vendredi 12 février 2016

Les Dents de la Mer, 2è Partie / Jaws 2

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Jeannot Szwarc. 1978. U.S.A. 1h56. Avec Roy Scheider, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Joseph Mascolo, Jeffrey Kramer, Ann Dusenberry, Mark Gruner, Collin Wilcox Paxton, Barry Coe, Susan French.

Sortie en salles aux USA: 16 Juin 1978

FILMOGRAPHIE: Jeannot Szwarc est un réalisateur français, né le 21 Novembre 1939 à Paris.
1973: Columbo: adorable mais dangereuse. 1975: Les Insectes de Feu. 1978: Les Dents de la Mer 2.
1980: Quelque part dans le temps. 1983: Enigma. 1984: Supergirl. 1985: Santa Claus. 1987: Grand Larceny. 1988: Honor Bound. 1990: Passez une bonne nuit. 1991: La Montagne de Diamants. 1994: La Vengeance d'une blonde. 1996: Hercule et Sherlock. 1997: Les Soeurs Soleil.


Trois ans après le chef-d'oeuvre matriciel Les Dents de la Mer, c'est au réalisateur français Jeannot Szwarc qu'incombe la gageure d'y façonner une séquelle au succès planétaire de Steven Spielberg. Spectacle ludique conçu sur une violence belliqueuse, le cinéaste mise donc avant tout sur le spectacle d'une terreur à bout de souffle afin de secouer le spectateur embarqué dans un survival davantage affolant. 

Synopsis: Quelques années après les horribles évènements survenus à la station balnéaire d'Amity, le cauchemar reprend lorsque deux plongeurs disparaissent dans l'océan. C'est ensuite une skieuse nautique et la conductrice d'un hors bord d'y faire les frais de la nouvelle attaque. Alors qu'un appareil photo et un yacht sont retrouvés à l'entrée du port, le shérif Brody sème la panique sur la plage, croyant percevoir l'animal à proximité des baigneurs. 

Dès le prologue, Jeannot Szwarc prend le parti de nous dévoiler l'apparence hostile du squale fonçant droit vers deux plongeurs partis explorer l'épave de l'Orca. Là où Spielberg entretenait l'expectative visuelle du requin 45 mns durant, cette suite nous le dévoile furtivement afin d'y privilégier un rythme autrement plus vif et haletant comme le démontre notamment la seconde provocation coûtant la vie à deux skieurs nautiques passées 20 minutes de métrage. Une estocade d'une violence doublement fulgurante quant au sort réservé à la conductrice du hors bord.


Hormis le peu d'indices laissés sur les scènes de crime, le shérif Brody suspecte rapidement qu'un nouveau requin est à l'origine des méfaits. C'est sur la plage d'Amity que notre héros traumatisé par son ancienne confrontation se laisse à nouveau gagner par sa paranoïa en semant la panique auprès des baigneurs. Une scène assez ironique auprès de sa situation éculée car aujourd'hui fondée sur le simulacre, de par le comportement erratique de Brody persuadé qu'un requin est sur le point de parfaire un nouveau carnage. La seconde partie beaucoup plus rythmée et proprement terrifiante s'attelle ensuite aux vicissitudes d'une poignée d'adolescents insouciants partis faire de la voile avec les fils de Brody, quand bien même le requin ne cessera de les narguer. Ainsi, avec une grande efficacité, Jeannot Swarc multiplie les affrontements dantesques entre survivants et l'animal au profit d'une intensité dramatique sans répit. Les adolescents tentant désespérément d'y protéger leurs compagnes en émoi et en catatonie face à l'hypocrisie du requin redoublant ses stratégies meurtrières. Le réalisateur jouant notamment avec sagacité sur l'apparition furtive de son imposant aileron afin de susciter au spectateur un sentiment anxiogène génialement palpable. Sardonique, Jeannot Swarc n'hésite pas non plus à nous concocter des séquences horrifiques assez cruelles (deux ados y trinquent), voires parfois même disproportionnées. A l'instar de cette séquence insensée lorsque le requin agrippera de sa mâchoire la membrane d'un aéronef pour entraîner le pilote au fond de l'océan. Un moment débridé d'un réalisme pour autant saisissant. D'ailleurs, face au charisme incroyablement délétère du requin, les effets spéciaux artisanaux s'avèrent parfaitement crédibles afin de l'authentifier sans lésiner parfois sur la pyrotechnie comme le soulignent la scène de l'hélico susnommée ainsi que son dénouement électrisant.


Solidement réalisé et charpenté afin d'y transcender une seconde partie beaucoup plus haletante, violente, implacable et surtout épeurante, Les Dents de la Mer, 2è partie constitue une suite idoine de par son concentré de terreur pure et d'action communément échevelées. Hormis la psychologie sciemment stérile des protagonistes juvéniles (même si on a vu bien pire ailleurs), l'intrigue annexe impartie au contexte de survie y insuffle un suspense vigoureux avec une émotion d'autant plus cruelle. Enfin, l'icone monstrueuse, plus teigneuse et meurtrière que jamais, ainsi que la nouvelle participation du vétéran Roy Scheider renforcent évidemment la dimension homérique de ce slasher aquatique autrement plus farouche et carnassier qu'en 75. Indispensable donc si bien qu'il n'a point à rougir de son modèle puisqu'à mes yeux cette séquelle fait autrement grimper le trouillomètre avec beaucoup plus de conviction et d'audace, sans compter sa solide maîtrise technique (notamment au niveau du montage). 

P.S: le 4K, fastueux, fait office de prototype formel (plus encore que le 1er opus).

*Bruno
26.07.24. 4èx. Vostfr. 4K

La Chronique des Dents de la mer: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/08/les-dents-de-la-mer-jaws.html

12.02.16.
14.09.11. (221 v)

5èx

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