mercredi 25 octobre 2017

TOOTSIE. Oscar de la Meilleure Actrice pour Jessica Lange.

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotions.com

de Sydney Pollack. 1982. U.S.A. 1h55. Avec Dustin Hoffman, Jessica Lange, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, Sydney Pollack.

Sortie salles France: 2 mars 1983. U.S: 17 Décembre 1982

FILMOGRAPHIE: Sydney Pollack est un acteur, réalisateur et producteur américain, né le 1er juillet 1934 à Lafayette, dans l'Indiana (États-Unis) et mort à Los Angeles le 26 mai 2008. 1965: The Slender Thread. 1966 : Propriété interdite. 1968 : Les Chasseurs de scalps. 1968 : Le Plongeon de Frank Perry, terminé par Pollack non crédité. 1969 : Un château en enfer. 1969 : On achève bien les chevaux. 1972 : Jeremiah Johnson. 1973 : Nos plus belles années. 1975 : Yakuza. 1975 : Les Trois Jours du condor. 1977 : Bobby Deerfield. 1979 : Le Cavalier électrique. 1981 : Absence de malice. 1982 : Tootsie. 1985 : Out of Africa. 1990 : Havana. 1993 : La Firme. 1995 : Sabrina. 1999 : L'Ombre d'un soupçon. 2005 : L'Interprète. 2005 : Esquisses de Frank Gehry.


Gros succès international des années 80 (en France il engrange 3 840 083 entrées) si bien qu'aujourd'hui il est répertorié comme un classique du genre, Tootsie est une comédie pétillante comme on n'en voit plus (ou alors si peu) de nos jours. Acteur au chômage débordant de talent et d'ambition, Michael Dorsey risque le tout pour le tout en se fondant dans le corps d'une sexagénaire prénommée Dorothy afin de mieux convaincre les producteurs d'un soap. Et le succès inespéré de se produire si bien que ce dernier, amoureux de sa partenaire à l'écran, essaie désespérément de s'extraire de la célébrité en osant dévoiler en dernier ressort son véritable visage ! Dirigé par l'éminent Sydney Pollack se refusant à vulgariser le thème du travestissement avec subtile émotion et parmi l'humilité de ses acteurs, Tootsie est justement l'occasion de mettre en valeur une pléiade de comédiens aux tempéraments sémillants, et ce jusqu'aux seconds-rôles. Tant auprès de Dabney Coleman en metteur en scène vaniteux, de Charles Durning en veuf subitement aimant de Dorothy, de Bill Murray en acolyte conciliant, de George Gaynes en acteur sclérosé gagné par la galanterie (car lui aussi épris de Dorothy !) que de l'explosive Teri Garr dans un rôle taillé sur mesure de maîtresse infortunée.


Outre l'intensité attachante de ces derniers issus de l'ancienne école, Tootsie décuple le pouvoir attractif de sa tendre fantaisie sous l'abattage de Dustin Hoffman partagé entre l'impudence de son personnage fictif, ses réels sentiments auprès de sa tendre partenaire hors écran et ses remords à oser duper son entourage dans celle d'une actrice autoritaire au tempérament autonome. A ses côtés, lui partageant sobrement la vedette du soap, la radieuse Jessica Lange (justement récompensée de l'oscar de la meilleure actrice dans un second-rôle) illumine l'écran dans sa fonction d'aimable confidente sitôt le tournage achevé car peu à peu enivrée par le magnétisme (masculin) de sa partenaire Dorothy. Débordante de charme et d'innocence, Jessica Lange insuffle une sensuelle affection, de par ses soupçons de sentiments véhiculés par son éventuelle homosexualité qu'elle se refuse à accepter. Sa délicate relation entamée avec Dorothy prouvant par cette occasion frauduleuse que l'amour ne se commande pas lorsque les sentiments restent plus forts que la raison quelque soit notre orientation sexuelle.


A travers ce jeu de cache-cache romantique compromis au vaudeville rocambolesque (les gags arborant une cocasserie toujours révérencieuse eu égard du tendre humanisme d'Hoffman), Tootsie traite des délicats problèmes du chômage, de la gestion de la starisation, de la quête identitaire, de l'affirmation de soi et de l'émancipation féminine avec une émotion subtilement poignante. Le divertissement efficacement structuré alternant mutuellement drôlerie, charme et romance parmi la motricité d'un scénario retors et celle d'un casting en roue libre. Un excellent anxiolytique aussi frais et pétillant qu'une coupe de champagne ! 

Eric Binford
3èx

Récompenses: Oscars 1983 : meilleure actrice dans un second rôle pour Jessica Lange
Golden Globes 1983 : meilleur film musical ou de comédie, meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour Dustin Hoffman, meilleure actrice dans un second rôle pour Jessica Lange
British Academy Film Awards 1984 : meilleur acteur pour Dustin Hoffman, meilleurs maquillages

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