lundi 23 avril 2018

THE LIVING AND THE DEAD. Prix du Meilleur Film, Fantastic Fest 2006.

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Simon Rumley. 2006. Angleterre. 1h23. Avec Roger Lloyd Pack, Leo Bill, Kate Fahy, Sarah Ball, Neil Conrich

Inédit en salles en France. Hollande: 28 Janvier 2006

FILMOGRAPHIE: Simon Rumley est un scénariste, réalisateur et auteur britannique né le 22 Mai 1968 à Londres. 2017: Crowhurst.  2016 Fashionista. 2016 Johnny Frank Garrett's Last Word. 2012 The ABCs of Death (segment "P Is for Pressure").  2011 60 Seconds of Solitude in Year Zero. 2011 Little Deaths (segment "Bitch"). 2010 Red White & Blue.2006 The Living and the Dead. 2002 Club Le Monde. 2001 The Truth Game. 2000 Strong Language


Production indépendante anglaise passée par la case Dtv chez nous, The Living and the Dead peut prêter à confusion de par son titre et son affiche plutôt inspirés par le genre horrifique. Car si son climat trouble et dérangeant ainsi que quelques séquences sanglantes l'effleurent, il s'agit principalement d'un drame psychologique que nous relate Simon Rumley avec souci de réalisme littéralement immersif. A la suite d'une absence de quelques jours, Donald Brocklebank laisse sa femme impotente dans son château en compagnie de son fils schizophrène. Souffrant d'un complexe d'infériorité à la suite d'une dispute avec son père, James Brocklebank va faire subir un calvaire à sa mère en s'efforçant de lui prêter main forte. Traitant du thème de la schizophrénie sous l'impulsion du jeu erratique de l'étonnant Leo Bill (récompensé du prix d'interprétation au Fantastic Fest), Simon Rumley cultive une mise en scène inventive (angles de vue souvent tarabiscotés ou expérimentaux) à travers un éprouvant huis-clos aussi bien tendu que cauchemardesque, notamment grâce à l'intensité du casting plutôt impliqué dans des rôles à la fois difficiles et douloureux.


De par la caractérisation fébrile des protagonistes démunis, sévèrement mis à mal dans leur conflit d'autorité et leur désir de supériorité, The Living and the dead provoque un malaise parfois viscéral de la part du déficient en proie à la rébellion dans sa condition irresponsable. Livrant une réflexion sur la place de celui-ci au sein de notre société, à savoir s'il est apte à se sociabiliser pour vivre en interne du cocon familial ou à contrario s'il doit être placé en centre spécialisé faute de sa trop grande susceptibilité, Simon Rumley met en exergue les rapports de force unissant un père et son fils déficient en insistant sur l'épineuse éducation parentale que les parents devront poursuivre pour le restant de leur jour. Et donc à travers leurs échanges tendus de communicabilité, le réalisateur nous dévoilera les conséquences dramatiques du poids des mots autoritaires et d'une attitude un peu trop drastique menant un schizophrène vers une déchéance morale, et ce jusqu'à commettre l'irréparable. Le réalisateur suivant de près (et donc parfois de manière subjective) les allées et venues du malade en proie aux crises de larmes, de peur et de démence, faute de sa terrible culpabilité morale dans sa condition d'exclusion et de son impuissance à s'extraire de sa propre prison mentale.


"Tous les esprits fonctionnent entre démence et imbécilité, et chacun, dans les 24 heures, frôlent ces extrêmes"
Drame familial intimiste résolument trouble, dérangeant et immersif à travers le parti-pris de l'auteur de nous imposer du cinéma d'auteur avec une originalité quasi baroque, The Living et the Dead témoigne d'une vraie sensibilité et fragilité auprès du comportement moral d'un schizophrène condamné à l'incompréhension, l'injustice et la solitude dans sa pathologie insoluble. Il en émane une oeuvre singulière difficilement oubliable si bien qu'on ne sort pas indemne de sa scénographie cauchemardesque afin de mieux nous confronter au désordre mental du malade. On en sort d'autant plus amère et bouleversé de témoigner de la déliquescence de celui-ci cédant à ses pulsions les plus nocives et explosives pour engendrer au final une folie contagieuse. Un témoignage choc à découvrir absolument ! 

* Bruno

Récompenses: Prix du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs maquillages pour Jackie Fowler, meilleur acteur pour Leo Bill et meilleur second rôle féminin pour Kate Fahy, lors du Fantastic Fest en 2006.
Prix Nouvelles Visions, lors du Festival international du film de Catalogne en 2006.

dimanche 22 avril 2018

BUCK ROGERS AU 25E SIECLE

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Buck Rogers in the 25th Century" de Daniel Haller. 1979. U.S.A. 1h29. Avec Gil Gerard, Erin Gray, Pamela Hensley, Henry Silva, Tim O'Connor, Felix Silla, Thom Christopher, Wilfrid Hyde-White

Sortie salles France: 25 Juillet 1979. U.S: 30 Mars 1979

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Daniel Haller est un réalisateur et producteur américain né le 14 Septembre 1926 en Californie. 1984: Welcome to paradise (télé-film). 1981: Margin for Murder (télé-film). 1980: The Georgia Peaches (TV Movie). 1979: High Midnight. 1979: Buck Rogers au XXVe siècle. 1978 A Double Life (TV Movie). 1978 Black Beauty (TV Movie). 1978 Little Mo (TV Movie). 1978 Black Beauty (TV Mini-Series). 1975: The Desperate Miles (télé-film). 1970 Pieces of Dreams. 1970 Paddy. 1970 Dunwich Horror. 1968 The Wild Racers. 1967 Les anges de l'enfer. 1965 Le messager du diable.


