mercredi 25 décembre 2013

FRUITVALE STATION. Grand Prix du Jury, Sundance, 2013

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

de Ryan Coogler. 2013. U.S.A. 1h29. Avec Michael B. Jordan, Melonie Diaz, Octavia Spencer, Kevin Durand, Chad Michael Murray.

Sortie salles France: 1er Janvier 2014

Récompenses: Grand Prix du JuryPrix du Public, Sundance 2013
Prix de la révélation Cartier pour Ryan Coogler, Prix du Public à Deauville
Prix de l'avenir, un certain regard, Cannes 2013
National Board of Review Awards 2013: Meilleure Actrice pour Octavia Spencer
Meilleure révélation masculine pour Michael B. Jordan
Meilleur premier film pour Ryan Coogler
New-York Film Critics Circle Awards 2013: Meilleur premier film pour Ryan Coogler.
Africain-American Film Critics Association Awards 2013: Meilleur film indépendant.

FILMOGRAPHIE: Ryan Coogler est un réalisateur et scénariste américain, né le 23 Mai 1986 à Oakland, Californie.
2013: Fruitvale Station. Prochainement: Creed


Auréolé du Grand prix du Jury à Sundance 2013, Fruitvale Station est la reconstitution d'un fait-divers tragique survenu le 1er Janvier 2009 dans la station de métro Fruitvale à San Francisco. Auparavant, le film relate avec souci de vérité proche du documentaire la journée d'Oscar qui a précédé son arrestation musclée. Jeune black de 22 ans, ancien taulard condamné pour deal de came, Oscar est aujourd'hui père d'une petite fille et partage sa vie avec Sophina dans l'espoir d'une réinsertion sociale. Confronté au chômage, il tente de récupérer son job de vendeur dans un supermarché contre la réticence de son ancien patron. Livré à sa solitude et son désarroi (à l'instar de son appel à l'aide pour porter secours à un chien renversé par une voiture en fuite !), il décide de revendre un peu de came aux junkies du coin avant de se raviser.


Avec réalisme intimiste, Ryan Coogler tient à mettre en exergue l'errance quotidienne d'un ancien délinquant tributaire de ses pulsions irascibles mais néanmoins rattaché à sa valeur paternelle et à l'amour conjugal. Son réconfort et son soutien, il les retrouvent notamment auprès de ses grands-parents et d'une maman autoritaire. Durant une heure, le réalisateur insiste à décrire avec pudeur ces liens familiaux qui unifient Oscar afin d'afficher son caractère humaniste et l'environnement équilibré auquel il appartient. Avec l'impact saisissant d'une authentique vidéo d'archive préalablement apposée en prologue, on imagine le drame inéluctable qui se dessine lentement autour du personnage lorsqu'il décide d'emprunter le métro avec Sophina et quelques amies pour célébrer un feu d'artifice. Durant son déplacement urbain, une certaine tension sous jacente nous accapare au fil des bavardages amicaux entretenus avec ces amis et des inconnus du compartiment. Jusqu'à la confrontation inopinément brutale qui basculera le destin d'Oscar dans la tragédie accidentelle. Cette dernière demi-heure, d'une grande puissance émotionnelle, nous confine dans un malaise au bord de l'asphyxie. Le réalisme acerbe qui découle de l'altercation avec les délinquants éméchés et de l'opposition policière qui s'ensuit nous saisit à la gorge jusqu'au drame impardonnable. Sans pathos ni apitoiement, le réalisateur rend hommage à la victime avec une pudeur humaniste bouleversante tout en dénonçant froidement l'autorité zélée de flics avides d'oppression !


A la modestie humaine préservée dans sa première heure se succède une violence aussi soudaine 
qu'incontrôlée pour retransmettre sans répit la banalité du fait-divers dramatique. A partir de cet incident majeur où la haine raciale n'est pas pointée du doigt, Fruitvale Station délivre le portrait déchirant d'un ancien délinquant qui ne demandait qu'à cristalliser ses nouveaux espoirs. Son témoignage se porte notamment en étendard pour la communauté noire régulièrement stigmatisée par le motif quelconque d'une police intransigeante. Un électro-choc dont il est difficile d'en sortir indemne. 

