Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdcity.dk
"Nattevagten" de Ole Bornedal. 1994. Danemark. 1h46. Avec Nikolaj Coster-Waldau, Sofie Gråbøl, Kim Bodnia, Lotte Andersen, Ulf Pilgaard.
Sortie salles Danemark: 25 Février 1994
FILMOGRAPHIE: Ole Bornedal est un réalisateur danois né le 26 mai 1959.1994 : Le Veilleur de nuit. 1997 : Le Veilleur de nuit (remake). 2003 : Dina. 2007 : The Substitute. 2009 : Deliver us from the evil. 2010 : Just Another Love Story. 2012 : Possédée.
Sorti directement en Dvd chez nous, Nightwatch est la première réalisation du danois Ole Bornedal. Sous le moule d'une modeste série B, ce thriller horrifique impressionna tant le public ricain qu'un remake (inutile) fut mis en chantier 3 ans plus tard par le cinéaste himself. D'une efficacité remarquable dans son cheminement narratif oppressant et dans l'étude caractérielle de personnages badins, Nightwatch nous fait pénétrer dans le huis-clos macabre d'une morgue supervisée par un veilleur de nuit. Au même moment, un mystérieux serial-killer adepte de la nécrophilie nargue l'étudiant Martin durant ses multiples rondes, quand bien même le comparse de ce dernier se mêle à la confusion dans le but risible de lui flanquer la frousse.
Exploitant le cadre réfrigérant d'une chambre froide, Ole Bornedal parvient avec savoir-faire à distiller une montée latente de l'angoisse lorsque Martin redoute d'y pénétrer depuis l'alarme de sa minuterie. A travers diverses séquences d'apprentissage avec sa peur et sa paranoïa, la dérision macabre est de rigueur depuis que celui-ci et son acolyte Jens se sont également lancés dans une compétition puérile dont la motivation est d'y braver l'interdit. A travers leur délire trivial (comme celui d'inviter au restaurant une prostituée afin de courtiser Martin), le réalisateur prend soin de nous familiariser avec ses deux énergumènes immatures se provoquant mutuellement pour l'enjeu d'une concurrence. Quand bien même les profils impartis à leurs petites amies ne manquent pas non plus de tempérament dans leur difficulté d'anticiper une vie conjugale. Au milieu de ces discordes de couple, un mystérieux tueur se mêle à leur crise afin de parfaire un nouveau stratagème meurtrier qui aura comme conséquence perfide de culpabiliser Martin. Grâce à ce script charpenté aussi savoureux qu'inquiétant, Nightwatch oscille suspense et horreur avec l'intensité d'une dramaturgie souvent sarcastique (notamment pour les réparties macabres exprimées chez certains seconds-rôles).
2 mariages et 1 enterrement
A travers une satire au vitriol sur l'immaturité, Ole Bornedal parvient lestement à structurer une farce macabre sous l'impulsion d'une initiation héroïque. Passionnant pour l'ossature de son suspense affûté et truffé de rebondissements comme le souligne l'identité du coupable, Nightwatch tire parti de son dynamisme dans l'évolution attachante de nos adultes instables (remarquablement campés par des comédiens épatants de fraîcheur et de naturel) et le réalisme des situations cauchemardesques qu'ils s'efforcent de déjouer individuellement avant la solidarité.
B-M.
03/12/2016. 3èx
27/04/2001
"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mardi 6 décembre 2016
samedi 3 décembre 2016
MASSACRES DANS LE TRAIN FANTOME
Photo empruntée sur Google, appartenant au site arte.tv
"The Funhouse" de Tobe Hooper. 1981. U.S.A. 1h39 (Uncut). Avec Elizabeth Berridge, Shawn Carson, Jeanne Austin, Jack McDermott, Cooper Huckabee.
Sortie salles France: 24 Juin 1981. U.S: 13 Mars 1981
FILMOGRAPHIE: Tobe Hooper est un réalisateur américain né le 25 Janvier 1943 à Austin (Texas)
1969: Eggshells, 1974: Massacre à la Tronçonneuse, 1977: Le Crocodile de la Mort, 1979: The Dark (non crédité), 1981: Massacre dans le Train Fantôme, 1982: Poltergeist, 1985: Lifeforce, 1986: l'Invasion vient de Mars, Massacre à la Tronçonneuse 2, 1990: Spontaneous Combustion, 1993: Night Terrors, 1995: The Manglers, 2000: Crocodile, 2004: Toolbox Murders, 2005: Mortuary, 2011: Roadmaster.
A peine remis du succès scandale de Massacre à la Tronçonneuse et du non moins poisseux Crocodile de la mort, Tobe Hooper rempile à nouveau avec l'horreur pour son troisième métrage, un slasher hybride au décorum original et au titre significatif: Massacre dans le Train fantôme. Outre son appellation française à but lucratif, c'est une manière tacite de rappeler que derrière la caméra se cache l'auteur du film d'horreur le plus célèbre et controversé des années 70. Alors qu'ils décident de passer frauduleusement une nuit à l'intérieur d'un train-fantôme, quatre étudiants vont être témoins d'un crime si bien qu'ils doivent sauver leur peau après avoir été dépisté par l'un des criminels. A partir d'une trame plus finaude que de coutume, Tobe Hooper exploite le slasher avec inventivité dans son lot de rebondissements auquel une tension dramatique va amplifier le malaise pour la destinée des adolescents. En l'occurrence, le tueur masqué s'avère intelligemment exploité puisqu'il n'est que l'instrument d'un maître-chanteur particulièrement influent, son propre paternel ! Ayant incidemment étranglé une foraine après un acte sexuel (une séquence suggestive pourtant glauque surtout si l'on soupçonne également qu'il s'agirait de sa propre mère !), le meurtrier, accoutré d'un masque de Frankenstein, va invoquer l'aide de ce dernier afin de se débarrasser du corps. Ayant été témoins de la scène, nos quatre intrus sont donc destinés à périr pour une raison justifiée, faute d'avoir eu la déveine d'être au mauvais moment au mauvais endroit. De surcroît, le tueur s'avère également une victime dans sa condition de freak déficient en quête d'affection (à l'instar de sa posture indulgente avec l'héroïne), asservi par l'autorité d'un père sans vergogne, principal instigateur des crimes à venir.
Esthétiquement flamboyant sous un format scope et dans un panel d'éclairages polychromes, le réalisateur imprime une grande importance à la scénographie foraine à travers ces manèges à sensations, spectacles de magie et show érotiques ! Sur ce point, la première demi-heure constitue une vraie déclaration d'amour à ce rassemblement forain lorsque les jeunes étudiants envisagent de s'y balader pour visiter stands et attractions entre une fumette de joint. Le ton sarcastique et bon enfant qui prédomine sa première partie (notamment son prologue binaire parodiant Halloween et Psychose) va vite déchanter quand nos protagonistes se retrouvent pris au piège dans l'enceinte du train fantôme. En jouant sur la figuration horrifico-théâtrale des monstres ricanants qui jalonnent le manège, Tobe Hooper insuffle un climat anxiogène en demi-teinte, car aussi attirant que déstabilisant. La manière abrupte et inopinée dont nos adolescents vont ensuite tomber sous les traquenards meurtriers (le train est truffé de chausse-trappes alors que deux tueurs s'insèrent dans l'action !) traduit notamment une volonté de se démarquer de la conformité. Notamment en détournant les clichés des personnages si bien que la blonde ne dévoile jamais ses seins alors que la brune, virginale, les exposera. Le film épouse d'ailleurs un climat quelque peu malsain au fil des situations de survie et entraîne un rythme toujours plus intense quand à la destinée cauchemardesque de l'unique survivante en état de marasme ! On songe d'ailleurs un instant au climat de folie qui imprégnait la pellicule de Massacre à la Tronçonneuse lorsque l'héroïne envahie de visions horrifiées semble sombrer dans la démence !
Captivant, angoissant, claustro, tendu et cauchemardesque, Massacre dans le Train Fantôme renouvelle le slasher en délocalisant l'action en interne d'un parc d'attractions, réceptacle de nos peurs enfantines ! Si la psychologie des personnages juvéniles aurait mérité un peu plus d'attention, ils n'en demeurent pas moins empathiques dans leurs motivations désespérées à rejoindre l'issue de secours ! Ce qui prouve l'attrait sombre des situations de survie que Tobe Hooper cultive avec une certaine tension dramatique. Illustration baroque de la destinée infortunée des Freaks sous l'impulsion d'une famille dysfonctionnelle (notamment du point de vue ambigu du frère cadet de l'héroïne car aussi badin que couard à la persécuter pour finalement l'ignorer de sa condition captive), ce conte sardonique aux allures de film de monstres (notamment ses clins d'oeil à la Universal !) dilue une atmosphère vénéneuse autour des exactions véreuses d'une filiation consanguine. Un bijou encore plus scintillant qu'à l'époque de sa sortie !
Bruno Dussart
25.01.14. 5èx (127)
vendredi 2 décembre 2016
Les Enfant de Salem
Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com
"A Return to Salem’s Lot" de Larry Cohen. 1987. U.S.A. 1h40. Avec Michael Moriarty, Samuel Fuller, Ricky Addison Reed, Andrew Duggan, Evelyn Keyes, Jill Gatsby.
Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Septembre 1987.
FILMOGRAPHIE: Larry Cohen est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 15 Juillet 1941. Il est le créateur de la célèbre série TV, Les Envahisseurs.
1972: Bone, 1973: Black Caesar, Hell Up in Harlem, 1974: Le Monstre est vivant, 1976: Meurtres sous contrôle, 1979: Les Monstres sont toujours vivants, 1982: Epouvante sur New-York, 1985: The Stuff, 1987: La Vengeance des Monstres, Les Enfants de Salem, 1990: l'Ambulance.
- Comme Producteur: Maniac Cop 1/2/3.
- Comme Scénariste: Cellular, Phone Game, 3 épisodes de Columbo.
Faisant suite aux Vampires de Salem, un télé-film fleuve réalisé par Tobe Hooper en 1979, Les Enfants de Salem constitue une série B horrifique particulièrement étrange si bien que Larry Cohen attache beaucoup de crédit à fignoler l'ambiance (faussement) rassurante d'une bourgade rurale dirigée par une lignée de vampires. Divertissement modeste uniquement conçu pour divertir le public du samedi soir, les Enfants de Salem envoûte sensiblement sous l'impulsion fantaisiste d'un trio de héros exubérants que rien ne prédisposait à la réunion ! En villégiature à Salem, un père divorcé et son fils instable décident d'emménager dans l'ancienne demeure d'une tante. Mais rapidement, le bourgmestre leur dévoile sa véritable identité ainsi que celle des citadins particulièrement accoutumés à s'abreuver du sang frais du bétail lorsque les victimes humaines manquent à l'appel. Sollicité à leur écrire une bible pour tenir lieu de leur grandeur, Joe Weber craint que son fils soit leur prochaine victime d'un mariage arrangé au moment même où un chasseur de Nazi fait irruption dans la contrée.
