mercredi 8 mai 2024

Godzilla Minus One. Oscar des meilleurs effets visuels

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Takashi Yamazaki. 2023. Japon. 2h05. Avec Ryūnosuke Kamiki, Minami Hamabe, Yuki Yamada, Munetaka Aoki, Hidetaka Yoshioka, Sakura Andō, Kuranosuke Sasaki

Sortie salles France: 7 Décembre 2023 puis 17 Janvier 2024

FILMOGRAPHIETakashi Yamazaki est un réalisateur, scénariste et superviseur des effets spéciaux japonais né le 12 juin 1964 à Matsumoto dans la préfecture de Nagano. 2000 : Juvenile. 2002 : Returner. 2005 : Always : Crépuscule sur la troisième rue. 2007 : Always zoku sanchōme no yūhi. 2010 : Ballad: Na mo naki koi no uta. 2010 : Space Battleship. 2011 : Friends: Mononoke-shima no naki. 2012 : Always sanchōme no yūhi '64. 2013 : Kamikaze, le dernier assaut. 2014 : Doraemon et moi. 2014 : Kiseijū. 2015 : Kiseijū kanketsu-hen. 2016 : Kaizoku to yobareta otoko. 2017 : Destiny: The Tale of Kamakura. 2019 : The Great War of Archimedes. 2019 : Dragon Quest: Your Story. 2019 : Lupin III: The First. 2020 : Doraemon et moi 2. 2023 : Godzilla Minus One. 

                                         

Pourquoi Godzilla Minus One fascine autant à travers sa sidérante beauté formelle ranimant notre instinct infantile, entre réalisme étourdissant et part de rêve éveillé ? Parce que Takashi Yamazaki est issu de l'ancienne école du grand spectacle artisanal conçu avec humilité, foi en son projet et sincérité indéfectible pour nous offrir une improbable aventure 1000 fois vue à l'écran mais ici réinventée à travers l'art du storytelling que n'aurait renié Spielberg lors de ses prémices. Ainsi, en rendant un vibrant hommage au premier Godzilla immortalisé par Ishirō Honda et son inévitable métaphore sur le trauma de la guerre nucléaire, Takashi Yamazaki s'approprie des effets numériques mainstream pour les transcender avec un art consommé du détail morphologique. La créature à écaille étant filmée sous toutes les angles et coutures les plus adroites et inventives si bien que face à nos yeux ébaubis on reste à la fois émerveillé, impressionné, troublé même par sa puissance de feu destructrice. 


Tant auprès de ses destructions de masse urbaine que de ses explosions de fureur sur mer imparties aux batailles navales que moult bateaux et avion de combat tentent de déjouer sous la mainmise d'un kamikaze couard en quête de rédemption. Godzilla Minus One n'omettant jamais la part d'humanisme à la fois torturée, tourmentée, affligée de ses protagonistes tentant de s'extraire de leur apocalypse urbain avec un courage aussi bien suicidaire que burnée. Les séquences d'actions magistralement mise en exergue demeurant jamais gratuites, pompeuses ou risibles si bien qu'elles dépendent des actions téméraires des personnages et du monstre à écaille quasi indestructible. Probablement le Godzilla le plus robuste, furibond (euphémisme) et impressionnant jamais retranscrit sur pellicule tant Takashi Yamazaki voue un véritable amour pour celui-ci avec une ambition infiniment consciencieuse eu égard du sens du détail imparti à son design parfois même bleuté. Or, durant tout ce cheminement belliqueux, un homme en perdition morale tentera de s'extraire de ses affres (principalement celle de la peur de trépasser pour le sens du sacrifice) après s'être laissé guidé par ses bas instincts craintifs. 


"C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes"
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Blockbuster pétri d'humilité, de fragilité et d'émotions (souvent) dépouillées à imprimer sur pellicule un spectacle d'apocalypse ne débordant jamais du cadre, Godzilla Minus One est un miracle inespéré au sein du cinéma de papa en berne des années durant. Un divertissement tous publics aussi mature que généreux d'y interposer le bras de fer entre combattants de la seconde guerre et monstre reptilien à taille disproportionnée. Et bon Dieu que cela nous manquait d'assister en direct aux exactions d'un monstre de fer aussi cruel que photogénique auprès de sa beauté sépulcrale sans égale. Son minuscule regard démonial transperçant l'écran avec une fulgurance expressive infernale. 

*Bruno

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