25.12.13
Bruno Matéï

mardi 24 décembre 2013

LA MARQUE DU DIABLE (Mark of the Devil / Hexen bis aufs blut gequält)

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmundo.de

de Michael Armstrong. 1970. Angleterre/Allemagne. 1h37. Avec Udo Kier, Herbert Lom, Olivera Vuco, Reggie Nalder, Herbert Fux, Michael Maien, Gaby Fuchs, Ingeborg Schöner, Adrian Hoven.

FILMOGRAPHIE: Michael Armstrong est un réalisateur et scénariste anglais, né le 24 Juillet 1944 à Bolton, Lancashire, Angleterre.
1969: The Haunted house of horror. 1970: La Marque du Diable. 1986: Screamtime

Avertissement: Il s'agit de la version intégrale inédite en France mais disponible aujourd'hui grâce à l'enseigne The Ecstasy of Films ! (la Vhs d'époque de René Chateau étant cut !)


Deux ans après la sortie du chef-d'oeuvre Le Grand Inquisiteur de Michael Reeves, une production germano british se réapproprie du concept historique avec une volonté évidente de surenchérir dans l'horreur sanglante ! Pour preuve subsidiaire, un sac à vomi était distribué au spectateur à l'entrée de chaque séance de l'époque afin de titiller son instinct voyeuriste ! Dans une petite ville d'Autriche, sous le régime de l'inquisition, l'évêque Albino fait régner la terreur auprès des villageois en exerçant sa traditionnelle chasse aux sorcières. L'arrivée du juge Cumberland et de son apprenti Christian vont venir perturber la tranquillité de son insatiable soif de sadisme. Observant avec perplexité les agissements barbares de ces disciples, le jeune Christian finit par s'éprendre d'affection pour une villageoise. 


Série B d'horreur déviante, avant-coureuse du Tortur' porn, La Marque du diable s'érige en étendard du genre en cette période charnière des seventies, Michael Armstrong se livrant à une débauche putassière quasi inédite pour l'époque ! Une descente aux enfers jusqu'au-boutiste dans son lot de tortures séculaires où les instruments de tortures rubigineux rivalisaient d'inventivité pour intimider les victimes d'hérésie. Sans concession et avec une crudité poisseuse, le réalisateur étale à rythme régulier nombre de sévices corporels infligés sur ces condamnés au nom bienséant du clergé. Avec une volonté historique de dénoncer le fanatisme religieux et les exactions pratiquées par des notables véreux (le juge finit par se laisser gagner par des pulsions meurtrières et sexuelles !), Michael Armstrong livre un constat édifiant sur une société intégriste plongée dans les doctrines superstitieuses. Même les villageois assoiffés de vengeance n'hésiteront pas dans un élan de sédition à employer une violence aveugle pour fustiger les témoins du clergé en sacrifiant un innocent ! Si la Marque du diable fait parfois preuve d'une réalisation triviale en abusant de zooms sur les visages mesquins et d'un montage quelque peu sporadique, il ne manque pas de véhiculer une certaine densité dramatique pour les faits historiques énoncés et pour la relation romanesque allouée au couple Christian / Vanessa. Qui plus est, le réalisme sordide (pour ne pas dire malsain !) qui émane des tortures putassières atteint une vraie intensité émotionnelle (l'arrachage de langue est plutôt nauséeux !) et ne fait que plonger le spectateur dans l'abîme d'une cruauté inhumaine.  
Au niveau de l'interprétation, le film s'en sort avec les honneurs car nous ne somme pas prêts d'oublier l'apparence burinée du génial Reggie Nalder, baron pervers imprégné de bestialité, à l'instar de son faciès taillé à la serpe ! En juge ambivalent, Herbert Lom adopte une posture opulente particulièrement sombre dans son esprit arbitraire d'inquisiteur rattrapé par ses bas instincts. Enfin, si Udo Kier peut parfois irriter avec son comportement impassible d'apprenti observateur, son physique d'ange déchu insuffle pourtant un magnétisme et provoque même l'empathie dans sa romance meurtrie avec Vanessa. Cette dernière invoque d'ailleurs un charme pulpeux littéralement prégnant et dégage une vraie spontanéité liée au sentiment d'injustice et de rébellion. 