Bougrement attachant et inévitablement charmant, les Enfants de Salem est un film d'ambiance à l'ancienne pour sa peinture studieuse allouée aux us et coutumes d'une communauté séculaire de vampires (ils sont vieux de plus de 3 siècles et s'affublent d'un charisme gandin !) et de complices policiers co-existant dans un village reculé. Larry Cohen prenant soin de filmer sa nature solaire et ses plaines verdoyantes et de nous immerger dans leur quotidienneté face au témoignage de Joe et de son fils littéralement déboussolés d'une situation aussi improbable. Si le scénario aborde quelques idées comme l'entreprise singulière d'une bible et d'une nouvelle procréation hybride (l'enfantement de la jeune femme vampire Amanda par Joey), l'intérêt réside surtout dans les relations conflictuelles que Joe (Michael Moriarty, naturel de présence lambda en paternel malléable !) et son fils turbulent (Ricky Addison Reed, d'un charisme typiquement agaçant dans sa posture morveuse !) enchaînent sans réserve jusqu'à ce que l'arrivée d'un chasseur de nazi leur inculque sa discipline. L'inattendu Samuel Fuller se prêtant au jeu du grand-père héroïque (c'est lui qui incite le duo à l'affrontement des vampires !) avec une dérision irrésistible comme le souligne ses stratégies d'attaques et subterfuges de survie ! A ce titre, la seconde partie trépidante multiplie les péripéties horrifiques et l'humour badin à un rythme métronomique tant et si bien que l'on éprouve beaucoup de plaisir à la cohésion amicale de cette équipée improbable ! Mais aussi ludique et sympathique soit leur initiation épique, Les Enfants de Salem alterne le bon et le moins bon lorsque Larry Cohen s'entiche de maladresses (l'incohérence comportementale de certains personnages), de faux raccords et d'effets spéciaux cheap issus d'une série Z !
Entre le plaisir innocent et l'intégrité d'une série B un tantinet atmosphérique, les Enfants de Salem constitue une drôle de curiosité oubliée dans sa facture bisseuse d'horreur cartoonesque (on peut d'ailleurs prêter une allusion aux E.C Comics) et d'aventures fringantes que mènent fougueusement notre trio de comédiens décomplexés. A redécouvrir avec nostalgie sous l'impulsion de son superbe score entêtant.
"A Return to Salem’s Lot" de Larry Cohen. 1987. U.S.A. 1h40. Avec Michael Moriarty, Samuel Fuller, Ricky Addison Reed, Andrew Duggan, Evelyn Keyes, Jill Gatsby.
Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Septembre 1987.
FILMOGRAPHIE: Larry Cohen est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 15 Juillet 1941. Il est le créateur de la célèbre série TV, Les Envahisseurs.
1972: Bone, 1973: Black Caesar, Hell Up in Harlem, 1974: Le Monstre est vivant, 1976: Meurtres sous contrôle, 1979: Les Monstres sont toujours vivants, 1982: Epouvante sur New-York, 1985: The Stuff, 1987: La Vengeance des Monstres, Les Enfants de Salem, 1990: l'Ambulance.
- Comme Producteur: Maniac Cop 1/2/3.
- Comme Scénariste: Cellular, Phone Game, 3 épisodes de Columbo.
Faisant suite aux Vampires de Salem, un télé-film fleuve réalisé par Tobe Hooper en 1979, Les Enfants de Salem constitue une série B horrifique particulièrement étrange si bien que Larry Cohen attache beaucoup de crédit à fignoler l'ambiance (faussement) rassurante d'une bourgade rurale dirigée par une lignée de vampires. Divertissement modeste uniquement conçu pour divertir le public du samedi soir, les Enfants de Salem envoûte sensiblement sous l'impulsion fantaisiste d'un trio de héros exubérants que rien ne prédisposait à la réunion ! En villégiature à Salem, un père divorcé et son fils instable décident d'emménager dans l'ancienne demeure d'une tante. Mais rapidement, le bourgmestre leur dévoile sa véritable identité ainsi que celle des citadins particulièrement accoutumés à s'abreuver du sang frais du bétail lorsque les victimes humaines manquent à l'appel. Sollicité à leur écrire une bible pour tenir lieu de leur grandeur, Joe Weber craint que son fils soit leur prochaine victime d'un mariage arrangé au moment même où un chasseur de Nazi fait irruption dans la contrée.
Bougrement attachant et inévitablement charmant, les Enfants de Salem est un film d'ambiance à l'ancienne pour sa peinture studieuse allouée aux us et coutumes d'une communauté séculaire de vampires (ils sont vieux de plus de 3 siècles et s'affublent d'un charisme gandin !) et de complices policiers co-existant dans un village reculé. Larry Cohen prenant soin de filmer sa nature solaire et ses plaines verdoyantes et de nous immerger dans leur quotidienneté face au témoignage de Joe et de son fils littéralement déboussolés d'une situation aussi improbable. Si le scénario aborde quelques idées comme l'entreprise singulière d'une bible et d'une nouvelle procréation hybride (l'enfantement de la jeune femme vampire Amanda par Joey), l'intérêt réside surtout dans les relations conflictuelles que Joe (Michael Moriarty, naturel de présence lambda en paternel malléable !) et son fils turbulent (Ricky Addison Reed, d'un charisme typiquement agaçant dans sa posture morveuse !) enchaînent sans réserve jusqu'à ce que l'arrivée d'un chasseur de nazi leur inculque sa discipline. L'inattendu Samuel Fuller se prêtant au jeu du grand-père héroïque (c'est lui qui incite le duo à l'affrontement des vampires !) avec une dérision irrésistible comme le souligne ses stratégies d'attaques et subterfuges de survie ! A ce titre, la seconde partie trépidante multiplie les péripéties horrifiques et l'humour badin à un rythme métronomique tant et si bien que l'on éprouve beaucoup de plaisir à la cohésion amicale de cette équipée improbable ! Mais aussi ludique et sympathique soit leur initiation épique, Les Enfants de Salem alterne le bon et le moins bon lorsque Larry Cohen s'entiche de maladresses (l'incohérence comportementale de certains personnages), de faux raccords et d'effets spéciaux cheap issus d'une série Z !
Entre le plaisir innocent et l'intégrité d'une série B un tantinet atmosphérique, les Enfants de Salem constitue une drôle de curiosité oubliée dans sa facture bisseuse d'horreur cartoonesque (on peut d'ailleurs prêter une allusion aux E.C Comics) et d'aventures fringantes que mènent fougueusement notre trio de comédiens décomplexés. A redécouvrir avec nostalgie sous l'impulsion de son superbe score entêtant.
*Bruno
02.12.16.
07.06.11.
02.12.16.
07.06.11.
21.07.2024. 5èx
jeudi 1 décembre 2016
JIANG-HU. Grand Prix, Gerardmer 94
Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com
"The Bride with white hair" de Ronny Yu. 1993. Hong-Kong. 1h32. Avec Brigitte Lin. Leslie Cheung. Elaine LuiJi. Kit Ying Lam. Eddy Ko
Sorti en France en Dvd le 7 Février 2005. Corée du Sud: 25 September 1993
FILMOGRAPHIE: Ronny Yu Yan-tai (chinois: 于仁泰) est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur chinois né en 1950 à Hong Kong. 1979 : Cheung laap cheing ngoi. 1980 : La Justice d'un flic. 1981 : Xun cheng ma. 1981 : Jui gwai chat hung. 1984 : Ling qi po ren. 1985 : Si yan zi. 1986 : L'Héritier de la violence. 1988 : S.O.S. maison hantée. 1989 : Gwang tin lung foo wooi. 1991 : Qian wang 1991. 1992 : Wu Lin sheng dou shi. 1992 : Huo tou fu xing. 1993 : Bai fa mo nu zhuan II. 1993: Jiang-Hu. 1995 : Ye ban ge sheng. 1997 : Magic warriors. 1998 : La Fiancée de Chucky. 1999 : Chasing Dragon. 2001 : Le 51e État. 2003 : Freddy contre Jason. 2006 : Le maître d'armes. 2008 : Fear Itself (TV). 2013 : Saving General Yang.
Si Ronny Yu se fit surtout connaître auprès du public français avec La Fiancée de Chucky, le 51è Etat et Freddy contre Jason, il fut quelques années au préalable la révélation de Gérardmer si bien qu'ils lui attribuèrent leur fameux Grand Prix pour son splendide Jiang-Hu. Spectacle homérique plein de fureur et de magie noire, de sang et de larmes, Jiang-Hu s'inspire de la trame de Romero et Juliette pour mettre en relief l'histoire d'amour impossible entre une sorcière et un guerrier émérite. Compromis par la rivalité de leurs clans, Lien et Zhuo décident in fine de quitter leur famille pour s'exiler et vivre paisiblement leur liaison amoureuse. Mais le chef sorcier du clan de Lien aussi ivre d'amour pour elle va tout mettre en oeuvre pour détruire leur relation.
En combinant les genres du Wu xia pian (film de sabre), du fantastique, de l'horreur, de la romance et de la féerie, Jiang-Hu est une merveille formelle de chaque instant. Tant pour le soin esthétique de sa scénographie baroque (à l'instar des immenses sculptures de pierre implantées dans le palais de Zhuo) et de sa photo onirique (sa nature crépusculaire et sa rivière d'Eden !) que de ses affrontements belliqueux où les corps à corps aériens insufflent une vélocité vertigineuse ! Outre son action chorégraphique d'une vigueur étourdissante comme l'accentue notamment le dynamisme du montage, Jiang-Hu amorce surtout une magnifique histoire d'amour au fil de son odyssée guerrière auquel un combattant finit par se compromettre au choix cornélien après avoir chéri sa maîtresse farouche. En abordant les thèmes de la jalousie, de la traîtrise et surtout de la suspicion, Ronny Yu joue brillamment sur l'ambiguïté de leurs rapports amoureux après que des membres du clan de Zhuo furent retrouvés massacrés (par l'éventuelle dulcinée). Sous l'impulsion de leur discorde sentimentale en perdition vient se greffer l'impériosité machiavélique d'un autre amant adepte de magie noire. Un leader hybride redoutablement mesquin si bien qu'il se partage son corps avec sa cruelle soeur jumelle. D'un charisme diabolique dans leurs apparences exubérantes, ces derniers instaurent une aura horrifique irrésistiblement ensorcelante au fil de leurs exploits surnaturels ! Ronny Yu s'en donnant à coeur joie pour transfigurer des combats au sabre (disputés au sol et dans les airs) avec l'appui d'effets spéciaux insensés !
Fleur de sang
Poème féerique prônant les valeurs de l'amour, de la confiance et de l'espoir derrière l'absurdité d'un conflit guerrier avide d'autocratie, Jiang-Hu transcende les genres disparates évoqués plus haut sous une forme aussi baroque que débridée. Il en émane un spectacle épique d'une flamboyance lyrique quand bien même son intensité dramatique en berne nous laisse une note amère quant à l'éventuelle rédemption du couple infortuné.
