Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com
"Death Wish 3" de Michael Winner. 1985. U.S.A. 1h31. Avec Charles Bronson, Deborah Raffin, Ed Lauter, Martin Balsam, Gavan O'Herlihy, Joe Gonzalez.
Sortie salles France: 5 Mars 1986 (Int - de 18 ans). U.S: 1er Novembre 1985
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Michael Winner est un réalisateur britannique, né le 30 Octobre 1935 à Londres, décédé le 21 Janvier 2013. 1964: Dans les mailles du filet. 1967: Qu'arrivera-t-il après ? 1971: Les Collines de la Terreur. 1971: l'Homme de la Loi. 1971: Le Corrupteur. 1972: Le Flingueur. 1973: Le Cercle Noir. 1973: Scorpio. 1974: Un Justicier dans la Ville. 1976: Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood. 1977: La Sentinelle des Maudits. 1978: Le Grand Sommeil. 1979: l'Arme au Poing. 1982: Un Justicier dans la Ville 2. 1983: La Dépravée. 1985: Le Justicier de New-York. 1988: Rendez vous avec la mort. 1990: Double Arnaque. 1993: Dirty Week-end.
Troisième opus des vicissitudes du vindicateur Paul Kersey, Le Justicier de New-York joue plein pot la carte de la dérision avec un esprit cartoonesque tantôt fun, tantôt jouissif. Sur ce dernier point, personne ne peut oublier son final belliqueux proprement surréaliste lorsque flics, voyous et aimables citadins s'entretuent, flingues et sulfateuses à la main, au coeur d'une cité urbaine livrée à feu et à sang ! Assumant le côté débridé de tant d'exubérances, Michael Winner parvient à transcender ses clichés par le biais de situations semi parodiques efficacement gérées (notamment parmi l'appui d'un sens du cadre !). De par la posture amiteuse de vieillards impotents peu à peu motivés par un esprit réactionnaire et des exactions criminelles de notre justicier redoublant de subterfuge pour éradiquer les voyous parmi l'élaboration de pièges domestiques ou avec la gâchette de son "Magnum 475".
Paul Kersey ayant pour mission, et avec le soutien d'un flic véreux (l'attachant Gavan O'Herlihy dans une présence d'esprit autoritaire !), de nettoyer un quartier malfamé que le 3è âge est contraint de subir depuis le laxisme de la police locale. Fort de son charisme viril et d'un regard impassible éminemment magnétique, Charles Bronson soutient le film de ses épaules robustes avec une classe désarmante de naturel. Jeu du gendarme et du voleur mené tambour battant sous les intimidations d'un leader punk assoiffé de haine et d'impériosité (Gavan O'Herlihy ne passe pas inaperçu dans son cabotinage patibulaire), le Justicier de New-York baigne dans le politiquement incorrect avec un esprit sarcastique très second degré. Et ce en dépit d'une ultra violence tantôt râpeuse, tantôt outrée (à croire que le réal ne sait parfois pas sur quel pied danser à opposer actions réalistes et surréalistes !). Dans tous les cas, le spectateur partagé entre stupeur et hilarité s'amuse fréquemment de ce divertissement improbable noyé dans la démesure. Pour clore, on peut aussi louer le caractère aussi bien envoûtant qu'entêtant de sa partition musicale supervisée par Jimmy Page et Mike Moran ( leitmotiv similaire aux 2 précédents opus !).
Série B d'action d'une ultra violence décérébrée ne se prenant jamais au sérieux, Le justicier de New-York justifie le plaisir coupable avec une dérision cartoonesque aussi attachante que bonnard. On retiendra surtout de ces règlements de compte en pagaille son impensable point d'orgue urbain littéralement dégénéré !
Eric Binford.
5èx
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