Exploité avec succès en salles aux States (il rapporte 21 millions de dollars) et en France puis diffusé le 24 octobre 1983 à la TV dans le cadre de l'émission phare l'Avenir du Futur, et ce avant d'être adapté en série TV, Buck Rogers au 25è siècle berça la génération 80 grâce à sa fantaisie homérique largement influencée par le récent phénomène Star Wars sorti 2 ans plus tôt. Si l'intrigue simpliste n'accorde aucune subtilité ni surprises autour du cheminement belliqueux que se disputent "gentils" (les terriens dirigés par le colonel Wilma Deering) et "méchants" (la princesse Ardala et son adjoint Kane issus de la planète Draconia), Buck Rogers au 25è siècle fleure bon le divertissement bonnard à travers sa scénographie stellaire bougrement kitch (photo saturée à l'appui) constituée de gadgets futuristes, personnages loufoques (notamment le sympatoche robot Twiky dans un accoutrement inopinément efféminé afin de se démarquer de D2R2 !) et costumes extravagants (lointainement inspirées de l'époque médiévale et du péplum). Le réalisateur ne lésinant pas sur l'humour bon enfant grâce aux réparties cocasses que le capitaine Rogers provoque à ses adversaires (tant auprès des terriens que des draconiens) tout en se liant d'amitié avec l'attachant Twiky en remise en question de suspicion pour son (éventuel) louable héroïsme.   


Sur ce dernier point, on prend plaisir au jeu spontané de Gil Gerard parfaitement à l'aise en guerrier de l'espace doublé du charmeur incorrigible à la manière virile de la star TV (de l'époque) Lee Majors autrement plus détendu et décomplexé. Au centre des 2 partis politiques se disputant l'enjeu de la Terre, Buck Rogers s'efforcera de prouver au colonel Wilma Deering (Erin Gray, blonde aux yeux bleus assez sexy et caractérielle) qu'il n'est point l'espion suspecté (après s'être préalablement réveillé dans le vaisseau des draconiens depuis un sommeil de 500 ans !) et usera de ses charmes pour s'attirer les clémences de cette dernière mais aussi de la princesse Ardala (Pamela Hensley encore plus sexy et sensuelle par son regard de braise et ses tenues légères !) communément éprises de sentiments pour lui. Au-delà de l'aspect irrésistiblement ludique de l'action (notamment une séquence crépusculaire influencée par le genre d'épouvante et anticipant une certaine allusion à New-York 1997 pour la présentation de marginaux estropiés surgissant de bas-fonds !) et des batailles intergalactiques assez spectaculaires (FX artisanaux, décors en matte-painting ou en carton pâte faisant parfois illusion), on s'amusera également de 2 séquences anthologiques proprement hilarantes au détour d'un bal costumé. Tant auprès de la danse du futur que les cavaliers chorégraphient à l'aide d'une sphère métallique apposée sur leur main, que de la danse du rock que Buck inculque à l'assemblée avec un déhanché pittoresque ("boogie-woogie" exclamera t'il à la princesse afin de justifier son style !). Eclats de rire assurés !


Un attrayant plaisir coupable au charme kitch infaillible.
Space-opera bisseux pétri de bonne humeur, d'innocence et de bons sentiments, d'actions, de charme et d'élégance érotique (notamment à travers son magnifique générique lascif faisant défiler des donzelles en position charnelle sur une tendre mélodie), Buck Roger au 25è siècle perdure son pouvoir fringant à travers une aventure rétro ne se prenant jamais au sérieux. Et ce sous l'impulsion d'un casting jouasse librement impliqué dans leur conflit d'autorité (notamment la présence toujours aussi charismatique d'Henry Silva en faire-valoir monolithique !). A revoir avec un souvenir ému auprès des grands nostalgiques ^^

* Bruno

vendredi 20 avril 2018

THE STRANGERS

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bryan Bertino. 2008. U.S.A. 1h25. Avec Liv Tyler, Scott Speedman, Glenn Howerton, Kip Weeks, Gemma Ward.

Inédit en salles en France. U.S: 30 Mai 2008

FILMOGRAPHIEBryan Bertino est un réalisateur et scénariste américain né le 17 Octobre 1977 à Crowley, Texas. 2016: The Monster. 2014: Mockingbird. 2008: The Strangers.


Gros succès international (il rapporte 81.6 millions de $ contre un budget de 9 000 000 $) alors qu'il fut banni de nos salles chez nous, The Strangers empreinte le schéma du survival domestique (familièrement prénommé "home invasion" chez les journalistes) avec une efficacité soutenue. Car prenant comme références Terreur sur la Ligne (la menace interne provenant du propre foyer de la propriétaire esseulée) et Halloween (la fameuse apparition du tueur masqué planqué derrière sa victime que seul le spectateur entrevoit en arrière plan), Bryan Bertino joue la carte de la suggestion à l'aide d'une science du suspense diffus et d'une bande-son percutante. Et ce même si parfois le côté redondant de certaines situations de panique ne produisent pas l'effet de peur escompté sachant que les assaillants ne cessent de brimer leurs victimes avec un goût prononcé pour la dérision sournoise. Eclairé d'une superbe photo sépia aux teintes chaudes en format scope, The Strangers développe un climat particulièrement feutré et inquiétant lorsque 3 intrus masqués décident purement et simplement de flanquer la frousse à un couple d'amants recroquevillés dans leur foyer.