Sommet d'horreur craspec sous couvert de témoignage édifiant sur la barbarie d'une juridiction catholique, La Marque du Diable garde intact son impact graphique pour nous plonger dans une descente aux enfers vertigineuse au rythme entêtant d'une mélodie lascive ! (Ruggero Deodato reprendra d'ailleurs cette note élégiaque pour amplifier le malaise du maladif Cannibal Holocaust)

Dédicace à Christophe Cosyns
24.12.13. 3èx
Bruno Matéï 

lundi 23 décembre 2013

LE SECRET DE LA PLANETE DES SINGES (Beneath the Planet of the Apes)

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site notrecinema.com

de Ted Post. 1970. U.S.A. 1h35. Avec James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Paul Richards, Victor Buono, James Gregory.

Sortie salle France: Juin 1970. U.S: 26 Mai 1970

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Ted Post est un réalisateur, scénariste et acteur américain, né le 31 Mars 1918 à Brooklyn, New-York, décédé le 20 Août 2013 à Santa Monica.
1956: The Peacemaker. 1959: The Legend of Tom Dooley. 1968: Pendez les haut et court. 1970: Le Secret de la planète des singes. 1973: The Harrad Experiment. 1973: Magnum force. 1975: Whiffs. 1978: Le Merdier. 1978: Le Commado des Tigres noirs. 1980: Nightkill. 1992: The Human Shield. 1999: 4 Faces. 2000: Old Pals.


Deuxième opus d'une franchise à succès (il totalise rien qu'en France 1 163 547 entrées !), le Secret de la Planète des Singes est considéré par les fans comme étant le plus faible, faute d'un scénario superflu qui ne s'imposait pas vraiment. Pourtant, en jouant la carte du simple divertissement, cette déclinaison a tout du moins le mérite de ne jamais ennuyer grâce à une réalisation efficace et la prestance virile d'un nouveau venu: James Franciscus. Après avoir débarqué sur terre en l'an 3955, l'astronaute John Brent découvre la cité des hommes-singes par l'entremise de Nova, compagne mutique du capitaine Taylor aujourd'hui porté disparu. Rapidement embrigadés par les gorilles, ils réussissent à s'échapper grâce à la complicité des deux chimpanzés, Zira et Cornelius. Réfugiés vers la zone interdite, ils parviennent à découvrir une étrange confrérie religieuse vouée à l'adoration de l'ère atomique.


A travers cet étrange postulat, Ted Post tente de jouer la carte de l'originalité avec l'iconisation d'une menace encore plus délétère que celle des hommes-singes, une communauté de prêtres télépathes adeptes de l'arme nucléaire. A travers son thème religieux imparti au sectarisme, c'est une nouvelle guerre aux enjeux destructeurs que nous impose ce 2è opus, puisque les singes, davantage influencés par l'éthique belliqueuse des gorilles, ont décidé d'investir les fouilles de la zone interdite afin d'imposer leur mainmise. Au préalable, à travers quelques souvenirs laissés sur notre ancienne civilisation, l'astronaute Brent découvre la vérité sur l'extinction de la Terre et doit endurer une série d'épreuves psychologiques que des religieux vont lui soumettre afin de connaître la stratégie militaire des singes. De facture ringarde, on peut aujourd'hui sourire de leur apparence vestimentaire et de leur pouvoir psychique capable de tyranniser l'ennemi par la pensée (à l'écoute d'un son inaudible, la victime est éprise d'une folie meurtrière incontrôlée pour tuer son adversaire !). En prime, ils n'ont pas besoin de gesticuler la moindre syllabe pour se faire entendre puisque nous sommes capables de discerner leur parole à travers l'acuité d'un son ! Enfin, Ted Post tente de nous surprendre à travers leur véritable apparence corporelle allouée à la mutation et relance en dernier acte un affrontement spectaculaire entre clans avec l'entremise inopinée du capitaine Taylor !