B-M. 3èx
Récompenses: Prix du Meilleur film, Fantafestival 1994
Grand Prix à Gérardmer, 1994
mercredi 30 novembre 2016
BLOOD RAGE
Photo empruntée sur Google, appartenant au site stuffpoint.com
"Nightmare at Shadow Woods" de John Grissmer. 1983/87. U.S.A. 1h24. Avec Louise Lasser, Mark Soper, Marianne Kanter , Julie Gordon , Jayne Bentzen.
Inédit en salles en France et en vhs. U.S: Juin 1987
FILMOGRAPHIE: John Grissmer est un réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1955. 1977: False Face. 1987: Blood Rage.
Tourné en 1983 mais sorti 4 ans plus tard dans un cercle restreint de salles US alors qu'en France il resta inédit, notamment sous support Vhs et Dvd, Blood Rage fait parti du bas du panier des slashers des années 80 en dépit de son gore festif. Dans un drive-in, un couple se fait assassiner à la machette par un jeune adolescent. Afin de se déculpabiliser, ce dernier accuse son frère jumeau, Todd, particulièrement fragile et influençable. Après 10 ans d'internement en psychiatrie, celui-ci parvient à s'échapper pour se venger de son frère. Terry profite alors de cette aubaine pour accumuler les meurtres et continuer de lui faire porter le chapeau. Une intrigue bas de plafond dénuée d'une once tension et de suspense que John Grissmer (cinéaste méconnu si bien qu'il est signataire de 2 uniques métrages) filme avec une maladresse poussive, à l'instar de son casting bovin dénué d'expression. Outre sa galerie de pimbêches effarouchées surjouant sans complexe, la prestance ridicule du tueur jovial incarné par Mark Soper enfonce un peu plus le métrage vers les cimes du navet si bien que les situations grotesques s'accumulent sans modération, et ce jusqu'au final indigent d'une durée rébarbative de 20 mns lorsque le tueur se met à courser sa dernière victime atone. Seule point positif à épargner de ce naufrage, une série de bravoures gores confectionnées en latex que le maquilleur Ed French (Cauchemar à Daytona Beach / Exterminator 2) parvient à façonner avec un réalisme parfois percutant !
Un navet branquignol donc (pardon pour les fans s'ils me lisent mais ça n'engage que moi !) qui pourrait néanmoins contenter une frange de cinéphiles irréductibles.
"Nightmare at Shadow Woods" de John Grissmer. 1983/87. U.S.A. 1h24. Avec Louise Lasser, Mark Soper, Marianne Kanter , Julie Gordon , Jayne Bentzen.
Inédit en salles en France et en vhs. U.S: Juin 1987
FILMOGRAPHIE: John Grissmer est un réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1955. 1977: False Face. 1987: Blood Rage.
Tourné en 1983 mais sorti 4 ans plus tard dans un cercle restreint de salles US alors qu'en France il resta inédit, notamment sous support Vhs et Dvd, Blood Rage fait parti du bas du panier des slashers des années 80 en dépit de son gore festif. Dans un drive-in, un couple se fait assassiner à la machette par un jeune adolescent. Afin de se déculpabiliser, ce dernier accuse son frère jumeau, Todd, particulièrement fragile et influençable. Après 10 ans d'internement en psychiatrie, celui-ci parvient à s'échapper pour se venger de son frère. Terry profite alors de cette aubaine pour accumuler les meurtres et continuer de lui faire porter le chapeau. Une intrigue bas de plafond dénuée d'une once tension et de suspense que John Grissmer (cinéaste méconnu si bien qu'il est signataire de 2 uniques métrages) filme avec une maladresse poussive, à l'instar de son casting bovin dénué d'expression. Outre sa galerie de pimbêches effarouchées surjouant sans complexe, la prestance ridicule du tueur jovial incarné par Mark Soper enfonce un peu plus le métrage vers les cimes du navet si bien que les situations grotesques s'accumulent sans modération, et ce jusqu'au final indigent d'une durée rébarbative de 20 mns lorsque le tueur se met à courser sa dernière victime atone. Seule point positif à épargner de ce naufrage, une série de bravoures gores confectionnées en latex que le maquilleur Ed French (Cauchemar à Daytona Beach / Exterminator 2) parvient à façonner avec un réalisme parfois percutant !
Un navet branquignol donc (pardon pour les fans s'ils me lisent mais ça n'engage que moi !) qui pourrait néanmoins contenter une frange de cinéphiles irréductibles.
mardi 29 novembre 2016
THE MONSTER
Photo empruntée sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org
de Bryan Bertino. 2016. U.S.A. 1h31. Avec Zoe Kazan, Ella Ballentine, Scott Speedman
FILMOGRAPHIE: Bryan Bertino est un réalisateur américain né le 17 Octobre 1977 à Crowley, Texas, USA.
2016: The Monster. 2014 Mockingbird. 2008 The Strangers.
Malgré les bonnes intentions du réalisateur (renouer avec la suggestion d'une horreur adulte et privilégier la densité humaine de ses personnages reclus), The Monster est une série B ratée sombrant toujours un peu plus dans la léthargie. Faute à une réalisation trop maladroite pour imposer un suspense lattent en perte de vitesse et à la cohésion de survie redondante d'une mère et de sa fille brimées par la menace d'une créature de prime abord invisible (le réalisateur différant au maximum son apparition tant escomptée). Quand à l'éclatement de la cellule familiale surlignée au travers de multiples flash-back, le réalisateur se laisse un peu influencer par le pathos quant au profil avilissant d'une mère alcoolique en quête de rédemption. Spoil ! Le monstre étant au final la métaphore de son double maléfique que la fille en initiation héroïque parviendra à combattre après avoir pardonné à sa mère sa démission parentale. Fin du Spoil.
Calme plat
En dépit d'une photo crépusculaire soignée et du charisme parfois impressionnant de la créature lors d'une attaque aussi meurtrière que cinglante (je me suis d'ailleurs remémorer le prologue sanglant du Loup-garou de Londres), The Monsters est incapable d'insuffler une quelconque tension autour de son huis-clos exigu (une voiture / une ambulance) instaurée à proximité d'une nature forestière, et ce en dépit de la bonne volonté des comédiens perfectibles (leurs expressions horrifiées ou lamentées s'avérant régulièrement un peu trop outrées ou pas assez spontanées). Dommage et on comprend donc aisément pour quelles raisons cette production mineure bannie des salles internationales soit promulguée au rayon DTV.
E-B
de Bryan Bertino. 2016. U.S.A. 1h31. Avec Zoe Kazan, Ella Ballentine, Scott Speedman
FILMOGRAPHIE: Bryan Bertino est un réalisateur américain né le 17 Octobre 1977 à Crowley, Texas, USA.
2016: The Monster. 2014 Mockingbird. 2008 The Strangers.
Malgré les bonnes intentions du réalisateur (renouer avec la suggestion d'une horreur adulte et privilégier la densité humaine de ses personnages reclus), The Monster est une série B ratée sombrant toujours un peu plus dans la léthargie. Faute à une réalisation trop maladroite pour imposer un suspense lattent en perte de vitesse et à la cohésion de survie redondante d'une mère et de sa fille brimées par la menace d'une créature de prime abord invisible (le réalisateur différant au maximum son apparition tant escomptée). Quand à l'éclatement de la cellule familiale surlignée au travers de multiples flash-back, le réalisateur se laisse un peu influencer par le pathos quant au profil avilissant d'une mère alcoolique en quête de rédemption. Spoil ! Le monstre étant au final la métaphore de son double maléfique que la fille en initiation héroïque parviendra à combattre après avoir pardonné à sa mère sa démission parentale. Fin du Spoil.
Calme plat
En dépit d'une photo crépusculaire soignée et du charisme parfois impressionnant de la créature lors d'une attaque aussi meurtrière que cinglante (je me suis d'ailleurs remémorer le prologue sanglant du Loup-garou de Londres), The Monsters est incapable d'insuffler une quelconque tension autour de son huis-clos exigu (une voiture / une ambulance) instaurée à proximité d'une nature forestière, et ce en dépit de la bonne volonté des comédiens perfectibles (leurs expressions horrifiées ou lamentées s'avérant régulièrement un peu trop outrées ou pas assez spontanées). Dommage et on comprend donc aisément pour quelles raisons cette production mineure bannie des salles internationales soit promulguée au rayon DTV.
E-B
lundi 28 novembre 2016
BLANCHE NEIGE
Photo empruntée sur Google, appartenant au site subscene.com
"Snow White: A Tale of Terror" de Michale Cohen. 1997. U.S.A. 1h40. Avec Sigourney Weaver, Sam Neill, Monica Keena, Taryn Davis, Gil Bellows, Brian Glover, David Conrad.
Sortie salles U.S: 24 Août 1997
FILMOGRAPHIE: Michael Cohen est un réalisateur, scénariste et producteur américain
2015: Sacrifice. 1997 Blanche-Neige: Le plus horrible des contes. 1994 Le profiler. 1992 Interceptor
Inédit en salles chez nous, Blanche Neige constitue une sympathique déclinaison horrifique du célèbre conte des Frères Grimm. Visuellement et techniquement assez soigné, l'intrigue se concentre sur la rivalité sournoise d'une belle-mère avide de jeunesse et de pouvoir et d'une jeune princesse sévèrement molestée par cette dernière. Egarée dans la forêt à la suite d'une tentative d'assassinat, Blanche Neige rencontre 7 métayers marginaux au fond d'une grotte. Avec leur soutien, elle va tenter de regagner son royaume avant que la méchante reine n'emploie un nouveau subterfuge pour l'éradiquer. Ponctué de péripéties parfois spectaculaires et plutôt bien troussées (la chute des arbres, l'effondrement de la terre dans la crevasse, son final haletant), Blanche Neige parvient sans peine à maintenir l'intérêt sous l'impulsion spontanée de sa distribution. Que ce soit Sam Neil en Lord prévenant, Sigourney Weaver en diabolique mégère et Monica Keena d'un naturel assez charismatique dans sa fonction affirmée de Blanche Neige. Si l'horreur des situations aurait gagné à être un peu plus prononcée, le traitement réservé à certains personnages ne manque pas d'audace (les fameux nains réduits ici à des marginaux revêches si bien que l'on craint une tentative de viol pour notre héroïne malmenée !) quand bien même d'autres moments font preuve d'intensité crapuleuse, comme le souligne l'intervention fétide de la sorcière se délectant de son machiavélisme criminel auprès de Blanche Neige.
B-M
"Snow White: A Tale of Terror" de Michale Cohen. 1997. U.S.A. 1h40. Avec Sigourney Weaver, Sam Neill, Monica Keena, Taryn Davis, Gil Bellows, Brian Glover, David Conrad.