La menace découlant autant de l'intérieur que de l'extérieur de leur bâtisse par le biais d'apparitions fantomatiques imprimées dans le mutisme. Une manière habile de rehausser le climat anxiogène de cette situation ubuesque si bien que nous ne connaîtrons jamais les véritables mobiles des 3 assaillants (ni leur véritable identité !) jubilant à terrifier leurs proies le plus souvent démunies. Prenant son temps de prime abord à nous présenter le couple en remise en question sentimentale, Bryan Bertino soigne le cadre nocturne de leur cocon domestique (d'autant plus dénué de voisinage !) avec un flegme plombant. Eu égard de leur mine sentencieuse à se rendre compte de leur échec mais tentant néanmoins de se réconcilier en désespoir de cause. C'est ensuite une partie de cache-cache avec la peur puis la terreur que nous décrit le réalisateur avec un réalisme assez tendu et dérangeant si bien qu'en intermittence il n'hésite pas à ponctuer son survival de règlements de compte hargneux et rebondissements sardoniques, à l'instar de son final d'une brutalité gratuite aussi bien éprouvante que dramatique.


Sans révolutionner le genre ou tenter d'émuler ses références susnommées, Bryan Bertino parvient avec The Strangers à élever le genre horrifique avec maturité grâce à sa progression dramatique escarpée dénuée d'outrance gore et à l'aspect brut de décoffrage du "fait-divers" improbable (car dénué de raison chez le portrait équivoque des persécuteurs sans visage). Et ce même si l'intrigue se laisse parfois distraire par 1 ou 2 jump scares et clichés vains (l'une des victimes trébuchant bêtement dans les bois). Outre l'efficacité de son suspense mené avec une certaine autorité et son angoisse sous-jacente assez maîtrisée (surtout auprès d'une 1ère réalisation), on peut enfin compter sur la sobriété des deux interprètes constamment molestés par les hostilités meurtrières. Particulièrement le jeu modestement viscéral de Liv Tyler en proie éplorée, faute de sa nature humaine aussi douce que fragile et de son tempérament placide et réservé lui évitant d'échapper au stéréotype de la potiche décervelée. Un séduisant exercice de style où le non-dit prime au détriment d'éclairs de violence.

* Bruno

jeudi 19 avril 2018

UN JUSTICIER DANS LA VILLE 2

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

"Death Wish 2" de Michael Winner. 1982. U.S.A. 1h28. Avec Charles Bronson, Robin Sherwood
Jill Ireland, Vincent Gardenia, Ben Frank, Silvana Gallardo.

Sortie salles France: 10 mars 1982 (Int - 18 ans). U.S: 20 février 1982

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Michael Winner est un réalisateur britannique, né le 30 Octobre 1935 à Londres, décédé le 21 Janvier 2013. 1964: Dans les mailles du filet. 1967: Qu'arrivera-t-il après ? 1971: Les Collines de la Terreur. 1971: l'Homme de la Loi. 1971: Le Corrupteur. 1972: Le Flingueur. 1973: Le Cercle Noir. 1973: Scorpio. 1974: Un Justicier dans la Ville. 1976: Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood. 1977: La Sentinelle des Maudits. 1978: Le Grand Sommeil. 1979: l'Arme au Poing. 1982: Un Justicier dans la Ville 2. 1983: La Dépravée. 1985: Le Justicier de New-York. 1988: Rendez vous avec la mort. 1990: Double Arnaque. 1993: Dirty Week-end.


A la suite des meurtres sauvages de sa fille et de sa domestique, Paul Kersey reprend du service afin de retrouver les 5 responsables. Mais à nouveau délibéré à déjouer ses exactions illégales, le commissaire Ochoa reste à l'affût de ses faits et gestes. 


Huit ans après le succès surprise du 1er volet, Charles Bronson / Michael Winner rempilent pour une séquelle en bonne et due forme. Car on ne change pas une équipe qui gagne, et si Un Justicier dans la ville 2 ne fait qu'exploiter jusqu'à la moelle le filon du 1er opus, le savoir-faire évident de Winner (notamment à travers ses séquences d'actions ultra violentes et spectaculaires) et la présence robuste de Charles Bronson en justicier incorrigible parviennent malgré tout à maintenir l'intérêt au sein d'une partie de cache-cache efficacement photogénique. Et ce en dépit de quelques grosses ficelles (la stratégie d'infiltration de Kersey à l'hôpital afin d'accéder à la chambre du meurtrier sous la surveillance d'un vigile finalement tolérant !) ou de pirouettes gentiment loufoques (la complicité de dernier ressort du commissaire Ochoa à sauver la peau du justicier). Et si le prologue archi prévisible laissait craindre la redite vulgairement complaisante, la vigueur du cheminement vindicatif de Paul Kersey arpentant une scénographie urbaine particulièrement viciée insuffle un charme rétro (estampillé "80") sous l'impulsion de l'envoûtant refrain de Jimmy Page. On peut également souligner à moindre échelle le charme discret de Jill Ireland (ancienne épouse à la ville de Bronson) en dépit de son tempérament toutefois inexpressif avouons-le.


