Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com
Sortie salles France: 18 Janvier 1989. U.S.A: 18 Novembre 1988
FILMOGRAPHIE: Neil Jordan est un réalisateur, producteur, scénariste et écrivain irlandais, né le 25 Février 1950 à Sligo. 1982: Angel. 1984: La Compagnie des Loups. 1986: Mona Lisa. 1988: High Spirits. 1989: Nous ne sommes pas des Anges. 1991: L'Etrangère. 1992: The Crying Game. 1994: Entretien avec un Vampire. 1996: Michael Collins. 1997: The Butcher Boy. 1999: Prémonitions. 1999: La Fin d'une Liaison. 2002: L'Homme de la Riviera. 2005: Breakfast on Pluto. 2007: A vif. 2009: Ondine. 2012: Byzantium.
Echec public lors de sa discrète sortie en salles alors qu'il s'agissait de l'unique incursion de Neil Jordan dans la comédie, High Spirits conjugue avec une bonne humeur souvent expansive cocasserie et fantastique à travers le thème des esprits (farceurs). Oublié à tort depuis sa confection et peu diffusé à la TV, High Spirits empreinte le schéma de la série B décomplexée au travers d'une intrigue sommaire riche en quiproquos, incidents surnaturels et étreintes amoureuses. Neil Jordan s'appliquant avec intégrité à nous relater les vicissitudes d'une poignée de touristes débarqués au sein d'un manoir sclérosé. Le propriétaire des lieux alcoolo et au bord du suicide (que le cabotin Peter O'Toole campe avec une irrésistible dérision !) s'évertuant à séduire sa frêle clientèle par l'entremise de fantômes risibles que lui et ses comparses ont mis au point à l'aide de trucages vieux comme le monde.
Seulement, après avoir cerné la supercherie, les hôtes vont soudainement se confronter à de véritables fantômes; quand bien même Jack Crawford va profiter de son idylle naissante avec une revenante afin de fuir son épouse acariâtre ! A travers cette intrigue simpliste plutôt redondante il faut l'avouer dans ses jeux de drague que s'échangent un couple de fantômes avec un couple d'humains, High Spirits amuse pour autant la galerie sous l'impulsion de gags pittoresques qu'une foule d'acteurs enchaînent avec exubérance contagieuse. Si la première demi-heure, la plus réussie dans sa démarche autoparodique, privilégie les situations comiques avec inventivité et vigueur effrénées, la suite s'oriente plus du côté de la romance à travers les charmants duos que forment Steve Guttenberg / Daryl Hannah et Beverly D'Angelo / Liam Neeson (à ses touts débuts dans une prestance subalterne) s'efforçant mutuellement d'adhérer à l'amour surnaturel. Bien que Neil Jordan abuse de temps à autre d'une esbroufe parfois gratuite par le biais d'effets-spéciaux néanmoins réussis, on lui pardonne ses facilités tant l'insolence des évènements surnaturels nous amusent constamment avec un esprit vintage (notamment ses décors marins de carton pâte se matérialisant soudainement sous nos yeux !).
En dépit d'un rythme parfois défaillant saupoudré de quelques longueurs et d'un scénario à la fois linéaire et sans surprise (on devine aisément l'issue finale pour les 2 couples en ascension amoureuse), High Spirits parvient à distraire avec une simplicité aussi charmante qu'attendrissante. Sa modeste réussite résidant surtout dans la complicité festive des comédiens d'une spontanéité et d'une fraîcheur galvanisantes (jusqu'aux moindres seconds-rôles pétillants de naïveté - Meg Tilly en tête ! -). Enfin, tout en s'attachant peu à peu à l'onirisme candide d'une romance improbable, on se laisse aussi enivrer par l'esthétisme gothique du vaste manoir confiné à proximité d'une nature crépusculaire.
Bruno Dussart
3èx