Sortie salles U.S: 24 Août 1997
FILMOGRAPHIE: Michael Cohen est un réalisateur, scénariste et producteur américain
2015: Sacrifice. 1997 Blanche-Neige: Le plus horrible des contes. 1994 Le profiler. 1992 Interceptor
Inédit en salles chez nous, Blanche Neige constitue une sympathique déclinaison horrifique du célèbre conte des Frères Grimm. Visuellement et techniquement assez soigné, l'intrigue se concentre sur la rivalité sournoise d'une belle-mère avide de jeunesse et de pouvoir et d'une jeune princesse sévèrement molestée par cette dernière. Egarée dans la forêt à la suite d'une tentative d'assassinat, Blanche Neige rencontre 7 métayers marginaux au fond d'une grotte. Avec leur soutien, elle va tenter de regagner son royaume avant que la méchante reine n'emploie un nouveau subterfuge pour l'éradiquer. Ponctué de péripéties parfois spectaculaires et plutôt bien troussées (la chute des arbres, l'effondrement de la terre dans la crevasse, son final haletant), Blanche Neige parvient sans peine à maintenir l'intérêt sous l'impulsion spontanée de sa distribution. Que ce soit Sam Neil en Lord prévenant, Sigourney Weaver en diabolique mégère et Monica Keena d'un naturel assez charismatique dans sa fonction affirmée de Blanche Neige. Si l'horreur des situations aurait gagné à être un peu plus prononcée, le traitement réservé à certains personnages ne manque pas d'audace (les fameux nains réduits ici à des marginaux revêches si bien que l'on craint une tentative de viol pour notre héroïne malmenée !) quand bien même d'autres moments font preuve d'intensité crapuleuse, comme le souligne l'intervention fétide de la sorcière se délectant de son machiavélisme criminel auprès de Blanche Neige.
B-M
jeudi 24 novembre 2016
A Toute Epreuve / Lashou shentan / Hard Boiled
Photo empruntée sur Google, appartenant au site lesjeuxdescancre.canalblog.com
de John Woo. 1992. Hong-Kong. 2h07. Avec Chow Yun-fat, Tony Leung Chiu-wai, Teresa Mo, Philip Chan, Philip Kwok, Anthony Won.
Sortie salles France: 16 Juin 1993 (Interdit aux - de 16 ans). Hong-Kong: 16 Avril 1992
FILMOGRAPHIE: John Woo (吴宇森 en chinois, Wú Yǔsēn en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur
chinois, né le 1er mai 1946 à Guangzhou (Canton), Chine. 1974 : Les Jeunes Dragons. 1974 : Le Maître de Taekwondo. 1975 : Princesse Chang Ping. 1976 : Ching, le Fantastique Mandchou. 1977 : Les As de la cambriole. 1978 : Follow the Star. 1979 : La Dernière Chevalerie. 1979 : Millionnaires d'un jour. 1981 : Rendez-vous avec le diable. 1981 : La Course à l'emploi. 1982: Laughing Times.
1984 : The Time You Need a Friend. 1985 : Run Tiger Run . 1986 : Les Larmes d'un héros . 1986 : Le Syndicat du crime. 1987 : Le Syndicat du crime 2. 1989 : The Killer. 1989 : Just Heroes. 1990 : Une balle dans la tête. 1991 : Les Associés. 1992 : À toute épreuve. 1993 : Chasse à l'homme. 1996 : Broken Arrow. 1997 : Volte-face. 2000 : Mission impossible 2. 2002 : Windtalkers. 2003 : Paycheck
2008: Les Trois Royaumes. 2010: Le Règne des assassins. 2014 : The Crossing.
1992: date charnière du cinéma d'action si bien qu'A toute épreuve est reconnu par les fans comme le plus grand film du genre jamais réalisé et toujours inégalé ! (si on excepte Mad-Max 2 et le phénomène, Mad-Max Fury Road). Spectacle apocalyptique de règlements de comptes sanglants et de pyrotechnies tous azimuts, A toute Epreuve multiplie les moments anthologiques à rythme métronomique jusqu'au point d'orgue d'une prise d'otages instaurée au coeur d'un hôpital. Le théâtre de sang d'une guérilla urbaine entre flics et truands impossibles à éradiquer. Le Pitch: Alors qu'il tente d'appréhender des trafiquants d'arme dans un salon de thé, le policier Tequila tue accidentellement l'un de ses collègues. Rongé par le remord, il se jure de venger sa mort en s'efforçant de retrouver les traces du leader Wong. Contraint de faire équipe avec un policier infiltré chez deux gangs, leur investigation finit par les mener dans les sous-sols d'un centre hospitalier d'où est confiné une cargaison d'armes. Une bataille sans pitié est sur le point de s'engager entre la pègre et la police au moment même où une prise d'otages vient d'éclater.
Pur divertissement d'action dégénérée si bien que John Woo se surpasse à transfigurer la prochaine rixe explosive par le dynamisme d'un montage à couper au rasoir (justement récompensé lors des Hong Kong Film Awards 1993), A toute Epreuve constitue un modèle d'efficacité par son ultra-violence disproportionnée que deux héros casse-cou s'efforcent de repousser ! Mention spéciale au jeu viril de Chow Yun-fat (allumette au bec en sus !) se glissant dans la peau d'un flic avec un charisme de "cool attitude". Infiltré ballotté entre deux clans ennemis, Tony Leung Chiu-wai lui partage dignement la vedette en acolyte aussi burné dans ses prises de risques suicidaires. Notre duo crevant l'écran dans leur extrême agilité à manier leur calibre et à se projeter tête baissée contre leurs adversaires dans un fracas de poussières, de fumée, de bois éclatés, de vitres brisées, de tôles froissées et de projectiles métalliques ! Quand bien même les corps embrasés par les flammes se propulsent dans les airs à l'instar d'un véritable film de guerre. Et si le pitch assez classique ne cultive pas de surprises quant à son évolution tracée d'avance, John Woo parvient à transcender ses conventions de par la vélocité de sa caméra filmant l'action lisible tel un ballet chorégraphique, et un sens aigu du suspense latent (l'infiltration de Tequila et Tony à débusquer l'entrepôt d'armes avant le carnage escompté d'une durée orgasmique de 45 mns !) que ces derniers insufflent progressivement au fil d'une initiation amicale. Outre l'inventivité sans cesse renouvelée des fusillades déjantées, John Woo relance l'action (et le second degré des situations) dans de multiples directions en exploitant les cadres restreints d'un salon de thé, d'un hangar, d'un yacht puis enfin d'un fameux centre hospitalier (épicentre d'une hécatombe humaine !).
Spectacle apocalyptique de survival belliqueux si je me réfère surtout à sa seconde partie faisant office de cataclysme, A toute Epreuve n'a pas volé sa réputation d'Everest du genre si bien que quelques décennies plus tard il reste toujours aussi furieusement épique, jouissif, jubilatoire, débridé, démesuré au sein d'un parti-pris artisanal (exit le numérique) de pyrotechnie formaliste. A couper le souffle vous dis !
B-M. 3èx
de John Woo. 1992. Hong-Kong. 2h07. Avec Chow Yun-fat, Tony Leung Chiu-wai, Teresa Mo, Philip Chan, Philip Kwok, Anthony Won.
Sortie salles France: 16 Juin 1993 (Interdit aux - de 16 ans). Hong-Kong: 16 Avril 1992
FILMOGRAPHIE: John Woo (吴宇森 en chinois, Wú Yǔsēn en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur
chinois, né le 1er mai 1946 à Guangzhou (Canton), Chine. 1974 : Les Jeunes Dragons. 1974 : Le Maître de Taekwondo. 1975 : Princesse Chang Ping. 1976 : Ching, le Fantastique Mandchou. 1977 : Les As de la cambriole. 1978 : Follow the Star. 1979 : La Dernière Chevalerie. 1979 : Millionnaires d'un jour. 1981 : Rendez-vous avec le diable. 1981 : La Course à l'emploi. 1982: Laughing Times.
1984 : The Time You Need a Friend. 1985 : Run Tiger Run . 1986 : Les Larmes d'un héros . 1986 : Le Syndicat du crime. 1987 : Le Syndicat du crime 2. 1989 : The Killer. 1989 : Just Heroes. 1990 : Une balle dans la tête. 1991 : Les Associés. 1992 : À toute épreuve. 1993 : Chasse à l'homme. 1996 : Broken Arrow. 1997 : Volte-face. 2000 : Mission impossible 2. 2002 : Windtalkers. 2003 : Paycheck
2008: Les Trois Royaumes. 2010: Le Règne des assassins. 2014 : The Crossing.
1992: date charnière du cinéma d'action si bien qu'A toute épreuve est reconnu par les fans comme le plus grand film du genre jamais réalisé et toujours inégalé ! (si on excepte Mad-Max 2 et le phénomène, Mad-Max Fury Road). Spectacle apocalyptique de règlements de comptes sanglants et de pyrotechnies tous azimuts, A toute Epreuve multiplie les moments anthologiques à rythme métronomique jusqu'au point d'orgue d'une prise d'otages instaurée au coeur d'un hôpital. Le théâtre de sang d'une guérilla urbaine entre flics et truands impossibles à éradiquer. Le Pitch: Alors qu'il tente d'appréhender des trafiquants d'arme dans un salon de thé, le policier Tequila tue accidentellement l'un de ses collègues. Rongé par le remord, il se jure de venger sa mort en s'efforçant de retrouver les traces du leader Wong. Contraint de faire équipe avec un policier infiltré chez deux gangs, leur investigation finit par les mener dans les sous-sols d'un centre hospitalier d'où est confiné une cargaison d'armes. Une bataille sans pitié est sur le point de s'engager entre la pègre et la police au moment même où une prise d'otages vient d'éclater.
Pur divertissement d'action dégénérée si bien que John Woo se surpasse à transfigurer la prochaine rixe explosive par le dynamisme d'un montage à couper au rasoir (justement récompensé lors des Hong Kong Film Awards 1993), A toute Epreuve constitue un modèle d'efficacité par son ultra-violence disproportionnée que deux héros casse-cou s'efforcent de repousser ! Mention spéciale au jeu viril de Chow Yun-fat (allumette au bec en sus !) se glissant dans la peau d'un flic avec un charisme de "cool attitude". Infiltré ballotté entre deux clans ennemis, Tony Leung Chiu-wai lui partage dignement la vedette en acolyte aussi burné dans ses prises de risques suicidaires. Notre duo crevant l'écran dans leur extrême agilité à manier leur calibre et à se projeter tête baissée contre leurs adversaires dans un fracas de poussières, de fumée, de bois éclatés, de vitres brisées, de tôles froissées et de projectiles métalliques ! Quand bien même les corps embrasés par les flammes se propulsent dans les airs à l'instar d'un véritable film de guerre. Et si le pitch assez classique ne cultive pas de surprises quant à son évolution tracée d'avance, John Woo parvient à transcender ses conventions de par la vélocité de sa caméra filmant l'action lisible tel un ballet chorégraphique, et un sens aigu du suspense latent (l'infiltration de Tequila et Tony à débusquer l'entrepôt d'armes avant le carnage escompté d'une durée orgasmique de 45 mns !) que ces derniers insufflent progressivement au fil d'une initiation amicale. Outre l'inventivité sans cesse renouvelée des fusillades déjantées, John Woo relance l'action (et le second degré des situations) dans de multiples directions en exploitant les cadres restreints d'un salon de thé, d'un hangar, d'un yacht puis enfin d'un fameux centre hospitalier (épicentre d'une hécatombe humaine !).