Correctement emballé, interprété avec conviction par James Franciscus et entrecoupé de scènes d'actions nerveuses, le Secret de la Planète des singes se compromet maladroitement au scénario inachevé, à l'instar de son final vite expédié mais encore plus nihiliste que son prédécesseur. Une suite sans doute inutile mais bizarrement assez attachante dans son caractère ludique, exploitant notamment un esthétisme mystique délirant (la bombe atomique est à l'effigie du Christ ! ) et de jolis décors dévastés. 

La critique de La Planète des Singeshttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/12/la-planete-des-singes-planet-of-apes.html
Les Evadés de la Planète des Singeshttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/12/les-evades-de-la-planete-des-singes.html
La Conquête de la Planète des Singeshttp://brunomatei.blogspot.fr/2014/01/la-conquete-de-la-planete-des-singes.html
La Bataille de la Planète des Singes: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/01/la-bataille-de-la-planete-des-singes.html

23.12.13. 3èx
Bruno Matéï

vendredi 20 décembre 2013

LES AMANTS DU TEXAS (Ain't Them Bodies Saints)

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site insidemovies.ew.com

de David Lowery. 2013. U.S.A. 1h40. Avec Casey Affleck, Rooney Mara, Ben Foster, Rami Malek, Keith Carradine, Nate Parker.

Sortie salles France: 18 Septembre 2013. U.S: 16 Août 2013

FILMOGRAPHIE: David Lowery est un réalisateur américain.
2005: Deadroom. 2009: St Nick. 2013: Les Amants du Texas



Sélectionné à Sundance et couronné du prix de la meilleure photographie, Les Amants du Texas est tout à fait représentatif du métrage indépendant privilégiant les ambiances latentes au sein d'un drame intime tout en élégie. A la suite d'un braquage, Bob et Ruth sont contraint de se retrancher dans leur ferme prise d'assaut par la police. L'homme se rend devant la police et se dénonce afin d'épargner sa dulcinée. Incarcéré en prison, il réussit à s'échapper quatre ans plus tard après plusieurs tentatives. Sa seule aspiration est de retrouver sa femme et l'enfant qu'il n'a jamais pu connaître. Mais la police à l'affût veille sur son inévitable retour dans une contrée mutique du Texas.


Western contemplatif et drame romantique se télescopent pour dépeindre une idylle passionnelle conçue sur l'attente des retrouvailles. Avec son ambiance feutrée et l'expression aigre de ces personnages, Les Amants du Texas demande un certain effort d'adaptation au spectateur afin d'assumer un rythme languissant où les regards lamentés insufflent un climat de douceur diffus. D'une manière intimiste, David Lowery dépeint la remise en question d'une femme réduite à la solitude, partagée entre le remord d'un passé marginal et son expectative du retour de son amant. Car depuis quatre années d'espérance, Ruth se retrouve aujourd'hui démunie, épuisée à l'idée de renouer contact avec un malfaiteur en fuite. Pendant son éducation maternelle auprès de sa fille, un shérif fouineur mais attentionné se rapproche de son désarroi avec une empathie toujours plus affectueuse. De son côté, si Bob réussit à se planquer chez un comparse, un gang de malfrats lancés à ses trousses s'empressent de lui faire la peau. Dans une mise en scène circonspecte privilégiant la psychologie meurtrie du couple en déclin, David Lowery accorde beaucoup d'importance à ausculter leur état d'âme avec une sensibilité prude. A l'instar de sa nature crépusculaire où les visages marqués par la tristesse sont discrètement éclairés par quelques rayons de soleil. Traversé de quelques éclairs de violence fulgurantes, Les Amants du Texas met notamment en évidence l'anxiété du danger et celle de la mort, la prescience redoutée d'un destin fatalement tragique.


Les amants du regret 
Superbement interprété par des comédiens au charisme austère valorisant avec humanisme l'amertume du regret et l'espoir du bonheur conjugal, Les Amants du Texas est inscrit dans la pudeur d'une romance impossible. Un western poétique dédié à la mise en scène atmosphérique car rehaussé d'un climat envoûtant et d'une partition monocorde poignante. Au public de juger et de se laisser happer par sa grâce docile ou, à contrario, de s'en détacher, faute d'un rythme monotone qui ne pourra plaire à tous.  

