lundi 21 mars 2016

BEETLEJUICE. Oscar du Meilleur Maquillage, 1989.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site legrandaction.com

de Tim Burton. 1988. U.S.A. 1h32. Avec Alec Baldwin, Geena Davis, Michael Keaton, Winona Ryder, Jeffrey Jones, Catherine O'Hara, Glenn Shadix

Sortie salles France: 14 décembre 1988. U.S: 30 Mars 1988

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie. 1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine's Home for Peculiar Children. 2019: Dumbo. 2024 : Beetlejuice Beetlejuice. 2026 : Attack of the 50 Foot Woman. 


Comédie horrifique débridée animée par l'insolence de Michael Keaton dans sa fonction expansive d'exorciste de l'au-delà, Beetlejuice emprunte le thème de la hantise avec une imagination cartoonesque en roue libre. Fraîchement décédé, un couple tente vainement d'effrayer les nouveaux occupants de leur ancienne demeure. Grâce au manuel des jeunes décédés, ils décident d'invoquer l'aide d'un exorciste, Beetlejuice ! Pour son second long-métrage, Tim Burton perdure dans la comédie loufoque en abordant les thèmes du deuil, de la hantise et de l'existence après la mort. Un argument horrifique académique que le cinéaste renouvelle fort brillamment de par son énergie aussi communicative que créatrice, son sens de flamboyance visuelle, sa cadence musicale, la galerie bigarrée de ses revenants et le ressort de gags macabres sciemment bonnards et pétulants.


En l'occurrence, si les fantômes tentent d'effrayer ses occupants pour retrouver l'harmonie de leur tranquillité, ces derniers finissent par se familiariser à leurs pitreries impromptues tant nos spectres farceurs redoublent d'outrance dans leurs stratégies exubérantes. Ainsi, sous le pilier d'une mécanique du rire bien rodée, Beetlejuice parvient notamment à y cristalliser un univers macabro-féerique par l'entremise d'une dimension parallèle invoquée à l'au-delà. Le couple de fantômes ne cessant de voguer d'un univers à l'autre pour mieux gérer leur nouvelle condition immortelle et avant d'invoquer l'aide de l'exorciste Beetlejuice. Parmi la galerie festive des protagonistes qu'endossent fougueusement le couple de fantômes, la famille Deetz et leurs invités, Tim Burton prend soin d'y dessiner avec beaucoup de tendresse le portrait fragile d'une ado rebelle en quête identitaire suivie de 2 fantômes en quête de repos. C'est d'ailleurs grâce à sa solitude et à son idéologie morbide qu'elle parvient à déceler les apparitions fantomatiques pour y entretenir facilement une complicité amicale afin de s'extraire de sa dépression. Enfin, pour pimenter l'intrigue fertile en situations irrésistiblement grotesques (la séquence musicale du repas reste le moment le plus déjanté), Beetlejuice impose notamment sa personnalité sous l'impulsion survitaminée de Michael Keaton. Ce dernier s'en donnant à coeur joie à adopter la défroque insalubre d'un trublion d'outre-tombe aussi perfide et impudent que pervers et (génialement) mal élevé.


Par le biais d'un pitch sommaire que l'on connait par coeur, Tim Burton l'exploite fort efficacement sous alibi parodique afin de renouveler un Fantastique baroque vu nulle part ailleurs. Si ces péripéties en pagaille instaurée dans le huis-clos domestique tirent parti de leur insolence auprès de l'inventivité des provocations horrifiques, la posture décalée des comédiens exacerbe l'esprit décomplexé de ce divertissement sans prétention. Exutoire à la hantise de la mort illustré de façon enchanteresse, Beetlejuice ne cesse d'y vouer son amour pour la cause naturelle de la mort dans un esprit désinhibé infiniment libérateur au point de s'affranchir de ses angoisses existentielles les plus répréhensibles.

Dédicace à Pauline Quinterne

*Bruno
15.09.2024. 4èx. 4K Vostfr

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