Spectacle apocalyptique de survival belliqueux si je me réfère surtout à sa seconde partie faisant office de cataclysme, A toute Epreuve n'a pas volé sa réputation d'Everest du genre si bien que quelques décennies plus tard il reste toujours aussi furieusement épique, jouissif, jubilatoire, débridé, démesuré au sein d'un parti-pris artisanal (exit le numérique) de pyrotechnie formaliste. A couper le souffle vous dis !
B-M. 3èx
mercredi 23 novembre 2016
La Féline/ Cat People
Photo empruntée sur Google, appartenant au site doctormacro.com
de Jacques Tourneur. 1942. U.S.A. 1h13. Avec Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph, Jack Holt, Alan Napier, Elizabeth Dunne.
Sortie salles France: 1er Juillet 1970. U.S: 6 Décembre 1942
FILMOGRAPHIE: Jacques Thomas, dit Jacques Tourneur est un réalisateur français, né à Paris 12e, le 12 novembre 1904 et mort à Bergerac (Dordogne) le 19 décembre 1977 (à 73 ans). 1931 : Tout ça ne vaut pas l'amour ou Un vieux garçon. 1933 : Toto ou Son Altesse voyage. 1933 : Pour être aimé. 1934 : Les Filles de la concierge. 1939 : They All Come Out. 1939 : Nick Carter, Master Detective. 1940 : Phantom Raiders. 1941 : Doctors Don't Tell. 1942 : La Féline. 1943 : Vaudou. 1943 : L'Homme-léopard. 1944 : Jours de gloire. 1944 : Angoisse. 1946 : Le Passage du canyon. 1947 : La Griffe du passé ou Pendez-moi haut et court. 1948 : Berlin Express. 1949 : La Vie facile. 1950 : Stars in my Crown. 1950 : La Flèche et le Flambeau. 1951 : L'enquête est close. 1951 : La Flibustière des Antilles. 1952 : Le Gaucho. 1953 : Les Révoltés de la Claire-Louise. 1955 : Le juge Thorne fait sa loi. 1955 : Un jeu risqué. 1956 : L'Or et l'Amour. 1957 : Rendez-vous avec la peur. 1957 : Poursuites dans la nuit. 1958 : La Cible parfaite. 1959 : Tombouctou. 1959 : La Bataille de Marathon. 1960 : Passage secret coréalisé avec George Waggner. 1961 : Fury River. 1963 : Le croque-mort s'en mêle. 1965 : La Cité sous la mer.
Grand classique des années 40 ayant influencé le Fantastique éthéré sous l'égide de la suggestion, la Féline demeure 80 ans après sa sortie un diamant noir toujours aussi étincelant ! De par la prestance divine d'une Simone Simon habitée par l'affres de la persécution et le brio d'une mise en scène entièrement focalisée sur son profil schizo. Le Pitch: Persuadée d'être la descendante d'une malédiction séculaire, Irena refuse les avances sexuelles de son nouveau mari car craignant de se métamorphoser en panthère noire par le principe de l'amour. Ce dernier lui sollicite alors de consulter un psychiatre qu'elle acquiesce timidement. Mais c'est avec l'intrusion d'Alice, meilleure amie de son époux, qu'Irena finit par sombrer dans une démence schizophrène.
Cette trame à la fois intrigante et captivante, Jacques Tourneur l'illustre sous le ressort d'une étude caractérielle en perdition morale. Car entièrement dédié au profil psychologique de son héroïne accablée du poids du doute et de l'infortune, La Féline juxtapose drame et épouvante avec la subtilité d'un climat immatériel. Baignant dans un somptueux noir et blanc envoûtant (comme l'illustre brillamment ses jeux d'ombre esquissés sur les murs d'une piscine afin de diluer la tension !), son cheminement narratif insuffle une montée du suspense quant à la quête identitaire d'une (anti-) héroïne potentiellement tributaire de l'auto-suggestion. Jacques Tourneur laissant planer ambiguïté et doute sur ses éventuels agissements hostiles et criminels en retardant le plus possible la résolution identitaire (l'apparition redoutée donc de la panthère noire à moins qu'il ne s'agit de celle du zoo !). Par l'entremise d'une douloureuse histoire d'amour où s'entremêlent les sentiments houleux de déception, de colère et de jalousie, La Féline provoque l'empathie auprès de cette épouse livrée à elle même car abdiquée de tout son entourage. Spoil ! La malédiction emportant finalement la mise si bien que l'on se surprend de l'amertume cruelle du final imparti à la vengeance et au sens du sacrifice (notamment ce rapport prémonitoire avec une statue médiévale). Fin du Spoil
Métaphore sur la défloraison dans sa crainte du désir, de l'engagement et de la passion, La Féline bénéficie d'une rigueur émotionnelle retorse par son refus du racolage car trop disposé à dresser le portrait chétif d'une âme candide vouée à la damnation. Un chef-d'oeuvre intemporel d'une aura trouble et vénéneuse quant à la stature magnétique de Simone Simon combattant son démon interne avec une hantise viscérale !
*Bruno.
de Jacques Tourneur. 1942. U.S.A. 1h13. Avec Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph, Jack Holt, Alan Napier, Elizabeth Dunne.
Sortie salles France: 1er Juillet 1970. U.S: 6 Décembre 1942
Grand classique des années 40 ayant influencé le Fantastique éthéré sous l'égide de la suggestion, la Féline demeure 80 ans après sa sortie un diamant noir toujours aussi étincelant ! De par la prestance divine d'une Simone Simon habitée par l'affres de la persécution et le brio d'une mise en scène entièrement focalisée sur son profil schizo. Le Pitch: Persuadée d'être la descendante d'une malédiction séculaire, Irena refuse les avances sexuelles de son nouveau mari car craignant de se métamorphoser en panthère noire par le principe de l'amour. Ce dernier lui sollicite alors de consulter un psychiatre qu'elle acquiesce timidement. Mais c'est avec l'intrusion d'Alice, meilleure amie de son époux, qu'Irena finit par sombrer dans une démence schizophrène.
Cette trame à la fois intrigante et captivante, Jacques Tourneur l'illustre sous le ressort d'une étude caractérielle en perdition morale. Car entièrement dédié au profil psychologique de son héroïne accablée du poids du doute et de l'infortune, La Féline juxtapose drame et épouvante avec la subtilité d'un climat immatériel. Baignant dans un somptueux noir et blanc envoûtant (comme l'illustre brillamment ses jeux d'ombre esquissés sur les murs d'une piscine afin de diluer la tension !), son cheminement narratif insuffle une montée du suspense quant à la quête identitaire d'une (anti-) héroïne potentiellement tributaire de l'auto-suggestion. Jacques Tourneur laissant planer ambiguïté et doute sur ses éventuels agissements hostiles et criminels en retardant le plus possible la résolution identitaire (l'apparition redoutée donc de la panthère noire à moins qu'il ne s'agit de celle du zoo !). Par l'entremise d'une douloureuse histoire d'amour où s'entremêlent les sentiments houleux de déception, de colère et de jalousie, La Féline provoque l'empathie auprès de cette épouse livrée à elle même car abdiquée de tout son entourage. Spoil ! La malédiction emportant finalement la mise si bien que l'on se surprend de l'amertume cruelle du final imparti à la vengeance et au sens du sacrifice (notamment ce rapport prémonitoire avec une statue médiévale). Fin du Spoil
Métaphore sur la défloraison dans sa crainte du désir, de l'engagement et de la passion, La Féline bénéficie d'une rigueur émotionnelle retorse par son refus du racolage car trop disposé à dresser le portrait chétif d'une âme candide vouée à la damnation. Un chef-d'oeuvre intemporel d'une aura trouble et vénéneuse quant à la stature magnétique de Simone Simon combattant son démon interne avec une hantise viscérale !
*Bruno.
4èx
mardi 22 novembre 2016
SONNY BOY
Photo empruntée sur Google, appartenant au site vhscollector.com
de Robert Martin Carroll. 1989. U.S.A. 1h44. Avec David Carradine, Paul L. Smith, Brad Dourif, Conrad Janis, Sydney Lassick, Alexandra Powers.
Sortie salles U.S: 26 Octobre 1990
FILMOGRAPHIE: Robert Martin Carroll est un réalisateur et producteur américain.
1989: Sonny Boy. 2000: Baby Luv.
Film culte auprès d'une communauté de vidéophiles ayant eu l'opportunité de le louer dans leur video de quartier, Sonny Boy constitue une perle rare de cinéma subversif si bien qu'elle fut banni de nos salles chez nous, et ce en dépit de sa récente programmation au Festival Hallucinations Collectives de Lyon le 27 mars 2016. Prenant pour thème la maltraitance infantile sous le vernis d'une famille dysfonctionnelle, Sonny Boy est une oeuvre choc aussi incisive et vitriolée que son binôme Bad Boy Bubby ! Enlevé par un marginal après que ce dernier eut assassiné ses parents, un jeune bambin est recueilli par un couple de laissés-pour-compte vivant reclus dans le désert. Eduqué à l'instar d'un animal sauvage durant sa jeunesse, Sonny parvient à l'âge adulte à sortir de sa geôle le temps d'une escapade urbaine que deux compères familiaux ont eu l'audace de détacher de ses chaînes. Particulièrement craintifs par son apparence primitive, les citadins de la région vont user de provocation et d'influence communautaire pour le lyncher parmi la complicité policière.
A la croisée de Frankenstein et de l'Enfant Sauvage, Sonny Boy fait office d'expérience atypique dans son brassage des genres (action, western, comédie, horreur, romance, conte de fée) et d'une émotion hybride qu'on ne voit jamais venir ! Car aussi déjantées, frénétiques, insolentes et décalées soient ses situations viciées, Sonny Boy fait preuve d'une étonnante fragilité lorsque derrière ses outrances se cache la tendresse d'une misère humaine. Car ayant subi quotidiennement humiliations et sévices par des parents décérébrés et des riverains réactionnaires, Sonny devient l'esclave d'une brimade sociétale au sein d'une Amérique profonde gangrenée par l'ignorance, l'alcool et la fascination des armes (l'auto-défense étant le principal moteur de leur justification expéditive). Avec ses portraits fantaisistes de personnages extravagants animés par l'autorité, la perversité, le mensonge, la manipulation et la soumission, Sonny Boy insuffle un climat de douce hystérie caustique comme le souligne les rapports houleux du duo parental que forment le ventripotent Paul L. Smith (l'inoubliable tenancier de Midnight Express !) et David Carradine (à contre emploi dans un rôle exubérant de travelo maternel !). Les seconds-rôles ne sont pas non plus en reste si je me réfère aux profils mesquins du duo trivial Brad Dourif / Sydney Lassick. Mais la palme du comédien le plus empathique reste inévitablement la prestance mutique de Michael Boston se glissant dans la peau d'un souffre-douleur avec une pudeur souvent poignante (pour ne pas dire bouleversante !). Rehaussé d'un score aussi suave que mélancolique (si on écarte ses airs jovials de banjo hérités de Délivrance !) lorsque la caméra ausculte attentivement ses sentiments de crainte, d'espoir (celle de l'amour avec une charmante inconnue), de pitié et de haine, Sonny Boy provoque le désarroi avec une vigueur dramatique jamais démonstrative.
