jeudi 7 septembre 2023

L'île aux Pirates / Cutthroat Island

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Renny Harlin. 1995. France/U.S.A./Allemagne/Italie. 2h04. Avec Geena Davis, Matthew Modine, Frank Langella, Maury Chaykin, Patrick Malahide, Stan Shaw, Rex Linn, Paul Dillon.

Sortie salles France: 14 Février 1996. U.S: 22 Décembre 1995

FILMOGRAPHIE: Renny Harlin est un réalisateur et producteur américain d'origine finlandaise, né le 15 Mars 1959 à Riihimäki (Finlande). 1986: Born American. 1988: Prison. 1988: Le Cauchemar de Freddy. 1990: 58 Minutes pour vivre. 1990: The Adventures of Ford Fairlane. 1993: Cliffhanger. 1995: L'île aux Pirates. 1996: Au revoir à jamais. 1999: Peur Bleue. 2001: Driven. 2004: Profession Profiler. 2004: L'Exorciste, au commencement. 2006: Le Pacte du Sang. 2008: Cleaner. 2009: 12 Rounds. 2011: Etat de Guerre. 2013: Dvatlov Pass Incident. 2014: La Légende d'Hercule.2015 : La Filature. 2018 : Legend of the Ancient Sword 2019 : Funeral Killers. 2021 : Braquage en or. 2021 : Class Reunion 3. Prévu pour 2023 : The Bricklayer et The Strangers. Prochainement : The Refuge.

Plus grand four commercial de tous les temps (98 000 000 vs 10 000 000 dollars de recette), l'île aux Pirates est ce que l'on peut considérer un projet maudit tant le film cumula les vicissitudes au fil de son tournage houleux auquel plusieurs comédiens se désistèrent in extremis (Michael Douglas en tête de peloton) ou refusèrent d'y participer (la liste est longue à l'instar de Tom Cruise, Keanu Reeves, Russell Crowe). Sans compter les dépassements budgétaires qui couta la faillite de la société Carolco Pictures. Or, déployant une générosité aussi habile que philanthrope, Renny Harlin accomplit avec l'île aux Pirates du grand spectacle familial comme on en voit trop peu de nos jours. Une sorte de "néo Dernière Séance" rajeunie par la modernité d'effets-spéciaux artisanaux optimaux puisque aussi bluffants que décapants. Tant et si bien qu'à mes yeux, il demeure supérieur à la saga Pirates des Caraïbes de par son rythme fertile beaucoup mieux géré, son absence de prétention, son action débridée en roue libre aussi époustouflante encore de nos jours (avec d'insensées séquences d'explosion !), ses attachants acteurs aux trognes de seconde zone semblables à du ciné Bis fastueux, qui plus est bondissant au sein de décors naturels aussi éblouissants que la taille outre-mesure de leurs navires grandeur nature. 

Et ce avec comme parti-pris couillu d'imposer en tête d'affiche héroïque la propre femme du réalisateur, Geena Davis étonnamment à l'aise car si impliquée en pirate intrépide en ascension starisée depuis les succès de Thelma et Louise, la Mouche  et Beetlejuice. Et si l'intrigue reste effectivement simpliste, discutable et prévisible lors de ces rivalités éculées en quête de trésor, il ne faut toutefois pas omettre qu'Harlin a humblement décidé de rendre hommage aux films de pirates des années 50 en tablant avant tout sur la bonhomie fringante des personnages cumulant les actions pyrotechniques sans jamais nous lasser de leurs improbables bravoures. Car l'action a beau parfois paraître outrée, bordélique (pour autant toujours fluide !) et certains acteurs cabotiner (principalement Frank Langella, surtout vers le règlement de compte final au coeur des 2 bateaux) on croit à ce que l'on voit avec nos yeux de bambin jouasse. Harlin abusant notamment constamment d'effets de ralentis afin de mieux apprécier l'aventure incessamment épique, bonnard, amiteuse, frétillante. 

Série B de luxe débordante de sympathie, de générosité, de clins d'oeil amusés et de complicité badine auprès d'un spectateur enchanté par ses réminiscences infantiles, l'île aux Pirates est un bijou du genre incompris même si aujourd'hui certains initiés lui vouent un véritable culte avec tendresse indéfectible. En tout état de cause, à reconsidérer urgemment et à redécouvrir dans une exceptionnelle qualité 4K entièrement remasterisée. 

*Bruno
2èx

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