mercredi 6 septembre 2023

She's so lovely. Prix d'interprétation masculine pour Sean Penn, Cannes 1997

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site intemporel.com

de Nick Cassavetes. 1997. U.S.A. 1h36. Avec Sean Penn, Robin Wright, John Travolta, Harry Dean Stanton, James Gandolfini, Susan Traylor, Debi Mazar.

Sortie salles France: 20 Août 1997

FILMOGRAPHIENick Cassavetes né le 21 mai 1959 à New York est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain.1996 : Décroche les étoiles (Unhook the Stars). 1997 : She's So Lovely. 2002 : John Q. 2004 : N'oublie jamais (The Notebook). 2006 : Alpha Dog. 2009 : Ma vie pour la tienne. 2012 : Yellow. 2014 : Triple alliance (The Other Woman). 2023: God Is A Bullet. 

L'amour fou d'écorchés vifs inséparables sous l'oeil à la fois studieux et perfectible de Nick Cassavetes.

Romcom singulière dynamitant les codes du genre de par les actions impromptues et la posture indulgente, lunaire, borderline, psychotique des personnages emportés par l'ivresse d'un amour tempétueux (euphémisme !), She's so lovely transpire l'amour du cinéma sous la houlette de Nick Cassavetes se prêtant une seconde fois au 7è art, entre maniérisme, sincérité puis ambition payante dans la finalité. Car si on peut parfois un tantinet déplorer le cabotinage de l'excellente Robin Wright en bad girl paumée accompagnée d'un Sean Penn aussi juste que parfois outré dans celui de l'amant ingérable, la seconde partie de cette furieuse romance bipolaire (là encore euphémisme) gagne en densité et intensité dramatique lors des retrouvailles inespérées à la vibrante émotion. Et ce sans émotion programmée si bien que les larmes coulent naturellement au fil des expressivités dépouillées de nos protagonistes d'une fragilité à fleur de peau. Avec, cerise sur la gâteau, l'intervention infaillible de John Travolta en noble époux bafoué par la félonie. 

Celui-ci demeurant d'une justesse imparable à travers ses émotions à la fois contenues et torturées puis expansives eu égard de la tournure fébrile de ce trio conjugal se déchirant corps et âme l'amour d'une femme de nouveau en perdition morale. Mais outre le plaisir de retrouver dans ce même métrage ces illustres acteurs de l'ancienne école entourés d'autres seconds-rôles aussi attachants qu'épatants (Dolly, l'une des filles matures d'Eddie dont j'ignore le patronyme, Harry Dean Stanton en faire-valoir bienveillant, James Gandolfini en voisin de palier ordurier, Burt Young et Talia Shire en frère et soeurs comme extirpés de Rocky ! Et enfin Gena Rowlands en dirigeante psychiatrique - clin d'oeil ironique à Une Femme sous Influence -), on est d'autant plus surpris du côté décalé, pittoresque des situations débridées que Nick Cassavetes s'amuse à inclure au travers de sa narration borderline souvent imprévisible. Si bien que She's so lovely parvient fort efficacement; non sans une certaine habileté mêlée de petites maladresses, à amuser et à  attendrir parmi la gravité d'une folle histoire d'amour finissant par nous bouleverser par son parti-pris moral irréversible. 


Quand on aime, on aime toujours trop.
Tout cela convergeant à une étrange comédie romantique imprégnée de drôlerie, de violence, de tendresse et de tristesse sous le pilier d'une narration éclatée davantage convaincante lors de sa seconde partie autrement plus mature, maîtrisée mais aussi folingue. A revoir donc car cette pépite maudite vouant une réelle affectation pour les marginaux à la dérive ne méritait nullement de sombrer dans l'oubli en dépit de ses anicroches précitées. 

*Bruno
2èx

Récompenses

Prix d'interprétation masculine pour Sean Penn  

Grand prix de la commission supérieure technique pour Thierry Arbogast, lors du Festival de Cannes 1997.

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