Fou ! ... oui, il est fou... comme nous tous ! ... Enfermés dans notre différence comme dans une immense solitude...
Plaidoyer pour le droit à la différence, manifeste pour la pédagogie parentale et la communication, hymne à la liberté et au désir d'aimer, Sonny Boy fait preuve d'une insolence décomplexée pour nous dépeindre une société rétrograde aux frontières de la démence, si bien qu'un orphelin en éveil sentimental tente timidement de s'y faire une place auprès d'une main secourable. Il en émane une oeuvre magnifique assez difficilement discernable dans son alliage émotionnel mais dont les images poétiques ou cauchemardesques laissent en mémoire un conte cruel sur la condition humaine non exempt d'espoir.
Dédicace à Isabelle Paillard et Eugène Rocton
B-M. 2èx
de Rolf De Heer. 1993. Australie/italie. 1h52. Avec Nicholas Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill, Carmel Johnson, Syd Brisbane, Nikki Price, Norman Kaye, Paul Philpot, Peter Monaghan, Natalie Carr.
Sortie en salles en France le 1 novembre 1995. U.S: 26 Avril 2005
FILMOGRAPHIE: Rolf De Heer est un réalisateur, producteur, scénariste et compositeur australien d'origine néerlandaise, né le 4 Mai 1951 à Heemskerk (Pays-Bas).
1984: Sur les ailes du tigre. 1988: Encounter at Raven's Gate. 1991: Dingo. 1993: Bad Boy Bubby.
1996: La Chambre Tranquille. 1997: Epsilon. 1999: Dance me to My Song. 2001: Le Vieux qui lisait des romans d'amour. 2002: The Tracker. 2003: Le Projet d'Alexandra. 2006: 10 canoës, 150 lances et 3 épouses.
En 1995 sort dans une quasi indifférence un long métrage australien d'un réalisateur d'origine néerlandaise. Inondé de récompenses dans divers festivals du monde entier, Bad Boy Bubby va rapidement gagner au fil du bouche à oreille un statut d'ovni hybride, dérangeant et sordide, auquel l'humanité innocente de son protagoniste va ébranler le spectateur ! Bubby est un homme de 35 ans vivant reclus comme un animal dans un foyer familial parmi l'autorité d'une mégère incestueuse. Emprisonné, maltraité et rendu esclave, il est acculé à y rester cloîtré en compagnie d'un chat de gouttière. Un jour, jalousé des retrouvailles inespérées avec son père alcoolique, il décide de se rebeller et franchir les extérieurs industriels de sa bâtisse.
Eprouvant, profondément malsain et dérangeant, la première demi-heure de Bad Boy Bubby rivalise de déviance dans son environnement restreint du foyer insalubre, là où quelques cafards rampent sur le sol parmi la présence d'un chat séquestré dans une cage. La mère de Bubby, tortionnaire perverse, abuse sexuellement de son rejeton inculte et lui impose la journée de rester assis sur une chaise durant ses absences prolongées. Parfois même, elle lui pratique l'étouffement en lui bouchant la bouche et le nez ! Pour sortir de sa baraque, elle se déplace en ville avec l'aide d'un masque à gaz afin de feindre à son fils que la vie urbaine est empoisonnée à proximité des bâtiments industriels. Abruti par une existence sans compassion, sans amour et sans notion de Bien et de Mal, Bubby perdure son ennui alors que son seul loisir est d'asphyxier un chat domestique en guise de curiosité morbide. Sur ce point, ces séquences dérangeantes extrêmement crues et choquantes sont d'un réalisme si effrayant que l'on peine à s'imaginer s'il s'agit d'un véritable chat volontairement maltraité afin de mieux ébranler le spectateur ! C'est avec l'arrivée inopinée de son père alcoolique que Bubby décide de s'extérioriser en adoptant son attitude de débauche sexuelle auprès de sa mère. SPOILER !!! Après les avoir étouffé durant leur sommeil par vengeance, Bubby va enfin pouvoir découvrir le nouveau monde urbain tant redouté ! Fin du SPOILER
Après nous avoir fait vivre dans un souci documentaire (comparable au climat ombrageux de Eraserhead de Lynch) le sordide quotidien d'un homme réduit à l'état primitif, le réalisateur nous dirige lentement vers sa quête initiatique. Il d'agit donc d'illustrer le profil d'un quidam arriéré (comparable au monstre de Frankenstein dans sa pudeur innocente) rencontrant au hasard des rues la jungle des marginaux, des intégristes, des artistes bénévoles et des handicapés dystrophiés. Durant ce parcours d'un homme autrefois refoulé et molesté, Rolf De Heer filme de façon corrosive le portrait poignant d'un être esseulé perdu au milieu d'une cité urbaine où les citadins occupent leur temps à chercher un intérêt métaphysique à leur existence. A la manière d'un poème illustrant de manière décalée l'absurdité de l'existence humaine, Bad Boy Bubby est un magnifique récit initiatique vers le chemin de la raison et de la rédemption. En fustigeant la religion responsable du fondamentalisme, le film est également un hymne à la liberté la plus autonome ainsi qu'à l'épanouissement de l'amour. Dans celui du clochard fasciné par les merveilles du monde, Nicholas Hope époustouffle par son jeu naturel au regard empli d'innocence. Durant son cheminement fantasque, il cristallise donc un message de tolérance pour le droit à la différence, une fraternité pour la condition des exclus et aussi une quête identitaire pour l'accomplissement de sa postérité.
Choquant, déstabilisant, glauque, voir malsain dans sa première partie, le film de Rolf De Heer adopte une mise en scène singulière inscrite dans la crudité pour dépeindre avec sensibilité un univers aliénant et débauché. Caustique, désincarné, débridé, poétique, drôle et profondément bouleversant, de par l'interprétation fébrile d'un acteur au jeu infantile, Bad Boy Bubby est un ovni anti-conformiste transcendant le portrait d'un homme en ascension car découvrant peu à peu les nouveaux repères de son existence. Un chef-d'oeuvre dédié aux laissés pour compte, aux marginaux et aux athées et une déclaration d'amour à la banalité de notre existence inscrite dans le temps présent.
de Robert Martin Carroll. 1989. U.S.A. 1h44. Avec David Carradine, Paul L. Smith, Brad Dourif, Conrad Janis, Sydney Lassick, Alexandra Powers.
Sortie salles U.S: 26 Octobre 1990
FILMOGRAPHIE: Robert Martin Carroll est un réalisateur et producteur américain.
1989: Sonny Boy. 2000: Baby Luv.
Film culte auprès d'une communauté de vidéophiles ayant eu l'opportunité de le louer dans leur video de quartier, Sonny Boy constitue une perle rare de cinéma subversif si bien qu'elle fut banni de nos salles chez nous, et ce en dépit de sa récente programmation au Festival Hallucinations Collectives de Lyon le 27 mars 2016. Prenant pour thème la maltraitance infantile sous le vernis d'une famille dysfonctionnelle, Sonny Boy est une oeuvre choc aussi incisive et vitriolée que son binôme Bad Boy Bubby ! Enlevé par un marginal après que ce dernier eut assassiné ses parents, un jeune bambin est recueilli par un couple de laissés-pour-compte vivant reclus dans le désert. Eduqué à l'instar d'un animal sauvage durant sa jeunesse, Sonny parvient à l'âge adulte à sortir de sa geôle le temps d'une escapade urbaine que deux compères familiaux ont eu l'audace de détacher de ses chaînes. Particulièrement craintifs par son apparence primitive, les citadins de la région vont user de provocation et d'influence communautaire pour le lyncher parmi la complicité policière.
A la croisée de Frankenstein et de l'Enfant Sauvage, Sonny Boy fait office d'expérience atypique dans son brassage des genres (action, western, comédie, horreur, romance, conte de fée) et d'une émotion hybride qu'on ne voit jamais venir ! Car aussi déjantées, frénétiques, insolentes et décalées soient ses situations viciées, Sonny Boy fait preuve d'une étonnante fragilité lorsque derrière ses outrances se cache la tendresse d'une misère humaine. Car ayant subi quotidiennement humiliations et sévices par des parents décérébrés et des riverains réactionnaires, Sonny devient l'esclave d'une brimade sociétale au sein d'une Amérique profonde gangrenée par l'ignorance, l'alcool et la fascination des armes (l'auto-défense étant le principal moteur de leur justification expéditive). Avec ses portraits fantaisistes de personnages extravagants animés par l'autorité, la perversité, le mensonge, la manipulation et la soumission, Sonny Boy insuffle un climat de douce hystérie caustique comme le souligne les rapports houleux du duo parental que forment le ventripotent Paul L. Smith (l'inoubliable tenancier de Midnight Express !) et David Carradine (à contre emploi dans un rôle exubérant de travelo maternel !). Les seconds-rôles ne sont pas non plus en reste si je me réfère aux profils mesquins du duo trivial Brad Dourif / Sydney Lassick. Mais la palme du comédien le plus empathique reste inévitablement la prestance mutique de Michael Boston se glissant dans la peau d'un souffre-douleur avec une pudeur souvent poignante (pour ne pas dire bouleversante !). Rehaussé d'un score aussi suave que mélancolique (si on écarte ses airs jovials de banjo hérités de Délivrance !) lorsque la caméra ausculte attentivement ses sentiments de crainte, d'espoir (celle de l'amour avec une charmante inconnue), de pitié et de haine, Sonny Boy provoque le désarroi avec une vigueur dramatique jamais démonstrative.
Fou ! ... oui, il est fou... comme nous tous ! ... Enfermés dans notre différence comme dans une immense solitude...
Plaidoyer pour le droit à la différence, manifeste pour la pédagogie parentale et la communication, hymne à la liberté et au désir d'aimer, Sonny Boy fait preuve d'une insolence décomplexée pour nous dépeindre une société rétrograde aux frontières de la démence, si bien qu'un orphelin en éveil sentimental tente timidement de s'y faire une place auprès d'une main secourable. Il en émane une oeuvre magnifique assez difficilement discernable dans son alliage émotionnel mais dont les images poétiques ou cauchemardesques laissent en mémoire un conte cruel sur la condition humaine non exempt d'espoir.
Dédicace à Isabelle Paillard et Eugène Rocton
B-M. 2èx
de Rolf De Heer. 1993. Australie/italie. 1h52. Avec Nicholas Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill, Carmel Johnson, Syd Brisbane, Nikki Price, Norman Kaye, Paul Philpot, Peter Monaghan, Natalie Carr.
Sortie en salles en France le 1 novembre 1995. U.S: 26 Avril 2005
FILMOGRAPHIE: Rolf De Heer est un réalisateur, producteur, scénariste et compositeur australien d'origine néerlandaise, né le 4 Mai 1951 à Heemskerk (Pays-Bas).