Série B dénuée de surprises et volontiers immorale dans son discours inévitablement réac, Un Justicier dans la ville 2 exploite une ultra violence souvent homérique afin d'obstruer la négligence du pitch éculé où tout avait été beaucoup mieux traité dans le 1er volet. Il n'en reste pas moins que ce western urbain demeure ludique et attachant auprès du spectateur fasciné à l'idée de se confondre dans la peau véreuse du redresseur de tort avec un esprit "second degré".  

mercredi 18 avril 2018

MANNEQUIN

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site originalfilmart.com

de Michael Gottlieb. 1987. U.S.A. 1h24. Avec Andrew McCarthy, Kim Cattrall, Estelle Getty, G.W. Bailey, James Spader.

Sortie salles France: 1987. U.S: 13 Février 1987

FILMOGRAPHIE: Michael Gottlieb est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 12 Avril 1945, décédé le 23 Mai 2014 en Californie. 1995: Le kid et le roi. 1993 Monsieur Nounou. 1990 The Shrimp on the Barbie. 1987 Mannequin. 1985 Playboy Mid Summer Night's Dream Party 1985 (Télé-film).


Magasinier, le jeune Jonathan Switche tombe amoureux d'un mannequin de vitrine subitement douée de vie. Son entourage confraternel commence à lui suspecter une forme de paraphilie, voire de déficience mentale. 

Inutile de paraphraser car sous ses aspects d'aimable comédie fantastique "rose bonbon", Mannequin est le prototype du navet hollywoodien. Un brouet indigeste, l'une des pires fantaisies que les années 80 nous ait pondu. La faute incombant à son script insipide à la limite de la débilité, à sa réalisation stérile et à la présence d'Andrew McCarthy, acteur aux yeux bleus aussi inexpressif qu'une endive !


A sauver toutefois avec beaucoup d'indulgence le charme sexy de la sémillante Kim Cattrall lors de 2/3 postures lascives estampillées "tous publics", et le générique final chanté par le groupe Starship d'après leur tube Nothing's Gonna Stop Us Now (N°1 des ventes aux États-Unis et au Royaume-Uni !).

Pour info subsidiaire, et selon la source Wikipedia, Mannequin n'aurait jamais été diffusé à la télévision française alors qu'une suite vit le jour en 1991 (Mannequin: On the Move).

* Bruno

Box-Office France: 258 367 entrées

mardi 17 avril 2018

LE TOUR DU MONDE DE SADKO. Lion d'argent, Venise 1953.

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site muaddib-sci-fi.blogspot.f

"Sadko" de Aleksandr Ptushko. 1953. Russie. 1h24. Avec Sergei Stolyarov, Alla Larionova, Ninel Myshkova, B. Surovtsev

Sortie salles France: 11 Décembre 1953.

FILMOGRAPHIE: Aleksandr Ptushko est un réalisateur, scénariste et producteur russe né le 9 Avril 1900 à Lugansk, décédé le 6 Mars 1973 (72 ans) à Moscou. 1972: Rousslan et Ludmilla. 1967 Skazka o tsare Saltane.  1964 Skazka o poteryannom vremeni. 1961 Les Voiles écarlates. 1959 Sampo. 1956 Ilya Muromets. 1953 Le tour du monde de Sadko. 1949 Tri vstrechi. 1946 La fleur de pierre. 1939 Zolotoy klyuchik. 1935 Le nouveau Gulliver. 1932 Vlastelin byta. 1929 Sto priklyucheni. 1928 Shifrovanny dokument. 1928 Sluchay na stadione.


                                                  "Notre bonheur c'est la terre natale !"

Perle rare peu diffusée à la TV hormis son Lion d'Argent décerné à Venise l'année même de sa sortie, le Tour du monde de Sadko demeure une merveille atypique de par son onirisme féerique issu du patrimoine soviétique. A la recherche de l'oiseau bonheur afin de contenter son peuple et sa muse, Sadko sillonne les quatre coins de monde en compagnie de preux volontaires. Sur son chemin, il va aborder des guerriers hostiles, un roi cupide et le monde sous-marin pour la compétition du bonheur. Cette fable à la fois simpliste et naïve sur la quête de l'allégresse est un trésor visuel afin d'évader le spectateur à travers les contrées historiques de la Russie déployant en intermittence moult figurants. On peut d'ailleurs rappeler par le biais de ses ambitions techniques que le réalisateur n'est autre que celui du Géant de la Steppe, classique d'un cinéma d'aventures autrement plus épiques et fantastiques. Outre l'aspect ludique de l'exaltante aventure qu'opère Sadko et ses compagnons lors d'une série d'épreuves aussi bien physiques que cérébrales, la grande force du récit émane donc dans sa formalité enchanteresse, aussi peu nombreux soient ses trucages parfois désuets mais pour autant fastueux.