RécompensePrix de la meilleure photographie au Festival de Sundance, 2013

* Bruno

FLOP 15, 2013



1) 

2)


3)

Dans le désordre: 














BONUS ! 



jeudi 19 décembre 2013

THE BODY (El Cuerpo). Prix du Jury au Festival de Paris, 2012

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site dreadcentral.com

de Oriol Paulo. 2012. Espagne. 1h48. Avec Aura Garrido, Belén Rueda, Hugo Silva, José Coronado, Miquel Gelabert.

Sortie salles France: Prochainement. Espagne: 21 Décembre 2012

Récompense: Paris International Fantastic Film Festival 2012 : Prix du jury.

FILMOGRAPHIE: Oriol Paulo est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1975 à Barcelone, Catalogne, Espagne.
2006: Ecos (télé-film). 2012: The Body.


Ne révélez pas la fin du film: nous n'en n'avons pas d'autres !
Par le scénariste de l'excellent giallo Les yeux de Julia, The Body est le premier long-métrage de l'espagnol Oriol Paulo. Un thriller hitchcockien à la mécanique de suspense si infaillible qu'on sort groggy après avoir été ébranlé par son ultime coup de théâtre !

Après avoir été victime d'un infarctus, une femme déclarée morte disparaît mystérieusement de la morgue. Rapidement, le mari est suspecté puisque dans sa poche est retrouvé un flacon toxique, le TH-16. Cette cardiotoxine extraite des fluides de certains reptiles provoque un arrêt cardiaque 8 heures après ingestion sans laisser de traces ! L'enquête commence !


Thriller vertigineux au scénario retors bourré d'indices, rebondissements et fausses pistes, The Body est un jeu de manipulation auquel le spectateur plonge tête baissée dans les eaux troubles du faux semblant. Avec le jeu délétère de protagonistes toujours plus mesquins pour tromper l'adversaire, cette investigation de longue haleine véhicule un suspense exponentiel en jouant avec les nerfs du spectateur sur l'éventuelle apparition d'un cadavre récalcitrant. Farce macabre concoctée par une experte en blagues goguenardes, The Body est un film piège où chacun des protagonistes extériorise leur personnalité avec l'appui de persuasion et du subterfuge. Ou est la part de vérité dans ce qu'énonce le potentiel coupable et surtout ou se planque le cadavre de Mayka Villaverde et de quelle aide externe aurait-elle pu bénéficier ? A travers divers flash-back explicatifs, Oriol Paulo nous remémore également la liaison conjugale qu'entretenait le mari avec une épouse adepte de blagues sardoniques afin de mieux l'asservir. On nous dévoile ensuite sa liaison d'adultère qu'il entretenait avec une jeune étudiante jusqu'au fameux crime envisagé pour se débarrasser de sa femme. La suite n'est qu'une succession de vicissitudes, un jeu de provocation que le mari va devoir endurer avec la perspicacité d'un cadavre maître chanteur. Toute l'intrigue adroitement distillée est d'autant mieux charpentée que les comédiens charismatiques s'avèrent sobrement persuasifs dans leur carrure austère. SPOIL !!! Qui plus est, le réalisateur accentue notamment au fil du récit une certaine densité psychologique à un personnage sévèrement affecté par une tragédie accidentelle ! FIN DU SPOIL. Mais chut, n'en disons pas plus pour préserver la surprise car l'incroyable impact émotionnel qui émane de ce thriller racé privilégie notamment la dimension humaine et culmine vers un point d'orgue impossible à déceler !


Le crime était parfait
Mis en scène avec rigueur dans son sens hitchcockien au service d'un scénario en trompe-l'oeil et bénéficiant du jeu hermétique des comédiens, The Body est un thriller palpitant à l'esprit manipulateur infaillible car ne cessant de jouer au simulacre avec une pernicieuse intelligence ! 

19.12.13
Bruno Matéï


TOP 15, 2013


1) MANIAC et ALABAMA MONROE

 

2) LA CHASSE  


3) LA VIE D'ADELE


Dans le désordre:















 3 coups de coeur recalés: 





Mon trio maudit découvert en video: 






COUPS DE COEUR SERIES T.V 2013

1



2


3


4