ses rebondissements, ses péripéties alertes et le brio de sa mise en scène, Terreur Aveugle honore le suspense horrifique autour du ressort psychologique. La densité humaine de Mia Farrow insufflant une émotion viscérale aussi désespérée que valeureuse par son statut d'handicapée en initiation de survie. A redécouvrir au plus vite ! 


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