Du moins auprès des spectateurs contemplatifs ayant su préserver leur âme d'enfant si bien que cette production soviétique s'adresse à toute la famille afin de concurrencer le succès du Magicien d'Oz célébré outre-atlantique. Le jeu assez théâtral des interprètes (notamment parmi leur expression gestuelle) et l'aspect bricolé de certaines séquences merveilleuses (le fameux temple maritime parmi ses crustacés et mollusque en peluche) parviennent miraculeusement à équilibrer le charme singulier de l'entreprise apte à nous dépayser sur un terrain poétique ensorcelant. A l'instar de la première apparition de la princesse du lac lors d'une nuit étoilée ou encore de l'oiseau phénix affublé d'une tête de femme. Ainsi, si le Tour du monde de Sadko parvient autant à distiller une alchimie divine entre deux/trois mélopées romantiques (notamment auprès du couple en perdition), il le doit autant à l'interprétation de Sergei Stolyarov résolument impliqué dans sa fonction héroïque de noble chevalier, eu égard de son sens loyal du sacrifice depuis son initiation à la dignité, à la générosité et au bonheur retrouvé dans sa terre natale.


Grand classique du fantastique soviétique des années 50, le Tour du monde de Sadko diffuse  curiosité et sentiment d'évasion avec une intensité féerique aussi simple que candide. Le parcours vaillant de son icone mythologique nous prodiguant une leçon d'équité où philanthropie et sens du discernement se chevauchent afin de résonner les consciences belliqueuses. Un conte inextinguible à trôner auprès des plus notables réussites du genre. 

* Bruno
2èx

vendredi 13 avril 2018

HOSTILES

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Scott Cooper. 2018. U.S.A. 2h14. Avec Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Jesse Plemons, Adam Beach.

Sortie salles France: 14 Mars 2018. U.S: 22 Décembre 2017

FILMOGRAPHIE: Scott Cooper est un réalisateur, scénariste et acteur américain, né en 1970 à Abingdon, Virginia, U.S.A. 2009: Crazy Heart. 2013: Les Brasiers de la colère. 2015 : Strictly Criminal. 2017: Hostiles.


"L'âme fondamentale de l'Amérique est dure, isolée, stoïque et meurtrière. Jamais encore elle ne s'est adoucie." D.H Lauwrence.

Oraison funèbre d'une intensité dramatique bouleversante, Hostiles redore ses lettres de noblesse au western le plus digne et candide à travers le thème central de la violence que l'homme alimente incessamment au prix de son orgueil. Contraint d'escorter un chef apache mourant sur ses terres d'origine, le capitaine Blocker et ses sbires vont entamer un périple semé de dangers au fil de rencontres hostiles avec des rivaux de différentes souches. Durant leur traversée, ils vont également prêter main forte à une survivante dont la famille vient d'être massacrée par des comanches. A partir de ce pitch linéaire parfois référentiel (notamment son éprouvant prologue faisant écho à Il était une fois dans l'Ouest, chef-d'oeuvre ultime du genre selon moi), Scott Cooper (déjà remarqué avec les brillants Crazy Heart et les Brasiers de la Colère) nous illustre sans fard le chemin de croix d'itinérants sévèrement mis à mal avec leur propre démon.


Car à travers ce récit initiatique, Scott Cooper dresse scrupuleusement leur portrait torturé avec une fragilité humaine esquintée afin d'en tirer une leçon de tolérance, de pardon, de solidarité et de compréhension de l'autre. La plupart d'entre eux témoignant la peur au ventre et la larme à l'oeil au déchaînement de violences inéquitables générées par des ennemis à la fois fourbes et sournois. Et donc au fil de leur périple meurtrier où l'innocence en paiera le prix fort, le réalisateur ne cesse de radiographier leurs états d'âmes avec une fragilité subtilement prude et réservée. Et ce sans romantiser les situations et rebondissements dramatiques puisque décrits avec un réalisme épineux quant à la nature humaine tributaire d'instinct d'arrogance, de mépris, de rancoeur et de vendetta. De par la puissance de sa réalisation à couper au rasoir (notamment son action sanglante d'une chorégraphie géométrique sans effet de manche !), de son score délicatement envoûtant et du jeu (lestement) sentencieux des acteurs résolument impliqués dans leur désarroi moral, Hostiles traite avec poignante humilité des thèmes de la déchéance, de l'amertume et du remord du point de vue de cette armée raciste ayant perduré une guerre déloyale au mépris du peuple amérindien.


Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes
Western crépusculaire faisant office de marche funeste si bien qu'il engendre par la posture meurtrie des protagonistes une réflexion fatale sur la violence et la foi spirituelle avec une noble philosophie, Hostiles délivre un bouleversant témoignage entre les amérindiens déchus de leur terre et les américains éreintés de désagrément dans leur complaisance barbare. Outre la splendeur de ses paysages solaires que nos héros fourbus sillonnent lors d'un climat mélancolique, Hostiles gagne en intensité par le charisme animal de Christian Bale en fantôme errant en douce remise en question et par la présence suave de Rosamund Pike en veuve commotionnée en proie aux pulsions criminelles. Une oeuvre magnifique donc inscrite dans l'élégie car s'adressant directement à l'âme et au coeur pour nous interpeller sur notre instinct primitif et notre vanité à se prétendre plus haut que l'autre si bien qu'il fera date dans l'histoire du western le plus épuré. 

* Bruno

jeudi 12 avril 2018

LE LIVRE DE LA JUNGLE

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site flickr.com

"Jungle Book" de Zoltan Korda. 1942. U.S.A. 1h45. Avec Sabu, Joseph Calleia, John Qualen, Frank Puglia, Rosemary DeCamp, Patricia O'Rourke, Ralph Byrd.

