lundi 14 mars 2016

KRAMPUS

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmosphere.com

de Michael Dougherty. 2015. U.S.A. 1h38. Avec Adam Scott, Toni Collette, David Koechner, Allison Tolman, Conchata Ferrell, Emjay Anthony.

Sortie salles France: 4 mai 2016. US: 4 décembre 2015

FILMOGRAPHIE: Michael Dougherty est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur et producteur américain, né en Octobre 1974 à Columbus. 1998: Refrigerator Art. 1998: Deadtime Stories. 2008: Trick'r Treat. 2010: Calling all Robots. 2015: Krampus.


Déjà responsable du réjouissant Trick or Treat, Michael Dougherti confirme tout le bien que l'on pensait de lui avec Krampus. Un conte de noël gouailleur dans la lignée de Gremlins et de l'esprit généreux de Joe Dante à honorer le genre. Durant la réunion de famille d'un réveillon de Noël, le jeune Max ne supporte plus l'ambiance électrique de leurs discordes. Tandis qu'une menace semble se propager à l'extérieur de la maison, tous les invités se préparent à recevoir son éventuel intrusion. A travers un cheminement narratif éculé (stratégies d'attaques et de défense contre une menace grandissante), Michael Dougherti parvient à renouveler les codes du film de monstres grâce au charisme de leur morphologie, l'implication spontanée des comédiens, l'habile gestion de l'expectative et un sous-texte social fustigeant le consumérisme.


Les conséquences horrifiques de cette nuit tumultueuse émanant de l'incivisme des enfants autant que celui des adultes rendus capricieux par leur confort matériel. Sans jamais ridiculiser la coutume de Noël puisque pleine de tendresse pour sa noble tradition, le réalisateur en profite donc pour nous rappeler à quel point notre société de consommation nous a tous réduits à des êtres insolents férus d'égoïsme à occulter dignement la naissance de Jésus. La plupart des adultes se comportant ici comme des bambins dénués de tous repères moraux. Jouant également sur l'attente quant à l'apparence ostensible de la grande menace, Michael Dougherti cultive la curiosité par une notion latente de suspense jusqu'à ce que des seconds-rôles diablotins ne viennent bouleverser la donne lors d'une 2è partie échevelée. Pleins d'inventivité et d'insolence, les pugilats entre créatures et victimes laissent libre court à un esprit cartoonesque sous l'impulsion de l'humour noir et d'une ambiance survoltée offrant un joli pied de nez à la sagesse de Noël. Le soin apporté aux décors oniriques et à sa photo bigarrée confirmant également la volonté du cinéaste d'y soigner son cadre traditionnellement chaleureux.


Sans révolutionner le genre et sans autre ambition que de distraire intelligemment le spectateur par le biais d'une pétulante épreuve de survie, Michael Dougherti continue de surprendre et de prouver son amour, sa générosité et son brio à honorer le genre comme le fit autrefois l'illustre Joe Dante. Efficacement mené et emballé et regorgeant de situations débridées ne laissant aucun bénéfice aux personnages (à l'instar de la causticité de l'épilogue), Krampus constitue une sympathique farce macabre au travers d'une diatribe sur notre matérialisme infantile.  

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