de Amando De Ossorio. 1972. Espagne / Portugal. 1h41. Avec César Burner, Lone Fleming, Elena Arpon, Joseph Thelman, María Elena Arpón.
Sortie salles France: 8 Mars 1973. Espagne: 10 Avril 1972
FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ». 1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1972 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals), classé S (= X en Espagne),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), classé S (-18 de ans) en Espagne, -18 puis reclassé -16 en France, 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs.
La Révolte des Morts-vivants est le premier volet d'une illustre saga constituée de quatre longs-métrages imaginés et réalisés par Amando De Ossorio. Ainsi, en s'appropriant un archétype mondialement célébré avec la Nuit des Morts-vivants, le réalisateur espagnol y apporte sa touche personnelle avec ses personnages moribonds de templiers décharnés affublés de soutanes décrépies à point tel qu'une confrérie de cinéphiles (dont je fais parti) lui voue un véritable culte sans jamais se lasser au fil de leurs révisions.
Le Pitch: Au 13è siècle, une jeune femme est offerte en sacrifice à une secte de templiers confinés dans leur église. Après l'avoir flagellé et potentiellement dévoré, nos adorateurs du malin vont être condamnés par le roi d'Espagne pour meurtre sous couvert de rite macabre. Quelques siècles plus tard, les condamnés décident de se venger en revenant d'entre les morts pour tourmenter les vivants.
Au rayon Bis ibérique (aujourd'hui tristement révolu), La Révolte des Morts-vivants possède beaucoup d'atouts dans son sac à cadavre pour contenter (pour ne pas dire combler) l'amateur éclairé. Car dès les 30 minutes illustrant la virée esseulée d'une femme au sein d'un village en ruines après avoir sauté un train en marche, La Révolte des Morts-vivants dégage une ambiance mortifère extrêmement magnétique auprès de son soin formel rustique et de sa capacité à instaurer une angoisse sinueuse autour d'une proie féminine réduite à l'abandon. La narration linéaire convoquant ensuite deux couples d'amants réunis dans les ruines maudites afin de retrouver leur amie disparue. Dès lors, une succession d'incidents vont nuire à leur tranquillité au sein de cette campagne reculée aussi onirique qu'inquiétante ! Quand bien même lors de certaines occasions exclusives on pourra d'autre part songer au cinéma de Mario Bava lorsqu'une jouvencelle déambule (à 2 reprises) dans un couloir jonché de mannequins. Mais encore à Fulci de par la scénographie macabre d'une morgue abritant un cadavre féminin fraîchement mutilé avant que celui-ci ne revienne à la vie pour y importuner les occupants.
Constamment magnifié de décors gothiques pour qui vénère maisons en ruine, souterrains lugubres, cave et nécropole. Mais encore église et château auprès d'un mobile narratif justifié (l'origine des templiers et la raison de leur immortalité étant retracés à travers des flash-back médiévaux), Le réveil des Morts-vivants éblouit les mirettes sans modération aucune. Sans compter sa campagne adjacente verdoyante irrésistiblement attrayante auprès de plans larges et d'une quiétude aphone qu'on aimerait tant s'aventurer. Ainsi donc, avec une économie de moyens mais tant d'amour et d'inspiration pour le genre, Amando De Ossorio infuse une ambiance d'étrangeté infiniment immersive sous l'impulsion de templiers parcheminés extrêmement photogéniques (il crèvent franchement l'écran de manière métronome !). Notamment lorsqu'ils chevauchent sur leur cheval à la conquête de leurs victimes lors d'effets de ralentis d'une beauté baroque indicible. Quand bien même son final étonnamment débridé redouble de rebondissements horrifiques lorsque nos morts-vivants assoiffés de sang s'en prendront aux voyageurs d'un train réduits à l'impuissance.
02.02.11.
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