Sortie salles France: 19 Décembre 1945. U.S: 3 Avril 1942

FILMOGRAPHIEZoltan Korda est un réalisateur, producteur et scénariste britannique d'origine hongroise. Il est né le 3 juin 1895 à Pusztatúrpásztó (Autriche-Hongrie) et décédé le 13 octobre 1961 à Los Angeles. 1918 : Károly balák (coréalisé par M. Miklós Pásztory). 1920 : A Csodagyerek. 1927 : Die Elf Teufel (coréalisé par Carl Boese). 1932 : Hommes de demain (coréalisé par Leontine Sagan). 1933 : Cash. 1935 : Sanders of the River. 1936 : Forget Me Not. 1936 : Conquest of the Air (coréalisé par Alexander Esway). 1937 : Revolt in the Desert. 1937 : Elephant Boy (coréalisé par Robert J. Flaherty). 1938 : Alerte aux Indes. 1939 : Les Quatre Plumes blanches. 1940 : Le Voleur de Bagdad (coréalisateur, non crédité) de Ludwig Berger, Michael Powell et Tim Whelan. 1942 : Le Livre de la jungle. 1943 : Sahara. 1945 : Contre-attaque. 1947 : L'Affaire Macomber. 1948: La vengeance de femme. 1952 : Pleure, ô pays bien-aimé. 1955 : Les Quatre Plumes blanches (coréalisé par Terence Young).


Spectacle d'aventures féeriques tournées dans de vastes décors naturels parmi une véritable faune sauvage, Le Livre de la Jungle fut un immense succès international grâce à ces prouesses jamais vues au préalable, alors qu'il fut tourné durant la période trouble de la seconde guerre (il est produit en 1942). Elevé dans la jungle grâce aux loups dès son plus jeune âge, Mowgli parvient à y survivre en dépit de l'hostilité de certains animaux parmi lequel un tigre rempli d'orgueil. Un jour, alors qu'il s'égare à proximité d'un village, sa mère parvient à le reconnaître 12 ans après sa disparition. Jugé comme un sorcier par les citadins, Mowgli décide de retourner dans la jungle au moment même de se heurter à un trio de traîtres avides de dénicher une cité perdue. Tourné dans un technicolor rutilant afin de mettre en exergue la beauté quasi surnaturelle de la jungle y abritant animaux hostiles (les crocodiles, le cobra ainsi que le tigre Shere Khan, ennemi juré de Mowgli) et trésors cachés (la fameuse cité ensevelie !), le Livre de la Jungle est immortalisé par la présence de Sabu.


Acteur indien naturalisé américain et décédé en pleine notoriété (il mourut à 39 ans), ce dernier symbolise une force de la nature avec un charisme innocent inégalé. Totalement impliqué dans la peau d'un adolescent sauvage parmi ses expressions hébétées et son mimétisme primitif, Sabu EST Mowgli avec une vérité humaine forçant le respect eu égard de son amour indéfectible pour la faune et la flore ! Car entre manifeste écolo et plaidoyer pour la cause animale, la narration fertile en rebondissements et péripéties épiques profite au passage d'y dénoncer la cupidité de l'homme mégalo incapable de respecter son environnement forestier (l'immense brasier final le prouve avec un sens du spectaculaire rigoureux !) et tuant les animaux par simple distraction (selon la conclusion de Mowgli si dépité de constater la bêtise humaine). Ponctué de traits d'humour (les trois brigands se trahissant avec une fourberie pittoresque) et de tendresse (les rapports de Mowgli avec sa mère et auprès d'une jeune villageoise en éveil sentimental), Le Livre de la Jungle restaure la magie du 7 art avec un pouvoir enchanteur pléthorique. Zoltan Korda prenant soin de filmer la jungle sous toutes ses coutures et avec sens du détail florissant, notamment à travers la révolution d'une photo polychrome et d'éclairages scintillants !


Le petit Dieu des bois
Chef-d'oeuvre d'aventures fantastiques ciblant un public de 7 à 77 ans, trésor visuel de chaque instant, le Livre de la Jungle ravive la flamme de l'évasion, du conte et du rêve avec une dimension onirique inégalée auprès des adaptations de l'écrivain Rudyard Kipling

* Bruno

mercredi 11 avril 2018

LAURIN

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinebisart.blogspot.fr

de Robert Sigl. 1989. Allemagne. 1h24. Avec Dóra Szinetár, Károly Eperjes, Brigitte Karner, Hédi Temessy.

Sortie salles Allemagne de l'Ouest: 30 Novembre 1989

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Robert Sigl est un réalisateur, acteur et scénariste allemand né le 11 Juillet 1962. 1989: Laurin.


Au début du siècle dernier dans un petit village portuaire, la petite Laurin subit les aléas de son père entre ses activités de pêcheur et ses retours, trop brefs, au foyer familial. Désespérée des départs de son mari, la mère de Laurin se perd dans la nuit noire et se retrouve alertée par des cris d’enfants déchirant la forêt environnante ; quant à sa fille, elle aperçoit le visage d’un petit garçon hurlant à la mort à travers la fenêtre de sa chambre, avant de voir une ombre l’emporter…à tout jamais. Cette même nuit, la mère de Laurin décède dans de mystérieuses circonstances...


