mardi 8 mars 2016

Le Manoir de la Terreur / Le Notti del terrore/Burial Ground

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site bubblegeek.eklablog.com

d'Andrea Bianchi. 1981. Italie. 1h25. Avec Karin Well, Gianluigi Chirizi, Simone Mattioli, Antonella Antinori, Roberto Caporali, Claudio Zucchet, Renato Barbieri, Mariangela Giordano, Peter Bark.

Sortie U.S le 15 Octobre 1986. Italie: 9 Juillet 1981

FILMOGRAPHIEAndrea Bianchi est un réalisateur italien, né le 31 Mars 1925 à Rome.
1972: Diabolica Malicia. 1972: L'Île au trésor. 1974: Quelli che Contano. 1974: Basta con la guerra... facciamo l'amore. 1975: Nu pour l'assassin. 1976: La Moglie di mio padre. 1977: Cara dolce nipote. 1978: La moglie siciliana. 1979: Malabimba. 1981: Le Manoir de la Terreur. 1983: Altri desideri particolari. 1983: Morbosamente vostra. 1986: Dolce Pelle di Angela. 1987: Maniac Killer. 1987: l'Ange de la Mort. 1988: Incontri in case private. 1988: Racconti di donne. 1989: Massacre. 1989: Io Gilda. 1990: Qualcosa in più. 1990: Gioco di seduzione. 1991: Bambola di carne. 1993: Formula 3 - 1 ragazzi dell'autodromo.


Joli succès en Vhs dans les années 80 sous l'effigie de Fantastic VideoLe Manoir de la Terreur s'est taillé au fil des décennies une réputation culte auprès des aficionados du nanar transalpin. Réalisée en quatre semaine avec des interprètes néophytes (si on excepte la présence de Mariangela Giordano), cette bisserie typiquement latine se démarque de la tradition du mythe grâce au cadre singulier du manoir et à l'apparence risible des revenants maculés de terre cuite sur leur trogne. Inspiré de l'Enfer des Zombies  réalisé un an au préalable, et plus précisément de la saga des Templiers d'Ossorio, le film d'Andrea Bianchi se veut ouvertement gore dans la tradition putassière du patrimoine italien. Soupçon de polissonnerie en sus, à l'instar d'une séquence plutôt scabreuse restée dans les mémoires (mais j'y reviendrai plus tard...). 

Le PitchSéjournant dans un manoir le temps d'un week-end, deux couples, une mère et son fils sont assiégés par une horde de zombies. Malgré leur inexpérience (c'est peu de le dire), ils vont devoir redoubler de vigilance et bravoure à repousser l'antagoniste exhumé d'une crypte. 

Cette intrigue triviale dénuée de surprises est fort louablement transcendée du rythme échevelé d'agressions carnivores que nos zombies parcheminés n'auront de cesse de surenchérir, notamment parmi l'appui d'outils de jardinage confondus en armes blanches (ils s'empareront même d'un bélier pour défoncer la porte d'entrée).


Et à ce niveau débridé, les péripéties instaurées de prime abord dans le cadre verdoyant du jardin débordent de générosité à décupler les affronts entre zombies et survivants, si bien que ces derniers finiront par se barricader dans l'enceinte du manoir dès la nuit tombée. Grâce à la vigueur de ces affrontements récurrents et à la présence mortifère des macchabées emmitouflés de soutanes, Andrea Bianchi parvient à nous immerger dans l'action, notamment parmi l'accompagnement musical d'un score tantôt dissonant, tantôt onirique (on peut même prêter allusion aux sonorités lyriques d'un Popol Vuh). Parmi ces meurtres sauvages traficotés de manière artisanale et avec une indécence lubrique (la relation incestueuse entre le fils et sa génitrice suivi du matricide), Le Manoir... s'efforce également de rendre attrayante la scénographie gothique du mausolée par le biais d'une jolie photographie contrastant avec le gore criard. Et si la maladresse de la réalisation oscillant les zooms grossiers et l'approximation du montage renforcent le côté fauché de l'entreprise, le Manoir de la Terreur perdure sa réjouissance parmi l'exubérance d'un jeu d'acteurs inexpressifs surjouant les victimes effarées ! Or, en dépit de ces têtes d'affiche négligeables, Mariangela giordano s'avère un peu plus convaincante en mère effarouchée quand bien même l'étrange acteur de petite taille Peter Bark parvient gentiment à faire fi de son inexpérience grâce à son regard révulsé et son faciès émacié. Son apparence blême demeurant aussi inquiétante que sa morphologie prématurée (il est en fait âgé de 25 ans au moment du tournage alors qu'il présume en avoir 12 pour mieux se confondre dans la peau du rejeton déviant).


La Nuit de la Mort.
Avec son ambiance gothique ombrageuse, sa partition lancinante, son interprétation bovine, le look décati des zombies et ses scènes gores parfois insensées (sein arraché à pleines dents, tête décapitée à la faux, gorge arrachée, sans oublier les traditionnels actes de cannibalisme auscultés en gros plans !), le Manoir de la Terreur se décline en perpétuel plaisir innocent. Tout du moins pour les inconditionnels de Ciné-Bis de la grande époque, il est aujourd'hui encore plus dynamique et fantaisiste pour son rythme alerte et la verve maladroite des seconds couteaux. Ainsi, à son ambiance débridée allouée au contexte de survie spécialement gothique, Andrea Bianchi y exploite une série Z beaucoup plus stimulante, immersive, dinguo et ludique que les derniers zombie movies mainstream. 

*Bruno
08.03.16. 4èx
13.07.12. (204 v)

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