1984: Sur les ailes du tigre. 1988: Encounter at Raven's Gate. 1991: Dingo. 1993: Bad Boy Bubby.
1996: La Chambre Tranquille. 1997: Epsilon. 1999: Dance me to My Song. 2001: Le Vieux qui lisait des romans d'amour. 2002: The Tracker. 2003: Le Projet d'Alexandra. 2006: 10 canoës, 150 lances et 3 épouses.
En 1995 sort dans une quasi indifférence un long métrage australien d'un réalisateur d'origine néerlandaise. Inondé de récompenses dans divers festivals du monde entier, Bad Boy Bubby va rapidement gagner au fil du bouche à oreille un statut d'ovni hybride, dérangeant et sordide, auquel l'humanité innocente de son protagoniste va ébranler le spectateur ! Bubby est un homme de 35 ans vivant reclus comme un animal dans un foyer familial parmi l'autorité d'une mégère incestueuse. Emprisonné, maltraité et rendu esclave, il est acculé à y rester cloîtré en compagnie d'un chat de gouttière. Un jour, jalousé des retrouvailles inespérées avec son père alcoolique, il décide de se rebeller et franchir les extérieurs industriels de sa bâtisse.
Eprouvant, profondément malsain et dérangeant, la première demi-heure de Bad Boy Bubby rivalise de déviance dans son environnement restreint du foyer insalubre, là où quelques cafards rampent sur le sol parmi la présence d'un chat séquestré dans une cage. La mère de Bubby, tortionnaire perverse, abuse sexuellement de son rejeton inculte et lui impose la journée de rester assis sur une chaise durant ses absences prolongées. Parfois même, elle lui pratique l'étouffement en lui bouchant la bouche et le nez ! Pour sortir de sa baraque, elle se déplace en ville avec l'aide d'un masque à gaz afin de feindre à son fils que la vie urbaine est empoisonnée à proximité des bâtiments industriels. Abruti par une existence sans compassion, sans amour et sans notion de Bien et de Mal, Bubby perdure son ennui alors que son seul loisir est d'asphyxier un chat domestique en guise de curiosité morbide. Sur ce point, ces séquences dérangeantes extrêmement crues et choquantes sont d'un réalisme si effrayant que l'on peine à s'imaginer s'il s'agit d'un véritable chat volontairement maltraité afin de mieux ébranler le spectateur ! C'est avec l'arrivée inopinée de son père alcoolique que Bubby décide de s'extérioriser en adoptant son attitude de débauche sexuelle auprès de sa mère. SPOILER !!! Après les avoir étouffé durant leur sommeil par vengeance, Bubby va enfin pouvoir découvrir le nouveau monde urbain tant redouté ! Fin du SPOILER
Après nous avoir fait vivre dans un souci documentaire (comparable au climat ombrageux de Eraserhead de Lynch) le sordide quotidien d'un homme réduit à l'état primitif, le réalisateur nous dirige lentement vers sa quête initiatique. Il d'agit donc d'illustrer le profil d'un quidam arriéré (comparable au monstre de Frankenstein dans sa pudeur innocente) rencontrant au hasard des rues la jungle des marginaux, des intégristes, des artistes bénévoles et des handicapés dystrophiés. Durant ce parcours d'un homme autrefois refoulé et molesté, Rolf De Heer filme de façon corrosive le portrait poignant d'un être esseulé perdu au milieu d'une cité urbaine où les citadins occupent leur temps à chercher un intérêt métaphysique à leur existence. A la manière d'un poème illustrant de manière décalée l'absurdité de l'existence humaine, Bad Boy Bubby est un magnifique récit initiatique vers le chemin de la raison et de la rédemption. En fustigeant la religion responsable du fondamentalisme, le film est également un hymne à la liberté la plus autonome ainsi qu'à l'épanouissement de l'amour. Dans celui du clochard fasciné par les merveilles du monde, Nicholas Hope époustouffle par son jeu naturel au regard empli d'innocence. Durant son cheminement fantasque, il cristallise donc un message de tolérance pour le droit à la différence, une fraternité pour la condition des exclus et aussi une quête identitaire pour l'accomplissement de sa postérité.
Choquant, déstabilisant, glauque, voir malsain dans sa première partie, le film de Rolf De Heer adopte une mise en scène singulière inscrite dans la crudité pour dépeindre avec sensibilité un univers aliénant et débauché. Caustique, désincarné, débridé, poétique, drôle et profondément bouleversant, de par l'interprétation fébrile d'un acteur au jeu infantile, Bad Boy Bubby est un ovni anti-conformiste transcendant le portrait d'un homme en ascension car découvrant peu à peu les nouveaux repères de son existence. Un chef-d'oeuvre dédié aux laissés pour compte, aux marginaux et aux athées et une déclaration d'amour à la banalité de notre existence inscrite dans le temps présent.
Récompenses: Prix Spécial du Jury à la Mostra de Venise en 1993.
Prix du Meilleur Réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleur acteur pour Nicholas Hope lors des Australian Film Institute Awards en 1994.
Prix du Meilleur Film, Meilleur Acteur, Meilleure Mise en scène au Festival du film de Seattle en 1994.
Prix du Public, Prix RFM, Prix des Etudiants, Prix Spécial du Jury au Festival d'action et d'Aventures de Valenciennes en 1995.
Prix Très Spécial à Paris en 1995
Prix du Meilleur Réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleur acteur pour Nicholas Hope lors des Australian Film Institute Awards en 1994.
Prix du Meilleur Film, Meilleur Acteur, Meilleure Mise en scène au Festival du film de Seattle en 1994.
Prix du Public, Prix RFM, Prix des Etudiants, Prix Spécial du Jury au Festival d'action et d'Aventures de Valenciennes en 1995.
Prix Très Spécial à Paris en 1995
lundi 21 novembre 2016
COMANCHERIA
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
"Hell or High Water". 2016. U.S.A. 1h43. Avec Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster, Gil Birmingham, Christopher W. Garcia, Marin Ireland, Katy Mixon.
Sortie salles France: 7 Septembre 2016. U.S: 12 Août 2016
FILMOGRAPHIE: David McKenzzie est un réalisateur anglais, né le 10 Mai 1966 à Corbridge.
2002: The Last Great Wilderness. 2003: Young Adam. 2005: Asylum. 2008: My name is Hallam. 2009: Toy Boy. 2010: Perfect Sense. 2011: Rock'n'Love. 2014: Les Poings contre les murs. 2016: Comancheria.
Dans la lignée du cinéma des frères Cohen, un excellent polar à la croisée des genres (western, road movie, film de casse, drame social et comédie se télescopent sans fioriture) tirant parti de sa vigueur par son ossature narrative leste et posée, par le brio de sa mise en scène épurée et par un jeu charismatique d'acteurs virils à la densité psychologique en retenue (mention spéciale à Chris Pin même si le monstre Jeff Bridges n'a rien à lui envier !).
"Hell or High Water". 2016. U.S.A. 1h43. Avec Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster, Gil Birmingham, Christopher W. Garcia, Marin Ireland, Katy Mixon.
Sortie salles France: 7 Septembre 2016. U.S: 12 Août 2016
FILMOGRAPHIE: David McKenzzie est un réalisateur anglais, né le 10 Mai 1966 à Corbridge.
2002: The Last Great Wilderness. 2003: Young Adam. 2005: Asylum. 2008: My name is Hallam. 2009: Toy Boy. 2010: Perfect Sense. 2011: Rock'n'Love. 2014: Les Poings contre les murs. 2016: Comancheria.
Dans la lignée du cinéma des frères Cohen, un excellent polar à la croisée des genres (western, road movie, film de casse, drame social et comédie se télescopent sans fioriture) tirant parti de sa vigueur par son ossature narrative leste et posée, par le brio de sa mise en scène épurée et par un jeu charismatique d'acteurs virils à la densité psychologique en retenue (mention spéciale à Chris Pin même si le monstre Jeff Bridges n'a rien à lui envier !).
vendredi 18 novembre 2016
CRASH. Prix spécial du jury, Cannes 1996.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviemezzanine.com
de David Cronenberg. 1996. Canada/Angleterre. 1h40. Avec James Spader, Deborah Kara Unger, Elias Koteas, Holly Hunter, Rosanna Arquette, Peter MacNeill.
Sortie salles France: 17 Juillet 1996 (interdit aux - de 16 ans).
FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969: Stereo. 1970: Crimes of the Future. 1975: Frissons. 1977: Rage,1979: Fast Company. 1979: Chromosome 3. 1981: Scanners. 1982: Videodrome. 1983: Dead Zone. 1986: La Mouche. 1988: Faux-semblants. 1991: Le Festin nu. 1993: M. Butterfly. 1996: Crash. 1999: eXistenz. 2002: Spider. 2005 : A History of Violence. 2007: Les Promesses de l'ombre. 2011: A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis. 2014:Maps to the Stars.
Couronné du Prix Spécial du Jury à Cannes mais sifflé par une partie du public et de la critique, Crash ne pouvait que provoquer scandale et polémique comme le soulignait déjà la sortie du roman éponyme de J. G. Ballard si bien qu'un éditeur lui conseilla de consulter un psychiatre après l'avoir lu ! A titre d'anecdote perso, à la sortie de sa projo cannoise, je me remémore l'intervention d'un sexagénaire débriefé par un journaliste de Canal +. Sa réponse était sans équivoque, ce dernier (pisse-froid) déclarant qu'il s'agissait d'une oeuvre provocatrice conçue sur de la vacuité et le non-sens ! Expérience sexuello-morbide d'une audace incongrue (à titre de comparaison sulfureuse, Basic Instinct parait bien amiteux !), Crash dépeint avec un réalisme aussi vénéneux que diaphane le fétichisme sexuel d'un séminaire d'automobilistes prenant leur pied lors de courses et carambolages automobiles. Notamment leur fascination pour les plaies entaillées et larges cicatrices que leur corps martyr imprime à la suite de collisions. On peut d'ailleurs citer à titre de séquence anthologique la reconstitution de l'embardée de James Dean auquel une poignée de spectateurs assistent à l'évènement avec une fascination aussi perverse que morbide.
Ou encore celle où James Spader, Elias Koteas, Holly Hunter et Rosanna Arquette contemplent communément à la TV un reportage sur les crashs automobiles et les conséquences de la vitesse sur les victimes corporelles ! Prenant pour thèmes la perversion, le fantasme, le sadomasochisme, l'obsession et la jouissance d'une déviance sexuelle sous couvert de fétichisme atypique (l'amour et l'échangisme dans l'habitacle des carrosseries métalliques !), Crash accumule les provocations érotiques (parfois à la limite de la pornographie) avec une originalité vrillée ! David Cronenberg auscultant ses étreintes torrides en interne des bolides parmi le brio d'une caméra formaliste si bien que nous nous immergeons dans leur délire extatique avec une fascination irréelle. Si la vigueur visuelle et l'invention de ses ébats sexuels s'avèrent irrésistiblement magnétiques (notre psyché étant incidemment confronté au voyeurisme), le jeu transi d'émoi des comédiens habités par le culte de la luxure extériorise une émotion toute sensitive !