Curiosité germanique méconnue chez nous, Laurin traite des thèmes de la perte de l'innocence, de la pédophilie et du meurtre infantile sous le pilier d'un climat d'étrangeté très particulier. Notamment faute d'un rythme monocorde et feutré qui risque de déplaire à une frange de spectateurs peu habitués à fréquenter du cinéma d'auteur singulier pétri d'ambition et de bonnes intentions. Narré du point de vue d'une fillette placide superbement campée par la troublante Dóra Szinetár (son regard noir  magnétique y doit beaucoup !), Laurin empreinte au conte de fée mâtiné d'horreur éthérée si on écarte son étonnant dénouement explicite aussi sensible que crépusculaire. Formellement très soigné (tant auprès de sa photo flamboyante que des décors domestiques ou naturels chargés d'onirisme), il laisse au final une étrange impression de rêve éveillé où le cauchemar pointe parfois le bout de son nez avec une bizarre retenue. A découvrir et à revoir afin de mieux saisir toute l'essence de cet inquiétant ovni porté à bout de bras par des protagonistes tantôt interlopes et anxiogènes, tantôt mélancoliques et fragiles.

* Bruno

STRANGE VOMIT DOLLS, CINE, BIS ET PASSION par Jean-Marc Micciche.






Comme vous le savez, le blog EXPLORER s'intéresse depuis ses débuts à la transmissions de la culture cinéma sous toutes ses formes. La question de la réception des œuvres et l'expertise est au centre de ma propre réflexion de cinéma. Depuis ses origines, ce qu'on appelle communément de manières naturelles comme 'l'amour du cinéma' s'est distingué de différentes manières, ciné-clubs, festivals étaient pendant longtemps le centre d'échanges et de partage de cet passion commune. A partir de la fin des années 60, le fanzinat a été à son tour un relayeur certain entre les œuvres et le public (et certains de ses passionnés ont d'ailleurs souvent fait la jonction entre une pratique amateur et le milieu professionnel de la critique). 

Picque Nique à Hangin Rock

Dans les années 80, le phénomène a pris de l'ampleur, passant aussi bien du simple videoclub de quartier en passant des figures aussi charismatique que déterminante.....Le phénomène internet a été la dernière pièce de l'édifice et elle a coïncidé avec l'émergence d'une masse de cinéphiles dont la connaissance précise de l'histoire du cinéma n'avait plus rien à envier avec l'érudition intellectuelle classique (critiques / universitaires). Désormais la frontière sociale entre amateur / professionnel étaient naturellement flou. C'est dans ce moule, dans ce contexte bouillonnant que le courant bloggeurs ciné est apparu....J'ai découvert le phénomène à la fin des années 2000 et parmi eux, une personne à la fois timide et charmante, m'a tout de suite séduit à la fois sa générosité mais aussi par une réelle empathie pour le même cinéma : celui de l'antre des vidéoclubs et du cinéma bis....un vrai jumeau cinéphile quoi ! Connu sous le pseudo Bruno Mattei, Strange Vomit Doll est sans aucun doute un de site les plus complet sur le cinéma de genre et lorsque j'ai envisagé de rouvrir EXPLORERS, il m'a semblé naturel de commencer par une interview de ce passionné émérite, histoire de rappeler que c'est aussi avec ses petites 'mains du cinéma qu'on participe à la grande histoire du cinéma.

Avant de débuter la lecture de l'interview, je vous recommande de lancer la lecture audio d'une de ses soundtrack préférés, histoire de rentrer un peu plus dans la psyché d'un authentique amoureux du cinéma. Vous avez le choix des titres !




1)- Alors tout d’abord peux tu nous dire comment t’es venu l’idée de créer ton blog et pourquoi as-tu choisi ce nom ? Strange Vomit Doll….

1/ L'idée m'est venu grâce à un ami qui lisait de temps à autre mes p'tites critiques de films que je postais sur Facebook. Il me complimentait constamment, notamment  dans ma sincérité de retranscrire mes opinions subjectives avec pas mal de passion. Et donc un jour je me suis dit que j'allais créer un blog, non seulement pour moi, mais autant pour les fans de cinéma qui comme moi vouent un amour indéfectible pour le cinéma de genre, en priorité le Fantastique. Ensuite, l'idée du titre "Strange Vomit Dolls" émane en priorité d'un film indépendant que je n'ai jamais eu la chance de découvrir et qui s'intitule : Slaughtered Vomit Dolls. Une œuvre assez trash et scato parait-il.  Et donc le terme "strange" affilié à "vomit dolls" je trouvais que ça sonnait bien et que ça correspondait également à ma personnalité. La traduction du titre étant "les poupées vomissent étrangement" signifie pour moi une métaphore. A savoir que "les poupées" (symbolisées par l'enfance) vomit le monde des adultes ou ne parviennent pas à s'y acclimater. Et donc à travers ce titre singulier je voulais aussi évoquer l'étrangeté du cinéma fantastique et sa marginalité. Le genre est si souvent mal perçu et discrédité par les critiques dites "bien pensantes".

2)- Que cherches-tu à transmettre à travers tes critiques ?

