mardi 7 février 2017

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND. Oscar du meilleur scénario original, Charlie Kaufman et Michel Gondry

                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Michel Gondry. 2004. U.S.A. 1h48. Avec Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Mark Ruffalo, Elijah Wood, Tom Wilkinson

Sortie salles France: 6 Octobre 2004. U.S: 19 Mars 2004

FILMOGRAPHIEMichel Gondry est un réalisateur français, né le 8 mai 1963 à Versailles (Yvelines). 2001 : Human Nature. 2004 : Eternal Sunshine of the Spotless Mind. 2006 : La Science des rêves. 2006 : Dave Chappelle's Block Party. 2007 : Soyez sympas, rembobinez. 2010 : L'Épine dans le cœur. 2011 : The Green Hornet. 2012 : The We and the I. 2013 : L'Écume des jours. 2014 : Conversation animée avec Noam Chomsky. 2015 : Microbe et Gasoil.


Une part en moi me dit que j'ai connu cette vie sentimentale. Entre bonheur, mort et renaissance. 

Second film américain du français Michel Gondry, Eternal sunshine of the spootless Mind est une bouleversante étude de moeurs sur la complexité de l'amour et l'intensité cognitive, sur le refoulement des sentiments et l'égoïsme commun qu'un couple en étreinte va endurer dans leurs caractères bien distincts. A travers un procédé scientifique improbable (supprimer nos propres souvenirs d'un amant que l'on a autrefois chéri afin de s'épargner toute souffrance morale), Michel Gondry ausculte avec une imagination débridée les mécanismes de la passion et de l'angoisse de souffrir si on se laisse gagner par le pessimisme, l'incommunicabilité et la routine du quotidien bâtie sur la médiocrité. C'est par le procédé d'effacement des souvenirs du cerveau de Joel que le couple finira par prendre conscience de leur rapport orgueilleux car rongés par la désillusion de n'avoir su préserver leurs sentiments communs. Joel revivant chaque souvenir avec autant de souffrance que d'exaltation tout en s'exprimant à sa propre conscience afin de s'interroger sur les facteurs de son échec amoureux. Mais finalement délibéré à préserver ses plus beaux souvenirs, ce dernier s'efforce en dernier ressort à prémunir les moments de joie les plus radieux afin de graver en mémoire la personnalité extravagante de sa dulcinée habitée par le désir.


L'intolérance de la différence qu'on se résigne à ne plus accepter, c'est ce que subissent Joel et Clémentine dans leur amertume anxiogène et leur manque de confiance à consolider leur amour commun s'évaporant un peu plus chaque jour. En les plaçant notamment face à eux mêmes pour leurs erreurs d'appréciation et de jugement, pour leurs rancunes et leur susceptibilité de s'être laissés gagner par des conflits d'autorité puérils, Joel et Clémentine font face à leur responsabilité morale lors d'une mise en abyme. Mais l'amour fulgurant est intemporel, une rencontre abordée au coin d'une rue ne s'explique pas, elle se laisse guider par les vibrations émotionnelles comme nous le démontrent malicieusement Joel et Clémentine dans leur posture infantile (notamment en s'inventant de nouveaux souvenirs durant l'époque de leur enfance). Grâce à leur instinct sentimental, aucun lavage de cerveau, aucune machine à effacer les réminiscences ne pourront consumer les ressorts de la tendresse chez ses deux coeurs expansifs. La mise en scène de Gondry constamment inventive utilise l'image tel un album souvenirs aussi intenses que scintillants dans la scénographie baroque d'un onirisme candide, quand bien même deux êtres s'étaient rencontrés aux abords d'une plage pour tenter de se courtiser dans un troublant espace, entre joie et allégresse, colère et trahison, et avant de tenter de s'accorder une ultime chance pour une nouvelle acceptation d'eux mêmes ! Incandescents à l'écran dans leurs expressions mélancoliques et dépressives, dans l'exaltation de leurs sentiments et leur fougue de l'épanouissement, Jim Carrey et Kate Winslet immortalisent les amants infortunés avec une puissance émotionnelle d'une fragilité palpable. Parce qu'ils incarnent également le reflet de nous mêmes, à savoir les failles de chacun de nous pétri de névroses et de contradictions à s'affirmer dignement mais à douter des autres, ou pire, à se rejeter la faute dans son refus d'amour propre (la quête désespérée, quasi insurmontable de sonder une paix intérieure comme le clamera Clémentine !).


Que le sort de l'irréprochable vestale est heureux !
Le monde oubliant, par le monde oublié;
Éclat éternel de l'esprit immaculé !
Chaque prière exaucée, et chaque souhait décliné
De ce maesltrom d'émotions aussi lyriques que candides émanent l'un des plus beaux et singuliers poèmes sur l'amour passion et sa fragilité qui en émane, leçon d'apprentissage et de tolérance pour la fiabilité du couple contrarié par la peur d'échouer, le manque de confiance en soi, la hantise de la trahison et celle de redouter un deuil sentimental.   

A Stéphanie...

B-D. 3èx
07/02/2016
01/02/2010

Récompenses:
2005 : Oscar du meilleur scénario original pour Charlie Kaufman et Michel Gondry
2005 : BAFTA Awards :
Meilleur montage pour Valdís Óskarsdóttir
Meilleur scénario original pour Charlie Kaufman et Michel Gondry

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