Expérience baroque et licencieuse d'un engouement sexuel délétère, d'un désir pulsionnel d'assouvir sa jouissance en transgressant l'interdit, Crash constitue une forme de catharsis (jusqu'au-boutiste) chez ses fétichistes de la chair surfant sans cesse avec une fascination morbide. Parfois à la lisière de la science-fiction (l'un des protagonistes compte remodeler le corps humain par la technologie moderne), Crash dérange, déconcerte, fascine et séduit avec une audace peut-être discutable mais éminemment subversive si bien que les corps insatiables fantasment la nouvelle chair d'une métamorphose métallique ! L'un des films les plus originaux du maître pour une oeuvre scandale aussi hantée qu'hallucinée !
Pour public averti
18.11.16. 3èx
13.07.01
de David Cronenberg. 1996. Canada/Angleterre. 1h40. Avec James Spader, Deborah Kara Unger, Elias Koteas, Holly Hunter, Rosanna Arquette, Peter MacNeill.
Sortie salles France: 17 Juillet 1996 (interdit aux - de 16 ans).
FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969: Stereo. 1970: Crimes of the Future. 1975: Frissons. 1977: Rage,1979: Fast Company. 1979: Chromosome 3. 1981: Scanners. 1982: Videodrome. 1983: Dead Zone. 1986: La Mouche. 1988: Faux-semblants. 1991: Le Festin nu. 1993: M. Butterfly. 1996: Crash. 1999: eXistenz. 2002: Spider. 2005 : A History of Violence. 2007: Les Promesses de l'ombre. 2011: A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis. 2014:Maps to the Stars.
Couronné du Prix Spécial du Jury à Cannes mais sifflé par une partie du public et de la critique, Crash ne pouvait que provoquer scandale et polémique comme le soulignait déjà la sortie du roman éponyme de J. G. Ballard si bien qu'un éditeur lui conseilla de consulter un psychiatre après l'avoir lu ! A titre d'anecdote perso, à la sortie de sa projo cannoise, je me remémore l'intervention d'un sexagénaire débriefé par un journaliste de Canal +. Sa réponse était sans équivoque, ce dernier (pisse-froid) déclarant qu'il s'agissait d'une oeuvre provocatrice conçue sur de la vacuité et le non-sens ! Expérience sexuello-morbide d'une audace incongrue (à titre de comparaison sulfureuse, Basic Instinct parait bien amiteux !), Crash dépeint avec un réalisme aussi vénéneux que diaphane le fétichisme sexuel d'un séminaire d'automobilistes prenant leur pied lors de courses et carambolages automobiles. Notamment leur fascination pour les plaies entaillées et larges cicatrices que leur corps martyr imprime à la suite de collisions. On peut d'ailleurs citer à titre de séquence anthologique la reconstitution de l'embardée de James Dean auquel une poignée de spectateurs assistent à l'évènement avec une fascination aussi perverse que morbide.
Ou encore celle où James Spader, Elias Koteas, Holly Hunter et Rosanna Arquette contemplent communément à la TV un reportage sur les crashs automobiles et les conséquences de la vitesse sur les victimes corporelles ! Prenant pour thèmes la perversion, le fantasme, le sadomasochisme, l'obsession et la jouissance d'une déviance sexuelle sous couvert de fétichisme atypique (l'amour et l'échangisme dans l'habitacle des carrosseries métalliques !), Crash accumule les provocations érotiques (parfois à la limite de la pornographie) avec une originalité vrillée ! David Cronenberg auscultant ses étreintes torrides en interne des bolides parmi le brio d'une caméra formaliste si bien que nous nous immergeons dans leur délire extatique avec une fascination irréelle. Si la vigueur visuelle et l'invention de ses ébats sexuels s'avèrent irrésistiblement magnétiques (notre psyché étant incidemment confronté au voyeurisme), le jeu transi d'émoi des comédiens habités par le culte de la luxure extériorise une émotion toute sensitive !
Expérience baroque et licencieuse d'un engouement sexuel délétère, d'un désir pulsionnel d'assouvir sa jouissance en transgressant l'interdit, Crash constitue une forme de catharsis (jusqu'au-boutiste) chez ses fétichistes de la chair surfant sans cesse avec une fascination morbide. Parfois à la lisière de la science-fiction (l'un des protagonistes compte remodeler le corps humain par la technologie moderne), Crash dérange, déconcerte, fascine et séduit avec une audace peut-être discutable mais éminemment subversive si bien que les corps insatiables fantasment la nouvelle chair d'une métamorphose métallique ! L'un des films les plus originaux du maître pour une oeuvre scandale aussi hantée qu'hallucinée !
Pour public averti
18.11.16. 3èx
13.07.01
jeudi 17 novembre 2016
MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS
Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com
"Miss Peregrine's Home for Peculiar Children" de Tim Burton. 2016. 2h07. U.S.A. Angleterre. Belgique. Avec Eva Green, Asa Butterfield, Ella Purnell, Samuel L. Jackson, Terence Stamp, Chris O'Dowd, Judi Dench.
Sortie salles France: 5 Octobre 2016. U.S: 30 Septembre 2016
FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers.
Nouveau projet fantastique de Tim Burton inspiré du roman éponyme de Ransom Riggs, Miss Peregrine et les Enfants particuliers possède l'atout d'élever le genre avec une évidente ambition par son intrigue atypique truffée d'invention, de mystère et de suspense. La trame en deux mots, la quête de vérité d'un adolescent à connaître les raisons de la mort inexpliquée de son grand-père, ancien vétéran d'après-guerre. Sur ce point, la première heure s'avère franchement réussie lorsque notre héros juvénile tente de percer les tenants et aboutissants qui entourent la famille de Miss Peregrine (Eva Green et son sempiternel charme vénéneux !) confinée sur une île et répétant inlassablement la même journée existentielle. Chaque enfant ayant un don particulier, notamment afin de se prémunir de l'hostilité de monstres avides d'immortalité et d'aspiration à retrouver leur enveloppe humaine. Empruntant les thèmes passionnants de la boucle temporelle et des univers parallèles, Tim Burton les exploitent immodérément avec l'exubérance d'un script fourmillant de détails inquiétants, de rebondissements et péripéties vrillés en alternant fantaisie féerique et macabre.
Cette mosaïque des genres si chère au réalisateur parvient sans difficulté à nous envoûter si bien que certaines séquences déconcertantes surprennent d'autant plus par leur tonalité effrayante (les apparitions décharnées des Estres réveillent nos peurs enfantines jusqu'au malaise !). Il est d'ailleurs préférable d'avertir le jeune public que ce spectacle bigarré n'est pas conçu pour eux en dépit des plages romanesques que se partagent Jake (le héros) et Emma, et de la caractérisation prévenante de Miss Peregrine, directrice (de la boucle temporelle) assez indiscernable au premier abord. Là où le bas blesse (mais ça ne concerne que mon avis subjectif d'un premier visionnage !), c'est au niveau de l'ossature de son dernier acte (un peu /beaucoup trop) riche en actions et révélations en roue libre si bien que j'ai fini par décrocher le fil narratif du fait des multiples directions qu'empruntent nos protagonistes pour déjouer le mal. Il s'y dégage alors à mon sens un sentiment de confusion et de désordre au sein de stratégies d'attaques et de défense mal coordonnées quand bien même nos héros ont peine à susciter une vibrante émotion par leur élan héroïque !
Sans doute perfectible et inachevé, faute à une intrigue décousue un peu trop hirsute quant aux enjeux que se disputent le Bien et le Mal derrière le spectre du nazisme, et la profusion d'FX numériques désincarnés, Miss Peregrine et les Enfants particuliers arbore toutefois un univers hermétique assez fascinant sous l'impulsion gentiment attachante d'héros juvéniles en panne de souffle passionnel.
"Miss Peregrine's Home for Peculiar Children" de Tim Burton. 2016. 2h07. U.S.A. Angleterre. Belgique. Avec Eva Green, Asa Butterfield, Ella Purnell, Samuel L. Jackson, Terence Stamp, Chris O'Dowd, Judi Dench.
Sortie salles France: 5 Octobre 2016. U.S: 30 Septembre 2016
FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers.
Nouveau projet fantastique de Tim Burton inspiré du roman éponyme de Ransom Riggs, Miss Peregrine et les Enfants particuliers possède l'atout d'élever le genre avec une évidente ambition par son intrigue atypique truffée d'invention, de mystère et de suspense. La trame en deux mots, la quête de vérité d'un adolescent à connaître les raisons de la mort inexpliquée de son grand-père, ancien vétéran d'après-guerre. Sur ce point, la première heure s'avère franchement réussie lorsque notre héros juvénile tente de percer les tenants et aboutissants qui entourent la famille de Miss Peregrine (Eva Green et son sempiternel charme vénéneux !) confinée sur une île et répétant inlassablement la même journée existentielle. Chaque enfant ayant un don particulier, notamment afin de se prémunir de l'hostilité de monstres avides d'immortalité et d'aspiration à retrouver leur enveloppe humaine. Empruntant les thèmes passionnants de la boucle temporelle et des univers parallèles, Tim Burton les exploitent immodérément avec l'exubérance d'un script fourmillant de détails inquiétants, de rebondissements et péripéties vrillés en alternant fantaisie féerique et macabre.
Cette mosaïque des genres si chère au réalisateur parvient sans difficulté à nous envoûter si bien que certaines séquences déconcertantes surprennent d'autant plus par leur tonalité effrayante (les apparitions décharnées des Estres réveillent nos peurs enfantines jusqu'au malaise !). Il est d'ailleurs préférable d'avertir le jeune public que ce spectacle bigarré n'est pas conçu pour eux en dépit des plages romanesques que se partagent Jake (le héros) et Emma, et de la caractérisation prévenante de Miss Peregrine, directrice (de la boucle temporelle) assez indiscernable au premier abord. Là où le bas blesse (mais ça ne concerne que mon avis subjectif d'un premier visionnage !), c'est au niveau de l'ossature de son dernier acte (un peu /beaucoup trop) riche en actions et révélations en roue libre si bien que j'ai fini par décrocher le fil narratif du fait des multiples directions qu'empruntent nos protagonistes pour déjouer le mal. Il s'y dégage alors à mon sens un sentiment de confusion et de désordre au sein de stratégies d'attaques et de défense mal coordonnées quand bien même nos héros ont peine à susciter une vibrante émotion par leur élan héroïque !
Sans doute perfectible et inachevé, faute à une intrigue décousue un peu trop hirsute quant aux enjeux que se disputent le Bien et le Mal derrière le spectre du nazisme, et la profusion d'FX numériques désincarnés, Miss Peregrine et les Enfants particuliers arbore toutefois un univers hermétique assez fascinant sous l'impulsion gentiment attachante d'héros juvéniles en panne de souffle passionnel.
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