2/ Ce que je cherche à transmettre à travers mes critiques, c'est l'amour, la passion du genre. Eveiller la curiosité des spectateurs néophytes, leur donner l'envie de découvrir des perles dont ils n'ont jamais entendu parler aussi. Leur donner envie de redécouvrir un film qu'ils ont adoré. Je suis quelqu'un d'assez nostalgique/mélancolique et donc j'aime autant répertorier sur un blog les films qui ont marqué/bercé ma fabuleuse jeunesse durant les années 80. Donc ce blog est destiné autant pour moi que pour le lectorat avide de redécouvrir leurs sensations d'antan à travers mes écrits. C'est donc autant un témoignage qu'une déclaration d'amour aux classiques du genre et mon but est d'y répertorier l'essentiel de sa filmographie, en particulier auprès du Fantastique, de l'Horreur et de la Science-fiction. Pour conclure, je veux transmettre au lectorat la passion et l'amour qu'on peut ressentir pour une œuvre de fiction. J'ai toujours privilégié le cœur, l'émotif, l'affect plutôt qu'une réflexion approfondie et détaillée lorsque je  chronique un film.

3)- Quel souvenir gardes-tu de ta jeune cinéphilie ?

3)- J'en garde un souvenir tout simplement inaltérable puisque les plus beaux moments de ma vie s'y retrouvent. Précisément lors de cette période néophyte , celle où l'on ne faisait que découvrir et que d'apprendre avec des yeux émerveillés si j'ose dire. Mon 1er Dracula découvert un vendredi soir sur Ciné-club m'avait d'ailleurs complètement fasciné. C'est avec ce film de 1933 (celui de Tod Browning avec l'immense Bela Lugosi) que tout à basculé. Il me semble que c'est cette œuvre qui a éveillé ma passion pour le genre.



Me souviens notamment d'une affiche dans la voix du nord qui faisait la promo du magnifique Wolfen de Wadleigh. J'ai découpé l'affiche et je l'ai fantasmé durant des mois avant de le découvrir à la TV, une ou deux années plus tard sur Antenne 2. Un de mes films de chevet que je ne me lasserai jamais de revoir. Bref, ma vie de jeune cinéphile était édénique, foisonnante, très riche d'émotions fortes, troubles, dramatiques. Même à l'heure d'aujourd'hui, je préserve encore une âme d'enfant et je parviens souvent à retrouver mes émotions d'antan d'une certaine manière, surtout lorsque je revois un authentique chef-d'œuvre.



4)- Fais tu partie de cette nouvelle cinéphilie apparue qui faisait le tour des vidéoclubs et qui achetaient les revues de cinéma ?

 Oui, j'étais évidemment "un rat" des vidéos. Je louais toutes les nouveautés de l'époque si bien que je ne loupais jamais rien à peu de choses près. Pour les revues, j'ai d'abord connu l'Ecran fantastique (celle avec la couverture d'E.T) grâce à mon oncle qui me l'a offert le jour de mon anniversaire.


Lorsque j'ai feuilleté le mag, j'étais aux anges complètement fasciné par les images, j'étais comme un gosse à qui on venait d'offrir le saint-graal. Puis ensuite, j'ai connu assez rapidement et en toute
logique Mad Movie et Starfix qui ne m'ont plus jamais quitté durant toute mon adolescence. Je possède d'ailleurs les collections intégrales de ces 2 dernières revues (même si depuis 3 ans je n'achète plus Mad Movies). Mais pour en revenir aux vidéo-clubs, je garde d'immenses souvenirs de cinéphiles. Imaginez l'époque incroyable ! Découvrir pour la 1ère fois chez soi des films aussi âpres et durs comme Suspiria, Carnage, Cauchemars à Daytona Beach ou encore Maniac.



5)- Que penses-tu la vague actuelle des youtubeurs ciné ? Tu n’es pas tenté par l’expérience ?

On me l'a justement proposé, il y a quelques mois mais j'ai refusé. Je préfère rester discret, peut-être aussi à cause de ma timidité; et donc je préfère plutôt dévoiler mes sentiments à l'écrit. Quant à la prolifération des youtubeurs cinéphiles, il y en a trop et j'avoue que j'écoute rarement les plus connus. Après je n'ai rien contre tant que ces derniers sont d'authentiques passionnés amoureux et qu'ils désirent à leurs tours transmettre leur passions. 

6)- On te connais sous ton pseudo Bruno Mattei….pourquoi avoir choisi celui-ci en particulier ?

J'adore cette question finale. C'est évidemment un hommage au fameux Bruno Mattei (d'où ma nuance orthographique !) et à tous ces artisans sans le sou ayant réalisé parfois des ovnis Z terriblement attachants, à la fois drôles et ludiques, mais aussi précaires de par leurs manques de moyens. C'est aussi une manière de ne surtout pas me prendre au sérieux et d'interpeller les autres de mon affection particulières pour le rayon Z de la belle époque (je ne parle pas des productions numériques actuelles dénuées de charme et d'âme et auquel je ne parviens pas à rêver dans la majorité des cas). Et puis, faut aussi dire que si j'ai choisi ce sobriquet, c'est aussi parce que je possède le même prénom que lui...

 






TOP CINEMA BRUNO MATEI

PICNIC A HANGING ROCK,
LE CERCLE INFERNAL,
TRAUMA de Dan Curtis,
SUSPIRIA,
LA FORTERESSE NOIRE,
CHAQUE SOIR A 9 HEURES,
LES INNOCENTS,
FONDU AU NOIR,
LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS,
VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER


TOP BANDE ORIGINAL DE MUSIQUE
LE CERCLE INFERNAL
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SUSPIRIA
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